Qui aurait pu croire que cette soirée aurait pris une toute autre tournure que celle prévue au départ. Surement pas moi. J’avais bien eu quelques idées pour égayer un peu cette soirée niaise à volonté et remonter le niveau qui laissait à désirer mais, surement pas de cette manière. Je ne m’étais pas de suite rendu compte de ce qu’il se passait et pour cause. J’étais en excellente compagnie, ce qui se passait autour de moi m’importait peu. « Merci…Oh ! J’ai hâte de voir ce que tu me réserves comme surprises… » Ce n’était pas désagréable de sentir à nouveau sa main sur mon avant-bras, cela faisait même remonter certains souvenirs très plaisants. Dire que cette fille me laissait indifférent aurait été mentir, elle avait tout ce qu’un homme pouvait rêver seulement, notre attirance l’un pour l’autre s’arrêtait au stade de l’attirance. Elle comme moi n’étions pas fait pour l’amour ou quelque autre sentiment s’y rapprochant de près ou de loin. On était fait pour prendre du plaisir dans la vie et c’était ce point commun qui nous avait rapprochés d’ailleurs. « Nos chemins se sont déjà croisés, sans plus ! » Répondis-je avec indifférence tandis que mon regard suivait celui de Cadence. Voyez-vous ça ! Une autre vieille connaissance. Décidément la vie me souriait. Les deux jolies Parisiennes offertes sur un plateau d’argent. Que demander de plus ?! Régler mes comptes avec elles peut-être. « Cheers ! » A peine nos verres entrèrent en collision que des coups de feu retentirent dans la cafétéria suivis de cris stridents et de pas pressés en direction de la sortie. Y avait-il seulement une échappatoire possible à ce carnage qui venait de transformer une soirée niaise faite de rose en une soirée cauchemardesque qui deviendra très vite un bain de sang. Regardant autour de moi, je tentais d’enregistrer un maximum d’informations, une vieille habitude. Bonne ou mauvaise, c’était ainsi que je fonctionnais et cela ne changera pas. Seulement, cette habitude de vouloir tout savoir et tout enregistrer m’avait fait perdre de vue Autumn et par la même occasion Cadence. Malheureusement, je ne pouvais m’attarder encore plus longtemps, je pris donc le même chemin que mes camarades, prenant soin de ne croiser aucun des tireurs ou même de les énerver. Ce n’était pas le moment opportun pour se faire des ennemis, et ne surtout pas se mettre à dos les tireurs. Mes pas me conduisirent dans un couloir désert d’où aucun son n’émanait. Prenant soin de ne faire aucun bruit pour ne pas m’attirer les foudres de ces fous furieux, je pénétrais dans une pièce dans l’espoir de pouvoir téléphoner. Mes pensées étaient dirigées vers les deux blondes que j’avais perdu de vue quelques minutes plutôt, j’espérais qu’elles aillent bien. Certes, je voulais me venger de Cadence. Certes, j’avais tout prévu dans les moindres détails pour reprendre ma revanche. Mais, pas de cette manière, pas comme ça. Mon regard tomba sur un visage que je reconnaitrais entre mille, un visage inoubliable et qui en temps normal réussissait à m’arracher un sourire par sa simple présence, un visage qui ne semblait plus aussi rayonnant et joyeux qu’à l’accoutumée. « Cam’ ! » Avais-je prononcé tout en me baissant à sa hauteur pour prendre son pouls. Elle ne pouvait pas mourir, elle ne pouvait pas tout simplement quitter ce monde. Impossible. Je me retournais vers les deux autres occupants de la pièce, le visage grave. « Que lui est-il arrivé ? »

Oswald, Autumn. Autumn, Oswald. Mes sourcils se froncèrent de contrariété. Comment diable pouvaient-ils avoir une quelconque relation ? Le monde était petit, minuscule. Noyée dans une réflexion grave, mes dents neige s’amusaient à mordre ma lèvre inférieure, la laissant plus rouge et plus désirable. Mes pensées étaient tournées vers une titanesque pompe qui gonflerait le globe terrestre et éloignerait les continents, un rêve impossible mais tellement beau. Bercée par ma chimère, La Fontaine explosa mon rêve en mille morceaux. Mes idées ressemblaient excessivement à la grenouille qui se voulait aussi grosse que le bœuf. A vouloir le monde à terre et amener son ambition jusqu’à l’Everest, on amenait son avenir sur un chemin de braise et seuls quelques heureux savaient marcher sur le feu. Je n’étais pas une grenouille mais un bœuf et les traditions hindous m’étaient connues. Sur cette conclusion parfaite, je tournais ma nuance kaki vers Oswald sans crainte, prête à l’abattre d’un regard. Cependant, il était bien trop occupé à contempler une raiponce moderne, dessinée d’un pinceau appartenant à un certain Chanel, ou encore un autre Lacroix, une idéale gravure de mode. Je pestais dans mon coin, désormais