Je n’avais rien contre la Saint Valentin, mais ne me dite pas que personne n’a pensé que c’était une fête purement commerciale ? En bonne sentimentale que j’étais, je ne concevais que difficilement qu’il fallait un jour particulier pour prouver son amour à quelqu’un. Enfin bref, encore des idées bizarres comme ça, surtout que j’étais on ne peut plus libre comme l’air. Je ne comprenais pas que j’avais décidé de mettre les pieds à cette soirée. Une bonne raison de faire la fête surement. Qu’est-ce que les jeunes ne feraient pas pour s’amuser ? Je m’étais préparée comme si le grand amour allait sonner à la porte. J’avais frisé un peu plus mes cheveux, qui était ondulé à la base ; un maquillage plus soutenu aux niveaux des yeux avec un trait de liner, mais surtout un rouge à lèvre, bien rouge. J’avais une grande collection de robe, et je me penchais pour rester dans le même thème, une robe rouge à bustier, qui arrivait juste au niveau du genou. Rester simple et élégante en même temps. J’avais une paire d’escarpin rouge à talon également, cela ferait l’affaire amplement. J’étais quasiment sur de n’avoir rien oublié, une touche de parfum et c’était tout.
Je n’avais pas spécialement prévu d’y retrouver quelqu’un ou quoi, non, comme une grande fille, j’y allais en solo, et je verrais ce que ça donne. Dylan était partie peu avant moi, sa marraine qui venait la chercher, mais je savais que la retrouverais là-bas au cas où. C’était déjà ça de gagner. Je n’avais pas spécialement envie de prendre ma voiture, en sachant que je conduisais, ça m’obligeait forcément à être sage sur la boisson ce soir. Très peu pour moi, c’était la Saint Valentin, et les problèmes c’était dehors. J’appelais un taxi pour dire d’aller jusque l’université. Et quelques minutes plus tard, mon chauffeur était là. Certes, ce n’était pas de la superbe carrosserie, mais ça ferait très bien l’affaire en attendant. Je montais dedans, et le regard du chauffeur dans le rétroviseur central montrait qu’il ne comprenait pas vraiment pourquoi j’étais habillée comme ça pour aller à l’université. « il veut ma photo peut être… » Je ne supportais pas d’être observer comme ça, et peut être que j’avais pensé trop fort, car d’un seul coup, il détournait son regard. Que grand bien lui fasse. Le trajet était rapide fort heureusement, je laisse le compte nécessaire pour le trajet et je sortais de la voiture. Je retapais ma robe, soupirais un bon coup avant de pénétrer dans le bâtiment. Ce n’était pas la première fois que j’allais à une soirée de Berkeley, bien au contraire. La musique s’entendait du dehors, j’imaginais donc qu’il y avait des tonnes d’étudiants déjà présents en train de se défouler sur la piste de danse, ou coller au bar. Je marchais dans les couloirs pour rejoindre le lieu de la fête. Mes talons s’entendaient à des kilomètres à la ronde et à vrai dire, ça m’amusait même plus de faire en sorte qu’on m’entend arriver. Moi ? Me faire remarquer ? A peine voyons, ce n’était pas mon genre. Bêtise, bien sur que oui ! J’arrivais devant la cafétéria, effectivement, il y avait pas mal de monde et j’envoyais un message à Dylan. « où es-tu ? » Non pas que je me sentais déjà perdue mais presque. Je me faufilais entre les étudiants déjà présents pour évaluer un peu l’ambiance. Et la réponse de ma cousine ne se fut pas attendre. Je me dirigeais donc jusqu’au bar pour la rejoindre. Elle était toujours avec cette jeune fille brune, Elena si j’avais bien compris, à qui je disais bonsoir poliment. « On se la fait en célibataire les filles ? » rigolais-je, enfin je ne connaissais pas la dernière petite brune, mais il ne restait qu’à espérer que