Voilà maintenant une petite semaine que j'avais fait mon entrée dans la très célèbre université de San Francisco. Autant vous dire tout de suite que la taille et la fréquentation de l'établissement me changeaient de tout ce que j'avais pu voir au cours de ma vie, sur ma petite île à l'embouchure de ce fleuve. Avouons-le, même si tout cela me chamboulait, j'en étais véritablement ravie et j'étais persuadée de me faire rapidement à ce nouveau mode de vie.
Pour le moment, je ne connaissais encore personne, j'avais bien remarqué quelques visages familiers mais je ne savais pas même leur nom pour la plupart, cependant, je ne désespérais pas de faire rapidement de nouvelles connaissances et de peu à peu former autour de moi un cercle d'amis convivial.
La Saint-Valentin est une fête mondialement connue et celle-ci est même fêtée par certains célibataires, en tout cas, c'est mon cas, après tout, les célibataires n'ont pas de fête propre à part la Ste Catherine... Bref... J'avais entendu parler d'un bal organiser dans la cafétéria de l'université, autant y aller, j'y ferais peut-être des rencontres intéressantes...
J'avais passé la journée en cours, comme d'habitude et j'avais rempli ma mission de surveillante aussi à l'heure du midi, histoire que tout se passe correctement. En fin d'après-midi, je m'étais rendue, comme à mon habitude, à un cours de danse, je n'y participais certes pas mais regarder les autres danser me réchauffait le coeur de façon incroyable, même si je les jalousais également, j'aurais tant voulu être à leur place... Mais depuis cette opération du genou après un accident en championnat de danse, les chirurgiens avaient été formels, je ne pourrais plus jamais refouler une piste. Dans le fond, je voulais pourtant le faire mais j'avais peur des conséquences que cela pourrait avoir, je ne voulais surtout pas prendre de risque et peut-être me retrouver dans un mauvais état, qui sait, même, avec des problèmes moteurs.
Après un petit tour par ma chambre d'étudiante où je m'étais faite belle, je me rendis à pied à la cafétéria. En entrant, je ne vis pas grand monde, en tout cas, aucune personne seule que je pourrais approcher. Tout en me dirigeant vers un buffet où je pris un cocktail, j'espérais que des personnes viennent à moi de temps en temps, même pour me dire deux trois mots, histoire de ne pas rester seule dans mon coin toute la soirée.

La Saint Valentin, la fête des amoureux. Le genre de fête qui n’existe pas à Sin City, le grand amour n’a pas sa place partout, mais seulement loin des tentations, à l’abri, en sécurité, comme une chose précieuse à protéger éternellement. Eileen n’aurait jamais eue l’idée de célébrer cette fête, étant célibataire premièrement et ne croyant pas en l’amour deuxièmement. Seulement, ici, à Berkeley, fêter les amoureux semblait être une tradition. Un bon prétexte pour faire la fête plus tôt, boire, danser, trouver une autre personne seule. Cette année, en cachette des ordres du Doyen, les étudiants avaient décidés d’organiser un grand bal dans l’une des salles de l’Université, assez grande pour contenir tout le monde, décorée avec « beaucoup » de goût et en accord avec le thème, deux grands buffet, une piste de danse. L’endroit était vraiment très classe, un havre de paix, une bulle de bonheur superficielle.

Eileen opta pour une robe rouge moulante et une paire d’escarpins vertigineux, elle lissa ses cheveux qui retombèrent joliment sur ses fines épaules. La soirée allait pouvoir commencer. A proximité de la salle, elle entendait déjà la musique battre son plein, les étudiants rirent, loin du stress des cours, des examens, cette soirée était un moment de détente pour tout le monde. Elle poussa les portes de la salle et se dirigea immédiatement vers le buffet prendre un verre. D’ici elle avait une vue à 180 degré sur les gens présents, elle observait, silencieuse, séduisante, mystérieuse.

Des couples qui étalaient leur bonheur, s’embrassant de plus belle, des célibataires qui se faisaient discrets dans un coin, des amies qui dansaient sur la piste, et de nouveaux étudiants qui ne cessaient d’arriver. C’était la soirée ou il fallait être vu, une soirée qui en somme s’annonçait bien.

