J'étais visiblement très fier de ma connerie. Je reste un véritable gamin, et dans la mesure où Maria m'a cherché, il semblait naturel que je chercherais à me venger d'une quelconque manière qui soit. Rien de méchant, bien évidemment. Ainsi, je ne pus qu'afficher un énorme sourire en l'entendant hurler au contact de la crème froide contre sa peau brûlante. « Edward O'Malley tu... » Comment ne pas être amusé face au regard mauvais de la brunette ? L'a-t-elle mal pris ? Je n'aurais su le dire. Mais quoi qu'il en soit, je ne pouvais qu'être fier de moi. Encore plus en la voyant retirer son chemisier au moment où Aaron se mit à pleurer. La brunette, en soutien gorge, de la crème chantilly à la naissance de ses seins. Quelle vision délicieuse. Puis elle fila dans la salle de bain, dans le but de se nettoyer un peu, puis d'aller s'occuper de notre fils qui faisait déjà ses dents. Un précoce, jusqu'au bout.

Je me levais enfin du lit, attrapais le chemisier qui gisait sur le sol, et allais le mettre dans la bannette où se trouvait tout le linge sale, avant de faire couler un bain chaud. Puis je me retournais pour me diriger dans la pièce où se trouvaient Maria et Aaron. Je m'approchais, passant derrière la brunette. Mes mains glissèrent sur sa poitrine, avant de descendre jusqu'à son ventre. « Vous êtes encore fâchée Madame O'Berkeley-O'Malley ? » J'esquissais un sourire. « On a vraiment des noms à rallonge. », lui avouais-je avant de l'embrasser dans le cou. Puis je prenais mon fils dans les bras pour le calmer un peu. Je déposais un baiser sur sa tempe et lui chantais une petite chanson irlandaise, alors qu'il essayait d'attraper mon index. Le regard que je portais sur mon fils montrait toute la fierté que je pouvais avoir pour lui. « On a fait du bon boulot, tu ne trouves pas ? »

Le petit se mit à rire lorsque je lui adressais une grimace. Ça marchait à tous les coups. Puis je le redéposais, avant de me tourner vers Maria. Je me dirigeais vers elle, avec un regard plus que malicieux. Elle avait rincé la crème très rapidement, si bien qu'il en restait encore sur sa peau. Ainsi, je me penchais doucement et passais le bout de ma langue entre ses seins. « Ça ouvre l'appétit. » Nouveau sourire espiègle. Mes mains restèrent sur son corps, plus précisément dans son dos, alors que je les glissais dans le bas de ce dernier, non sans infiltrer mes doigts dans sa jupe. Nos nez s'effleurèrent alors que je venais partager avec elle un doux baiser.

« Viens avec moi... », je la prenais par la main et l'entrainais avec moi jusqu'à la salle de bain. Là, je fermais le robinet alors que la baignoire était remplie d'eau. Je cherchais un produit typiquement ''féminin'' – du moins à mes yeux – que Maria achetait souvent pour faire une grande quantité de mousse accompagnée d'une agréable odeur. Je mettais la main dessus et préparais ainsi le bain. « Mets toi à l'aise, je reviens. » Je lui adressais un clin d'œil et filais le plus rapidement possible jusqu'à la cuisine, où je sortais une bouteille de champagne accompagnée de deux coupes. Puis je revenais dans la salle de bain avec le tout.

Maria & Edward ♥

A peine fut-elle dans la chambre de son fils, en contact direct avec ce dernier, que Maria fut coupée par l'arrivée quelque peu inattendue d'Edward dans la pièce. Il la prit par la taille, l'embrassant dans le cou tout en lui demandant si elle était encore énervée de son comportement. Heureusement qu'il lui en fallait un tout petit peu plus pour être réellement agacée. Disons simplement qu'après un an de relation – bien qu'une 'pause' ait eu lieu entre temps – la femme de l'Ouest américain avait pu se faire aux bêtises de l'homme se trouvant à l'instant derrière elle, essayant à sa manière de se faire quelque peu pardonner d'un tel agissement vis-à-vis d'elle. Le fait qu'il lui dise par la suite qu'ils avaient tous deux des noms de longueur assez étonnante fit sourire Maria, même si elle aurait aimé ne pas sourire, question de lui faire regretter quelques minutes de plus ce qu'il avait fait dans la chambre, malheureusement son pouvoir d'énervement face à cet homme était on ne peut plus restreint. Heureusement pour Edward, cependant.

