Oui, j'avais passé l'après midi sans Maria. Nous étions restés entre hommes. Programme ? Sport, pour changer. Alors que la brunette faisait du shopping avec ma sœur, moi, je me roulais littéralement dans la boue, avec mes frères, mon père, des amis, mon fils et même Nathan, dans une bonne partie de rugby. Bien évidemment, nous évitions les placages avec Seth, mais on lui lançait aisément le ballon ovale, car comme moi, il courrait comme une flèche, rapide et difficile à saisir. Au final, quand on est revenu en chantant l'hymne irlandais, les vêtements remplis de boue, on s'est de nouveau fait disputer par ma mère car nous étions en train de salir sa maison. Comprenons la aussi, être mère d'autant de garçons qui adorent le rugby, c'est parfois bien difficile à gérer. « Vous m'énervez ! Faites un effort nom d'un leprechaun ! »

Quand Maria est revenue de son après midi shopping avec Gwenaëlle, je sortais tout juste de la douche, habillé, mais les cheveux encore humides. Elle s'est amusée à me montrer les différents vêtements qu'elle avait acheté. Et, comme je l'avais prévu, elle eut sa période à difficilement supporter le fait que son corps pouvait changer ainsi. Elle se disait grosse, je lui répétais qu'elle était plus belle que jamais. Bien évidemment, Maria ne voulu pas me croire. Ça me faisait rire, même si au final, j'étais des plus sincères. Elle me fit voir sa robe bleue, très sexy, même si je lui avouais, quand elle me dit qu'elle avait hésité pour la couleur, j'aurais préféré du rouge. Une brune dans une robe rouge, c'est glamour, sexy, totalement chaud. Elle a argumenté que ça allait être difficile de se la jouer fatale avec un tel ventre. Pas faux. Donc bleu. On s'accordait la petite séance essayage dans la chambre. J'étais tranquillement allongé sur le lit, alors que j'observais Maria s'habiller et se déshabiller sous mes yeux, à mon plus grand plaisir. « Au moins, avec ça, tu arrêteras de me piquer mes fringues. » Je riais. Oh, ça ne me dérangeait pas mais étrangement, il y avait pas mal de chemises que je voyais disparaître.

À présent, nous nous trouvions, à notre plus grand étonnement, devant une boite de nuit. « Ta sœur m'étonnera toujours. » J'affichais un fin sourire en coin. « Oui, moi aussi... » Je n'ai jamais compris comment des personnes pouvaient passer tous leurs week ends en boite de nuit. À chaque fois que j'y avais été, plus jeune, c'était avec un coup dans le nez, pour être sûr de m'amuser un minimum. Je suis beaucoup plus friand des bars. C'est plus convivial, on peut draguer, discuter sans avoir besoin de hurler comme des fous. On n'a pas à supporter des jeunes faire de la tecktonik et ça, ça n'a pas de prix ! Mais allons-y pour ce soir. J'avais bien envie de rire un coup. En effet, j'étais incapable de dire ce que cela allait donner dans la mesure où Maria et moi ne sommes jamais allés en boite de nuit ensemble. Avant de nous mettre en couple, nous sortions souvent dans des bars, mais jamais dans des discothèques. Il faut dire que je n'ai jamais été fanatique donc tout de suite...

Je n'avais pas l'impression que nous étions trop vieux pour cela. Certes, la grande majorité des gens présents étaient jeunes, mais on pouvait voir un bon nombre d'adultes, des couples, des personnes venant entre amis, entre membres de la même famille, etc... Je lui volais un baiser et nous entrâmes. J'offrais un verre non alcoolisé à la brunette alors que je m'accordais une Guiness. Face à Maria, je lui adressais un sourire amusé et prenais une voix d'adolescent en train de muer : « Hey salut, c'est quoi ton p'tit nom ? » Edward, arrête de te moquer des gamins. D'ailleurs, plusieurs hommes observaient ma fiancée. Et oui, c'est la mienne, donc pas touche où je refais la tête de tout le monde !

