A peine furent-ils arrivés au bar/pub que Maria fut repérée par le barman qui lui offrit une consommation. Ça a vraiment de bons côtés le fait d'attendre un enfant en fait, ça joue dans la balance contre les maux de dos, les nausées, la fatigue, enfin toutes ces choses qui faisaient ronchonner sévèrement les femmes enceintes en général. Bref, tout cela pour dire que la brunette était bien contente que de geste de la part du barman, d'ailleurs, s'il pouvait lui offrir toutes ses consommations, elle ne serait pas contre, bien au contraire même.

Écoutant son compagnon lui faire remarquer qu'elle devait le croire dorénavant quand il lui disait qu'une femme enceinte était magnifique, la brunette se mit à sourire. Bon d'accord, Edward avait raison, mais cela n'empêchait pas le fait que Maria avait toujours du mal à accepter ses nouvelles rondeurs. Pas facile d'accepter le fait que son corps change pour une femme. D'ailleurs, même pour un homme ça ne doit pas être un grand plaisir lorsqu'on y réfléchit deux minutes. Prenez un homme qui fait du body building, mais si, vous savez ceux qui pensent que ressembler à Arnold Schwarzenegger c'est la classe, et bien ces hommes-là, lorsqu'ils arrêtent cette pratique qu'est le culturisme, ils perdent tous leurs muscles. Enfin, non. Ils ne perdent pas a proprement dit leurs muscles, mais disons qu'ils passent de durs à...mou. Un peu comme...euh non, oubliez ça.

« Tu arrives à relier le fait qu'un barman m'offre une consommation avec le fait qu'une grossesse rend une femme encore plus belle ? Tu veux plutôt dire qu'une femme enceinte est plus belle à vos yeux parce qu'elle passe d'un bonnet C à D, oui. »

Souriant à son compagnon pour lui prouver que cela n'était pas une manière de se moquer de lui, Maria prit une gorgée de son jus de fruits pendant qu'Edward lui, semblait fin prêt à boire cul sec un verre de Whisky. Oh non. Il allait se calmer directement sur l'alcool, c'était lui qui prenait le volant aux dernières nouvelles. Enfin, à vrai dire, Maria pouvait conduire, mais vous comprenez, Edward ne voulait surtout pas qu'elle fasse trop d'efforts. C'est vrai à cinq mois de grossesse, elle risquait d'accoucher. Ah les hommes et leur peur inavouée de la grossesse, décidément.

« Tu arrives à relier le fait qu'un barman m'offre une consommation avec le fait qu'une grossesse rend une femme encore plus belle ? Tu veux plutôt dire qu'une femme enceinte est plus belle à vos yeux parce qu'elle passe d'un bonnet C à D, oui. » Je ne pus retenir un sourire en l'entendant dire cela. Il faut avouer que c'est une des raisons qui rend la femme enceinte plus attrayante. Je n'ai jamais été fanatique des poitrines trop importantes, en fait, ça a même tendance à me frustrer, ayant l'impression d'être devant d'énormes mamelles. À croire que je n'ai vraiment pas les mêmes fantasmes premiers que les autres hommes. Mais j'ai toujours aimé la poitrine assez généreuse de Maria, ni trop importante, ni trop petite. Parfaite. Là, effectivement, ses seins avaient pris un certain volume et ça m'amusait beaucoup. Très confortables. Ses fesses aussi ont augmenté de taille et ça, ça m'émoustille davantage. Allez savoir pourquoi l'augmentation des formes font ainsi évoluer les envies d'une grande partie des hommes. Quoi qu'il en soit, cela n'était pas les seules raisons pour les trouver plus belles. Nous avions un point de vue plus poétique, contrairement à ce qu'elles pouvaient penser. Et non, nous ne sommes pas que de simples obsédés avides de sexe.

