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MessageSujet: Re: « Family above all. » « Family above all. » - Page 2 EmptyMar 30 Juil - 12:59

« Family above all »
Kilian & Logan



Il me paraissait plus logique d’emménager chez Cheyenne, plutôt que ce soit elle qui vienne avec les enfants. Tout d’abord, son appartement est plus grand que le mien. Et avec trois enfants à charge, mieux valait de l’espace. De plus, il était toujours plus simple de faire venir une personne plutôt que trois. Caitlin et Aidan avaient leurs marques et leurs habitudes chez leur mère, beaucoup moins chez moi. Et j’imaginais que Kilian souhaitait de son côté avoir de nouveau son indépendance. Même si vivre ensemble restait sympa sur de nombreux points, pour d’autres, ça posait problème. Si nous voulions sortir et l’autre non, nous devions rentrer sans faire un bruit. L’intimité laissait à désirer lorsque nous nous envoyions en l’air. Et puis, nous ne pouvions pas inviter des personnes sans en parler au préalable à l’autre. Oui, une vraie collocation. Seulement, l’appartement de Cheyenne ne se trouvait pas bien loin. Et Kilian devait avoir envie de retrouver une forme d’indépendance, en sachant qu’il aurait également sa chambre chez Hutchinson s’il le désirait. Oui, nous avions déjà pensé à tout.

Très vite pourtant, je comprends que mon fils n’apprécie pas cette nouvelle. Certes, il parle comme s’il le prenait bien, mais je le connaissais par cœur. Après tout, c’est moi qui l’ai conçu Le fait qu’il écrase sa cigarette à peine fut-elle entamée laissait présager le fait qu’il était agacé, tout comme le fait que ses yeux se plissent et que ses lèvres se pincent. C’est clair, à chaque fois que Kilian est énervé, il a l’habitude de fuir tous les regards afin d’observer ailleurs ou bien de se fixer sur ce qu’il est en train de faire. Rien de bien difficile donc pour comprendre s’il était heureux ou non d’une nouvelle. Finalement il entre dans la maison de ses grands-parents, me laissant seul à l’extérieur. Les sourcils froncés, je l’observe faire, puis tire une nouvelle fois sur la cigarette. Certes, je suis conscient que l’idée l’énerve. Par contre, quelles en sont les raisons ? Là, je serais incapable de les lister. Et c’est bien ce que je compte découvrir en écrasant à mon tour ma clope dans le cendrier mis à disposition.

Je me lève donc afin de me diriger vers la porte d’entrée de la maison des parents de Sasha. Mon beau-père fait la vaisselle, tandis que ma belle-mère, elle, sort une salade de fruits. Là, Kilian entre dans mon champ de vision alors qu’il sort des coupelles afin de les remplir. Je pénètre donc dans la cuisine, quelque peu décontenancé par l’attitude de mon fils. Là, je croise rapidement le regard de ses deux grands-parents, et comprends qu’eux aussi, ont remarqué que quelque chose cloche. Très vite, on me voit comme le responsable, ce qui a tendance à m’exaspérer.

- Je peux savoir ce qu’il y a de mal dans le fait que je puisse avoir envie de m’installer avec Cheyenne ?

Non, il n’y a rien à faire, j’ai beau tenter de comprendre sa réaction, je ne trouve pas la moindre explication.

- Je ne te mets pas dehors, si c’est ce dont tu as peur. Cheyenne et moi, on s’est déjà mis d’accord sur le fait que si tu n’avais pas envie de prendre un appartement tout seul, tu aurais ta chambre chez elle.

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MessageSujet: Re: « Family above all. » « Family above all. » - Page 2 EmptyJeu 1 Aoû - 18:32



