Maria & Edward ♥

Le départ d'Edward après ce que la brunette aima considérer comme un incident fut très rapidement et masqué par un soudain besoin de fumer. Évidemment, O'Berkeley savait pertinemment ce qui se tramait et elle ne se sentit guère fière face à la situation tout en sachant qu'elle était en grande partie responsable du désarroi soudain de son compagnon et donc de sa fuite. Se pinçant les lèvres, la brunette se demanda quelques secondes ce qu'elle devait faire, puis la réponse lui vînt tout naturellement sans finalement qu'elle n'ait véritablement besoin de se poser la question. Bien qu'elle l'ait fait, certes. Bref. Farfouillant dans la boîte où se trouvaient encore de nombreuses photographies d'elles, et quelques unes de Matthew, c'est vrai, la brunette s'empara de quelques photos qu'elle eut choisit bien précautionneusement et sortit de la maison également pour retrouver son compagnon qui était en train de fumer comme il le lui avait indiqué lorsqu'il avait quitté le salon.

« Hey.. »

Murmura t-elle pour le prévenir de sa présence et ainsi éviter qu'il ait peur inutilement. Passant par la suite une main se voulant rassurante sur l'une de ses deux épaules, la belle et gênée O'Berkeley s'avança un peu plus vers lui et s'assit aux côtés de l'Irlandais qui semblait drôlement épris de sa cigarette présentement.

« Attention, je vais finir par croire que tu lui fais les yeux doux à cette cigarette. »

Oui, Maria essayait effectivement de faire un petit peu d'humour pour tout d'abord détendre l'atmosphère et ensuite amener un sujet en rapport direct avec la photo qu'Edward avait vu avec elle quelques secondes auparavant.

« Je sais que c'est difficile pour toi, Ed. Mais c'...il est une partie de ma vie. Je ne te cache pas que j'aurais préféré que tu ne tombes pas sur ce genre de clichés de lui et moi, mais c'était malheureusement inévitable au vu du contenu de cette boîte. »

Passant une main se voulant toujours réconfortante dans le dos de l'homme qu'elle aimait – car oui, elle l'aimait – Maria l'embrassa sur la tempe avant d'ajouter, un petit rire dans la voix.

« D'abord, je tiens tout de même à rétablir la vérité. Je sais qu'il faisait hyper jeune sur cette photo et qu'on croirait que j'étais une de ces femmes couguars, mais pas du tout. Il avait trente-quatre ans et j'en avais trente-six. Ensuite....Ed, c'est du passé. »

Bien-sûr qu'elle éprouvait toujours des sentiments pour Matthew, mais tout comme Edward pouvait en éprouver pour son ex-femme, et jamais Maria ne s'était permise de les juger ou même de les critiquer, car elle les comprenait mieux que personne au vu de sa propre situation vis-à-vis de Matthew.

« Matt et moi c'est comme...Sarah et moi. La seule différence, c'est qu'il est mort. »

Dans le fond, je savais pertinemment que Maria n'allait pas me laisser fuir la situation sans même essayer de calmer le jeu. D'ailleurs, je l'entendis passer par la porte-fenêtre également, après quelques secondes. « Hey... » Je gardais mes yeux bleus sur la cigarette en train de se consumer. C'était un peu comme si elle arrivait à entretenir toute ma concentration sur elle, d'où la petite remarque sarcastique de la brunette pour tenter de briser la glace entre nous, face à la situation présente. Je ne répondais néanmoins pas, mais si j'avais difficilement retenu un très léger sourire. Je la laissais s'approcher de moi et s'asseoir à mes côtés. Je tenais à préciser encore une fois que je n'en veux absolument pas à Maria. Je suis seulement attristé par les évènements. Je reportais la cigarette à mes lèvres et soufflais la fumée en tournant la tête du côté opposé de celui de la brunette pour ne pas lui envoyer la matière grisâtre dans la figure, par simple respect.