Une fête pour la saint-valentin, dites-vous? En temps normal, j’aurais fait part de mes critiques pour ce genre de soirée, là où tous les amoureux se réjouissent, d’autres se gavent la tête d’insultes envers leur partenaire, vu la dépense qu’ils ont dû faire à leur égard, mais c’était soit cela, soit une soirée à écouter une bonne dizaine de films d’horreur. Et cette belle robe, que je fixais depuis une bonne dizaine de minutes, me faisait un regard tant provocateur, que la repousser, aurait été un crime inspiré des pires séries criminelles. Première fois portée, première fois la satisfaction de l’avoir payé à ce prix de fous. Robe rouge et assez courte, accompagnée d’une ceinture noire à la taille. La perfection quoi. Un maquillage parfait, je pris la route, d’un pas décidé à m’amuser enfin, et à tenter d’échapper à tous les drames possibles. Chose presque impossible, vue toutes mes dernières mésaventures l’une à la suite de l’autre. Certes, je me devais de rester positive, et d’exprimer cette fausse joie qui m’emprisonnait, de l’exposer au monde entier.

Arrivée, j’étais prête à faire mon entrée … parmi un milliard de couples là, à s’embrasser sous la passion qui avait déjà enveloppé toute la cafétéria. Ahah .. un petit fail dès le départ, pourquoi pas. J’entrai donc, comme si de rien était. Comme si j’étais à ma place et comme si bien entendu, je ne me pointais pas le bout du nez, seule sans cavalier, m’étant décidé à la dernière seconde. Pas du tout, voyons. J’aurais pu rester là, comme une jeune femme sans rien, seule face à l’univers, détruite devant tant d’amour, chose que je n’aurais probablement jamais et .. bien, c’est déjà assez, non? Pourquoi devrais-je m’étaler devant le bonheur de tous alors que tout ce qu’il me fallait, était de trouver le mien, parmi cette foule de très peu de célibataires? Simple comme cherche une aiguille dans une botte, peut-être même pire, en fait.

Alors que je me dirigeais vers le bar à cocktail, je me décidai d’amplement profiter de cette soirée, avant de regretter mon apparition avec cette robe, au lieu de ces films d’horreur méprisant. C’est pourquoi, me prenant quelque chose à boire, à mon habitude en fait, je ne pus m’empêcher de rester figée quelques secondes sur l’un des visages, d’une jeune femme, à moins d’un mètre du mien. Embêtée, je devais prendre une chance, parce que cette femme, me disait étrangement quelque chose de familier. Une demoiselle que j’avais apprécié, détesté, apprécié ; bref vice-versa à chaque jour. Portant ma main à son épaule, ma voix s’échappa toute seule. Comme toujours. « Kay’ .. Kaylàh? C’est pas vrai!? » dis-je, parfaitement étonnée de la voir ici.

Le jour j était enfin arrivé. La soirée de la Saint-Valentin était sur le point de débuter. En bas de l'escalier de ma villa, je faisais les cent pas tel un lion en cage tout en attendant que ma colocataire daigne pointer le bout de son nez. J'avais l'impression qu'elle mettait un temps fou à se pomponner, ce qui ne servait à rien car il était de notoriété publique que Constance La Tour Dubois était l'une des plus belles femmes du campus universitaire. Pour ne pas dire la plus belle. Alors se pommader comme une diva nous faisait perdre du temps. J'avais une optique bien particulière de cette soirée : Plus vite nous arrivions et plus vite nous pourrions repartir vaguer à d'autres activités plus alléchantes. Après la réunion skype que nous avions eu en compagnie de tous les autres présidents de confrérie, j'avais tenté de lui ancrer dans la tête que notre venue à un stupide bal fêtant les amoureux serait ridicule. En vain. Elle était l'instigatrice même de cette idée, elle se devait donc d'y participer. Et avec moi par-dessus le marché pour montrer que l'on n'a pas besoin de roucouler