La dernière fois que j'ai été énervé vis-à-vis de mon père dans la maison de mes grands-parents, c'était le jour où je l'avais croisé dans cet amphithéâtre un peu plus tôt. Après treize ans d'absence sans la moindre nouvelle, il s'était tenu juste en face d'une classe d'étudiants, sapé d'une chemise blanche et d'un pantalon noir. Comme si de rien n'était. Je m'étais arrêté à la porte, j'avais été choqué. Puis j'avais tourné les talons et je m'étais enfui en me dégageant de sa poigne quand il a voulu me retenir. Le soir, chez mes grands-parents, j'avais débité un poulet dans cette cuisine en imaginant qu'il s'agissait de Logan Salaun. Le couteau s'était abattu avec une précision chirurgicale et rageuse à la fois, heureusement que la pauvre bête était déjà morte. Quelques années plus tard, here we are again. Je remplis les coupes de salade de fruits sans lever les yeux de ce que je suis en train de faire. Bientôt, il va falloir que je m'occupe les mains. Que j'attrape un pinceau pour peindre cette colère qui m'envahit, que j'aille courir avant que j'explose… s'il n'est pas trop tard. Mon père rentre dans la maison et je sens que mes grands-parents l'observent. Il serait erroné de penser qu'ils le jugent comme le seul responsable car ils savent à quel point je peux rapidement m'énerver quand quelque chose me déplait. Je ne sais pas de qui je tiens ce côté impulsif, mais il est relativement fort dans tout ce que je fais. Quand il m'explique calmement qu'il ne sait pas ce qu'il a fait de mal, ma main se resserre sur la coupe en verre, mais je demeure silencieux. Oh non, t'as rien fait de mal, papa. Me mettre à la porte ? Non, ce n'est pas ce dont j'ai peur. Je secoue la tête en silence et laisse un blanc après ces dernières paroles. L'orage semble couver toute la pièce et finalement, c'est ma grand-mère qui pose sa main sur mon épaule en me regardant avec un peu d'inquiétude. "Eh bien ? Tu vas lui répondre, peut-être ?" Je tourne la tête pour regarder sa main comme un prédateur se mettrait à fixer sa proie droit dans les yeux. Instinctivement, Mary retire sa main et arque les sourcils avec un air insistant. Je soupire puis je reprends ce que je suis en train de faire. "Pour lui dire quoi ? Qu'il pense à tout ? On m'a appris à ne pas mentir." lâchai-je sur un ton s'approchant plus du grognement que d'autre chose. Je finis par lâcher la coupe en verre car ma main tremble et je n'ai qu'une envie : la briser par terre ou lui envoyer en pleine figure. Les deux seules choses qui me retiennent sont le fait que je ne supporte pas qu'on gâche la nourriture et que je ne veux pas briser la vaisselle de ma grand-mère. Je relève enfin la tête pour croiser le regard de mon grand-père qui a l'air aussi surpris que les deux autres adultes. "Vous vous êtes donnés le mot, c'est ça ?!" Le sang afflue à mon visage et je serre les poings de rage en me mettant à les engueuler en règle, les uns avec les autres. "Désolé ! Désolé de ruiner l'ambiance avec mes réactions à la con, franchement, j'm'excuse ! Apparemment, il n'y a que moi qui voit où est le problème ! – Pour le coup, oui." lança mon grand-père en haussant les épaules. Gerard, ou l'art et la manière de tout relativiser sans s'emporter, même face à quelqu'un qui pète les plombs. Je lève les yeux au plafond en posant mes mains sur mon visage dans un geste désespéré. Et comme je n'arrive pas toujours à m'en prendre directement à la personne concernée, surtout quand il s'agit de mon père, je généralise. "Donc c'est pas grave d'avoir passé deux jours à retaper tout un appartement pour nous deux ?! C'est pas grave de m'être donné de la peine pour lui faire quelque chose qui lui plaise et dans lequel on pourrait se retrouver tous les jours ?! Même si à l'époque j'avais du mal à l'encadrer, c'est pas grave d'envoyer balader ce… ce… ce foutu cocon qu'on s'est construit tout ça pour qu'il aille vivre avec cette…" Je m'interromps, le souffle saccadé, en fermant les yeux. Là, j'allais balancer quelque chose de proprement vulgaire et très déplacé à l'égard de Cheyenne. C'est ça qui me fait mal. C'est qu'il n'a pas songé un seul instant au fait que cet appartement était le nôtre plus que pour un espace partagé. Je l'ai entièrement redécoré pour qu'on s'y sente bien l'un comme l'autre. J'ai sué sang et eau pour lui faire une chambre que plusieurs hôtels de luxe se damneraient pour la posséder, j'ai même recréé notre cuisine à l'identique de celle que nous avons laissé derrière nous à Paris. On a passé du temps à faire quelques travaux pour renouer l'un avec l'autre… et tout ça, il préfère le laisser pour aller vivre avec Cheyenne car l'espace y est plus grand. "J'm'en tape de cette chambre dans son appart'. C'est pas ma maison, là-bas, et c'est pas ma mère." Deuxième problème. L'idée qu'un foyer soit recréé officiellement pour les Salaun, mais que ce soit une autre qui prenne la place de ma mère. Mes grands-parents se regardent l'un l'autre, étonnés de me voir réagir avec autant de violence. Je ne réagis pas comme un jeune adulte de vingt-et-un ans mature comme il m'arrive de l'être souvent. Je réagis comme cet enfant de sept ans en colère dès qu'il est question d'un conflit plus ou moins familial. Le traumatisme ne sera jamais résolu, il faut se le dire, et il suffit d'un grain de sable pour jeter le trouble dans ma relation avec mon père. Oppressé entre ces adultes qui me regardent avec un air hébété, je grogne puis je sors de la cuisine en donnant un coup d'épaule à mon père. Même s'il est taillé, j'ai pris un peu de masse musculaire depuis le début du tournage car celui-ci m'impose un entraînement quotidien plutôt intense… et il va le sentir passer. "J'ai plus faim, mangez-la entre vous, votre salade de fruits." Sans me retourner, je pars m'installer dans le salon et j'allume la télé plus pour m'occuper plutôt qu'y prêter une réelle attention.

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MessageSujet: Re: « Family above all. » « Family above all. » - Page 2 EmptyMar 6 Aoû - 13:36

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Kilian & Logan




J’observe mon fils, mais ce dernier ne montre aucune réaction. Il reste là à s’occuper les mains. Des mains tremblantes qui trahissent néanmoins cette attitude neutre qu’il se donne. Là, je croise les bras contre mon torse, attendant bien sagement qu’il se décide à parler. Le fait est que nous sommes aussi têtus l’un que l’autre. Il est donc hors de question que je le laisse s’en tirer aussi facilement. Je veux des explications et je ne bougerais pas tant que je n’en aurais pas eu. Cependant, ses grands-parents semblent moins patients que moi et décident d’intervenir en adressant la parole à leur petit-fils. Et très vite, les choses s’enveniment. Je déteste voir Kilian dans cet état. Il est impulsif et agressif. Lorsqu’il est en colère vis-à-vis d’une situation qui ne lui plaît pas, il peut se montrer violent. Et si ça me dérange autant, ce n’est pas parce qu’il me fait peur, mais bel et bien parce qu’il tient de moi. Sasha était la force tranquille de la famille, tenant probablement de son propre père. Pour l’énerver, il lui en fallait beaucoup. Elle passait le plus clair de son temps à relativiser et ce trait de sa personnalité m’avait calmé à de nombreuses reprises. Jamais elle n’haussait le ton. Et lorsqu’elle souhaitait se montrer autoritaire ou bien nous faire comprendre à Kilian et à moi qu’elle n’appréciait pas notre attitude, elle nous en faisait part, presqu’en chuchotant. Et croyez-moi, cette façon d’agir valait bien plus que toutes les engueulades inimaginables.

Je l’écoute attentivement, le visage calme bien que sévère. Cependant, tout self-control fond comme neige au soleil lorsqu’il se retient d’insulter Cheyenne. Là, mes sourcils se froncent au même titre que mes yeux se plissent afin de le fusiller du regard. Certes, Hutchinson n’est pas sa mère, sauf qu’il oublie une chose : elle n’a jamais cherché à le devenir. Là est toute la différence. Je n’accepte pas que l’on manque de respect de la sorte aux personnes qui me sont chères. Et bien évidemment, l’anglaise en fait partie. Je me retiens très clair de ne pas me ruer sur Kilian afin de lui faire cracher le mot qu’il comptait sortir afin de s’abstenir. D’ailleurs, j’avais réussi. Mais la suite de sa réaction vint anéantir tous mes efforts. Il sortit de la cuisine, non sans me donner un coup d’épaule, en parfait manque de respect. Au cas où il l’avait oublié, je restais son père et je comptais bien le lui rappeler.

J’étais resté là quelques secondes, le regard brûlant de haine. Une bombe à retardement. D’ailleurs, mes beaux-parents m’observèrent, quelque peu inquiet. Calme-toi, Logan… calme-toi… Mais non, je n’y arrivais pas. Et si mon fils s’était posé dans le canapé afin de regarder la télévision, je débarquais dans le salon comme une furie. Là, ma main puissante agrippa le col de Kilian, jusqu’à le soulever. Certes, il avait pris en muscles, mais je restais l’armoire à glace de la famille. Et sans lui laisser le temps de se débattre, je l’entraînais avec moi afin de le plaquer brusquement dos à un mur. Le vacarme réveilla d’ailleurs Liam qui se mit à pleurer. Cependant je ne bougeais pas. Ma main s’était resserrée sur le vêtement de mon aîné, le visage proche du sien, je ne quittais pas une seule seconde ses yeux. Non, il ne m’effrayait pas et il allait vite s’en rendre compte.