moins favorable aux sourires qui m’assaillaient des quatre coins de la salle et voyant ma soirée agacée par un nuage qui était descendu de son ciel contre ma volonté. Puis, ce fut à l’horloge d’emprunter mon attention. Minuit, c’est quand la veille tombe le lendemain. Douze coups sonnèrent, se répercutant sur chaque mur de la pièce rose et doublant ainsi leur résonnance. Effaçant la musique pour un instant de leur gomme imaginaire, dissimulant les rumeurs des amoureux sous un tissu que les sons ne pouvaient franchir, masquant les éclats de rires derrière ce qui semblait être un mur insonorisé. Je regardais la foule avec malice, traquant les pauvres soubrettes qui perdraient leur robe de princesse pour des haillons et dont les joues rosiraient de honte. Puis j’emprunterai ensuite leur prince charmant, les envoûtant sans baquette magique, mon grand but de la soirée, plutôt notre grand but. Mes yeux furetèrent les apparats, de nouveau à la recherche de ma grande amie Autumn Roswen-Glaswell. Facile à repérer, une déesse à longue jambe et dont la chevelure était flattée de mille louanges, véritable Aphrodite aussi légère que si elle sortait de l’écume. Il me manquait une chose pour me délecter du spectacle, des bulles de champagne embrassant mes lèvres goguenardes et cette coupe n’arrivait toujours pas vers mes boucles dorées. Curieuse, je levais les yeux vers le buffet, prenant soin de ne pas capturer Oswald de mes prunelles et attraper les talons immobiles de la Roswen qui semblait enclin à rester bavasser un petit moment. Je serrai les lèvres d’agacement, désireuse de porter ma voix impératrice jusqu’à ses tympans et faire tourner ses pas, malheureusement cette solution n’était pas envisageable. Voyant un beau ténébreux aux yeux bleus s’approchaient de mes épaules dénudées, je pris sans cérémonie le verre destiné à sa compagne, le gratifiant d’un clin d’œil éclair et d’’un sourire enjôleur. Le douzième coup sonna enfin, promettant un retour au silence, ou plutôt à l’enthousiasme désespéré des aspirants à l’amour, tandis que le brave garçon me faisait presque la courbette. Je soufflais d’exaspération et un nouveau gong vint perturber ma misérable consolation. Ôtant le cristal de mes lèvres, je cherchais des yeux le fou qui avait relancé le compte à rebours, si il espérait voir apparaître cendrillon, autant se jeter de l’étage et nous faire grâce d’une distraction méritée. Mais le bruitage sonna bientôt faux, il se distinguait des précédents et provoquait le frisson chez l’assemblé. Des coups de feu. Mes sens entrèrent en alerte et mes réflexes s’appliquèrent comme une pièce de théâtre apprise et démarrant au quart de tour lorsque le rideau se lève. Mes genoux frôlèrent le carrelage froid et ma stature avantageuse se porta à distance de toutes balles volant impunément à travers la pièce. Autumn. Mes prunelles agitées la cherchèrent dans e réfectoire, n’osant regarder le sol et voir son rideau de mèches blondes affalé sur la mosaïque. Pourtant il fallait bouger, tout le monde courrait vers les issus et quelques costumes noirs étaient déjà à terre, inertes et figés pour toujours. La nouvelle trame de Stephen King, minuit est l’heure du crime, et nous nagions en plein dedans, sans bouée, prêts à couler comme de lourds cailloux au fond de l’eau. Je me levais rapidement fondant la foule comme un courant d’air, m’avançant bravement vers le buffet où était Autumn quelques minutes auparavant et priant le vide. Mon cœur manqua un battement au contact de la paume qui se referma sur mon bras, je jetais une œillade direction Est et vis Autumn. Bref répit de soulagement troublé par une énième détonation et la voix de mon amie qui claqua comme une évidence. Je l’avais inspectée rapidement mais elle demeurait aussi parfaite que lors de son arrivée, sans rougeur agressive ou cicatrice malheureuse, elle était maîtresse d’elle-même. « Non. Barrons-nous. ». Bonsoir langage familier en circonstances fâcheuses, pas le temps de lui retourner la question, j’espérais que mon analyse ne soit pas faussée. Mes prunelles dansèrent un instant avant de se poser sur une issue où nous aurions toutes nos chances, les autres embrasures trop occupées à accueillir une flopée d’étudiants. Quelqu’un aurait même pu s’amuser à écrire sur un panneau : temps d’attente à partir de ce point, vingt minutes. Sans attendre que le temps file davantage, je liais nos paumes et motivais nos jambes à échapper à une fusillade qui embrassait la cantine de Berkeley par un sentiment contraire à l’amour. Après tout, juste une fine frontière séparait ces deux acolytes et le pas de quelques étudiants venaient de la piétiner.