Je portais le verre de Whisky à mes lèvres, et le buvais cul sec, sous les yeux exaspérés de Maria. Et oui, elle, elle n'avait le droit qu'à un jus d'orange. De toute façon, après l'anévrisme qu'elle avait fait, mieux valait pour elle qu'elle ne prenne pas trop d'alcool. Donc, aujourd'hui enceinte, c'était entièrement à exclure. Oui, je comptais conduire, et ce que j'avais bu dans la soirée n'était pas assez important pour me faire tourner la tête. Et même, si je ne me serais pas senti capable de prendre le volant, la brunette aurait conduit. J'ai beaucoup de défauts, mais là-dessus, je suis très responsable. Jamais je n'ai pris le volant en étant ivre, même pas pour une toute petite route. J'aurais trop peur d'avoir un accident et de tuer une personne innocente juste en face. Et là, je n'irais pas prendre un risque avec Maria à mes côtés. Quoi qu'il en soit, je lui adressais un beau sourire en coin, tout en reposant le verre vide sur le comptoir. « Tu veux savoir ce qui rend une femme enceinte magnifique, en plus du fait que sa poitrine grossit autant que ses fesses ? » Nouveau sourire. Je m'approchais d'elle et lui volait un doux baiser. « Parce qu'elle porte la vie. Tu portes un être vivant en toi, tu portes mon fils. Imagine que dans ce ventre, il y a un petit être vivant. Il est relié à toi, il vit avec toi. C'est... je trouve ça tellement beau. C'est la féminité à l'état pur. Et ça, ça n'échappe pas aux hommes. On a pas uniquement des points de vue d'obsédés... »

Nous obsédés ? Non ! Bon, c'est vrai qu'on ne peut pas non plus ne pas avoir de penser lubrique à ce sujet. Après tout, une femme enceinte, surtout au second trimestre, voit sa libido augmenter fortement. Et comme son ventre commence à devenir imposant, ça devient difficile de faire un simple missionnaire. Une bonne excuse pour tenter plein d'autres positions. Et ça, c'est vraiment sympa ! Et quand on connaît une grande complicité sous les draps, ça devient très vite plaisant. Un moment de tendresse, de passion, aucune gêne. Certains pensent qu'avoir des relations sexuelles pendant la grossesse, ça peut faire mal au bébé. Dans le genre rumeur stupide, on fait difficilement pire. Ça ne l'affecte pas du tout, donc autant en profiter, non ? Bon, c'est vrai que pour l'homme, on a du mal à faire abstraction de la grossesse, du moins au début. C'est nouveau, on se rend compte que la femme qu'on aime devient une mère, elle n'est plus seulement une femme à proprement parler. J'en avais fait l'expérience avec Sarah. Au final, je n'avais aucun problème avec la brunette. « Bon, c'est vrai qu'avec un tel ventre, on est obligé de trouver d'autres... positions et ça, c'est tout bénef pour nous ! » Je me mis à rire en l'observant. Le regard coquin, j'approchais mon visage du sien et effleurais le bout de son nez avec le mien. Baiser romantique au coin des lèvres.

Et pendant ce temps, le barman continuait de nous regarder, ou plutôt continuait d'observer ma future femme, un certain sourire sur les lèvres, la trouvant apparemment très charmante ainsi. Oh, ce n'était pas faux en soit. Elle était bien plus attendrissante et attirante qu'elle pouvait le penser. C'était normal en soit, car leur corps change, elles ont l'impression de n'être que des baleines. Elles pensent à leur poids et oublient que même si elles sont obligées de porter l'enfant, elles ont le rôle le plus beau sur Terre, celui de donner la vie.

Mais dit donc, Edward était soudainement bien romantique aux yeux de sa compagne, future femme, aussi. Non pas que cela ne plaisait pas à Maria, bien au contraire, mais disons simplement que cela l'étonnait grandement car même s'il pouvait l'être, il ne l'était pas autant ! Attention, n'allez pas penser ce qui n'a pas été dit, Edward n'était pas du tout un goujat, il n'était tout simplement pas autant romantique d'habitude. C'est tout. Oh la la, s'il se montrait comme cela jusqu'à la fin de sa grossesse, Maria aurait vite fait de craquer. Bon d'accord, à vrai dire, elle avait déjà craqué pour cet homme depuis plusieurs mois maintenant, mais un petit peu plus, ça ne pourrait certainement pas lui faire de mal, si ? Souriant en se laissant embrasser avec romantisme – ah, toujours – par son compagnon, elle jeta un œil vers le barman qui semblait toujours aussi attendri par le petit couple que formaient Maria et Edward.