- Plus jamais tu feras ça, grognais-je entre mes dents.

Mon regard signifiait clairement qu’il fallait qu’il se tienne à carreaux avant que je ne pète réellement les plombes.

- Je suis désolé d’être un père indigne, de détruire tout ce que je touche. Je suis désolé qu’on ait perdu ta mère, désolé d’être parti, désolé de ne pas avoir donné de nouvelles en plus de dix ans, désolé d’être de nouveau tombé amoureux et désolé de choisir un appartement plus grand pour y fonder une famille !

Détrompez-vous, je n’avais pas un seul instant utilisé un ton calme et rempli de culpabilité.

- Qu’est-ce que tu crois ?! Que notre relation père-fils ne se résume qu’à un appartement ?! On est que ça alors ?! Oui, tu t’es donné à fond dans ce projet, j’en suis conscient ! Mais qu’est-ce que je dois faire alors ?! Tu partageras ta chambre avec Aidan et Caitlin ? Quant à Liam, c’est vrai qu’il ne mérite que de dormir dans le salon ! Donc excuse-moi de choisir ce qu’il y a de mieux pour les miens !

Je le fusillais du regard, sans jamais lâcher mon emprise.

- Non, ne t’embête pas à répliquer ! Je sais que je suis un père atroce, que je n’ai jamais réussi à t’offrir une vie parfaitement banale et heureuse, mais je reste ton père, tu entends ?! Et ça, malheureusement pour toi, mais tu n’y peux rien ! Alors ne recommence jamais un geste violent envers moi, et ne cherche plus jamais à insulter la mère de tes frères et de ta sœur ! Je te rappelle que ta mère est décédée d’une tumeur au cerveau ! Donc arrête d’agir comme si Cheyenne en était la responsable et qu’elle cherche par tous les moyens de prendre sa place !

Cette fois-ci, je lâchais Kilian, non sans le bousculer. Je reculais de deux pas, avant de le pointer du doigt.

- On rediscutera de l’appartement quand tu te seras calmé, gamin. En attendant, garde ton venin pour toi, et ne m’adresse pas la parole.

Sur ces mots, je m’éloignais, afin de rassembler les affaires de Liam. Inutile que je reste ici plus longtemps. J’avais moi-même besoin de me calmer.

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MessageSujet: Re: « Family above all. » « Family above all. » - Page 2 EmptyMar 6 Aoû - 19:46