je n’avais pas fait de boulette, comme on dit. Mais elle partit rapidement avec une autre jeune femme, laissant Dylan seule avec moi, en s’excusant. Je la gratifiais d’un sourire avant de me retourner vers ma cousine. « Bon et sinon, dit moi, il y en a pas un qui t’intéresse là ? Non parce qu’à mon avis, la chasse est ouverte là. » Le fait d’être ici me confirmer une chose : que c’était totalement niais tout ça, et que je préférais profiter de ma vie avant de devoir me caser avec quelqu’un et d’être prisonnière. « Non mais franchement, on est jeune, qu’est-ce qu’on va s’emmerder avec un mec maintenant ? » C’était vrai après tout, pourquoi allait-on se mettre les menottes soit même. Autant que ça se fasse dans un lit entre deux personnes consentantes et sans attaches. La fille romantique pouvait vite disparaitre devant tant de niaiseries. Je me servais enfin un verre du punch. J’espérais que quelqu’un avait eu l’idée de rajouter un peu d’alcool dedans quand même. Je me reposais au près de ma cousine en levant faussement mon verre au près des gens qui dansaient coller-serrer au près de leur cher et tendre, se murmurant surement des mots doux. « A la santé de tout ceux qui pleureront d’ici quelques jours quand il se seront seuls… » Je buvais ma première gorgée en me faisant dévisager par une pauvre folle, surement une qui faisait partie des prisonnières. Je lui adressais un sourire avant de reprendre ma discussion avec ma cousine. Encore heureux que ma cousine soit présidente de la confrérie, je n'étais pas sur que je serais là, si j'avais vraiment eu le choix.

La soirée commençait plutôt bien puisque je n'étais pas la seule célibataire et qu'il y avait même de beaux garçons qui entraient et m'accordaient parfois un petit sourire. Apparemment, un bon nombre comptait profiter de la fête de la Saint-Valentin pour tenter de trouver leur moitié, ou du moins, une aventure.
C'est le regard posé sur les nouveaux arrivants que je buvais tranquillement mon cocktail, un mélange de fruits exotiques et issus des bois, original. Malheureusement, je ne connaissais personne parmi cette foule et ce n'était pas dans mes habitudes d'aller vers les autres en premier, il ne me restait donc plus qu'à attendre que l'on vienne à moi.
C'est ce qui se produisit d'ailleurs seulement quelques minutes après mon arrivée et mon installation face au buffet quand je sentis une main se poser sur mon épaule. Ne sachant pas qui s'était, je m'étais retournée, amusée, en voilà une manière d'aborder les gens que l'on ne connaît pas. Mais en me retournant, je vis immédiatement que ce n'était pas une inconnue mais une sorte d'amie-ennemie que je détestais un jour sur deux, de même pour elle, et ce depuis mon arrivée la semaine précédente. Apparemment, ce jour-là, nous devions bien nous entendre, alors je suivrais la "convenance". Je fus donc bien contente de voir un visage familier dans cette fête, ainsi, mon sourire s'éclaira d'un joli sourire à la vue de Shanelle laquelle semblait étonnée de me voir ici.
-Si, si, c'est bien vrai, je suis là. Nouvelle et célibataire, ce n'est pas vraiment le portrait-type de la personne qui doit venir à ce genre de fête mais que veux-tu, je ne me voyais pas rester toute seule chez moi alors que je pouvais faire des rencontres ici. Et toi, qu'est-ce que tu fais ici ? A ce que je sais la Saint-Valentin ce n'est pas trop ton truc, n'est-ce pas ?
Je lui fis un léger sourire en attendant sa réponse. Si nous nous étions connues depuis un moment plus long, je me serais permis de lui commander un verre mais je ne connaissais pas suffisamment ses goûts pour le faire et être sûre que ça lui plaise.

