the great escape
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" I have nothing if I don't have you "

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AuteurMessage
Augusto P. Da Volpedo
there's no place like berkeley
Augusto P. Da Volpedo
prénom, pseudo : Stéph'
date d'inscription : 23/02/2010
nombre de messages : 26130
disponibilité rp : constance
avatar : jamie dornan

" I have nothing if I don't have you " Empty
MessageSujet: " I have nothing if I don't have you " " I have nothing if I don't have you " EmptyDim 10 Fév - 16:24

" I have nothing if I don't have you " 5njgvb
And I feel homeless.
2010 → 2013 ; I never let you go ❝ Tu sais ce qui a de plus douloureux dans un chagrin d’amour ? C’est de ne pas pouvoir se rappeler ce qu’on ressentait avant. Essaie de garder cette sensation en toi. Parce que si tu la laisses s’en aller ... Tu la perds à jamais. Parfois, il faut savoir quitter les gens que tu aimes. ça ne veut pas dire que vous ne devez plus les aimer. ❞ constance ltd & augusto pdv ; Tout ce que je sais, c’est que des fois, tu me manques tellement, que j’ai envie d’en crever tant ça fait mal.



Et ça va durer très longtemps, et tu sais pourquoi je l'sais ? Parce-que encore aujourd'hui, tous les matins au réveil, la toute première chose que j'veux c'est voir ton visage.


Un soir comme un autre. Enfin pas tout à fait. J’étais en soirée et je n’avais pas pour compagne Constance, ma colocataire préférée mais Paolina l’italienne. Elle était juste là pour faire décoration. Un joli bibelot que j’avais déposé sur la banquette rouge carmin avant de m’envoler vers d’autres activités où elle ne se trouvait pas conviée. Enchaînant verre sur verre et œillades coquines à l’adresse de tout ce qui portait un soutien-gorge au alentour. Une demoiselle ( plus téméraire que ses copines ) m’approcha et n’ayant jamais été bien farouche avec les femmes, je me suis laissée faire. La musique était douce ? Tant mieux, viens te coller à moi que je presse mon torse contre ton corps svelte. Et c’est ainsi la française me vit : fixé telle une sangsue à une fille que je ne connaissais ni d’Adam ni d’Eve mais qui appréciait grandement passer ses mains sur mes abdos et dont j’appréciais ses courbes à leur juste valeur. Je la laissais agir à sa guise tout en fermant les yeux comme pour mieux profiter. Elle ne vint même pas lui éclater la gueule. Pourtant, j’aurai aimé. Qu’elle manifeste pour une fois sa jalousie et a fortiori son affection pour moi autrement que pour une raillerie et un sarcasme que j’allais devoir supporter sans moufter sitôt rentré. Bien sûr que non. L’histoire serait beaucoup trop simple sinon. Avec Constance, sachez qu’elle exècre la simplicité. J’ouvris les yeux et mes pupilles vinrent se déposer sur la brune qui gardait un rictus malveillant sur ses lèvres. « Au cinéma avec ta sœur ? » Effectivement, niveau mensonge, j’avais déjà fait mieux. Couverture cramée, Gusto grillé à souhait. Haussant les épaules avec une désinvolture que j’étais bien loin de ressentir, je jouais la carte du mec bien dans sa peau. Pas question de se repentir. On n’est pas chez monsieur le curé, je n’ai commis aucun péché alors pas de sermon à me déblatérer merci. « J’ai changé d’avis. » Décidément, niveau menteries j’étais au bas ce soir. D’un ridicule sans nom à faire ricaner mes plus sombres détracteurs. Constance darda ses prunelles sur ma vile personne. « C’est la dernière fois que tu ma racontes des fabulations Gusto. La dernière fois. » Affirma-t-elle. Elle a tourné les talons et est partie aussi vite qu’elle était venue. L’un de mes amis vint me prévenir qu’au passage, elle avait embarqué les clés de ma voiture. Mon bolide, ma Porsche. Elle était pourtant au courant que je ne la prêtais sans aucun prétexte. Elle devait vraiment m’en vouloir pour oser me la dérober sous mon nez. Ma jolie bêtise du soir allait certainement me coûter la carrosserie à refaire. A présent, dégrisé de la folie du bar, je fronçais les sourcils. Manipulateur égocentrique et menteur affirmé, je l’étais. Mais pas avec elle. Avec tous les êtres vivants sur cette planète sauf Constance. La confiance que nous avions l’un en l’autre avait toujours été irréprochable … Jusqu’à ce soir. Et soudain, réalisant enfin l’ampleur de la connerie que je venais de commettre, je me suis mis à courir comme une fou pour lui la stopper et lui assurer qu’elle pouvait toujours avoir la même espérance en moi, j'avais juste agi comme un con sans réfléchir. Parce qu’entre nous, cela avait toujours été primordial. A part ce soir, je n’avais jamais osé lui dire la moindre calomnie. Je suis arrivé trop tard. Lorsque je sortis, je vis seulement l’arrière de la Porsche qui démarrait en trombe. Eh merde. Hélant un taxi, je lui ai ordonné de suivre la voiture de Constance. Enfin la mienne. Malheureusement, cette dernière conduisait beaucoup trop vite pour le pauvre chauffeur de taxi. Toutefois, vu la route qu’elle prit, je fus dès cet instant persuadé qu’elle rentrait chez nous. Je la retrouverai d’ici quelques dizaines de minutes et je n’avais plus qu’à me préparer à une conversation musclée. Dispute en perspective, merveilleux. Souhaitant retarder l’échéance au maximum, j’ai dit au chauffeur de rouler moins vite. Ce qu’il fit sans broncher. Après tout c’est moi qui payais, j’étais donc le roi. L’avantage d’avoir du fric plein les poches et du pouvoir à profusion. On commande et les autres obéissent. Au détour d’un carrefour, nous avons été arrêtés. J’aurai pu ronchonner comme à mon habitude, cependant je ne le fis pas. Une ambulance, la police qui neutralise la circulation … Et au milieu de tout ça, une Porsche noire sans forme. De la taule froissée, des vitres brisées et cette plaque d’immatriculation que j’aurai reconnu entre mille. Comme un automate, je descendis du taxi pour courir vers le lieu de l’accident. On tenta vainement de m’arrêter, de m’agripper les bras pour ne pas me laisser passer mais je poussais et bousculais tout le monde et personne à la fois dans le but de me frayer un chemin. Ma tête se voulait rassurante et raisonnable. Je me répétais sans cesse « ce n’est pas elle, ce n’est pas elle, ce n’est pas elle », pourtant au fond je le savais. Je venais de la perdre. Incapable de la protéger comme il se doit, je payais le prix de mon égoïsme. A cause de mon bien être que je plaçais au-dessus de tout, je l’avais tué à ma façon. Je m’arrêtais sèchement devant les débris du véhicule, la bouche entrouverte et le regarde vide d'expression. Mon cœur s’était déchiré et je venais tout juste de comprendre que celle à qui je tenais plus que tout s’était envolée vers d’autres cieux. Mon subconscient me fit entendre ce que je redoutais le plus. Le choc qui me briserait en deux. « you have lost her forever. » Six heures du matin, à San Francisco. Le jour fait semblant de se lever. Mais c’est la nuit pour toujours. Et je suis le seul à le savoir.

