Maria & Edward ♥

Dans un ranch. Il voulait faire leur lune de miel dans un ranch. Quoi demander de plus ? Maria n’aurait jamais cru qu’un jour Edward évoquerait l’idée de vivre à la Cowboy. Au cours de l’été dernier, Edward et Maria qui se trouvaient chez les parents de cette dernière, dans l’Etat du Nevada, l’Irlandais avait eu la possibilité de constater l’attachement de sa compagne à l’univers des ranchers. Les chevaux, leur odeur, le foin, les montées durant des heures, les randonnées, le plaisir du vent dans les cheveux pendant un galop, toutes ces petites choses étaient des choses qui rendaient les O’Berkeley – ou plus exactement LA O’Berkeley extrêmement heureuse.

« Ce serait formidable ! »

Avoua-t-elle, heureuse d’une telle proposition de la part de l’homme qu’elle comptait bien épouser, et sous peu, ce qu’Edward trouva apparemment un peu rapide et qu’il ne tarda pas à lui faire remarquer. Oui, Maria mettait peut-être la charrue avant les bœufs présentement, seulement ne sachant pas vraiment comment s’y prendre au vu de la nouveauté de la chose, la brunette évacuait son stress soudain par une proposition peu commune, un mariage sous peu. C’est alors qu’Edward lui sortit une réplique inattendue, qui fit rire Maria, avant que celle-ci ne se reconcentre un minimum sur leur conversation si importante à présent. Ils allaient se marier. Pas demain, pas dans un mois, mais ils allaient se marier.

« Je sais mais…non, excuse-moi, tu as raison. »

Ce n’était le moment de lui exprimer sa crainte de voir le temps filer et de ne pas avoir tout fait à temps. Bien-sûr cela équivalait encore à l’idée qu’elle mourrait de peur de le perdre, lui cet homme à ce qui elle tenait tant, qu’elle aimait tant. Le père de ses deux enfants. Son futur mari. L’homme de toute une vie. Sa vie. Son homme – bien qu’il fut celui d’une autre avant elle, c’est vrai. Sentant soudainement les lèvres de son compagnon dans son cou, la brunette ferma les yeux un court instant, avant de les rouvrir et d’écouter ce qu’Edward lui demandait.

« Étant plus jeune, je t’aurai répondu vouloir quelque chose de gigantesque. Maintenant, mon point de vue est différent. J’aimerai que les gens qu’on aime soit là. J’aimerai qu’on fasse ça dehors. Où je n’en sais rien, mais dehors. Je n’ai jamais aimé les mariages à l’intérieur. »

Bien souvent, les couples issus d’un mariage civil se mariaient à la mairie même. Mais pourquoi ne pas faire déplacer le maire et faire ça en extérieur ? Évidemment, il faudrait être à la bonne saison…mais pourquoi pas ? Des fleurs, des bancs face à l’autel. Ça y est, elle s’y voyait déjà… Elle se prenait à rêver d’un évènement qui ne se produirait pas avant des mois aux dires d’Edward.

Je savais que Maria adorerait l'idée de passer notre lune de miel dans un ranch. Et ce n'était visiblement pas pour lui déplaire en vue de sa réaction. « Ce serait formidable ! » Je connaissais son histoire d'amour avec les chevaux. Elle avait grandi dans l'Ouest Américain comme elle aime si bien le dire. Et je me souviens encore l'été dernier, quand elle arborait un charmant stetson sur la tête. Délicieuse, ça oui, elle l'était ! Elle ressent beaucoup de sérénité lorsqu'elle est en présence de ces animaux, dans une atmosphère naturelle. Et la savoir heureuse, ne pouvait qu'être propice à mon propre bonheur. Mais je ne proposais pas cela uniquement pour elle. Non. L'idée me convenait aussi parfaitement. J'ai quelques origines texanes, bien que lointaines, et j'ai toujours eu un petit faible pour ce côté des États-Unis. Quel jeune garçon n'a jamais rêvé d'atterrir à un moment dans un univers rempli de cowboys et d'indiens ? Oui, il fallait bien que je trouve quelques points positifs au Nouveau Monde. « Très bien, c'est donc une idée à vraiment envisager. » Je lui adressais un beau sourire en coin.