J'allais zapper sur une chaîne musicale lorsqu'une poigne puissante me décolla du sol et me plaqua contre un mur. Par réflexe, mes mains agrippèrent le poignet de ce qui s'avérait être mon père. Encore sous le joug de la colère, je le fixe droit dans les yeux alors que nos visages ne sont plus aussi éloignés qu'ils le sont d'ordinaire. Je l'écoute à peine, seule la rancoeur plane dans mes yeux bleu azur qui semblent être aussi menaçants que les siens. Quand on s'engueule, chez les Salaun, on ne le fait pas qu'à moitié. Je ne me souviens pas en avoir voulu à mon père une seule fois quand j'étais petit et que ma mère était encore là... sans doute arrivait-elle à maintenir l'harmonie à la maison. Cependant, quand on lâche deux fauves sans dompteur, il faut s'attendre à voir les crocs luire dans l'arène. Une douleur me fait toutefois légèrement grimacer, même si je serre les dents pour garder de la contenance. Au moment où il m'a plaqué d'une manière aussi forte contre ce mur, j'ai senti le bas de mon dos se réveiller. Non, pas encore, pas encore une fois... La peur commença à s'emparer de mon regard que, tout compte fait, je baissais. Je me sentis vulnérable d'une seule traite, des images de fauteuil roulant, de tapis de sol, d'hôpital et de blouses blanches se mirent à défiler devant mes yeux, c'est cette même vulnérabilité qui donna un tel poids à chaque parole que m'assénait mon père. Je déglutis, je penche légèrement la tête sur le côté. Quand il parle avec précision de ce dont ma mère est morte, je sens des larmes briller dans mes yeux, mais je serre les poings et les dents pour ne pas craquer. Logan me relâche en me bousculant à nouveau et cette fois, je sens la douleur se propager lentement de mon bassin jusqu'à ma colonne. Je n'ai jamais été du genre à simuler quoique ce soit pour attirer la pitié d'autrui sur moi, même pas un simple rhume. Depuis que ma mère est décédée, je suis terrifié à l'idée d'être malade, alors autant dire que mon grand-père m'a rattrapé plus d'une fois à ramper vers la porte d'entrée pour me ramener dans mon lit alors que j'avais une grippe me laissant juste bon à rester au lit. Par réflexe, je pose ma main sur ma hanche, je ne regarde personne. Non, je ne dirais pas que j'ai mal. Et je m'en fous qu'on le remarque ou pas. Après tout, je pense qu'on s'est à peu près tout dit, lui et moi. "J'aurais mieux fait de ne pas le prendre, ce congé." grognai-je sur un ton malsain. En d'autres termes, je préfère encore m'enfermer dans mon hôtel à New York pour plancher sur mon texte plutôt que de me prendre la tête avec toi. Pendant un instant, je regarde l'escalier, mué par l'envie de monter dans la chambre. Mais malheureusement, je ne sais pas si je vais pouvoir le monter cet escalier, la douleur descend dans ma jambe. Tant pis, je ne veux montrer aucun signe de faiblesse. Je tends la main vers la penderie pour attraper ma veste, sans me soucier de savoir si mon père cherche à s'en aller. Ma grand-mère s'approche et pose sa main sur mon épaule en me demandant silencieusement de rester. Non, pas maintenant. "J'repasserai plus tard. Pour vous dire au revoir à tous les deux." Logan Salaun non compris. En d'autres termes, je vais m'isoler, revenir prendre mes affaires et attraper le premier vol pour New York. Encore une chose que j'ai hérité de mon paternel : l'obstination, même quand j'ai tort. Je sors de la maison sans un regard pour lui, en claudiquant le moins possible pour éviter que mes grands-parents se fassent la moindre réflexion. Dès que j'ai le dos tourné, mon visage se crispe et grimace sous la douleur... Je me dépêche tant que je peux de monter dans la voiture puis je mets le contact. Le vrombissement me fait un peu mal au départ, mais il finit par être apaisant, un peu comme un massage. Je fais marche arrière puis je quitte la maison rapidement. A un moment donné, j'ai tellement bien frôlé la voiture de mon père que j'ai songé à la rayer volontairement... mais ça aurait abîmé ma carrosserie, donc non. Dans la maison, Mary presse doucement l'épaule de Logan avec son habituel sourire réconfortant, celui-là même qu'elle avait transmis à sa fille. "Ca va aller, Logan. Tu n'y es pour rien, il est juste... particulier. Comme ses parents. Ne te reproches pas ce qui vient de se passer, pas vrai Gerard ? - Faites des mômes, qu'ils disaient... je vais le chercher, je sais bien où il va aller." En partant, le vieil homme mit une tape affectueuse à l'arrière de la tête de Logan, le considérant comme un fils qu'il voudrait réconforter, malgré un côté bourru et pudique. Quant à Mary, elle embrasse Logan sur la joue avant de lui pincer légèrement pour le faire sourire.
Vingt minutes plus tard, je suis au cimetière. Devant la tombe de ma mère. D'habitude, j'y viens une fois par semaine, mais à cause du tournage, je n'ai pas pu. Même quand j'étais petit, mes grands-parents partaient du principe que je sortais toujours pour aller voir des amis, mais non, pas toujours. J'allais aussi la voir et je lui parlais. Je n'arrivais pas à lui dire complètement au revoir, et je ne le voulais pas. Je suis assis sur le sol, les jambes étendues et les mains posées en arrière pour que mon dos puisse se reposer un peu. Il m'a fait vraiment mal. Sans le vouloir, peut-être, mais le fait est que je vais être bon pour renforcer mes exercices quotidiens et me remettre aux anti-douleurs cette semaine. Le médecin avait bien dit que les rechutes étaient fréquentes et qu'il fallait que j'évite les chocs. Raté. Alors que je regarde la tombe de ma mère en silence, je perçois du mouvement sur la gauche. Mon grand-père. Je pince les lèvres après avoir soupiré. Quand il s'approche de moi, un silence s'installe pendant au moins une minute. "Tu vas faire la tête encore longtemps ?" se décida-t-il à me dire. Gerard, l'art et la manière de mettre les pieds dans le plat et aborder les sujets qui fâchent. Je ne réponds rien, boudeur et encore très énervé. "Tu sais que tu vas finir par te mettre à dos ta propre famille avec tes coups de sang ? - C'est à lui que je les dois, mes coups de sang." Mon ton est morne, tout ce qui se réfère à Logan Salaun est considéré comme bon à jeter quand je suis comme ça. Je soupire puis je déglutis. "J'sais bien que j'aurais pas dû m'emporter comme ça, mais... j'arrive pas à me contrôler quand ça tourne autour de notre relation. J'arrive pas à le laisser partir, j'arrive pas à le voir trop souvent avec une autre femme, c'est... Il est parti tellement longtemps que je vis avec cette peur au ventre de le voir repartir encore une fois, tu comprends ?" Ma voix commence à s'érailler, mes yeux clignent. Mon grand-père finit par s'accroupir et me regarder avec attention. "Pourquoi tu ne lui dis pas ? - Parce qu'il va encore me sortir le même baratin, et je sais que c'est idiot de réagir comme j'le fais. Mais j'y peux rien, c'est comme ça. J'en veux même pas à Cheyenne, j'ai juste besoin de mettre ça sur le dos de quelqu'un et c'est plus facile avec elle." Cheyenne est la femme qu'il fallait à mon père pour être heureux, pas besoin de me le répéter, je l'avais deviné tout seul en voyant cet éclat dans ses yeux lorsqu'il parlait d'elle. Cependant, il y a certains caps que j'ai du mal à franchir. Comme dire au revoir à ce fabuleux trio que nous formions à Paris, ma mère, mon père et moi. "J'veux une famille... mais j'arrive pas encore à le partager, c'est tout. Même si on n'avait pas beaucoup d'espace, je l'avais juste pour moi, dans cet appartement. Là-bas, chez elle... c'est pas pareil." Mon grand-père soupire et pose une main sur mon épaule. "Et là, ça va mieux ?" Je fronce les sourcils en le regardant. Oui, ça va un peu mieux, bizarrement. Le fait d'en parler à voix haute, ça me libère. J'opine doucement du chef et je renifle en sortant un mouchoir. "Tu sais, j'ai pas arrêté de penser à elle quand on mangeait." Une larme coule sur ma joue quand je regarde la tombe de ma mère. A chaque rire, j'imaginais que le sien se joignait aux nôtres. Et finalement, je regardais la chaise vide avant de replonger dans mon assiette. Gerard se redressa puis m'embrassa sur la tempe. "Maintenant, tu retournes le voir, il est rentré chez vous. Et tu vas lui parler." Je regarde ailleurs et quand mon grand-père attrape mon menton pour me forcer à le regarder, je soupire en hochant la tête. "Tu m'aides à me relever, papy ?" Il me tend la main et m'aide à me redresser sans s'empêcher de remarquer la grimace que je fais. Après avoir serré mon aïeul contre moi, je prends de nouveau la voiture et je retourne à l'appartement où Logan se trouve avec Liam. J'entre dans le vestibule et je le vois assis sur le canapé, tenant Liam dans ses bras en regardant la télévision. Je me râcle la gorge puis j'approche à pas presque timides. J'aime pas avoir l'air d'un gosse quand j'ai honte de quelque chose. "Euh, p'pa... je... j'peux te parler ?"
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MessageSujet: Re: « Family above all. » « Family above all. » - Page 2 EmptyMar 13 Aoû - 17:43

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Kilian & Logan




Je remarque bien évidemment la légère grimace de Kilian. L’idée que j’ai pus lui faire mal après ce qu’il avait subi m’inquiéta. Cependant, je restais obstiné. L’heure n’était pas à prendre soin de lui, ou bien à me faire culpabiliser. Nous avions des choses à régler tous les deux, un différent de plus. Bien évidemment, je me retenais pour lui demander comment il se sentait, et remettais en question mon impulsivité à le plaquer contre un mur. Cependant, Kilian sait que si je peux être une véritable force calme, je peux également devenir ingérable si l’on me pousse à bout. Et malheureusement, c’est ce qu’il venait de faire. Je n’admettais pas le manque de respect, encore moins entre personnes d’une même famille. Et je considérais Cheyenne comme faisant partie de la mienne, ce qui, par logique, faisait d’elle et de Kilian des proches, sans aucun lien défini cependant.