La Saint Valentin, le jour le moins glorieux, du moins pour moi dans une année entière. J'avais été faire su shopping pour cette soirée, enfin j'y avais été obligé mais bon, il ne fallait pas resté seule ce soir il parait ... Et c'était pas gagné. Surtout que tout le monde ou presque allait être accompagné, donc je serai seule la bas. J'avais opté pour une des deux robes que l'on m'avait choisi. Elle était bleu ciel, bustier et au dessus du genou. J'avais pris ma douche et enfilé ça, mais dès que je me mis devant le miroir je n'étais plu à l'aise ... Enfin passons, on m'avait briffé et je devais bouclé mes cheveux en hauteur et le maquillage serai léger par contre. Le garçon manqué ressortirai mais tant pis, dans une robe comme ça, on ne pouvais pas me prendre pour un garçon après tout non ? J'enfila des escarpins, il devait faire froid mais on serai à l'intérieur.
Je pris ma voiture, et comme je ne devais rejoindre personne je me dirigea directement vers la cafétéria et l'ambiance était toute prête. Comme dirait beaucoup de personne, la Saint Valentin était une fête commerciale qui était la pour les amoureux, ou alors le cinéma qui était la pour les célibataires. Les fêtes très peu pour moi, déjà que je n'y allais pas, mais alors la fête des amoureux ... Pour voir tous le monde danser ou se bécoter.
J'entra dans la salle, laissant ma veste sur une des chaises et parcourra la salle du regard, en fait il y avait bien des personnes seules. Mais je ne les connaissais pas, inconvénient de passer sa vie à la confrérie en fait.
La musique retentissait et tout le monde était bien habillé. Costumes et robes étaient au rendez-vous. Je m'approcha du buffet, c'était là qu'on faisait les meilleures rencontres.

J&E&Z

Le bal de la Saint Valentin avait déjà commencé et je me demandais comme m'habiller. Beaucoup de choses s'étaient passés depuis que les présidents de confrérie avaient décidé d'organiser ce bal. Je m'étais même particulièrement démené pour faire accepter l'idée aux gammas qu'il fallait se montrer solidaire face au nouveau doyen. Chose pas très facile mais c'était sûrement la chose la moins difficile que j'avais eu à faire depuis. Pour vous dire ! Je me remémorais encore la dernière fois que Jayan et moi avions parlé. Nous nous étions retrouvés, embrassés, avions reconstitués en une nuit toutes ces années perdues. Et puis finalement la vérité et les doutes avaient éclatés. Entre mon mariage avec Zayn, ma peut concernant les sentiments que je pouvais de nouveau ressentir pour un homme, mon attachement pour Zayn et mon amour pour Jayan. Beaucoup de choses ne se passaient pas comme prévu mais je devais dire que là, c'était le pire. Je voulais absolument sauver les choses entre moi et Jayan mais je savais aussi que tant que je ne déferais pas le lien qui nous unissait avec Zayn, la situation resterait toujours aussi tendue. Mais ce soir je ne devais y penser. Ce soir, je voulais montrer à Jayan et me prouver à moi que mes sentiments pour lui étaient bien plus fort que toutes mes inquiétudes. J'allais y arriver, je le devais ... "Ce n'est pas un adieu. Malgré mes peurs, je crois que ce baiser montre mon envie de découvrir quelque chose de nouveau. Et je ne parle pas de ces fameux plats cuisinés que je te servais à la maison car j'avais la flemme de mettre la main à la patte." Je souriais à cette phrase dénuée de sens que je lui avais sortit pour expliquer mon comportement et ce que j'avais vraiment envie sans oser le dire. Oui, la peur nous rend idiot. Je l'étais peut-être mais je voulais Jayan plus que tout. J'espérais que ce que nous ressentions puisse vraiment passer outre tous les problèmes qui se mettraient sur notre chemin. On avait vécu le pire, du moins, je l'espérais sincèrement ...

J'arriva alors dans la grande salle dédiée au bal. Devant les portes, dans ma longue robe noir à fourreau, je me sentais comme une paria au milieu de centaine de yeux qui me regardaient. J'étais une marginale. Une fille qui n'aurais jamais été à une soirée comme celle-ci sauf pour boire un coup et foutre la merde avec des amis. Mais là, tout était différent. Je le ressentis encore lorsqu'une présence familière s'arrêta à mes côtés. Il était arrivé, je tourna mon regard vers lui avec un sourire et les yeux brillants :

Tu m'excuseras mais ça fait bizarre d'être dans la peau d'une princesse plutôt que dans celui de la vilaine sorcière ...
