the great escape
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -40%
Tefal Ingenio Emotion – Batterie de cuisine 10 ...
Voir le deal
59.99 €

Partagez

« Family above all. »

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Aller à la page : 1, 2, 3, 4  Suivant
AuteurMessage
Invité
Invité
avatar

« Family above all. » Empty
MessageSujet: « Family above all. » « Family above all. » EmptyMar 18 Juin - 8:01





La fin de l'année ayant sonné à Berkeley, beaucoup d'étudiants pouvaient désormais s'adonner à leur sport préféré : la fainéantise. Passer ses journées à ne rien faire d'autre que se dorer la pilule sur les plages brûlantes de San Francisco pour récupérer des longues soirées en boîte de la veille. J'aurais pu suivre ce programme afin de récupérer un peu aussi, cependant ce n'était pas ce qui m'attendait. J'avais à peine fermé mon dernier classeur pour y ranger mes fiches de révision que j'avais saisi un script pour me plonger dedans sans perdre de temps. En effet, un peu avant le spring break, j'avais auditionné dans le plus grand secret pour jouer dans un film de l'excellent et célèbre réalisateur Danny Boyle. Je ne m'étais pas fait d'illusion en voyant les quelques grandes figures masculines du moment également présentes ce jour-là : je n'aurais jamais rien d'autre qu'un rôle très mineur, pour ne pas dire figuratif. Si vous voyez Ryan Gosling se pointer comme concurrent alors que vous n'avez presque pas d'expérience reconnue dans le monde du cinéma, vous pouvez vous mettre à rire nerveusement, en théorie. Cependant, je ne m'étais pas démonté pour autant et j'avais suivi l'audition jusqu'au bout, donnant le meilleur de moi-même dans l'espoir d'avoir une ou deux répliques. Le but n'avait pas été de décrocher THE rôle, mais plutôt de tester le terrain, me faire ma propre idée de ce à quoi un casting officiel peut ressembler. Néanmoins, au retour du spring break, j'ai eu un choc incroyable. Au point d'en lâcher une casserole pleine de chocolat fondu sous les yeux meurtris de mon glouton de père. C'était l'assistant de Danny Boyle qui m'annonçait que j'avais été retenu pour le premier rôle de son prochain film. J'avais d'abord crié à Benedikt que je trouvais sa blague franchement de mauvais goût... et au bout de quelques minutes, j'ai fini par comprendre que cela n'avait rien d'une plaisanterie. Résultat des courses : depuis maintenant trois semaines complètes, mes collègues s'appellent Jennifer Lawrence, Michael Fassbender et Gary Oldman. Le film relate les espoirs d'un jeune homme issu d'une famille mafieuse irlandaise désireux de s'émanciper du milieu dans lequel mouille sa famille pour se dédier à sa passion : la scène. Ce rôle n'avait absolument rien de facile car il supposait de savoir chanter, danser et jouer la comédie de façon parfois double lorsqu'on doit prendre le rôle d'un acteur qui s'exerce à jouer sur scène. Cependant, je considérais ce rôle comme la chance la plus insolente qui m'ait été donnée jusqu'ici. J'avais l'opportunité de démontrer à grande échelle que malgré mon manque d'expérience face à d'autres acteurs mondialement connu, j'en avais sous la semelle. J'avais la rage de vaincre et de me donner au maximum. Pour les dix prochaines semaines de tournage, j'allais suer comme jamais... Mais quitte à se donner de la peine, autant viser le plus haut possible. Ce rôle était fait sur mesure pour moi, à moi de rendre honneur au réalisateur qui me donne cette chance.
Ce week-end était mis à profit pour que toute l'équipe puisse prendre une pause, c'est donc naturellement que j'avais quitté New York afin de rejoindre San Francisco pour passer du temps dans ma famille. Mon père était l'un de mes soutiens les plus incontournables. Je l'appelais chaque soir, tant pour prendre de ses nouvelles que de Cheyenne et des enfants... mais aussi pour lui demander des conseils. Entendre sa voix, tout simplement, m'aidait à me sentir rassuré. J'étais parfois un peu trop orgueilleux pour l'avouer directement, mais je sais qu'il a conscience de l'importance qu'il a pour moi, tant dans ce moment que pour tout le reste. Il a l'expérience qu'il me manque, une expérience dont j'ai plus que jamais besoin. Nous avions convenu de nous retrouver chez mes grands-parents. Eux aussi étaient essentiels, à leur façon. C'est un peu le cocon qui m'aide à me sentir apaisé. Entre les ronchonnements de mon grand-père et les élans affectueux de ma grand-mère, j'étais le plus heureux des gosses, en un sens. Une fois arrivé à l'aéroport, je retrouve ma chère Mustang adorée, un sourire s'accroche à mon visage. Intacte, réactive au démarrage, la perfection sous carrosserie. Je dépose mes affaires à l'arrière, j'envoie un texto à Aleyna pour lui dire que je passerai la voir demain, puis je prends la route vers l'ouest de San Francisco. Après m'être garé sur le parking devant le lotissement, je marche jusqu'à leur maison en remarquant au passage que la voiture de mon père est déjà garée là. Je sonne à la porte puis à peine quelques secondes plus tard, la porte s'ouvre sur ma grand-mère, Mary. "Oooh, mon grand garçon, viens me faire un câlin !" Je me retrouve happé par son étreinte que je lui rends chaleureusement après avoir fait tomber mes sacs par terre. Je l'embrasse affectueusement, son sourire communicatif m'ayant manqué. Deux pas plus tard, voici mon grand-père, Gerard. "Salut, bonhomme." Comme d'habitude, sobre, calme, la force tranquille. Vu la masse imposante qu'il représente, c'est comme ça que je l'ai toujours vu. Je le serre un peu contre moi, mais brièvement, sachant que nous sommes d'un naturel assez pudique lui et moi. Enfin, il se fait vite remplacer par Logan. Sourire au visage, je le serre dans mes bras en silence, sans un mot. Chez les Salaun, on a parfois du mal à mettre des mots sur ce qu'on ressent, mais par ce fort contact silencieux, il peut deviner une chose : il m'a manqué. Terriblement.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

« Family above all. » Empty
MessageSujet: Re: « Family above all. » « Family above all. » EmptySam 22 Juin - 10:20

« Family above all »
Kilian & Logan



C’est le cœur gros que je laissais partir mon garçon pour New York. Et pourtant, c’est ce sourire de fierté que je lui adressais en dernier alors qu’il quittait mon champ de vision dans la foule présente à l’aéroport de San Francisco. Cheyenne glisse une main dans mon dos, comme pour faire comprendre que tout se passera bien, dans le meilleur des mondes. Je dépose un baiser sur ses lèvres, j’en suis convaincu. A ce moment-là, notre petit dernier n’était pas encore né, même si l’accouchement était prévu pour bientôt. C’est une semaine plus tard qu’il décidait de pointer le bout de son nez. C’était donc sur un petit nuage que je me retrouvais, tandis que je passais mon temps à cajoler mon petit Liam. Et alors que Cheyenne devait rester quelques jours à la maternité, je m’étais confié la tâche difficile de m’occuper des jumeaux en attendant. Et Dieu sait qu’il m’avait fait tourner en bourrique ces deux là. Finalement, au moment de l’accouchement, Kilian avait refait la route jusqu’à San Francisco. Très peu de temps, certes, mais il était venu et ça, ça valait tout l’or du monde. Edward et Maria avaient également fait le déplacement. Ils avaient tous les deux décidés de déménager en Irlande pour recommencer une nouvelle vie plus simple où ils pourraient profiter davantage de leur famille. L’irlandais avait décidé d’ouvrir un pub en plein centre de Dublin, tandis que notre ancienne directrice, elle, s’était reconvertie en tant que professeur d’Histoire. Et comme ils devaient encore venir régler quelques petites choses ici, ils en avaient profité pour nous rendre visite et faire ainsi la connaissance de Liam. Sydney aussi avait fait le déplacement, avec Max, ce qui nous avait permis de profiter de la présence de l'autre. De nouveau inséparables, il était resté quelques jours chez moi.