« Je sais que c'est difficile pour toi, Ed. Mais c'... il est une partie de ma vie. Je ne te cache pas que j'aurais préféré que tu ne tombes pas sur ce genre de clichés de lui et moi, mais c'était malheureusement inévitable au vu du contenu de cette boîte. » Ce n'était pas les clichés en eux même qui me gênaient, c'était ce qu'il symbolisait encore aujourd'hui. Après, je conçois tout à fait que nous avons tous des bagages à notre âge. Le fait est que la voir encore remplie de sentiments envers lui m'attriste et me font perdre confiance en moi. Je suis quelqu'un de très extraverti, fier, quelqu'un qui sait garder la tête haute. Néanmoins, lorsqu'il s'agit de ma relation avec Maria, je ne peux m'empêcher de perdre toute confiance. Elle sembla le comprendre, car elle tenta encore un peu d'humour en m'expliquant qu'elle n'était pas une couguar. Je ne pus retenir cette fois-ci un sourire amusé, alors que je baissais les yeux.

« Matt et moi c'est comme... Sarah et toi. La seule différence, c'est qu'il est mort. » Non, je n'étais pas d'accord avec cela. Les deux relations étaient totalement différentes. Je tournais enfin la tête vers elle pour croiser son regard. « Non justement. Sarah et moi, nous avons décidé de nous quitter parce que nous n'avions plus de sentiments l'un pour l'autre. Oui, j'ai encore beaucoup d'affection pour elle, elle est une grande amie. Mais nous avons pris la décision nous même de mettre fin à notre relation. Matthew et toi, c'est différent. Vous étiez amoureux, vous vous voyiez passer toute votre vie ensemble et il est décédé. On vous a séparé de force. Là est toute la différence. S'il n'était pas mort, vous seriez probablement encore ensemble aujourd'hui. Comment... comment veux-tu que je rivalise avec lui ? C'est plus simple de passer après une rupture, car c'est quelque chose de choisi. Un décès, c'est difficile, ça n'a pas été voulu. » Je détournais le regard pour poser ce dernier sur un point juste en face de moi. « Les photos ne sont pas le problème. On a tous un passé. Et je conçois tout à fait que tu auras toujours des sentiments pour lui. Seulement, s'il n'était pas décédé, nous n'aurions certainement jamais eu une histoire tous les deux. Alors je m'en veux de me réjouir en partie pour cela alors que toi tu en souffres encore beaucoup. Et imagine un instant qu'il n'est pas décédé, qu'il refasse surface. Comment réagirais-tu ? Tu te rendrais compte que tu es amoureuse de deux hommes. »

Maria & Edward ♥

Maria ne voulait pas se montrer effrontée face à son compagnon, mais le comportement de ce dernier la força à agir en conséquence, il était temps que les cartes soient mises sur la table une bonne fois pour toute, et qu'ils n'aient plus à revenir sur ce genre de choses, et en particulier sur le sujet : Matthew. Depuis le tout début de leur histoire, Edward était donc persuadé de se battre contre un fantôme pour gagner le cœur de la belle. Sauf que Maria ne voulait nullement d'une bataille qui n'avait même pas lieu d'être puisque l'un des deux combattants était déjà mort depuis longtemps maintenant.

« Je ne t'ai jamais demandé de rivaliser avec Matthew, je ne vois pas comment et pourquoi j'en serais venue à te demander une chose pareille. Est-ce que tu as conscience un seul instant de tout le courage qu'il nous a fallu pour en arriver là ? Je veux dire...il y a encore un an, on venait de faire l'amour et on culpabilisait chacun de notre côté. Et j'ai finalement décidé de venir te voir. Honnêtement Edward, on sait toi comme moi que jamais tu n'aurais fait le premier pas. Je l'ai fais. Et c'était mûrement réfléchi, et même aujourd'hui ça l'est toujours autant. Je t'aime. »

Poussant un soupir de peur de ne pas trouver les mots pour convaincre l'Irlandais installé à ses côtés, la brunette se passa une main maladroite dans les cheveux qu'elle ramena de cette manière en arrière. Edward avait toujours adoré la voir faire cela, Maria ne le savait que trop bien, il suffisait de le fixer dans les yeux à ce moment-là et on comprenait, simplement.