Et voilà, j'en étais réduit à danser avec Maria, dans une boîte de nuit. Ça m'amusait de la voir danser, libérée. Elle était très sexy ce soir, enfin, comme tout les jours, mais elle me faisait fondre. Je lui volais parfois des baisers, sous les regards jaloux des célibataires nous observant. Oui, je savais que si Maria était venue seule, elle se serait faite draguer de nombreuses fois. D'ailleurs, il y aura bien un boulet ce soir qui tentera certainement sa chance juste sous mes yeux. Parallèlement, je recevais quelques sourires de la part de jeunes femmes ce qui me rassura. Même si je n'avais aucunement envie de tromper la brunette, l'idée que je plaise toujours à quelques unes me fit du bien.

Pouvoir se défouler sur un dancefloor, Maria n'avait pas pu le faire depuis de nombreuses années, depuis qu'elle avait acquit de grosses responsabilités au sein de l'une des plus grandes universités du monde à vrai dire. Les boîtes de nuit, elle en avait fait plus d'une lors de ses années de médecine, elle avait d'ailleurs pas mal de conneries durant ces années-là, mais lorsqu'elle se les remémorait, Maria en riait plus souvent qu'autre chose. Non, elle n'en avait pas honte. Ses parents ne connaissaient même pas un quart de ses « activités » lorsqu'elle avait vécue dans la Big Apple, et c'était très certainement bien mieux comme cela à vrai dire. L'alcool, la drogue, et le sexe avaient fait partie de ses nuits de folie de bringue. Bon, peut-être pas la drogue, mais si l'on considérait la cigarette comme étant bel et bien une drogue, alors oui, la brunette consommait, et sévèrement même. Difficile de s'imaginer la Maria O'Berkeley d'aujourd'hui avait pu être une femme comme cela autrefois, et pourtant, ceci n'était pas une légende, bien au contraire même, tout ça avait été on ne peut plus sérieux pour elle.

Voilà pourquoi la brunette se déchaînait présentement. Bon, il était certain que tout en étant enceinte les choses se compliquaient un peu – beaucoup – mais elle se connaissait suffisamment pour savoir qu'elle pouvait gérer même en étant enceinte de cinq mois maintenant. Et aussi étonnant que cela puisse paraître au vu de l'âge de brunette, elle avait gardé un excellent déhanché qui en faisait baver plus d'un. Bon nombre de jeunes ne cessaient de la regarder, ce qui la mit sur l'instant un peu mal à l'aise mais finalement elle oublia bien vite le regard des autres sur elle ainsi que son compagnon et profita, tout simplement. Après tout ils étaient bien là pour profiter et pour s'amuser un peu, non ? Alors autant le faire.

« Hé mademoiselle, t'as un de ces déhanchés !! Wow la la !! »

Maria fut sacrément surprise d'être accostée de la sorte par un jeune homme qui ne devait pas avoir plus de vingt-cinq ans. Il était brun, environ un mètre soixante-dix, propre sur lui, les cheveux tirés en arrière avec une tonne de gel. Oh la...Casanova était dans la place comme disent les jeunes aujourd'hui. Ça ne signalait rien de bon, connaissant exactement ce genre de type et leurs désirs, elle savait qu'Edward ne tarderait pas à se faire remarquer pour “défendre” sa belle, bien que Maria n'avait pas à s'en faire.

« Pourquoi tu restes dans un coin comme ça, faut que tu viennes au milieu pour qu'on te voit mieux. »

« C'est gentil mais je suis bien là. »

Voir Maria se déhancher ainsi me fit écarquiller les yeux. Oh, je ne doutais pas de ce déhanché que j'avais eu l'occasion de voir à plusieurs reprises durant des moments plus qu'intimes, mais la voir danser de la sorte et bien... ça me mit l'eau à la bouche, tout autant que ça me surprenait. Le fait est que même avec un ventre pareil dû à la grossesse, elle était toujours aussi dynamique et... sexy. Mes yeux bleus se posèrent sur ses fesses. J'avalais difficilement ma salive. Hypnotisé. Gauche, droite, gauche, droite, gauche... J'avais bien envie d'y mettre la main, ou les deux. Et pourquoi pas l'amener dans une coin désert de la boite, soulever sa robe et... STOP ! J'avais chaud. Avec Maria, j'avais une libido d'adolescent mais ça, elle le savait très bien. Et même si j'adorais danser et qu'apparemment, je me débrouillais assez bien, face à la brunette, j'avais l'impression d'être raide comme un piquet – sans arrière pensée bien sûr...