Pour ce qui était de mon aîné, il ne se passait pas une seule journée sans que je ne l’aie au téléphone. Si ce dernier avait auditionné pour décrocher un rôle mineur dans le prochain film du grand Danny Boyle – pour les esprits égarés, nous parlons du réalisateur de Slumdog Millionnaire – ce dont il ne s’était pas attendu, c’était de devenir le personnage principal. Bon clairement, je trouvais déjà le simple fait de faire une apparition dans un des films d’un tel homme parfait pour débuter une carrière. Après tout, qui serait capable de décrocher le premier rôle en un claquement de doigts alors qu’il n’est absolument pas connu, à part pour son nom de famille ? Mon fils, bien évidemment. Et là, c’était toute sa vie qui s’apprêtait à changer.

J’étais tellement heureux. Après tout ce qui avait pu nous arriver, Kilian se voyait enfin toucher le bonheur à pleine main. Il allait pouvoir faire de sa passion, son métier. Et si le métier d’acteur est difficile pour son instabilité permanente, il pouvait tout aussi bien devenir une star hollywoodienne convoitée.  En attendant, j’étais comme une sorte de sage, présent afin de le conseiller, de lui faire garder la tête sur les épaules, de le prévenir sur les risques qu’engendre la célébrité. Je l’avais connu avant lui, même si ce n’était qu’à l’échelle française voir européenne. Je souhaitais qu’il puisse rester modeste et simple comme je l’avais été toutes ces années, car ceci n’est pas incompatible.

Ce week-end, Kilian était en repos. C’est tout naturellement que nous avions convenu de voir ses grands-parents. Ces derniers étaient nécessaires à mon aîné. Ils l’avaient élevé toutes ces années, et ils restaient son repère, ses valeurs, sa joie et son amour. Les voir allait l’apaiser et l’empêcher d’oublier ce qui est le plus important dans une vie. Si Cheyenne était resté avec son père, en déplacement à San Francisco, j’avais kidnappé Liam pour la journée et avait pris la direction de la maison des grands-parents de Kilian. Malgré le décès de Sasha et malgré ma disparition de plus d’une décennie, jamais ils ne m’ont tourné le dos. Ils sont restés présents pour moi, aimants, affectueux. Ils restaient et resteraient ceux que je considérais comme ma famille. Bien plus que mes propres parents d’ailleurs.

Lorsque mon fils passa le seuil de la porte, j’étais assis sur le canapé. Liam était encore dans son cosy, dormant à poings fermés. Un sourire de fierté s’installa sur mon visage lorsque Kilian entra dans mon champ de vision. L’allure un peu négligée, avec les cheveux en bataille, il restait beau et je l’imaginais déjà se faire une ribambelle de fans féminines. Il salua sa grand-mère, puis son grand-père. Finalement nous nous observâmes et nous avançâmes l’un vers l’autre. Une étreinte chaleureuse, je déposais un baiser sur sa tempe, comme j’avais eu l’habitude de le faire quand il était petit. Il m’avait terriblement manqué.

- Comment est-ce que tu vas, demi-portion ?

Je lui adressais un sourire, tandis que Liam venait de se réveiller. Il gigota en poussant des petites plaintes, signe qu’il avait faim. Oui, il a l’appétit de son père. Heureusement d’ailleurs, car il ressemble déjà à une crevette. Pourtant, il passe son temps à manger. Je me dirigeais donc vers la cuisine pour lui préparer son biberon. Les bons gestes encore en tête, je laissais couler quelques gouttes de lait à l’intérieur de mon poignet, afin de juger de la température de sa « boisson préférée ». Parfait. Lorsque je revenais dans le salon, je posais mon regard sur Kilian.

- Tu veux lui donner ?
Code by AMIANTE
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

« Family above all. » Empty
MessageSujet: Re: « Family above all. » « Family above all. » EmptyMar 25 Juin - 17:33