« Je t'ai avoué mes sentiments, Edward. Tu ne m'as même pas dis tout de suite que tu m'aimais non, tu as voulu que je t'embrasse d'abord, ce que j'ai fais et seulement après tu t'es résolu à dire qu'effectivement c'était inévitable entre nous. Crois-tu un seul instant que j'aurais fais tout cela ce matin là à Dublin pour rien ? Pour un amour qui ne te serait pas inconditionnel ? Sincèrement, Edward...si tu hésites sur la question, c'est que tu ne me connais pas réellement comme tu prétends pourtant le faire si souvent. »

Elle ne savait plus tout quoi faire pour faire entendre raison à l'homme qu'elle aimait actuellement. N'était-ce déjà pas suffisant de lui avoir donné deux enfants, dont l'un était issu de leur sang ? La belle O'Berkeley allait finir par croire que non, et cela cette perceptive ne la réjouissait guère, c'était le moins que l'on puisse dire d'ailleurs à ce propos.

« Une partie de moi sera toujours amoureuse de Matthew, c'est vrai, et cette partie de moi c'est la Maria du passé. Edward, c'est toi, d'accord ? Toi et toi seul, ça a toujours été toi à la minute même où j'ai franchi la porte de ce bar ce soir-là, et où je t'ai rencontré. Cette bague-là, c'est aussi la preuve que c'est toi, le seul et l'unique, c'est toi que je veux épouser. »

Si avec ça, il doutait encore...

Spoiler:

Oui, j'avais besoin d'être rassuré, même si dans le fond, mes craintes ne se stopperaient pas aussi facilement. En contrepartie, je ne doutais pas une seule seconde de l'amour que pouvait me porter Maria. Si elle n'avait pas de sentiments forts pour moi, jamais elle n'aurait pris la peine de se battre comme nous l'avons fait depuis un an, jamais elle n'aurait gardé Aaron au moment où elle est tombée enceinte et surtout, jamais elle ne chercherait à continuer de s'attacher à une personne condamnée, en sachant que le jour où je mourrais, je la détruirais en même temps. J'en suis conscient. Je sais que l'amour qu'elle me porte est aussi puissant que le mien. Et c'est quand je pensais à tout ceci, quand elle prononçait ce genre de paroles, que je ne pouvais que me résoudre à comprendre que je me faisais souffrir inutilement. Ce n'est pas comme si Matthew était un obstacle à notre relation, même si je ne peux m'empêcher de croire que s'il n'était pas décédé, jamais le ''nous'' d'aujourd'hui n'aurait vu le jour.

« Sincèrement, Edward... si tu hésites sur la question, c'est que tu ne me connais pas réellement comme tu prétends pourtant le faire si souvent. » Je baissais les yeux, quelque peu gêné par la situation. Je n'avais pas envie de la décevoir en ayant ce genre de comportement. Mais je trouvais préférable de lui exprimer mon point de vue, mon ressenti, plutôt que de sourire de façon purement hypocrite. C'est ça un couple aussi, n'est-ce pas ? Et alors que je m'attardais sur elle lorsqu'elle glissait sa main dans ses cheveux, ce geste que je trouve plus que magnifique, je me rendais compte qu'il fallait que je prenne un peu sur moi. Effectivement, une partie d'elle sera toujours amoureuse de Matthew, et même si cela ne me plaisait pas totalement, je ne pouvais rien y faire. Les sentiments ne se choisissent pas, et j'estime qu'elle a déjà assez souffert de sa mort pour lui balancer des reproches en pleine figure. Je ne suis pas un monstre. Je suis capable de la comprendre.

« Cette bague-là, c'est aussi la preuve que c'est toi, le seul et l'unique, c'est toi que je veux épouser. » Je relevais la tête pour l'observer, alors que j'avais baissé les yeux sur le sol, quelques secondes avant, achevant ma cigarette pour finalement l'éteindre dans le cendrier qui se trouvait à côté de moi. Je croisais donc le regard de Maria, non sans le faire avec insistance. « Alors épouse moi. », lâchais-je d'un coup, avec impulsivité, sans pouvoir retenir cette parole. Néanmoins, je le pensais vraiment, j'en avais envie. « Je suis désolé d'avoir un tel manque de confiance en moi lorsqu'il s'agit de notre relation. Je sais que tu m'aimes, même si je suis persuadé de t'aimer encore plus. » J'esquissais un petit sourire malicieux, avant de reprendre la parole. « Je sais aussi que je ne devrais pas me comparer sans cesse à Matthew, car si tu le faisais toi même avec Sarah, je trouvais ta réaction totalement stupide. J'imagine que... je me prends la tête plus que nécessaire. Il n'y a qu'à voir cette bague que tu portes toujours à ton doigt... » Je jetais un rapide coup d'œil à cette dernière. « Je ne t'en ai pas reparlé parce que j'avais peur que tu considères cela encore comme trop rapide. Mais sache que je veux toujours que tu deviennes ma femme et que je rêve de te voir un jour dans une belle robe de mariée, quand je t'embrasserais devant nos deux familles réunies. » Je lui adressais mon plus beau sourire. « Donc oui, épouse moi Maria O'Berkeley. »