Je ris mais il devait sentir mon malaise. On ne changeait pas une réputation à être la garce de service la plus inaprochable de l'école d'un seul coup ! Et pourtant je savais bien qu'en arrivant au bras de Jayan, habillée ainsi et surtout sans m'éclipser pour saboter la soirée, la vision des gens sur moi allait changer. Je tourna mon regard vers celui de Jayan pendant qu'il m'entrainait vers l'entrée. Je sus au moment où nos yeux se croisèrent que quoi qu'il arrive, il serait là avec moi. Et je n'eus plus peur de rien ...

« NOS VIES SONT FAITES D'EVENEMENTS MAJEURS QUI N'ONT PAS EU LIEU, ELLES SONT SONT L'ECUME DE CES ESPOIRS SANS SUITES. » Le jour de la Saint-Valentin, le 14 février, est considéré dans de nombreux pays comme la fête des amoureux et de l'amitié. Les couples en profitent pour échanger des mots doux et des cadeaux comme preuves d’amour ainsi que des roses rouges qui sont l’emblème de la passion. Ce soir, ça ne saurait être comme ça pour Jayan. Il reste un garçon gentil. Cependant, il ne peut pas être trop romantique. Je crois même qu’il ne l’a jamais été. Ce n’est pas facile d’accepter d’une part ce que l’on peut ressentir et d’une autre l’avouer.. Cela reste malgré tout, une complication à lui tout seul. Avec Ebony, ils avaient décidé de s’accompagner. Pas de venir ensemble, mais de s’y retrouver. Dans leur relation, les choses avaient évolué et reculé à la fois. J’avais conscience qu’elle était une femme mariée et que j’étais loin d’être celui à qui, elle avait pu dire oui. Ce Zayn, je ne le connaissais pas. Je savais à quoi il pouvait ressembler pour avoir fait quelques recherches sur cet homme. Ebony restait avant tout une amie et c’était mon devoir de savoir qui était la personne en face d’elle. Surtout que depuis leur union, ils avaient dû passer beaucoup de moments ensemble. Je n’ai pas besoin de croire au père noel pour ne pas penser qu’ils auraient pu même gouter à la peau de l’autre. Cette idée fallait qu’elle me soit ôtée avant que j’en devienne dingue. Imaginer la fille à qui on tient avec un autre, ce n’est pas toujours le meilleur comportement à avoir pour assurer sa survie. Je ne savais pas s’il serait présent à l’évènement. Même si on avait tous conscience que ceci était une sorte de mutinerie pour montrer au doyen que les étudiants ont leur mot à dire. Les gamma sont plus complexes que ça. Alors on pouvait être prêt à tout avec eux. Comme avec les alpha, on les savait très près de leurs études. Donc prendre le risque de perdre ceci, c’est un choix osé. Peut – être que je me base sur mes préjugés et qu’eux de leur côté, pensent que les epsilon ne sont pas fiables non plus. Enfin bon, on verrait ce qui se passera quand nous y serons. Pour cette occasion, j’avais quand même pris le soin de mettre un ensemble costume. On allait être tous sur un certain trente et un. J’aurais bien opté pour mon jean et une chemise simplement mais en voyant certains confrères sortir habiller. Je m’étais dit autant être à la hauteur de ma confrérie. Arrivant à l’endroit évènement, je remarquais directement la présence de cette belle demoiselle. La robe parfaite pour sa silhouette et cette coiffure qui ne pouvait que la mettre en valeur. J’essayais de me rappeler quand fût la dernière fois où j’avais pu la voir ainsi. Je pense que le mot : Jamais, résumait bien mon plus profond souvenir. Arrivant à sa hauteur, j’interceptais ses paroles. « Tu m'excuseras mais ça fait bizarre d'être dans la peau d'une princesse plutôt que dans celui de la vilaine sorcière ... » Cette remarque m’amenait un petit sourire en coin qui me faisait penser qu’importe ce qu’elle pouvait porter. Elle ne changerait jamais d’un poil. Tout en restant à ses côtés, j’ajoutais à mon tour : « Si tu veux, je