« Je crois qu'on nous espionne. »

Murmura t-elle, amusée. Puis, elle but une gorgée de son jus de fruits. Finalement, ils étaient bien ici, ils auraient peut-être même pu rester là toute la soirée. Non pas que le fait d'aller en boîte de nuit l'avait déplu, au contraire, cela faisait longtemps qu'elle ne s'était pas amusée comme cela, mais disons que s'ils avaient dû passer la soirée ici, dans ce pub/bar, et bien Maria n'aurait pas dit non car l'ambiance y était très agréable. Une douce musique passait, Maria ne connaissait pas le titre de celle-ci, mais en tous les cas, elle la trouvait vraiment très agréable à écouter. Cela ne faisait qu'accentuer la bonne ambiance, calme, de ce bar là. Non pas que dans les autres bars de la capitale irlandaise c'était le bordel, seulement ici, un certain calme se faisait clairement ressentir et Maria n'était pas contre un peu de douceur de temps à autre en fait.

« On a bien fait de venir ici, j'aime beaucoup. »

Peut-être était-ce un peu trop calme pour Edward, mais pour la future maman, c'était vraiment parfait, surtout après s'être mangé des tonnes et des tonnes de décibels dans les oreilles lorsqu'ils étaient en boite de nuit.

Je suis un grand romantique voyons. Seulement, je n'aime pas crier sur tous les toits. Je préfère me montrer un peu macho sur les bord, même si ce n'est qu'un jeu de ma part. Le fait est que je n'ai pas envie d'être catalogué comme le type adorant les histoires à l'eau de rose, car ce n'est pas le cas. À la base, les clichés romantiques m'exaspèrent. Les princes charmants ? Les princesses ? Il n'y en a que dans les contes de fées. J'aime les petits gestes romantiques, comme laisser un mot doux sur la glace de la salle de bain le matin, avant de partir au travail, quand je sais que Maria va se lever plus tard, de façon à ce qu'elle ne puisse s'empêcher de sourire face à ça. Comme je n'aime pas vraiment exprimer mes sentiments. Je le fais lorsque j'en ai besoin, dans une discussion sérieuse, sinon, je ne vais pas me comporter comme un acteur d'un soap opéra toutes les cinq minutes. Voilà pourquoi la brunette semblait surprise face à ce que je venais de dire concernant le fait qu'elle est belle en étant enceinte, parce qu'elle porte la vie dans son ventre. Et c'est à cet instant précis que je me suis dit que j'aurais peut-être dû me taire, afin qu'elle ne s'habitue pas trop à ce genre de déclarations.

« Je crois qu'on nous espionne. » J'avais toujours mon visage juste en face du sien, avec cette envie de l'embrasser. Et quand elle prononça ces quelques mots, je déviais légèrement mon regard et croisais celui du barman qui se senti un peu idiot car il baissa bien rapidement les yeux, comme si de rien n'était. Cela me fit sourire. Je retournais à mes occupations et donnais un tendre baiser à la brunette. Un délice. Toujours. Maria embrasse si bien que je serais capable de passer des heures entières mes lèvres contre les siennes. Si ça, ce n'est pas être accro...

« On a bien fait de venir ici, j'aime beaucoup. » Cette phrase me fit sourire. C'était important pour moi que Maria se trouve bien dans un endroit, surtout si cet endroit est en Irlande. Les bars ici pouvaient parfois être calmes – bien que remplis –, parfois plus dynamiques. Ça dépendait du bar, du moment de la soirée. Mais quoi qu'il puisse arrive, l'ambiance reste chaleureuse. « Ça me fait plaisir, alors. On rentrera quand tu voudras. », lui avouais-je. En effet, si elle était fatiguée, je n'allais pas l'obliger à rester ici juste pour mon propre bonheur. Finalement je me levais, lui prenais la main et l'attirais jusqu'au jeu de fléchettes. Quelques personnes étaient en train d'y jouer, ne se connaissant visiblement pas, mais qui s'amusaient néanmoins ensemble. Esprit irlandais ou pas, réflexe lorsque je suis dans un bar, je me mêle à la population. On se fit très bien accueillir, sans grand étonnement.