comme des niais pour être sexy à souhait. cqfd. De bien mauvaise grâce j'avais capitulé et c'est ainsi que je me retrouvais ce soir dans un costard gris anthracite, qui seyait à la perfection les formes de mes muscles. Même si le thème ne m'enchantait guère, il fallait tout de même que je sois à mon avantage. Élégant et raffiné comme toujours. Ne serait-ce que pour le plaisir des yeux de toutes les demoiselles qui seront présentes. Jetant un coup d'œil impatient à ma montre, je criais pour que ma voix porte jusqu'à l'étage. « Tu comptes être prête avant la fin du bal ? » Bon, d'accord nous avons encore le temps avant d'être considérés comme en retard mais la mauvaise foi avec moi est toujours de rigueur. Surtout lorsque je suis agacé comme ce soir. Il me fallut encore attendre dix bonnes minutes avant de la voir apparaître sous mon regard qui se fit immédiatement admiratif. La robe qu’elle avait choisi de porter ce soir allait faire bien des jalouses et j’en souriais d’avance. Approuvant d’un léger signe de tête sa tenue, je déposais un baiser au coin de ses lèvres. « Finalement, ça valait le coup d’attendre. » Je pris ma veste que j’avais déposée sur le dossier de l’un de nos fauteuils et je lui offris tel un prince – voire même un empereur – mon bras. Dehors, une limousine était garée juste devant la villa. L’idée était bien évidemment de se faire remarquer le plus possible. Deux phénomènes comme nous méritent irrémédiablement d’être scrutés à chacun de leur passage. Le chauffeur nous ouvrit la portière et nous nous engouffrâmes dans l’habitacle du véhicule. Le trajet fut relativement court mais nous eûmes le temps de déguster tout de même une coupe de champagne. J’en avais bien besoin pour me mettre dans l’ambiance. A notre arrivée, je pus rapidement constater que les présidents des autres confréries de l’université avait bel et bien fait passer le mot avec un véritable succès. Une quantité d’étudiants se pressaient vers la salle – à savoir la cafétéria, plus glamour tu meurs – où devait se dérouler le bal. Les filles étaient vêtues de leurs plus beaux apparats et les garçons qui les accompagnaient faisaient parfois grise mine. Traînés de force comme moi. Si j’avais eu un cœur, j’aurai pu éprouver un semblant de compassion. D’un pas assuré et conquérant, je suis entré dans ce lieu où les cœurs dominaient à outrance avec à mes bras ma délicieuse colocataire. Le décor me piquait les yeux et j’étais proche de l’écœurement. Heureusement, je n’avais que quelques heures à tenir. Mes yeux furetèrent sur les convives déjà présents et ils s’arrêtèrent sur mon cher jumeau et sa « fiancée » Manon. Ils se tenaient presque amoureusement l’un contre l’autre et cette scène était beaucoup plus horripilante que tous les cœurs du monde. Instinctivement mes doigts - posaient dans le creux des reins de Constance – s’enfoncèrent dans sa peau si douce. Mon visage ne laissait rien transparaître et pourtant à l’intérieur je bouillonnais de les crucifier. « Eh bien cette soirée va être … intéressante. » Murmurais-je entre mes dents serrées.

Les portes de mon armoire étaient grandes ouvertes et je détaillais d'un œil mauvais toutes mes tenues que je faisais défiler sous mes yeux depuis près d'une heure. Rien ne trouvait grâce à mes yeux. Le bal de la Saint-Valentin. Quelle drôle d'idée de m'y rendre alors que j'avais été toujours contre toutes ces démonstrations d'amour exacerbées qui me portaient sur le système. De plus, j'étais à peine remise de l'accident que nous avions subi un mois et demi auparavant. Je n'avais pas été gravement blessé, juste quelques petits hématomes par ci et par là avec les muscles de mon épaule gauche quelque peu froissés. En somme, je m'en tirais honorablement. Pas comme Drew qui avait décidé d'envoyer