Nick & Lucy
In these hands I'll hide while this world collides, it's not enough for me.

« Soyez le bienvenue ! Oh mais tu ne m’avais pas dit que nous avions un autre invité. » L’aveu de la mère Wakefield ne fit faire qu’un tour au sang du criminologue qui lança alors un regard perdu à sa compagne. Comment ça, elle ne leur avait pas dit ? Parce qu’en prime, il s’amenait chez eux comme une fleur sans même qu’ils aient été prévenus au préalable ? Mais où Lucy avait-elle donc la tête ? Oh, cette soirée allait être encore plus délicate que prévue, décidément. Entrant dans la maison sans un mot, Nick se contenta de rester aux côtés de la brunette tout en scrutant involontairement chaque recoin de la pièce – déformation professionnelle oblige. On sentait un luxe qu'il n’avait lui-même pas connu étant enfant. Mais cela ne le surprit guère, il savait en effet que les Wakefield n’étaient pas les plus mal logés du pays. Entre un père chirurgien et une mère professeur, évidemment, les choses prenaient tout leur sens. Nick ne pouvait malheureusement pas en dire autant. Issu d’une famille tout à fait modeste, l’homme avait appris à conquérir le monde du travail et celui de l’argent d’une manière bien différente de celle de la famille dans laquelle il était en train de faire irruption. Son père, travaillant pour l’Armée, et sa mère, aide en centre de réinsertion professionnel, les parents Clark n’avaient jamais représenté une réelle grandeur de la société, mais Nick s’en était toujours parfaitement contenté, toujours parfaitement heureux de ce qu’il pouvait avoir – si l’on omettait son père de l’environnement familial. Bien que la demeure des Wakefield reste simple, certains éléments ne manquèrent pas de rappeler à Nick le haut niveau sociétale du patriarche de la famille. Un patriarche qui ne tarda d’ailleurs pas à arriver, descendant les escaliers face à eux. « Je vous présente M. Clark, M. Clark est un éminent criminologue, peut-être avez-vous entendu parler de ses travaux ? Il dîne avec nous ce soir. » Les présentations auxquelles Nick eut le droit furent plus que solennelles tant et bien qu’il ne s’était pas attendu à un tel niveau de langage de la part de la brunette. Dans quel monde venait-il d’entrer, au juste ? Sans parler du fait qu’elle leur imposait la présence du criminologue sans même qu’ils aient leur mot à dire sur la question. Bonté divine, toute cette situation était parfaitement inconfortable pour Nick – bien qu’il ne le montra évidemment pas. « Eh bien enchanté M. Clark. » Les deux hommes échangèrent une franche poignée de main que Nick considéra comme le calcul de la force du père de sa douce. Autant dire que le criminologue allait tout faire en son pouvoir pour éviter un uppercut de l’homme se trouvant face à lui s’il voulait rester présentable pour retourner au travail d’ici quelques jours. « Moi de même, Mr Wakefield. Votre réputation vous précède. » L’homme était un chirurgien des plus réputés et l’un des plus méritants dans le métier, tout ceux s’intéressant un tant soit peu au monde médicale Britannique le savaient.
 

BY .TITANIUMWAY

Nick & Lucy
In these hands I'll hide while this world collides, it's not enough for me.

« Wakefield ! » Nick se retourna brusquement en entendant une voix masculine s’approcher d’eux. Quant à Lucy, elle mit quelques instants avant de réaliser que son frère se tenait non loin derrière eux avec un grand sourire aux lèvres. Elle termina finalement sa course dans les bras de Matthew, son frère donc. Puis, sans même qu’il ne s’y attende, Nick vit l’homme s’avancer vers lui, en lui tendant la main. « Nick Clark je suppose. » Comment savait-il qui il était ? Lucy avait-elle finalement parlé de lui à quelqu’un de son entourage ? Cela semblait en effet être le cas. Et la surprise fut encore plus grande lorsque le jeune homme continua sur sa lancée. « Matthew. Enchanté de faire enfin votre connaissance. Ma sœur m’a beaucoup parlé de vous. » A ces mots, le criminologue dévia son regard sur une jeune femme soudainement très attirée par le sol au vu de la manière dont elle avait la tête baissée. Un petit sourire amusé s’afficha au coin de ses lèvres. Nick était finalement rassuré qu’elle n’ait pas caché son existence à tous les membres de sa famille. Au moins, son petit frère à qui elle semblait beaucoup tenir était au courant pour eux. Qui plus est Matthew semblait ravi de le rencontrer. Nick devait-il en croire que tous les espoirs n’étaient pas perdus pour lui et son vœu de voir la brunette repartir aux Etats-Unis avec lui ? Impossible de répondre à cela tout de suite. « Vous m’en voyez ravi. Enchanté Matthew. » Il aurait aimé pouvoir en dire autant que l’homme présent face à lui mais malheureusement Lucy ne s’était jamais montrée très bavarde quant à sa famille non plus. Mais Nick n’était pas en mesure de lui en faire le reproche vu ses propres péchés de ce côté-là.