DEUIL ; peine éprouvée suite au décès de quelqu'un

" I have nothing if I don't have you " 2v3t10p
If you're going to say goodbye I don't want to hear it
2010 → 2013 ; Every moment spent with you is a moment I treasure ❝ Le problème tu vois, c'est que je ne peux m'empêcher de penser à toi. Ce n’est pas faute d'essayer pourtant. J'ai essayé des dizaines de fois. Que dis-je, j'ai essayé des millions de fois même. Mais y'a vraiment rien à faire. J'ai plus envie d’éprouver de l’affection tu comprends, et encore moins de t’accorder de l'importance alors que tu m’as lâchement quitté. Mais j'ai beau essayé de m'intéresser aux autres, personne ne brille autant que ta putain de présence. Je suis faible, et j’ai l’impression que mon corps se meurt lentement. Seul mon esprit plein de souvenirs est encore vivace. Je préfère ressasser le bienheureux passé que de me contenter de ce présent de merde. Je n’oublierai pas ton visage, je n’oublierai jamais ta voix. ❞ constance ltd & augusto pdv ; Je voudrai te serrer encore et encore, jusqu'à ne plus savoir si je suis toi ou moi, me blottir dans tes bras sans baisers ni paroles, oublier qui je suis et n'être plus qu'à toi.

Posté devant le miroir plein pied de ma chambre, mes iris inspecte qu’aucun faux pli ne chiffonne ma chemise blanche. J’essaye de nouer ma cravate. Mes doigts par habitude agiles s’emmêlent et je n’arrive à rien. Le tissu ressemble à un amas brouillon. Dans un geste impatient, je balance le tout sur mon lit et ferme les yeux en inspirant profondément. Mes poings se serrent automatiquement afin que le tremblement qui s’est emparé de mon corps s’atténue petit à petit. Je me sens diminué aussi bien physiquement que mentalement. Seulement trois jours ont passé depuis son accident et je ressens déjà un manque indéfinissable s’installer sinueusement en moi. Des dizaines de questions trottent dans ma tête et je sais par avance que je n’arriverai jamais à obtenir la moindre réponse. La villa n’avait jamais été aussi calme auparavant. Pas un bruit ne trouble les murs de mon habitation que j’occupe désormais seul depuis soixante-douze heures. J’ai congédié la domestique pour une durée indéterminée pour me plonger irréfutablement dans ma solitude. Une grande première dans ma vie. J’avais toujours apprécié avoir toute une cour autour de moi qui répondait à mes besoins. Des petits bonhommes tel des marionnettes insipides et stupides qu’il était facile de manipuler, de brutaliser et d’humilier selon mon bon vouloir. Une distraction comme une autre où je prenais une certaine forme de plaisir. J’avais tout envoyé valser. Du jour au lendemain. Parce que cette activité, je la pratiquais avec elle en temps normal. Parce que le jeu n’était plus un jeu dès lors que l’un des deux participants ne jouait plus. Parce que depuis trois jours le monde était devenu incolore et inodore sans elle. On aurait pu m’apporter un bizut sur un plateau d’argent que mes lèvres n’auraient pas frémi d’enthousiasme. J’étais devenu moi-même sans saveur. Mes pupilles s’ouvrent à nouveau et je peux facilement apercevoir ma meilleure amie dans embrasure de la porte. Elle se tient devant moi, n’osant pas pénétrer dans l’antre du lion. Je peux la comprendre. De nature irascible, j’étais carrément devenu invivable. Toutefois s’il y a bien une personne sur terre que je voulais garder auprès de moi, c’était bel et bien la Petrov-Versier. Lentement et précautionneusement ( comme si j’avais peur qu’elle ne soit qu’un mirage et qu’elle s’en aille elle aussi ), j’avance vers Manon pour ensuite déposer mes lèvres sur son front, signe d’affection suprême pour nous. Elle ne fait aucun commentaire, sentant bien que ni l’un, ni l’autre n’avons envie de nous exprimer. Je pose une nouvelle fois mon regard sur la cravate chiffonnée que j’avais méchamment lancé une seconde auparavant avant de soupirer. Tant pis pour la bienséance, je ferai sans. Avec tendresse, Manon fait remonter ses doigts le long de mon col pour me boutonner les deux derniers boutons. Et va chercher avant de nouer mon objet de torture. Je lui en suis bien reconnaissant parce que je n’en ai pas la force. Je suis juste épuisé. Les cernes violacées qui marquent mon visage témoignent des nuits atroces que je passe seul dans mon grand lit froid, que je n’arrive pas à réchauffer parce qu’elle n’est pas là. C’est dans un silence presque religieux que nous partons. Le cimetière. Endroit qui vous glace le sang dès que vous franchissez les grosses grilles en fer forgé. Ils sont tous là. Tous les iotas venus rendre un dernier hommage à celle qui les a gouvernés durant de nombreuses années. Des professeurs de l’université dont je ne me souviens pas du nom mais dont les visages me sont familiers malgré tout. Des anciens omicrons, des étudiants de toutes les confréries. Et bien évidemment, les deux personnes qui représentent sa famille. Eleanore et Zachariah. Les deux derniers La Tour Dubois restants. La petite dernière de la famille que j’ai fréquemment maudite, se tient près de son frère, les yeux brillants de larmes contenues. Je crois qu’elle fait partie de ceux qui ont un chagrin inconsolable. Le frère, plus fier, tient sa sœur par les épaules et fixe un point imaginaire. Mais son expression était tout aussi miséreuse que celle d’Eleanore. Je ne m’attarde pas plus sur eux, préférant me concentrer sur Manon que je devine au bord de la crise de nerfs. Un prêtre commence à nous baratiner toutes sortes de sermons qui me laisse profondément indifférent. Je l’entends à peine déblatérer toute sa science sur l’au-delà et je ne peux m’empêcher d’esquisser un sourire : Si Constance se trouve au paradis, que l’on me brûle vivant. Nous nous étions toujours jugés de nous retrouver en Enfer. Et je savais qu’elle tiendrait parole. Dans un brouillard informe, je ferme mon esprit pour ne plus avoir à endurer ce traumatisme. Je suis là sans l'être, j'entends sans écouter et je regarde sans voir. Un léger bruit venant de ma droite me fait alors comprendre que pour Manon, ça en est trop. Ma main cherche furieusement la sienne et une fois qu’elle l’eut trouvée, mes doigts enlacent les siens pour ne plus les lâcher. A travers la pression que j’exerce, j’essaye vainement de la consoler. Mais soyons honnêtes : A part revoir la bouille de notre ltd, notre désespoir ne pourrait pas être tari. Elle se penche vers moi avant d’enfouir rapidement son visage contre mon torse en tentant d’étouffer un sanglot dans sa gorge. Bouleversé, je me mets à caresser ses cheveux en la serrant contre moi. Comme pour la protéger du monde entier. Si je le pouvais, j’extrairais toute la douleur de l’être de Manon pour la prendre en moi. Je suis capable d’affronter bien des périples mais pas les grands yeux noyés de larmes de ma meilleure amie. La mise en terre du corps de Constance débute. A travers cet acte, la fin du golden trio prend part. Nous avons vécu tellement de péripéties ensemble que mon cerveau bouillonne à travers les flash-backs qui me transpercent. Plus aucun son ne filtre et la première poignée de terre jetée sur son cercueil me fit tourner de l’œil. Je sens dans mes veines la brûlure d’une douleur sans nom s’insinuer lentement. J’aimerais que l’on m’arrache le cœur et que l’on vienne le piétiner avec une paire de Louboutin afin qu’il ne subisse plus de dommages. Qu’il ne batte plus. Je veux être soulagé de ce poids instauré sur mes épaules. Pourtant, je le sais bien, je mérite tout le malheur du monde. Un narcissisme gonflé à bloc, des paroles terribles, une dispute ajournée pour un accident … Ma vie est une suite de drames. Celui-ci est le plus important. « Comment peux-tu être bien dans ta peau en sachant tout le mal que tu lui as fait, tu l'as détruite, tu sais ? »

