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and I know you somehow as I hold you in my heart [r]

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MessageSujet: Re: and I know you somehow as I hold you in my heart [r] and I know you somehow as I hold you in my heart [r] - Page 6 EmptyMar 15 Oct - 16:36

Je m'éloignai d'Astor et du rêve de cette chambre pour retomber dans la réalité, ma réalité : la solitude ou ce qui le deviendrait bientôt. Sans même me l'aouer j'allais bousiller cette relation avant même qu'elle ne commence, tout d'abiord en me dirigeant vers la cuisine pour me servir un verre d'eau et trouver mon paquet de Lucky et ensuite en fumant cigarette sur cigarette en continuant la physique. Rien de mieux pour se vider l'esprit de tout sentiment et de toute culpabilité que de se plonger dans des calculs seulement compréhensibles par des docteurs en mathématiques. Je noircis de nombreuses pages avant d'être en panne d'inspiration et, à vrai dire, je n'étais même pas sûr que ma démonstration serve vraiment pour ma thèse mais j'arrivai à ce que je voulais et je souris largement lorsque la solution s'offrit à moi. J'entourai d'un trait la longue formule qui aurait effrayer plus d'un étudiant en master et je me reposai dans ma chaise.
Je ne pouvais désormais plus repousser le flots de pensées qui fusaient dans mon esprit. Il ne fallait pas être un génie pour comprendre qu'Astor-Laine n'apprécierais pas que je fume. A vrai dire je ne fumais d'ailleurs pas régulièrement mais il fallait que je fume ce soir, juste pour tout foutre en l'air, juste pour me délester du poid d'une relation qui deviendrait trop intime, trop sérieuse trop vrai. Je me baffai intérieurement avant de me lever et de vider le cendrier. S'il y avait bien une chose que je détestait pour avoir vécu toute mon enfance dedans c'était bien l'odeur du tabac froid ! J'avais ouvert en grand et mon bureau se trouve près d'une grande fenêtre ; bien que je sois arrivé à San Francisco depuis peu, j'avais remarqué que j'étais devenu un homme d'habitude, pluton soigné, la parfaite antithèse de mes parents, comme pour me venger de la nature et des lois génétiques et sociologiques.

Je retrouvai Astor-Laine dans mon lit, d'un geste léger, je montais la couette jusque son cou pour pas qu'elle ne prenne froid et je m'endormis comme une masse en un éclair. Mais je me réveillai bien vite, horloge interne oblige, quelques heures de sommeil m'ont toujours suffit et j'ai toujours eu du mal à me réveiller bien tard.

J'observais Astor-Laine, écoutait son souffle lent. Elle aurait peut-être voulu partir en douce, c'était sans compter mon besoin de sommeil proche de zéro. A croire que je suis un robot. Je me levai prestement et me dirigeai vers la cuisine, attendant Astor-Laine en lisant le San Francisco Chronicle qu'on avait glissé sous ma porte. L'odeur du bacon et le bruit de oeufs la réveilleraient bien assez vite.
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MessageSujet: Re: and I know you somehow as I hold you in my heart [r] and I know you somehow as I hold you in my heart [r] - Page 6 EmptyJeu 17 Oct - 4:35

Je sentis Joe se glisser sous les couvertures, et il remonta d’ailleurs la couette jusqu’à mon cou, ce qui m’envahit d’une sensation agréable de chaleur, en plus du fait que son corps me réchauffait également. Je ne voulais toutefois pas me laisser berner par cette petite attention délicate, car s’il ne voulait réellement que mon bien, il n’aurait pas fumé ainsi direct dans la pièce à côté. Sachant la maladie dont je souffrais, c’était loin d’être raisonnable. Je ne comprenais toujours pas ce qui lui était passé par la tête. On aurait dit qu’il cherchait à ce que je me fâche, à ce que je nous remette en question. Peut-être était-ce le cas. Peut-être était-il trop lâche pour me dire en face qu’il ne voulait rien de plus que cette soirée de sexe, alors il tentait de me chasser à sa manière. Un peu connard. Je ne voulais pas non plus juger trop vite. Peut-être n’y avait-il simplement pas pensé, peut-être cette maladie était encore trop nouvelle pour lui et il n’en comprenait pas la gravité. Je n’en savais trop rien, mais à force de trop réfléchir et de m’imaginer trop de scénarios et d’hypothèses, je m’endormis.

