Ma moto circulait entre les véhicules à une vitesse affolante. Il était hors de question que je perde du temps. Et je voulais m'éloigner de cette garce le plus rapidement possible. Mais pour qui elle se prenait ? C'était mon Beniedikt, et elle n'avait pas le droit de parler de lui de cette manière ! Elle m'avait dit explicitement qu'elle avait profité de lui, et qu'ils avaient eu pas mal de "bons moments" tous les deux. Ce qui avait eu la capacité de me foutre en rogne. Peu importe si elle était bourrée ou non. Peu importe si je l'avais abandonnée là bas ou non. Il était hors de question que je lui rende service à nouveau. C'était MON Beni, et celui de personne d'autre. Il ne fallait pas jouer avec le feu, et après notre petite bagarre, je pariais pour qu'elle s'en soit rendue compte. Grâce à l'alcool, j'avais réussi à prendre le dessus, et je l'avais abandonnée alors qu'elle était au sol, en train d'essayer de se relever, complètement décoiffée. Mon sang n'avait fait qu'un tour, et je me dirigeai désormais vers le campus. Au diable le pacte que j'avais fais avec Joe. Il fallait que je marque mon territoire. Et je devais également m'avouer, que cette chère petite conversation, m'avait clairement rappelé, qu'il me manquait énormément. Plus rien ne pouvait m'arrêter. J'étais décidée à braver l'interdit.

Je freinai d'un seul coup, sur le parking du campus, laissant faire un petit dérapage à l'engin. Je coupai le moteur, et me libérai de mon casque, en rogne. D'un pas déterminé, je m'avançai vers les bâtiments, et me dirigeai dans les couloirs. Dès que je croisai quelqu'un, je l'attrapai par le bras et lui demandai de m'indiquer la chambre de Benedikt Alekseiveï. Pris par la peur et la surprise, beaucoup me répondaient rapidement. Je les lâchai alors, et avançai vers la direction donnée. Au bout de quatre arrêts de la sorte, je me retrouvai face à sa porte. J'eus un bref instant d'hésitation, qui s'évanouit directement, lorsque je repensai au derier visage que j'avais vu de lui. J'étais cependant consciente, qu'il ne fallait pas que je me contredise. J'étais toujours fiancée. Je décidai tout de même de prendre le risque, et tambourinai bruyamment à la porte.

* Ouvre..Ouvre...!* Je priais pour qu'il soit là. En pleine nuit, il était peut-être possible qu'il se trouve à l'extérieur, voir même chez une autre fille. S'il s'était fait Léonie, il était capable d'avoir une quantité indénombrable de maîtresses. Il ne fallait pas que je traîne.

Lorsque sa voix résonna à travers la porte, le sentiment de soulagement m'éprit. Et je n'en fus que plus excitée. A peine la poignée tournée, je poussai la porte d'un coup de pied, et sautai à son cou.

Le baiser était sauvage, violent et passionné. Surpris, je le poussai jusqu'à le plaquer contre le mur à côté de la porte. Un feu d'artifice jaillit en moi, plus que jamais. Il m'avait énormément manqué. Bien trop manqué. Et cette fois-ci, j'étais assez sobre pour profiter de chacune des sensations qui me traversaient.

Je m'arrêtai une demi-seconde, pour le fixer. Il m'avait trompé. Je lui administrai une claque bien bruyante.

Les mains de mon prétendant se baladaient sur toute la surface de mon corps, et faisait naître des frissons le long de mon échine. Chaque demi-seconde, chaque caresse venant de lui, était un véritable délice. Et lorsqu'il reçu ma claque, il n'en fut que plus surprit.

« AIEUHHH, mais pourquoi tu me frappes encore ? J’ai rien fait cette fois !! » grogna-t-il.

Oh si il avait fait. Il avait couché avec une autre. Et ça, c'était inadmissible. Il convenait qu'il soit puni comme il se devait. Si l'on pouvait toujours appeler cela une punition. Je ne répondis même pas, comme déjà ensorcelée par le moment. J'osai espérer qu'il ne cesse pas notre étreinte comme il l'avait fait la dernière fois dans la chambre de la boîte de nuit. Mais là, il semblait qu'il n'était pas du tout prêt à y mettre fin. En effet, il me souleva en m'attrapant par les hanches. Collée à son corps, j'enroulai mes jambes autour de sa propre taille, et l'embrassai de plus belle. Le feu s'attisait de plus en plus en moi, et je lui fis comprendre grâce à une volonté explicite. Mes mains avaient attrapé sa tête pour coller encore plus fort ses lèvres contre les miennes, désormais brûlantes. Je passai fougueusement mes doigts dans ses cheveux, soupirant de désir.

« Toi, tu sais comment me prendre, chérie ! » articula-t-il tout en se dirigeant vers le lit.

