Nick & Lucy
And you know we are in each other's team.
Nick s’était clairement douté que la soirée ne se passerait pas du mieux possible. Mais jamais, au grand jamais il n’aurait pensé que ce serait un tel échec pour sa compagne qui avait pourtant tout essayé pour persuader ses parents que son choix était le bon. Après son petit speech, le criminologue n’avait plus rien dit, laissant Lucy mener son propre combat, estimant qu’il en avait déjà sans doute trop dit. Et puis tout avait dérapé. Elle avait baissé les bras, quittant la table et laissant ses parents et son frère pantois face à un tel comportement. Sans doute n’avaient-ils pas vraiment été habitués à la voir si décidée. Nick au contraire, en fut grandement soulagé. Il venait clairement de retrouver la femme dont il était tombé amoureux cinq ans auparavant.

Très vite, les deux amants se retrouvèrent dehors. Ce ne fut qu’à partir de ce moment que la brunette laissa apparaître les vrais signes d’anxiété qui la guettaient depuis plusieurs minutes déjà. « Je ne sais pas ce qu’il m’est passé par la tête, je pensais que ce serait facile. » Elle le touchait, comme pour se rassurer en se disant qu’il était bien là et qu’il n’allait nulle part. Elle allait droit vers la crise de panique s’il n’agissait pas rapidement. Alors, tendrement, l’homme vînt embrasser le front de sa belle avant de la prendre dans ses bras de manière à la fois très douce mais aussi très décidée. « Ils ont juste besoin d’un peu de temps. Tu as fait ce qu’il fallait. » Oui, car elle s’était montrée honnête envers les êtres qui comptaient le plus à ses yeux. Elle avait agi de la manière la plus louable possible en vérité. « Que dirais-tu d’une commande dans ce petit restaurant italien que tu aimais tant en bas de ma rue ? On mangerait devant un bon film, emmitouflé dans une couverture, comme avant ? » Ce genre de soirées leur étaient arrivées bien plus qu’on ne pouvait tout d’abord le penser. En effet, malgré le caractère délicat de l’homme, il avait toujours su se montrer à attentionné envers Lucy lorsqu’il le fallait. « Ou bien tu préfères peut-être que je t’emmène dans un stand de tir pour que tu fasses la peau à deux ou trois cibles pour calmer tes nerfs. Your choice, my lady. » Nick avait toujours aimé jouer sur les intonations de voix, sachant pertinemment qu’elle adorait cela et qu’elle en riait souvent. Le centre de Londres saurait la remettre sur pieds. Le pouvoir de cette ville était indéniable – en particulier sur ses habitants.
 
 

BY .TITANIUMWAY

Nick & Lucy
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Nick fut on ne peut plus surpris d’entendre Lucy finalement opter pour le stand de tir au lieu d’une soirée chez lui, à regarder la télévision. « J'espère que tu as raison. Le stand de tir. » Il ne put s’empêcher de sourire en l’entendant. En vérité, l’homme n’avait pas la moindre idée à savoir si tirer sur des cibles allait la soulager, mais qui ne tente rien n’a rien dit le proverbe alors… « Tu ne me laisseras pas devenir accro ? » La question fit rire le criminologue qui se rapprocha un peu plus de la brunette pour venir déposer avec douceur ses lèvres contre les siennes. Bon sang qu’il était agréable de retrouver la femme qu’il aimait dans la ville où tout avait commencé entre eux. « Ça ne risque pas. » Lui répondit-il finalement après l’échange du baiser. « Il ne sera question que d’une fois. » Tout en espérant évidemment que cela ait l’effet escompté sur la brunette qui avait clairement besoin de se calmer après la soirée qu’ils venaient de passer en compagnie de sa famille. « Et si ça ne marche pas…j’ai une autre solution pour te détendre. » Murmura-t-il au creux de son oreille avant de venir embrasser sa nuque furtivement. Le message était on ne peut plus clair – du moins l’était-il dans l’esprit de Nick qui prit la main de Lucy pour l’emmener dans la direction où il savait que quelqu’un pourrait lui rendre service.

Ils furent arrivés une bonne demi-heure plus tard, après un trajet relativement délicat en taxi à cause de la circulation extrêmement embouteillée dans le centre de Londres. « Tu vas souvent dans ce genre d'endroit ? » , L'homme se contenta de faire signe que non de la tête. Il n'était venu que quelques fois, mais ces fois se comptaient sur les doigts d'une main. Nick n’avait pas souvenir que c’eut été déjà autant compliqué de se rendre là où il voulait justement amener Lucy. Fort heureusement, une fois sur place, le criminologue demanda à voir quelqu’un de bien particulier au policier de garde. En effet, Nick avait décidé d’amener Lucy au commissariat de police avec lequel il « travaillait en collaboration » lorsqu’il vivait à Londres. L’inspecteur principal serait pour ainsi dire plus que ravi de voir qu’il n’avait pas…replongé. C’était lui qui l’avait aidé à sortir de la drogue. Nick lui devait donc beaucoup. Certainement lui devait-il la vie, finalement. « J’y crois pas ! Clark ! » L’appelé se retourna et aperçut une silhouette qu’il ne connaissait que trop bien.