Et là, je m'imaginais Maria, un petit peu plus d'une vingtaine d'années plus tôt, avec ses amis de faculté, en boite de nuit, à se déhancher de la sorte, à fumer comme des pompiers, à boire comme des trous, à tous se draguer mutuellement. La brunette dans un état de dépravé ? Difficile à imaginer, ou presque, car la première fois où nous avons couché ensemble, elle m'avait donné un petit aperçu de ce dont elle avait été capable, lorsqu'elle était plus jeune. D'ailleurs, je me souviens qu'elle m'avait fait une danse très sexy qui m'avait directement mis d'aplomb pour le reste de la soirée. En fait, l'idée qu'elle ai ramené plusieurs hommes dans son lit alors qu'elle était dans un état d'ivresse important me fit frissonner. Je suis sûr qu'elle a connu plus d'hommes différents que moi, de femmes différentes. Enfin, je n'irais pas lui demander de compter. Mais j'étais presque sûr. Après tout, j'avais eu une relation très longue et... pendant plusieurs années, je n'ai pas été très porté sur le sexe après une première fois exaspérante. Mais ça, je lui avais déjà raconté. Aujourd'hui, je mettais rattrapé, pas très longtemps puisqu'après, je me suis mis en couple avec elle.

Puis vint un petit jeune dans la vingtaine qui espérait apparemment un quart de seconde avoir sa chance avec MA fiancée. Désolé mon gars, ce popotin, il est à moi. « Pourquoi tu restes dans un coin comme ça, faut que tu viennes au milieu pour qu'on te voit mieux. » Je levais un instant les yeux au plafond. Idiot. Et comme je n'avais pas envie d'user de violence verbale ou physique ce soir, je me contentais de m'approcher de Maria, passant derrière elle, puis me plaçant en face. Mes doigts se déposèrent sous son menton, alors que je capturais ses lèvres avec une passion dévorante. Je calais mon corps contre le sien. Ah ! Si je n'avais pas les yeux fermés, j'aurais regardé la tête énervé que devais arborer le jeune homme.

Nos bouches se détachèrent après que je mordillais avec sensualité la lèvre inférieure de la brunette. Puis je tournais la tête vers le garçon toujours présent. Et, à ma grande surprise, il continuait d'arborer un sourire, apparemment plus large. Alors là, je ne comprenais pas. « Oh, tu es le bienvenue aussi si tu veux. » QUOI ?! J'avalais de nouveau ma salive avec difficulté, puis faisais la navette entre Maria et le jeune homme. Il avait envie de nous draguer, tous les deux ? La blague ! Et pourquoi restait-il planté ici, à nous observer avec un regard un peu trop pervers à mon goût ? Bon, il devait avoir un petit coup dans le nez. Et bien oui ! Allons y ! Et pourquoi pas un plan à trois par la même occasion ? Je suis sûr que Maria adorerait avoir affaire à deux hommes en même temps. Non mais ça va pas !

Je reposais mon regard sur la brunette et approchais mon visage du sien pour lui chuchoter à l'oreille : « Laisse tombé mon cœur, je suis sûr que j'ai plus de chances que toi ! » Mouahaha ! Puis je reculais la tête, un air plus que malicieux et espiègle sur le visage. Comment ça j'ai les chevilles qui gonflent ? Non, c'est jusque ça me faisait rire qu'une même personne nous drague ouvertement. C'était un peu comme si je pouvais être en compétition avec la femme de ma vie.