Zayn faisait souvent des gaffes quand il parlait, en effet, il sortait les mots de sa bouche sans vraiment réfléchir et c'est bien pour cela qu'il vint se prendre une réflexion en pleine figure par Nikki. Réflexion sur Ebony et lui qui serait un peu comme le toutou bon suiveur, vous vous doutez qu'il ne put apprécier pleinement ces quelques mots. Il n'avait jamais aimé qu'on le traite de suiveur ou quelque chose d'autre, ça l'énervé, et cela put très bien se voir sur l'expression de son visage, serrant la mâchoire pour essayer de lui donner le bénéfice du doute, il l'avait cherché après tout. Il n'en revenait juste pas que ça soit elle qui lui sorte ça. Bref passons, elle avait mi la température entre eux, mais le jeune gamma avait envie que la soirée se passe assez bien et puis il n'avait aucune envie de rester fâché avec elle. Il lui dit alors quelques mots sincère comme quoi il était content de la voir là et qu'il la trouvait tout simplement superbe, voila des mots qu'il pensait et qui permettrait de rabaisser la tension entre eux, peut être. Son petit sourire vint lui confirmer que l'ambiance entre eux se détendait, et c'était une bonne chose. Il ne releva rien dans ce qu'elle vint lui dire, il esquissa juste un sourire lorsqu'elle vint lui retourner le compliment à sa façon. Il aurait bien voulu la remercier à son tour mais alors qu'il était sur le point de le faire, des coups de feu se firent entendre à chaque 'gong' annonçant les douze coups de minuit. Zayn ne comprit pas de suite ce qu'il se passait mais une chose était sûr c'est que quelque chose se passait et que ça n'allait pas être jolie. Son premier réflexe fut d'entrainer avec lui Nikki derrière la première chose pour les protéger. C'est ainsi qu'ils se retrouvèrent derrière le buffet. Il n'avait pas réfléchi, il n'avait pensé à sa pomme et à la jolie brune, rien d'autre, et c'était déjà bien. Son cœur s'était accéléré mais il ne savait pas encore trop ce qui était en train de se passer. La première chose qu'il fit fut de voir comment se porter la jeune femme, si elle n'avait rien, portant un regard inquiet sur elle. Il fut à demi soulagé lorsqu'elle vint lui dire que ça allait, il acquiesça d'un hochement de tête lorsqu'elle lui retourna la question. Ça va aussi. Lui fit-il avant de tourner sa tête lorsqu'il remarqua qu'Ebony et son mec s'étaient réfugié au même endroit. Comme quoi il n'y avait pas que lui qui avait des idées à la con pour une cachette. Alors que Ebony venait lui adresser la parole, il sentit Nikki se serrer un peu plus contre lui, il prit alors sa main dans la sienne avant de lâcher un petit pouffement de rire qui ne voulait pas rendre compte de son amusement face à la remarque d'Ebony mais plutôt un certain désespoir face à son comportement, mais le pire c'est qu'elle allait le faire rentrer dans son ménage. Occupe toi de ton cul ou plutôt de ton Epsilon, plutôt que de t'intéresser à moi! J'sais pas comment t'en es arrivée à t'afficher avec lui d'ailleurs! Ouai ils parlaient comme si rien n'existait autour, c'était souvent ça entre eux. De plus il pouvait se jeter des pierres à la gueule mais ils savaient très bien ce qu'il en était entre eux. Il n'y avait aucune jalousie dans ses paroles, même si on pouvait le croire, c'est juste qu'il ne la voyait pas avec ce genre de mec, voila tout. Il serrait toujours la main de Nikki dans la sienne pour avoir un réel contact avec elle, il partagea aussi un regard avec elle avant de le retourner vers Ebony qui semblait inquiet de savoir comment il se porter. Son regard ne trompait pas et on put voir un changement dans l'expression de Zayn, il se radoucit. Je suis pas encore mourant. T'as la forme toi aussi apparemment. Faisant référence à la remarque qu'elle lui avait lancé au début, il lâcha même un petit air amusé. Je vous jure ces deux là c'était des cas quand même, ils pouvaient se disputer comme se marrer en pleine fusillade. Il porta alors son regard sur Jayan. Moi c'est Zayn, le mari. Enchanté de te rencontrer dans de si bonnes conditions! Fait gaffe à ce que tu fais avec elle. Lui fit-il tout d'abord plaisantin et assez taquin mais à sa dernière phrase, cela pu se lire dans son regard qu'il était sérieux. Il fronça alors les sourcils en entendant tous ces gens courir et hurler, ainsi que ces coups de feu, ça commençait à l'énerver, ils auraient pas pu faire leur fiesta dans une banque? C'était quoi le but là? Braquer les gosses de riche? Okay, Zayn peut vous livrer Jayan sans problème, lui aussi est riche mais cela se voyait beaucoup moins à sa tête, il aurait surement plus de chance.. Ouep, Zayn n'avait aucune idée de ce qui se passait, et il préférait converser que s'en préoccuper..