Au petit matin, je fus réveillée par une odeur de bacon et le bruit des œufs dans la poêle. Je souris face à cette odeur réconfortante et appétissante. Puis je me rappelai de la soirée que Joe et moi venions de passer. Même si l’alcool était rentré fort, je me souvenais de tout. Je me levai du lit après cinq minutes de réflexion et de réveil, puis j’enfilai ma robe de la veille. Avec mes cheveux ébouriffés et mon absence de maquillage, l’effet était beaucoup moins plaisant pour le regard qu’hier. Tant pis. Je me rendis à la cuisine, où je retrouvai Joe en train de lire le journal de San Francisco. Je m’avançai jusqu’à lui, un mince sourire aux lèvres, plus ou moins rassuré ou sincère. « Ça sent vraiment bon tout ça, mais … je ne suis pas certaine que je devrais rester. » Il ne voulait pas mettre ses culottes et se comporter en vrai homme en me disant qu’il ne recherchait rien de sérieux ? J’allais régler la question à sa place. Je voulais être en couple avec lui, mais s’il ne le désirait pas, alors je ne resterais pas une seconde de plus dans son appartement.
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MessageSujet: Re: and I know you somehow as I hold you in my heart [r] and I know you somehow as I hold you in my heart [r] - Page 6 EmptyVen 18 Oct - 18:36

Le café coulait tranquillement, j'adorais ce bruit, il se mêlait à celui de la cuisson des oeufs. Le journal n'était pas passionnant mais j'attachais une certaine importance à la politique nationale et aux pages internationales. Par reflex, mes yeux parcouraient la page à une rapidité folle pour trouver le mot Irlande et sans surprise, le San Francisco Chronicle n'en parlait pas. La moitié des américains devaient déjà avoir du mal à situer cette île alors n'en demandons pas trop.
Astor arriva à ce moment là, les cheveux ébouriffé, les yeux endormi et portant la robe de la veille. Je souris légèrement en hésitant sur l'attitude que je devais adopter. Je m'approchai d'elle imperceptiblement mais elle mis fin à tous doute en prenant la parole la première. Je fus surpris de sa première phrase et baissai le feu comme pour me contenir.

- Reste, s'il te plait...

Je la regardai dans les yeux, espérant que ça la ferait changer d'avis.

- Pourquoi partir ? Tu as bien dormi ?
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MessageSujet: Re: and I know you somehow as I hold you in my heart [r] and I know you somehow as I hold you in my heart [r] - Page 6 EmptySam 19 Oct - 0:51

Je me tenais devant Joe, encore incertaine de si je désirais me trouver plus proche de la porte d'entrée ou de la chambre à coucher. Je ne savais plus ce que je voulais. Me lancer dans le vide ou bien rester dans mon gilet de sauvetage auquel j'étais attachée depuis mon plus jeune âge ? Joe faisait naître en moi des tornades d'émotions que je n'aurais jamais pensé vivre dans ma vie banale et routinière. Il me promettait la Lune pour ensuite cracher cette promesse dans un nuage de fumée destructrice. Je ne savais même pas comment aborder le sujet. Je n'avais pas envie de me disputer avec lui, mais en même temps je ne pouvais pas tout simplement foutre le camp sans lui donner d'explication. Il reviendrait sans doute cogner à la porte de ma confrérie et je ne saurais toujours pas plus quoi faire de la situation. Aussi bien régler cette histoire ici, maintenant, et peut-être ne plus jamais en entendre parler par la suite. Le professeur s'approcha de moi après avoir baissé le feu et me supplia de rester, me questionnant finalement sur les raisons qui me pousseraient à partir. « Bien dormi ? Avec l'odeur de cigarette qui a flotté dans l'appartement toute la nuit ? Euh, non, pas trop hein. » Il m'avait tendue la perche, je l'avais attrapée. Je n'étais pas du genre à utiliser du sarcasme comme cela, mais je ne savais pas quoi faire d'autre. Je soupirai, fermant les yeux. « Je ne veux pas te changer, Joe. Tu as le droit de fumer, si tu le veux. Mais je peux pas rester avec quelqu'un qui fume, ça non. C'est même pas une question de principe, c'est une question de survie. » Je le regardais d'un regard désolé, atterré, triste. Je n'avais pas envie que cette idylle prenne fin, mais Joe allait m'achever avec ses habitudes de vie si loin de ce dont j'avais besoin chez un homme. « Malgré tout ce que tu m'as dit hier au restaurant, j'ai pas l'impression que tu sois prêt à vivre avec quelqu'un qui a la fibrose kystique ... T'as même pas l'air de comprendre ce que c'est ... » Lâchais-je. Il valait mieux terminer ce rêve brusquement plutôt que de le laisser s'éteindre peu à peu. Ça ferait moins mal à mon petit cœur.
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MessageSujet: Re: and I know you somehow as I hold you in my heart [r] and I know you somehow as I hold you in my heart [r] - Page 6 EmptyLun 21 Oct - 19:21

