« J'ai toujours aimé t'entendre parler. » Cette remarque me fit sourire, tout autant qu'elle suscita chez moi de la joie. En effet, c'était plaisant de me dire que je réussissais à la rassurer et à la détendre uniquement lorsque j'ouvrais la bouche. Mais bien évidemment, c'était réciproque. J'aurais pu discuter durant des heures et des heures avec Maria. Ses paroles m'énervent uniquement lorsqu'elle se sous estime. Sinon, elle est quelqu'un de très intéressante, avec qui l'on peut entretenir une conversation des plus sérieuses, comme des plus loufoques. Mais ce que j'aime par dessus tout, c'est lorsqu'elle me lance un simple « Je t'aime ». J'adore également l'entendre me raconter des anecdotes. Je m'intéresse tellement à elle que je ressens le besoin de l'imaginer, plus jeune, lorsqu'elle faisait telle ou telle chose. Que ce soit quand elle jouait lorsqu'elle n'était encore qu'une fillette, ou bien les bêtises qu'elle a effectué lors de son adolescence. C'est un peu comme un nouveau cadeau à chaque fois – aussi niais cela puisse paraître...

Et soudain, alors que je lui avais proposé uniquement pour plaisanter, de lui faire plaisir, Maria passa par dessus moi et vins prendre place sur mon corps. Au final, je sentis son intimité contre la mienne. J'étouffais un petit râle de bien être alors qu'elle venait m'embrasser. Ah vraiment ? Et bien je n'avais plus qu'à gérer du mieux que je le pouvais pour lui faire passer le plus agréable moment sur la période la plus longue possible. Ainsi, elle fixera son esprit sur autre chose et la migraine aura certainement plus de chances de partir. J'esquissais un sourire, alors que mes mains se baladaient sur la peau nue de la brunette. Je bougeais légèrement mon bassin, de façon involontaire. Et le frottement de nos entre-jambes obligea mon corps à se cambrer. Dommage que nos sous vêtements formaient un rempart à ce contact.

« Ne me demande pas pourquoi... mais tu es extrêmement sexy lorsque tu es en sueur. » Je me demandais pourquoi elle me lançait ce genre de paroles, là, maintenant, sans même chercher à m'en expliquer la raison. J'étais présentement en sueur ? Apparemment non. Je soulevais néanmoins un de mes bras et reniflais dans un geste ''sexy'' 'mon aisselle. Non, ça allait. Je reposais mon regard sur Maria qui semblait amusée par la situation. « Tu dis ça parce que tu trouves que je sens la sueur en ce moment ? » Après tout, elle me balançait cela comme ça, sans aucun lien. Puis mes yeux se plissèrent. « Ou bien ça veut dire que... comme je ne suis présentement pas en sueur, tu me trouves beaucoup moins sexy ? », lui lançais-je en la faisant doucement basculer en arrière, comme si j'avais envie de me venger. Je lui adressais un large sourire et me penchais vers elle de façon à partager avec elle ce genre de baisers fiévreux qui vous donnent toujours l'envie d'aller plus loin. Mes mains repartirent à la découverte de son corps. Et, quelques minutes plus tard, mes lèvres se retrouvaient en train d'embrasser l'intérieur de ses cuisses. Mes doigts entrainèrent son sous vêtement à glisser le long de ses jambes. Je levais les yeux vers elle, avec un petit sourire malicieux. Et, à partir de là, je m'amusais à déposer des baisers sensuels sur chaque zone sensible autour de son intimité, de façon à la faire languir davantage. Et, je pris volontairement un moment avant d'y déposer enfin mes lèvres.

« She said : baby let's go. »

Ce qu'elle aime chez Edward, c'est aussi son petit côté paranoïaque. Comme elle. Finalement, ils se ressemblaient pas mal, qu'on le veuille ou non, qu'ils le veuillent ou non en fait. Et Maria avait toujours adoré cette idée, bien qu'une fois de plus elle n'en ai jamais vraiment fait part à son compagnon. C'était maintenant que Maria se rendait compte qu'il y avait bien des choses qu'elle ne lui avait jamais dite, alors qu'elle aurait dû, ou qu'elle le devait tout du moins. Pourtant, la brunette avait tellement de choses à lui dire..pourquoi ne l'avait-elle jamais fait ? Par manque de temps ? Par simple oubli ? Parce qu'elle ne considérait pas cela comme de primordial dans la vie ? Il était pourtant important de dire ce qu'on aime à l'autre, surtout lorsque cela le concerne. Maria se trouva bête sur le moment, puis elle entendit la question ou plus exactement les questions posées par son compagnon qui la firent alors sourire.