peux te trouver un ballet et un chaudron, histoire de te sentir dans ton meilleur élément. » Je prenais la situation à la plaisanterie car j’étais déjà bien content qu’elle ait accepté de venir pointer le bout de son nez. De plus, malgré notre dernière entrevue un peu tendue, j’étais toujours aussi chamboulé. Ce baiser, comme un au revoir. Il ne m’indiquait pas vraiment de chose positive. Je me disais que c’était sa façon de profiter une dernière fois du moment avant de reprendre son chemin avec Zayn. Enfin, je ne sais pas comment ça marche dans leur popote intérieur et moins je m’en occupe, mieux je me porte. De toute manière, je ne voulais plus attendre, plus espérer une seconde. Si quelque chose devait arriver, ça arriverait. Alors qu’importe avec qui elle est, tant qu’elle est bien, ça me convient. Déposant ma main dans son dos, je lui adressais un doux regard et lui montrait à ma façon que j’étais content qu’elle soit venue avec moi. Pas de petite amie ou quoi que se soit pour cette fête des amoureux. On était juste elle et moi, en toute amitié. J’étais prêt à beaucoup de choses pour la garder, quitte à ne jamais l’avoir rien qu’à moi. Je me faisais une raison. « Tu veux qu’on ait boire quelque chose que de rester figer ici, sinon on va prendre racine et être un arbre n’est pas mon rêve le plus cher » Elle était vraiment resplendissante, magnifique. Comme si cette robe avait été faite seulement pour elle. Il fallait une soirée comme celle - ci pour que je vois à quoi pouvait ressembler mon amie dans une robe de soirée. Quelle chance que j'ai d'avoir eu l'audace de venir au bal des amoureux.

“because we're q u e e n s, gorgeous, and fabulous .”

Mirror, mirror on the wall, who’s the flyest bitch of them all ? Mes lèvres laquées par un rouge dosé et ma blondeur souriaient au reflet éblouissant de malveillance qui se découpait dans un miroir creusé dans le bois le plus rare. La saint-Valentin, une opportunité pour fêter l’océan d’amour encerclant la côte Ouest et l’occasion pour Cadence Marie Levy-Carcenac de faire dangereusement flirter ses talons aiguilles au-dessus des cœurs valsant au centre du réfectoire. Je n’avais pas encore vu les ornements nauséabondes qui habilleraient les murs, mais mon idée s’était arrêtée dès l’instant où j’avais ouïe le mot cantine, c’était d’un sans goût. Je furetais mon allure générale, mes prunelles creusant les plis de ma robe noire, taillée pour mes courbes française survolant le dessus d’un genou albâtre. Mes doigts vernis se refermèrent sur une broche métallique, emprisonnant mon nuage blond. Le bruit se fit écho sur les murs, comme une conclusion à un commentaire minutieusement présenté : parfait. Ma grandeur se détourna vers le lit à baldaquin où gisait Autumn Rowen-Glaswell, cheveux encore plus dorés que le soleil estival et jambes interminablement belles, faisant pâlir chaque visage halé de Malibu. Ses yeux azurs étudiaient avec attention les moulures du plafond et sa beauté semblait déconnectée du monde extérieur. Je ne la connaissais que trop bien, entièrement capitonnée dans ses songes les plus profonds. « Valentine, j’espère avoir droit à une danse ce soir. », ironisai-je pour la sentir de sa torpeur. La seconde plus tard, ses yeux vifs et électriques fusèrent sur mes traits rythmés par le sarcasme, comme si je venais d’enfoncer une prise dans l’un des murs de mon antre. Son fasciés se détendit agréablement et la déesse Roswell reprenait vie. Toutes deux amusées par une soirée où l’affection coulait et noyait le sol sans aucune pudeur, nous allions donner un peu d’aventure et de passion à ce romantisme débordant et platonique. Un tandem blond, deux Aphrodite se divertissant d’âmes mortels et manipulant des playmobils, leur enlevant