« NOS VIES SONT FAITES D'EVENEMENTS MAJEURS QUI N'ONT PAS EU LIEU, ELLES SONT SONT L'ECUME DE CES ESPOIRS SANS SUITES. » Tout était arrivé si vite. Les cris, les pleures et la peur se faisait ressentir. Sans attendre plus, j'avais attrapé sa main et l'avais tenue contre moi pour éviter la moindre projection de débris. Des balles perdues avaient brisé quelques fenêtre. Directement, j'avais entendu le son de sa voix plutôt inquiète et surprise de réalise ce qui se passait. On ne dit que ça nous arrive jamais ce genre de situation. Sauf quand on le vit, on voit alors défiler notre vie sous nos yeux. Je me demandais à cet instant où pouvait se trouver ma soeur. Je me doutais qu'elle ne serait pas bien loin, étant donné le message qu'elle m'avait envoyé plus tôt dans la soirée. A cet instant, je priais pour qu'elle soit en sécurité, dans un lieu sûr. Sans m'en rendre compte, en tournant le visage, je réalisais que nous n'étions pas les seuls à avoir eu l'idée de se cacher derrière ceci. De plus, il fallait que je partage mon espace de survie avec Zayn et sa cavalière. Si le destin se jouait de moi, ça ne me faisait pas rire. Tout ce que j'avais eu envie en pensant à cet homme, les semaines précédentes, était de lui foutre mon poing en pleine figure. Je n'avais peut – être pas de raison correctement valable mais le fait de le savoir marié à celle qui comptait, était déjà assez. Ebony lui adressa quelques paroles, ce qui avait le don de m'agacer intérieurement. Je me tenais alors de marbre. Car on était déjà dans de sales draps sans savoir ce qui se passait alors bon, je n'allais pas crier un soucis en plus. J'observais le regard des personnes cachées de l'autre côté de la pièce. Tout le monde pensait à sa peau et c'était tout à fait normal. Je remarquais également l'absence de Camélia qui avait disparu de la circulation. Punaise, pour être un homme fort et dur, là j'étais vraiment retourné en train de me tracasser pour tout le monde. J'avais déjà Ebony à mes côtés, j'étais en partie rassurée. Néanmoins la première réplique de Zayn ne faisait qu'aggraver la tension qu'il y avait entre nous. «  Tu sais ce qu'il te dit, l'Epsilon...  » Lui adressais – je d'un ton neutre pour ne pas lui montrer qu'il m'agaçait. Quoi il était jaloux le petit. « Tu t'es déjà regardé avant de parler de la sorte.  » Je ne mâchais pas mes mots et encore moins quand on s'attaquait à moi et puis à celle qui comptait. De quoi, il se mêlait. Sérieusement, il se regarde parfois dans le miroir avant de parler. A croire qu'il était vraiment lunatique quand j'entendis le second ton qu'il utilisait pour au final répondre à la première question. Je rêve où quoi, il se présente en plus. Comme si je ne savais pas, sincèrement. Quand on s'approche des gens qui comptent, je me renseigne toujours un peu, au moins le minimum. Alors je laissais un silence planer quelques secondes avant de lui répondre : «  Tracasse pas, elle est entre de bonnes mains. » Je ne cherchais pas plus loin. Je voulais juste qu'on sorte de cet endroit, sans savoir où pouvait se trouver les tireurs. Les présidents de confréries ne devaient pas être au courant, voyant l'étonnement sur le visage de ma cavalière. Ils auraient pu monter un plan, ça ne m'aurait pas étonné. Mais quelques corps sur le sol de la salle ne laissaient rien présager de bon, bien au contraire. Je resserrais la main de Ebony. Lui adressait un regard confiant, je ne voulais pas qu'elle ait peur. Elle sera en sécurité tant que je serais à ses côtés.