Maria semblait très pressée à l'idée de se marier. Et même si je la coupais dans son élan, cela ne signifiait absolument pas que je redoutais l'évènement, bien au contraire. Si je n'avais pas souhaité l'épouser, jamais je ne lui aurais faite une demande. Et encore moins deux en fait. Néanmoins, nous ne pouvions clairement pas nous unir du jour au lendemain. Un mariage, ça s'organise, ça prend du temps. Elle s'en rendra assez rapidement compte. Bien évidemment, si ça ne tenait qu'à moi, je serai capable de lui passer la bague au doigt tout de suite, sans plus attendre. Mais ce n'était pas vraiment possible. Ainsi, je tentais de lui faire comprendre avec douceur que l'on pouvait se marier rapidement, mais qu'il y aurait toujours un laps de temps. Trouver la date, le lieu, faire la liste des invités, contacter un traiteur, s'occuper de l'animation, choisir robe et costume, louer une salle des fêtes et j'en passe. Il y avait beaucoup de choses auxquelles il fallait penser. Néanmoins, je n'étais pas contre l'idée de me pencher sur la question à partir de demain.

« Étant plus jeune, je t’aurai répondu vouloir quelque chose de gigantesque. Maintenant, mon point de vue est différent. J’aimerai que les gens qu’on aime soit là. J’aimerai qu’on fasse ça dehors. Où je n’en sais rien, mais dehors. Je n’ai jamais aimé les mariages à l’intérieur. » Là-dessus, nous étions d'accord. Ainsi, j'esquissais un beau sourire, tout en caressant ses cuisses. « A l'extérieur, je note. Fin août, septembre ? Le temps de tout organiser, prévenir à l'avance les invités. Comme ça, nous aurons toujours du soleil. Qu'en penses-tu ? » Mes lèvres rencontrèrent de nouveau les siennes avec amour, alors que je plaçais ma main sous son menton. Maria est très romantique même si elle ne l'avouera jamais à voix haute. Elle se montre parfois dure et sévère, mais je suis conscient qu'elle reste une fillette rêvant encore du prince charmant.

Maria & Edward ♥

« Fin août ? Tu es sérieux ? Je veux dire…tu…tu accepterais qu’on se marie à la fin des vacances ? »

Maria voyait cela comme l’occasion en or de réunir tout le monde. Imaginons qu’ils décident de se marier aux États-Unis, cela leur éviterait de devoir aller chez à Las Vegas, ils feraient directement venir ses parents, et feraient également venir les parents de son compagnon tout droit de Dublin. Mais peut-être Edward préférait-il se marier en Irlande. Maria n’osait le dire, ni même l’imaginer. Voilà le dilemme lorsque deux personnes définitivement faites l’une pour l’autre ne viennent pas du même pays et qu’ils décident de se marier. A vrai dire, maintenant que la brunette se donnait deux minutes pour y penser, elle ne voyait pas en quoi il était difficile de se marier en Irlande, et elle savait combien Edward serait heureux de cela, même s’il ne montrerait pas sa petite déception s’ils venaient à se dire « oui » ailleurs que sur ses terres natales.

« Alors on partira à Dublin à la mi-août, le temps de tout organiser là-bas pour les préparatifs du mariage. »

Souriant à son compagnon, elle l’embrassa de nouveau avec tout l’amour du monde alors que ce dernier ne semblait pas bien comprendre ce que venait de lui dire la belle O’Berkeley future O’Malley alors qu’elle avait été pourtant un minimum claire. Détachant alors leurs lèvres qui s’étaient liées dans un désir fou, comme toujours soit dit en passant, la brunette glissant encore une fois ses mains dans les cheveux de nouveau suffisamment longs pour lui permettre ce genre de geste, elle le regarda fixement dans les yeux.

« Je veux qu’on se marie en Irlande, Edward. Je sais combien tu aimes ton pays et cette année a été suffisamment difficile pour toi et toute ta famille. Je veux qu’on se marie là-bas, Ed. »

Affichant un petit sourire amusé, n’attendant que la réaction ainsi que la réponse de son compagnon, Maria lui caressa d’un geste tendre et aimant la joue, attendant simplement que les choses se fassent. Elle connaissait assez son homme pour savoir qu’il avait besoin de temps pour accepter qu’on puisse faire des choses dans son intérêt, et là, c’était en quelques sortes ce que sa future femme était en train de faire.