Alors que le jeune homme était clairement en train de draguer Maria, Edward vint l'embrasser sans crier gare. Alors lui, quand il voulait avoir le dernier mot, il savait exactement comment s'y prendre décidément. Quel homme, me direz-vous, en effet, quel homme. Edward O'Malley était un spécimen extrêmement rare et Maria le savait suffisamment pour faire tout son possible pour le garder avec elle le plus possible. Il ne fallait tout de même nier le fait qu'il était affreusement sexy – voyez la contradiction – et que toutes les filles de cette boites lui auraient bien sauté dessus, Maria ne le savait que trop bien, si elle avait leur âge et qu'elle ne le connaissait pas, elle en aurait volontiers fait son quatre heures comme on dit. Bref. Pour en revenir au jeune homme qui draguait Maria,il fut plein de surprises puisqu'après s'être essayé auprès de la brunette, il sembla tenté par Edward. Non mais, et puis quoi d'autre encore ? Maria fut sur l'instant choquée puis elle se mit à rire en entendant le commentaire de son compagnon qu'il lui chuchota à l'oreille, qu'il pouvait être idiot lorsqu'il s'y mettait celui-là.

« Viens avec moi Casanova. »

Elle tira son compagnon par le col de sa chemise blanche pour l'emmener dans un coin un peu plus isolé. Cherchant du regard une place dans un coin, elle toucha le jackpot en voyant deux tabourets au bar vides. Yes ! Entraînant son compagnon jusque là-bas, Maria prit place directement comme pour marquer son territoire. Elle commençait à avoir légèrement mal au dos, alors s'asseoir un instant n'allait certainement pas lui faire de mal, bien au contraire même. Commanda une Guiness pour son compagnon et une limonade pour elle, la brunette sourit au serveur qui avait remarqué qu'elle était enceinte. Et oui, même enceinte elle se trouvait bel et bien en boîte de nuit, comme quoi...

« Besoin de faire une petite pause. »

Expliqua t-elle à son compagnon qui semblait quelque peu surprit de se retrouver ici au bar plutôt qu'en plein milieu de la piste de danse comme l'avait si gentiment suggéré le jeune homme très “légèrement” alcoolisé.

« Je n'ai plus vingt ans non plus et crois-moi que ton fils ne me laisse pas tellement de répit non plus. »

Elle porta alors sa main à son dos pour faire comprendre à son compagnon qu'elle ressentait quelques douleurs d'où cette pause inattendue.

« Viens avec moi Casanova. » Je levais les yeux au ciel, ou plutôt au plafond, en l'entendant m'appeler comme cela, tandis qu'elle m'avait directement tiré le col de ma chemise pour que je la suive. « Je t'ai déjà dit de ne pas m'appeler comme ça. Don Juan ok, Casanova, non. » Amusé, je la suivais néanmoins – ce n'était pas comme si j'avais le choix d'ailleurs – jusqu'au bar où nous trouvâmes deux places l'une à côté de l'autre. La brunette décida donc de s'asseoir. Je me retrouvais avec un nouvelle Guiness sous le nez. Dieu existe ! Hallelujah ! Maria prit une limonade. Ah, heureusement que je ne peux pas être enceint. « Besoin de faire une petite pause. Je n'ai plus vingt ans non plus et crois-moi que ton fils ne me laisse pas tellement de répit non plus. » Je ne pus m'empêcher de rire en l'entendant. Mon fils ? Ah ça commençait ! Quand il fera quelque chose de bien, ça sera son fils à elle et lorsqu'il fera une bêtise, ça sera le mien et uniquement le mien. Cela m'amusait beaucoup. « Oui et puis bon, avec la danse que tu nous as faite, c'est normal que tu sois épuisée. » Nouveau sourire espiègle. Je me penchais doucement vers elle, déposant mes mains sur ses cuisses, alors que je lui volais un baiser. « Quand on rentrera, je te ferais un de ses massages que tu n'en reviendras pas. » Oh, je voyais peut-être un peu gros, certes, mais apparemment, je me débrouillais assez bien de mes mains à ce niveau là.

