❝.A DRESS MAKES NO SENSE UNLESS IT INSPIRES MEN TO TAKE IT OFF OF YOU.❞ Une vague lente en guise de renvoi, je consignais à notre domestique d'aller voir si l'herbe était plus verte ailleurs. Expédiée la bonniche, je me contemplais dans un miroir plein pied d'un œil inquisiteur, à la recherche d'un faux pli, d'une imperfection qui mettrait à mal l'idéal resplendissant que je représentais. Courbes parfaites, une chevelure sans défauts aucun, le corps enveloppé dans une robe haute couture d'un rouge flamboyant. Je m'adressais une œillade plus que satisfaite. Le rouge me représentait à la perfection, la reine des Iotas drapée d'écarlate un soir de noël. Si la possibilité de me surpasser existait, doubt it, ce ne serait pas pour ce soir. Le carillon des réjouissances résonna et déjà je descendais l'escalier avec grâce, accueillant le bras et les compliments de mon partenaire avec jubilation. « .C'est ma compagnie qu'elles vont jalouser. » commentais-je, le détaillant d'un regard régalé. Le costume faisait toujours son effet, une perfection de mère nature enveloppée dans un smoking de grande main. Assorti à la perfection, sans surprise. Et lorsqu'enfin l'entrée du duo impérial fut annoncé, j'arborais un air conquérant, l’ego regonflé par une série de messes basses admiratives. Ce soir, nous étions – pour ne pas changer – maître des lieux, maître des festivités et donc, marionnettistes des destinées de chacun. Il me tardait de pouvoir m'amuser au dépend de nos convives, puisque finalement ils étaient ce soir mon nouveau jeu d’échec. Je m'étais jurée après la fusillade de ne plus prendre part à ce genre de festivités et voilà que nous en organisions une, sur le bon vouloir de notre estimé doyen. Fredericksen comptait sur nous pour faire de cette veillée de noël un événement et il n'allait pas être déçu. Après tout, il savait à qui il s'adressait dans sa demande. Le duo de despotes, aussi diabolique qu'il n'est élégant. Mes commissures traçant une moue narquoise alors que je toisais le reste de hôtes, je m'amusais à chercher du regard qui allait faire l'objet de mon courroux ce soir. Mêlée au commun des mortels, je me prenais de dégoûts pour chacun de mes camarades à l'exception d'un rare qui débutait la conversation de manière intéressante. J'esquissais un vague sourire, le souvenir suscité par la débâcle du McFendders à l'égard de ma défunte sœur réussissant toujours à me faire ricaner. « .Et pas de Petrov-Versier pour t'insulter d'un regard de cochonne. Cette soirée est une perte de temps. » sifflais-je, adressant un regard plus qu'entendu à mon comparse. Quitte à se remémorer les souvenirs de nos diverses manifestations, autant en ressortir un mémorable. Parfois je regrettais le temps où notre petite Manon s'en prenait aux nerfs de notre Augusto et qu'il lui répondait d'un discours fiévreux et enragés. Et moi seule spectatrice, je recueillais les perles de chacun afin de m'en moquer allègrement à chaque occasion, comme ce soir. « .Ne t'inquiète pas, quelqu'un prendra bien la place d'orateur pathétique de McFendders et se lancera dans une déclaration enflammée qui nous fera tous rires. » Enfin tous, peut-être pas. Après tout il ne fallait pas oublier qu'ils étaient certes deux moqueurs nés, mais que dans le reste du bas peuple résidait encore des romantiques dans l'âme. Certains éberlués de l'amour appréciaient peut-être ce genre de démonstration. Mais pas moi et pas l'italien, sans doute aucun. Savourer la médiocrité du monde, ce n'est donné qu'à la royauté que nous représentions. « .Enfin, au moins nous deux. » renchérissais-je, mes lèvres dissimulées derrière la coupe de champagne qu'il m'avait auparavant offert. Et comme si cela ne suffisait pas, l'humeur joueuse, je décidais de m'aventurer sur un terrain que l'italien et moi-même avions l'habitude de mener une bataille bonne enfant. « .Faisons un jeu, veux-tu. Nous savons que cela va arriver, maintenant