« She said : baby let's go. »

Elle y avait songé, c'est vrai. Elle pouvait tout à fait rendre son tablier. Mais en était-elle seulement capable et en avait-elle vraiment envie ? Maria devait venir à bout de toutes ces questions – accompagnées de bien d'autres – pour prendre une décision qui aurait un impact sur toute le restant de son existence. Souriant de manière un peu forcée à Edward, Maria ressentit soudainement l'envie de venir se lover, comme avant qu'ils entrent dans la douche, dans les bras de son compagnon, juste le temps d'oublier qu'elle était comme coincée entre deux possibilités. Fermant les yeux, la brunette embrassa la peau humide de son compagnon avant de se reculer pour regarder de nouveau l'homme droit dans les yeux – d'un bleu toujours aussi hypnotisant d'ailleurs.

« Est-ce qu'on pourrait simplement...rester ici aujourd'hui ? »

Non, vraiment Maria n'avait aucune envie de mettre les pieds à Berkeley maintenant, pour plusieurs raisons. Tout d'abord, elle était extrêmement fatiguée, puis elle avait simplement envie de rester avec Edward, ainsi ils auraient – enfin – du temps pour eux. Ils pourraient aller amener Ambre à l'école ensemble, puis ils s'occuperaient d'Aaron, ou alors ils laisseraient la nourrice faire son travail pendant qu'eux prendraient la voiture et iraient se balader. Après tout, tout cela pourrait leur faire énormément de bien, non ? Surtout à Maria qui avait besoin de souffler présentement et elle savait que cela, elle ne pourrait jamais le faire à Berkeley.

« On pourrait...on faire pleins de choses. »

Elle n'aurait pu faire une liste de suite, mais elle avait pourtant envie de faire tellement de choses avec Edward que ce ne serait pas d'une journée dont ils auraient besoin mais d'une semaine toute entière, si ce n'était plus d'ailleurs. Elle avait simplement envie et besoin de se retrouver avec celui qu'elle aimait et qu'elle avait enfin retrouvé. Ils étaient de nouveau heureux ensemble, seulement depuis qu'ils étaient de nouveau ensemble, ils n'avaient absolument le temps de rien à cause du boulot. L'horreur en somme.

Je passais mes bras autour d'elle lorsqu'elle s'approcha de moi pour un câlin. La serrant doucement contre mon corps, je profitais de ce contact pour fermer un instant les yeux. Tournant un peu la tête, mes lèvres rencontrèrent sa joue. J'y déposais un baiser d'une tendresse infinie. Je savais que Maria avait besoin de savoir que, quelque soit sa décision, quelqu'un est là pour la soutenir. Je prenais donc sans aucune hésitation ce rôle là. La raison ? Parce qu'elle est la femme de ma vie, celle a qui je tiens plus qu'à la prunelle de mes yeux. Pour être heureux, je devais avant tout m'assurer qu'elle, elle l'était également. Sinon, il n'y avait aucune chance pour que je me retrouve au meilleur de ma forme. Voilà pourquoi je décidais qu'il était grand temps de nous lancer sur ce sujet de discussion, que je puisse tenter de la conseiller, qu'elle prenne la décision qu'elle pense être la plus avantageuse, et ainsi, qu'elle se sente mieux. Et là, contre toute attente : « Est-ce qu'on pourrait simplement... rester ici aujourd'hui ? »

Là, elle venait de réussir à me surprendre. Elle qui, d'habitude, est très à cheval sur ses obligations et sur ses responsabilités, que mes yeux s'écarquillèrent d'eux même lorsque je l'entendis me poser cette question. D'habitude, c'est moi qui lui propose ce genre de plan pour la journée, qu'elle refuse souvent d'ailleurs sous prétexte qu'on – et surtout elle en fait – ne peut pas se permettre cela. Je prenais donc conscience de la gravité de la situation. Elle ne savait tellement plus où elle en était qu'elle acceptait de se prendre une journée comme ça, sans aucune raison apparente, si ce n'est celle de souffler un peu, ensemble, en amoureux. Je passais mes mains sur ses joues et les caressaient du bout des doigts. « C'est toi la boss, si tu me donnes ma journée, il n'y a pas de problème. », lui lançais-je avec un sourire espiègle. J'avais envie de lui changer les idées. Elle voulait que l'on prenne une journée juste pour nous ? Très bien. Ce programme me convenait parfaitement.