Je rassemble mes affaires. Celles de Liam pour être plus précis. Je m’accorde cependant quelques minutes afin de le prendre dans mes bras pour le calmer. Il paraît que les bébés ressentent les tensions. Si c’est le cas, mon dernier fils est servi. J’observe son visage dans le but de me calmer, préférant fixer mon attention dessus que sur les paroles de Kilian. Plus les minutes passent, et plus j’ai l’impression qu’il s’enfonce afin de m’énerver toujours un peu plus. Calme-toi Logan, tu as ton bébé dans les bras. Dans ma tête, je me répète inlassablement : « Sors d’ici, Kilian. Sérieusement, casse-toi de là avant que tu te prennes ma main dans la gueule… ». Et comme s’il m’avait entendu, la porte d’entrée claque afin de traduire son départ. Merci mon Dieu. Je repose l’enfant dans son cosy afin de récupérer toutes les affaires. Mes beaux-parents en profitent pour tenter de me rassurer. Cependant je reste de marbre, alors que seuls mes sourcils froncés, laissant apparaître ma ride du lion, traduise mon énervement.

- Oh mais je ne culpabilise pas. Je l’ai peut-être fait, mais je ne suis pas entièrement à l’origine de son caractère à la con. Il me manque de respect, d’accord, mais qu’il ne s’attende pas à ce que dise Amen.

Une fois toutes les affaires récupérées, j’embrasse mes beaux-parents en m’excusant pour la tournure de la journée. Je leur promets de passer les voir dés que possible, puis je sors de la maison avec Liam en direction de ma voiture. Je suis finalement de retour dans mon appartement après quelques dizaines de minutes de route plus tard.

Lorsque la porte de l’appartement s’ouvre, je suis assis dans le canapé, le regard fixé sur la télévision, Liam dans le creux de mes bras, parti pour une longue sieste. Je n’ai pas besoin de tourner la tête pour comprendre qu’il s’agit de mon fils. Je reconnaîtrais sa démarche entre mille. Finalement il prend la parole. Je ne réponds pas maintenant, laissant mes yeux revivre quelques souvenirs. L’écran de la télévision projette des vidéos souvenirs avec Sasha et Kilian. Jamais je ne pourrais me débarrasser de ses vieilles cassettes de caméscope que je visionne lorsque j’en ressens le besoin. Aujourd’hui en faisait partie. Sur la vidéo, scène filmée par Mary, nous nous trouvions sur une plage de Bretagne. Sasha et moi aidions Kilian à créer un grand et beau château de sable. Les yeux de notre fils pétillaient de bonheur alors que nous, les parents, semblions grandement nous prendre au jeu. A l’époque, j’avais un an de plus que Kilian aujourd’hui, et je m’étonnais de me revoir aussi jeune, le visage encore juvénile et pourtant déjà père.

- Quand Liam est né, j’ai attendu que Cheyenne se repose puis je suis sorti de l’hôpital. Je ne me sentais pas bien. J’ai couru jusqu’au cimetière. Une page venait de se tourner. J’ai eu peur de ce que Sasha pouvait penser de là-haut concernant ma relation avec Hutchinson. J’ai également eu peur d’oublier mes souvenirs avec elle. Je suis resté longtemps allongé sur sa tombe, jusqu’à comprendre que c’était impossible. Preuve en était, j’étais venu jusqu’à elle alors que ma place était aux côtés de Cheyenne, dans cette chambre d’hôpital.

Pas une seule seconde j’avais détaché mon regard de l’écran.

- Sasha sera toujours là. Ses souvenirs aussi. Ca peut paraître stupide, mais je sais qu’elle nous accompagne, qu’elle prend soin de nous à sa façon. Elle est présente et le restera.

Finalement je tournais la tête afin d’observer mon fils. Mon visage s’était apaisé, bien que de la mélancolie se lisait dans mon regard.

- Comment va ton dos ?

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MessageSujet: Re: « Family above all. » « Family above all. » - Page 2 EmptyMar 13 Aoû - 18:58