Je posais mon coude sur le comptoir et portais de ma main libre la Guiness jusqu'à mes lèvres pour en prendre une bonne gorgée. Ah délicieux ! Puis j'observais Maria, un sourire amusé ne se détachant pas de mon visage. Je repensais à la danse qu'elle avait faite. Dans le sexy et le glamour. Me mordillant la lèvre inférieure un instant, je lui lançais : « D'ailleurs, en parlant de cette danse... tu la recommences une fois et tu seras obligée de me suivre jusqu'aux toilettes ou bien jusqu'à la voiture pour... non mais c'était trop sexy... ! » Mine décomposée. Sourire béat. Finalement je m'enfilais la bière.

Puis je vis le regard de Maria aller un peu sur le côté. Je faisais de même, instinctivement et vis deux jeunes femmes venir vers nous, ou plutôt vers moi. Sourire maintenant gêné. Oh la crise. Une rousse et une blonde. Visiblement très amies, un tantinet bisexuelles sur les bords vu la façon dont elles n'arrivaient pas à se décoller l'une de l'autre. « Salut toi. » Je haussais les sourcils, prêt à faire le décompte dans ma tête en imaginant Maria se jeter sur les deux pour les assassiner. Je faisais la navette avec les deux demoiselles. Ah, sexys... mh... « C'est ta copine ? », lança la blonde sur un ton un peu exaspéré, à la limite de l'impolitesse. Pour ma part je gardais le sourire. « Oui, c'est ma fiancée, et là, c'est mon enfant. », répondis-je en pointant du doigt le ventre rebondi de la brunette. Et mon esprit d'homme me laissa imaginer un instant une scène, dans un lit, avec la brune, la blonde et la rousse. Les trois drôles de dames ! Les Totally Spies ! Han ! Ça serait tout simplement... Legend... wait wait !!!... DARY ! Barney Stinson, sors de mon corps, s'il te plaît...

La rousse m'observa avec un regard coquin qui aurait fait craquer n'importe qui, SAUF MOI ! Oui, oui... Elle sortit un stylo de son sac, pris ma main sans que je n'ai le temps de réagir, et écrivit son numéro de téléphone portable dans ma paume. J'avais envie de rire, envie de me vanter aussi. De nos jours, les jeunes ne savent plus vraiment comment draguer, mais c'était une approche assez amusante. Le fait est qu'elles étaient toutes les deux jeunes, elles devaient avoir l'âge de mes étudiants. Et là, ça me fit prendre conscience qu'elles pourraient être mes étudiantes. Outch ! Dur, dur, d'être professeur !

Bon, peut-être y avait-elle était un petit peu fort aussi en dansant comme le lui faisait remarquer son compagnon, mais qu'est-ce qu'elle y pouvait si la musique l'incitait tout simplement à danser franchement ? Ce n'était pas non plus comme si c'était de sa faute, enfin presque. Il était certain que la musique avait quelque peu changée depuis l'époque où la brunette allait en boîte de nuit, mais bon, cela ne l'empêchait pas de s'amuser comme une petite folle. C'est alors qu'Edward lui expliqua qu'en rentrant, il lui ferait un massage. Alors ça, Maria ne disait pas non. Sentir les mains expertes de son compagnon sur son corps, rien qu'à y penser, elle avait déjà envie de rentrer pour profiter de ce moment de délectation suprême. Puis il lui expliqua que si elle recommençait une danse comme celle qu'elle avait fait sur le dancefloor, il ne répondrait plus de lui-même. Cela fit sourire la brunette.

« Les toilettes ou la voiture, il y a vraiment plus romantique comme lieu pour ça, tu ne trouves pas ? »