« Je disais ça par rapport au moment où tu rentres après avoir couru. »

Un clin d'œil et quelques caresses bien trouvées plus tard, la brunette était sur le dos, cambrée comme cela ne semblait être permis, les deux accrochant de toutes ses forces les draps alors qu'Edward se faisait un mali plaisir à titiller les sens de la brunette au plus haut degré. Oh, bien-sûr, il aurait pu faire pire, mais elle savait également qu'il aurait pu ne rien faire du tout, du coup la brunette tâchait d'apprécier chaque seconde, pensant que cela valait mieux que tout le reste. Le reste étant ici synonyme de rien du tout.

Elle lui murmura des « ne t'arrête pas », et des « encore » qui perçaient en cette nuit claire comme des plaintes agrémentées de plaisirs inavoués. Jusqu'à ce qu'un portable vibre, auquel Maria, tout comme Edward, refusa de répondre. Pas ce soir, pas maintenant, pas alors qu'elle était mal et qu'il essayait de la soulager, à sa façon c'est vrai.

Puis, Maria le fit venir jusqu'à elle, leur nez se retrouvant finalement à la même hauteur, leurs lèvres se rejoignant de nouveau, tout comme leurs doigts s'entrelaçant. Dieu qu'elle pouvait aimer ces soirs-là. Elle en oublia complètement sa migraine, ne sachant plus dire si elle était encore présente ou bien si elle s'était miraculeusement volatilisée. Le tout étant qu'elle n'y pensa plus, et qu'elle préféra mille fois se laisser aller dans les bras de son compagnon désireux de bien faire, et de prendre soin d'elle. Il était tellement...protecteur, et à la fois si bestial envers elle lors de leurs ébats, bien que d'autres – de leurs ébats – pouvaient être ponctués de tendresse, et de douceur. Comme quoi, tout dépendait finalement de leurs humeurs, qu'ils le désirent ou pas.

« Je disais ça par rapport au moment où tu rentres après avoir couru. » Je ne faisais pas du sport uniquement pour m'entretenir. Certes, je ne vais pas me plaindre de voir mes muscles se développer assez de façon à être un minimum visibles. Je n'aurais néanmoins pas apprécié avoir le corps d'un professionnel du catch. Mais du haut de mes trente six ans, je trouvais mes bras assez imposants, de même pour mon torse, et on pouvait voir des abdominaux finement dessinés sur mon ventre. Et je trouvais cela particulièrement bien dans la mesure où je ne souffre pas le martyr afin d'avoir un corps viril. Non, le sport, chez moi, est un plaisir, un passion, une façon de me défouler car, je ne le répéterais jamais assez, j'en ai besoin. Oui, je rencontre très souvent la nécessité d'aller courir longtemps et rapidement afin d'user de mon énergie débordante, de réussir à m'épuiser. Et si je n'ai pas ma dose de sport dans la journée, je sais que je ne serais pas au meilleur de ma forme. Bien évidemment, il arrive des jours où je ne vais ni courir, ni faire du Basket Ball avec quelques amis. Mais cela reste rare. En somme, je fais parti de la minorité des personnes qui font du sport par plaisir, et non pas par obligation, ou par soucis de bonne santé.

Me voilà à présent en train de lui procurer du plaisir. Et je ne me passais pas de ses gémissements, ainsi que de l'entendre murmurer quelques paroles afin de m'inciter à continuer ce que je faisais présentement. Je prenais mon temps, m'appliquais, de façon à ce qu'elle ressente le plus d'émotions possibles. Mon but ? Lui faire passer un long et agréable moment. J'adorais voir la façon dont elle empoignait les draps, alors que j'étais la source de toute cette tension sexuelle qui émanait d'elle. Parfois je relevais les yeux pour observer son visage. Un homme adore voir une femme prendre du plaisir sous ses gestes. C'est valorisant, gratifiant. Ainsi, j'esquissais quelques sourires en la voyant par exemple se mordiller la lèvre inférieure, ou bien fermer les yeux sous le plaisir. Au final, ça me mettait également dans un tel état que j'avais envie de lui sauter dessus pour lui faire l'amour.