Quand j'arrive dans le salon, mes pupilles azur finissent irrémédiablement par vriller vers l'écran de la télévision. Mes lèvres restent entrouvertes, je suis assez surpris. La Bretagne. Le passé. Dans la poche de mon blouson, mes poings se serrent. Malgré l'attachement que j'éprouve à l'égard de cette période révolue de ma vie, j'essaie souvent de ne pas me replonger dans le moindre souvenir car je sais qu'il s'agit là de la seule chose que je n'arrive pas à gérer. Être comédien, c'est faire plus que se contrôler soi-même, c'est être capable de contrôler toutes les émotions, les reproduire et les parfaire pour maintenir des illusions. Lorsqu'on touche à ma vie, à mon passé, à ma famille et plus particulièrement à ma mère, je suis incapable de faire semblant et de jouer la comédie. On pourrait croire qu'après plus de treize ans, on finit par s'en remettre, mais non. Quand je vois mes parents s'amuser dans le sable avec ce gamin qui ne rit pas, trop concentré pour réussir son bâtiment en sable humide, je n'ai aucun sourire, même pas un sourire rêveur. Une boule se forme dans ma gorge, alors je préfère me pencher pour accueillir Mahikan après m'être accroupi en me tenant à une console en chêne pour ne pas me faire mal. La voix de mon père s'élève et l'anecdote qu'il me raconte me fait froncer les sourcils. Je ne dis rien, j'écoute, attentif. Ce n'est qu'à cette petite histoire que je daigne enfin émettre l'ombre d'un sourire discret au coin de la bouche. "J'ai jamais dit ou pensé que tu l'avais oubliée, ni même que tu l'oublieras." Elle me manque, c'est tout. Je me redresse après avoir reçu une lèche de Mahikan puis je marche lentement jusqu'à la cuisine pour aller me chercher un pain de glace dans le congélateur. "C'est rien, ça va passer." Vaillant malgré tout, j'ai toujours refusé d'avouer que j'avais mal quelque part, pour deux raisons. Pour ne pas avoir l'air faible et pour ne pas voir mon père s'inquiéter. Un soir, je l'avais vu pleurer tout seul, dans sa chambre, quand ma mère était rentrée de son traitement. Je n'avais jamais rien dit pour ne pas le froisser, mais à partir de ce jour, je n'ai plus jamais voulu le voir comme ça. Même si j'avais mal, j'essayais de minimiser les choses pour qu'il ne s'y attarde pas car, dans le fond, si je n'avais pas été aussi insolent, rien de tout ceci ne se serait produit. Mais je n'y peux rien, c'est dans mon caractère et ce ne sera probablement pas la dernière gueulante que je pousserai. Si on me taxe de Grincheux irascible à Berkeley, ce n'est pas pour des prunes. J'attrape le pain de glace et je me le colle sur le bas du dos, au niveau de la ceinture de mon pantalon, afin d'anesthésier la douleur pendant un instant. J'en profite pour récupérer un antidouleur et un anti-inflammatoire que j'avale avec une gorgée d'eau. Des réflexes que je dois garder, selon le médecin, car les rechutes ne préviennent jamais. Je reviens dans le salon en tenant le pain de glace puis je me penche légèrement afin de poser mes lèvres sur la joue un peu barbue de mon père. Je reste ainsi une poignée de secondes, front contre front, puis je vais m'asseoir juste à côté de lui. "Pardon, p'pa. J'aurais pas dû." J'ai beau être borné au beau milieu d'une prise de becs, je n'en reste pas moins un garçon rationnel qui sait reconnaître qu'il s'est planté. Qu'il a gâché un bon moment pour quelques broutilles. Une fois assis, je cale le pain entre le dossier et mon dos pour avoir les mains libres puis j'éteins la télévision. Il regardera la suite tout seul s'il le veut. "Et qu'on soit clairs : je n'en veux plus du tout à Cheyenne comme c'était le cas au début. Elle vient de me pondre un mini-moche que j'aime encore plus que ma propre vie, alors comment j'pourrais ne pas l'apprécier ?" lâchai-je sur un ton sarcastique en passant doucement mon index sur la tête de mon frère. "C'est juste que... tu sais, j'aime ses enfants comme mon frère ou ma soeur, j'fais pas la différence. Ca me plait que tu te sois rebâti une vie, mais..." Je soupire, le coeur lourd et les yeux brillants. Je regarde en face de moi, dans le vague. "Tu as trouvé quelqu'un qui puisse combler une place qui est restée vacante dans ton coeur. Tu as la chance d'être encore amoureux, d'avoir trouvé une femme exceptionnelle qui te donne un nouveau départ et même d'autres enfants. Moi, j'aurais jamais personne qui pourra me redonner tout ce que Maman m'a apporté. Je n'ai que toi." Je ferme un instant les yeux puis j'attrape un coussin pour le triturer pendant que je parle, j'ai toujours besoin de m'occuper les mains. "J'vois Aidan et Caitlin gazouiller dans les bras de Cheyenne, Liam qui la regarde avec des yeux de merlan frit... même si c'est aussi parce qu'elle est son garde-manger en ce moment." Je m'autorise un vague sourire, sachant que l'appétit du Salaun junior doit forcément renforcer l'amour qu'il a pour sa mère. Je suis sûr que c'était le cas pour moi aussi. "J'les vois et je me dis que je ne pourrais jamais plus vivre ce qu'ils ont. Alors, je reporte tout sur toi parce que tu es la seule personne avec qui je peux vivre des instants pareils. J'dois être assez chiant à vouloir être aussi possessif mais pour l'instant, j'arrive pas à passer ce cap. Ca va venir, j'vais y travailler, c'est promis... Mais j'voulais juste que tu le saches." Il aura beau dire ou faire, c'est quelque chose qu'il ne peut malheureusement pas régler, c'est un manque qu'il ne pourra pas totalement combler. Et aucune personne ne le pourrait, pas même Cheyenne si je la laissais faire. Je soupire en serrant les dents afin de ne pas me laisser submerger par les émotions et je lève mes yeux vers lui. "J't'aime trop, t'as pas de chance." Dire qu'à une époque, il croyait que je ne l'aimais plus du tout, alors que ça a toujours été l'inverse.
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MessageSujet: Re: « Family above all. » « Family above all. » - Page 2 EmptyJeu 22 Aoû - 12:49

« Family above all »
Kilian & Logan




Nous agissions tous différemment face au deuil. Je savais que, contrairement à moi, Kilian avait beaucoup de difficultés à se replonger dans des souvenirs où apparaissait sa mère. Cela lui faisait d’ailleurs plus de mal que de bien.  Je ne pouvais pas l’en blâmer, car longtemps, j’avais ressenti la même chose. Cependant, aujourd’hui, tout avait changé. Notamment depuis que mon fils m’avait accepté à nouveau dans sa vie. Bien évidemment, regarder des vidéos ou bien des photos me déchiraient le cœur. Mais désormais, j’arrivais davantage à faire la part des choses à me concentrer sur les bons souvenirs que je possédais d’elle. Cela n’effaçait cependant en rien le traumatisme que j’avais vécu. Si les chimiothérapies auxquelles j’avais assisté m’avaient totalement retourné, le plus grand choc avait été de me réveiller le matin et de me rendre compte que Sasha avait perdu la vie, dans son sommeil, lovée dans mes bras. J’étais conscient qu’elle n’aurait jamais imaginé une plus belle mort. Pour ma part, ça avait été un réel coup de massue. Etrangement, j’aurais donné cher pour ne pas être présent, uniquement pour ne pas avoir cette image sordide dans la tête. Les souvenirs que je possédais d’elle, sous forme de photos ou de vidéos, me permettaient de me rappeler qu’elle n’avait pas été que la victime d’une maladie, mais la femme que j’avais terriblement aimé et que j’aimais encore. Nous avions partagé tellement de choses que le cancer n’avait été qu’une petite partie du chemin que nous avions fait ensemble.

Je l’observe aller chercher un pain de glace. Je connais assez Kilian pour savoir qu’il n’est pas du genre à se plaindre. De ce fait, je me promettais de garder un œil sur lui et de l’emmener chez le médecin si je voyais que la douleur ne passait pas. Avec ou sans son accord, bien évidemment. Finalement il revient jusqu’à moi et m’offre un baiser sur la joue. J’esquisse un sourire, touché par ce geste. Non, je ne pleurerais pas. Ma main glisse dans ses cheveux que j’ébouriffe au passage, jusqu’à ce qu’il vienne s’asseoir à mes côtés. Il s’excuse puis éteins la télévision. Je décide donc de l’écouter avec attention, tandis que je garde le petit frère dans mes bras.

Ce qu’il me raconte me touche au plus profond de moi-même. Effectivement, je pouvais comprendre ce qu’il ressentait en voyant ses frères et sa sœur avec Cheyenne. Lui n’avait plus cette chance d’entretenir une relation avec sa mère. Malheureusement, comme il le disait, je ne pouvais rien y faire. Être impuissant face à une telle situation me faisait mal. Très mal. Et lorsqu’il termina en m’expliquant qu’il m’aimait trop, je sentis le bout de mon nez me picoter, puis mes yeux s’embuer. Mes paupières se baissèrent un instant et une larme coula le long de ma joue. Finalement je penchais la tête en arrière puis passais mes mains contre mes yeux.

- Putain de poussière dans l’œil.

What ? Si, si, une poussière. Voilà tout ! Les yeux rougis par les larmes, je tournais finalement la tête vers Kilian et lui adressais un sourire sincère.