« Et si tu te demandes si je suis en train de faire un quelconque sacrifice pour toi, la réponse est non. J’aime l’Irlande, et je garde un merveilleux souvenir de l’été dernier – comment n’aurai-je pas pu en même temps ? C’est là où l’on s’est avoué notre amour, alors je trouve normal qu’on se marie là-bas. »

« Fin août ? Tu es sérieux ? Je veux dire… tu… tu accepterais qu’on se marie à la fin des vacances ? » Je regardais la jeune femme dans les yeux, avec un petit sourire amusé, alors que je me demandais si elle allait réussir à terminer sa phrase. Elle est tellement attendrissante quand elle agit comme ça. Maria adore avoir tout sous contrôle. Ainsi, la prendre de court de la sorte, lui faisait perdre tous ses moyens. Mais c'était une façon de lui décharger certaines responsabilités, chose qu'elle n'aurait jamais faite d'elle-même. « Et bien oui, pourquoi pas ? Comme ça, on se marie bientôt, et pourtant, on a quand même le temps de tout préparer. C'est le bon compromis, tu ne trouves pas ? » Je lui adressais mon plus beau sourire, un peu enfantin et à la fois charmeur, tandis que mes yeux arboraient toute la malice du monde alors que je sais qu'elle craque définitivement trop pour ce simple étirement de lèvres.

Je n'osais pas vraiment penser au lieu de notre mariage. Même si je rêvais secrètement – c'est ce que je croyais tout du moins – que l'évènement se passe en Irlande, j'avais déjà dans l'esprit que ça ne serait pas le cas. Pourquoi ? Ça semblait tellement plus simple. Aux États-Unis se trouvaient la famille de Maria, ses amis, nos amis en commun, les miens. En somme, seuls mes parents, mon frère, mes sœurs et autres membres de la famille, ainsi que quelques amis, habitaient en Irlande. De ce fait, je trouvais plus judicieux d'un point de vue pratique et financier, de me marier avec la brunette ici même. Ainsi, je fus très surpris lorsqu'elle me lança : « Alors on partira à Dublin à la mi-août, le temps de tout organiser là-bas pour les préparatifs du mariage. ». Mes yeux s'écarquillèrent, alors que je restais comme choqué par ses paroles. Avais-je bien entendu ou n'était-ce qu'une illusion audio ?

Je restais silencieux face à cela, alors que Maria venait m'embrasser. Je n'arrivais à peine à y répondre, alors que j'avais peur de ne pas tout saisir, ce qui semblait amuser grandement la brunette. « Je veux qu’on se marie en Irlande, Edward. Je sais combien tu aimes ton pays et cette année a été suffisamment difficile pour toi et toute ta famille. Je veux qu’on se marie là-bas, Ed. » Je l'écoutais parler, alors que mon cœur loupait un battement. Je ne souhaitais pas qu'elle accepte de se marier là-bas avec moi, uniquement pour me faire plaisir. Après tout, je suis un homme, je n'ai pas besoin de toute cette attention pour aller bien. Le bonheur de Maria passait avant tout, et même si le mariage restait un événement que j'attendais avec hâte, j'estimais que c'était davantage le jour de O'Berkeley. Donc à elle de choisir. « Mais... » J'eus à peine le temps de murmurer ce mot qu'elle reprit la parole, m'expliquant qu'elle en avait envie, d'un point de vue symbolique. Notre histoire avait commencé là-bas, donc elle estimait que le mariage devrait avoir lieu au même endroit. « Tu veux vraiment qu'on se marie à l'intérieur d'une cabane en bois perchée en haut d'un arbre ? », lui demandais-je avec un amusement soudain. Après tout, c'est dedans que tout à commencer.

Puis je secouais enfin la tête, dans un geste négatif, laissant mon visage s'imprégner de beaucoup plus de sérieux. « Je... c'est pas logique tu sais... Enfin, d'un point de vue symbolique, oui. Mais comment on va faire pour inviter toute ta famille et tous nos amis qui vivent aux États-Unis ? Alors que si on se mariait ici, il y aurait beaucoup moins de personnes au total à qui faire prendre l'avion, tu comprends ? » Je la regardais dans les yeux, et me mordillais la lèvre inférieure. « Je me suis déjà fait à l'idée de me marier ici de toute façon, ça ne me dérange absolument. » Elle ne semblait pas tout à fait d'accord avec mes paroles. Je baissais un instant la tête comme un enfant sur le point de se faire gronder. Enfin, jusqu'à ce que je tombe nez à nez avec sa poitrine. Je relevais les yeux pour ne pas loucher dessus.