Il y arrivait, oui le sang coulait déjà beaucoup moins, un simple point de compression. Voilà comment on lui avait appris ça durant les cours de secourisme. Mais bon sur un mannequin qui ne saigne pas du tout, quand personne autour de vous n’est paniqué. Quand vous n’êtes pas paniqué mais plutôt joueur. Quand il n’y a pas quelqu’un qui tir dans tout les sens qui tourne dans le bâtiment. Oui quand on enlève tout ce qui se passe ce soir c’est très facile de faire un point de compression. Appuyez fort sur une plaie saignante afin d’arrêter le saignement. Tout le monde peut le faire, bien moins efficace qu’un garrot certes mais au moins la personne ne perd pas son membre.
La seule chose au moment ou je vous parle que Drea se souvenait c’été qu’il ne fallait en aucun cas arrêter d’appuyer, appuyer toujours plus fort. Quitte à ce que la belle est un bleu au dessus du genou, quitte à ce que la belle est des douleurs pendant quelques semaines. Mais des douleurs elle en aurait, on ne prend pas une balle sans douleur. Les mains tremblantes Andrea essayé tant bien que mal de faire ce qu’il savait faire. Il ne pouvait pas flancher, il ne voulait ni voir Camélia mourir, ni voir Ais pleurer.

Regrettait-il ce qu’il se passait ? Pourquoi cette question ? Tout simplement parce qu’il y a de ça vingt bonnes minutes il était tranquillement entrain de pousser de la fonte, il était tranquille. Ne demandant rien à personne et là il avait les mains pleines de sang. Son T-shirt aussi et ses genoux baignaient dans la flaque de sang qu’avait créé Camélia. C’est là qu’une nouvelle personne entra dans la pièce, il ne se tourna même pas, toujours concentré à bloquer le sang.
La peur ? Bien sur qu’elle était là, mais pas la peur de mourir. Il le savait, dans quelques années grand maximum il perdrait la vie, bien avant son heur mais c’était ainsi qu’était faite sa maladie. Pour le moment lui voulait simplement que Ais et sa meilleure amie soit tranquille au chaud dans un hôpital. Qu’elles dorment, qu’elles se reposent. Le reste ne comptait pas, un homme fit éruption dans le champ de vision de Drea c’était un Omega. Il se pencha sur Camelia et discuta un peu avec elle, puis un grand blanc, plus personne ne parlait.
Dans la panique, le feu de l’action, le bruit des balles, le sang froid si caractéristique du jeune italien lui fit défaut, haussant la voix, il lança.


Putain, vous allez la faire parler avant qu’elle s’endorme ?

Les mots qu’il avait lâchés, il n’arriverait pas à le faire deux fois. Il n’arrivait pas à parler, ses bras qui avaient subit les supplices de la presse étaient encore durcit de sa séance. Il avait bloqué ses épaules et tout son poid appuyé sur la plaie. Il sentait le pouls de la jeune femme. Il n’était pas médecin mais avait lu pas mal de chose sur ça. Il était fuyant, rapide, mais était bien présent. Bien marqué donc tout allait bien, enfin tout n’allait pas si mal.
Suant à grosse goutte il cherchait du regard Aislynn qui elle se trouvait dans son dos, il voulait la voir. Pouvoir plonger son regard dans le sien, c’était surement un moyen de la rassurer mais surtout de se rassurer lui, de lui donner du courage. Il venait de la retrouvait et voilà maintenant qu’ils étaient tout deux dans une pièce ou pouvait à n’importe quel moment revenir le tireur, le tueur même ! Comme quoi, quand la mort ou plutôt quand la vie ne veut pas vous voir réunit elle sait tout faire pour que vous ne le soyez pas.