il nous suffit de parier sur qui. Choisis ton candidat. » ronronnais-je, la fin de ma supplique se terminant par un murmure soufflé sur ses traits. Les yeux dans les yeux, le défi dans le regard. Cela va arriver, la déclaration de fin d'année s’entend. Il y en avait forcément un pour qui Noël était synonyme de déclaration. Après tout, certains souhaitaient le dernier téléphone en vogue en guise de cadeau, d'autre ne désirait qu'une chose : passer les fêtes en compagnies de son âme sœur. Pathétique, grotesque, mais drôle pour les manipulateurs moqueurs que nous étions. « .Si je gagne, tu me laisses lire un bout du livre de philosophie que tu écris. Si tu gagnes, je te dis combien de cadeaux Manon t'offre pour noël. » proposais-je comme prix. Ce qui me sembla être totalement juste puisque je refusais de laisser à Augusto la chance de compter ses cadeaux avant l'heure. Surtout que Manon était toujours très, très […] très généreuse aux périodes de Noël. Quant à moi... Ah le livre d'Augusto, le chef d’œuvre qu'il m'était interdit de feuilleter avant qu'il ne soit publié par une grande maison d'édition. Je mourrais d'envie d'en lire quelques lignes, découvrir sur quoi philosophait mon ravissant colocataire à ses heures perdues. « .Pas la peine de demander combien moi je t'en offre. » soulignais-je d'un regard suspicieux et d'un ton sans appel. Non Augusto, tu ne sauras rien avant que la mère noël ne soit passée au petit matin. Et le meilleur était, je lui avais acheté quelque chose de grandiose et m'amusais à le faire marronner depuis des jours sur ce que Manon et moi-même avions pu lui acheter, en en faisant des tonnes sur ces présents , l'éloge des cadeaux qu'Augusto ne verrait que s'il était sage. Tu as été sage cette année, mon cher ? Que le jeu commence ! Ce soir, vous êtes tous les marionnettes du duo infernal.

"Putain, Aurea la prochaine fois, range tes affaires s'il te plait. J'en ai marre de retrouver tes strings de pouf dans le linge propre!" La colocation tendait vers la fin, et je devais reconnaître que ce n'était que pour mon grand plaisir. Cette situation m'insupportait au plus haut point et je n'attendais qu'une chose: retrouver mon petit appartement avec vue sur le grand pacifique et mon lit tellement confortable. Ah, qu'est-ce que je regrettais mon appartement. Je n'en revenais pas que les omégas, et leur cher Scott en tête de liste n'ait pas été suspendu et puni pour leur connerie. Nous avions tous pris pour eux, subi les conséquences de leur acte et mon dieu qu'est-ce que cela avait été difficile. Autant être dans la même chambre que Lily, c'était tout simplement cadeau pour moi. Elle était mon amie depuis bien avant mon arrivée à Berkeley, et je devais reconnaître qu'elle m'avait bien aidé à tenir le choc. Mais là où la colocation s'était avérée difficile, résidait dans le fait de partager ma chambre avec la Ivanova, Aurea de son prénom, prête à tout pour pourrir la vie de tout le monde croisant sa route. Elle faisait absolument tout pour nous emmerder Lily et moi, et cela passait par laisser trainer ses sous-vêtements qui étaient passé par les mains de on ne sait quel mec, un peu partout dans la chambre que nous partagions. Merci bien Aurea. Et puis, là où elle avait touché le summum de la connerie, était lorsqu'elle avait dévoilé à Lily que j'avais couché avec Danahiel deux jours après son départ, alcoolisé et désespérée à l'idée que l'une de mes plus proches amies se soit fait la malle sans rien me dire, sans dire au revoir. Quelques minutes après mon coup de gueule, je sortis de la salle de bain habillé d'une robe bustier rouge, en l'honneur de ma confrérie les iota. Bien que tous mélangés, je tenais à me démarquer malgré tout et à rappeler que j'appartenais à l'élite sportive, les iotas. Les cheveux relevés en un élégant chignon, agrémentés d'un headband, je trouvais qu'ils s'alliaient à la perfection avec ma tenue.