Rapidement, Nick fit les présentations tout en évitant avec brio les explications qui auraient pu découler de sa présence ici, ce soir, avec Lucy. Le commissaire, toujours très respectueux ne posa d’ailleurs aucune question déplaisante, ce qui soulagea le criminologue. Une fois Lucy et lui arrivés au stand de tir normalement réservé aux policiers de ce commissariat, Nick expliqua les bases à Lucy après lui avait posé un casque sur les oreilles. « Tiens-le des deux mains. Une sur la crosse et l’autre en dessous en guise d’appui. » Le premier coup tiré serait certainement le plus étrange pour la brunette. Tirer pour la première fois pouvait bien-sûr effrayer, ce qui était normal. « Appuie-toi sur ta jambe d’appui. Je reste derrière toi, n’ai pas peur. » Il passa ses bras autour d’elle afin de l’aider à maintenir l’arme dans la bonne trajectoire afin qu’elle puisse au moins atteindre la cible. « C’est quand tu veux. » 
 

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Bien qu’il ose penser bien connaître Lucy, Nick fut extrêmement surpris de la voir prendre du plaisir quant à tirer sur les cibles qui lui étaient distribuées les unes après les autres. Bien que le premier tir ne fût pas glorieux, la brunette prit progressivement de la confiance en elle lui permettant ainsi d’obtenir des résultats bien meilleurs. Il la savait déterminée mais pas au point de tirer sur des cibles avec autant d’acharnement, car qu’elle le veuille ou non, elle s’était montré plus que décidée quant à tirer. Et ce fut au bout du cinquième coup tiré que Nick la sentit réellement plus calme que lorsqu’ils étaient arrivés au stand. Peut-être avait-il visé juste – sans vouloir jouer sur les mots – en l’amenant ici ce soir. Peut-être était-ce exactement ce dont elle avait eu besoin pour passer au-delà de la soirée catastrophique avec ses parents. Nick eut un petit pincement au cœur en pensant au pauvre Matthew qui semblait clairement défendre les intérêts de sa sœur dans cette affaire et qui, pourtant, s’était retrouvé seul face à un père et une mère désarmés face à la décision de leur fille aînée.

« A ton tour. » Lucy lui tendit alors l’arme à feu qu’il prit d’une main assurée puis la dirigea vers la nouvelle cible venant d’être installée. « Je ne suis pas si bon que ça. » La prévînt-il avant de donner le premier coup qui atteignit l’épaule droite de la cible. Pas si bon que ça, certes, mais certainement pas mauvais du tout. Bien que s’étant déjà entraîné quelques fois ici, dans ce stand, Nick n’avait – fort heureusement d’ailleurs – jamais eu à se servir d’une arme. Il avait déjà été amené à devoir pointer quelqu’un avec, mais il n’avait jamais eu à tirer. Et dorénavant, il n’aurait même plus la possibilité de pointer un malfaiteur avec puisqu’au retour de Lucy, le criminologue s’était séparé de son arme personnelle. En effet, au vu de la conversation qu’ils avaient eu au retour de la brunette au sujet des armes à feu et de ces petits enfants tués par un fou furieux quelques mois plus tôt, Nick avait préféré ne pas compromettre les chances de reconquérir la femme qu’il aimait à cause de son arme dont il s’était donc séparé.

Nick tira jusqu’à vider le chargeur et le canon de l’arme avant de la reposer là où elle devait être. Puis, il se retourna vers la brunette en espérant que le regard de cette dernière le concernant n’ait pas changé entres ces quelques tirs de précision.
 

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Quand il vit Lucy écarter l’arme encore un peu plus d’eux, Nick comprit qu’elle la craignait de nouveau. Cela était tout à fait légitime au vu du pouvoir que les armes à feu pouvaient avoir de façon générale. Et puis Nick était déjà très fier de sa belle pour avoir vaincu sa peur ne serait-ce que le temps de quelques cibles sur lesquelles tirer avec un SigSauer. Sans doute s’était-elle également prouvé à elle-même qu’elle en était capable. Cela la conforterait très certainement dans l’idée que l’utilisation de ce genre d’engin était malheureusement à la portée de tous, mais qu’il fallait tout simplement savoir se contrôler et se modérer. C’est alors que, sans s’y attendre, Nick se retrouva face à une question à laquelle il ne s’était pas attendu. « Quand tu as dit que tu serais prêt à fonder une famille et tout le refrain, c’était juste pour mon père, pas vrai ? » L’homme se mit alors à déglutir avant d’esquiver le regard de la brunette. « Il fallait le convaincre. » Lâcha-t-il avant de se diriger vers la sortie du stand où ils étaient. Qu’avait-il crû exactement ? Que ses mots ne lui retomberaient pas dessus ? Bien-sûr que si, voyons. Lucy était loin d’être une femme idiote et dont la mémoire était inexistante.

A quelques pas de la porte de sortie, Nick alla pour poser sa main sur la poignée mais ce fut sans compter sur quelqu’un pour ouvrir la porte avant qu’il n’ait eu le temps de le faire. Il se retrouva alors face à face avec l’inspecteur Stevenson qui le toisa du regard. « Qu’est-ce que vous faîtes au pays, Clark ? » La question avait au moins le mérite d’être claire dans l’esprit des deux hommes. « J’avais des affaires à régler. » Lui répondit alors Nick, du tac au tac. « Mais maintenant que cela est réglé, je compte retourner en Californie. » L’inspecteur sembla presque attristé par les propos du criminologue à son égard. « Pourquoi ne pas aller boire un verre ? » Nick déclina d’un signe de tête. « Je ne suis pas seul à Londres. » En parlant de Lucy quelques mètres derrière qui devait certainement rager de la réponse sans doute peu satisfaisante qu’il lui avait donnée quelques instants plus tôt. « Passez donc plutôt prendre le soleil à San Francisco mon vieux, vous êtes pâle comme un mort. » Le policier lâcha alors un rire franc, amusé de la remarquer de l’homme face à lui. « Et c’est vous qui me dîtes ça ! » Nick lui répondit d’un sourire sincère avant de se tourner vers Lucy. « Tu es prête ? » Si elle le désirait, ils pouvaient tout à fait retourner à son appartement. Même si cela signifiait sans doute prendre le risque que la conversation inachevée sur les enfants reprenne de plus belle.
 

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