" I have nothing if I don't have you " 35ktuub
God, I'm torn apart inside.
2010 → 2013 ; I miss you and I need you ❝ Te souviens-tu de tous ces moments passés ensemble ? Des nos mains qui se frôlaient, de nos rires qui se mélangeaient, de nos sourires qui se croisaient, te souviens-tu de tout ça ? Tout ça me manque, me manque tellement. C'est étrange, l'histoire de la vie. On passe du temps avec des gens, on les aime, on les voit tous les jours, on s'habitue à leur présence, à entendre leurs respirations mêlées aux nôtres, le son de leurs pas à côté des nôtres devient une douce mélodie qui nous suit partout, on n'y fait plus attention, c'est banal, c'est la normalité. Nous pensons que ces moments seront éternels. Après tout, pourquoi changeraient-ils, puisque tout est si parfait ? Puis un jour, après quelques années, clac, on se réveille soudain comme d'une longue nuit : Plus rien n'est comme avant. ❞ constance ltd & augusto pdv ; Il devrait y avoir prescription pour le chagrin. Un code stipulant que se réveiller tous les matins en pleurant n'est admis qu'un laps de temps.


Sur la table de la cuisine, un morceau de pain traîne et un pot de confiture à peine entamé jonche ouvert à côté du réfrigérateur et sans le vouloir, mon regard azuré les remarque immédiatement. La cravate que je porte oppresse ma trachée au point que je suis sur le point de manquer d’air. Ce sont pourtant deux aliments qui rythment nos vies quotidiennes. Ils accompagnent les enfants qui rentrent affamés de l’école pour un goûter copieux. Ils sont banaux, quelconques et n’ont qu’un intérêt matériel à nos yeux. Pour moi ils représentent bien plus. Pour moi, ils sont un souvenir avec elle … En pleine convalescence, suite à la balle qui je m’étais pris dans la cuisse, je me conduisais en véritable pacha. Monseigneur Augusto Pelizza Da Volpedo quémande, ordonne et jette ses instructions sur un ton aboyant et le reste du monde n’a qu’à s’exécuter et se plier en quatre pour ses beaux yeux parce qu’il ne souffrira pas qu’on le contrarie plus qu’il ne l’est déjà. Odieux comme je l’avais rarement été auparavant ( dur à concevoir, je sais bien ), je maltraitais chaque être humain qui osait traîner sa carcasse près de moi avec délectation. Et ma première victime dans cette histoire était bien évidemment ma chère et tendre colocataire Constance. Je lui faisais vivre un enfer sans borne. Néanmoins j’estimais que c’était peu chère payé alors que de mon côté, je lui avais sauvé la vie au détriment de la mienne. En ce début mars 2012, je campais sur le divan du salon, la mine renfrognée, les commissures de mes lèvres pincées. La bouille des mauvais jours. Guillerette comme jamais, elle avait fait son apparition et je n’avais pas pu m’empêcher de la rembarrer vertement. Pas d’humeur à plaisanter mais alors vraiment pas. Qu’elle me laisse prendre mon petit déjeuner en paix et qu’elle aille se pendre, elle et son fichu sourire qui me révulsait. Dix minutes plus tard, elle réapparaissait avec une tartine entre les mains. Met appétissant qu’elle déposait juste face à moi en me certifiant qu’elle l’avait préparé elle-même spécialement pour moi. Je n’eus pas la jugeote de me méfier et sans tarder, je mordis dedans. Les paroles qu’elle prononça me ramenèrent brutalement dans le climat tendu dans lequel nous vivions. « Elle avait l'air d'avoir bon goût, en tout cas. » Garce. Tu m’entends Constance, tu n’es qu’une garce tout droit sortie de l’enfer pour venir me damner sur terre. Je la connaissais sur le bout des doigts depuis le temps. Elle est capable de tout. Surtout du pire. La dernière bouchée de la tartine resta un instant dans ma bouche sans que je ne parvienne à l’engloutir. Finalement, je pris le risque de la faire parvenir avec le reste de la tartine, c’est-à-dire au beau milieu de mon estomac. Cependant, je sentais déjà la nausée venir se loger dans mes tripes et mon visage devait avoir perdu de ses couleurs. Un arrière-goût restait coincé sur ma langue et je me maudissais d’avoir mangé cette biscotte sans me méfier. Un peu plus tard, j’avais obtenu une vengeance digne de ce nom en détruisant robe et brushing grâce à un petit rinçage made in Gusto sous la douche pour sa Constance préférée … Je n’avais jamais su si cette tartine avait été fabriqué d’une manière particulière. Tout ce que j’étais en mesure d’affirmer c’est que je n’avais pas été malade dans les jours suivants. Eh bien, que diable, aujourd’hui, elle allait m’en préparer une nouvelle car je me sentais affamé comme jamais. Qu’elle