Mes mains descendaient contre son cou, avec tendresse. Mon visage s'approcha du sien, et je venais partager avec elle un délicieux baiser, alors que l'eau coulait sur nos têtes. Nos lèvres se détachèrent et je retenais un rire, les yeux fermés, alors que mes cheveux mouillés se plaquaient contre mon front. Je les replaçais en arrière, d'un simple geste. « De quoi tu as envie précisément ? Qu'on aille faire une promenade à cheval ? Ça te détendra peut-être. », lui avouais-je sans la quitter du regard. En effet, je connaissais très bien la passion de Maria pour les chevaux. C'était une façon de décompresser, comme jouer du piano était la mienne. Lorsque je sentais le stress m'envahir, je me posais devant l'instrument de musique et laissais mes doigts courir sur les touches.

« She said : baby let's go. »

Elle aurait très bien pu en effet aller au centre équestre où se trouvait le cheval que lui avait acheté Edward pour son anniversaire. Un si beau cadeau, dont le seul souvenir malheureusement lui était resté en mémoire était la dispute qui avait éclaté entre eux ce jour-là. A cause de la cigarette, si ses souvenirs étaient exacts. Sa jument qu'elle n'avait pas eu le temps de voir beaucoup au cours de ces dernières semaines d'ailleurs. Elle avait cependant fini par lui trouver un nom. Faith. Qui signifiait confiance. Pourquoi avait-elle choisi ce nom-là et pas un autre ? Tout simplement parce qu'elle le lui avait donné juste après qu'elle et Edward se soient remis en couple. Elle avait alors pensé à une seconde chance, et n'avait rien trouvé de mieux que de nommer sa jument qui était tout de même un cadeau précieux venant de son compagnon de la sorte, en souvenir de cette histoire qu'était la leur.

« Bien que l'idée ne soit pas déplaisante, je n'ai pas particulièrement envie d'y aller aujourd'hui. »

Et pourtant, Eward – comme beaucoup de ses proches – savait combien Faith pouvait compter aux yeux de la brunette, peut-être autant qu'Éclair maintenant. Éclair qui se portait de nouveau comme un charme après ce qu'il s'était passé au cours de l'été précédent. Là où un couguar les avait attaqué, où Maria tout comme la jument avait été blessé, ce fameux soir où Maria s'était disputée violemment avec son père, puis avec Edward à cause de son comportement vis-à-vis du danger ce soir-là. Aujourd'hui, elle ne pourrait sans doute plus agir comme elle l'avait fait ce jour-là, en effet, avec deux enfants à charge, Maria n'avait nullement le droit d'agir de la sorte. En un an, les choses avaient bien changé, et oui, il était vrai que parfois ce temps-là lui manquait fortement.

« Tout ce que je sais, c'est que je n'ai aucune envie de faire vingt minutes de voiture pour aller à Berkeley et passer une mauvaise journée là-bas, car je sais que c'est ce qui risque fort de se passer aujourd'hui. »

Ils pouvaient très bien prendre la voiture et aller au Golden Gate Park pour se reposer et profiter du beau temps, ou bien ils pouvaient passer par le Golden Gate Brigde et se rendre à San Rafael pour l'après-midi, mais une fois de plus, Maria n'était en rien emballée par toutes ces possibilités. Aujourd'hui, elle avait simplement envie d'oublier tous les problèmes qui l'assaillaient et profiter de la compagnie de l'homme qu'elle aimait. Seulement, elle n'avait pas particulièrement envie de rester dans cette maison aujourd'hui, elle la déprimait en vérité. En fait, Maria semblait avoir besoin de neuf, et ce n'était pas ici qu'elle risquait de le trouver. Vivement qu'ils partent en vacances !