Je souris de moi-même, et continuai à l'embrasser sur chacune des parties de son visage. Les yeux, le nez, les joues, le front, la bouche, et même le menton. C'était des retrouvailles. Et nous étions conscients tous les deux qu'il s'agirait de notre première relation depuis des années. Moment que j'attendais avec impatience, mais à un point que je ne pensais pas aussi haut.

Alors qu'il m'allongeai sur son lit, je ne pu réprimander un sourire. Partagé entre la tendresse, la joie de le revoir, et le désir de sentir à nouveau son corps contre le mien. Souhait exaucé. Il se coucha sur moi, et ses mains se hâtèrent de défaire ma chemise. Déjà essoufflée par le désir, je quittai sa bouche quelques secondes pour retirer son t-shirt, et j'en profitai alors pour passer mes mains dans son dos, puis sur son torse. Je le trouvais beau comme un dieu. Parfaitement taillé. Et la rage de savoir que Léonie avait également profité de ce corps, me poussa à l'embrasser à nouveau. Entre deux souffles, j'articulai :

« J'te déteste, mon coeur. »

En réponse à son surnom affectif, je faisais de même. Et ça avait toujours été comme ça, depuis très longtemps. Nous arrosions le sexe d'une couverture d'affection, qui disparaissait ensuite dès la fin de nos ébats. Il était hors de question de s'attacher l'un à l'autre plus qu'il ne l'était déjà. Ce qu'il se passait au lit, restait au lit. Et nous en étions conscients tous les deux. C'était devenu un principe, qui, malgré notre volonté inconsciente de le braver, restait tel qu'elle. Sorte de marge de sécurité peut-être.

J'ondulai déjà mon corps sous ses caresses, et mes mains descendirent jusqu'à son pantalon pour en défaire la ceinture. La passion était à son comble. Certainement un des meilleurs moment. Celui où les deux âmes, tout autant que les corps, se désirent plus que jamais.

Peu importe avec qui elle avait couché en dehors de Benedikt. Homme ou femme. Peu importe les ordres de Joe Shark. Peu importe les préliminaires. Peu importe les protections. Il était là, alors qu'il n'avait pas été là durant de longs mois, et c'était tout ce qui comptait. Lui, et rien d'autre. Je sentais presque son coeur battre contre ma poitrine. Mes mains s'empressèrent de passer dans ses cheveux et d'attraper son visage lorsqu'il l'engouffra entre mes seins. Quelle sensation. Quel bonheur, de l'avoir là. Tout près. Contre mon propre coeur. C'était de l'amour. Oui, de l'amour dans toute sa pureté et dans toute sa passion. Mais je ne le savais pas. Je le ressentais et je le hurlais de l'intérieur. Mais jamais, je ne l'avais exprimé autrement que lorsque nous étions au lit. Et je m'étais convenue, de ne jamais l'exprimer dans le futur. Par la peur de tout gâcher. Par la peur de m'avouer mes sentiments pour lui. Par la peur de le perdre, et que ce ne soit pas réciproque. Mais même cela, je n'en étais pas consciente.

Mon corps frissonnait, mes sens étaient en éveil, et plus que jamais. Je me sentais bouillonner de l'intérieur. Et encore plus lorsqu'il s'attarda pour enlever mon pantalon de cuir. Il semblait que ça lui plaisait. J'en prenais note, dans un coin de ma tête, alors que d'un autre côté, je hurlais intérieurement pour qu'il me le retire. Le désir était à son comble. L'envie de sentir son corps se confondre avec le mien. Je voulais être lui. Je voulais que nous ne formions qu'un. Mais ses méthodes m'enrageaient. Il faisait exprès de faire durer le désir. Et cela me rendait euphorique, et encore plus sauvage que je ne l'étais en ce moment même. Et mon côté coquin réapparut, lorsque mes mains descendirent doucement, très doucement vers son caleçon. Tout m'avait trop manqué. Et je voulais le faire mien pour la nuit. Mes doigts dansaient le long de son torse, jusqu'à son nombril, pour finalement descendre jusqu'à ce qui m'intéressait le plus. On pouvait le dire oui, j'étais affamée.

Le temps n'était pas un pêcher chez nous. Lui, tout autant que moi, savait que les relations que nous avions étaient tout le temps différentes. A chaque fois plus intenses. Il semblait ne jamais y avoir de flop. Comme si nous en vi-oulions encore, à chaque moment. Nous l'avions fait un peu partout. Dans un appartement inconnu, en plein milieu d'un cambriolage. Dans une voiture. Dans des toilettes. Dans un bain. Sur le bar d'une cuisine. Et dans bien d'autres lieux encore. Mais cet instant, tout aussi simple qu'il soit, semblait être le meilleur. Le plus intense. Le plus fort. Les retrouvailles donnaient finalement un bon piquant à notre relation. L'absence s'avérait alors très difficile à supporter.
Les mouvements de son corps ne me poussèrent que plus encore, à me coller un peu plus contre lui, appuyant mes mains sur son dos, le griffant presque. La température était montée d'un cran. Et les mots qu'il me souffla dans l'oreille me donnèrent encore plus envie de lui. C'était si bon. Si parfait. Si sauvage et si précipité. L'interdit était déjà bravé, mais cela, je l'avais oublié. Mon souffle s'accélérait de plus en plus, et j'étais certaine qu'il pouvait sentir mon poul, tellement il battait fort. Sa peau contre la mienne, j'engouffrai mon visage dans son cou, les yeux fermés et l'esprit brouillé par le désir.