Maria & Edward ♥

Il éteignit sa cigarette à peine celle-ci fut terminée. Puis, il releva la tête vers la brunette, son visage dont les traits étaient tirés prouvant à leur manière qu'il était on ne peut plus sérieux pour ce qui allait suivre. Et qu'est-ce qui allait suivre ! Une demande en mariage... Sans que la brunette ne l'ai vu arriver. Le ton avec lequel il avait prononcé ces quelques mots parlait plus que les mots eux-même. Il était totalement sûr de lui, il la voulait comme femme, et maintenant qui plus est. Tout du moins suffisamment vite pour pouvoir avouer au monde entier qu'il avait épousé la directrice adjointe de l'une des plus grandes universités des États-Unis, et du monde également. Évidemment, la belle O'Berkeley savait très bien que ce n'était en aucun cas pour son 'titre' qu'il voulait l'épouser, mais plus pour l'amour qu'ils pouvaient se porter depuis un an qu'ils étaient ensemble.

Edward enchaîna très vite toute une suite de paroles que la brunette eut à peine le temps d'assimiler tant sa demande lui était gravée à l'esprit à cet instant. Il venait de la (re)demander en mariage après une première tentative qui ne s'était pas exactement passée comme prévu. En effet, le soir de sa première demande en mariage, alors qu'ils étaient dans un cadre absolument idyllique – à Paris, ils avaient fini par se disputer au sujet de leur nouveau rôle de parents avec Ambre, ils avaient fini par aller chacun de leur côté, et ne s'était quasiment pas reparlé de la soirée.
Mais ce soir semblait bien différent. Pour plusieurs raisons dont la principale se trouvait dans l'idée qu'Edward avait tout d'abord avoué à la brunette avoir peur à chaque fois qu'il s'agissait de leur relation. Bien qu'elle l'ait toujours su, Edward n'avait jamais été au bout des choses en le lui disant, mais ce soir, il l'avait enfin fait.

« Tu donnes la réponse avant même qu'elle ne te soit donnée...c'est judicieux. Bien qu'un peu risqué. »

Elle disait cela car il lui avait dit « Alors oui... » sous-entendant pas l'occasion que si elle refusait maintenant, le pauvre n'y comprendrait plus rien du tout. Mais comment pouvait-elle refuser alors qu'elle en rêvait secrètement depuis qu'ils s'étaient remis ensemble de façon approximativement définitive ? Elle ne pouvait pas lui répondre par la négative, ce n'était tout bonnement pas possible, ni même envisageable une seule seconde.

Se pinçant les lèvres, les yeux pétillants sous la demande, la brunette posa ses deux mains sur les joues rugueuses de son compagnon. Puis, rapprochant ses lèvres des siennes, elle lui murmura avant l'échange d'un tendre baiser plein de promesses la chose suivante :

« Oui. »

Un simple petit mot de trois lettres les reliant à la vie, à la mort. Ou presque. C'était plus exactement les prémices de ce qui était un lien à première vue indestructible entre ces deux êtres amoureux à souhait qui ne semblaient plus désirer qu'une seule chose, la possibilité de s'aimer jusqu'à ce que la mort les sépare. Ce qu'elle ferait, irrémédiablement un jour, mais pas aujourd'hui ni même demain. Ils voulaient en profiter, ils voulaient se dire que leur avenir avait encore quelque chose de prometteur, qu'ils pouvaient envisager l'avenir avec le sourire, et non pas des larmes au creux des joues. Il semblait important pour Maria tout comme pour Edward de pouvoir encore s'imaginer une vie dont les perceptives d'avenir étaient différentes de celles des autres personnes mariées, ou tout du moins ayant trouvé l'amour.