ne rechigne pas car sinon je m’en irai la chercher par la peau des fesses s’il le fallait. Encore dans la cuisine, je criais sans me retourner. « Constaaaance, j’ai faim et je veux une tartine tout de suite ! » J’étais revenu onze mois en arrière. Je balançais mes instructions sur un ton péremptoire qui n’admettait pas de refus. J’attendis une bonne minute, soit soixante secondes, une éternité quand on est né comme moi avec une cuillère ( pour ne pas dire une louche ) en or dans la bouche. D’habitude dans un claquement de doigts, j’ai tout ce dont je rêve et aujourd’hui, voilà que mademoiselle la française me faisait attendre. De quoi m’horripiler pour le restant de la semaine. Je sortis en trombe de la pièce pour me rendre tout d’abord à l’étage. Redescente vers le rez-de chaussée. Puis dans la salle à manger. Dans la buanderie, lieu où je n’avais quasiment jamais mis les pieds. « Je n’ai pas envie de jouer à cache-cache. Je veux ma tartine. » Enonçais-je avec virulence. Je me trouvais en plein monologue. Seul un silence effrayant me répondait. Ce qui m’agaça au plus haut point. Je finis ma course dans le salon qui était lui aussi bien entendu vide de toute présence. Je ne comprenais pas. E ne souhaitais pas comprendre. Je n’avais pas encore ouvert les yeux. J’étais juste très en colère contre elle car elle m’avait abandonné pour partir conter fleurette à l’un de ses nombreux soupirants et je me retrouvais sans personne pour préparer ma tartine. Je me voilais la face pour ne pas m’avouer l’abominable vérité qui était pourtant on ne peut plus frappante. Elle n’était plus là et ne le serait plus jamais. J’avais perdu sa compagnie qui me tenait tant à cœur. Si j’étais habillé aussi sobrement et aussi sombrement c’est parce que je rentrais de son enterrement à elle. Ce n’était pas comme dans les films. Elle ne pousserait pas la porte ce soir et criant « surpriiiiiiiise, c’était une farce ». Désormais, je vivrai seul ou plutôt, je survivrai seul. J’avais beau la chercher, mes prunelles ne rencontraient que les meubles et bibelots de la pièce et non son visage de poupée. J’entendis des pas mordre le sol du corridor et dans un sursaut d’espoir ( de folie ? ), je crus que c’était elle. Je me retournais le cœur gonflé à bloc et ce dernier dégringola comme une pierre lorsque je m’aperçus qu’il ne s’agissait que de Manon. Ma meilleure amie avait dû m’entendre hurler le prénom de Constance et elle venait me rejoindre pour savoir ce qui n’allait pas. A partir de ce jour, rien n’irait plus. Stoïque, je la dévisageais. Mes lèvres s’entrouvrirent et je pus prendre une respiration sans pour autant parvenir à émettre un son. Finalement, trois mots jaillirent de ma bouche comme un cri de souffrance ultime. « Elle est partie … » Fin du déni. Mes pupilles s’agrandissent. Le fait de l’exclamer à haute voix faisait prendre une ampleur définitive à cette nouvelle qui me taillait en pièce. J’étais comme un enfant perdu face aux épreuves que la vie nous impose sans que l’on ne sache pourquoi. Je clignais des paupières mais j’avais beau réaliser cette action à toute vitesse, je savais que je ne me réveillerai pas. Parce qu’il ne s’agissait pas d’un cauchemar. Elle avait pris un allé vers d’autres horizons et il n’y avait aucune possibilité de retour. « Elle est partie … » Répétais-je une nouvelle fois avant que Manon ne s’avance vers moi pour se jeter dans mes bras. Hagard, je la rattrapais machinalement en la serrant fortement contre ma poitrine. Il ne me restait plus qu’elle. Constance n’était plus de ce monde. Je l’avais perdu … A tout jamais. « Tu ne connais pas le sens de la perte, parce qu'on ne peut le comprendre que lorsque l'on aime quelqu'un plus que soi-même. »

" I have nothing if I don't have you " N3xafr
❝. Tell them I was happy.. ❞
2010 → 2013 ; and when I'm alone, I think of how much I miss you. ❝ Certaines personnes, au bout de six mois, se réveillent, prétendent que vous leur manquez, puis se fonde à nouveau à la foule d'inconnu à qui votre prénom n'évoque rien. Le manque, ce n'est pas ça. Ca revient le soir, souvent très tard quand il n'y a plus que vous et le noir. Ca revient en boucle, de plus en plus, de plus en plus fort. Ca finit par s'infiltrer dans vos pensées en permanence. Le manque, ça ne s'invite pas simplement tous les trente-et-un du mois. Ca s'incruste, ça laisse des traces, ça ruine la santé parfois. La manque, c'est votre cœur qui ne veut pas s'endormir de peur d'oublier. ❞ constance ltd & augusto pdv ; worst nightmare ever