Demi-portion. C'est idiot, mais je me mets à sourire en entendant enfin le son de sa voix ailleurs que dans le haut parleur d'un téléphone, même si c'est pour me taxer de demi-portion. Pour l'instant, je ne réponds rien, je me contente d'enfouir ma tête dans son cou comme quand j'étais gamin et je ferme les yeux un instant. J'entends ma grand-mère rire de nous voir ainsi, elle qui a tant fait pour maintenir un pont entre nous deux lorsqu'il était dans l'armée. Aujourd'hui, après de sérieuses turbulences entre nous, elle peut se féliciter en se disant que ses efforts n'ont pas été vains. Finalement, je me détache de Logan et après lui avoir jeté un regard sarcastique, je lui mets un coup de poing à moindre force dans l'un de ses pectoraux. "Vieux nounours, va." A 37 ans et à nouveau père d'un nourrisson, nous savons tous deux que c'est faux, mais j'aime bien le taquiner là-dessus. Quoique vieux, peut-être pas… mais nounours, personne en ce bas monde ne pourrait le contredire. Il mange comme quatre, est poilu comme personne, ronchonne souvent et fait des câlins à tout le monde avec un coup dans le nez. Vidéo de spring-break à l'appui. "Ca va bien, même si le voyage était crevant. Un gosse n'arrêtait pas de chahuter pour que sa mère le fasse jouer… Du coup, j'lui ai murmuré qu'il y avait des jeux carrément plus intéressants en première classe, histoire qu'il n'y ait pas que ceux en seconde qui en profite. J'ai eu la paix le reste du voyage." Mon grand-père se met à rire et passe une main dans mes cheveux ébouriffés. "Ca, c'est mon garçon !" Je souris, fier comme un paon. Il faut dire que dans le genre chieur, j'ai deux descendants principaux : mon père et mon grand-père. Deux maîtres en la matière. Soudain, une petite voix se fait entendre et mon visage s'illumine. Liam. Alias ma nouvelle merveille que si j'en vois un qui s'approche sans autorisation, je le démonte sur place. Mon p'tit frère, l'Héritier, comme j'aime à l'appeler depuis sa naissance. Je m'en veux jour après jour de ne pas être là des vacances, de ne pas pouvoir ne serait-ce que l'entendre respirer. Je suis devenu grand frère et parrain au même moment, si on prend en compte la petite Hawen dont Aleyna, ma meilleure amie, a accouché il y a peu de temps… et Dieu sait que les bébés me fascinent depuis toujours. Ils me font passer de Grincheux à Simplet en un quart de seconde. Un rire de leur part et ça fait ma journée. Je m'avance vers lui pendant que Mary attrape mon sac de linge sale pour aller faire tourner une machine, et je m'assieds sur le canapé pour le regarder comme Gollum baverait sur l'Anneau de Sauron. C'est mon précieuuux et je ne l'échangerai pour rien au monde. En entendant la proposition de mon père, un de mes sourcils s'arque : une seconde plus tard, je lui arrache presque le biberon des mains au cas où il changerait d'avis. "Viens-là mon p'tit père, viens me voir… Oooh tu m'fais un sourire ! C'est à moi ou au biberon que tu souris, microbe ?" demandai-je avec un faux air de psychopathe. Cet enfant est un Salaun, soit un estomac qui marche, qui pense et qui évolue. Il n'y a qu'à voir mon père qui passe son temps à faire les yeux doux au frigo et aux placards – quand ils ne sont pas vides. Après m'être installé d'une façon confortable et sécurisée pour Liam pour que sa tête soit bien retenue par mon bras, j'ai à peine le temps d'approcher la tétine que ses lèvres l'attrapent avec voracité et ne lâchent plus rien. Je pouffe de rire en le voyant boire à toute vitesse, comme s'il avait peur qu'on l'affame. "Attention, tu vas t'étouffer si tu bois trop vite." Je marque quelques pauses pour lui laisser le temps de respirer et j'en profite pour embrasser son front, ses toutes petites mains, le tout avec un air profondément niais et ému. J'entends mon grand-père ronchonner pendant qu'il lit son journal. "T'inquiètes papy, j'te donne ta rasade juste après, c'est promis." Il me jette un regard empreint de sarcasmes auquel je réponds avec le sourire d'un chieur confondu. Une fois son biberon vidé, je le garde dans mes bras pour l'observer un peu dans les vapes après ce repas. Nos nez se touchent, il me l'attrape et se met à sourire. Mon père n'aurait pas pu me faire un plus beau cadeau, ceci renforçant la lente acceptation de Cheyenne dans notre famille. Après l'avoir longtemps mise à l'épreuve, j'ai fini par me faire à sa présence à compter du jour où elle avait compris que je ne tolérerai aucune femme dans le rôle de la mère de substitution. Je n'en ai eu qu'une et je n'en veux pas d'autre. Je l'ai acceptée comme compagne de mon père et mère de mes frères et sœurs - vu que les jumeaux m'ont conquis rapidement - et c'est déjà pas mal. J'approche Liam de mon épaule et je tapote très doucement jusqu'à entendre un petit rot significatif. "Tiens, tout son père. Et dans dix minutes, il va se plaindre qu'il a encore faim." Cette fois, c'est mon père qui a le droit à toute ma considération ironique. Je dépose Liam dans son berceau et je caresse sa tête avant de m'asseoir sur le canapé. "Alors, quoi de neuf à la maison depuis la dernière fois ?"
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

« Family above all. » Empty
MessageSujet: Re: « Family above all. » « Family above all. » EmptyJeu 4 Juil - 21:29

« Family above all »
Kilian & Logan



Je reste attendri devant le spectacle que m’offrent Kilian et Liam. Les deux frères s’observent et se sourient, comme pour démontrer le lien fort qu’il y avait entre eux. Cet enfant à beaucoup aidé dans l’acceptation de Cheyenne aux yeux de mon aîné. Si l’annonce de la grossesse avait jeté un froid entre nous tous, finalement, il s’était fait à l’idée qu’il allait avoir un nouveau petit-frère. « Nouveau » car il considérait déjà Caitlin et Aidan comme les siens, et ça, ça valait tout l’or du monde.

Pendant que Kilian donnait le biberon à son petit frère, je m’étais placé contre la table du salon, les bras croisés, à les observer. Un sourire en coin s’était dessiné sur le bout de mes lèvres tandis que je voyais Liam dégommer sa dose de lait comme un drogué aurait eu besoin de ses pilules. Il ne prend même pas la peine de respirer, comme si un compte à rebours était lancé et qu’on s’apprêtait à tout moment à lui arracher le biberon des lèvres. Ce spectacle restait toujours très amusant. Ce petit était un véritable ventre sur pattes, et j’en étais assez heureux. Papa-poule à mes heures perdues, j’estimais que l’appétit était une bonne maladie, et à son âge, il pouvait manger autant qu’il le souhaitait, ça l’aiderait à grandir et à prendre des forces.

- C’est marrant, il me rappelle toi quand tu étais petit. Tu te souviens, il te fallait ton énorme bol de lait tous les matins. Tu le dégommais en quelques secondes, sans prendre la peine de respirer. Un vrai drogué.

Un vrai petit diablotin aussi d’ailleurs. Mes yeux se posent sur l’une des photos présentes dans le salon. Celle-ci représente Kilian, cinq ans, tirant la langue à l’objectif pendant que Sasha et moi l’embrassions sur la joue. Dessus, il avait le regard d’un gamin qui nargue tout le monde, comme s’il pensait : « Je m’en fiche, c’est moi qui ait les meilleurs parents ! Et je suis leur raison de vivre ! Nah ! ». Un léger sourire nostalgique prend place sur mon visage. Il ne se passe jamais une semaine sans que je ne vienne au moins une fois sur la tombe de Sasha. Cela m’apaise. Je viens jusqu’au cimetière, m’assied toujours et lui raconte ce qu’il y a de nouveau dans nos vies, à Kilian et moi, avec l’espoir qu’elle m’entendait, de l’endroit où elle se trouvait. Et je restais persuadé qu’elle gardait un œil bienveillant sur notre fils, notamment lorsqu’il partait à New York, là où je ne pouvais pas le faire.

Finalement je récupère Liam afin de le prendre dans mes bras, puis m’installe sur le canapé, au côté de mon fils aîné. Je l’observe avec une expression de fierté que j’ai du mal à cacher. Kilian est en train de réaliser son rêve et j’ai le pressentiment que ça ne va pas s’arrêter là, qu’il va continuer à évoluer et un jour devenir célèbre. Bien évidemment, je garde cela pour moi, afin de ne pas lui donner de faux espoirs si je viens à me tromper. Mais clairement, il a le talent, et la gueule de l’emploi. Avec sa belle gueule, il a le physique parfait pour le cinéma, avouons-le. Et je restais persuadé que Sasha restait également très fière de lui et de ses projets. Ce qu’il me restait à faire, c’était de le gérer afin qu’il garde la tête sur les épaules comme j’ai pu le faire.

- Et bien, nos nuits sont compromises à cause de cette petite terreur. Sans parler de Caitlin et d’Aidan qui passent leur temps à courir partout. Heureusement, j’ai déjà un élément perturbateur qui est parti à l’autre bout du pays.