« Oh, mais c'est qu'elle est charmante. Enchanté mademoiselle. » Mais qu'avait-ils donc tous à draguer ma fiancée ce soir ? Oui elle est belle, oui elle est sexy, oui elle est charmante, attendrissante, attirante. Néanmoins j'esquissais un fin sourire. Je tendais les fléchettes rouges à la brunette et lui adressais un sourire amusé. « On fait une partie mon cœur ? »

C'est vrai, Maria se sentait vraiment bien dans ce bar. L'ambiance était tellement reposante, contrairement à d'autres établissements de la même ville. Oh bien-sûr, lorsque Maria se rendait avec les hommes O'Malley dans un bar, il était certain qu'ils n'allaient pas du tout dans le même genre de bars. Souvent, ils avaient plutôt l'habitude d'aller dans des bars avec de la musique plus rock'n'roll et là où les gens étaient très légèrement éméchés, ce qui ne faisait que les rendre un peu plus joyeux que d'habitude. Elle se souviendrait certainement toute sa vie de la première fois où elle était venue ici, à Dublin, c'était durant l'été dernier. Un soir, les O'Malley avaient voulu aller dans un bar question de montrer à Maria ce que c'était que d'être un véritable irlandais, de pur souche, comme on dit.

Soudain, Edward attrapa la main de sa compagne et l'embarqua dans une partie totalement improvisée de fléchettes. Mon dieu, mais elle n'avait pas joué à ça depuis...un maximum de temps à vrai dire. Elle n'était même pas en mesure de dire s'il elle serait encore capable de viser juste ou non. Souriant malgré tout lorsqu'elle entendit un homme lui faire un compliment, elle prit ensuite les fléchettes que son compagnon lui tendait, le sourire aux lèvres. Levant les yeux au ciel, Maria comprit qu'elle n'avait présentement pas à faire à son futur mari mais à l'enfant O'Malley. Oh, au point où elle en était, elle pouvait bien faire cela.

« Attention à vous qui êtes autour, je ne voudrais tuer personne, sincèrement. »

Son accent américain la trahissait face aux irlandais présents dans le bar. Plusieurs personnes se mirent à sourire en l'entendant. Souriaient-ils à cause de son accent ou bien à cause de ce qu'elle venait de dire ? Peut-être bien un peu des deux à bien y réfléchir.

« Vous venez de la côté ouest ? »

Maria qui était en train de viser la cible se stoppa net en entendant cette question, elle se retourna alors et vit un homme d'une quarantaine d'années, comme elle, brun, aux yeux verts magnifiques qui était au bar, les observant.

« C'est exact. »

« Ma sœur y vit, elle a fini par choper l'accent au bout de cinq ans, comme quoi il faut pas bien longtemps. »

La remarque de l'homme fit sourire Maria, il avait raison, en vivant aux États-Unis sans pour autant être américain on avait tendance à attraper très rapidement l'accent de sa localisation.Se tournant vers Edward, la brunette lui sourit.

« Tu vois ce qui t'attend ? Tu vas finir avec notre accent, pauvre de toi. »

« Attention à vous qui êtes autour, je ne voudrais tuer personne, sincèrement. » Cette parole me fit sourire alors que Maria commençait à viser la cible. Sa concentration soudaine me fit un peu peur, raison pour laquelle je me plaçais derrière elle, afin d'être sûr de ne pas être blessé, et encore... il pouvait y avoir quelques doutes à ce sujet. C'est là qu'un homme la coupa dans son élan en lui demandant si elle était américaine. Je les laissais discuter entre eux avec un petit sourire sur le coin des lèvres. Oui, l'accent irlandais était bien différent de celui des différents États d'Amérique. D'ailleurs, j'avais encore fortement celui de mon pays. Ainsi, tous les étudiants et autres personnes que je voyais très régulièrement, savaient mieux que quiconque que je n'étais pas du coin avec cet accent bien ancré.