son fils en pension en France dans sa famille. Je savais pertinemment qu'il souffrait de cette séparation et que Jason lui manquait chaque jour mais il refusait obstinément de se confier, prétendant juste que c'était la meilleure décision à prendre et que c'était mieux pour le gamin. N'ayant pas un rôle actif auprès du jeune garçon de deux ans, je n'avais pas mon mot à dire mais je n'en pensais pas moins. Pour nous changer les idées, nous avions décidé d'un accord commun d'oublier le temps d'une soirée les aléas de la vie quotidienne pour nous amuser avec les autres. Je n'étais pas très rassurée à l'idée de me voir entourée par des soulards de premier ordre mais j'allais devoir faire avec sans rechigner. Après maintes hésitations et froncement de sourcils, je finis par opter pour une petite robe noire qui était à la fois classe et sobre - cf l'avatar - et c'est sans tarder que je rejoignis la salle de bain pour me préparer convenablement afin de ne pas décevoir mon chevalier servant. Les filles aiment se faire belle, elles aiment changer d'avis dix fois à la seconde et elles aiment surtout arriver en retard. Je pus rapidement le constater dès l'instant où mes yeux se posèrent sur mon horloge mural. J'avais rendez-vous avec Drew dans à peine un quart d'heure et je n'allais pas encore déterminer quelles chaussures iraient avec la robe, si je devais ou non mettre des boucles d'oreilles etc etc ... Les accessoires ont une importance capitale. Ma nervosité augmenta d'un cran et je pris sans faire très attention les derniers détails qui complétèrent ma tenue. Puis sans un regard en arrière, je me suis élancée en direction de la sortie pour aller retrouver le Sigma qui devait déjà m'attendre dans la salle. Mes pas gracieux me guidèrent jusqu'à la cafétéria qui devait abriter notre soirée clandestine et après avoir soufflé une dernière fois, je me suis engouffrée dans ce lieu où résonnait déjà musique et rires des étudiants qui se divertissaient. D'un mouvement circulaire du regard, je cherchais avidement Drew histoire de ne pas avoir à rester seule trop longtemps. Ma meilleure amie Vraona n'était pas décidée à pointer sa bouille ce soir et je n'avais pas beaucoup de repères à part elle. Soudain mes yeux bleus tombèrent sur le jeune homme qui était en charmante compagnie. Très charmante. Une brune au visage fin et au corps élancé se tenait face à lui et ses deux échangeaient des regards qui voulaient tout dire. Un bloc de glace tomba au creux de mon estomac. J'étais dégoutée, j'avais un goût amer dans la bouche et si je m'étais écoutée, j'aurais certainement tourné les talons pour aller m'enfermer dans ma chambre. Sauf que Calypso Hell Brihgtside n'est pas une lâche. Les traits tirés et le visage de glace, j'offrais le parfait tableau de la petite amie jalouse à souhait. Ce qui était assez horripilant. Une main se posa sur mon épaule et je fis volte face pour voir la frimousse de Ruben se matérialiser devant moi. Le geek dans toute sa splendeur. Il faisait parti des alpha lui aussi et on ne peut pas dire qu'il faisait une grande publicité à notre confrérie. « Je t'offre un verre ? » Murmura-t-il d'une voix peu assurée. Normal qu'il soit aussi tremblotant, je lui avais demandé de déguerpir loin de moi il y avait de cela à peine une semaine. Je n'étais pas d'humeur à faire dans la charité mais un plan se dessina bien vite dans mon esprit. McFendders voulait jouer. Nous allions donc être deux, puis c'était également un bon moyen de la rendre jaloux. Désireuse de donner une bonne image de moi-même, je souris de toutes mes dents au garçon avant de passer mon bras sous le sien. « Excellente idée. Et après tu me feras danser. » Ajoutais-je avec un clin d'œil. Que la fête commence, je venais d'abattre ma première carte.