Et, alors que j'avais assez éveillé les sens de la jeune femme, je décidais qu'il était temps de passer aux choses sérieuses. Je remontais jusqu'à être à sa hauteur, passais mon bassin entre ses cuisses. Nous partageâmes un délicieux baiser alors que mes mains caressaient sa peau nue. Je descendais mes lèvres jusqu'à son cou. Et je lâchais un petit râle de plaisir lorsque je commençais à lui faire l'amour. Je tâchais d'être le plus endurant possible. Ainsi, quand je voyais que le plaisir prenait le dessus et que ma cadence s'accélérait, je ralentissais doucement. Après tout, je voulais faire passer son plaisir avant le mien. Cela me paraissait très important, notamment à cet instant précis. Et même si je fus plutôt satisfait et fier par la longueur de notre ébat, toute bonne chose à malheureusement une fin.

Je respirais bruyamment, tout en observant le plafond. Il me fallait un peu de temps pour me remettre de mes émotions dans la mesure où la puissance du plaisir avait été importante.

« She said : baby let's go. »

Allongée de tout son long sur le ventre, Maria avait la tête tournée de sorte qu'elle puisse regarder Edward qui était lui-même allongé sur le dos observant le plafond qui semblait soudainement avoir un intérêt grandiose, ce qui fit sourire Maria. Il était en sueur, autant qu'elle pouvait l'être soit dit en passant. Le résultat de leur folle nuit, si l'on pouvait dire cela ainsi. Une nuit terriblement torride et d'un remède incroyable contre cette fâcheuse migraine qui l'avait réduite à rien durant la majeure partie de la journée, jusque maintenant. Elle voulu le remercier, mais se l'interdit formellement, ce n'était pas le moment de reparler de cela, alors qu'ils venaient de faire l'amour de façon terriblement excitante. Il avait tout fait pour lui plaire, et dieu qu'il y était parvenu ! Edward était un maître en la matière, si l'on pouvait dire les choses ainsi, sans risquer d'être trop vulgaire cependant. Lui souriant, la brunette se rapprocha de l'homme toujours très observateur et posa sa tête contre le torse d'Edward. Elle se sentait tellement bien en ce moment, elle aurait aimé arrêter le temps si cela leur avait été possible. Aucun mot n'était nécessaire présentement, elle se sentait bien et n'avait absolument aucune envie que les choses prennent fin avec des paroles douteuses, ou des sous-entendus dérisoires. Ils avaient bien mieux à faire, garder le silence, par exemple. Fermant les yeux, la brunette se laissa rapidement prendre dans un sommeil qui lui serait indéniablement réparateur pour plusieurs raisons. La première, sa journée fut terrible. La seconde, ce moment passé en compagnie de l'homme qu'elle aimait fut on ne peut plus agréable, mais extrêmement fatiguant malgré tout ce qu'elle pourrait en dire.

Le lendemain matin, ce fut vers les cinq heures trente du matin que Maria ouvrit les yeux. Durant quelques minutes la brunette s'autoriser l'observation de son compagnon alors que celui-ci dormait encore à poings fermés. Elle n'était donc pas la seule à être épuisée de la veille au soir. Cette idée la fit sourire. Puis, Maria se leva, elle n'avait pas vraiment le choix et ce fut Aaron qui lui rappela cela bien vite. S'occupant du bébé, Maria prépara le petit-déjeuner pour les enfants ainsi que pour Edward et elle. Une fois le café coulé, les tasses sur la table mise, le bol d'Ambre s'y trouvait également avec le chocolat dedans qui n'attendait plus que le lait pour être fin prêt.

« Coucou môman.. »

Alors qu'elle venait de déposer les dernières petites choses sur la table de la cuisine, Maria fut soudainement interrompue par une petite voix qui semblait encore toute ensommeillée. C'était Ambre qui, son doudou dans une main, se frottait l'œil de l'autre. Elle était si mignonne de la sorte. Maria déposa Aaron dans sa chaise haute, et alla prendre sa petite fille de cinq ans dans ses bras pour l'embrasser.

« Dis-moi mon cœur, est-ce que tu voudrais bien aller réveiller papa, s'il te plait ? »

La petite hocha de la tête, et fila comme une fusée – toujours avec son doudou – dans la chambre de ses parents. C'est alors que Maria réalisa. Edward était nu. Se frappant le front de la paume de main, la brunette fonça pour suivre la petite et l'arrêter avant qu'un drame ne se produise. Fort heureusement, elle l'arrêta au bon moment.