Attablé à mon bureau en chêne, une pile de lettre s’amoncelait sur toute la longueur de ce dernier. Il y en avait partout et je ne savais pas où donner de la tête. Je recopiais bêtement des dizaines d’adresses. Des cartes de visite qui remerciaient de la présence des proches de Constance, de ses connaissances voire même d’inconnus dont je n’avais jamais soupçonné l’existence mais qui apparemment connaissait celle de ma colocataire puisqu’ils avaient tous répondu présents et étaient venus à son enterrement. Ses parents n’étant plus de ce monde, Eleanore, trop fragile et trop bouleversée par la perte de sœur, n’était pas en état de rédiger quoi que ce soit. J’avais donc hérité de cette besogne en compagnie de Zachariah, qui lui s’occupait principalement du peu de famille qu’ils leur restaient. Activité que je lui avais laissée bien heureux. Je mis une carte dans une enveloppe telle un automate. Je répugnais à cette tâché si ingrate et à jouer cette mascarade envers ces gens qui nous avait lancé des sourires compatissants sur leurs mines d’hypocrites. Tous les pores de leur peau avaient transpiré la pitié et j’en étais encore dégouté. Qu’on me laisse avec ma douleur en paix, je n’admettais pas que l’on puisse éprouver une émotion aussi rédhibitoire qu’est la commisération. Une envie folle d’inscrire un nota bene façon Augusto Pelizza Da Volpedo me démangeait. J’allais griffonner une remarque acerbe quand une voix que je n’aurai jamais cru réentendre de ma vie vint me bouleverser. « Napoléon ! » Le stylo que je tenais précieusement entre mes doigts s’égare pour s’écrouler sur la table dans un bruit sourd. Mes prunelles s’écarquillent de stupéfaction et je me fige sur ma chaise. Même accent français chantant, même élocution lente, même timbre velouté. Je suis de dos, je ne peux pas la voir et pourtant, j’arrive à percevoir son souffle et sa présence dans la pièce. Je sais qu’elle est là. Le problème est que je ne comprends pas pourquoi. Persuadé que je suis en proie à une hallucination d’un monde parallèle, je me pince sans délicatesse l’avant-bras. Le picotement qui en résulte me fait grimacer. La douleur est réelle. Du moins, elle le paraît. Lentement, je me lève et je me retourne pour faire face à cette voix que j’aurai reconnue entre mille. Impact dans trois secondes. Je souffle. Deux. Bon dieu, je l’ai retrouvé. Un. Ma Constance. Et je la vois. Boum. « Tu es là … » Parvins-je à murmurer, incapable de réaliser le miracle qui se déroule devant moi. C’est violent. Inattendu, mais tellement espéré en même temps que ma respiration se coupe. Bon. Dur aussi. Apaisant. Frappant. Doux. Douloureux. Beau. Blessant. Redouté. Puissant. Détonnant. Géant. Magique. Rassurant. Effrayant. Stupéfiant. Plaisant. Impressionnant. Excitant. Long. Rapide. Intense. Réel. Debout, je n’ose pas avancer de peur qu’elle ne s’évapore si j’ai le malheur d’esquisser un pas vers elle. Et pourtant, seulement cinq mètres à peine me séparent d’elle. Une distance insurmontable. Elle entrouvre ses lèvres et un soupir d’agacement s’en échappe. D’un geste impatient de la main, elle repousse la masse que représentent ses cheveux bouclés avant de hausser les épaules visiblement blasée pour mes mots fadasses. Je la retrouve comme avant. La même : à la fois adorable et irritante. A croire qu’elle ne m’a jamais quitté. « Que je sache, j’habite ici. » Renifle-t-elle dans un rictus ironique à mon égard. Comme si je ne le savais pas … « Tu m’as oublié ces derniers jours. » Finit-elle par avouer soudainement plus sérieuse, presque accusatrice. Je l'ai QUOI ? Sous le coup de la colère, qu’elle croie une telle ignominie, je blêmis avant de rougir et de blêmir à nouveau. Je m’approche d’elle rapidement avec pour but de la secouer comme un prunier pour lui hurler que moi je suis toujours là contrairement à elle. Dans un sursaut de lucidité, je me stoppe dans mon élan à seulement quelques centimètres d’elle. Si je la touche et que ma main traverse son bras, comment vais-je réagir à cela ? Non, je préfère rester sur mes gardes et ne pas la frôler. Constance hausse un sourcil interrogateur avant de poser son index sur ma joue. Je cesse de respirer en sentant sa peau contre la mienne. Et sans réfléchir un quart de seconde de plus, je l’attire contre moi. Mes bras se referment sur son corps gracile. Son doux parfum fruité chatouille mon odorat et je plonge mon visage dans son cou pour savourer ce moment de félicité. Les yeux fermés, je ressens la chaleur de son corps contre le mien. Constance gigote contre moi en se demandant bien pourquoi je la compresse de cette façon aussi possessive. « Gusto ! » Grogne-t-elle contre mon oreille. Pas de doute, c’est bel et bien la Constance La Tour Dubois que je connais. Je me fiche éperdument qu’elle soit ronchon, je profite. Elle poussa un soupir à fendre l’âme. « Gusto … Ce n’est qu’un rêve … » Ces mots me font brutalement prendre conscience de l’horreur. Tout s’est écroulé en une phrase de sa part. Quelques mots et mon cœur est redevenu glacé. Parfois, il serait préférable de ne pas connaître la vérité. Je me détache difficilement de son étreinte et fait glisser ses cheveux dans ma main. Je secoue négativement la tête, refusant de me rendre à l’évidence. Si j’étais en train de rêver, je n’arriverais pas à la toucher, je ne sentirais pas son odeur et sa peau n’émettrait aucune chaleur. Je lève mes iris vers celles de mon duo et j’y vois se refléter une lueur que je n’avais pas vue auparavant. Une sorte de résignation mélangée à … De la tristesse ? Elle passe doucement sa main sur ma joue et je pince mes lèvres pour que ma détresse ne se distingue pas. Pas question d'être faible. Non je ne n’admets pas que ce soit un rêve. Elle s’écarte mais je la retiens. Un baiser sur son front et déjà, elle me tourne le dos et s’éloigne vers la porte pour quitter la chambre. « 0n oublie pas une personne, il paraît que l’on s'habitue à son absence. »

" I have nothing if I don't have you " Vzg75c
❝. Oh, you can't hear me cry, see my dreams all die ... From where you're standing. ❞
2010 → 2013 ; you have lost her forever. This is the end. ❝ Lorsque je vais au cimetière, je regarde ta tombe : je ne pense rien alors, je ne pense que des choses triviales, je me dis que tu es là. A deux mètres sous mes pieds, deux mètres ou trois, je ne sais plus, et je ne crois pas ce que je pense, et ça vient d'un seul coup, ça vient lorsque je me retourne, c'est là que je te vois, dans l'amplitude et l'ouvert du paysage, dans la beauté sans partage de la terre et du grand ciel, toi partout à l'horizon, c'est en tournant le dos à ta tombe que je te vois..❞ constance ltd & augusto pdv ; Just one last time