Trinquer à la santé de Savannah ? Oui certainement la meilleure chose à laquelle on pouvait espérer trinquer, la chose la plus censé vu notre passé à tous les deux. Savannah était la seule bonne chose qui nous soit arrivé à toutes les deux dans notre vie et nous en étions plus que ravie l’un et l’autre. Elle était notre bijou, mon bijou, ma fierté, mon bonheur, ma joie, mon pilier… Savannah était tout pour moi. Certes, j’avais quelques amis, que je comptais sur les doigts des deux mains qui avaient une place énorme dans ma vie, dans mon cœur, comme Cecil mon meilleur ami, ou Chuck, ma cousine de cœur… Mais l’amour que je pouvais leur porter n’était absolument rien comparer à l’importance de Savannah dans ma vie. La perdre serait pour moi la signature de mon arrêt de mort… vivre sans elle me serait tout bonnement impossible et inimaginable. Je comprenais maintenant pourquoi mon père réagissait autant si durement, quand je faisais ma tête brûlée, à faire tout et n’importe quoi, à risquer ma vie avec Payson quand nous faisions les imbéciles au dessus des ponts de la Seine parisienne… Oui je comprenais maintenant mon père et sa peur irrationnelle que quelque chose de terrible m’arrive…
Mais plus le temps de penser à tout cela, l’heure était à la course, à la fuite, à la survie de soi. Et dans toute cette course, Arthur ne m’avait pas oublié, m’avait attrapé la main et entrainé le plus loin possible de toute cette agitation, de toute cette terreur…
Courir de cette façon, juchait sur des talons de quinze centimètres n’était pas chose aisée, bien au contraire. Et pour cause, j’étais persuadée que je m’étais tordue la cheville. Autant dire que lorsqu’Arthur stoppa la course et nous coinça derrière un buffet, je poussais un ouf de soulagement. Je n’en pouvais absolument plus de courir avec cette pression et cette douleur à la cheville. Et comme si cela ne suffisait pas, Arthur m’attira contre lui avec force et m’embrassa avec ce que l’on pourrait appeler de la fougue et de la passion. Il semblait vouloir mettre dans ce baiser, tout ce qu’il ne pouvait pas me dire de vive voix, ni me faire comprendre réellement. Les choses étaient compliquées en ce moment même, et la seule chose à laquelle je pensais là maintenant tout de suite, c’était profiter de l’instant présent. Peut-importe les conséquences de ce baiser, mais nous ne savions pas de quoi demain serait fait, ou même si nous serions toujours en vie. Alors quitte à passer la dernière soirée de ma vie, autant le faire en de bonnes compagnies, de façon agréable, et embrasser Arthur était quelque chose de particulièrement agréable. Sa phrase et son je t’aime l’était déjà bien moins. Il le savait pertinemment, et il devait penser que sous le coup de la peur et de l’émotion j’allais devenir la fille niaise et totalement amoureuse, qui allait lui avouer des sentiments, que je n’étais même pas sur de ressentir. J’étais déjà assez confuse sur ce que je ressentais à son égard, alors je n’allais pas lui balancer des paroles en l’air pour ensuite devoir me justifier le lendemain si lendemain il y avait… Ou pour le mieux, ne pas répondre à sa question, et esquiver du mieux possible. « Peut importe ce qu’on ressent. Là maintenant tout de suite ce n’est pas ce qui compte au contraire on s’en fou et on vit le moment présent ! Arrête de penser et embrasse moi point ! »
Toujours aussi délicate la June ! En même temps, je n’allais pas faire dans la dentelle et dans la tendresse. Ce n’était pas ma tasse de thé ce genre là, et je n’allais certainement pas faire exception pour Arthur, et même encore moins pour lui, vu nos antécédents. Lui balancer tout un tas de connerie niaise allait me foutre moi dans la merde car après coup, il ne me lâcherait plus la grappe et cela serait juste insoutenable. En temps normal, je l’aurai renvoyé chier comme n’importe quel mec, ou même comme lors de notre première rencontre, mais Savannah rentrait en compte et je ne pouvais pas me permettre de m’engueuler avec le père de ma fille. J’avais déjà pris pas mal sur moi pour que Savannah ait un père dans sa vie, je n’allais pas prendre le risque de tout foutre en l’air… C’est sur mes paroles d’ailleurs qu’Arthur m’embrassa à nouveau, toujours aussi passionnément, toujours aussi fougueusement. La douceur n’avait pas de place dans ce baiser, et c’est tout ce que je demandais ! Mais j’interrompis ce baiser en entendant du bruit autour de nous. Des pas, posés, calmes. Derrière notre buffet on ne pouvait pas nous voir, mais nous entendre et toujours possible. Je fis donc signe à Arthur de se taire.