La sortie du duo Pelizza Da Volpedo / La Tour Dubois. Ou comment l'empereur et l'impératrice descende de leurs trônes quelques rares fois à l'année pour gratifier le bas peuple de sa présence. J'aimais ces jour-là, comme le dit allègrement Jack Sparrow « Je les adore ces moments... Je les salue de la main quand je les vois passer ». Ce soir ne ferait pas exceptions, bien connu que les comportements hors-la-loi étaient notre depuis l'aube des temps, je me sentais d'humeur à jouer les vilaine en compagnie de mon délicieux colocataire ce soir. La Saint Valentin était le bon prétexte pour voir quel couple était plus ou moins bancale et méritait mes foudres. D'autant que là, je partais gagnante, dans le genre refuge de couples bancales, moches et/ou sans intérêt, Berkeley se plaçait en championne du monde. Sifflotant avec allégresse, bienheureuse face à la perspective de, non pas célébrer la saint valentin, mais de pouvoir faire de la salle de bal mon terrain de jeu pour la soirée, je fus toutefois coupée dans ma petite joie personnelle par l'impatience de mon colocataire. Je haussais les épaules, la perfection prenant son temps, Augusto et son impétuosité devraient attendre encore quelques retouches qui, j'en étais convaincue, allaient finalement lui plaire. Surtout avec ce que je lui réservais pour l'après-soirée, car évidemment même si je m'amusais à penser que cette soirée promettait d'être édifiante, cela n'était rien comparé au moment où nous allions filer à l'anglaise. Vêtu d'une robe noir ultra-moulante, décolleté et manches longues, assortie à une paire de louboutin noir vernis que je fis claquer au sol avec aplomb une fois enfilée, je daignais enfin gratifier Napoléon de ma divine présence. « Finalement, ça valait le coup d’attendre. » N'est-ce pas. Lui adressant un sourire, je me laissais docilement embrasser à la commissure, satisfaite du compliment et de l'air qu'il m'adressait. La robe plait à Augusto, la robe est validée. « .Et tu n'as pas vu ce qu'il y a en dessous. » murmurais-je pleine de sous-entendu. Parce que Constance force la main de son colocataire pour se rendre à une soirée de Saint-Valentin, mais Constance sait aussi se montrer généreuse et dissimuler des sous-vêtements de grandes classes sous sa jolie robe. On a rien sans rien dans la vie, au moins j'étais sûre qu'il n'allait pas faire la grimace toute la soirée, car il avait de bonnes perspectives. Les siamois que nous étions firent rapidement leur chemin et leur entrée au sein de l'Université. Poussant un soupire, je montrais déjà mon fort agacement quant à la décoration. Autant crever étouffé dans une barbe à papa à ce rythme-là. Du rose en veux-tu en voilà, de la niaiserie à tous les détours de couloirs, maintenant j'en étais sûre, je ne pouvais plus en rire, mais bel et bien en tomber malade. Néanmoins, je constatais que la niaiserie ambiante se changeait en un silence murmuré dès notre arrivée. J'entendais déjà les messes basses et les murmures impressionnés de nos convives, bien que peu surprise de constater que notre présence faisait d'ors et déjà trembler les murs. Regard investigateur, je balayais l'assemblée d'un dédain devenu presque légendaire, avant de détourner mon attention sur l'italien, à qui je remis en place la veste qu'il portait. « .Magnifico. » hé oui Augusto, ta colocataire en plus d'être la plus belle, parle aussi italien. Je n'avais pas encore complimenté sa tenue, c'était désormais chose faite. « Eh bien cette soirée va être … intéressante. » Intriguée, je détournais mes prunelles vers le fond de la salle. Vision d'horreur au point, je découvrais dès à présent que j'allais faire des cauchemars de Manon Petrov-Versier gloussant amoureusement avec Sandro Pelizza Da Volpedo, pour les semaines à venir. Autrefois indifférente à leurs tristes sorts et encore plus à leur amourette de pacotille, je me demandais si je ne devais pas à présent en faire une affaire personnelle. Parce qu'à ce rythme-là, ils allaient me le vexer, mon propre exemplaire de PDV s'entend, et no more fun pour Constance qui entendrait son coloc' râler toute la nuit à la place de s'amuser. Je poussais un profond soupir, levais les yeux au ciel. Décidément, il n'était pas encore arrivé, le jour où j'allais épargner la Petrov-Versier. « .Veux-tu cesser de serrer les dents. Ils ne sont pas assez bien assortis pour être pris au sérieux. » annonçais-je sérieusement à Napoléon. La mascarade, ça va cinq minutes, ils étaient tous deux officiellement aussi bon comédien que Drew McFendders était doué en déclaration d'amour. Autrement dit nul à chier, risible à s'en taper le cul par-terre et j'en passe. « .Amoureux tous les deux. Soyons sérieux, le Joker de Batman tombant amoureux de "Barbie fais les soldes", ce serait plus crédible que ça. » plaisantais-je, dans un élan vain pour le rassurer. Mon sourire mesquin laissa place à un air conquérant. Ne serais-ce pas un rictus endiablé venant marquer les traits d'ange de Constance ? Game on. J'optais pour la guerre, combattre le feu par le feu. Au moins nous serions tranquille après cela et nous pourrions déclarer la soirée réussie car marquée par le malheur et la domination des autres, des deux espèces de pales copies de nous-même qui plus est. Bitch. Je passais mon bras par dessus celui d'Augusto, allons-y camarade, allons saluer les amoureux, rigolons allègrement de la bouffonnerie qu'ils représentent, brisons des cœurs et rentrons à la maison ! « .Prêt à faire tomber la mascarade ? Allons les écra...  » ...ser. Pas le temps de terminer ma phrase que mon bras libre fut happé par un malheureux. Tiens, un suicidaire. « .Const-t-t-t-t-ance. » Je sais le gueux, je suis magnifique, tu en perds ton latin, je sais. Comment s'appelle-t-il déjà celui-là ? Jeff. Ah oui, la laideur des laideurs, j'en avais entendu parler. Toutefois pas impressionnée par son physique, je constatais qu'il m'agrippait le bras avec torpeur et que lorsque nos regards se croisèrent, il me lâcha. J'en jugeais par son regard pétrifié que 1) il lui avait fallut un effort considérable pour oser me toucher et 2) qu'il était au bord de l'infarctus. Valeureux, mais suicidaire. « .Regarde, il bégaye en plus de me couper impoliment la parole. » adressais-je à Augusto d'un ton agacé, mais mon regard toisant toujours l'horreur qui me faisait face.