Glissant ses mains dans les cheveux de son compagnon, Maria amplifia leur échange avec un soupçon de malice, ses dents mordillant la lèvre inférieure de l'homme.

« Tu donnes la réponse avant même qu'elle ne te soit donnée... c'est judicieux. Bien qu'un peu risqué. » Risqué ? Non absolument pas. Je connais assez Maria et les sentiments qu'elle éprouve pour moi, pour savoir qu'elle veut m'épouser. La seule raison pour laquelle elle aurait refusé ma demande, aurait été la rapidité de cette dernière. Mais à côté de cela, je sais qu'elle en a envie. Sinon, pourquoi aurait-elle gardé cette bague de fiançailles à son doigt ? Pourquoi la regarderait-elle à chaque fois avec des yeux pétillants ? J'en avais également très envie. Une journée où nous serions entourés des gens qui nous sont chères, faire la fête pour célébrer notre amour, la voir dans une magnifique robe, l'embrasser devant la foule, m'accorder un voyage de noces à ses côtés. J'en avais juste très envie. Pouvoir enfin dire « Voici ma femme, Maria O'Malley. », enfin, en admettant seulement qu'elle veuille prendre mon nom de famille, je ne l'y obligeais en rien.

« Oui. » Je ne pus retenir un sourire sincère. Ce sourire large et joyeux qui m'est connu. Le regard pétillant, la joie ancrée sur le visage. Je l'observais dans les yeux alors qu'elle glissait ses mains contre mes joues recouvertes d'une barbe de trois jours. Disons que cette seconde demande en mariage n'était pas aussi spectaculaire que la première. Nous n'étions pas dans un restaurant chic à Paris, mais à la maison. Pour ma part, je n'étais pas habillé de façon classe, mais uniquement d'un vieux jogging, et d'un T-shirt tout aussi âgé. Mais le cœur y était, les paroles aussi, ainsi que la sincérité. De cette réponse s'en suivi un délicieux baiser. J'y répondais avec tout l'amour que je portais pour cette femme aussi charmante soit elle.

Je sens le bout de sa langue effleurer la mienne en une parfaite caresse, et ses dents mordiller ma lèvre inférieure. Je brûle à l'intérieur face à la sensualité de la situation. Ma main glisse sur sa jambe nue et remonte jusqu'à sa cuisse. Elle m'embrasse de telle façon à me mettre dans tous mes états. Néanmoins, la douleur que je ressens au niveau de ma côte cassée me rappelle à l'ordre. Les relations sexuelles sont bien difficiles avec une telle blessure. Je soupire intérieurement. Je tente de me détacher de Maria et pourquoi, mon désir pour elle fait résister notre étreinte. Il me faut une bonne dose de courage pour décoller mes lèvres des siennes. J'ouvre les yeux pour croiser son regard. Je me mordille la lèvre. « Tu veux vraiment que je me casse davantage la cote ? », lui demandais-je avec un sourire amusé, même si dans le fond, j'étais dégoûté par la situation. Oui, intérieurement, je maudissais encore plus Andrew. Rah ! Quel crétin !

Je me lève, prends Maria par la main pour l'aider à faire de même. Puis nous entrons dans la maison pour revenir dans le salon. Je me tourne vers elle, les mains dans les siennes. « J'en ai très envie, tu le sais mais... ça va être difficile là. » J'affiche une petite moue déçue et enfantine. Pourquoi ?!En plus, ça fait déjà quelques jours que nous n'avons rien fait à cause de cette stupide cote cassée !

Maria & Edward ♥

« Je le pourrais, si je n'avais pas ce sentiment de culpabilité par avance. »

Avoua t-elle, amusée, lorsque son compagnon lui demanda – lui aussi amusé – si le fait qu'elle l'embrasse de la sorte signifiait qu'elle souhaitait lui rompre définitivement la côte ou bien si elle saurait s'abstenir de cette action-là. Puis, se levant aidée par l'Irlandais, la brunette s'amusa beaucoup de la réaction de son compagnon. Il semblait véritablement désolé de ne pas pouvoir la satisfaire présentement, ce qui évidemment dérangeait la belle O'Berkeley mais ce qu'elle comprenait dans le sens où elle se remontait le moral volontairement en se disant qu'elle finirait bien par retrouver un homme avec toute sa vitalité et qui saurait alors, à ce moment-là, lui plaire entre les draps.

