Il n'y avait plus qu'à voir la réaction des parents de Maria, à savoir s'ils acceptaient ou non de venir à Paris pour fêter Hanouka, puis de nous accompagner en Irlande pour rencontrer ma famille à l'occasion de Noël. Au moins, si cela s'avérait positif, ça serait fabuleux. Les O'Berkeley mêlés aux O'Malley. Les occasions se feront rares donc autant profiter de celle-ci, non ? Et dire que nous nous prenions la tête depuis quatre heure du matin à essayer de trouver des solutions convenables. Finalement, l'improvisation avait du bon. Et, si Maria n'avait pas proposé à ses parents de faire le chemin jusqu'en France, je n'aurais pas eu l'idée suivante. En fait, sans elle, tout ceci serait tombé à l'eau car je n'y aurais jamais pensé par moi-même. Ma compagne était très intelligente. Mais ça, ça ne date pas d'aujourd'hui.

« Oh Edward, ce serait fantastique. Je suis persuadée que tes parents sont des gens formidables, il suffit de voir leur fils. » Je sentis mes joues prendre une petite couleur rougeâtre, de la timidité sans doute mêlé un une petite gêne agréable. Pourtant, je ne pouvais m'empêcher de stresser un peu à l'idée que les deux familles se rencontrent. Maria et moi venions de deux mondes totalement différents, que ça soit sur le point géographique, économique, sociale et familiale. La famille de la brunette était riche, peu nombreuse, avec des valeurs différentes de la mienne. Nous n'avions pas les mêmes mœurs. Quant à nous, les O'Malley, nous étions beaucoup d'enfants et sincèrement... mh... nous n'avions pas les mêmes capacités financières. Je venais d'une famille que l'on pouvait considérée comme très peu aisée et même si les jugements n'étaient pas présents, j'avais peur que ça fasse une trop grosse différence. Je ne voulais pas que ma famille paraissent pour de pauvres petits fermiers comparés aux parents de Maria. De plus, nous avons un grand penchant pour la fête, l'alcool, les jeux, etc... et je ne sais pas s'ils allaient s'y plaire. Mais bon, de toute façon, il fallait faire avec, non ? Ils se rencontreraient bien tous un jour ou l'autre. J'espérais seulement que ça allait bien se passer.

« Merci, c'est gentil... », murmurais-je, gêné mais finement souriant. Puis je me retournais vers Nathan, afin de connaître sa réponse. Il semblait beaucoup hésiter, quand finalement : « … Edward je ne veux en aucun cas déranger tes parents, cependant si cela est possible, j'aimerai effectivement faire la connaissance de tes parents. » Nouveau sourire, celui-ci plus large. Notamment lorsque je vis Maria faire un câlin à son père en guise de remerciements. Au moins, cette dernière était aussi heureuse que moi. Ça allait être une aventure assez amusante. Oh, je n'en avais pas encore parlé à mes parents, mais je connaissais déjà leur réponse, ils allaient être contents de pouvoir rencontrer la famille de la brunette. Au moins, un grand point commun allait pouvoir les réunir : la famille. La famille était une valeur très importante pour tout le monde. En plus de ça, les parents de Maria allaient pouvoir également rencontrer mes deux enfants et ce n'était pas vraiment négligeable car au fil du temps, ils deviendront les grands-parents de cœurs de Jade et de Seth.

« Merci d'accepter Nathan. », je lui adressais un sourire franc. Ainsi, tout était réglé, il n'y aurait plus qu'à acheter les billets d'avion. En plus, on prévenait assez à l'avance, donc tout était parfait. Je posais un instant mes yeux sur Maria et lui adressais un clin d'œil rapide, accompagné d'un regard amoureux. Mon Dieu ce qu'elle avait les cheveux en bataille. Si son père savait pourquoi... Détourne ton regard Edward. Sourire nerveux. Je ne savais pas quoi dire de plus désormais.