Je la regardai sans vraiment comprendre. Elle venait de me clasher et ce n'était pas fini ! Ca n'aurait pas du tant me surprendre, à la base c'était bien son franc parlé et son originalité qui m'avait séduit chez elle alors je l'écoutais bouche bée. Me demandant ce qu'il convenait plus de faire : laisser cramer les haricots ou les touiller l'air de rien. D'un coté, l'odorat de ma chère comparse pourrait être titiller par une odeur empyreumatique des plus désagréable mais de l'autre je pourrais avoir l'air du gars qui en a rien à faire de ce qu'elle raconte. Piégé ! Que faire ?
Tout en résolvant cet affreux dilemme, j'écoutais tous les arguments de mon... Amie (?) pour pouvoir répondre à chacun. Là encore, une autre difficulté se poserait, il faudra que je lui montre qu'elle a pas totalement tort mais qu'au final si... elle a totalement tort mais tout en lui laissant croire qu'elle a un peu gagné. Je fronçai des sourcils intérieurement en cherchant à comprendre d'où me venait tout ces conseils stupides ; certainement pas d'une figure paternelle que j'aurais pu croisé durant mon enfance, la seul chose qui pouvait y ressembler était mon oncle juste parce qu'il m'a appris à tenir l'alcool et tous les jeux de cartes qu'ils connaissaient et les techniques pour duper son adversaire... Non, ces conseils je devais les avoir découvert dans la littérature ou au cinéma... voilà qui n'est guère rassurant. Autant rester soi-même et f#ck, advienne que pourra !
Une fois qu'elle eut fini de parler, je soulevais la casseroles avec les tomato beans, j'avais résolu mon premier problème. Il suffisait que je m'attaque au second. Survie, cigarette, comprend pas, stupide ? Je la regardai un instant avant de balancer mon plaidoyer.

- Ecoute Astor, je suis pas certain d'être le gars parfait... enfin je suis même sûr de pas l'être. Je ne suis pas forcément assez bien pour toi et je peux comprendre assez facilement que tu veuilles partir. Personnellement, j'aimerais que tu restes... après, c'est toi qui vois ! Tu peux rester pour le petit dej, partir après, partir maintenant, ne plus jamais vouloir me reparler... soit mais alors ne met pas ça sur le dos de la cigarette et de ta soi-disant survie... Attend, laisse moi finir. J'ai merdé hier, j'en ai eu conscience mais je pense pas que t'aies gobé beaucoup de molécules de nicotine et encore moins de charbon alors que j'ai fumé juste à coté d'une fenêtre grande ouverte... J'avoue c'était pas très sain non plus, ça a laissé rentrer la pollution et j'ai pas l'air conditionné... C'est presque le tiers monde ici en fait ! Si tu veux te barrer dis le, fais-le mais je t'assure que l'air est plus sain chez moi que dans ta piaule d'étudiante car au moins deux tiers des étudiants dans ta maison fument et ils sont pas toujours à la fenêtre à trente ou quarante mètre de toi séparé par une porte bien fermé et d'autres cloisons. Alors barre toi après avoir tirer ton coup si tu veux mais te cache pas derrière des conneries de ce genre et soit honnête, je l'ai été hier, je le suis aujourd'hui et moi, tu sais que je préfères que tu restes.