Edward n'eut même pas le loisir de répondre à sa compagne car deux jeunes femmes arrivèrent vers eux. Une blonde et une rousse, des vrais canons ces filles-là, c'était plus que certain. Voilà d'ailleurs la première chose qui affola Maria en les voyant débarquer. Qu'est-ce qu'elles pouvaient bien leur vouloir exactement ? « Salut toi. » Ah bah, voilà, elle ne mit pas longtemps avant de comprendre que ces deux jeunes filles aussi belles pouvaient-elles être n'étaient pas là pour eux, mais seulement pour Edward. Bah tiens. Tant qu'à faire. Cela fit sourire Maria malgré tout, elles avaient l'air tellement idiotes à vouloir charmer Edward de la sorte. « C'est ta copine ? » Maria leva les yeux au ciel et eut envie de dire « Non connasse, je suis sa mère, ça ne se voit pas ?! » mais évidemment, elle se contenta d'un profond silence et observa la scène se déroulant sous ses yeux. Il valait mieux pour les filles qu'elles n'abusent pas non plus sinon Maria risquait de sortir les griffes tout comme Edward s'était montré tel un mâle dominant face au jeune homme quelques instants plus tôt. Entendant la réponse de son homme, Maria sourit, rassurée qu'il défende son couple et même sa famille. C'est alors que la jeune rousse lança un regard style femme fatale à Edward qui avait l'air absorbé. Edward ! Non mais lui décidément ! Continuant d'observer la scène, le moment où elle se mit à écrire un numéro sur la main d'Edward fut le moment de trop pour la brunette.

« Écoute-moi bien jeune fille, tu le touches encore une fois et je peux te promettre que tu ne pourras plus te servir de ta main pendant un moment. »

Le ton qu'avait employé Maria semblait impitoyable et très clair, si elle continuait, elle lui détruisait la main.

« Les toilettes ou la voiture, il y a vraiment plus romantique comme lieu pour ça, tu ne trouves pas ? » J'avais juste eu le temps de l'observer avec une petite mine amusée. Pourquoi fallait-il toujours un endroit romantique ? Ah mon souvenir, son bureau n'est pas un endroit très romantique et pourtant, il s'y est passé des choses intéressantes... Bon les toilettes, j'avoue que ce n'était pas très glamour... surtout celles d'une boite de nuit. Mais la voiture, ça faisait largement l'affaire, non ? Si les sièges se rabattent, se n'est pas seulement pour dormir... à moins que ça soit moi qui ai l'esprit très mal placé. Oh, ce n'était pas comme si Maria n'y était pas habituée. Je suis un adolescent avec les hormones qui me titillent.

Puis la pauvre brunette dû assister à une drague semi-improvisée de deux jeunes femmes qui m'accostèrent. La rousse s'aventura même à inscrire son numéro de téléphone portable dans la paume de ma main, avec un stylo. Je ne réagissais pas vraiment, partager entre l'amusement et l'exaspération. De nos jours, les gens s'en fichent de draguer une personne devant sa compagne ou bien devant son compagnon. Un manque de gêne total. Au final, c'est ce qui était assez drôle. Mais ça l'était peu contrairement à la réaction qu'eut Maria. « Écoute-moi bien jeune fille, tu le touches encore une fois et je peux te promettre que tu ne pourras plus te servir de ta main pendant un moment. » J'écarquillais les yeux, surpris et terriblement fier de ma compagne. Ah ? Elle défendait son morceau de viande ? Je trouvais ça très sexy, très touchant aussi. Comme quoi, qu'on soit homme ou femme, on défend ce qui nous appartient, comme des animaux parfois. Pour ma part, ça m'allait droit au cœur.

La rousse tourna la tête vers Maria et l'observa avec un air de dire : « C'est bon, t'énerve pas... », ce qui me fit gentiment rire de façon silencieuse. Oh oui, battez-vous... dans la boue... Mon Dieu Edward, arrête ça tout de suite ! Si le regard de la brunette avait été deux fusils de chasse, il aurait tué sur le champs la jeune femme qui tentait sa chance avec moi. Il faut dire qu'elle peut-être très intimidante lorsqu'elle s'y met. Après tout, il faut savoir parfois se montrer ferme, sévère, dure lorsque l'on est directrice d'une des plus grandes universités des États-Unis, voir même du monde. Et j'aimais l'idée qu'elle défende ainsi notre couple, avec une petite crise de jalousie totalement mignonne. Enfin, je ne savais si c'était vraiment de la jalousie car elle savait très bien que je ne l'abandonnerais jamais pour une inconnue qui drague d'une drôle de manière. Elle n'avait aucun soucis à se faire là-dessus.