J'arrivais donc à la soirée, qui commençait tout doucement à se peupler. J'étais cependant sans cavalier ni cavalière comme beaucoup de gens présent ce soir, et au final, je ne m'en plaignais que très peu. Le fardeau d'un cavalier? Très peu pour moi. Aussi, j'errais entre les gens, tentant vainement d'atteindre le bar qui se trouvait à l'autre bout de la salle. Je finis par accéder au temple de l'alcool et m'enquis de demander un cosmopolitan. J'étais totalement assoiffée, et je n'avais guère envie d'un simple soda ou verre d'eau. Ce soir, que cela soit dit, Jordane n'avait pas l'intention de finir sobre. Je savais que j'allais à nouveau croiser le chemin d'Ethan ce soir, et je devais bien le reconnaître, j'en étais mortifiée d'avance. Les avances que je lui avais faites la dernière fois que nous nous étions croisées me revenant encore en mémoire, et je devais l'avouer, j'avais peur de recroiser sa route. Je n'étais pas du genre à être effrayée ou à avoir peur de voir quelqu'un mais si l'on m'imposait d'être honnête, j'avouerai volontiers qu'Ethan m'effrayait totalement. J'avais tué un homme, et la seule chose qui m'importait était la réaction d'Ethan. Logique bonjour. J'étais bien étrange j'en avais parfaitement conscience. Mais en même temps, j'avais toujours été ainsi, sans que cela ne dérange qui que ce soit, bien au contraire. Certes je faisais fuir les gens par ma froideur et le mystère qui se dégageait de moi, mais je m'en contentais parfaitement. Au moins, personne ne venait m'embêter, bien trop effrayé à l'idée que je puisse les renvoyer paître ailleurs. J'avalais d'un trait mon premier verre, mon besoin de ne pas être sobre se faisant de plus en plus pressant. Je finis par jeter un oeil à la porte d'entrée avant de voir Perdita entrer en compagnie d'Isaac, son bel epsilon grec. Je m'empressais de la rejoindre, un deuxième verre à la main. "Ma Perdiiii! Tu es venue c'est génial! Tu es superbe à ce propos!" Je finis par enlacer la demoiselle, devenue depuis notre rencontre comme ma meilleure amie, avant de la laisser en toute tranquillité avec son cher amoureux. Je savais à quel point ce genre de moments comptait pour elle, je n'allais donc pas l'en priver un seul instant de plus. Je retournais près du bar, soulé toute ma peine de voir que Lily n'était toujours pas revenue à Berkeley, et ne comptait pas y remettre les pieds avant un moment. J'avais bien essayé de la joindre les deux premiers jours après son départ, et puis il y avait eu le petit écart avec Danahiel, qui avait tout fait foirer. Après coup, je n'avais plus osé chercher à la contacter, et de toute façon, elle ne daignait pas répondre à mes appels, autant dire que c'était peine perdue. Je quémandais à nouveau un verre, cette fois plus fort que le précédent, prenant pour le coup une vodka bien tassée, pure, sans glaçon ni diluant. J'avais besoin de boire vite, et rapidement. Je tournais à nouveau le regard vers l'entrée d'un air désespérée, avant de voir rentrer Ethan, en compagnie de Reagan. Hum j'avais beau savoir que ces deux là n'étaient que les meilleurs amis du monde, je n'aimais pas le voir avec une autre fille. Arff, la jalousie, quel sentiment horrible.