« On peut dire ça comme ça, oui. »

Répondit-elle à demi mots pour ne pas agiter le petit bonhomme qui semblait prêt à conquérir le monde à l'aide de ses deux toutes petites mains, s'émerveillant de tout et de rien à la fois. A cette vision, Maria se surprit à rêver d'une vie loin d'ici, de la ville. Retranchés dans les hauteurs du pays, au nord, les enfants s'émerveillant devant les animaux et non pas les pots d'échappement. C'était tout de même plus souhaité pour l'épanouissement d'un enfant, selon la brunette – bien-sûr. Tout le monde ne voyait sans doute pas la vie de la sorte, mais Maria, elle, l'imaginait de sorte à vivre hors de la ville. Elle ne niait pas l'envie de vivre dans un ranch, bien qu'elle n'en ai jusqu'à présent jamais vraiment parlé avec son compagnon. Pourquoi l'aurait-elle fait ? Edward lui rêvait de l'Irlande, elle du Wyoming. Elle supposait alors que San Francisco était un bon milieu pour eux, quoique...

Aaron se retrouva par la suite dans les bras de son père, laissant alors la possibilité à Maria de rêvasser sans se soucier du bien-être de son fils dorénavant surveillé par son père. Un sourire s'afficha de nouveau sur les lèvres de la mère. Le tableau était presque parfait. Il le serait sans doute au cours de l'été qui s'annonçait à eux. Ils partiraient au Nevada pour que les enfants profitent du temps avec leurs grands-parents, pendant que les parents eux, feraient en sorte de se donner le temps de vivre de nouveau. Ce que Maria ne s'accordait qu'une fois par an, durant la période des vacances d'été justement. Elle rêvait déjà des plaines étendues de l'Irlande tout comme elle rêvait de longues escapades à cheval qu'elle pourrait faire avec sa jument Éclair, au ranch d'Andrew non loin de Las Vegas.

Soudain, la tirant brutalement de sa rêverie, Edward se montra bien entreprenant face à la brunette, faisant volontairement un sort au peu de crème chantilly qu'il restait au niveau de la naissance de la poitrine de la belle. Son comportement la fit rire, évidemment.

« Ne sois pas idiot. »

Lui murmura t-elle avant qu'il ne lui demande de le suivre, ce qu'elle fit sans un mot. Aaron semblait calmé dorénavant, ce qui était préférable pour sa mère qui ne supportait pas de l'entendre pleurer, même si elle savait que c'était inévitable en ce moment.
En arrivant à la salle de bain, Maria découvrit un spectacle auquel elle ne s'était nullement attendue. Edward lui avait fait couler un bain moussant. C'était une attention très touchante donc la brunette saurait se souvenir et dont elle lui était déjà reconnaissante à souhait.
Le voyant qui quittait les lieux ayant pour seul mot d'ordre de se détendre, c'est ce que Maria entreprit. Il était rare qu'elle s'accorde un moment de détente en vérité, et encore plus un bain. Déjà parce que l'eau était à un prix parfois ahurissant et ensuite par qu'elle manquait clairement de temps. Ôtant donc ses vêtements restants, la brunette termina sa course dans l'eau non pas brûlante mais cependant très chaude du bain préparé par Edward et ferma les yeux une fois qu'elle fut confortablement installée. Voilà un moment dont elle avait bien l'intention de profiter au maximum.