Là, je l’observe avec un large sourire de chieur. Bien évidemment, il me manque, terriblement même. Mais je pars dans le principe que ce n’est que temporaire et pour une bonne cause. Je garde Liam dans mes bras, alors qu’il s’est déjà calé contre mon torse, recroquevillé, afin d’entamer une petite sieste. C’est toujours étonnant de voir qu’un bébé est si petit, surtout contre un homme comme moi avec une carrure imposante.

- Bon alors, c’est comment le tournage ? Tu t’entends bien avec tes collègues ? Et on ne vous donne pas les scripts trop tard pour que vous ayez le temps de les apprendre ?

Oui, clairement, ça m’intéressait. Si je n’ai pas fait de cinéma, je m’y connais dans le monde du septième art.
Code by AMIANTE
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

« Family above all. » Empty
MessageSujet: Re: « Family above all. » « Family above all. » EmptyVen 5 Juil - 16:43



Il y a encore quelques mois seulement, j'aurais été glacial à l'évocation du moindre souvenir de mon enfance avec mon paternel, pour la bonne et simple raison que je lui en voulais encore terriblement de m'avoir laissé, malgré ses excuses. Mais aujourd'hui, avec mon petit frère dans les bras – oublions les "demi", ça me prend la tête et ça ne change rien à mes sentiments – je me dis plutôt que mon père a de la chance de pouvoir enfin se rattraper et vivre ce qu'il a pu rater avec moi. Je mentirai en disant que l'arrivée de Cheyenne et l'annonce de la grossesse ne m'avaient pas rendu agressif par pure jalousie et peur de le perdre à nouveau. Mais désormais, je reprends lentement confiance en lui. Si j'ai passé plus de treize ans sans sa présence à mes côtés, le simple fait que je l'appelle tous les jours prouve nettement que les choses ont bien changé. Je souris à l'idée de la manière dont je descendais mon bol de lait à l'époque, comme si ma vie en dépendait. "Je suis sûr qu'un jour, dans ma petite enfance, tu m'as piqué mon lait parce que tu avais trop faim. Du coup, le souvenir est effacé, mais le traumatisme est toujours là." Chez les Salaun, il faut jouer des coudes pour manger à sa faim, et le petit Liam a visiblement pigé le truc vu la vitesse à laquelle il vide le biberon. Depuis la cuisine, je croise le regard de ma grand-mère qui tourne une sauce qui me met l'eau à la bouche. C'est grâce à cette femme que j'ai eu envie de me passionner pour la cuisine. Quand nous allions manger avec eux, je préférais toujours esquiver mes parents au salon pour rejoindre ma grand-mère en cuisine : assis sur le plan de travail, je regardais avec une attention fascinée le moindre de ses gestes. On ne va pas se mentir, j'avais également le droit de goûter à tout, ça a sûrement bien motivé mes penchants culinaires. Je détourne mon regard d'elle pour rendre Liam à mon père, le petit dort paisiblement et repus. La bête affamée est calmée pour un temps, elle fera à nouveau sa terreur dans les prochaines heures, c'est une certitude. Mon attention se pose sur les nouvelles que mon père rapporte, il donne l'impression d'un général dépassé par ses toutes jeunes recrues en couches culottes. L'image d'un Logan avec un bébé dans les bras et semé par les deux jumeaux dans l'appartement est tout simplement délicieuse. Je lui adresse un regard profondément sarcastique dans lequel il peut lire "l'élément perturbateur, il t'emmerde", mais je préfère opter pour une toute autre réplique. "Tant que les trois autres se mettent en coalition pour éviter que tu te reproduises à nouveau, alors tout va pour le mieux." Sourire de chieur renvoyé, jeu set et match. Mon grand-père lève à peine le nez de son journal pour sourire à son tour. "A la différence que ce coup-ci, je n'ai pas eu à le pourchasser dans les rues de la ville avec un fusil à la main." releva-t-il en tournant la page pour lire la rubrique sportive. J'avais éclaté de rire quand il m'avait raconté l'annonce de la grossesse de ma mère, me figurant parfaitement mon grognon de grand-père furax, pourchassant mon père à travers les méandres de Landerneau en tirant sur les pavés pour lui coller la frousse de sa vie. Mine de rien, il lui aura fallu vingt-et-un ans pour oser donner naissance à nouveau. Je me lève du canapé pour aller chercher un paquet de pistaches le temps que le repas soit prêt, puis je m'assieds sur une chaise, entre Logan et Gerard. "Le tournage, c'est vraiment génial. J'ai eu beau étudier le cinéma depuis environ quatre ans, j'ai l'impression d'en apprendre deux fois plus sur le terrain. J'aime bien discuter avec l'équipe, les cadreurs sont géniaux, idem pour tout le reste du staff." Curieux par nature, je n'étais pas du genre à apprendre mon texte, le débiter face caméra et retourner dans mon coin. Quoique peu sociable, je cherche à tout connaître en demandant jusqu'au technicien le "moins gradé", si on peut dire. On m'a même surnommé le furet, vu ma manie d'aller voir tout le monde. "Danny Boyle est vraiment formidable, il a bien compris que c'est la première fois que je joue face caméra et vu la quantité de texte que je dois mémoriser rapidement, il fait tout pour que je me sente à l'aise. On avance bien, on n'a pas besoin de beaucoup de prises, pour le moment." Je grignote quelques pistaches puis je reprends avec un sourire sur les lèvres. "Michael Fassbender, c'est officiellement un type super sympa. On est voisins de palier vu qu'on est logés au même hôtel pendant le tournage, du coup on part souvent ensemble pour décompresser. J'apprends beaucoup de lui, il m'aide vachement, comme tous les autres acteurs. J'pensais pas que les gens seraient aussi… chaleureux." A mes yeux, même si le monde de la scène et du cinéma demeurent ma passion ultime, j'avais toujours eu à l'esprit qu'il s'agissait d'un univers où règnent hypocrisie et apparences. Je n'en suis qu'au début, c'est vrai, mais pour le moment, je suis agréablement surpris. Quand il me parle des scripts, je tire un de mes sacs jusqu'à nous et je sors deux paquets de feuilles reliées que je pose sur la table. "En fait, ils nous donnent les scripts en entier une première fois et après, ils nous donnent ceux pour les scènes au fur et à mesure. Comme j'ai pas mal de répliques, je m'avance toujours au point de tourner une scène alors que je commence déjà à apprendre la suivante. Danny m'a expliqué qu'il fallait être vraiment régulier, comme ça on peut davantage se focaliser sur le jeu d'acteur, pas sur le texte en lui-même. C'est plutôt efficace, pour le moment, je ne me laisse pas déborder." Je sais que ce genre de détail intéresse mon père, il est passionné par ce milieu et m'a transmis son goût de manière quasi génétique, viscérale. D'ailleurs, j'espère intimement l'intéresser au point de le tenter de revenir sur scène. Je lui tends un script, s'il veut le parcourir. En théorie, c'est confidentiel, mais mon père n'est pas une balance. J'ai même besoin de ses conseils en tant que comédien reconnu et talentueux, il ne faut jamais cracher sur l'expérience de l'homme qu'on a érigé en tant que modèle. "Ca, c'est la scène que je vais devoir tourner à partir de mardi. Danny a privatisé un club de strip-tease, Jennifer et moi allons devoir faire un show où je termine en nu intégral." J'entends un bruit métallique dans la cuisine, tandis que mon grand-père sursaute dans son fauteuil. Je me masse la nuque, signe de malaise léger. Oui, je vais devoir faire un strip-tease complet devant de parfaits inconnus. Mary arrive dans le salon, bouche bée. "Dans l'histoire, mon personnage doit apprendre à apprivoiser un rôle qui lui est totalement étranger, idem pour celui de Jennifer Lawrence. Au fur et à mesure du strip-tease, nos personnages défient de faire mieux que l'autre… et c'est le mien qui gagne en osant tout retirer. J'sais pas si je suis si content que ça qu'il gagne, en fait." Je n'ai pour ainsi dire jamais fait un truc pareil. Si, une fois, mais juste avec une fille et ce n'était pas tout à fait glorieux. "Ils m'ont montré les mouvements et tout, j'm'en sors pas trop mal… mais me mettre tout nu, là, c'est… nouveau." Ma grand-mère pouffe de rire, s'imaginant sans doute les bains que je prenais quand j'étais petit. Rien à voir. Le personnage que je devais incarner est un provocateur, un sanguin, sans pudeur et sans aucune inhibition. Un fils de mafieux pour lequel j'ai un réel coup de cœur en raison de son tempérament explosif qui s'approche énormément du mien. "Demandes à ton père, j'ai a-do-ré la vidéo que tu nous as envoyé de votre voyage scolaire à la station de ski ! Tu sais, celle où il danse à moitié nu avec son ami sur un bar… Logan, tu as un déhanché du tonn… - Bon, Mary, c'est pas bientôt fini, oui ?!" grogne mon grand-père. Je pouffe de rire en même temps que ma grand-mère, elle et son absence totale de pudeur dès qu'il est question d'érotisme. Et oui, j'ai pris grand soin d'envoyer cette vidéo filmée avec mon portable, avant même qu'elle ne soit diffusée sur internet. Logan et Joe, dans un strip-tease improvisé… il va pouvoir me conseiller, il avait l'air assez à l'aise avec ça !
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