Mes paupières s’ouvrent et c’est dans un sursaut monstrueux que je me retrouve assis dans mon lit atrocement vide. L’air hagard, je peine à me calmer et à comprendre que la vision de Constance n’était qu’imaginaire. Foutu rêve. Foutues insomnies qui nuit après nuit me déboussolent. Ma nervosité transparaît au travers du passage de ma main sur mon faciès. Mes pupilles se dirigent sur le côté droit du lit. Désespérément vide. Comme tout mon être. Une expression de mélancolie envahit mes traits pour ne plus les quitter. Mon réveil affiche 2h03. Et je sais déjà qu’il me sera impossible de trouver la quiétude et la douceur des bras de Morphée pour cette nuit. Et c’est là que ses mots me frappent de plein fouet « Tu m’as oublié ces derniers jours. » Précipitamment, je m’extrais de mes draps, enfile les premiers vêtements que je dégote et claque la porte de la villa. Mes angoisses nocturnes ne peuvent être apaisées que par une seule personne : elle. Une marche intense s’ensuit et j’arrive devant ce lieu austère, physiquement éprouvé. Mes muscles sont engourdis à cause du froid mais qu’importe. A l’aveuglette, je me faufile pour me retrouver face à elle. Mes prunelles tombent sur sa pierre tombale. Le cimetière. Seul endroit sur terre où il m’est désormais possible de voir Constance. Enfin voir … tout est relatif. Des fleurs s’éparpillent sur la stèle ainsi que des plaques commémoratives. J’ai mal. Parce qu’elle est ailleurs et que moi comme un benêt, je suis coincé ici et qu’à part me recueillir devant un bout de pierre, je n’ai plus d’autres moyens de communication. J’ai mal et la seule qui puisse me consoler s’en est allée vers des contrées qui ne me sont pas destinées. J’ai mal parce que sans elle, je ne suis rien. « T’es en colère parce que je ne suis pas venu te voir depuis l’enterrement. » Sont les premiers mots que je prononce de la journée. Emmuré dans un mutisme sans fin, je me bornais à me taire sauf en présence de Manon ou Camélia. Autant dire que j’ai presque perdu l’usage de la parole. Mon ton est rugueux et ma langue râpeuse. Je plonge mon regard dans le noir ambiant. Je scrute les autres tombes sans m’arrêter sur la sienne. Je me sens trop faible pour affronter la réalité. Trop déchiré, je me briserai et m’échouerai au sol comme une vague se tue contre les rochers. Toutefois, je me dois de découvrir ce courage en moi. Lentement, je lève mon visage et tombe sur sa photo. Son prénom. Sa date de naissance. Et surtout sa date de mort. Mon corps devient lourd. Tellement lourd que mes genoux ne le supporte pas. Je flanche et ces derniers entrent en contact avec le sol. Le choc est à la fois rude et intense. Maintenant je le devine : je n’étais pas encore prêt à revenir ici. « Je crois qu’il y a quantité de choses que je ne t’ai jamais dites. » Chuchotais-je médiocrement. Et il a fallu que je la perde pour m’en rendre compte. Le destin est cruel. La gorge sèche, je sors mes mains qui étaient restées au fond de mes poches pour les poser en douceur contre la terre. Trop égocentrique durant sa vie, je me dévoilais à elle une fois morte. Un coup de vent me fait méchamment frissonner et je rehausse mon visage pour que mes yeux soient rivés sur la date de son décès. On ne comprend l’importance d’une personne que lorsque celle-ci nous est brutalement arrachée. Je confirme cette hypothèse. « Je crois que j’ai besoin de parler à quelqu’un … » Débutais-je peu sûr de moi. Augusto qui bredouillait comme un enfant, qui cherchait ses mots pour s’exprimer correctement. Du jamais vu. Secouant mon minois de gauche à droite en signe de déni, un sourire aussi pâle que la couleur de ma peau, étira de plusieurs centimètres mes lèvres rosées. Je mentais. Je me mentais à moi-même. Ce quelqu’un avec qui je ressentais le besoin impérieux de déblatérer portait un nom qui était facilement devinable. « J’ai besoin de te parler à toi. » Soufflais-je mélancolique à l’idée que je ne pourrai plus entendre le son de sa voix. A cause de moi. De mes conneries monumentales que j’avais répétées tout au long de ces vingt-trois dernières années. On apprend de ses erreurs. Pas moi. J’ai dû attendre de la voir disparaître pour enfin saisir toute l’horreur que mes paroles avaient provoquée. Avec une perfidie sans égale, ma conscience me fit part d’une critique qui me foutu un coup de poignard en plein cœur. « Tout est de ta faute. Depuis le début. Ta faute Gusto. » « Tu es mon double, mon binôme. Celle sans qui, je ne suis qu’un mec sans valeur. J’ai besoin de toi pour me sentir bien. » Murmurais-je. Je continuais de parler de Constance au présent, comme si j’allais la voir sortir de sa tombe dans la seconde. Parce que si je lui racontais tout ce que j’avais à lui dire au passé, cela reviendrait à la faire mourir une deuxième fois. Et je me refusais à une telle option. Je vivais déjà catastrophiquement le fait de me retourner parfois pour lui adresser un mot et constater qu’elle n’était pas dans les parages alors que l’on ne m’ordonne pas en plus d’utiliser le passé quand je bavassais. « Pour une fois, j’aimerais être un héros … » Voilà, à cœur ouvert, je laissais libre court à mes sentiments. Pudiquement certes car je n’étais pas habitué à ce qu’ils se remarquent. « Parce qu’un héros ne t’aurait pas laissé partir. Un héros t’aurait sauvé. Tu sais, un peu à la Prince Charming. Hop un baiser, tu te réveilles et on passe à autre chose. » J’en étais réduit à rêvasser sur les fins heureuses des contes de fées pour ne pas m’enfoncer dans une dépression sans fin. N’empêche, que dans ces histoires-là, la belle revient à la vie. La mienne est dans l’au-delà. Ma main se fixa sur la stèle et j’énonçais de manière irréfutable, la sentence. « Pas de happy end pour Consgusto ». A l’évocation du surnom que Manon nous avait joyeusement affublé durant des années précédentes, un nœud se forma dans ma gorge et une sensation de mal être m’envahit. Pourquoi tout le monde paraît avoir accepté le fait qu’elle ne respira plus ? Muré dans ma certitude qu’elle devait vivre coûte que coûte, je me retrouvais à genoux en face d’une tombe à murmurer des dizaines des paroles en croyant vainement que Constance viendra me prendre dans ses bras pour consoler mon cœur meurtri. « Tu me manques … » Et pas qu’un peu. Pas une fois de temps en temps. Pas une heure par ci ou par là. Non c’est continuellement. Chaque minute passée loin d’elle me donne envie de me perdre dans ma monotonie. Et l’impensable se produisit. Mon regard d’homme si sûr de lui se voila. Et une larme perla sur ma joue. Puis une deuxième. Et des dizaines d’autres. Laissant libre court à mon chagrin, elles roulaient et descendaient en cascade le long de mon visage avant d’aller se noyer dans mon cou. Pour la première fois de ma vie, j’étais vulnérable. Et humain. Toute mon armure se craquèle et se fissure et le véritable Gusto se libère face à la tombe de celle qu'il n'aurait jamais cru perdre. Comme un signe du ciel, la pluie commença à se déverser sur la ville de San Francisco. Je crois bien que le ciel est aussi désespéré que moi. Mes yeux se levèrent au ciel et mes larmes se mélangèrent à l’eau tombant des nuages. Malheureux, je l’étais sans conteste. Les larmes les plus amères que l'on verse sur les tombes, viennent des mots que l'on n'a pas dit et des choses que l'on n'a pas faites. Je connaissais l'exagération humaine concernant le cœur brisé. Mais j'avais toujours cru qu'il s'agissait d'une métaphore, d'une image inventé par des femmes en mal d’amour. Je ne m'attendais donc pas à ressentir cette douleur dans la poitrine aussi longtemps. La nausée, oui, la boule dans la gorge, oui, les larmes brûlantes dans les yeux, oui. Mais pas cette sensation que quelque chose se déchirait dans ma cage thoracique. C'était contre toute logique. L'apparence n'est rien ; c'est au fond du cœur qu'est la plaie. « I'm only human. »