« Bien que l'idée ne soit pas déplaisante, je n'ai pas particulièrement envie d'y aller aujourd'hui. » Et bien, Maria semblait dans une petite déprime, à n'avoir goût à rien, même pas pour ses propres passions. Cela avait le don de m'inquiéter un petit peu. J'observais la brunette avec une petite moue, tout en glissant mes bras autour d'elle. La meilleure solution en cas de coup de blues ? Avoir un bisounours sur lequel compter. De cette façon, je passais mes membres autour de son corps redevenu frêle après son accouchement, et la serrais doucement contre moi. Je calais ma tête contre la sienne et fermais un instant les yeux, afin de profiter de chaque seconde de ce délicieux moment. « Tout ce que je sais, c'est que je n'ai aucune envie de faire vingt minutes de voiture pour aller à Berkeley et passer une mauvaise journée là-bas, car je sais que c'est ce qui risque fort de se passer aujourd'hui. » Mes doigts firent des vas et viens contre ses dos, de façon à la rassurer. « C'est bientôt les vacances, ne t'inquiète pas. »

Puis je lui redemandais où elle souhaitait se rendre. Elle parla vaguement d'aller à San Rafael. Oui pourquoi pas. Elle ne semblait pas vraiment enthousiaste à cette idée, mais j'étais prêt à la faire bouger. « Très bien, on va aller à China Camp State Park. » Je lui adressais un beau sourire en coin et venais partager avec elle un nouveau baiser. Bon, nous étions un peu en retard pour emmener Ambre à l'école. Voilà pourquoi nous coupâmes l'eau. Je passais une grande serviette autour de moi, et venais emprisonner Maria dedans également. Il nous fallu quelques minutes pour sortir de la salle de bain. Pour ma part, j'étais vêtu d'un jeans et d'une chemise blanche dont les deux premiers boutons étaient ouverts. Je retroussais les manches jusqu'aux niveau de mes coudes. La nourrice, elle, était déjà là. Je la saluais avec le sourire. « Allez Ambre, va chercher tes affaires, on décolle. »

Je me tournais vers Maria. « Tu n'as qu'à préparer quelques affaires, je vais emmener Ambre à l'école. On est déjà en retard. Et promis, je fais attention sur la route. » Je sortais de la maison et laissais la fillette entrer dans la voiture. Je m'assurais qu'elle attache bien sa ceinture, et démarrais. Heureusement, l'école de mes enfants n'est pas particulièrement loin de la maison. J'observais ma fille entrer dans la coure de récréation pour rejoindre ses camarades. J'avais même l'occasion de voir Sarah. Déposant un baiser sur sa joue, je faisais un câlin à Seth et à Jade. Malheureusement, mon ex-femme était pressée à cause de son travail, ce qui m'amusa. Elle manque toujours cruellement de ponctualité. Il me fallu vingt bonnes minutes pour revenir à mon point de départ. Je regardais Maria avec un beau sourire lorsque je passais le seuil de la porte. « Tu veux qu'on parte en moto ? Ou bien tu préfères qu'on prenne la voiture ? » La brunette connaissait ma grande passion pour les deux roues, et c'est assez agréable lorsqu'il fait chaud, de se trouver sur un engin qui rafraichi. Sinon, nous pouvions prendre la voiture, si c'est ce qu'elle préférait. Dans le fond, ça m'étais égal. La seule chose que je désirais présentement, c'était de voir ce beau sourire que j'aime temps, ancré sur ce visage.