J'avais été un peu long, je m'étais sans doute répété, je ne m'en étais pas réellement rendu compte. Je baissai à nouveau les yeux pour surveiller le bacon, touiller les haricots, m'occuper des oeufs, lui laissant délibérément le temps de réfléchir quelques secondes -voire minutes si nécessaire- à mes propos.
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MessageSujet: Re: and I know you somehow as I hold you in my heart [r] and I know you somehow as I hold you in my heart [r] - Page 6 EmptyJeu 31 Oct - 1:01

J'étais peut-être injuste envers lui, j'étais peut-être trop à cran et je ne pensais pas droit, mais j'étais si fâchée qu'il me fasse croire à de belles illusions pour ensuite me faire tomber de mon nuage, que je ne savais pas mâcher mes mots. Je les crachais à sa figure sans réfléchir, impulsivement, trop dégoûtée par comment s'était terminée la nuit, alors qu'effectivement, ce n'était pas la fin du monde. La raison était que j'avais passé toute ma vie à me protéger de tout, à faire tout ce qui était en mon pouvoir afin de vivre, ou plutôt survivre oui, le plus longtemps possible. Alors je n'allais certainement pas, dès la première occasion, tomber amoureuse d'un homme qui allait me rendre la tâche difficile. Elle l'était déjà bien assez par elle-même. C'était facile, pour Joe, de prendre la situation à la légère et de ne considérer que ce n'était qu'une petite cigarette loin de moi, dont la fumée avait été soufflée par la fenêtre. C'était facile parce qu'il ne savait pas ce que c'était que de ne pas savoir si dans un an on serait encore dans le confort de notre lit, ou plutôt dans cet enfer que représentait l'hôpital pour moi, sur le bord de mourir sans avoir réellement eu le temps de vivre quoi que ce soit qui vaille la peine d'être vécu. Je lui en voulais tellement de ne pas pouvoir me comprendre, de ne même pas sembler se forcer pour le faire, et même encore pire de me reprocher mon attitude, alors qu'il n'avait aucune idée de ce que j'endurais depuis plus de vingt ans. Mon corps était ma prison, je ne pourrais jamais m'en sortir. Qu'il daigne hausser le ton en tentant de me remettre à ma place alors que je savais tout à fait où j'étais n'eus comme effet que de me pomper davantage contre lui. J'écoutai quand même ses reproches jusqu'à la fin, les larmes roulant sur mes joues. Je pleurais trop, ces temps-ci, ce n'était pas normal. Joe me faisait vivre des montagnes russes d'émotions et mon coeur n'allait pas tarder à lâcher. Si tous mes organes me laissaient tomber, j'allais bien finir par tomber moi aussi. « Ma soi-disant survie ... T'as du culot de me dire ça, tu sais ? Et pis non, j'crois pas que ta cigarette d'hier ait changé quoi que ce soit au nombre d'années qu'il me reste à vivre, mais j'te parle plutôt de toutes les cigarettes que tu vas fumer à chaque fois que ça te chante, en ma présence. Celles-là, elles me posent problème. Putain, je me tue à me garder en vie et tu crois que je vais rester avec un fumeur ? C'est complètement insensé. Ça tournerait pas rond dans ma tête. Et en passant, je ne vis plus dans les résidences justement, c'était pas l'environnement parfait comme tu dis. J'ai déménagé avec un ancien prof' qui prends soin de moi, lui. » J'accentuai le "lui" pour lui montrer que mon état de santé en inquiétait certains, au moins, et que ceux-là pensaient à autre chose qu'à leur nombril. C'était direct, méchant, encore une fois impulsif, mais ça me faisait tellement du bien de lui déballer tout ce que je pensais. « Si je suis aussi honnête et directe avec toi, c'est justement parce que je veux rester pour le petit déjeuner, et toute la journée même, Joe ... Si ce n'était pas le cas, je serais déjà partie. Sans explication. » Mais comme je tenais à lui, je voulais au moins avoir le coeur net quant au futur de notre relation.
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MessageSujet: Re: and I know you somehow as I hold you in my heart [r] and I know you somehow as I hold you in my heart [r] - Page 6 EmptyMer 6 Nov - 20:52

Ok, j'y étais certainement allé un peu fort mais j'avais exposé mes idées et elle les avait entendu. Enfin c'est ce que j'espérais. Mais décidément, elle voulait me reprocher quelque chose. Peut-être le fait que je n'ai jamais pris la vie au sérieux alors qu'elle faisait tout pour vivre le plus longtemps était une de nos nombreuses différences qui transparaissaient seulement ce matin-là. Je l'écoutais tout en baissant régulièrement les yeux sur notre futur petit déjeuner. Je mis les différentes poêles et casseroles sur le plan de travail et posai à nouveau à mes yeux sur son visage. Le visage est une chose si difficile à décrypter, il représente une personne mais nous avons parfois l'impression d'être face à un étranger lorsque l'on jette un coup d'oeil dans le miroir.
Sa dernière phrase me rassura légèrement. Elle m'appréciait, voilà qui était déjà un point positif. Elle me prenait certainement pour un connard de fumeur méga égoïste et irresponsable mais elle m'appréciait quand même. Je lui décochai un léger sourire avant de m'avancer vers elle. Nous avions des visions de la vie radicalement différentes et ce n'était certainement pas le genre de chose qui s'arrangeait en un jour. Je ne pourrais sans doute pas abandonner l'adrénaline des courses et ce jeu de chat et de souris avec la mort de si tôt et elle ne comprendrait sans doute jamais cette propension au risque qui m'animait. Mais c'était presque un détail pour moi à cet instant et j'étais intimement persuadé que ça ne servait à rien de tirer un trait sur notre relation et de se dire adieu juste pour ça.