« Family above all. » Empty
MessageSujet: Re: « Family above all. » « Family above all. » EmptyVen 12 Juil - 23:37

« Family above all »
Kilian & Logan



Je ne peux retenir un sourire amusé en l’entendant parler d’un pseudo traumatisme d’enfant concernant un vol de lait. Il est vrai que dans la famille Salaun, nous sommes tous des ventres sur pattes. Si Sasha, elle, se montrait plus vite rassasié, il ne fallait pas, à l’époque, lui montrer la moindre pâtisserie, gâteau ou toute autre forme de dessert. Le fait est que nous avions une boulangerie juste en bas de chez nous, à Paris. Dans mes souvenirs, elle luttait toutes les fois où elle passait devant, mais finissait par perdre en arrivant à l’appartement avec un sac rempli de pains au chocolat, de croissants et autres viennoiseries. Là, clairement, elle pouvait tout dévorer en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Et s’il fallait qu’elle prenne sur elle pour daigner partager avec moi, lorsqu’il s’agissait d’en donner à son petit protégé, elle n’hésitait pas une seule seconde. Dans le fond, Kilian a toujours été le grand gagnant de l’histoire, la petite tête d’ange à qui l’on cédait, sans pour autant le rendre capricieux.

- Pauvre petit cœur. Dis-toi que mon traumatisme à moi, il est encore là.

Comprenez par-là que Kilian était MON traumatisme, en général. Sourire de chieur, et nous revoilà lancés dans une joute verbale affective. Une façon pour nous de nous dire « Je t’aime » sans utiliser ces mots-là. Qui aime bien châtie bien, non ? Et bien c’était le cas pour nous. Il nous était parfois difficile de nous faire ce genre de confidences, alors que les gestes étaient plus significatifs. Nous avions donc créé notre propre vocabulaire. Entre autre, « Demi-portion » pouvait se traduire par « Mon chéri », et « Tu es le traumatisme de ma vie » par « Je t’aime à en crever ». Dans le fond, nous nous comprenions de cette manière, et c’était de loin le plus important dans toute cette histoire.

Et si Kilian finit par me faire une nouvelle remarque, alors que je suis prêt à répliquer, son grand-père enchaîne sans me laisser le temps d’ouvrir la bouche. Sacré souvenir celui-ci. J’ai réellement cru que j’allais me faire tuer à cette époque, ce qui, avec du recul, pouvait être plus que compréhensible. J’imaginais aisément comment je réagirais si, dans quelques années, un gamin de dix-sept ans arrivait chez moi pour m’expliquer que Caitlin était enceinte de lui. Je le tuerais une première fois pour avoir osé déflorer ma princesse, et une seconde fois pour lui avoir donné un môme. Il fallait donc comprendre le point de vue du père de Sasha qui, à l’époque, me détestait au plus haut point.

- Tu voulais déjà me tuer quand tu m’as surpris en train d’embrasser Sasha devant la porte, à minuit.

Finalement j’observais Kilian qui venait de s’emparer d’un paquet de pistaches.

- Et puis, tu n’aurais pas connu cet adorable petit fils.
- Effectivement, qui aurait pu croire qu’un adolescent ingrat comme toi ait pu être le géniteur de cette petite merveille ? Tout le portrait de sa mère.


Là, le grand-père tourna la tête vers Kilian pour lui adresser un large sourire qui signifiait clairement « J’aime m’allier à toi pour faire chier ton père. ». Je levais pour ma part les yeux au plafond, tout en caressant la joue de Liam du bout des doigts. Dans le fond, le plus important, c’est qu’il m’ait enfin accepté.

Lorsque Kilian me parle de Michael Fassbender, mon attention s’accroît davantage – en admettant que cela soit possible. Il le sait, j’ai un profond respect pour le talent de cet homme qui, contrairement à beaucoup de stars hollywoodiennes, a su ne pas avoir d’étiquette. Certains acteurs sont destinés à des rôles romantiques, d’autres à des salopards, et encore une partie à des rôles stupides pour faire rire la galerie. Michael Fassbender, lui, ne possédait pas ce genre d’étiquettes, il était capable de se fondre dans plusieurs personnages aussi différents les uns que les autres. Un salop qui mène une double-vie amoureuse et capable de coucher avec une gamine, dans Fish Tank, un psychanalyste qui entretient une liaison avec sa patiente, dans A Dangerous Method, un solitaire rongé pour une obsession sexuelle dans Shame, un ange déchu prêt à tout pour atteindre ses fins, dans Hex : la malédiction, ou encore, bien évidemment, le méchant dans X-Men pour qui, finalement, on arrivait à ressentir de la compassion. Mais, à mes yeux, sa plus belle performance restait celle de Bobby Sands, dans Hunger, où il avait réellement su marquer les spectateurs dans ce rôle qu’il avait joué à la perfection. Là où son personnage avait entamé une grève de la faim, Fassbender s’était poussé à perdre de nombreux kilos. Au Diable son image de bel homme, il se fondait dans son personnage, coûte que coûte. Et bien évidemment, la longue séquence en caméra fixe de dix-sept minutes restait spectaculaire. Bref, vous l’aurez compris, Michael Fassbender restait l’un de mes acteurs favoris.