Sérieusement? Zayn se retrouvait à un bal pour la Saint Valentin? On aura tout vus dis donc! Lui qui critiquait toujours ces fêtes pathétiques qui ne servaient strictement à rien à pars faire claquer du fric aux gens et faire chier ceux qui n'aimaient pas ces fêtes. Franchement, si Ebony ne lui avait pas dis que c'était important qu'il vienne pour montrer leur solidarité par rapport à ce plan contre le doyen, il n'aurait surement pas bouger son cul jusqu'ici. C'est vrai qu'il appréciait l'idée de faire un truc dans le dos du doyen, mais de là à se taper un bal de Saint Valentin, c'était poussé tout de même.. Ce doyen lui cassait les couilles depuis maintenant plusieurs mois, c'est vrai qu'il était vraiment trop poussé dans ses idées ce type et qu'il serait temps qu'il se prenne une bonne claque dans la gueule. Ce bal servait à ça, même si Zayn aurait préféré la lui mettre directement. Bien sûr à ce bal il y venait non accompagné, étant célibataire, et même venir avec une nana aurait été encore plus le pompon à son goût! Cela aurait signifié qu'il cautionnait toute cette histoire de fête des amoureux! Bon d'accord, il vous mentirait s'il vous disait qu'il n'avait pas hésité un moment à inviter Nikki à l'accompagner.. Mais finalement, il avait retrouvé la raison, et c'était dis que c'était ridicule. Ce n'était pas pour lui ce genre de chose. Du coup, il ne savait même pas si elle venait ce soir, mais il l'espérait au fond de lui. Il espérait aussi que beaucoup de Gammas ramènent leurs fesses ici car sinon la fête allait être rapidement ennuyante.
Le jeune gamma avait fait un petit effort niveau vestimentaire car ils étaient apparemment obligés d'être habillés correctement. Il avait opté pour son jean slim noir accompagné d'une chemise en jean dont il laissa quelques boutons ouvert, avec par dessus, la touche classe, une veste de costard noir. Il avait mi du gel dans ses cheveux pour les tenir vers l'arrière. Il était prêt pour partir à cette soirée qui s'annonçait riche en ennui. Il espérait qu'il y ait beaucoup à boire, ça serait le point positif! Une fois qu'il fut là bas, il put constater de la superbe décoration..wow ils auraient vraiment pu éviter! Preuve, Zayn lâcha même une grimace. Il n'y avait pas l'air d'avoir des gammas dans les parages, bon il s'occuperait avec le bar en attendant! C'est d'ailleurs prêt d'un des buffet qu'il tomba sur Eileen, la fille qui l'avait emmené à Vegas! Sexy à souhait! Lui fit-il alors qu'il la matait de haut en bas. Il n'y avait rien à dire franchement. Alors, pas d'amoureux? Lui demanda t-il en y mettant cette pointe d'ironie dans la voix, ayant appris un peu à la cerner lors du week end Vegas, elle ne semblait pas être de ce genre ce qui lui avait plus. Il se servit un verre de punch voir ce qu'il valait alors qu'il reportait son regard sur la jeune femme..