« I don't tell anyone about the way you hold my hand. I won't tell anybody. »

Le fait de pouvoir partager ce petit moment avec son compagnon fit énormément de bien à Maria sans qu'elle n'ait cependant besoin de le reconnaître, cela se ressentit simplement sur ses agissements par la suite. Elle décida de s'habiller de toute façon décontractée, c'est-à-dire vêtue d'un débardeur noir et d'une jeans clair qui lui donnait l'air totalement décontracté, tout ce qu'elle souhaitait donc, bien qu'elle ne le fut pas un seul instant cependant. Maria aurait encore besoin des dons de son compagnon pour être enfin totalement détendue et profiter alors d'une agréable journée en amoureux. Elle l'avait laissé emmener Ambre à l'école, pendant qu'elle, elle s'était tranquillement préparée et qu'elle s'était adonnée au plaisir d'une seconde tasse de café fumante. Quel délice, voilà quelque chose dont elle ne saurait se passer, bien qu'elle eut du le faire lorsqu'elle était enceinte d'Aaron, mais ce temps était révolu. Heureusement d'ailleurs, car ce fut vers les derniers mois de sa grossesse que tout le monde ou presque s'était aisément rendu compte qu'elle était véritablement en manque de caféine. Enfin, tout cela appartenait dorénavant au passé, et quel passé soit dit en passant, un bien mouvementé !

Rehaussant sa queue de cheval, Maria entendit soudainement la porte d'entrée s'ouvrir. Edward était donc de retour. A peine eut-il mit les deux pieds dans la maison qu'il lui demanda si elle préférait se déplacer en voiture, ou bien en moto. Assurément, il y a quelques mois, elle aurait répondu « On prend ta voiture. », d'ailleurs elle aurait dit la même chose il y a encore quelques semaines, mais aujourd'hui, la brunette ressentait un certain besoin du domaine de l'innovation et lui répondit alors qu'elle préférait qu'ils se rendent à la cascade en moto. Après tout, cela ne leur ferait pas de mal, et Edward étant un conducteur prudent et assidu, Maria savait qu'elle ne risquait absolument rien à ses côtés.

« Je mets mes chaussures, et on pourra y aller. Est-ce que tu me préparer une petite bouteille d'eau s'il te plait ? Avec cette chaleur, je sens que je ne tiendrais pas longtemps sans m'hydrater, et toi non plus d'ailleurs. »

Et ce fut un petit sourire espiègle plus tard que la brunette fila chercher ses chaussures. Aujourd'hui encore, Maria opta pour des talons. Elle en portait si souvent qu'il lui paraissait parfois invraisemblable de ne pas le faire alors que rien ne l'y forçait. Habitude, quand tu nous tiens. Mettant donc ses talons noirs, la brunette alla s'observer quelques secondes dans le miroir situé dans l'entrée de la maison. Élégance et simplicité. Voilà ce qui la caractérisait le mieux aujourd'hui. Elle avait l'air fatiguée, si seulement n'avait été qu'un air. Elle l'était véritablement, et Maria commençait finalement à penser qu'Edward avait raison au sujet d'un congé de maternité bien mérité. Mais comme les vacances approchaient à grands pas, cela n'était plus vraiment utile. Elle avait finalement tenu le choc, difficilement mais sûrement malgré tout.

Se rendant ensuite dans la cuisine, elle vit Edward, la bouteille qu'elle lui avait demandé en main. Elle le remercia pour cela.

« Je pense que nous pouvons y aller. »

Avant tout cela bien évidemment, Maria rappela mille fois ce que la nourrice d'Aaron savait déjà par cœur. Elle n'en était pas désespérée, elle aurait pu pourtant, mais non, elle comprenait toujours parfaitement le comportement sur-protecteur de la mère envers son fils âgé de quelques mois maintenant. Aux yeux de Maria, Aaron grandissait terriblement vite.

« Passe une bonne journée mon cœur, maman et papa reviennent vite. »

Ça, Aaron y avait le droit chaque matin. Le petit avait dû finir par enregistrer la phrase, sans pour autant en saisir le sens.

Je ne fus étonné qu'à moitié que Maria préfère que l'on prenne la moto pour se rendre à San Rafael et plus précisément à la cascade. En effet, d'habitude, elle aurait opté pour la voiture, afin de profiter davantage du paysage ainsi que pour une raison de sécurité. On ne cachera à personne que même en étant très à l'aise et expérimenté avec une moto entre les mains, il n'en reste pas moins que si l'on croise un idiot sur la route, c'est nous qui risquons le plus gros. Mais il ne fallait pas penser à ce genre de chose à chaque fois. Néanmoins, je ne fus pas énormément surpris dans la mesure où la brunette semblait avoir besoin de changement aujourd'hui. Très bien. Nous prendrons donc la moto. Pour ma part, c'est ce que je préfère. La vitesse, l'adrénaline. Et franchement, c'est classe. On dira ce que l'on veut, mais pour un homme, une moto, c'est vraiment quelque chose de très branché.