« Hm. Tu viens de me demander en mariage, mais tu ne peux pas me faire l'amour. Il semblerait que nous ayons un problème... »

Riant de bon cœur après ça, Maria passa ses deux mains dans la nuque de son compagnon avant de le rassurer.

« Je t'aime, sexe ou pas. »

Si un jour on lui demandait de choisir entre le fait d'être aux côtés de son homme mais sans pouvoir se satisfaire sexuellement parlant et le fait de le quitter pour pouvoir satisfaire ce genre de besoins, la brunette aurait très vite fait de faire son choix. Cependant, en imaginant qu'Edward ait à faire ce choix, quelque chose disait à Maria qu'il hésiterait un peu plus. Mais il finirait par la choisir, au fond d'elle, la brunette en était intimement persuadée, et ce, depuis toujours.

« Mais c'est vrai qu'avec, ça aurait été mieux. »

Lança t-elle pour ensuite foncer dans la maison de sorte qu'il ne puisse la rattraper, comme un petit pic pour l'ennuyer sans pourtant le vexer. Il n'y était – presque – pour rien dans toute cette affaire après tout, comment alors pouvait-elle ne serait-ce qu'envisager de le blâmer ?

« Hm. Tu viens de me demander en mariage, mais tu ne peux pas me faire l'amour. Il semblerait que nous ayons un problème... » Je levais les yeux au plafond, avec ce petit sourire amusé sur le visage. Ah ouais ? « Tu parles, je suis capable de te faire l'amour. Je suis même un pro dans cette catégorie ! » Règle numéro une : ne pas sous estimer les capacités d'un homme au lit. Sinon, on se retrouve rapidement avec un mâle en rut près à vous faire sauvagement l'amour, soit avec, au contraire, un homme vexé et n'ayant plus aucune confiance en lui. Maria me connaissant très bien, étais consciente que je tapais davantage dans la première solution si elle me sous estimais comme maintenant, même sur un ton ironique. Elle sait combien j'aime partager des moments intimes sous les draps avec elle. En sa compagnie, j'ai une libido égale à celle d'un adolescent qui vole les magasines de vêtements de sa mère, pour aller muscler sa main droite dans la salle de bain. Par ailleurs, Maria avait pu voir mon désespoir quand elle me rappela qu'avec une cote cassée, je serais incapable de lui faire l'amour sans être secoué par la douleur. Cette nouvelle m'a dévasté. Et j'ai l'impression que le fait de savoir que ça n'était pas vraiment possible, me donnait d'avantage des envies foireuses.

« Je t'aime, sexe ou pas. » A l'entendre, je suis le plus grand des impuissants, alors qu'en réalité, mon entre-jambe se porte à merveille. « Oh je t'en prie ! Ce n'est pas comme si c'était Edward Junior qui avait un problème. Il est déjà au garde à vous en fait. », lui lançais-je dans le plus gros manque de romantisme ! Mais je rentrais dans son jeu et il fallait parfois laisser tomber le côté trop tendre pour rendre le plaisir charnel semblable à un jeu. À côté de cela, je suis totalement conscient qu'il n'y a pas que le sexe dans un couple. Néanmoins, j'estime que ça a une part importante dans la mesure où il permet de se retrouver à deux, de façon plus intime, et pour se prouver un amour inconditionnel. Bon d'accord, aussi pour prendre son pied ! « Mais c'est vrai qu'avec, ça aurait été mieux. » J'entre-ouvrais les lèvres, faussement outré par ses paroles, alors qu'elle fonçait dans la maison pour être certaine que je ne la rattraperais pas dans mon état. Elle ne perd rien pour attendre !