J'avais envie de fêter comme il se le doit, nos fiançailles, même si cela n'était pas la première fois. En fait, quand je lui ai demandé sa main, à Paris, nous avons fini par nous disputer en rentrant, sur un point de vue différent concernant l'éducation des enfants. Ainsi, nous nous étions couché chacun de notre côté, quelque peu énervés contre l'autre. Aujourd'hui, j'espérais, je voulais que cela se passe autrement. Ainsi, je prônais la détente, un moment juste pour tous les deux. Que nous profitions de l'instant présent, de la compagnie de l'autre. Et quoi de mieux qu'un bon bain en tête à tête, à se faire des papouilles et à se dire des mots doux ? Oui, les femmes ont vraiment le pouvoir de couper les couilles des hommes lorsque ces derniers sont terriblement amoureux d'elles.

Ainsi, je laissais à Maria l'occasion de se mettre à l'aise, de se déshabiller pour venir profiter du bain chaud et moussant, alors que j'allais chercher du champagne ainsi que deux coupes. Quand je revenais dans la salle de bain, je ne pus retenir un sourire en voyant la brunette, les yeux fermés, en train de profiter pleinement des sentiments de l'eau chaude et de l'odeur qui s'y émanait. Je déposais les deux coupes sur un des meubles et m'attaquais à la bouteille afin de l'ouvrir. Et la facilité que j'eus à le faire ne venait que prouver mon habitude pour cela. On entendit le bouchon sauter, alors que j'attrapais rapidement un des longs verres pour y verser le liquide pétillant. Je fis de même pour le second verre. J'en tendis un des deux à Maria, tout en me penchant pour lui donner un baiser. « Mademoiselle... »

Je déposais la bouteille sur le sol, juste à portée de main, à côté de la baignoire, pour finalement retirer mon T-shirt. Je lui aurais volontiers fait un petit striptease pour l'amuser, mais le fait de me dandiner n'était pas encore dans mes capacités avec une cote cassée. Soit. Une fois torse-nu, je laissais mon jogging ainsi que mon boxer glisser le long de mes jambes pour atterrir sur le sol. Aucune gêne quant à me retrouver totalement nu sous les yeux de la brunette. Puis, une fois que mes chaussettes blanches eurent rejoint le reste des vêtements – ceux de Maria ainsi que les miens –, j'entrais à l'intérieur de la baignoire, ma coupe à la main. Le bain pouvait accueillir uniquement deux personnes. Et son côté étroit pouvait se montrer être assez agréable lorsque l'on se retrouve avec la personne que l'on aime. Ainsi, je me plaçais en face de la jeune femme. « A nos fiançailles. » Nouveau clin d'œil et nous laissâmes nos coupes s'entre-choquer.

Je pris une gorgée du liquide, bien que cela restait déconseillé alors que j'étais sous médicaments. Mais ce n'était pas une malheureuse coupe de champagne qui allait changer quoi que ce soit à ma vie. Puis je déposais la coupe sur le rebord de la baignoire.

Maria & Edward ♥

Allongée dans l'eau, la brunette était bien décidée à en profiter autant que cela lui était permis. Edward – à défaut de pouvoir, momentanément, la satisfaire sexuellement – devait se rattraper, et c'est ce qu'il fit, avec brio d'ailleurs. Une fois qu'il l'eut rejoint dans la salle de bain, il lui servit une coupe de champagne, s'en servit également une et vînt la rejoindre doucement dans la baignoire qui était suffisamment grande pour deux, mais qui n'aurait pu en accueillir une troisième cependant.

« A nous. »

Dit-elle une fois que leurs verres se soient entrechoqués. Un sourire aux lèvres, la brunette regardait son compagnon – et futur mari – droit dans les yeux, les admirant. Ils étaient toujours d'un bleu époustouflant, sauf lorsqu'il était en colère où là ils passaient à un gris foudroyant. Comme les siennes, parait-il. Maria n'en avait jamais rien dit se fichant bien de savoir ce que pouvait être la couleur de ses yeux lorsqu'elle-même était en colère contre quelque chose ou quelqu'un.