« Je mets mes chaussures, et on pourra y aller. Est-ce que tu me préparer une petite bouteille d'eau s'il te plait ? Avec cette chaleur, je sens que je ne tiendrais pas longtemps sans m'hydrater, et toi non plus d'ailleurs. » Je levais les yeux au ciel. J'avais acheté à Maria des chaussures exprès pour la moto, mais je savais qu'une fois de plus, elle n'allait pas les mettre. Mais comment voulez vous avoir le dernier mot avec une femme têtue, qui aime plus que tout sa féminité ? C'était tout simplement impossible. Pour ma part je me retournais pour filer dans la cuisine. Là, je sortais une bouteille d'eau. Clac, clac. Je levais une nouvelle fois les yeux au plafond. La brunette venait d'entrer dans la pièce. Et mon petit doigt – ou plutôt mes oreilles – me confirmait le fait qu'elle venait de mettre ses talons. Je fis volte face. Un baiser rapide. « Je pense que nous pouvons y aller. » Je haussais les sourcils. « Non, attends. »

Je filais dans l'entrée. Pour ma part, je mettais mes bottes noires de moto. Puis j'enfilais ma veste en cuir. Vous savez, le genre de veste bien lourde spécialement pour ce genre d'engin ? Je tendais celui de Maria. En effet, elle n'allait pas voyager juste en débardeur. Et je voulais qu'elle soit un minimum protégée. On ne prend pas la route en moto sans un peu de préparation, contrairement à la voiture. « Allez enfile ça. Et estime toi heureuse. On ne met pas de talons normalement quand on prend la moto. Et ce, même quand on est uniquement passagère madame O'Malley. » Je me plaisais à l'appeler de cette façon. Puis, une fois que nous fûmes prêts, j'entrainais Maria à l'extérieur de la maison. Si je ne le faisais pas, elle serait restée des heures et des heures à l'intérieur à rappeler les consignes de sécurité à la baby sitter. Devant la moto, je tendais un casque à la brunette, puis enfilais le mien. Puis je mettais également mes gants. Voilà, j'étais fin prêt à prendre la route. Petit sourire. « T'es prête ? », lui demandais-je en glissant mes mains à plat contre ses fesses, tout en m'étant approché d'elle, de façon totalement innocente. Puis je montais sur l'engin. J'attendais que Maria passe ses bras autour de moi et qu'elle s'accroche, pour faire rugir la moto.

« I don't tell anyone about the way you hold my hand. I won't tell anybody. »

Sentir ses mains contre son corps, même si c'était présentement contre ses fesses, la brunette ne put réprimer un sourire. Qu'y pouvait-elle s'il était trop séduisant dans cette tenue et que la totalité de son comportement présent ne faisait que donner des idées peu recommandables à la brunette. Évidemment, cette veste qu'il portait cachait tous ses atouts abdominaux, mais tout de même, cet air de motard le rendait follement attirant et Maria se fit violence pour essayer d'ôter ces pensées de son esprit. En vain, cependant. Une fois sur la moto, la brunette attendit qu'il s'y mette pour l'enlacer, non pas pour lui montrer toute sa tendresse, mais parce qu'elle ne voulait surtout pas tomber de la moto lorsqu'ils rouleraient.

Edward démarra. C'était parti pour un tour. Tout cela leur ferait le plus grand bien, mais surtout à elle à vrai dire. La brunette ne se sentait pas vraiment en forme, alors le fait qu'Edward veuille prendre soin d'elle, Maria lui en était vraiment très reconnaissante. Elle ne pouvait s'empêcher de se dire que sortir en amoureux lui ferai du bien, la détendrait, la calmerai tout simplement. La route fut assez calme, il n'y avait pas énormément de circulation, ce qui surprit la brunette au vu de l'heure qu'il était. Mais ce ne fut pas plus mal, et ce n'était certainement pas Maria qui allait se plaindre de l'absence de bouchons aujourd'hui, bien au contraire même.