- Crois-moi, l’amour que tu ressens pour moi n’a rien à voir avec celui que j’ai pour toi. Je t’aime à en crever, fils. Je serais capable de tout pour toi. Me sacrifier. Déplacer des montagnes. Même avoir un discours totalement niais pour te le dire. Mais je veux que tu sois conscient d’une chose : j’ai assez d’amour pour deux. Tu n’as pas cette chance qu’ont Aidan, Caitlin et Liam, certes. Tu n’as plus ta mère, mais tu viens de gagner une famille. Eux aussi ils t’aiment d’une force que tu ne peux pas imaginer.

Et c’était le cas. Aidan et Caitlin ne voyaient que par Kilian depuis qu’ils le connaissaient. Très vite, les jumeaux l’avaient adopté comme grand frère, sans grande surprise puisque le jeune homme se montrait adorable avec eux. Mon aîné devait se rendre compte qu’il était devenu le modèle pour des gamins qui eux, n’avaient pas de père. Ensemble, ils seraient tous plus forts.

Finalement, une mauvaise odeur vint titiller mes narines, alors que Liam venait de se réveiller. Oh my God, quelle infection !

- Mon Dieu, mais il ne s’arrête jamais. Ce gosse est une usine à merde.

Je me levais du canapé, puis faisais signe à Kilian de me suivre.

- Viens, je vais t’apprendre à changer une couche. Comme ça, tu pourras le faire le plus souvent possible. Et non, je ne me sers pas de toi. C’est pour toutes les fois où j’ai dû te changer.

Et oui, je suis sans scrupule. J’attirais le petit juste dans la chambre. Quelques minutes plus tard, j’étais fin prêt. Un keffieh vert et noir – qui datait de ma carrière militaire – me recouvrait le nez et des gants en plastique les mains. Non, aucune exagération, car si vous pouviez voir ce qu’il est capable de faire subir à sa couche, c’est le strict minimum.

- Bon, tu vas probablement te demander comme une si petite chose peut faire un truc aussi imposant et immonde. J’espère que tu n’auras pas à subir des années de thérapie.

Liam de son côté, riait en gigotant dans tous les sens. Je me lançais donc pour retirer la couche. Et là, gros paquet surprise, coulant et puant à souhait. Même la couche ne semblait pas assez grande. Je grimaçais de dégoût face à cette vision, puis déposais finalement une feuille d’essuie-tout sur le petit soldat du nouveau-né.

- L’un comme l’autre, vous avez toujours trouvé amusant de me pisser dessus quand je vous changeais. Là, j’ai trouvé l’astuce imparable.

J’imaginais déjà la tête de Joe quand je lui confierais mon fils et qu’il devra le changer. Une lueur sadique s’afficha quelques secondes sur mon visage. Mouahaha. Il fallait que j’installe une caméra chez lui le plus rapidement possible, afin de ne rien louper de la scène.

- Lingettes.

Oui, comme dans une salle d’opération.


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MessageSujet: Re: « Family above all. » « Family above all. » - Page 2 EmptyDim 25 Aoû - 16:46



Je me sens étrangement plus léger alors que je viens enfin d'avouer l'une des raisons pour lesquelles je suis encore aussi agressif dès que Cheyenne – ou même quelqu'un d'autre, peu importe – cherche à s'accaparer un tant soit peu mon père, et que celui-ci ne comprend pas pourquoi je réagis d'une façon aussi brutale. On m'a enlevé ma mère, mon père a décidé de partir… et maintenant que j'en ai récupéré un sur deux, je ne veux plus le lâcher. Chaque jour, ou presque, je suis confronté à une mère débordant d'affection pour son petit. Cheyenne, Aleyna, Sophie quand je suis invité par Beni chez les Shark… et ça me fait mal à chaque fois. Je mentirai si je disais ne pas être jaloux. Néanmoins, je prends sur moi et je ne dis rien. Maintenant que mon père est au courant, il pourra comprendre ces réactions excessives, sachant que nous sommes deux véritables fauves quand la colère nous envahit. De mon côté, je lui avais promis de travailler à ce que cela ne recommence pas, ou le moins souvent possible. Mes prunelles bleu azur s'égarent sur le visage de mon paternel qui prétexte avoir une poussière dans l'œil. "Gonzesse, va." lâchai-je avec un air dédaigneux. Bien sûr, que je le chambre. Il sait bien que dès que je peux enfoncer le clou, je le fais, c'est ça l'amour filial vache. Le vrai. J'écoute ses paroles et je serre les poings pour m'empêcher de succomber aussi. Même si j'ai horreur de me mettre à être aussi sentimental, j'adore ces moments de réelle complicité avec mon père. A chaque fois qu'il me parle ainsi, j'ai l'impression de rattraper d'un coup toutes ses années d'absence. Il a raison, j'ai quand même gagné une famille. Une famille où une place restera toujours inoccupée, mais une famille quoiqu'il arrive. Je n'ai aucun lien de sang avec Aidan et Caitlin, mais ils ont vite repéré que j'étais un fan inconditionnel des enfants. Derrière mon côté grognon, je leur révèle un cœur d'or, j'endosse le rôle de grand frère protecteur, déconneur et aimant comme c'est pas permis. Quant à Liam, je broierai les os de la moindre baby-sitter qui prétendra s'en occuper tant qu'il me restera un souffle de vie. C'est mon p'tit frère et le premier qui en approche, ça va se finir entre quatre planches. Je souris à mon père pour le remercier, incapable de parler si je tiens à éviter les larmes. Il le sait, alors pourquoi insister ? Une odeur nous ramène vite sur la terre ferme, ce genre d'odeur à réveiller un mort. J'affiche une mine de dégoût en m'éloignant le plus loin possible sur le canapé. "J'étais un bébé très propre avec désodorisant intégré." prétextai-je avec un faux sourire parfaitement angélique. Non, ça ne fonctionne pas ? Même pas avec les yeux du Chat Potté ? Dommage. Pendant une seconde, je fus tenté de dire à mon père que je savais déjà changer une couche depuis un sacré moment. A force de passer mon temps dans les hôpitaux et faire un tour au service maternité, les sages-femmes avaient fait de moi le parfait futur papa. Mais je préférais finalement ne rien lui dire, histoire d'avoir un moment juste entre nous deux. Et puis, intérieurement, je commence à me dire qu'il y a une différence entre changer la couche d'un bébé et changer la couche de Liam Salaun. En effet, quand je vois mon père s'armer d'un keffieh et de gants en plastique, j'arque un sourcil circonspect. Il ouvre la couche et là, c'est le drame. "La vache !! C'est acide !" Je suis sûr que si on plonge une cuillère en métal là-dedans, elle fond. Je sens soudain le repas de ma grand-mère qui fait doucement son chemin en sens inverse de mon estomac à ma gorge. "J'me demande plutôt comment il fait pour pondre un truc pareil avec seulement un petit pot dans l'estomac… Et puis ça te fait marrer, en plus, hein ?" lançai-je à l'adresse de mon petit frère qui nous regardait avec un rire communicatif. Les bébés qui rigolent, c'est ce qu'il y a de plus marrant au monde. La remarque de Logan sur nos exploits urinaires – formulé comme ça, on ne trouvera pas plus classe – me fait sourire en coin. "C'est notre côté mâle dominateur qui voulait s'affirmer. Maintenant, j'suis plus discret quand je pisse sur tes affaires." J'attrape une lingette et je lui tends en regardant ses gestes. "Perso, j'aurais plutôt dit "scalpel", ça nous aurait épargné bien des soucis. T'es sûr que c'était une bonne idée de dire à Joe d'en être le parrain ? Tu sais qu'il a déjà fait lécher le parquet à Connor parce qu'il a fait tomber son soda par terre, pour lui apprendre la valeur des choses ? Avec une odeur pareille, il serait capable de le mettre aux ordures en le confondant avec la poubelle." Joe Shark, ou le père le plus maniaque, despotique, exigeant et émotionnellement détaché que j'ai jamais vu de toute ma vie. Il y a des fois où je me demande ce que mon père peut lui trouver, à moins que je ne voie que les mauvais côtés de cet homme. De toutes manières, je m'en moque, je le surveillerai en campant dans son jardin pour m'assurer que mon petit frère ne risque rien. Je m'en tape qu'il soit le meilleur ami de mon père, j'ai pas confiance du tout. Logan m'explique précautionneusement comment changer correctement la petite fabrique industrielle malodorante qui fait partie de la famille, et je fais de mon mieux en évitant au passage deux jets sauvages qui ont failli me rendre borgne. "Voilà ! Fait un bisou à Kilian, le Gremlin…" Je pose mon nez sur celui de Liam et je le frotte, m'amusant de le voir poser ses petites mains potelées sur mon visage. Ca y est, mode gaga activé. Après dix minutes où mon père et moi nous amusons à faire les idiots pour distraire le cadet des Salaun, celui-ci finit par s'endormir, lessivé par le show que nous venons de lui faire. Quand nous quittons la chambre en emportant un baby-phone pour l'entendre si jamais il se réveille, nous revenons dans le salon. "P'pa, j'ai une surprise pour toi. Je voulais te montrer ça tout à l'heure, mais j'ai eu peur que tu te ridiculises tout seul devant Papy et Mary. J'ai pitié de ton ego… parfois." ajoutai-je avec le sourire d'un sale gosse. Non, en fait, dès que je peux lui coller la honte, je le fais. Je retire le pain de glace de mon dos, me sentant moins crispé désormais. Il faut juste que je trouve une bonne position pour ne pas être contorsionné.
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MessageSujet: Re: « Family above all. » « Family above all. » - Page 2 EmptySam 7 Sep - 17:49