- Je suis pas un gros fumeur tu sais... je peux abandonner la cigarette. ET oui... j'ai compris que le problème n'était pas seulement ça.

Je pris un certain temps avant de reprendre et hochai la tête.

- Mais laisse toi vivre un peu... Ne vaut-il pas mieux vivre pleinement trois jours en ayant de vrais sensations, sentiments, élans plutôt que quatre dans une bulle à ne rien faire et à se protéger de tout y compris des sentiments ? Réfléchis-y... et reste au moins pour le café, ou le thé ou une... camomille ? J'imagine que t'as quand même droit à la caféine quand même ?

Je souris légèrement. Je devais admettre ne pas être vraiment calé sur sa maladie. A chaque fois que j'avais osé taper les lettres de sa maladie sur Google, j'avais été plus perturbé qu'autre chose mais je me promis à ce moment là d'aller chercher dans une vraie encyclopédie médicale de la bibliothèque universitaire ce en quoi consistait sa maladie. Comme un symbole, je tirai mon paquet de cigarette de ma veste, le mis sous l'eau et le balançai dans la poubelle une fois m'être assuré que toutes les cigarettes étaient bien fichues.
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MessageSujet: Re: and I know you somehow as I hold you in my heart [r] and I know you somehow as I hold you in my heart [r] - Page 6 EmptySam 9 Nov - 5:00

Nous étions tous les deux à des opposés. Je ne comprenais toujours pas ce que nous trouvions à l'autre. Comment nous arrivions à si bien nous entendre tout en étant si loin l'un de l'autre. Jamais je ne serais sur la même longueur d'ondes que Joe, que je le veuille ou non. Et il ne voudrait jamais se poser et mener la routine que je menais. Il aimait l'action, j'aimais le calme. Il aimait le danger, j'aimais la sécurité. Il aimait effleurer la mort des doigts, j'aimais m'en éloigner le plus possible. Tous ces contraires me donnaient mal à la tête. Alors oui, décidément, je voulais lui reprocher quelque chose. Égoïstement, je lui reprochais d'être qui il était, parce que je l'aimais plus que je ne me l'avouais, et que c'était mal pour moi d'aimer quelqu'un comme lui. Je ne pouvais toutefois pas lui en vouloir, ni espérer le changer. Parce que si je l'aimais, c'était bien évidemment pour ce que je connaissais de lui, pour le meilleur comme pour le pire. C'était insensé, mais si bon. Alors je fis comprendre à Joe que malgré ma furie de ce matin, je désirais travailler sur nos problèmes, sur nos différences, et par-dessus tout, je désirais rester avec lui. Partir, fuir, était la solution facile. La sortie de secours la plus proche. Je ne voulais pas être lâche. Je voulais confronter mes peurs et me lancer dans le vide, même si je savais la souffrance qui m'attendait lors de la chute et lorsque je toucherais le sol. « De toute façon, la cigarette, ça c'est ... c'est vraiment mauvais pour toi. Genre, c'est pas seulement un risque, c'est ... c'est une cause directe quoi. » Lançais-je avec un petit sourire qui le suppliait presque d'acquiescer à mes propos. Je pouvais comprendre pour la course : l'adrénaline, et ça ne lui faisait pas de mal tant qu'aucun pépin ne survenait. Mais la cigarette, c'est bien connu, c'était mauvais pour les poumons et pour un tas d'autres trucs. Il pouvait au moins faire ce compromis, s'il tenait vraiment à moi. Le jeune homme reprit finalement son discours sur ma manière de vivre, sur comment je ne profitais pas assez. Je soupirai en le regardant. « Je vis quand même, Joe. Ce n'est pas parce que je n'ai pas une vie aussi trépidante que la tienne que je ne vis pas. C'est ma vie, je l'aime comme elle est. Tu as raison sur un point seulement ... les sentiments. Je ... tu ... je t'aime énormément, et je ne veux pas passer à côté de ça. Mais pour le reste ... je ne veux jamais t'entendre me dire de nouveau que je ne profite pas assez ... » Cela me blessait qu'il pense que je vivais dans une petite bulle de protection, à manquer toutes les plus belles choses de ma vie. Ce n'était pas vrai. Je ne monterais jamais dans une voiture aux côtés de Joe et je n'en ressentais vraiment pas le besoin. Ce ne serait jamais un regret. « Et oui, j'ai droit à la caféine, idiot. » Dis-je d'un ton moqueur en rigolant. Je m'assis sur le même tabouret que j'occupais la veille, et j'attrapai la tasse qu'il venait de poser devant moi, toute chaude et avec une bonne odeur. « Merci. Maintenant je mangerais bien mais ... ça risque d'être tiède. » Lançais-je d'un ton coupable, puisque c'était ma faute si son petit-déjeuner était un peu manqué. Toutefois, Joe n'avait qu'à réchauffer le tout et tout serait parfait. Et j'espérais que ça demeurerait parfait. J'aurais aimé que l'on puisse passer une vingt-quatre heures sans conflit, si possible, pour une fois.
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MessageSujet: Re: and I know you somehow as I hold you in my heart [r] and I know you somehow as I hold you in my heart [r] - Page 6 EmptySam 9 Nov - 16:42