« Sans vouloir couper cet élan de romantisme à l'aide de mon tact légendaire..j'ai une question. Qui n'a absolument rien à voir avec le mariage. Quoique ça pourrait en avoir un, à un moment donné, enfin bref. Je voulais savoir, comment avais-tu fait avec Tiago l'année dernière, lorsque nous sommes partis chez tes parents ? »

Il ne pouvait pas avoir confié le chien à son ex-femme puisqu'elle-même était venue avec Seth et Jade les rejoindre à Dublin une semaine après que le couple soit arrivé. Devaient-ils emmener Tiago et Faldo ou bien les laisseraient-ils dans une pension le temps du voyage ? Dans les deux cas, ça n'était que moyennement juste envers les deux animaux dans le sens où un voyage de douze heures les épuiserait, et qu'un séjour d'une semaine en pension les rendrait sans doute fou. La joie d'avoir des animaux...

« On peut tout aussi bien en reparler plus tard, excuse-moi, je ne sais même pas pourquoi j'aborde ce sujet maintenant. » Elle bu une gorgée de champagne. « Cette situation, c'est nouveau pour moi. Est-ce qu'on est censés discuter du mariage, ou bien attendre en parlant d'abord des vacances...? Je suis un peu perdue, je te l'avoue. »

Les situations familiales comme celle-ci, c'était tout nouveau pour Maria qui n'avait jusqu'alors jamais eu à se soucier d'animaux – puisqu'avant elle n'en avait pas, ni même du voyage en avion de douze heures avec deux enfants en bas âge – puisqu'elle n'avait ni enfant, ni long trajet à faire pour partir en vacances auparavant. D'où la nouveauté pour Maria qui avait besoin qu'on lui indique un minimum la marche à suivre.

J'observais la brunette avec de la fierté plein les yeux. Je la trouvais définitivement trop sexy. Elle s'était attachée les cheveux en un chignon pour ne pas les tremper, et je rêvais déjà de me trouver derrière elle pour embrasser sa nuque. La mousse cachait la transparence de l'eau et donc le corps dénudé de la belle, même si j'en connaissais par cœur les courbes. Seule la naissance de sa poitrine se retrouvait à la surface et Maria n'avait pas besoin de mettre la tête sous l'eau pour savoir que j'étais très excité par la situation. Un adolescent je vous dis... Le charisme de O'Berkeley me faisait fondre, ainsi que sa classe légendaire, si bien que mes yeux bleus ne cessaient de l'admirer. Elle a accepté que je sois son mari. Oui, je vais me marier à cette femme. Qui l'aurait cru ?

« Je voulais savoir, comment avais-tu fait avec Tiago l'année dernière, lorsque nous sommes partis chez tes parents ? » Je ne pus retenir un sourire, alors que Maria cherchait une façon de poser ses questions sans trop briser le romantisme de la situation. Je devais avouer que son manque de tact se trouvait être attendrissant. Je me mordillais la lèvre inférieure, probablement pour ne pas rire. « On peut tout aussi bien en reparler plus tard, excuse-moi, je ne sais même pas pourquoi j'aborde ce sujet maintenant. » Et voilà qu'elle commençait à déblatérer mille et une paroles. « Est-ce qu'on est censés discuter du mariage, ou bien attendre en parlant d'abord des vacances... ? Je suis un peu perdue, je te l'avoue. » Oh, il ne fallait pas qu'elle croit que cette situation m'était très familière. Certes, j'ai déjà été marié, mais qu'une seule fois – ce qui n'est déjà pas mal, avouons le.

Je m'avançais doucement vers Maria pour lui voler un baiser, et mordiller un instant sa lèvre inférieure qui avait désormais le goût de champagne. Ce fut d'ailleurs très agréable. « Viens par ici. » Je la tirais doucement contre moi, de façon à ce que je ne me fasse pas mal non plus. Je la laissais prendre place sur mes cuisses, alors que nous étions l'un en face de l'autre. Au final, je devais un peu lever la tête pour l'observer dans la mesure où dans cette position, elle était plus grande que moi – non pas que ce soit dérangeant d'avoir le nez dans ses seins, bien au contraire. « Quand j'habitais encore avec Sarah, il y avait un couple de personnes âgées qui gardaient Tiago quand on allait en Irlande. Du coup, encore aujourd'hui, je le leur confie. Ils adorent les chiens et entre nous, ce sont vraiment des personnes biens. »