« ..Beni...»

Mais quel était-il, ce bonheur ? Si doux, et si féroce à la fois ? Non, ce ne pouvait pas être l'amour. Mais si, ça l'était. Mais non, je n'avais pas le droit. Je ne pouvais pas prendre le risque. Mais si, c'était bien cela, et rien d'autre. Comme une évidence. Un secret gardé depuis longtemps, qui explosait à chaque fois que nous nous retrouvions, nos corps enlacés, ne faisant plus qu'uns. Et pourtant, il y avait tout pour que je m'empêche de l'avouer. Amour voulait dire souffrance, encore plus qu'il n'y en avait en ce moment. Amour voulait dire concessions, sacrifices, et sentiments. Mais n'étais-ce pas ce qui était déjà présent ? Bien sûr que si. Même si aucune loi écrite ne le prédisait, nous étions ensembles, unis, et à jamais. Par cette force indescriptible, ces événements que nous avions vécus tous les deux. Il était le seul à tout savoir de moi, de la fleur de ma peau, à mon plus profond intérieur. Il était le seul à être capable de tuer quelqu'un, pour me protéger. Le seul à m'avoir réellement soutenu, à la mort de ma mère. Le premier avec qui j'avais couché. Le premier que j'avais embrassé. Et le premier que j'avais jamais aimé. Mais quand me l'avouerais-je enfin ? Quand tout cela sera officiel ? Le sera-t-il un jour ? Peut-être pas. Par peur. Peur de le perdre, de le voir s'envoler. Peur qu'il ne soit pas prêt. L'étais-je moi-même ? Seul l'avenir serait peut-être capable de nous le dire.

Son odeur et la chaleur de son corps me firent frémirent de bonheur. Je ne pouvais plus le laisser partir, me serrant et me frottant plus que jamais contre tout son être.

Enfin, il m'ôta mon pantalon. Ses mains sur ma peau nue me faisaient plus d'effet que jamais. Et je l'embrassais de plus belle. Fiévreusement, langoureusement, et passionnément. Ses doigts effleurèrent mon intimité. Plusieurs fois. Et à chaque fois, un léger gémissement de plaisir sortait d'entre mes lèvres. Mon souffle était entrecoupé par les baisers que je lui offrais. J'avais bien fais de sortir un de mes plus beaux sous-vêtements, et j'étais contente que ce soit lui, qui ai l'honneur de les enlever. J'avais pensé au départ, que ce serait un brave inconnu, qui me ferait oublier Benedikt, et qui me permettrait de rendre son absence moins douloureuse. Mais les choses avaient tournées, et je pouvais presque remercier Léonie finalement. Il était à moi. J'étais à lui. Et j'en étais heureuse.

Le poids de son corps sur le mien, et son souffle chaud contre ma peau, me poussèrent à retirer son caleçon le plus rapidement possible. Une fois nus, mes sens étaient encore plus en éveil. Chacun de ses gestes me faisaient monter un peu plus au septième ciel. Et lorsqu'il entra en moi, ce fut l'explosion. Le soulagement. Un gémissement de plaisir s'échappa d'entre mes lèvres, plus intense que les autres. Et suivis par plusieurs ensuite. Eprise par le plaisir et la sensation qu'il me procurait, j'ondulais moi-même mon corps, en accompagnement à ses vas-et viens. Nous étions en harmonie, nous dansions, ensorcelés par le sort du plaisir. La chaleur qui nous enveloppait avait formé sur nos deux corps une fine pellicule de sueur, rendant le moment encore plus sensuel et passionné. Mes mains ne cessaient de faire des vas-et-viens entre le bas de son dos et ses épaules, ses cheveux, ses bras et son visage. Sa présence, son corps, son souffle, son odeur, tout. J'en étais folle. Euphorique. Ma respiration ne cessait de s'accélérer, et je suffoquai désormais. Je sentais mon corps éprit de feux d'artifices sans fin. Des explosions qui ne cessaient jamais, et qui me faisaient perdre tous mes moyens. Mes muscles se contractaient petit à petit, et je me sentais finalement atteindre un point sans retour. Me courbant, m'accrochant à son corps, et griffant certainement son dos, je dû mordre son épaule pour ne pas partir trop vite, et pour faire durer le plaisir encore quelques instants.