- J’arrive toujours pas à croire que tu tournes avec lui.

Ce qui signifie également « Quand vous devrez promouvoir votre film, crois-moi, je serais dans les parages pour toi, mais aussi pour approcher cet homme ! ». Et non, je ne perds pas le nord. Finalement nous parlons du script. Effectivement, il faut être régulier. Je l’ai appris à mes dépends lorsque j’ai commencé ma carrière au théâtre. Une fois sur scène, aucun trou de mémoire n’est accepté, surtout pas lorsque l’on se produit dans une immense salle huppée parisienne et qu’un public particulièrement impressionnant en nombre, paye pour vous voir.

- Ah, ça me rappelle bien des choses. Pour ma part, j’apprenais toujours mon texte lorsque je me réveillais, et avant de m’endormir. Et plusieurs fois dans la journée, je le relisais. Inutile de se focaliser de nombreuses heures dessus quand on sait que la concentration humaine doit être d’une trentaine de minutes.

J’attrape le script qu’il me tend afin de tourner les pages. Radicalement différent de ceux d’une pièce de théâtre, et pourtant similaire sur de nombreux points. Si j’ai préféré me spécialiser dans la comédie, je reste profondément intéressé par la réalisation d’un film. Il faut avouer que je donnerais cher pour pouvoir assister au tournage de quelques scènes où mon fils joue. D’une part, Kilian possédait le rôle titre. Et d’autre part, je passerais le plus clair de mon temps avec les caméramans et autres techniciens pour tenter de comprendre le plus possible leur façon de faire. Dans le théâtre, clairement, ce sont les comédiens qui fournissent le plus gros travail, alors que dans un film, la façon de filmer pouvait lui donner un aspect totalement différent.

Finalement je dépose Liam dans son cosy afin qu’il puisse dormir plus confortablement. Revenant m’asseoir à côté de Kilian, je pioche dans le paquet de pistaches, manquant soudainement de m’étouffer suite à l’annonce de mon aîné.

- Quoi ?! Un striptease intégral ?!

Là, mes yeux s’écarquillent. Non, je ne veux même pas imaginer mon fils faire ça. Le voir en boxer ne me dérangeait pas le moins du monde. Le voir se déhancher et tout retirer, là, ça me posait problème. Je n’aurais plus qu’à fermer les yeux durant ce moment du film. Mais très vite, la grand-mère de Kilian revient de la cuisine et fait soudainement référence à la vidéo que mon fils avait prise de Joe et moi en train de faire un striptease, complètement ivres, sur le comptoir d’un bar de la station de ski, lors du voyage de Berkeley. Là, mon visage se tourne vers mon aîné, évitant de trop prêté attention au propos de ma belle-mère.

- Le fusil, il est toujours dans le coin ? J’ai quelque chose à régler, là, maintenant.
- Désolé, il est resté en Bretagne.
- Mon petit Kilian, tu connais le meurtre le plus long du monde ? C’est celui à la petite cuillère…


Sur ces mots, j’attrapais ma petite cuillère pour lui en donner un coup sur la tête, le tout accompagné d’un regard particulièrement sadique avant de lui en donner un second coup.
Code by AMIANTE

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

« Family above all. » Empty
MessageSujet: Re: « Family above all. » « Family above all. » EmptySam 13 Juil - 11:45



"Adolescent ingrat… j't'adore, papy." glissai-je avec un sourire complice en réponse à celui de mon grand-père. J'imagine à quel point les relations ont dû être tendues entre les deux hommes pendant un certain temps, et j'aurais donné une fortune pour voir mon père tout tenter afin d'obtenir les quelques faveurs du beau-père en rogne. Toutefois, cela ne nous empêchait pas d'être une famille solide et unie à nouveau, bien qu'il ait fallu un fossé de treize années avant de pouvoir revivre une réunion comme celle-ci. Mon regard azur court quelques instants sur les photos dans les cadres posés sur une commode. Je ne peux pas m'empêcher d'éprouver un brin de mélancolie en me disant qu'il manquait une personne aujourd'hui pour que tout soit aussi parfait que je le souhaiterai. On a beau croire qu'on se remet de ces choses-là, mais c'est faux, on apprend à peine à vivre avec. C'est entre autres pour cette raison que je ne souhaitais voir Cheyenne que comme la compagne de mon père, la mère de mes frères et sœur, mais pas plus. Je ne l'avais jamais interrogée sur sa propre famille, et je ne le ferai jamais. Quitte à passer une fois encore pour un difficile aux yeux des adultes, j'ai déjà des grands-parents maternels. Tout ce qui pourrait remplacer ma mère de près ou de loin est prohibé, barré d'une croix au fer rouge dans mon esprit. Je reprends place dans la conversation en croisant le regard pétillant de mon paternel quand il est question de Michael Fassbender. Je sais qu'il est loin d'être insensible à son jeu d'acteur, bien au contraire, et je n'avais pas manqué de dire à cet homme à quel point il était apprécié à la maison pour ses qualités. Ce n'est pas de la lèche, juste une façon de lui dire que je prends chacun de ses conseils comme un cadeau pour m'améliorer. Il n'est pas compétitif au point d'enfoncer les autres, au contraire, c'est impressionnant de voir à quel point il est à l'aise dans ce milieu. Sa passion est tout à son honneur. Je prends un verre de jus de fruit sur la table basse et j'hoche gravement la tête à sa réplique. "Je comprends. Lui non plus ne croyait pas que je vivais avec une vraie groupie pure et dure quand je lui ai parlé de toi." Sans regarder mon père, mon visage se nimbe d'un profond sourire narquois. Oui, j'ai osé. En même temps, c'était au cours d'une soirée à l'hôtel, au bar, nous avions commencé à vanner sur nos familles respectives. "T'en fais pas, j'ai ajouté que tu es un grand comédien derrière, histoire d'atténuer son fou rire." Même s'il va sans doute grommeler que je ne suis qu'un sale fils indigne qui ridiculise son père devant une grand star du cinéma, il n'a pas idée de la ferveur avec laquelle j'ai parlé de la carrière de Logan Salaun. De ces soirées passées à l'épier dans la chambre quand il répétait. De l'école buissonnière que j'avais faite plusieurs fois afin de courir au théâtre pour l'espionner depuis les coulisses. De la collection de vidéos que j'avais téléchargées où il se produit sur scène. De la manière dont son éloquence m'avait toujours poussé à vouloir apprendre à être aussi charismatique sur scène. En cours avec lui, j'étais un étudiant somme toute attentif, volontaire, sérieux et motivé… mais discret afin qu'on ne me taxe pas de favori vu l'admiration que je lui porte. Et puis mon orgueil me pousse à être fasciné en silence, je suis sûr qu'il sait déjà qu'il a toujours été ma source d'inspiration première. Je l'écoute donc me conseiller sur la manière dont il apprenait son texte car, contrairement au cinéma, on n'a pas le droit à l'erreur une fois sur scène. C'est pour cette raison que les prises étaient peu nombreuses, au cours du tournage, je m'imposais une méthode de travail semblable à celle des comédiens de théâtre. Aucun trou de mémoire. "Pour l'instant, le seul problème que j'ai rencontré, c'était un fou rire. Michael devait me regarder d'une certaine manière pendant une scène et ça lui donnait un air tellement flippant que je n'arrivais pas à m'empêcher de rire, et lui non plus." Trente minutes de fou rire, j'en avais eu des crampes d'estomac à force de me tordre, y compris le reste de la troupe. En revanche, ce qui le surprend nettement c'est l'idée que je fasse un strip-tease intégral. Au départ, l'idée m'avait dérangé car même si je ne suis pas d'une pudeur exacerbée, je ne suis pas du genre "naturiste" à la base. Mais après, Danny m'avait bien expliqué la manière dont il allait rendre cette scène, un jeu d'ombres et de couleurs dont il est particulièrement friand. Une musique particulière, une ambiance sensuelle et intense à la fois. Une fois encore, Michael m'avait mis en confiance, lui qui a déjà expérimenté plusieurs fois la nudité à l'écran. "On verra pas grand-chose, tu sais… j'aimerais pas te donner des complexes, non plus." C'est plus une blague pour détendre l'atmosphère car ce genre d'exercice, nous n'y avions pas encore eu droit dans les cours de théâtre ou de cinéma à Berkeley. Par contre, il reprend rapidement du poil de la bête quand il est question de ce fameux strip-tease durant le spring break. Je pouffe de rire quand il commence à me taper avec la cuillère à café sur la tête. "Si mes souvenirs sont bons, t'étais très fier de toi quand je t'ai ramené sur mes épaules jusqu'à ton chalet, le pantalon sur les chevilles…" Vas-y, remets-en une couche, Salaun, t'as déjà un paternel sur le point de te faire taire définitivement. "D'ailleurs, l'équipe de tournage m'a dit que j'avais un sacré don pour me déhancher, tu crois que c'est de famille ?" Oui, là, je cherche clairement l'affrontement. En même temps, chez nous, c'est comme ça que ça se passe : pousser encore et encore jusqu'à agacer l'autre le plus prodigieusement possible. "A taaaable, les sex bombs !" lança ma grand-mère avec un sourire satisfait, non sans nous coller une claque chacun sur les fesses. Je secoue la tête et je me rends à la table du salon où le plat embaume la pièce. Curry d'agneau, purée de patates douces au gingembre. J'échange un regard avec les deux autres hommes de la maison. Nous nous sommes compris. La guerre va être sans merci pour vider la marmite, et tous les coups seront bons. "Ca sent très bon, comme d'habitude. Ca faisait vraiment longtemps que j'avais envie de revenir manger ici…" A commencer par le fayotage auprès de la cuisinière. Elle m'adresse un sourire tendre en passant sa main dans mes cheveux. Comment il m'appelait déjà, mon père ? Ah oui, le diablotin à la tête d'ange. Une fois tout le monde servi, nous commençons à manger avec un appétit gargantuesque, comme d'habitude.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