Mes lèvres se déposèrent dans le cou de Maria, alors que mes mains glissaient sur ses fesses nues. Je ne dirais mot sur l'effet que me faisait le présent contact de nos intimités. « J'ai une question aussi. Mais sur le mariage. On en fait un dans une synagogue et un dans une église pour nos familles, ou bien on se contente d'un mariage civil ? » Ce sujet ne devait rien avoir de tabou. Je savais que la brunette était tout aussi pratiquante que moi... c'est à dire très peu, voir pas du tout. Pourtant, ce n'était pas le cas de nos parents respectifs. « Enfin, on peut aussi faire les deux mariages en un, avec un rabbin et un prêtre. Je me vois déjà casser du verre avec mon pied. » Petit sourire en coin.

Maria & Edward ♥

Elle avait beau avoir passée la quarantaine, être mère de deux enfants de quatre ans et de cinq mois, Maria Rachel O'Berkeley n'y connaissait absolument rien en ce qui concernait une union qu'elle soit civile ou religieuse. Et pour cause, elle ne pouvait guère le savoir, ne s'étant jamais mariée. Elle avait vu sa petite sœur se marier, c'est vrai, mais ça n'avait rien de similaire. Cependant, Maria se souvenait du mariage d'Ève et de Dimitri comme si c'était hier. Sa sœur arborait une robe de mariée absolument magnifique de satin blanc, avec un diadème de rose blanche faisant ressortir la couleur de ses cheveux ébènes. Jamais auparavant Maria n'avait ressentie une telle joie en admirant sa sœur. Elle avait tout réussi, professionnellement comme personnellement. Tout le contraire de son aînée qui avait, côté cœur, totalement échoué. Jusqu'à aujourd'hui. Oui, ce fameux jour où elle avait accepté de prendre pour époux de façon officielle l'Irlandais Edward William O'Malley.

Lorsqu'on les regardait brièvement, on se demandait bien ce qu'ils pouvaient faire ensemble. Rien ne semblait les lier. Excepté leurs deux enfants, évidemment. Mais oublions les enfants un instant. Lorsqu'on les observait, comme ça, on voyait bien qu'ils semblaient totalement différents l'un de l'autre. Déjà, il y avait leur différence d'âge. Edward avait trente-six ans, Maria en avait quarante-quatre. Rien que ça déjà. On aurait pu dire d'elle que c'était une femme couguar, elle se fichait dorénavant pas mal de ce que pouvaient penser les autres personnes d'elle et de ses sentiments pour Edward. Ensuite, il y avait leurs caractères, tout simplement. Maria, la bosseuse invétérée refusant une quelconque minute de répit, et Edward, l'Irlandais pur souche étant toujours le premier pour une soirée au bar avec ses potes. Il y avait également leurs manières de penser qui, avouons-le, étaient complètement à l'opposé sur bien des points.

Et pourtant...

« Je préfèrerais qu'on se contente d'un mariage civil. Je sais que la religion est une part assez importante de mes parents, sans doute des tiens également, mais pas de notre vie. Et c'est notre mariage. »

Notre mariage. Si elle avait cru dire cela un jour.. A vrai dire, après la mort de Matthew, la brunette s'était tout bonnement et simplement refusée au bonheur. Mais, parait-il, lorsque celui-ci frappe à votre porte, il devient difficile de lui tourner le dos. Et Maria comprenait toute la portée de cela dorénavant. Jamais elle ne pourrait refuser de devenir son épouse, même si cela était à durée plus ou moins déterminée. Elle se fichait du temps qu'il leur restait. Elle le voulait. Et elle l'avait. Elle l'aimait, c'était finalement tout ce qui comptait.

Jetant un coup d'œil sa bague de fiançailles qui aujourd'hui reprenait son véritable rôle, la brunette embrassa amoureusement son compagnon, trop heureuse de la tournure qu'avait pris cette soirée. Si elle avait su...et bien, si elle avait su, elle aurait aimé vivre cette soirée exactement de la même façon que maintenant, les choses étaient absolument trop parfaites pour qu'on prenne le risque de les changer ne serait-ce que d'un pouce. Ils avaient tourné ensemble la page « Matthew » et décidaient de se donner un véritable avenir, jusqu'au bout. Assumant toutes les conséquences.