C’est alors que la mère Wakefield quitta l’entrée pour rejoindre ce qui semblait être la cuisine. Lucy la suivit alors, laissant un Nick Clark dépité de la voir fuir la situation aussi rapidement et aussi lâchement. Alors quoi ? Allait-il vraiment devoir faire ses preuves seul face à deux hommes prêts à tout pour sauver l’honneur de la petite Wakefield ? Elle lui paierait ça ! « Alors Mr. Clark… » Se lança le patriarche tout en les guidant dans le salon de la maison. « …que nous vaut votre présence parmi nous ? » Mais Matthew intervînt à la seconde même. « Laissons-le au moins arriver avant de l’agresser de question, papa. » Nick lança un regard empli de remerciements au jeune Wakefield qui semblait déjà avoir compris ce qui se tramait ici. « Je ne fais que demander pourquoi le meilleur de sa profession vient chez nous. » Alors il savait parfaitement qui il était. « Je vois que vous en savez déjà un peu sur moi, Mr Wakefield. » Le patriarche esquissa un petit sourire amusé alors qu’il attrapa une bouteille de whisky avec trois verres. « Puisque nous sommes entre hommes… » Se justifia l’homme tout en servant les deux hommes déjà installés dans les fauteuils du salon situés non loin de l’immense cheminée de la pièce. Nick venait d’entrer dans une toile d’araignée qui se resserrait déjà. Il pouvait aisément le sentir. Et à priori, il ne pourrait pas compter sur Lucy sur ce coup-la.
 

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Nick & Lucy
Because we couldn't strike a deal our fate was sealed our fate was sealed.
« J’ai eu l’occasion de lire certains de vos travaux, Mr Clark. C’est très intéressant. » Le principal intéressé fronça les sourcils. Comment le père de Lucy avait-il pu lire certains de ses travaux puisque Nick n’en avait jamais fait publier aucun au juste ? Cela eut pour effet d’attiser la curiosité du jeune criminologue à un point que personne ne pouvait imaginer. « Oh vraiment ? » Le vieil homme hocha la tête, positivement. « Certains journalistes ne manquent pas de faire parler de vous, mon cher. » Il se retînt de lever les yeux au ciel, exaspéré par ces vautours de gratte-papiers tout juste bons à donner aux chiens. Il les haïssait du plus profond de son être. En effet, il avait déjà eu l’occasion d’entrer en « relation » avec certains d’entre eux – chose qu’il aurait certainement préféré ne pas avoir à faire cependant. « Malheureusement, c’est vrai oui. » Se contenta-t-il alors de répondre avant de voir arriver Lucy suivie de très près par sa mère. Il la regarda de telle façon que la jeune femme n’aurait aucun mal à comprendre qu’il apprécierait grandement un peu sa compagnie actuellement. Non pas qu’il ne sache pas gérer des situations de crise, mais là, il s’agissait quand même du père de la belle. En vérité, son frère n’effrayait aucunement Nick qui avait déjà bien cerné le personnage calme et avenant qu’était Matthew Wakefield. « Alors sœurette, tu te fais bien à ton nouveau cœur ? » Voilà qui illustra parfaitement les pensées du criminologue qui resta silencieux face à l’échange entre le frère et sa sœur qui ne semblait pas grandement apprécier les commentaires du petit dernier de la famille. C’est alors qu’apparemment déjà fatiguée de tout ce cirque, Lucy décida de lâcher la bombe tout de suite, surprenant Nick comme jamais. « J'ai commencé à fréquenter Nick avant mon infection. » Il leva alors brutalement les yeux vers Lucy, stupéfait. Ah, alors elle avait décidé de la jouer franchise dès le commencement ? Voilà qui était tout à fait honorable mais surtout intéressant pour quelqu'un qui souhaitait jouer la carte de la douceur avec ses parents au sujet de leur histoire. « Lucy, je ne crois pas que… » Il n’eut pas la possibilité de continuer puisque ce fut le patriarche de la famille qui prit la parole brusquement. « Et peut-on connaître les raisons qui te poussent à nous le présenter seulement aujourd'hui, Lucy ? » Souhaitait-il réellement le savoir ou voulait-il seulement affirmer sa position de maître de maison ? Nul ne le savait, pas même Nick – pourtant brillant en matière de déduction de ce type. A croire que le père de sa compagne lui faisait perdre subitement tous ses moyens. Ridicule.
 