" I have nothing if I don't have you " 10pre4j
❝. I don't wanna leave you behind.. ❞
2010 → 2013 ; No happy ending. ❝ Après la nuit, on se réveille, on se rend compte que tout a explosé. Les gens qu'on aimait tant ne sont plus là, de nouvelles têtes les ont remplacés. On avait beau se plaindre de leurs défauts, on avait beau leur faire des reproches, ils avaient beau être soûlant et collants, finalement, qu'est-ce qu'on les aimait... Peut-être que c'est la loi. Peut-être que finalement, ça sera comme ça tout le temps. On rencontre quelqu'un, on l'apprécie, on s'attache, on l'aime, on s'habitue, on croit que tout est acquis. Et sournoisement, en fait, sans que personne ne s'en rende compte, on fait le chemin inverse ... Il devait être vachement gentil, finalement, le mec qui a inventé ça. Il nous a permit de ne pas avoir mal tout de suite. Pourrions nous autant aimer les gens si nous savons à l'avance que nous allons les perdre ? ❞ constance ltd & augusto pdv ; Les douleurs légères s'expriment ; les grandes douleurs sont muettes.


Mes doigts vinrent effleurer le bois de la porte de sa chambre. Depuis son décès, je m’étais refusé d’ouvrir cette porte. De pénétrer dans cette pièce qui symbolisait trois ans de notre vie commune. Pourtant il le fallait. Je le savais, je le sentais. Pour le chemin vers l’acceptation. Ce mot me dégoutait et me révulsait au plus haut point. Accepter de ne plus la voir tous les jours. Accepter de ne plus l’entendre houspiller. Accepter de ne plus la toucher. Accepter de rester seul … Sous l’effet de la rage, mon poing vint cogner contre le mur et une évidence s’imposa : Jamais je n’accepterai. Elle survivra en moi. Le destin me poussa de l’avant et la porte s’ouvrit sans que je comprenne exactement le comment du pourquoi. La flagrance de son parfum fleuri percuta mes narines sans que je puisse l’empêcher. Et à l’intérieur de moi, une nouvelle déchirure me frappa de plein fouet. Un pas. Puis deux. Et me voilà sur le parquet flottant, scrutant les moindres détails qui me paraissaient tellement importants aujourd’hui alors qu’avant ils étaient futiles à mes yeux. Un cadre posé négligemment sur sa table de nuit avec une photo de nous deux lors de notre emménagement. Le lit était défait comme s’il attendait patiemment que la propriétaire des lieux revienne. Mes pupilles se posèrent par mégarde sur son dressing et sur cette fameuse robe rouge qui m’avait ébloui. Une nostalgie sans nom m’enveloppa et la machine à remonter le temps m’embarqua en décembre 2012. En cette veille de noël, je faisais les cent pas dans le hall de notre villa en attendant que mademoiselle La Tour Dubois veuille bien daigner descendre l’escalier afin que nous puissions notre rendre au bal de noël que nos confréries respectives avaient organisé. La motivation n’était vraiment pas au rendez-vous mais nous n’avions pas d’autre choix que celui de faire acte de présence. En tant que doyen et doyenne, c’était la base. Le bruit significatif d’un talon claquant sur le plancher me fit me retourner. Je découvris alors ma colocataire dans une robe rouge magnifique. Son bustier faisait apparaître sa féminité à part entière. La couvant des yeux tandis qu’elle prenait appui sur la rampe, je m’approchais pour cueillir sa main au bas des marches. M’inclinant légèrement face à elle, je susurrais d’une voix veloutée « Tu ressembles au petit chaperon rouge. Qui sait, à minuit, je me transformerai peut-être en grand méchant loup pour te croquer ? » Un sourire remplit de promesses pour la nuit à venir et un clin d’œil entendu vers elle. Nous n’avions pas besoin de grands discours pour comprendre où nous voulions en venir. L’avantage de se connaître sur le bout des doigts. Nous nous avançâmes vers la sortie et surtout vers la limousine que j’avais commandée. Nous voilà partis, prêts à nous donner en représentation auprès du bas peuple le temps de quelques heures. Avant de passer aux choses sérieuses … Mon souffle se coupe, je peine à respirer et je baisse les yeux vers le plancher pour ne pas avoir à supporter la vue de ce vêtement. La chambre est plongée dans le noir. Depuis qu’elle m’a quitté, je vis dans l’ombre. La lumière me transperce et me fait encore plus souffrir. Lentement, je me dirige vers son lit et je m’étends avec difficulté. Recroquevillé en position fœtale, mes bras serrent avec force son oreiller. J’enfouis mon faciès dans le coton moelleux et une nouvelle fois, son parfum chatouille mon odorat. Je me fais mal volontairement mais je m’en contrefiche. La douleur compresse et empoisonne mon cœur. Je ne sais pas combien de temps je reste aliter sans bouger. Une minute ? Dix ? Des heures ? J’ai perdu la notion du temps. Je rêvasse d’une deuxième chance que m’offrirait le karma. Pouvoir la revoir et la serrer contre moi une dernière fois. Lui avouer les yeux dans les yeux tout ce que je lui avais dit au cimetière. Admirer les expressions de sa bouille et le reflet de ses sentiments au fond de ses prunelles mordorées. « Just one last time ». Espoir vain qui me hantera nuit et jour tout au long de ma vie. Un sanglot meurt dans ma gorge et je serre les dents pour ne pas éclater. Mes mains se cramponnent à l’oreiller comme s’il s’agissait de mon salut. Ma bouée de sauvetage. J’entrouvre la bouche pour inspirer et un gémissement s’échappe de mes lèvres et déchiquète le silence de la nuit. « Constance … » Elle a toujours été là et du jour au lendemain, on me l’a arraché sans possibilité de come-back. Que suis-je censé faire ? Comment vais-je vivre sans elle ? Plus rien n’a de sens. Tout est tellement injuste. Une larme quitte mon œil pour descendre le long de ma pommette avant de se perdre dans les draps blancs immaculés. Je crois que je suis la personne la plus triste que j'aie jamais rencontré. Mes doigts parviennent à se saisir de son ipod et blotti dans son lit, j’allume l’appareil pour laisser la musique se diffuser dans tout mon être. Ma première chanson qui retentit est chargée de souvenirs. James Blunt ; same mistake. Elle et Manon n’arrêtaient pas de la fredonner lorsque nous étions encore en colocation. La fameuse époque des quatre fantastiques où j’avais dû ( ainsi qu’Edward ) enduré ce duo féminin explosif. Je n’arrive pas à écouter la mélodie plus longtemps. Mon index appuie sur le bouton pour qu’une nouvelle ritournelle se charge. Christina Aguilera ; show me how you burlesque. Je l’avais toujours encouragé à me faire la même prestation que xtina dans le film. Sans succès. Mes lèvres s’ourlent dans un sourire rêveur avant de passer à la chanson suivante. Du Lady Gaga. Puis Lykke li et Digital Daggers. Pour finir par cette chanson. Shattered. Les paupières closes, je laisse les notes m’envahir en m’efforçant à ne pas songer au trou béant qui se situe dans ma poitrine. Ce trou que personne ne pourra combler. Ce trou qui m’asphyxie d’heures en heures. C’est allongé dans son lit que je passe le reste de ma nuit. A travers les effluves de son parfum qui se dégagent de ses draps, je parvins à retrouver un semblant de sérénité. « Quelqu'un a dit un jour que la mort n'est pas la pire chose dans la vie : le pire, c'est ce qui meure en nous quand on vit. »