Maria & Edward ♥

Son souhait de vouloir s’unir à l’Irlandais sur les terres de ce dernier n’avait rien d’une folie. Elle n’avait jamais aussi sérieuse de toute sa vie à vrai dire. Elle voulait véritablement épouser Edward en Irlande, se fichant pas mal de savoir combien cela pourra coûter et tout ce genre de blabla qu’elle considérait complètement inutile face à l’énormité de l’évènement. Ils allaient se marier. Alors si en plus ils étaient d’accord sur le lieu, où était le problème sincèrement ? Nulle part. Mais Edward sembla malgré tout trouver quelque chose qui n’allait pas. Ce fut le manque apparent de logique de la part de la brunette quant à sa proposition de se marier sur les terres celtiques au lieu du Nouveau Monde. Qu’on ne vienne plus dire par la suite que Maria était la seule dans leur couple à chercher des problèmes là où il n’y en avait aucun, car là, c’était exactement ce qu’Edward était – ou essayait tout du moins – de faire. Pourquoi fallait-il qu’il doute ? Maria ne doutait pas un seul instant et imaginait déjà parfaitement la scène. Une longue prairie éloignée de tout, à l’abri des regards indiscrets, là où une petite scène aura été montée pour paraitre à l’orchestre de jouer, des rangées de sièges en plastique blanc faisant face à l’espace aménagé pour le maire, les mariés et les témoins. Mon dieu mais ce cadre aurait tout d’idyllique, alors pourquoi Edward venait chercher midi à quatorze heures ?

« Je me fous complètement de cette question d’argent, Ed. Mes parents et ma sœur ont largement assez pour venir à notre mariage, et tu le sais aussi bien que moi. Nos amis en commun, ce sont des professeurs de Berkeley, et pardonne-moi de te rappeler que c’est moi qui signe leur chèque à la fin du mois, donc je suis en mesure de te dire qu’ils ont assez aussi pour venir. Après, si pour deux ou trois personnes, il manque de l’argent, je leur paye moi ce billet d’avion. C’est censé être le plus jour de notre vie, alors autant qu’il se déroule là où nous le voulons, non ? Je sais que tu rêves de te marier là-bas. Et j’en rêve aussi. Alors où est le problème, sérieusement ? Nulle part, donc on se mariera en Irlande. Je suis sûre que ta mère connait un endroit recalé absolument magnifique où l’on pourra s’échanger nos vœux. »

Oh Maria ne doutait nullement des capacités de sa belle-mère pour cela. Cette femme était si incroyable que Maria rêvait de lui ressembler plus tard, lorsqu’elle serait de son âge. Une femme avec une famille comme la sienne, et la poigne avec laquelle elle semblait encore gérer le tout, waouh ! Ça se respectait, aux yeux de la brunette tout du moins qui avait déjà adopté la mère O’Malley comme sa deuxième maman.

Regardant son homme droit dans les yeux une nouvelle fois, elle tenta à sa manière de le persuader de tout ce qu’elle avait pu lui dire jusqu’alors. Elle avait vraiment envie de se marier en Irlande, quoique cela puisse leur coûter. Elle s’y voyait tellement bien déjà.

Intérieurement, je me réjouissais de la tournure des évènements. Nous marier en Irlande, dans le fond, c'est ce que je souhaitais. Et pourtant, j'avais toujours cette petite peur qu'elle s'oblige à organiser l'évènement là-bas, juste pour me faire plaisir. Elle avait beau dire le contraire, et se montrer très convaincante, je gardais ce petit doute enfoui en moi. Ce fut la raison pour laquelle je trouvais des pseudos excuses, pas si bidons que ça d'ailleurs, mais Maria ne tarda pas à me freiner dans mon élan pour se consacrer à un monologue. « Nos amis en commun, ce sont des professeurs de Berkeley, et pardonne-moi de te rappeler que c’est moi qui signe leur chèque à la fin du mois, donc je suis en mesure de te dire qu’ils ont assez aussi pour venir. » Je ne pouvais retenir un sourire amusé en l'entendant dire cela. Oui, effectivement, être professeur à l'université de Berkeley donnait une bonne petite compensation financière, non négligeable. « Je sais que tu rêves de te marier là-bas. Et j’en rêve aussi. Alors où est le problème, sérieusement ? Nulle part. » Maria se montrait beaucoup plus entreprenante et ne me laissais pas en placer une. Et, face à la sévérité qu'elle arborait, je ne pouvais que me contenter d'acquiescer. Mais avant... « Tu es vraiment sûre de toi ? »