Le fait que son père ait accepté fit tout simplement très plaisir à Maria qui ne s'en cacha nullement. A quoi bon s'en cacher après tout ? Si son père avait refusé, il ne lui serait même pas venu à l'idée de cacher sa déception, bien au contraire même, elle en aurait certainement rajouté pour tenter de faire culpabiliser son père au maximum. Que voulez-vous, ce petit côté sadique lui allait tellement bien parfois.

« T'es génial papa. »
« Je suis ton père en même temps. »
« N'en rajoute pas non plus. »

L'embrassant de nouveau sur la joue, la brunette fila finalement retrouver son compagnon et alla se blottir contre lui. Présentement, elle avait l'impression d'avoir de nouveau vingt ans, elle retrouvait cette gaieté qu'elle avait pu avoir à cet âge-là, cela ne sous-entendant pas qu'elle n'était plus heureux aujourd'hui, bien au contraire même. Cela faisait un moment maintenant qu'elle n'avait pas été aussi heureuse et confiante face à l'avenir s'offrant à elle, à eux.

« Je suppose qu'on ne vous aura pas à diner pour ce soir. »
« Tu m'en veux pas trop maman ? »
« Évidemment, je suis tellement comme ça. »

La réponse de sa mère fit sourire Maria, comme si elle allait pouvoir lui en vouloir. Lisa serait évidemment quelque peu déçue de ne pas pouvoir dîner avec sa fille et son futur gendre, mais qu'importe, tant que sa fille était heureuse. C'était vraiment le principal, que Maria et Ève soient heureuses, le reste n'était que foutaise au bout du compte selon maman O'Berkeley.

« Il est cependant hors de question que vous partiez sans n'avoir rien mangé, je veux que vous preniez un petit-déjeuner consistant, même toi jeune fille, ce n'est pas parce que ton bébé te fait des misères le matin qu'il faut que tu cesses de manger. Il est important que tu manges, car je te rappelle que tu le fais pour deux dorénavant ma chérie. »
« Oui maman, je sais...tu me l'as déjà dit hier. »
« Et elle te le répètera jusqu'au jour de ton accouchement. »

Oh ça, Maria n'avait aucun doute là-dessus, elle voyait bien sa mère, la veille de son accouchement la bourrer de telle ou telle nourriture question d'être sûre et certaine que le bébé serait en pleine forme. Enfin, tout bien réfléchi, Maria ne voulait pas non plus laisser sa mère la bourrer de nourriture, tout en sachant que pour Hanoukka ils allaient déjà manger comme cela n'était pas permit, enfin bref tout cela pour dire qu'en connaissance de cause et après avoir passé quarante-trois Hanoukka auprès de ses parents, Maria avait bien conscience de ce que signifiait le verbe « manger ».

Alors que Maria se réjouissait à l'idée de pouvoir passer les fêtes de fin d'année avec sa famille ainsi qu'avec la mienne, j'observais le tableau avec un certain attendrissement. Le plaisir d'être le père d'une fille. Oh, ça avait bien des inconvénients dans la mesure où on sait qu'en grandissant, elle aura à faire à des garçons. On le sait tous, les garçons veulent du sexe et sont près à tout pour cela. Beau parleur, manipulateur et tout ce qu'on veut. Les excuses sont bonnes pour pouvoir tirer un coup. Bon sang, je n'imaginais pas ma petite Jade perdre un jour sa virginité. Ça me répugnait. Je voulais être le seul homme de sa vie et ce, pour toujours. Quand je vois la façon dont je peux observer les fesses de Maria, quand j'ai cette envie soudaine de la prendre, je me dis qu'aucun homme normalement constitué ne peux agir différemment. Oh, on peut être gentils, adorables, respectueux, romantiques et tout ce qu'on veut, n'empêche qu'on aime le sexe et notre libido est bien souvent à fond, même avec quarante de fièvre, une balle dans la poitrine et une jambe fraîchement amputée. Et, quand on sait tout ça, on regrette d'avoir une fille car cette dernière devra affronter tout ça. Bien sûr, cela a aussi du bon. J'ai appris à respecter davantage les femmes depuis que j'ai une fillette. Car chaque femme sans exception à un père. Ça, ça calme directement.