« J'arrive à peine à y croire.. On va se marier ! »

Lui souriant, ce sourire témoignant de son bonheur, la brunette reprit possession des lèvres de son compagnon tout en prenant cependant soin à ce qu'il ne bouge pas trop, pour qu'il évite d'avoir encore plus mal à sa côte déjà sévèrement amochée.

Oui, Maria et moi sommes très différents et pourtant, je ne prête pas grandement attention à cela. La différence d'âge ne me gêne absolument pas dans la mesure où cela ne se voit pas spécialement. Nous sommes adultes, mâtures, ainsi, dans nos discussions, nous ne ressentons pas nos huit années d'écart, ou plutôt nos sept ans et demi si je compte bien. Ensuite, nous venons de deux mondes totalement différents. Il m'arrive de penser que Maria est le rat des villes et moi, le rat des champs. Heureusement, la brunette a beau avoir pu rouler sur l'or depuis toujours, elle n'a pas pris la grosse tête pour autant. Ce qui peut poser le plus problème au quotidien, reste son côté casanier, et le mien fêtard. De réels opposés. Bien évidemment, ils nous arrivent de trouver un terrain d'entente. Une soirée télévision pour jouir de la vie de pantouflards. Une sortie dans un bar avec des amis pour profiter de la nuit. Pour ma part, j'ai souvent besoin de sortir, de courir à droite et à gauche. Rester à la maison une journée, pourquoi pas, mais pas plus, sinon, j'ai l'impression de manquer d'air. Je ne peux pas vraiment imaginer une journée sans mettre le nez dehors, ne serait-ce que quelques minutes. Cela pose beaucoup moins de problème pour Maria. Je ne sais si cela est lié, mais par ailleurs, je suis beaucoup moins axé ''boulot''. Peut-être est-ce dû à mes facilités depuis que je suis môme, mais dans la mesure où je ne sais pas rester immobile sur une chaise, l'idée de me pencher sur mon travail me décourage grandement. Je lâche davantage les responsabilités, je peux même les fuir à certains moment. Mon côté hyperactif en somme. La brunette, elle, est davantage a cheval sur les règles, alors que moi, je les contourne, je les viole. Cela peut poser problème dans la mesure où elle est ma boss. Et enfin, ce qui nous oppose également, sont nos rêves. Nous n'avons pas forcément les mêmes idées pour l'avenir, mais quel couple en a ? Quand on rencontre la personne de sa vie, dés le premier soir, on ne lui demande pas : « Tu te vois où dans trente ans ? […] Ah non désolé, j'ai d'autres projets. Salut ! » C'est totalement stupide. On fait avec, on tente de trouver un compromis, un point c'est tout.

On dira ce que l'on veut, personnellement, j'appelle ça de la pure coïncidence. Sarah aussi est juive. Enfin, on dira surtout que sa famille est athée. En effet, la religion avait une place vraiment minime pour eux. Ils gardaient seulement les prénoms. Sarah. Et notre fils, Seth. Nous avons fait un mariage civil. Mes parents ont comprit que la religion n'avait rien à voir là-dedans, même s'ils n'ont pas caché apprécier l'idée de nous voir sortir d'une église. Je leur ai gentiment expliqué que je n'obligerai jamais Sarah à se marier dans cet endroit dans la mesure où elle ne me contraignait pas à me faire entrer dans une synagogue. Au final, ils l'ont rapidement compris et nous ont laissé faire comme nous le souhaitions. Et là, j'allais me marier avec Maria. Également juive, mais venant d'une famille bien plus croyante. Cela expliquait davantage ma question quant au déroulement de la future cérémonie.