« Family above all. » Empty
MessageSujet: Re: « Family above all. » « Family above all. » EmptyDim 14 Juil - 23:15

« Family above all »
Kilian & Logan



Lorsque Kilian me confit qu’il a avoué à Michael Fassbender à quel point je pouvais l’idolâtrer, tout en me ridiculisant assez afin de lui déclencher un fou rire, mes sourcils s’arquent dans une expression qui signifie clairement « Non… t’as pas osé. Dis-moi que tu n’as pas osé. ». Quel petit… parfois, je me demande de qui il peut tenir pour avoir un caractère aussi chieur. Si Sasha était encore là, elle m’observerait avec un large sourire et me répondrais « De toi mon amour, sans aucun doute ». Néanmoins, je me retiens de reprendre sa remarque en lui expliquant qu’avant, j’étais un grand comédien, mais que ce n’était plus le cas aujourd’hui. Est-ce qu’un jour je remontrais sur scène ? Probablement pas. Il est difficile de se faire une place dans le monde du spectacle. J’ai eu ma chance une fois, avant de partir. Un retour semblait impossible. Et en aurais-je réellement envie ? Rien n’était moins sûr. A mes yeux, une estrade accompagnée d’un public me rappelait ma vie avec Sasha. Le jour où elle décédée, le comédien que j’étais est mort au même moment. Pourquoi donc afficher un sourire devant des milliers de personnes alors qu’au plus profond de soi-même, on est détruit au point de vouloir s’infliger la mort ? Et si aujourd’hui, je remontais la pente, notamment grâce à Kilian et à Cheyenne, le monde de la scène me paraissait bien loin. Je ne prendrais probablement jamais le risque de faire de nouveau face à mes démons et de ruiner tout ce travail que j’avais fait pour vivre, tout simplement.

- Dans tes paroles, je vais uniquement retenir le fait que je l’ai fait rire, et ça, uniquement pour éviter que le film soit tourné sans son rôle principal.

Les yeux plissés, j’observais Kilian avec une expression sur le visage qui traduisait mon envie de le réduire en miettes. Heureusement pour lui qu’il soit mon fils d’ailleurs. La joute verbale continue lorsque nous parlons du striptease qu’il devrait faire dans la prochaine scène du film.

- Des complexes ? Je te rappelle qu’il n’y a pas encore si longtemps, ton asticot faisait la taille de mon petit doigt.

C’est avec un sourire moqueur sur les lèvres que je lui montrais justement mon petit doigt. Mais qu’il s’estime heureux, car j’ai des mains particulièrement imposantes. Des « grandes paluches », comme j’avais souvent entendu. J’aurais pu m’arrêter là si je n’avais pas appris que Kilian avait envoyé la vidéo de mon striptease lors du Spring Break à ses grands-parents. Et si je décidais de le frapper avec le dos d’une petite cuillère, il se mit à rire. Heureusement pour lui qu’il ne m’avait pas porté sur ses épaules. Bien que mon fils soit bien bâti et possède une belle carrure, je reste imposant. Mon poids et le sien ne sont certainement pas comparables, encore moins avec les quelques kilos que j’ai pris lors de la grossesse de Cheyenne. Mais ça, c’est une autre histoire. J’esquisse un sourire amusé. Pour ce qui est du pantalon sur les chevilles, là, je ne peux pas chercher à me défendre. D’après mes souvenirs – flous, très flous –, il avait raison sur ce point.

- Le déhancher ? Je pense que tu dois tenir ça de ta mère.

Quelle arme plus efficace que de laisser un enfant s’imaginer ses parents lors d’actes plus intimes ? De cette façon, je le laissais penser qu’il tenait probablement son déhancher de celui de Sasha. Je lui donnais deux secondes pour afficher une mine de dégoût. Mais ce que j’avais oublié, c’était mon beau-père qui avait soudainement relevé la tête de son journal avec un air outré. Nous n’en étions plus à faire comme si Sasha n’avait jamais existé pour éviter de se replonger dans la douleur qu’a engendrée son décès. Maintenant, nous parlions d’elle et de nos souvenirs comme nous racontions l’anecdote d’une personne toujours en vie. C’est ainsi que je me pris un coup de journal derrière la tête.

- En fait, le fusil est peut-être encore ici…, répliqua Gérard alors que sa femme nous appelait à venir à table.