Finalement, la rousse comme la blonde décidèrent de lâcher prise, ayant visiblement assez peur que Maria tienne sa parole pour ce qui était de leur détruire la main. Elles posèrent un dernier regard sur moi, accompagné d'un clin d'œil, puis s'éloignèrent. Je restais assez perplexe face à la situation. Puis je me retournais vers la San Franciscaine et la gratifiais d'un large sourire. « Waou... », lâchais-je avec amusement. Je m'approchais d'elle et déposais un baiser sur sa joue. « C'était trop mignon. Sexy aussi. Et touchant. » Je caressais sa joue du bout des doigts. « Je devrais me faire draguer plus souvent, j'ai adoré ta réaction. Mh je t'aime trop. » Et c'était peu de le dire. Sincère. Ça oui.

Maria était d'une nature jalouse – il serait clairement malvenu de sa part de dire le contraire en même temps – mais en général elle essayait de faire son maximum et donc de se contrôler...ah oui, sauf lorsque deux gamines – car elles n'étaient rien d'autre que deux simples gamines aux yeux de la brunette – venaient ouvertement, et devant ses yeux, draguer Edward. Non mais il ne fallait pas pousser non plus. C'était comme si elle, elle allait draguer un jeune de vingt ans à peine devant sa petite copine, et le respect dans tout cela, elles en faisaient quoi exactement les deux-là ? Voilà une question que Maria aurait bien voulu leur poser si elles n'avaient pas disparues de la circulation avant. Les observant qui s'en allaient aussi vite qu'elles étaient venues, Maria leva les yeux au ciel en remarquant le déhanché qu'elles avaient en marchant. Vulgaires en plus de tout cela, pathétiques, et vulgaires, tout pour plaire, cela ne faisait aucun doute décidément pour la directrice de Berkeley. Se retournant ensuite vers son compagnon, Maria ne mit pas longtemps avant de remarquer ce petit air tout fier qu'arborait le professeur d'Histoire présentement. N'importe quoi, les hommes, il n'y en avaient décidément pas un pour rattraper les autres. Cela fit malgré tout esquisser un petit sourire à la brunette se rendant compte qu'il resterait toujours ce même enfant tout heureux de plaire aux jeunes filles. Edward O'Malley resteraient le même homme, et au fond, Maria préférait largement cela plutôt que de le voir changer du jour au lendemain en un homme homme portant tout le monde des costumes trois pièces avec la mallette et devenir un homme beaucoup trop sérieux pour elle. Mon dieu, si il devenait quelqu'un comme cela un jour, Maria lui flanquerait deux ou trois claques dans la figure et lui dirait de se reprendre, vite fait et bien fait, évidemment. L'écoutant alors lui dire qu'il avait trouvé son comportement face aux deux jeunes filles sexy, et touchant, Maria leva de nouveau les yeux au ciel, après tout, elle se fichait pas de l'impression qu'elle avait pu donner, tout ce qu'elle avait voulu, c'était défendre son couple. Quoi de plus normal en même temps ? Les hormones avaient très certainement joué un rôle primordial dans cette affaire. Ne dit-on pas qu'il ne faut pas agacer une femme dans l'attente d'un enfant à moins de vouloir finir à l'hôpital ou avoir des penchants très légèrement suicidaires ? Il me semble bien que si.

« J'espère que tu en as bien profité car ce genre de scènes n'arrivera pas tous les deux jours, mon amour. Et puis, ces deux pimbêches ne méritaient pas mieux. »

Se retournant vers la piste de danse, la brunette ne tarda pas à apercevoir les deux jeunes filles qui regardaient – encore – dans leur direction. Oh mais qu'elles essaient encore une fois, elles allaient voir ce qu'elle allaient voir, pour Maria, tout ceci n'avait été qu'un très légère échauffement, elle savait faire bien mieux si c'est ce qu'elles désiraient. En plus, ça ferait on ne peut plus plaisir à Edward apparemment.