Sydney avait passé environ deux heures dans sa salle de bains à se préparer pour le bal de ce soir. Présidente des Bêtas et Deltas oblige, elle se devait d'être rayonnante comme jamais, quitte à faire de l'ombre à l'éclairage de la pièce. Ce soir, elle allait pouvoir s'amuser un peu en dehors de la maison où Noah avait tendance à être toujours aussi timide dès qu'elle s'approchait un peu trop vivement de lui. Charmant, de la part de son compagnon, mais passons. Après avoir fait l'acquisition d'une somptueuse robe de bal bustier bleu turquoise, une paire de talons aiguilles Prada était venue compléter cette pure merveille de haute couture hors de prix. Le premier qui ose poser des mains trop grasses ou baladeuses sur sa robe finira borgne d'un coup de talon en plein visage. C'est dit. Après avoir accessoirisé l'ensemble d'un bracelet d'or fin et d'une paire de boucles d'oreilles très discrètes mais non moins classieuses offertes par son compagnon, elle apportait la touche finale à sa coiffure une fois le maquillage terminé. Une princesse aurait eu l'air d'une paysanne à côté d'elle. Femme fatale et classieuse, la belle se leva de sa coiffeuse et tourna pour se voir de dos dans l'un des multiples miroirs de la pièce. "Damn, I'm good." C'est à en tomber amoureuse de son reflet. Narcissisme, quand tu nous tiens. Elle sortit enfin de la salle de bains et descendit les marches d'une façon remarquablement élégante. L'impératrice par excellence, posant son regard de braise conquérant sur les deux garçons assistant à la descente d'Aphrodite en personne. Un compliment ravi de la part de son neveu et un regard abasourdi de la part de son petit-ami suffirent au bonheur égoïste de la fashionista. "Je rentrerai sûrement tard, ne m'attendez pas. Bonne nuit, les garçons, bonne nuit ma chérie." acheva-t-elle en déposant une caresse affectueuse sur le sommet de la tête de sa fille, Eléonora, gazouillant joyeusement dans les bras de son père. Elle n'avait pas voulu la salir d'une marque de rouge à lèvres sur son adorable peau de bébé… ou alors, elle n'avait pas voulu gâcher son maquillage. Au choix.
Après avoir pris un taxi qui l'emmena jusqu'à Berkeley, la belle attendit son cavalier de la soirée, Billy. Un jeune Delta adorable et mignon comme personne. Pourquoi choisir un cavalier si ce n'est pas pour rendre les autres filles jalouses ? Quoique la jalousie, Sydney l'obtenait d'un battement élégant de ses paupières. Vu son âge, elle avait tendance à le coller sans jamais le lâcher, à ceci près que leur relation avait quelque chose de très complice et touchant. Tandis que les invités se pressaient à l'intérieur sous l'auguste regard critique de la demoiselle blonde, Billy fit enfin son apparition. "J'ai failli attendre, trésor." lança-t-elle avec arrogance, une main posée sur la hanche en guise de première salutation. L'Egyptienne le détailla des pieds à la tête pour s'assurer qu'il répondait à ses exigeants critères. Elle tourna même autour de lui à la façon d'une prédatrice avant de finalement enrouler son bras autour du sien. "C'est bon, tu peux paraitre à mon bras." Voyez cela comme un compliment hors du commun pour l'égocentrique présidente des bitchs et heartbreakers de l'université. Ils rentrèrent à l'intérieur et déjà, Sydney scannait la salle du regard. Des Epsilons et des Iotas à n'en plus finir, sans surprise. Elle aperçut les plus signifiants spécimens du genre en bloquant quelques secondes son attention sur Constance et Augusto. La première eut le droit à un éclatant sourire de la part de Sydney… tandis que l'autre ne mérita même pas qu'elle se donne la peine d'un regard méprisant. Augusto et Sydney, not such a beautiful story. La seule personne à peu près capable de les empêcher de s'écharper à coups de remarques acerbes se trouvait au bras de l'un des jumeaux Pelizza Da Volpedo. Tandis qu'elle cherchait également si sa bien-aimée Valentina était arrivée ainsi que Joey afin que le trio soit au grand complet, la belle tourna la tête vers Billy en le gratifiant d'une moue adorable et hautaine comme elle seule savait le faire. "Tu nous trouve des boissons pour adulte ? Après tout, tu es un grand garçon, maintenant…" ajouta-t-elle avec un clin d'œil en passant son index sous le menton de son Delta, faisant référence à son anniversaire "apocalyptique" du 21 décembre. Elle repéra James et Maëlle du coin de l'oeil avant de reporter son attention sur son cavalier.