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- J'me demande plutôt comment il fait pour pondre un truc pareil avec seulement un petit pot dans l'estomac… Et puis ça te fait marrer, en plus, hein ?

Oui, voilà l’une des questions que je me pose souvent lorsque je change la couche de Liam. Cependant, aucune réponse ne semble possible. Cela reste un des plus grands mystères de ma vie. Et effectivement, le gamin rit à gorge déployée, comme si, dans le fond, il comprenait dans quelle situation délicate il nous mettait. J’adorais l’entendre étaler ainsi sa joie et son amusement. Liam restait un bébé particulièrement éveillé pour son petit âge. Et ça, ça valait tout l’or du monde, croyez-moi.

Lorsque Kilian m’explique qu’il est désormais plus discret lorsqu’il urine sur mes affaires, je tourne la tête vers lui, les yeux plissés, lui adressant un regard qui signifie clairement : « Fais attention à toi, microbe. ». Puis je souris et récupère la lingette. Je me lance donc dans la tâche la plus périlleuse : celle de nettoyer l’usine. Malgré ma grande concentration, j’écoute d’une oreille attentive ce que mon aîné me dit. Là, c’est une mine amusée qui prend possession de mon visage. Joe n’est pas si monstrueux qu’il peut le faire croire. Disons que c’était davantage pour garder une image crédible du Père Fouettard. On oubliait souvent ce qu’il était capable de faire pour ses enfants et cela faisait de lui un très bon père. Là, je tourne la tête vers Kilian et croise son regard bleuté.

- Il n’en fera rien, et tu sais pourquoi ? Parce que Liam va être son arme de séduction massive.

Oui, tout homme sait que s’occuper publiquement d’un bébé en mode « pauvre papa célibataire en manque d’affection pour qui son enfant est l’être le plus important à défaut d’avoir une compagne », augmente considérablement le sex-appeal. Et j’imaginais déjà Joe sortir dans la rue avec Liam pour faire tourner les têtes de ces femmes, les laisser s’approcher de la poussette pour s’extasier devant le nouveau-né. Et en deux minables secondes, elles seraient déjà toutes en train de manger dans la main de l’anglais.

- Et puis quand Joe le gardera, il prendre tellement peur qu’il demandera à Noah de venir. Et tu connais Clives, s’il pouvait ouvrir une pouponnière, il le ferait.

Finalement, nous arrivons à changer convenablement Liam. Désormais, il sent bon, et c’est un grand soulagement pour tout le monde. Si Kilian le récupère dans ses bras en m’offrant un spectacle attendrissant, je m’occupe de jeter la couche dans la poubelle – après l’avoir au préalable plongé dans un sac plastique afin de limiter l’odeur nauséabonde – et de ranger tous les « outils ». Puis je les rejoins dans le salon. Là, nous nous amusons avec le nouveau-né, dans un moment complice à trois que nous n’avions pas encore eu le temps de nous offrir. Et c’est ce genre de souvenirs qui marquait la vie d’un homme. Quand tout semble aller bien. Quand le monde s’arrête sur une situation banale et pourtant merveilleuse.

Au bout d’un moment de jeu, Liam semble complètement fatigué. Kilian et moi décidâmes donc de le coucher dans la chambre où j’avais installé un lit pour bébé. Je règle les baby phones et embarque avec nous le récepteur. Nous revenons dans le salon quand mon aîné reprend la parole.

- P'pa, j'ai une surprise pour toi. Je voulais te montrer ça tout à l'heure, mais j'ai eu peur que tu te ridiculises tout seul devant Papy et Mary. J'ai pitié de ton ego… parfois.

Là, mes sourcils s’arquent, me demandant clairement ce qu’il m’avait réservé. Et en vue de son discours, je n’étais pas très rassuré, admettons-le.

- Pourquoi est-ce que ça me fait peur ?


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