« Je préfèrerais qu'on se contente d'un mariage civil. Je sais que la religion est une part assez importante de mes parents, sans doute des tiens également, mais pas de notre vie. Et c'est notre mariage. » Je hochais la tête en la regardant dans les yeux. Très bien. Un mariage civil me convenait parfaitement, même si je ne ferais pas la tête à l'idée de devoir me marier comme le souhaite les juifs. Est-ce seulement possible lorsque l'un est chrétien ? Je n'en suis même pas sûr. Mais la question ne se posait plus vraiment. Nos lèvres se rencontrèrent un instant, avec tout l'amour du monde. « J'arrive à peine à y croire... On va se marier ! » J'esquissais un large sourire, alors qu'elle capturait de nouveau mes lèvres. Au moins, elle semblait heureuse et je ne pouvais que m'en réjouir ! Je répondais à ce baiser, avec délice, même s'il me mettait dans tous mes états. Mes mains glissèrent dans son dos, sous ses fesses, jusqu'à atteindre son intimité. « Par contre je veux une lune de miel. » Je reculais légèrement la tête pour la regarder avec malice. « Oui, une lune de miel où l'on ne quittera pas le lit et où l'on passera notre temps à faire des cochonneries. » Je me mordillais la lèvre inférieure.

Maria & Edward ♥

Elle allait se marier. Elle. Maria Rachel O’Berkeley. Aussi incroyable que cela pouvait paraître, elle allait passer devant monsieur le maire et dire le « oui » dont toutes les femmes rêvent à un moment de leur vie. Elle aussi, elle se verrait porter une magnifique robe blanche. Elle aussi, elle allait passer la bague au doigt de l’homme avec qui elle était depuis un an maintenant. Heureuse ? Oui, on pouvait facilement dire que la brunette l’était présentement. Ce n’est pas tous les jours que quelqu’un nous demande en mariage, en même temps. Elle avait donc toutes les raisons du monde pour se sentir heureuse en ce moment.

Embrassant avec une infinie tendresse son homme, bientôt celui qu’elle pourrait appeler comme étant son mari, Maria sourit contre les lèvres d’Edward lorsque ce dernier lui réclama une lune de miel. Qu’est-ce qu’un mariage sans lune de miel, sincèrement ? Ca n’est pas un véritable mariage, et c’était ce que voulait la belle O’Berkeley. Un vrai mariage ! Celui avec tout le chichi, les membres de leurs deux familles réunis. Ce qui, d’ailleurs, risquait d’être problématique à un moment donné. Comment allaient-ils réussir à tous les réunir ? Ca coûterait une fortune en billetterie pour le déplacement, et en plus de la cérémonie qui serait excessivement coûteuse selon Maria, ils n’étaient pas sortis de l’auberge niveau finances.

« Tu l’auras. Je t’en fais la promesse. Où est-ce que tu voudrais partir ? »

Après tout, autant commencer à évoquer tout, tout de suite, ainsi ils seraient fixés sur leurs désirs quant à ce qui pourrait se passer après leur mariage. Rien de le dire, ça lui paraissait encore totalement surréaliste, et pourtant, c’était bel et bien vrai. Bientôt, elle ne serait plus seulement Maria O’Berkeley. Les trois quarts du nom resteraient les mêmes. Cependant, le Berkeley changerait pour Malley. Cela fit sourire la jeune femme – qui n’était plus si jeune, c’est vrai. Peut-on encore dire d’une femme qu’elle est jeune passée la quarantaine ?

« J’aimerai que ça se fasse vite. »

Avoua-t-elle à demi-mots à son compagnon tout en passant ses douces mains dans les cheveux mi- longs de l’Irlandais. Elle ne voulait pas attendre six mois avant de se l’épouser, comme beaucoup font pourtant. Ils n’avaient pas la possibilité d’attendre aussi longtemps selon Maria qui ne voulait pas effrayer Edward en faisant en sorte que celui-ci commence à se poser des questions telles que : « Est-ce que je serais encore là dans six mois ? » ou bien « Et s’il arrive quelque chose entre temps ? », ect…

« Je veux dire, on pourrait…je ne sais pas. »

Si, elle savait. Mais elle s’était forcée à s’arrêter. Soudain, Maria eut l’impression de tout vouloir précipiter. Peut-être qu’en faisant cette demande, Edward pensait à un mariage qui n’aurait lieu que dans un an. Elle n’osa donc plus parler, de peur d’effrayer l’homme face à elle. Il fallait dire qu’elle allait peut-être un peu vite en besogne là, mais comment ne pas vouloir tout prévoir maintenant qu’il l’avait (re)demandé en mariage, franchement ? Difficile pour elle fut donc le fait de se contenir.