Puis, quand on a un fils, c'est totalement différent. Et je sais que lorsque Seth aura sa première fois, je serais capable d'ouvrir une bouteille de champagne. Oui, nos fils, on veut bien qu'ils soient des bêtes de sexe, des coureurs de jupons. Par contre, nos filles, on veut qu'elles soient respectées. Oh... je n'ai jamais dit que les hommes sont très intelligents, car ce n'est pas le cas. Enfin, en pensant à tout ça, comment Nathan O'Berkeley pouvait m'apprécier ? J'étais un rival, comme tout gendre l'est. C'est la vie, on n'y peut rien.

Je laissais Maria venir se blottir contre moi. Ainsi, je passais mes bras puissants autour d'elle et m'accordais même le droit de l'embrasser sur la tempe. Évitons des gestes trop affectifs devant le papa. Je tiens à mon second œil. Quant à la maman, elle souriait, puis demanda si elle nous aurait à dîner le soir. Oh, non pas que ça me dérangeait, mais pour ma part, j'avais une certaine hâte de rentrer pour savoir comment allait Jade. Ce qu'elle avait n'était rien de grave, mais lorsqu'on est parent, on s'inquiète pour un rien. Après, si Maria souhaitait rester un peu plus longtemps, comme je lui disais tout à l'heure, je n'y voyais aucun mal. De toute façon, elle avait sa voiture. Pourtant, elle ne sembla pas vouloir profiter de cette chance car elle déclina gentiment l'offre de sa mère.

« Il est cependant hors de question que vous partiez sans n'avoir rien mangé, je veux que vous preniez un petit-déjeuner consistant, même toi jeune fille, ce n'est pas parce que ton bébé te fait des misères le matin qu'il faut que tu cesses de manger. Il est important que tu manges, car je te rappelle que tu le fais pour deux dorénavant ma chérie. » Et oui... Maria allait prendre des kilos et elle n'en serait que plus belle. Je déposais un nouveau baiser sur sa joue puis l'invitais à s'asseoir sur une chaise afin que nous puissions déjeuner.

Plus tard dans la matinée, nous étions tout deux sous la douche. J'aimais bien me laver avec Maria. Cela prouvait que nous n'avions pas peur du regard de l'autre, que nous étions totalement à l'aise. Bon souvent, ça finissait soit par un acte beaucoup plus intime, soit par des gamineries. Par là, j'entends bien sûr bataille de gel douche, de shampoing, etc... L'esprit joueur, tout simplement. Mais là, je me trouvais dernière la brunette et passais mes mains remplies de gel douche sur son corps, de sa poitrine à son ventre, m'accordant quelques caresses plus intimes entre ses cuisses. « Tu as eu une très bonne idée tu sais ? Je n'y avais pas du tout pensé. Et ça me fait plaisir. », lui avouais-je alors que mes lèvres déposaient un doux baiser dans son cou. « Tu penses que nos familles s'entendront bien malgré toutes leurs différences ? »

Le petit-déjeuner se passa extrêmement bien, peut-être un peu trop bien d'ailleurs, mais enfin, si tout allait bien, c'était tant mieux et Maria était bien la première à le penser. Des rires, des sourires, des moments agréables. Voilà ce qui fut le cocktail qui fit du petit-déjeuner ce qu'il fut. Un moment tout simplement parfait pour tout le monde. Maria, aux côtés de son compagnon se sentit bien mieux que ce qu'elle n'aurait pu espérer, elle n'eut même pas de nausées en mangeant, le bonheur en quelque sorte. Jus d'orange, tartine beurrée et un fruit, elle put enfin apprécier un petit-déjeuner...

Une fois sous la douche, les deux tourtereaux profitaient, tranquillement sans trop se poser de questions, ou presque. Écoutant Edward lui demander si elle pensait que leurs deux familles allaient bien s'entendre, la brunette se mit à sourire. Bien que son père puisse être un peu brutal parfois, Maria n'avait aucun doute sur le fait qu'il soit très bien élevé devant les parents d'Edward. D'ailleurs, connaissant son père, Maria savait que lui et le père d'Edward allaient très bien s'entendre, qu'ils allaient sans aucun doute se trouver des points communs, d'excellents points communs même.