« Tu vois ce qui t'attend ? Tu vas finir avec notre accent, pauvre de toi. » J'arborais un petite grimace face en entendant cela. Ah non, je ne voulais pas devenir américain. Je suis chauvin, donc l'idée de trop avoir de traits communs avec ceux des États-Unis m'embêtaient beaucoup. En plus, Maria sait que j'adore gentiment critiquer leur façon de vivre, leur façon de faire les choses, leur façon de se comporter. Souvent, ça l'énervait car elle est très fière de sa nationalité. Raison de plus pour continuer. « Is dóigh liom... », répondis-je dans un parfait irlandais, côté celtique dirons nous, car cette langue anglaise n'est pas unique. C'est un peu comme... le français et le breton. Pour ma part je connaissais quelques bases de cet irlandais là, contrairement à ce que pouvait croire la brunette. Petit sourire en coin. Cette parole signifiait tout simplement « Je suppose... ». Une partie des personnes présentes comprirent ce que je venais de dire et eurent un fin sourire sur le visage, amusés.

« Je n'aurais jamais l'accent de chez toi ! », lançais-je en faisant justement cet accent là, de façon exagérée, uniquement pour la taquiner. Ça fit sourire, ça fit rire. Je passais mes bras autour d'elle et déposais un baiser sur sa joue avant de lui adresser un petit clin d'œil. Malheureusement, ça risquait bien évidemment d'arriver. À force de côtoyer des personnes, on finit par avoir les mêmes expressions, les mêmes façons de s'exprimer, les mêmes gestes, le même accent. Ça me donnera uniquement l'impression d'être encore plus loin de chez moi, de perdre peu à peu mes repères. Je ferais donc tous mon possible pour continuer de parler comme un véritable irlandais, par principe. Et puis, comme je n'aime pas me fondre dans la masse, ça sera parfait, non ?

« Vous allez avoir un garçon ou bien une fille ? », demanda l'homme, alors que j'avais passé instinctivement mes mains sur le ventre de la brunette. C'était devenu une habitude. J'adorais l'idée que mon fils était en train de grandir ici. Parfois je parlais au bébé, comme si je pouvais espérer qu'il m'entende. Je tournais la tête vers celui qui avait posé la question et un large sourire s'inscrit sur mon visage. « Un petit mec. » Il sourit à son tour. Finalement je lâchais Maria après lui avoir volé un baiser, puis lui lançais sur un ton amusé. « Bon, tu les lances ces fléchettes ? »

Lorsque Maria avait dit à son compagnon qu'il allait progressivement « attraper » l'accent de la côte ouest des États-Unis d'Amérique, Maria plaisantait, et au vu de la réaction de son homme, elle ne put qu'en être extrêmement amusée ! Évidemment qu'il n'allait pas avoir leur accent, qu'est-ce qu'il pouvait être naïf de temps à autre décidément. Souriante, elle lui fit la grimace lorsqu'il lui demanda si elle comptait un jour jouer ou non.

« Recule-toi, il serait tout de même dommage que je te crève un œil. »

Lui adressant ensuite un clin d'œil, la brunette tira une première fléchette dans la cible et tapa dans le 20. Bon, c'était toujours cela, pour un début, après tout. Bien évidemment, Maria n'était pas plus fière que cela non plus, mais qu'importait, pour elle tout ceci n'était qu'un simple jeu, comme pour n'importe qui à vrai dire, alors Maria se fichait pas de perdre ou non. La partie dura en tout pendant une petite demie heure, jusqu'à ce que la brunette ressente un léger coup dans son ventre, signe qu'il était clairement temps pour elle qu'elle s'arrête là. Maria fit simplement comprendre à son compagnon qu'elle allait se reposer un peu et donc s'asseoir et le laissa donc jouer avec d'autres hommes. Au vu de l'heure, personnes n'étaient encore vraiment éméché, et franchement, c'était tant mieux. Maria avait commandé un autre jus, mais cette fois-ci, elle expliqua gentiment au serveur qu'elle voulait payer sa consommation, tout de même, il était temps, non ? Cette fois, la brunette commanda un jus de pêche et d'abricot, ce qu'elle aimait beaucoup à vrai dire.

« Vous n'êtes pas du coin alors ? » lui demanda t-il après l'avoir servi.