Elle m'observa avec un regard qui en disait long sur ce qu'elle pensait, un peu comme si elle serait capable de mettre fin à mes jours si je venais à tenter de la convaincre de nous marier ici. Je compris ainsi bien rapidement, en vue de l'expression sur son visage, qu'elle était véritable sûre d'elle et qu'elle ne faisait pas cela uniquement pour me faire plaisir. Elle en avait aussi très envie. À partir de là, un large sourire se dessina sur mes lèvres, et mes yeux pétillaient face à cette bonne nouvelle. « C'est... DEMENT ! Trop bien ! » Je passais mes bras autour de la brunette et la serrais doucement contre moi. « Mh... merci ! Je t'aime mon ange ! » Nos lèvres se rencontrèrent à nouveau, afin de partager un baiser passionné et délicieux. Elle me faisait là un des plus beaux cadeaux, et elle le savait pertinemment.

À présent, l'eau du bain était devenue tiède. Je prenais de la mousse avec mon doigt et la posais sur un des tétons de Maria. Et pourtant, mon visage semblait plus ou moins sérieux. Ce fut avant que je me rende compte que, dans mes pensées, j'étais en train de jouer avec sa poitrine. Je relevais la tête et lui adressais un petit sourire en coin. Je déposais un baiser dans son cou et lui chuchotais un : « J'ai envie de toi. ». Oh oui ! J'avais très envie d'elle même ! Malheureusement, mon état gênait un peu les possibilités de faire les fous sous les draps. Désespérant, n'est-ce pas ? « Aussitôt je vais mieux, je te prends sur la table de la cuisine. » Je lui adressais un regard espiègle accompagné d'un large sourire enfantin.

Maria & Edward ♥

D’accord, la situation pouvait prêter à confusion. D’abord, elle voulait se marier là où personne ne l’aurait pensé susceptible de se marier, elle si attachée à ses racines. Ensuite, il y avait cette cocasse situation dans cette baignoire. Ils étaient là, à boire du champagne, à s’embrasser comme deux adolescents avides de plus, mais tout en sachant qu’il n’y en aurait pas. Difficile constat que voilà. Edward était encore blessé de son altercation – violente – avec le meilleur ami de la brunette, qui aujourd’hui ne l’était d’ailleurs plus tellement, ce dernier ayant refusé toute mise en accord pouvant plaire à tous. Du coup, immobilité quasiment obligatoire pour le sportif qu’était l’Irlandais. Encore plus difficile, pour le champion de ces dames au lit. Là, ça en devenait même fortement agaçant, et ça n’était pas Maria qui allait dire le contraire alors qu’elle rêvait secrètement qu’il lui fasse l’amour, à même cette eau tiède, dans cette baignoire. Malheureusement, rien ne se passerait, et elle le savait. Voilà pourquoi, lorsqu’elle l’entendit lui susurrer entre deux baisers dans le cou qu’il avait envie d’elle, la brunette se mordit violemment la lèvre, s’interdisant ainsi toute réponse qui aurait pu les conduire à des agissements contraire aux indications soutenus par les médecins de l’Irlandais. Elle devait se taire. Ce qu’elle fit. Mais ce fut sans compter sur Edward qui en rajouta une couche en lui promettant de lui faire l’amour sur la table de la cuisine à peine serait-il complètement remit. Il était fou. Mais elle en crevait littéralement d’envie là. Se faisant violence, Maria regarda son compagnon dans les yeux, se pinçant les lèvres l’une contre l’autre. Pourquoi fallait-il qu’il soit blessé, sérieusement ?! Pourquoi ?! Qu’avait-elle fait pour mériter une pénitence pareille, au début de leurs congés d’été qui plus est !! C’était tout bonnement et simplement dégueulasse, il n’y avait plus d’autre mot pour civilisé pour le dire. D’ailleurs, si elle en avait eu la possibilité, elle aurait hurlé des tas de jurons plus gros qu’elle à toute la planète, cette situation la rendant totalement dépendante de quelque chose dont elle n’avait pourtant jamais voulu dépendre auparavant ; le sexe. Ca n’était pas elle ça, et depuis quand avait-elle besoin de la sorte d’un contact physique ? N’était-ce pas celle qui avait dit un jour que si elle devait choisir entre garder Edward tout au long de sa vie avec elle en ayant pour interdiction d’une quelconque relation sexuelle, elle le ferait sans aucune hésitation ? Bonjour la virtualité des promesses qu’elle pouvait se faire, parfois.