« Finalement, on va le laisser dormir encore un peu. »

Puis, elle repartie avec Ambre das la cuisine, où elle vit Aaron qui avait saisi sa petite cuillère en plastique. Il ne savait même pas encore comment s'en servir, cependant, il savait faire un véritable boucan avec. Cela fit rire Maria et Ambre de bon cœur. Voilà une journée qui commençait mieux que la veille.

Vous connaissez ce moment d'extase total après avoir fait l'amour ? Quand vous avez pris votre pied, que vous êtes comblé, et que la suite se traduit par un grand moment de tendresse avec des baisers et des câlins au rendez vous ? Je me sentais léger, comme si je venais de balayer tous mes soucis quotidiens. Je me sentais terriblement bien, le sourire aux lèvres, alors que Maria venait confortablement installer sa tête contre mon torse. Dans un geste instinctif, mon bras passa autour de son épaule et ma main caressa le haut de son dos avec la plus grande des douceurs, en effectuant, du bout des doigts, des allers et venues sur sa peau. Ainsi, le sommeil ne tarda pas à prendre le dessus. Je m'efforçais de rester éveillé afin de m'assurer que la brunette allait s'endormir. Et, à l'instant même où je la vis inactive, le visage paisible, je m'accordais enfin le droit de fermer les yeux. Et, la fatigue étant trop importante, il me fallut à peine quelques minutes pour voyager jusqu'au pays des songes.

Le lendemain matin, lorsque je me réveillais, je pris un petit moment avant de m'apercevoir que Maria n'était plus présente dans le lit. Pour cela, il fallu que je me retourne – étant juste avant positionné sur le ventre, de tout mon long, les bras enlaçant la taie d'oreiller, et mon visage enfoui à l'intérieur –. Et rapidement, je me redressais, à genoux sur le matelas. Ah mais non ! C'était à moi de m'occuper de tout. La brunette devait se reposer. Et vu l'heure qu'il était, j'étais sûr à cent pour cent que Aaron s'était déjà manifesté par des pleurs. Je passais mes mains dans mes cheveux mi-longs et totalement ébouriffés. Je lâchais une petite plainte, tant j'étais encore fatigué. Mais je prenais mon courage à deux mains, et sortais du lit. J'attrapais un boxer que j'enfilais, ainsi qu'un jeans. Mes yeux bleus balayèrent la chambre rapidement, afin de trouver ma chemise. Maria devait l'avoir mise ce matin. J'en prenais donc une nouvelle dans le placard, même si je ne prenais même pas la peine de la boutonner. Ainsi, je sortais de la pièce, d'une démarche nonchalante, le visage encore marqué par la fatigue. Et lorsque je pénétrais dans la cuisine où se trouvait toute la petite famille, je me mettait à bâiller et me frottais les yeux avec mes doigts, comme un enfant. Dur réveil. Il y a des journées comme ça, où on déteste clairement l'heure du levé.

Je faisais rapidement le tour de table. Je déposais un baiser sur la joue d'Ambre, alors qu'elle me le rendait, et faisais de même avec mon fils. Et je gardais le meilleur pour la fin. Passant derrière Maria je l'embrassais sur sa tempe, avec amour. « Tu aurais dû me réveiller, je me serais occupé de tout. Tu as toujours mal à la tête ? », lui demandais-je avec une petite mine inquiète même si elle semblait allait beaucoup mieux que la vieille. Me redressant, j'allais servir les deux tasses de cafés et en déposais une devant la brunette. Pour ma part, je soulevais Ambre à bout de bras, et m'asseyais à ma place, alors qu'elle m'avait piqué ma chaise. Cela m'amusa. Je la reposais sur mes genoux. Ça nous permettais aussi un petit moment câlin. La fillette, continua de manger, alors que je portais de temps en temps la tasse à mes lèvres.

Et quelques minutes plus tard, ce ne fut sans grande surprise, que le père et la fille se chamaillèrent avec tout l'amusement du monde. « T'as plein de poils partout. », me lâcha Ambre, en pointant son doigt contre mon torse. Je lui tirais la langue. « Ah ouais ? » Elle hochait la tête et fit une grande grimace. « Beurk ! » Je me mis à rire en l'entendant. C'était juste trop amusant. « Et ba regarde ça alors ! » Et, comme un véritable gamin, je soulevais un peu mon jeans pour lui dévoiler une des mes jambes recouvertes de très nombreux poils châtains. « Ahhh beurk, beurk, beurk ! » Elle fit une nouvelle grimace, et, comme pour se défendre de cette vision d'horreur à ses yeux, elle tira sur quelques poils, jusqu'à me les arracher. La douleur fut vive. « Oh mon Dieu ! » Je tournais la tête vers Maria, et lui lançais, sur un ton volontairement aigu, comme si j'avais perdu toute virilité : « Elle m'a arraché des poils... ! » Et ce, tandis que Ambre riait, visiblement très fière de son coup.