« Non, je vis à San Francisco. Vous connaissez ? »

« De nom, bien-sûr, mais je n'y suis jamais allé. Je ne suis pas de Dublin non plus. »

« Oh vraiment ? Et d'où êtes vous ? »

« De Londres. »

La réponse de l'homme fit sourire la brunette qui but ensuite une bonne gorgée de son jus de fruits puis sentit deux mains puissantes venir entourer sa taille puis se poser avec énormément de délicatesse contre son ventre. Oh elle connaissait bien ces mains, très bien même...Edward.

« Alors Robin des Bois, tu as gagné ? »

Je regardais Maria jouer à lancer les fléchettes dans la cible et je fus agréablement surpris de voir qu'elle se débrouillait assez bien. Des années d'expérience quand elle était plus jeune, j'en étais persuadé. Néanmoins, après une petite partie entre nous, elle préféra aller s'asseoir, chose que je pouvais comprendre parfaitement dans la mesure où elle portait tout de même un bébé dans son ventre. Cinq mois de grossesse déjà... j'avais dû mal à me faire à l'idée que dans quatre mois, si tout se passe bien, nous verrons notre famille s'agrandir encore une fois d'un membre. Aaron O'Malley. J'allais devenir fanatique de ce petit, comme de mes enfants en fait. Papa poule, papa cool et papa joueur à la fois, je fais fureur avec les gosses, que ce soit avec les miens, leurs amis ou bien ceux des autres. J'aurais peut-être dû travailler avec les petits, qui sait ? Enseignant par exemple ? Non, je n'avais pas assez de patience, et puis, je m'attacherais bien trop vite à ces petits bouts de chou.

Ainsi, pendant que Maria était en train de se reposer au comptoir et de parler avec l'homme qui la servait, je m'accordais une nouvelle partie avec quelques personnes présentes. Nous ne nous connaissions pas et pourtant, nous rigolions beaucoup. C'était ça l'Irlande et notamment les bars. Une ambiance décontractée, des gens conviviaux. C'est agréable, vraiment. Après une partie qui dura un moment, je décidais d'aller rejoindre la brunette qui discutait toujours avec le barman. Je passais mes bras autour d'elle et déposais mes mains sur son ventre avec une grande délicatesse. « Alors Robin des Bois, tu as gagné ? » Un sourire se dessina sur mes lèvres. Je venais l'embrasser sur la joue et répondais en riant. « Non, même pas, mais de peu. Mon adversaire avait un peu trop la chance de son côté. » Je levais les yeux au plafond, avec un certain amusement sur le visage.

Nous restâmes encore un moment dans le bar, et il fut l'heure de rentrer. La nuit avait commencé et je n'avais pas très envie que Maria manque de sommeil dans son état. Bien évidemment, je la laissais prendre la décision sinon, elle allait encore me répéter qu'elle n'est pas en sucre. Je n'y peux rien moi, si je m'inquiète pour elle. Elle représente tellement qu'il m'est difficile de jouer celui qui s'en fou comme de l'an 40. « Tu veux qu'on rentre ? » J'eus le droit à une réponse positive. C'est ainsi que nous rentrâmes chez moi, ou plutôt chez mes parents. D'ailleurs, ces derniers dormaient déjà, les enfants aussi, ce qui était encore plus logique. De cette façon, nous avons dû nous frayer un chemin jusqu'à la chambre en faisant le moins de bruit possible. Enfin à l'intérieur, je refermais la porte et me laissais tomber sur le lit. « Et bien, j'en ai découvert des choses ce soir. Tu as un de ses déhanchés... enfin si, je le savais quand même, mais dans d'autres circonstances. Et tu te débrouilles bien aux fléchettes. » Sourire en coin, je retirais mes chaussures et m'asseyais sur le lit, au niveau des oreillers. « Allez, viens ici que je te fasse un massage comme promis. »