une coupe de cheveux pour en mettre une autre, faisant d’un fermier un pompier ou encore enlevant le voile d’une mariée, en avant les histoires. Effaçant la distance qui me séparait de la fenêtre voûtée d’une démarche féminine, mes iris filèrent de gauche à droite, m’interrogeant sur la porche qui nous conduira jusqu’à l’échiquier humain. Sans me turlupiner davantage, je laissais à ma grande amie les soins du volant et suite à quelques kilomètres d’asphalte avalés, nous terminions notre course, prêtes à pousser les portes de notre éden. Aux premières notes de l’ariette chantée par nos talons sur le carrelage du restaurant universitaire, une rumeur de voix de ténor s’intensifia instantanément, approuvant cette soudaine apparition divine au milieu de tout ce rose et rouge irritant. Je présentais un petit sourire mutin, indifférente aux rumeurs et aux chuchotements qui nous suivaient partout. Je songeais un instant avoir pénétré dans un château quelconque de Barbie, mes pupilles rencontraient des cœurs sur toutes les tables et les couleurs utilisées me rappelaient un immense gâteau à la crème sur lequel je n’aurai jamais posé mes lèvres. « Rose c’est rose, il n’y a plus d’espoir. », lâchai-je à l’attention de Autumn dans un soupir agacé en constatant d’un air las l’agression visuelle. J’étudiais du regard les poupées de chiffon berkeléenne, à la quête du premier poisson à aller pêcher et immédiatement mes yeux tombèrent sur quelques Da Volpedo. Un sourire victorieux vola mes lèvres à la pensée de nos dernières retrouvailles et leur échec cuisant. Déjà pêchés, next. Mes yeux creusèrent alors un alpha, Camille et mes commissures s’éloignèrent l’une de l’autre. L’affaire s’était déroulée à la Sorbonne et s’était soldée par un cœur abîmé par mes flèches aiguisées. Je m’étais affublée de la cape de Guillaume Tell et avait posé une pomme écarlate sur la tête de Dupenher avant de viser les yeux bandés. Mon regard balayait toujours l’assemblée et gagna en excitation quand la carrure de Cameron entra dans mon champ de vision. Hello handsome ! Je me remémorais son état de détresse comme s’il s’agissait de la veille, après mon départ pour la France. De toute évidence, il s’était entiché de la princesse inaccessible et tortionnaire en prime, puisque je m’engageais à lui faire passer une excellente saint valentin, copine ou pas. Son regard rencontra le mien et son expression tomba des nues. « Cette soirée va être plus attrayante que prévue, regarde, même l’homme araignée à raccrocher le costume et nous fait don de sa présence. ». Mon regard glissa vers la chevelure châtain clair de Peter Parker-Kennedy, l'étiquette du gentil iota agrafée sur le front. Au moins les deux reines n’avaient pas fait le déplacement pour rien, loin de là. La fête ne faisait que commencer et le feu d’artifices serait bientôt lancé par nos deux têtes de génie.

Mama mais pourquoi j’avais accepté une idée si stupide ? Et pourquoi j’avais entrainé Elena là dedans ? Ah oui, parce que j’étais Présidente des Sampi et que j’avais obligation d’être présente à ce stupide bal. Enfin pas si stupide que ça, il fallait avouer que l’idée était excellente. Mais le fait de célébrer l’amour ne me plaisait pas du tout loin de là. Eternelle romantique dans l’âme, j’avais fini malgré tout par être dégouté de l’amour, après de nombreux déboires personnelles. Et autant dire que lorsque Constance La Tour Dubois avait proposé un bal pour la Saint Valentin, j’avais de suite été dégouté de cette idée, et apparemment, je n’étais pas la seule loin de là. M’enfin, je n’étais pas assez suicidaire pour contredire la La Tour Dubois. Autant je me fichais bien souvent de ce que je pouvais dire, autant en sa présence, je préférais ravaler mes paroles.