« She said : baby let's go. »

Alors qu'elle se démenait déjà comme une folle entre Ambre qui voulait parler de ceci, et Aaron qui réclamait son biberon, la brunette fut finalement soulagée de voir arriver à un moment donné son compagnon. La manière dont il se passa les poings fermés contre ses yeux fit sourire Maria, il avait l'air d'un enfant lorsqu'il agissait de la sorte, et Maria avait toujours adoré ce côté-là d'Edward. Comme quoi, la brunette ne demandait pas tout le temps à ce qu'il agisse de façon trop mature, et patati patata comme pouvaient le dire certains. Bref, Maria n'avait aucune envie de réfléchir de manière trop intensive aujourd'hui à vrai dire, alors elle cessa de suite de penser aux commérages que certaines personnes pouvaient tenir sur son compte, ainsi que sur celui d'Edward. Dorénavant, elle se fichait bien de ce qu'ils pouvaient dire.

Appréciant grandement le fait de sentir les lèvres de l'homme se poser avec douceur contre sa tempe, la brunette leva l'un de ses bras qu'elle fit passer dans les cheveux de son compagnon. Elle avait toujours adoré faire cela, ça n'avait en réalité rien de bien nouveau. Il suffisait de se remémorer la crise de nerfs totalement délirantes que la brunette avait eu lorsque, à l'hôpital, Edward avait demandé à se faire couper les cheveux comme la symbolique d'une nouvelle vie après avoir survécu à une greffe cardiaque. Oui, elle y tenait sérieusement aux cheveux de son homme, que voulez-vous.

« Ça va mieux. »

Le laissant prendre place avec sa fille sur les genoux, la brunette but un café, appuyée contre le plan de travail qui se trouvait dans la pièce, pour que la brunette puisse, lorsqu'elle en avait le temps, préparer de bons petits plats à ses amours. Le mug entre ses deux mains, d'un air amusé la brunette regardait la scène qui était en train de dérouler sous ses yeux. Aaron qui observait aussi, sans y comprendre grand-chose cependant. Et il y avait Edward et Ambre qui semblaient dans un grand moment de complicité père/fille. Si l'on revenait quelques mois en arrière, la petite ne le supportait pas le moins du monde...et aujourd'hui, ils s'aimaient comme ce n'était pas permis. Et nul besoin d'expliquer pourquoi Maria adorait cette situation actuelle.

« Qui sait, notre fille entamera peut-être d'ici quelques années des études dans le cadre d'une carrière d'esthéticienne. »

Souriant à son compagnon, elle se rapprocha et l'embrassa tendrement comme pour le réconforter à sa manière. Ce matin semblait parfait, mais rien que l'idée d'aller à l'université rendait Maria morose. Elle n'avait absolument aucune envie d'aller travailler aujourd'hui. C'était certainement malheureux à dire, mais Maria n'en avait ni la force, ni l'envie.

J'étais heureux d'entendre que Maria allait mieux et ce, même si je lisais très facilement sur son visage une certaine fatigue et le fait qu'elle ne semblait pas très motivée quant à l'idée d'aller au travail. Ces temps-ci, c'était toujours comme ça. Je savais que c'était en parti dû à la fatigue. Aaron demande beaucoup d'attention et la brunette est bien trop têtue pour m'écouter et prendre un congé, donc, bien évidemment, elle ne tient pas le coup. C'était comme ci, à ses yeux, le congé avait été créé pour les mères trop faibles. La seule chose qu'elle n'arrivait pas à comprendre, c'est que malgré ses capacités et sa force, Maria O'Berkeley n'est pas une Wonder Woman. Bref. Mais j'avais également l'impression qu'il y avait une autre explication. Un peu comme si elle ne ressentait pas la même motivation qu'avant pour son travail. Était-ce passager ou en avait-elle vraiment marre ? J'ai déjà voulu engager ce sujet de conversation avec elle, néanmoins, je n'ai jamais trouvé le bon moment pour cela, ni même beaucoup de temps. L'un comme l'autre, nous sommes beaucoup pris. En somme, vivement les vacances, que l'on puisse se retrouver tous les deux.