Je me voyais déjà porter une alliance à la main gauche, clamer haut et fort que Maria est ma femme. Oh oui ! Ce serait tout simplement parfait. Et la brunette semblait tout aussi enthousiaste que moi à l'idée que nous nous disions oui. Néanmoins, mon côté mâle reprit rapidement le dessus alors que je lui expliquais exiger une lune de miel. L'homme macho qui sommeille chez chacun de nous, se plaît à penser que le mariage, c'est pour faire plaisir aux femmes, et que la nuit de noces, c'est pour récompenser les hommes de s'être passé la corde au cou. Et même si je serai capable de le dire, juste pour m'amuser, Maria serait la première à savoir que ce n'est qu'une blague et que je ne penserai absolument pas mes paroles. Mais il n'empêche que je veux tout de même cette lune de miel pour pouvoir lui faire l'amour encore et encore, nous retrouver juste tous les deux, abandonner l'espace de quelques jours notre boulot de parents et s'abandonner au plaisir charnel que peuvent s'offrir deux amants.

À côté de cela, le mariage allait également coûter une fortune, ne serait-ce que pour faire venir ma famille ici. Et même si nous venions à nous épouser en Irlande, le problème serait le même dans la mesure où il faudrait pouvoir faire venir les O'Berkeley, bien que moins nombreux que la bande O'Malley. Je me demandais si Maria voulait d'un grand mariage, avec beaucoup de personnes, ou bien quelque chose de plus discret, en petit comité. Pour ma part, je m'en fichais pas mal. Certes, une foule importante peut stresser, rendre anxieux et d'un autre côté, ce serait le pied pour faire la fête toute la nuit. D'ailleurs, à cette pensée, je ne pus m'empêcher d'esquisser un sourire. « Tu l’auras. Je t’en fais la promesse. Où est-ce que tu voudrais partir ? » Je croisais le regard de Maria, alors que j'étais visiblement amusé par la situation. « N'importe où, tant qu'il y a un lit pour faire des galipettes avec toi, ça me va. » Bon, d'accord, ce n'était pas la réponse attendue. Je riais un instant et levais mes orbes bleus au plafond, l'air pensif. « Mh... dans un ranch. Ça, ça me plairait bien. Comme ça, on pourrait faire l'amour dans la paille. » Bon allez, Ed, un peu de sérieux ! « Et entre temps, on pourrait aussi profiter de la vie de cowboy. Enfin... ce n'est qu'une idée. Toi, qu'est-ce que tu veux comme lune de miel ? »

Contre toute attente, il ne m'était pas désagréable de parler de mariage avec la charmante brunette. Souvent, on laisse les femmes faire, car on estime que c'est leur jour, dont elles ont carte blanche pour faire de cet événement, l'un des plus beaux de leur vie. « J’aimerai que ça se fasse vite. Je veux dire, on pourrait… je ne sais pas. » Mes yeux s'écarquillèrent, mes sourcils se arquèrent alors que je ne pouvais retenir un sourire, trouvant la situation bien trop amusante. La brunette semblait terriblement pressée. « Allez, si on part maintenant pour Las Vegas, on peut se faire marier par Elvis dans une dizaine d'heures. » Nouveau sourire. Je passais mes mains contre les joues de la brunette et déposais un baiser sur ses lèvres. « T'es adorable. », murmurais-je entre deux baisers. « Laisse nous le temps d'organiser tout. Ça ne se fait pas en une journée. » Je l'embrassais dans le cou. « Tu l'imagines comment ce mariage ? Enfin... je veux dire, il serait comment le mariage de tes rêves ? » Après tout, autant faire les choses biens.