Je regardais les deux jeunes hommes qui se tenaient à mes côtés et je devais dire que j'étais plutôt rassurée de savoir qu'ils allaient bien tous les deux et surtout de les avoir là plutôt que de se tracasser pour se demander ce qu'il pouvait leur arriver. Les cris commençaient à s’atténuer pour qu'une vraie lutte pour sa survie commence. Je n'eus qu'à jeter un œil par dessus le buffet pour comprendre que les gens ne s'était pas enfuient pour réduire le brouhaha initial mais que beaucoup s'étaient effondrés sur le sol, un liquide rougeâtre parsemant leur corps. Je revins à ma place initial pour réfléchir. Je ne voulais pas que quelqu'un perde la vie de nouveau autour de moi. Il était impossible que je recommence tout, que je replonge de nouveau dans cette inertie dont j'essayais de m'extirper qu'à grande peine depuis plusieurs années. Puis Zayn me sortit de ma réflexion maussade sur oh combien de fois j'avais frôlé la mort. Ce petit con avait le don de m'exaspérer mais le lien qui s'était installé entre nous faisait que quoi que nous puissions dire, on sentait de suite si les paroles étaient sincères où si elles décelaient un message derrière. Il m'agaça rapidement avec sa remarque. C'était bien nous ça. Même dans les pires situations nous étions obligés de nous sauter à la gorge ou de faire quelque chose de totalement idiot. Mais ces échanges permettaient au moins de ne pas céder à la panique malgré que ceux qui devaient nous entendre devaient bien nous prendre pour des inconscients ! Tu peux parler ! Alors comme ça, tu tapes dans les ptits nouveaux de la confrérie maintenant que t'as pas pu avoir le meilleur ? Fais gaffe Zayn, tu vas baisser dans mon estime si tu continues à dégringoler ainsi ! Je n'avais pas vraiment mesurer mes paroles mais dans un moment pareil, je n'avais de temps pour réfléchir. Je n'avais pu que réagir du tac au tac lorsqu'il s'était mis à parler de Jayan. Il ne le connaissait pas et même si j'avouais que je n'aurais jamais cru être attiré par un epsilon un jour, Zayn me connaissait assez pour savoir que si j'étais avec Jayan c'était qu'il était totalement différent des autres. Ou du moins différent à mes yeux. Je lui lança un regard noir comme pour clôturer la session d'engueulade que nous nous étions créés puis il me répondit doucement mais alors il s'adressa à Jayan d'une manière mesquine et je leva les yeux au ciel. Mon dieu, nous avions a géré deux situations de crise ! Nous qui essayions de ne pas nous faire tuer et cette magnifique scène de ménage qui éclatait derrière un buffet qui nous tenait à l’abri des balles. Super, j'avais presque l'impression de rêver là et ce n'était pas souvent que j'essayais de réfléchir correctement à la situation ! Mais tout dans les paroles de Jayan me rassurait sur ses intentions bien que je sentais qu'il bouillait au fond. J'essayai de la rasséréner avec un regard le suppliant de ne pas se jeter sur Zayn pour ses maladresses mais malgré tout ça, la façon dont il avait réagit avec Camélia tout à l'heure me faisait de nouveau douter de ses sentiments pour moi et de la manière dont je devais de nouveau réagir. Mais là, alors que je pouvais le perdre à tout moment, je glissa ma main dans la sienne. Depuis petit on ne pouvait se séparer, que ce soit amitié, amour ou quoi d'autre, je n'avais pas l'intention de le perdre une nouvelle fois ! Il me lança un regard rassurant mais j'aurais voulu être mille fois rassuré avec ce regard pour toutes les situations que nous vivions à présent et je ne parlais pas seulement de la fusillade. Franchement ce n'est pas le moment pour rajouter des tensions... Dis-je au moment où une balle partais se ficher dans le mur au dessus de nos têtes. Et merde, repérer ou non, des pas s'évertuaient à avancer dans notre direction ...