« Qui sait, notre fille entamera peut-être d'ici quelques années des études dans le cadre d'une carrière d'esthéticienne. » Ce fut assez amusant, entre Ambre qui fronçait ses petits sourcils, ne comprenant pas un mot de ce que venait de dire Maria, et moi qui faisait une grimace, cela semblait énormément amuser la jeune maman. Les esthéticiennes, payées à faire souffrir les gens. Ah non, je ne voulais pas que la fillette fasse ce métier là. Mais si elle venait à faire des études là dedans, et bien ce n'est pas sur moi qu'elle s'entraînera à faire des épilations. J'y tiens à mes poils, aussi nombreux soient ils. Et ce, même si la brunette crise lorsque je ne rince pas la douche après m'être lavé.

Puis Maria s'approcha de moi pour que nous puissions partager un tendre baiser. Je ne fus pas étonné d'entendre Ambre refaire un « Beurk ! », qui lui voulu le fait que je lui ébouriffe les cheveux, uniquement pour l'embêter, tout en continuant d'embrasser la brunette. Et, quelques minutes plus tard, je partais prendre ma douche avec la femme que j'aime, de façon à ''aller plus vite''. Ambre, elle, était déjà préparée et regardait la télévision. Aaron lui, se trouvait de nouveau dans son berceau en train de faire un petit somme. Et, pendant que nous étions tous les deux nus sous le jet d'eau chaude, je caressais sa joue du bout des doigts. « T'en as marre de ton boulot, pas vrai ? Enfin, j'en ai l'impression après... je me trompe peut-être. », lui lançais-je avec un vague sourire forcé. Je laissais glisser le gel douche sur son corps et me mordillant discrètement la lèvre inférieure. Damned ! Il faut que j'arrête d'avoir ce genre de pensées, sinon, ma libido ne connaîtra jamais un seuil bas avec Maria dans le coin. Je décidais donc de me reconcentrer sur le sujet que je tentais d'engager avec elle. « Tu peux tout me dire, tu le sais. »

« She said : baby let's go. »

Lorsqu'ils eurent terminés de prendre leur petit-déjeuner, toute la petite famille se prépara à sa manière à une dure journée de labeur – sauf pour Aaron, je vous l'accorde. Maria voulu aller prendre sa douche, mais Edward décida de l'accompagner pour soit disant « aller plus rapidement » ce qui amusa Maria qui ne refusa nullement la présence de son compagnon, comme tout le monde pouvait s'en douter. Lorsqu'ils arrivèrent dans la salle de bain, la brunette prit ses précautions en fermant la porte à clef, juste au cas où, on ne savait jamais. Puis, mettant l'eau à couler, elle alla se lover tranquillement dans les bras de son compagnon, elle se sentait tellement mieux là que nul part ailleurs. Enfin, lorsque l'eau fut chaude ils décidèrent d'entrer dans la douche pour profiter d'un petit moment tranquille, sans enfant, sans boulot, juste eux deux.

A un moment donné, Edward demanda à la brunette quelque chose à laquelle Maria ne s'était guère attendue. Comme aurait-elle pu en même temps.. Il lui demanda si elle en avait marre de son emploi. Cela se voyait-il autant que cela alors ? Elle poussa un soupir, honteuse d'avoir été démasquée de la sorte par l'homme qu'elle aimait.

« Ce n'est pas exactement ça. Disons que.. »

Hésitante, oui, elle l'était bel et bien. Ce sujet était quelque chose de compliqué en ce moment, ce qui pouvait être surprenant, elle qui avait toujours été une dingue de travail était aujourd'hui comme lassée de tout ce que l'université l'obligeait de faire. Ce n'était pas non plus qu'elle n'aimait plus son emploi, bien au contraire, seulement c'était comme si..on lui en demandait beaucoup trop ces derniers temps, et personne ne semblait accepter le fait qu'elle ait de nouvelles obligations depuis peu. Elle adoré l'université, mais elle regrettait également l'idée de ne pas pouvoir passer suffisamment de temps avec ses deux enfants, ainsi qu'avec Edward – bien qu'elle les retrouvait tous les soirs malgré tout.