« Il faut que je sorte de ce bain, tout de suite, Ed. »

Lui avoua-t-elle à demie voix, avec un ton laissant pourtant entendre qu’il n’y avait aucun retour possible. Elle devait quitter cette baignoire, se sachant incapable de résister plus longtemps aux mots doux de son compagnon alors que lui-même savait alors que rien ne serait susceptible de se produire aujourd’hui, ni même demain. Mais quelle vie injuste parfois ! Se levant tout à coup, la brunette quitta la baignoire, laissant un Edward tout penaud apparemment bien conscient d’avoir attisé quelque chose chez sa compagne. Attrapant son peignoir, la brunette détacha ses cheveux et quitta la pièce aussi vite qu’elle le pu, question de se retrouver quelques instants seuls, et de reprendre ses esprits.

Voilà comment elle se retrouva donc dans sa chambre. Leur chambre. Ah bien l’idée de venir trouver refuge dans la pièce principale de leur amour ! Brillante idée Maria ! Décidément, c’était à croire qu’elle finissait par les enchaîner. Bref. Prenant une profonde inspiration, elle tenta tant bien que mal de calmer ses ardeurs, mais cela se voulait plus difficile et périlleux que prévu. Elle en vint même à se demander si elle n’allait pas en arriver à faire le travail toute seule. Incroyable ! Maria O’Berkeley était frustrée !! Mais comme jamais auparavant elle n’avait pu l’être. Edward pouvait presque se sentir content d’avoir un tel effet sur la femme qu’il aimait, mais étrangement, Maria savait au fond d’elle qu’il regrettait déjà toutes ses paroles portées au creux de l’oreille de la belle O’Berkeley. Combien de temps fallait-il environ pour qu’une côte se remette complètement ? Allez, disons quelques semaines, tout au plus, non ? Quelques semaines. QUELQUES SEMAINES !! Mais elle ne tiendrait plus quelques semaines maintenant ! Elle allait finir par se croire maudite si les choses continuaient à ce rythme-là…

Il arrive des moments où l'on a l'impression d'être véritablement accro à quelque chose. Pour ma part, à cet instant précis, c'était le sexe. J'avais envie de Maria. Peut-être qu'au fond, l'idée du bain n'était pas très intelligente en sachant qu'une quelconque relation sexuelle dans mon état n'était conseillée. Certes, la brunette fait naître chez moi un désir permanent. Mais ma libido n'aurait jamais été à son summum en la voyant habillée dans le salon, plutôt que là, sur mes cuisses, totalement nue, mon intimité effleurant à quelques reprises la sienne. D'ailleurs, mon entre-jambes étant dans un état d'excitation intense depuis tout à l'heure, j'arrivais même à ressentir une légère douleur, comme si mon corps voulait me demander « T'attends quoi pour te soulager ?! ». Une situation quelque peu difficile, bien qu'amusante d'un certain point de vue. Et savoir que je ne devais pas faire l'amour avec Maria, augmentait très certainement mon désir. Qui n'aime pas l'interdit ?

« Il faut que je sorte de ce bain, tout de suite, Ed. » Mes sourcils s'écarquillèrent, même si la décision n'était pas si stupide que ça. En fait, je regrettais assez vite les paroles que j'avais pu lui chuchoter à l'oreille, car visiblement, elle était tout aussi excitée que moi à l'idée que l'on fasse l'amour. Je n'eus pas vraiment le temps de dire quoi que ce soit qu'elle se leva pour sortir du bain. Et la vue de cette magnifique femme sur laquelle des gouttes d'eau dégoulinaient, me donna comme réflexe de me mordre la lèvre inférieure. Je tournais rapidement la tête, à l'opposé de Maria, et m'enfonçais instinctivement un peu plus dans le bain. Je ne tiendrai jamais encore quelques semaines avec elle sans rien faire. J'avalais difficilement ma salive alors qu'elle venait de quitter la pièce.