« Ne t'en fais pas, je suis persuadée que tout va très bien se passer, tes parents sont des gens formidables et les miens..j'ose dire qu'ils sont des gens biens aussi. Alors tout ira très bien, ne te tracasse pas pour cela. »

Baissant les yeux en sentant les mains de son compagnon sur son ventre, elle se mordilla la lèvre inférieure.

« Par contre, ce pourquoi tu peux commencer à te tracasser, c'est au fait que je vais prendre du poids. »

Lui souriant, elle l'embrassa tendrement. Rien que de penser au fait qu'elle allait prendre du point, poaw ça la déprimait. Enfin, elle osait également se dire que c'était finalement pour la bonne cause puisque ces futurs kilos en trop seraient pour le bien de son futur enfant, de leur futur enfant. Ce n'était pas rien tout de même.

« Enfin, comme ça ne semble pas te déranger tant que ça...c'est parfait. »

Prenant le pommeau de douche, la brunette se rinça, puis laissa son compagnon faire de même, non sans l'embêter quelque peu bien évidemment.

« Ne t'en fais pas, je suis persuadée que tout va très bien se passer, tes parents sont des gens formidables et les miens... j'ose dire qu'ils sont des gens biens aussi. Alors tout ira très bien, ne te tracasse pas pour cela. » Parfois les différences attirent les gens à se fréquenter dans la joie et la bonne humeur, comme ça peut-être tout le contraire. Peut-être se détesteront-ils ? Peut-être vont-ils s'adorer ? Nous pourrons le savoir uniquement lorsque le moment arrivera. Ça me fera un peu stresser dans la mesure où je ressens ce besoin qu'ils s'entendent tous à merveille, sinon, ça risquerait d'être difficile lorsqu'ils se retrouveront tous pour une quelconque occasion... « En tout cas, quoi qu'il arrive, je suis content qu'on est trouvé une occasion pour tous les faire se rencontrer. Et puis comme ça, tu pourras également avoir ta famille près de toi pendant cette période. » Nouveau sourire en coin qui dévoilait mes fossettes. Je l'embrassais sur la joue. Ainsi, aucun de nous ne sera triste d'être loin des siens. Bien sûr, on ne pourra pas faire ça tout les ans, mais pour un commencement, c'était parfait.

« Par contre, ce pour quoi tu peux commencer à te tracasser, c'est au fait que je vais prendre du poids. Enfin, comme ça ne semble pas te déranger tant que ça... c'est parfait. » Un rire s'échappa de ma gorge. Le fait qu'elle prenne du poids n'était pas pour me déplaire. Elle était enceinte après tout. Et, une femme enceinte est terriblement sexy aussi. Bon les vergetures le sont un peu moins je vous l'accorde. Mais sincèrement, je désirerais toujours autant Maria, avant, pendant et après. « Tu vas avoir des seins énormes ! » Petit sourire arrogant. Oui, je me donnais un genre, car elle savait très bien que je préférais les petits seins aux trop gros. Mais ça m'amusait de tenir ce genre de discours uniquement pour rire.

Nous sortîmes de la douche pour aller nous habiller. Puis nous étions partis pour San Francisco, à deux voitures. Nous fîmes quelques haltes dans des stations services pour manger ainsi que pour les pauses pipi. Ah ! Quand je pense que Maria, dans quelques mois, ira aux toilettes toutes les cinq minutes à cause d'un bébé qui appuie sans cesse sur sa vessie. Ça risquait de la rendre folle. Pour ma part, j'allais rire aux éclats. Nous arrivâmes en fin d'après midi à San Francisco. Affamés, nous commandâmes chinois alors que j'en profitais pour aller chercher mes enfants. Comme je souhaitais m'occuper un peu de Jade, je pris Seth par la même occasion. Mieux ne valait pas les séparer ces deux là, notamment lorsque l'un deux est malade, car l'autre veut à tout prix être présent.

Terminé