Rien de tel pour une femme enceinte qu'un bon massage. Je m'approchais de la brunette et l'incitais à retirer sa robe et au final, de se mettre nue. Je la laissais s'asseoir sur le lit et j'éteignais l'éclairage de la pièce après avoir allumé la lampe de chevet qui donnait une belle lumière tamisée. Il manquait seulement la musique et les bougies. Je ne pus m'empêcher de sourire en la voyant là, nue, le ventre arrondi entre ses fines mains. Digne d'une publicité. Elle est magnifique. « Si tu savais comme tu es belle. » Je ne pus m'empêcher de prononcer cela. Je m'approchais, déposais un baiser sur ses lèvres, puis me plaçais derrière elle. Ainsi, Maria fut assise entre mes cuisses, dos à moi, et j'exerçais des pressions à niveau de son cou, puis descendais sur ses épaules. Le seul soucis, c'était qu'elle ne pouvait clairement pas s'allonger sur le ventre, ce qui rendait la chose un peu compliquée mais qui, j'espérais, restait agréable à ses yeux. Je malaxais, pétrissais les muscles de ses épaules à l'aide de mes mains puissantes, remontais sur sa nuque, afin d'en défaire les nœuds. Je me redressais légèrement, restant derrière elle, afin d'avoir une meilleure prise sur son cou. Je m'accordais néanmoins le droit d'y déposer un tendre baiser sensuel. Je reste un homme, qu'on ne me blâme pas ! Et puis, je suis sûr qu'elle appréciait.

Bien que la soirée soit excellente à l'avis de Maria, celle-ci finit par montrer quelques signes de fatigue puisque son compagnon lui proposa de rentrer, chose qu'elle ne put alors pas refuser. En effet, la fatigue commençait à la prendre sérieusement. Cela était un des effets dits « secondaires » de sa grossesse tardive ; les médecins avaient été formels quant à cette grossesse ; passée quarante ans, il faut prêter bien plus d'attention au bébé ainsi qu'à la future maman, bien évidemment. Plus de rendez-vous chez le gynécologue, un traitement si les choses se compliquaient au fil des mois – heureusement, ce n'était pas le cas – ainsi que beaucoup de repos qu'une femme plus jeune. Quelle poisse ! Maria était une hyperactive, et encore ce terme semblait trop simple pour la décrire véritablement, alors imaginez le jour où il faudrait qu'elle prenne son congé maternité ! Ça la rendait folle à l'avance.

Une fois qu'ils furent rentrés chez les parents d'Edward, les deux amoureux se firent discrets pour se rendre jusqu'à leur chambre, objectif qu'ils atteignirent finalement sans grande difficulté et sans bruit, ce qui tenait quasiment du miracle à vrai dire. Lorsqu'ils eurent refermés la porte de la chambre derrière leur passage, la brunette observa simplement son compagnon s'effondrer sur le lit, apparemment pas mal exténué lui aussi au final. Cette nouvelle fit sourire Maria qui ne pensait pas jusqu'alors qu'il était fatigué, et pourtant. Preuve que Maria également, pouvait faire des erreurs. L'écoutant alors lui faire ses compliments sur son déhanché plus que provocateur de ce soir, Maria leva les yeux au ciel à la fin de sa phrase. Évidemment, c'était du tout Edward O'Malley ça.

« J'espère que tu en as bien profiter, car tu ne me verras plus me trémousser comme cela avant plusieurs mois maintenant. C'est dingue ce que le bébé peut m'épuiser. Dire qu'avant j'étais capable de rester toute une nuit sur la piste de danse, les choses ont bien changé en quelques années. »

Il lui demanda alors de venir prendre place sur le lit car il allait lui faire ce massage dont ils avaient brièvement discutés lorsqu'ils étaient en boite de nuit. Souriant à son fiancé, la brunette prit alors place sur le lit comme il lui avait demandé, en tailleurs étant dans l'impossibilité de se mettre en position allongée sur le ventre. Commença alors le bonheur.

« Merci. »

Lui répondit-elle tout simplement lorsqu'il lui dit qu'elle était belle. Elle n'y croyait qu'à moitié ces derniers temps, mais comme on le lui avait suffisamment dit, il était normal qu'elle se considère comme une grosse vache et que son compagnon quant à lui la voit comme une princesse dorénavant. Sentant soudainement les lèvres d'Edward se déposer avec délicatesse contre sa peau, elle eut un frisson, mais un agréable frisson à vrai dire, un de ceux qu'on voudrait ressentir à chaque minute de la journée.