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Nick & Lucy
Pretty soon I'll be getting on my first plane, I'll see the veins of my city like they do in space.
Cette soirée sentait le mélo à des kilomètres à la ronde et Nick ne savait pas combien de temps encore il allait être en mesure de tenir face à tout cela. La situation lui sembla aussi stupide qu’ingérable. Le patriarche de la famille Wakefield faisait clairement jouer de la voix face à sa fille qui semblait plus déroutée de seconde en seconde. Lui, apparemment incapable de pouvoir en placer une se contentait de jour les spectateurs meurtris d’une scène qu’il détestait. Lucy tenta de se justifier en mettant leur relation actuelle au grand jour, ce qui ne fut à priori pas du goût de Mr Wakefield dont le regard commençait à se confronter avec le bois d’un feu mort.  « J’avais cru comprendre que vous mettiez votre savoir à la disposition de l’université de Berkeley, mais il faut croire que certains journalistes ne vérifient pas leurs sources. » Alors que Nick fixait intensément Lucy, il réalisa après quelques courts instants que l’homme s’adressait dorénavant à lui et non plus à sa propre fille. Voilà que les choses se corsaient pour lui. Allait-il être désormais obligé de jouer de la plaidoirie pour trouver une défense honorable face à un homme de la trempe de celui qu’il avait maintenant dans le viseur ? Non. C’était hors de question ! Tout ceci devait impérativement cesser. Nick n’avait de compte à rendre à personne, encore moins à des gens qu’il connaissait depuis une demi-heure. C’en était assez ! « Leurs sources sont tout ce qu’il y a de plus justes, Mr Wakefield. Cependant, je crois qu’il est grand temps que je fasse taire ces ignares que l’on a doté d’un stylo ou d’un ordinateur et qui osent se faire appeler journalistes. » Il se redressa dans son fauteuil, bien décidé à affronter l’homme de la meilleure façon qu’il soit ; c’est-à-dire à sa manière. Tout à fait, il allait dorénavant la jouer à la Nick Clark. Bien que tout ceci soit tout sauf un jeu actuellement dans son esprit – comme dans celui des autres sans doute. « Le fait est, Mr Wakefield, qu’en effet, je vis actuellement aux Etats-Unis. L’université de Berkeley a été une opportunité qui – à mes yeux – ne pouvait être refusée, comme pour la plupart de mes collègues, d’ailleurs. » Le côté professionnel de la chose devait impérativement être mis en avant, en effet, cela donnait bien plus de crédit aux propos qu’il aurait sans doute à donner par la suite. « Et le fait est qu’aujourd’hui, Mr Wakefield, votre fille a quelque chose à vous dire. Alors, Monsieur, avec tout le respect que je vous dois – et croyez bien que j’en ai – ne jouez pas à celui qui n’a pas compris ce qui va découler de cette discussion parce que je vois parfaitement au fond de vos yeux que vous le savez déjà très bien. » Lucy allait peut-être lui en vouloir, mais très sincèrement, à l’heure actuelle Nick s’en fichait. Si elle cherchait à prendre ses parents et son frère avec des pincettes, lui n’était clairement pas venu ici pour être mis à mal ou jugé par des gens qu’il ne connaissait ni d’Eve, ni d’Adam. Nick était une personne tout à fait respectable – du moins osa-t-il le penser – et ayant le droit à une nouvelle chance auprès de la seule femme qu’il ait jamais aimé. Après tout, n’était-ce pas elle qui était revenue vers lui ? Les Wakefield devraient se faire une raison. Ce n’était pas non plus comme si elle ne comptait plus jamais rentrer en Grande-Bretagne par la suie, bon sang ! Nick n’allait pas la séquestrer non plus, il fallait rester réaliste.
 

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