On ne cherche jamais Edward O'Malley sans savoir qu'une vengeance s'en suivra. Je me rendais dans la cuisine, et ouvrais le réfrigérateur. De là, ma main empoigna une bouteille de crème chantilly, alors que dans mes yeux se dessinait la malice. Et discrètement, à pas de loup, je me dirigeais vers la chambre où Maria semblait s'être réfugiée. Je planquais la bouteille dans mon dos, au niveau de mon jeans, et ouvrais la porte. J'étais fin prêt pour jouer la comédie. « Ok tu as gagné... j'avoue que ça aurait été mieux avec du sexe. » Je m'approchais d'elle avant de m'asseoir sur le lit à côté d'elle. « Je t'aime tu sais. » Je déposais mes lèvres sur les siennes avec toute la sensualité du monde, tout en saisissant rapidement mais discrètement, la bouteille de chantilly. Je dirigeais l'extrémité de cette dernière vers le décolleté de Maria et appuyais pour faire jaillir toute la crème au niveau de sa poitrine. Niark, niark.

Maria & Edward ♥

Une fois rentrée dans la maison, la brunette se pensa en 'sécurité', croyant alors à ce moment-là qu'Edward ne pourrait absolument rien tenté, puisqu'il ne pouvait ni courir ni même marcher de façon rapide. Mais ce fut sans douter de la capacité de l'homme irlandais quant à se montrer redoutable vis-à-vis d'une telle situation. En effet, maintenant qu'il semblait beaucoup moins douter de leur couple et de ce que pourrait donner leur avenir s'ils s'en donnaient clairement les moyens, delà comment la belle O'Berkeley aurait-elle pu croire une seule seconde qu'Edward ne tenterait absolument rien ? Sa naïveté vis-à-vis de cet homme finirait par avoir raison d'elle.

Sans qu'elle ne sache vraiment pourquoi, elle termina sa fuite dans sa chambre, pensant la pièce comme étant l'une des plus sécurisées. Encore une fois, sans trop savoir pourquoi. Peut-être était-ce dû au fait de l'ambiance qui régnait dans cette pièce depuis que Maria avait redonné un coup de jeune, en effet quelques semaines plus tôt, elle avait eu l'idée de retoucher la décoration de cette pièce tant convoitée par le couple. Le calme que laisse transparaitre cette pièce était ce qui permettait à la brunette de relâchait ne serait-ce que quelques minutes la pression lorsque celle-ci devenait trop difficile à gérer.

C'est alors qu'assise au bord du lit double, Maria vit arriver Edward au regard pétillant. Un regard qu'elle ne connaissait que trop bien venant de lui, mais dont elle n'osa présentement pas se méfier sans tellement savoir pourquoi. Si elle avait su... A peine eut-il dit quelques mots qu'elle apprécia grandement à l'écoute, la brunette eut le droit à une bien mauvaise surprise. En effet, Edward avait pris dans le réfrigérateur la bombe de crème chantilly et venait de lui en mettre plein son décolleté.

Le tout premier réflexe qu'elle eut fut celui de hurler au contact de la mousse froide contre sa peau, puis elle eut un regard noir envers son compagnon visiblement très fier de sa bêtise. Elle allait en faire de la chair à pâté. Pire encore ! Elle allait le découper en petit morceau et laisserait aux lions d'un des zoo de la ville se charger du reste.

« Edward O'Malley tu... »

Elle n'eut guère le temps d'en dire plus, entendant un bruit quelque peu inattendu à cette heure de la journée. Aaron pleurait. Que se passait-il encore ? Poussant un grognement de mécontentement au vu des agissements d'Edward, elle ôta tout bonnement son chemisier qu'elle laissa allègrement tomber au sol en parquet de la chambre avant de filer à la salle de bain pour se rincer très brièvement, en quelques secondes seulement pour finalement aller voir son fils. Il pleurait à cause de la poussée dentaire dont le petit bonhomme était la victime depuis quelques temps. C'était inévitable. Sa mère prit alors soin de lui passa du baume soulageant sur les gencives, ce qui eut pour effet de calmer le petit assez rapidement. Il faudrait attendre un petit peu encore avant de lui donner son biberon et de le coucher de manière à ce qu'il passe une bonne nuit, de repos, si possible. Ce qui ne serait pas de trop pour la belle O'Berkeley.