Je souris légèrement lorsqu'elle précisa que la cigarette n'était pas bonne pour moi. Je le savais déjà mais j'étais aussi certain de ne pas être accro et le risque n'était que dans la perte de liberté pour moi. J'avais connu la prison, je connaissais aujourd'hui une liberté limitée à un périmètre qui me semblait chaque jour trop réduit et à chaque fois que je perdais une liberté, quelque chose semblait s'effondrer en moi. Je détestais cette sensation d'être prisonnier ou esclave de quelque chose. Peut-être que via les courses, je réclamais ma liberté face à la mort. La voir en face tout les jours m'en libérait, la philosophie aussi et ne plus avoir peur de mourir soulage énormément. Là, on est capable de faire de vrais choix. Pour ce qui était de la cigarette, ce n'était pas les 5 clopes par semaine que je grillais à moitié qui risquait de raccourcir le cours de mon existence. De plus, je n'avais jamais envisagé vivre au-delà de 50 ans. Je serai sans doute comblé après un voyage dans l'espace et là je n'aurais plus de raison de m'accrocher à la vie si ce n'est les petits plaisirs quotidiens comme cette tasse de café. Comme disais je ne sais plus quel Grec ancien, ce devait être Epicure, Le temps infini contient la même somme de plaisir que le temps fini, si seulement on en mesure les bornes par la raison.
Lorsque j'avais douze ans, je ne pensais pas survivre à mes vingt-cinq ans et pourtant j'étais là, face à Astor-Laine, moi, futur docteur de 27 ans. Et j'étais heureux d'avoir survécu jusqu'à ce moment. Je me sentais chanceux.
Lorsqu'elle prononça le mot "sentiment", je sus qu'elle allait rester et ne pus m'empêcher de sourire. Cette relation, amitié, amour, quelque soit sa nature ne semblait mener à rien mais qui s'en souciait ? Ca mènerait où ça mènerait et advienne que pourra. Carpe Diem.

- Je me et à faire du café long et américain après toutes ses années ici... C'est pas top mais ça permet d'en boire deux litres par jour sans devenir fou.

Je me mis à réchauffer les haricots doucement, sans les faire brûler, je n'avais jamais vraiment abandonner mon goût pour le petit déjeuner irlandais. Il m'arrivait même toujours de faire du porridge. Bien que 99,5% des personne ici trouve ça immonde, les flocons d'avoine bouillis comme ça tiennent très bien au ventre. Malheureusement ou heureusement pour Astor, je n'avais plus de flocons d'avoine en stock et donc pas de porridge de prévu à l'horizon.

- Du coup t'as déménagé ?

Je la regardais tranquillement, j'avais pris un ton détaché histoire de commencer une nouvelle discussion sans avoir l'air d'un psychopath jaloux. Ce que je ne suis pas. Bien sur.
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