Nous nous levons et lorsque ma belle-mère me donne une claque sur les fesses, mon réflexe est de lever les mains vers mon beau-père, comme si je cherchais à défendre ma cause.

- Là, j’ai rien fait.

Trop tard. Nouveau coup de journal derrière la tête. Ce n’est vraiment pas juste… Quoi qu’il en soit, je m’installe à table face au repas. Trois pairs d’yeux se scrutent. La chasse est ouverte. Tous les coups sont permis. Kilian, comme à son habitude, décide de la jouer fayot, tandis que je lui montre la fameuse petite cuillère. Continue comme ça fils, et tu souffriras très longtemps.

Le repas se passe dans la meilleure des ambiances. Bien évidemment, les deux sujets principaux restent le travail de Kilian, et le petit Liam. Avant le dessert, je sors avec mon fils à l’extérieur, afin de fumer une cigarette. Je m’allonge dans l’un des transats sur la pelouse et tire sur ma cigarette.

- Ah au fait, je voulais te parler d’une chose.

Je tourne la tête vers mon fils et lui adresse un sourcil.

- Je vais emménager avec Cheyenne. Maintenant qu’on a Liam, ça sera plus simple. De toute façon, Mahikan est déjà chez elle, vu que j’y passe le plus clair de mon temps. Au final, je continue à payer le loyer pour l’autre appartement pour rien, vu que je n’y vis plus. Donc je pense que je vais poser le préavis pour le rendre.
Code by AMIANTE

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

« Family above all. » Empty
MessageSujet: Re: « Family above all. » « Family above all. » EmptyMar 16 Juil - 13:02



J'ai conscience que mon père n'est pour l'instant pas tenté par une reprise de carrière sur les planches, mais cela ne m'empêche pas de lancer l'idée de temps à autres, au détour d'une phrase qui s'y prête. Pourquoi ? Parce que je veux le retrouver éclatant devant son public. Oui, son public, moi compris. Je ne veux pas être un simple étudiant qui écoute les leçons d'un ancien grand comédien mis à la retraite en raison d'un drame familial dont ses élèves n'ont aucune idée. Cela me coûte aussi de jouer car j'imagine toujours que ma mère ne sera pas là pour me voir, m'encourager ou me conseiller. Mais j'ai vite appris à tourner devant la caméra en me disant que d'une certaine manière, elle est la toute première spectatrice de cette nouvelle expérience… et qu'elle serait ravie d'être à nouveau la première si mon père décidait de renouer avec la carrière de "performer". Je décide de ne rien relever pour l'heure, trop occupé à lever les yeux au ciel quand il fait référence à un soi-disant asticot. Non, pas de phrase comparative, ça va finir par devenir vraiment malsain. D'ailleurs, je bloque plus longtemps sur le déhanché soi-disant merveilleux de ma mère. Il me faut une seconde pour imaginer ma mère et mon père en train de… Tiens, j'ai envie de vomir, subitement. Je ferme les yeux en secouant la tête puis je me rends à table en retrouvant le sourire lorsque mon grand-père rappelle Logan à l'ordre. Comme tous les enfants, il me semble impossible que mes parents aient pu avoir une vie sexuelle, ils m'ont conçu par magie, c'est la seule explication valable, ou ne serait-ce qu'envisageable. Le repas nous tend les bras, tout comme les signes d'une véritable guerre sur le point d'éclater entre les trois hommes de la maison. Ma grand-mère regarde son mari et lui tape la main avec la cuillère pour servir. "Gerard, je t'ai déjà dit non, c'est moi qui te sers ! Le gras, tu es tombé dedans quand tu étais petit, alors c'est moi qui gère la dose !" Je pouffe de rire face à l'air renfrogné de mon grand-père qui, incognito, me file un coup de pied sous la table pour me faire taire. Une fois tout le monde servi, le repas nous permet de tous échanger entre deux bouchées. C'est un moment particulièrement agréable qui, de toute évidence, avait manqué à tous. Un peu avant le dessert, j'accompagne mon père à la terrasse pour aller fumer. Non sans m'être pris une tape derrière la tête par mon grand-père… le pauvre, s'il savait que sa femme fume dès qu'il a le dos tourné. Je m'adosse au mur extérieur en passant une main dans mes cheveux bruns. Je tourne la tête vers Logan quand il s'adresse à moi. Emménager avec Cheyenne. J'opine du chef, considérant que c'est une bonne idée dans la mesure où c'est un peu idiot d'avoir chacun un chez soi lorsqu'on est un couple avec enfants. En revanche, je comprends rapidement qu'il ne compte pas lui demander de venir, mais plutôt de poser ses bagages chez elle. Là, je me raidis. Mon regard se pose un instant sur lui, comme pour m'assurer que je n'ai pas compris de travers. Non, visiblement, il ne s'est pas trompé et moi non plus. Je tourne la tête, observant le terrain à l'arrière de la maison. Silencieux. Qu'est-ce que je fais ? Je lui hurle dessus maintenant, ou j'attends un peu ? Est-ce que je lui demande où est-ce qu'il a rangé son cerveau, si tant est qu'il en ait un quand il se trouve avec sa compagne, ou il va le deviner tout seul ? Ma cigarette n'est entamée qu'à moitié, mais je l'écrase au point de l'enfoncer dans le cendrier qui se trouve à l'extérieur et je souffle la fumée en l'air. "Excellent. Si ça peut te faire faire des économies, autant te poser chez elle. J'imagine que le propriétaire trouvera vite quelqu'un d'autre pour habiter là-bas." Je me tourne et je rentre à l'intérieur sans plus attendre. Quelqu'un qui ne me connait pas aurait trouvé que je le prenais bien et que je comprenais l'économie nécessaire. Cependant, alors que j'entre dans la cuisine pour aider ma grand-mère à préparer le dessert, soit une salade de fruits rouges et un sorbet au chocolat, elle me regarde en biais pendant que je sors les coupes en verre pour y mettre la salade de fruits. "Oh, toi, ça n'a pas l'air d'aller fort…" C'est simple, elle me connait comme si elle m'avait fait. Mon grand-père lève la tête de la vaisselle pour me regarder à son tour en fronçant les sourcils. Pour ma part, je n'en regarde pas un seul, concentrant toute mon attention sur ce que je suis en train de faire. "Mais si, tout va très bien." Allô, mauvaise foi, bonjour. J'ai seulement envie de prendre une coupe de sorbet au chocolat et barbouiller le visage de l'homme qui se trouve à l'extérieur. Gerard lève la tête par la fenêtre et observe mon père avec un air interrogatif. Le clash couve.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

« Family above all. » Empty
MessageSujet: Re: « Family above all. » « Family above all. » Empty

Revenir en haut Aller en bas

« Family above all. »

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 4Aller à la page : 1, 2, 3, 4  Suivant

Sujets similaires

-
» « I've tried so hard to tell myself that family's useful » • Vic
» In the family life : the family gets bigger, god ! | Kirby
» family comes first — ddc
» "Just because you're blood doesn't mean you're family"
» A blended family | C&S

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
the great escape :: flood and trash :: corbeille rp-