Ce fut au bout d'une quinzaine de minutes de route en moto donc que les deux amoureux arrivèrent là où Edward avait décidé de les emmener. Une fois le moteur de la moto d'Edward arrêté, la brunette ôta le casque de sa tête, qui la décoiffa totalement. Elle avait l'air d'une enfant soudainement, et cet air lui allai particulièrement bien, à vrai dire c'était un peu comme si ça représentait une par de fragilité chez elle. Un peu étrange de voir cela dans le simple fait d'être décoiffé, et pourtant... Souriant à son compagnon, Maria quitta la moto le casque dans la main gauche attendant qu'il descende lui aussi.

« Je pensais qu'il y aurait plus de monde que ça sur la route. »

Encore une fois, le fait qu'ils aient évité les bouchons était ou aussi bien, ce n'était certainement pas Maria qui allait s'en plaindre. Puis, la brunette regarda tout autour d'eux. C'était vraiment agréable de quitter le cœur de la ville de San Francisco qui finissait par rendre la brunette malade d'ennui.

« Tu as eu une bonne idée. »

Quand Maria passa ses bras autour de ma taille pour m'étreindre, je démarrais la moto, et bien rapidement, nous commençâmes notre route jusqu'à San Rafael. Il n'y avait pas grand monde sur les routes, contrairement à ce que l'on aurait pu penser. En effet, San Francisco, le matin, les bouchons sont toujours présents. Enfin, jusqu'à ce qu'on découvre quelques petits passages pratiques, qui certes, allongent la distance de la route, mais qui diminuent tout de même la durée du voyage. Et bien ces raccourcis là, je les connaissais comme ma poche désormais. Et lorsque nous arrivâmes sur une autoroute, ce fut uniquement le pied dans la mesure où je pus rouler à une certaine vitesse. Maria, elle, s'accrochait à moi apparemment de toutes ses forces. Il nous fallut juste un quart d'heure pour arriver sur place. Je garais la moto sur un petit parking non loin de China Camp State Park. Je descendais donc de l'engin, et retirais mon casque en premier. Je sentis mes cheveux se dresser sur mon crâne. J'y passais mes mains pour les remettre à peu près en place. Puis je me tournais vers la brunette. Je ne pus retenir un sourire en la voyant devant moi, toute décoiffée. Elle me faisait penser à une gosse comme ça, et je devais avouer la trouver très attendrissante.

« Tu es trop mignonne comme ça. », lui lançais-je avec sincérité, alors que je souriais, ce qui eut pour effet de creuser mes fossettes sur mes joues, mais également de faire apparaître les petites rides que je possédais au coin de mes yeux bleus. « Tu as eu une bonne idée. » Je retirais mes gants, ainsi que mon blouson en cuir. En effet, il était agréable d'en avoir une lorsque l'on utilise une moto, mais bien moins quand on reste sur place. À cet instant précis, le soleil tapait bien. Je gardais tout dans ma main, alors que je m'approchais de Maria. « J'ai toujours de bonnes idées. » Mon regard inspirait la malice et l'arrogance, alors que je levais les yeux au ciel, avant de les rabaisser vers la brunette, cette dernière restant plus petite que moi. Puis je penchais légèrement la tête vers elle pour partir à la rencontre de ses lèvres. Un délice sans égal.

Je prenais également sa veste et nous marchâmes ensemble jusqu'à China Camp State Park qui se trouvait à peine à cinq minutes du parking. Pas très difficile à trouver en vue de l'étendue du parc. Peu de personnes étaient présentes. Enfin, il y avait de quoi trouver un endroit tranquille, notamment au bord de l'eau. Puis, arrivés à l'intérieur, je déposais nos affaires sur l'herbe. Je passais derrière Maria, et passais mes bras autour de son corps frêle. Je l'entourais donc de mes bras puissants, comme si je voulais la protéger de ses soucis quotidiens. Je déposais un baiser sur sa joue. « C'est magnifique n'est-ce pas ? », lui demandais-je alors que je relevais mes yeux bleus vers la baie de San Pablo.