Cette soirée signifiait pour moi l’une des dernières soirées que j’allais pouvoir passer en compagnie de ma marraine Elena de Suza. Je savais que les deux sœurs avaient de gros soucis toutes les deux, ce qui avait conduit Elena à prendre la décision de quitter l’Université. Je l’avais faite revenir exprès aujourd’hui pour passer une dernière soirée en sa compagnie, dernière soirée avant très longtemps, à n’en pas douter. Je savais qu’elle allait rentrer chez elle et nous allions donc nous voir beaucoup moins souvent.
Je m’étais donc préparée, à être plus resplendissante que jamais, ce qui équivalait à dire, être plus féminine que je ne l’étais en temps normal. J’avais donc choisi de porter une robe bustier blanche, pour contraster avec le teint mate de ma peau, robe qui était assez courte, dévoilant ainsi des jambes que je voulais longues et interminables. J’avais relevé mes cheveux, donnant une certaine classe à cette tenue, et espérant faire un certain effet auprès des hommes présents. Je me fichais certes de ce que l’on pouvait penser de moi, mais quand je faisais un effort de tenue, hors de question de ne pas avoir de retour.
Je savais qu’Elena allait avoir un certain retard, en même temps, il ne pouvait en être autrement. J’avais donc pris tout mon temps pour me préparer, sachant pertinemment que je serai malgré tout, prête avant qu’elle ne débarque en bas de chez moi. Et une fois ne fut pas coutumes, elle arriva avec trente minutes de retard. Je descendis rapidement, et je montais dans sa voiture où la conversation commençait déjà à aller bon train. En arrivant à l’Université et à la cafétéria, Elena me complimenta sur ma tenue, me demandant si j’avais l’intention de repartir avec quelqu’un, ou si cupidon avait déjà tirer sa flèche. La réponse n’était aucune des possibilités qu’elle avait donné mais qu’importe, je trouvais ça mignon comme tout « Malheureusement pour moi, cupidon a décidé de faire grève ! Mais c’est pas grave, j’ai à mon bras, la meilleure des marraines ! Et toi, j’imagine que tu n’as pas non plus l’intention de briser des cœurs ! »

En entrant dans la salle, je devais avouer que la décoration était sublime et que beaucoup s’était surpassé. Ca me rendait fière de mes petits sampi qui avaient travaillé d’arrache pied pour aider à l’élaboration de la salle. Elena nous fit prendre la direction du bar, où je me pris d’entrée jeu un verre d’alcool. J’avais peut-être une addiction, mais ce n’était pas à l’alcool, alors j’avais bien l’intention d’en profiter. Au même moment, je reçus un sms de ma cousine Kyarah, qui me demandait où j’étais. Je lui répondis que je me trouvais au bar, et qu’elle n’avait qu’à me rejoindre. Je savais que si elle était venue, c’était uniquement pour me faire plaisir, ce que je ne pouvais qu’approuver. Ma belle blondinette de cousine arriva très rapidement à mes côtés, et je lui présentais rapidement Elena, ma marraine. Au même moment, Elena eut un message de sa sœur, elle s’excusa donc et s’éclipsa la rejoindre, me laissant avec ma cousine. « T’inquiètes pas tu ne l’as pas fait fuir. Elle devait partir voir sa sœur ! En tout cas tu es magnifique darling ! Et aucune envie de chasser ce soir ! Les mecs célibataires seront juste des prédateurs en manque de cul, autant dire que j’ai pas forcément envie ! Et puis t’as bien raison, aucune envie de m’encombrer avec un mec. »

Kyarah se servit un verre, et choisit de trinquer à ceux qui d’ici quelques jours, allaient pleurer leur maman parce qu’il ou elle les aurait largué. Ce serait juste bien fait pour eux et rien d’autre. Oui, j’étais légèrement cynique mais qu’importe, ce soir, j’allais m’amuser avec ma cousine, et peut-être même Elena si je parvenais à la recroiser. « A la santé de ces abrutis en couple ! »