" I have nothing if I don't have you " 3523egw
It's too cold outside for angels to fly
2010 → 2013 ; It's time to say goodbye ❝ J'aurais encore tellement de chose à te dire. Comme à quel point ça me tue de ne plus rien entendre de toi, ou encore combien de fois je pense à toi. Ça peut bien faire des années qu'on s'est vu, pour moi c'est comme si c'était hier. J'ai l'impression de te connaitre encore par cœur et de tout savoir de toi même si les derniers mots qu'on s'est dit sont si loin derrière. Je voudrais te raconter tout ce qui s'est passé dans ma vie, te parler de qui je suis devenu et de tout ce que j'ai pu vivre sans toi. Je voudrais que tu me dises tout ça toi aussi comme si nous étions encore proches. Mais je sais ... Nous sommes si loin maintenant. ❞ constance ltd & augusto pdv ; The last chapter of us



Fin juin 2014 ; Diplômé. De la prestigieuse université de Berkeley en Californie. Le bout de papier rugueux que je tenais entre mes mains ne me remplissait pas de joie. Il marquait la fin de mon aventure sur le sol américain. Retour aux origines. Mon avion pour Rome partait le soir même. Enfermé dans ma villa, j’empaquetais avec minutie les derniers bibelots qui traînaient à droite et à gauche. J’avais congédié ma servante depuis un bon moment, aimant le silence de mon antre de célibataire. Je déménageais en emportant le maximum avec moi et pourtant, je n’avais pas mis en vente la demeure qui m’avait abrité tout au long de mes études. Garder un pied à terre à San Francisco pour me donner une raison valable de revenir dans le futur. En bougeant un carton, une boîte s’écroula sur le sol. Lentement, je me penchais pour la ramasser et l’ouvris pour y contempler un pendentif en or blanc sur lequel on décelait un diamant en forme de goutte d’eau. Le cadeau que je lui avais offert lors de notre dernier noël. 2012. Serrant le bijou dans ma main, je partis en trombe, laissant mes préparatifs en plan. Moins de trente minutes plus tard, j’avais traversé une partie de la ville et je me retrouvais devant sa stèle. D’abord silencieux, je m’accroupis pour poser ma main sur la matière glaciale. « Regarde ce que j’ai trouvé. » Murmurais-je en faisant tournoyer le collier devant la pierre tombale, persuadé qu’elle pouvait le distinguer de là où elle reposait. J’avais besoin de croire qu’elle gardait un œil sur moi pour ne pas sombrer totalement. « Tu sais … Je repars ce soir. En Italie, chez moi. J’aurai voulu t’emporter avec moi mais tu es comment dire … Imposante. » Dis-je en essayant vainement de faire un peu d’humour. Blague de Pelizza Da Volpedo c’est-à-dire complètement déplacée et peu rigolote. Mes pupilles se posèrent sur la goutte en diamant avant que je ne la range dans la poche intérieure de ma veste. « Alors je prends ce souvenir avec moi. Tu vois que je ne t'oublierai pas. » Chuchotais-je crispé comme jamais à l’idée de l’abandonner dans ce cimetière. Je n'étais pas complètement guéri. Son absence me faisait toujours atrocement souffrir. Le deuil faisait lentement son chemin mais le cicatrisation ne prenait pas. Certaines blessures sont trop profondes, trop près de l'os, on a beau tout faire, elles ne s'arrêtent jamais de saigner. Prenant mon courage à deux mains, je me relevai doucement et fixai cet endroit désormais devenu familier pour moi. Depuis un an et demi, j’y étais venu chaque jour pour la voir. Et j’avais appris une chose : Peu importe où elle se trouve dans le ciel, et peu importe où je me trouve sur terre, il me suffit de fermer les yeux, de sentir la brise du vent sur mon épiderme pour comprendre qu’elle restera auprès de moi. Éternellement.

PS : Devine quoi ...
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