« ...j'adore travailler à Berkeley, vraiment, seulement j'ai parfois l'impression que je suis devenue un robot à qui l'on demande de remplir dossier sur dossier. Je sais que mon rôle reste important au sein de l'université, mais...c'est pas pour ça à la base que j'ai fais des études. »

Baissant la tête, la brunette ferma les yeux un instant, avant de chercher de nouveau le regard de son compagnon.

« Je crois tout simplement que l'enseignement me manque. »

Je ne me lasserais jamais de la vue imprenable que Maria me laissait sur son corps. Elle est délicieuse, magnifique, une beauté de la nature. Tout est parfait chez elle. J'aime chaque parcelle de sa peau, ses formes, ses traits. Et, être le spectateur de l'eau qui ruisselle sur son corps me donnait davantage le sourire. Une si belle femme, la mienne. Mais il fallait que j'arrête de la contempler de la sorte, sinon, j'allais clairement lui montrer mon excitation, et je finirais pas lui faire des avances qui se concluront par de grands retards, que ce soit pour nous que pour Ambre. Je profitais donc de cette douche avec Maria, tout en restant particulièrement sage. Ce fut l'occasion, en plus de celle d'enfin nous retrouver tous les deux sans personne autour, de discuter ensemble de choses sérieuses. Un simple « Comment tu vas en ce moment ? ». Nous avions beau nous voir tous les jours, il n'en restait pas moins que nous manquions cruellement de temps, entre le travail et les enfants, pour parler ensemble, pour se confier l'un à l'autre, mais aussi pour se remonter le moral.

Ainsi, je décidais de ne pas tourner autour du pot. Nous n'avions pas beaucoup de temps devant nous avant de commencer notre journée de travail. De cette façon, je mettais le sujet sur le tapis très rapidement. Et Maria sembla d'un coup honteuse que je l'ai démasquée aussi facilement. Le fait est que je la connais comme si je l'avais faite. C'est réciproque d'ailleurs. Pourquoi était-elle donc aussi surprise ? Prenait-elle conscience de notre importante complicité ? Bref. Elle aurait pu garder le silence, son simple regard en disait long et me faisait comprendre que je venais de viser juste. Je l'observais avec une mine compatissante, tout en la laissant s'exprimer. Je pouvais comprendre ce qu'elle ressentait présentement. Mais j'entendis enfin une autre partie de la vérité que j'attendais : « Je crois tout simplement que l'enseignement me manque. » Je hochais la tête, tout en approchant mon visage du sien pour déposer un baiser sur son front, comme pour la rassurer, et lui faire comprendre que j'étais de tout cœur avec elle.

« Et bien, soit tu prends enfin ton congé maternité pour profiter de ton fils et de ta fille. Puis ce sera les vacances. Tu auras le temps de reprendre des forces avant septembre. Là, tu seras de nouveau d'attaque. » Alors qu'elle avait baissé les yeux, je passais mon index et mon pouce contre son menton, pour obliger son regard à capter le mien. « Ou bien tu arrêtes, et tu redeviens professeurs d'Histoire-Géo. Après tout, tu les emmerdes tous ceux que ça pourrait gêner. Tu ne dois pas faire en fonction du regard des gens. On travaille assez d'années pour prendre nos propres décisions. Et je te demanderais de faire ce que tu aimes avant tout, même professionnellement, tu comprends ? » Cela paraissait tellement simple, sorti ainsi de mes lèvres. Et pourtant, c'était la vérité. Le fait est que j'ai toujours été et je serais encore, le côté objectif de Maria. J'arrive à prendre du recul par rapport à ses situations, alors qu'elle, elle ne le peut pas. Ainsi, d'un point de vue neutre, je peux clairement lui donner les choix qui s'offrent à elle, sans minimiser, sans exagérer les conséquences. Là, je voulais juste lui faire comprendre qu'elle pouvait tout simplement abandonner son poste de directrice adjointe de l'université. Après tout, qu'elles sont ses obligations envers l'établissement ? On ne lui fera pas un procès si elle veut redevenir professeur.

« Quoi qu'il en soit, je te soutiendrais, du début à la fin. Mais ça, tu le sais déjà. », lui avouais-je avec un beau sourire en coin. D'accord, si elle abandonnait son présent poste, elle gagnera moins d'argent, mais sincèrement, nous pouvions nous permettre cela. Et cette chance, tout le monde ne l'a pas. Donc autant qu'elle en profite.