« If I said I want your body now , would you hold it against me? »

La photo ; un ensemble, un composé qui se résume à un paradis entièrement déposé sur papier. Quelque chose qui rend un certain moment éternel, visuel en tous moments. Et pourtant, c’est à peine si chacun en collectionne plus d’une de son enfance au moment présent. Tous oublient, on ne veut plus se rappeler. La population préfère vivre en mode « carpe diem » instantané, ainsi donc, laisser le passé dans un trou néant de notre cerveau. Le rapport? Shanelle se préparait présentement pour un petit shooting photo qu’une légère connaissance lui avait proposée. Une jolie jeune femme d’une seule rencontre, mais qui n’avait pas passé inaperçue. Elle avait accepté, dévorant la jeune femme des yeux. Elle se devait de la rejoindre à son atelier, endroit où elles seraient surement toutes les deux, seules à s’éclater. Quoi? De toutes façons, pour avoir une bonne quantité de photo, il faut avoir de l’imagination et cela, vient simplement lorsque le plaisir est là, intense soit-il lorsque l’on se laisse aller le plus possible. Bref, en aucun cas, elle savait quel serait le genre de photos à laquelle elle allait s’exposer dans l’heure qui allait suivre. Elle n’avait pas vraiment la moindre gêne, donc tous ses vêtements se trouvaient être osés, les uns plus que les autres. Et bien sûr, à son habitude, elle traînerait un sac de vêtements, au cas où, ce qu’elle avait sur le corps ne plairait pas à la demande de la belle. Elle n’était pas resté de marbre lorsqu’elle avait pour la première fois vue la jeune blonde. Sourire charmeur et innocent en même temps, elle dégageait une harmonie décadente et pourtant angélique au même moment. Corps sublime, l’on ne pouvait pas passer à côté. Un désir limite obsession, mais le tout serait surement coupé par le professionnalisme dont les deux jeunes demoiselles auraient surement besoin.

Sac à la main, Shana’ déambulait doucement dans les rues proches d’où elle habitait. Oui, son rendez-vous se trouvait être très proche d’où elle habitait, par pure hasard bien entendu. Traînant du pas, elle savait que cette soirée ne se déroulerait peut-être pas de la façon dont elle le désirerait. Elle ne repartirait pas avec cette belle blonde, la traînant de force dans son lit. Non, elle serait là, lui servirait pendant une heure, tout au plus deux, de mannequin et elle repartirait avant minuit surement, vu les aiguilles de sa montre qui s’appuyaient présentement contre le 10heures du soir. Sous ses vêtements, se trouvait un déshabillé sexy, ce que bien entendu, elle avait presque toujours, mais pourtant, il fallait admettre que cela aurait bien pu s’avérer un peu exagéré pour un shooting sûrement bien simple. Reste que la jeune blondie était du genre à en faire toujours trop. Tournant la dernière rue, la troisième qu’elle avait affronté, vue le froid de canard qui faisait présentement à l'extérieur, elle avança rapidement, commençant à sentir le poids imminent de son sac, où une bonne quantité de vêtements de rechange se trouvaient. Face à l’endroit désiré, elle se retrouva à point, un peu à l’avance, pour s’aventurer dans le petit bistro éclairé. Un café pour elle et un autre pour sa photographe, pourquoi pas? Une simple façon d’arriver poliment, non. Certes, elle ne connaissait même pas le nom de celle-ci, mais ce n’était pas une raison pour s’empêcher d’avoir un léger brin de gentillesse face à cette femme. Elle s’y dirigea donc, marchant un peu plus rapidement, doigts complètements glacés. Elle avait froid, et son corps tremblant le prouvait. Souriante envers l’employé, elle repartie aussi vite qu’elle était entrée. Et voilà, enfin, elle traversa la rue, prête à revoir cette femme qui l’avait légèrement tournée à l’envers, qui sur un instant, avait réveillé un intense et délectable désir. Elle frappa donc à la porte, un endroit qui semblait relaxe, mais petit en même temps. Studio faisant partie de son appartement? D’une maison? Elle ne savait même pas, elle avait seulement frappé à l’endroit, à l’adresse que la jeune dame lui avait laissée. Espérons seulement qu’elle ne s’était pas vaguement trompée. Attendant quelques instants, elle frigorifiait à l’extérieur, entendant finalement quelqu’un descendre quelques escaliers, ou les monter, elle ne savait pas, afin de finalement empoigner la poignée de la porte.