Je me retrouvais donc seul dans ce bain. Et ne tenant plus, je trouvais plus judicieux de glisser ma main entre mes cuisses. Je penchais la tête en arrière, accompagné d'un faible « Oh putain... ». Et alors que j'entreprenais de me caresser, le désir monta encore en flèche – chose que je ne pensais pas possible. Oh et puis merde ! De toute façon, je ne pourrai pas casser davantage ma côte. Et quitte à avoir mal, j'aurais le plaisir à côté pour rattraper le tout. Ainsi, je sortais de la baignoire, bien moins rapidement que Maria, je vous l'accorde, et filais le plus vite possible dans la chambre, une serviette dans la main, cachant mon bas ventre. J'entrais donc la pièce et observais Maria. De nouveau je me mordillais les lèvres. « J'en peux plus là. Après tout, on a déjà fait l'amour alors que je venais tout juste d'avoir mon nouveau cœur. C'est passé. Les conséquences ne pourront pas être aussi graves. Et puis, ma côte est déjà cassée après tout... ! » Je semblais affolé, sur le point de péter un câble. Je laissais tomber la serviette et rejoignais Maria sur le lit, sans prêter plus que ça d'attention au fait que j'étais en train de tremper les draps alors que je n'avais même pas pris la peine de me sécher.

Je m'allongeais sur le côté. Ma main glissa sans grande gêne sous le peignoir de la brunette avant de la caresser alors que je venais l'embrasser avec fièvre. « C'est un crime d'éveiller autant de désir chez un homme, tu le sais ça ? »

Maria & Edward ♥

Seule dans sa chambre, la brunette se sécha un peu grâce à son peignoir mais sa peau était encore par-ci par-là ruisselante de petite gouttelettes rendant sa peau encore plus belle. Soudain, alors que son corps lui insufflait la pitié de bien vouloir mettre fin à cette envie de plaisir, la brunette vit son compagnon arriver, une simple serviette couvrant son intimité, mais ne cachant cependant pas l’envie qui résidait également chez l’homme. L’écoutant parler, le voyant faire tomber la serviette, Maria n’eut le temps de rien dire qu’il l’avait déjà fait s’allonger sur le lit, et la caressait, l’embrassant avec envie. Elle ne se fit pas attendre pour répondre à tout cela. Passant ses mains dans la nuque de son compagnon, Maria répondit avec passion à ses baisers, et émit un petit rire en l’entendant dire qu’elle commettait un crime en faisant en sorte qu’il la désire de la sorte – bien qu’elle n’ait pourtant rien fait pour. Elle se contenta alors de lui souffler au creux de l’oreille les mots suivants : « Si tu savais… », puis l’embrassa de nouveau avec tout l’amour, la passion et l’envie possibles et imaginables. Leur envie commune semblait présentement irrévocable, ils devaient y mettre fin, aller au bout des choses, s’aimer…

Ses mains parcourant sa peau comme aucun homme ne l’avait fait, son odeur ravivant tant de souvenirs d’une année passée à ses côtés, sa voix lui murmurant son amour entre deux râles de plaisir, ses lèvres contre son corps l’envoûtant, lui tout simplement. Edward su exactement commet satisfaire la brunette, bien que leurs mouvements furent contrôlés comme il fallait pour éviter à l’Irlandais de souffrir outre mesure, l’instant fut magique. Inévitable, aussi. Mais surtout magique, en effet, comment mieux clore une demande en mariage en règle, honnêtement ? Comme ça. Maria fut incapable de dire si oui ou non son compagnon avait plus souffert qu’il n’avait eu de plaisir à lui faire l’amour, elle espérait simplement qu’il ne soit pas trop endommagé physiquement dorénavant, plus qu’il ne l’était déjà.

« Je t’aime. »

Lui avoua-t-elle, en s’allongeant à ses côtés, le souffle encore court, mais le sourire témoignant du bonheur qu’elle pouvait ressentir en ce moment. Remontant les draps sur eux, la brunette embrassa une nouvelle fois l’homme qu’elle aimait, au coin des lèvres cette fois, puis vint se lover dans ses bras, tout en prêtant attention à sa côte. Il ne dit rien. Peut-être souffre-t-il le martyr et qu’elle ne s’en était pas rendue compte, n’ayant à ce moment-là seulement pensé qu’à son plaisir à elle, trop heureuse qu’ils aient finalement cédé à leurs pulsions.