« Marry me. »

Prendre l'air. Oublier. Oublier tous les problèmes qu'elle pouvait rencontrer, en particulièrement ces derniers temps. Profiter. Profiter de ces petits moments que la vie lui accordait généreusement pour être aux côtés de l'homme qu'elle aimait. Maria et Edward revenaient de si loin qu'ils y avaient bien le droit, et encore, cela était peu dire lorsqu'on y songeait sérieusement. Ils s'étaient avoués leurs sentiments respectifs et réciproques une matinée d'été en Irlande, un peu dans cette cabane d'Edward et sa petite sœur avaient eu étant plus jeunes, puis dans la chambre reflétant l'adolescence de l'homme où ce dernier avait finalement demandé à Maria de l'embrasser après avoir retracé un portrait de lui-même peu mélioratif que la brunette prit alors comme un signal. Il lui avait dit qu'il s'en voudrait à chaque fois qu'il la verrait sourire autant que lorsqu'il la verrait pleurer, bien qu'il lui ait également dit ne pas vouloir la voir pleurer, ne serait-ce qu'une seule fois. Jamais la brunette n'avait eu ne serait-ce qu'un minimum de forces pour tenir sa parole vis-à-vis de cela. S'empêcher de pleurer quand on s'appelle Maria O'Berkeley, c'est comme demander à un aveugle de retrouver la vue, impossible.

« C'est encore mieux que ça... »

Laissa t-elle entendre dans un souffle. La vue qu'il leur était donnée présentement était absolument fabuleuse, époustouflante même. L'eau était d'un calme qui rassura la brunette, se laissant aller dans les bras de l'homme se trouvant juste derrière elle, la maintenant pour qu'elle ne tombe surtout pas. Il ne manquerait plus que cela, qu'elle tombe. Comme s'ils avaient besoin – l'un comme l'autre – de ce type d'accident idiot maintenant. Non, elle voulait profiter de la vue qu'il leur était entièrement offerte, et non pas se blesser comme son comportement aurait pourtant pu le laisser présager d'une certaine manière.

Le soleil se reflétait sur l'eau de telle façon qu'ils en étaient éblouis. Soudain, Maria n'eut plus du tout l'impression de se trouver en Californie mais ailleurs, dans un monde dont elle aurait incapable de prononcer le nom mais qu'elle aimerait et considérerait comme sa seconde terre natale. L'endroit était tant reposant que la brunette se laissa aller à fermer les yeux se concentrant à la fois sur la respiration de son compagnon ainsi que sur les bruits environnants. Ils n'avaient rien d'habituel. Là, on entendait des oiseaux se donner à cœur joie quant à s'exprimer, le bruit de l'eau allant et venant tout doucement et le bruit des feuilles des arbres légèrement malmenées par une toute petite brise forte agréable évitant alors à l'air de devenir étouffant à cause des températures quasi estivales de la côte est du pays.

Ses mains entrèrent en contact avec celles de l'homme, et elles se lièrent, tout naturellement. Comme si cela était normal, comme si cela devait se faire sans que quiconque ait son mot à dire là-dessus. Maria sourit. Puis, elle sentit encore ce fameux anneau qu'elle n'avait jamais eu la force d'ôter de son doigt. Rouvrant les yeux avec délicatesse pour ne pas se brûler tout bonnement la rétine à cause des puissants rayons de soleil, la brunette posa son regard un instant sur cet anneau. Pourquoi l'avait-elle gardé ? Elle ne saurait donné la raison exacte, cependant, Maria savait qu'elle ne pouvait en aucun cas la retirer, c'était au dessus de ses forces, elle faisait partie intégrante d'elle, de sa vie, de son couple dorénavant, tout simplement.