« Je propose qu'on rentre, qu'est-ce que tu en penses ? »

Maria n'avait pas envie de supporter ces deux sales gamines un instant de plus. Et puis, ils avaient suffisamment danser au goût de la brunette pour ce soir. Elle était soudainement bien plus tenter par le fait de se retrouver seule à suel avec son compagnon et de partager un petit moment entre amoureux. Par exemple, ils pourraient se rendre dans un bar, comme Edward les aimait tant, et parler un peu...après tout, ce n'était pas franchement en boîte de nuit que l'on avait la possibilité d'avoir de véritables discussions. Souriant à Edward, elle lui prit la main, et tous les deux prirent la direction de la sortie, il était grand temps de laisser les jeunes à leurs occupations et...les plus vieux, dirons-nous, d'aller se reposer. Quoi ? C'est vrai, non ? On ne pouvait pas dire le contraire, les adultes étaient plus facilement exténués contrairement aux jeunes.

« J'espère que tu en as bien profité car ce genre de scènes n'arrivera pas tous les deux jours, mon amour. Et puis, ces deux pimbêches ne méritaient pas mieux. » Que voulait-elle dire par « n'arrivera pas tous les deux jours » ? Que des jeunes femmes ne tenteront pas toujours de me draguer ? Ou bien qu'elle ne sera pas toujours là pour prendre ainsi la défense de notre couple ? Quoi qu'il en soit, je ne pus retenir un sourire amusé. Elle était juste attendrissante et quoi que nous puissions dire, nous les hommes, on aime voir que la femme que l'on aime serait capable de se battre pour nous. C'est une façon de nous montrer qu'elle accorde également beaucoup d'importance à notre couple. « Tu aurais dû les taper. », lançais-je sur un ton amusé, avant de rire. Oh oui, ça aurait pu être vraiment drôle de voir Maria, enceinte, se jeter sur les deux jeunes femmes et les réduire en miettes. Ça aurait pu même être très sexy, sans vouloir paraître pour un obsédé ce soir.

« Je propose qu'on rentre, qu'est-ce que tu en penses ? » Je hochais la tête. En effet, je ne pouvais pas vraiment demander à Maria de danser toute la nuit. Elle portait un enfant, notre enfant, avait pris de bons kilogrammes avec cette grossesse, elle n'avait pas non plus vingt ans. Le tout accumulé relevait d'un grand épuisement après une certaine heure ou bien une certaine activité sportive. Je trouvais d'ailleurs qu'elle était drôlement dynamique avec tout ça. « Pas de soucis. » Ainsi je me levais, m'accordais un instant pour passer mes bras autour d'elle, avant de la serrer doucement contre moi. Oui, il m'arrive bien souvent d'avoir envie d'un câlin comme ça, sans explication. De toute façon, Maria est très bien placée pour savoir que, par jour, il me faut une certaine quantité de câlins, de bisous et de gestes tendres en général, au risque d'être de mauvaise humeur toute la journée. Et sans blaguer, si je n'ai pas mon moment câlin au réveil avec la brunette, c'est une journée qui ne commence pas assez bien. J'ai toujours été un nounours, ce n'est pas à trente-six ans que je vais changer.

Nous sortîmes donc de la boite de nuit, main dans la main, comme deux jeunes amoureux. Et nous décidâmes d'un commun accord d'aller dans un bar, car on ne peut pas passer un séjour en Irlande sans mettre les pieds dans un pub. L'ambiance y était toujours festive, chaleureuse, agréable à souhait, bien plus que les discothèques à mes yeux. À disposition, deux billards, baby-foot, playstation, jeux de fléchettes, etc... que l'on pouvait utiliser gratuitement à condition bien sûr de prendre au moins une consommation. D'ailleurs, j'allais au comptoir avec la brunette afin d'acheter un petit verre de Whisky pour me faire plaisir – mais pas assez pour me faire tourner la tête –, ainsi qu'une boisson non alcoolisée pour Maria. D'ailleurs, le barman ne put s'empêcher d'afficher une mine attendrit en voyant la jeune femme enceinte. C'est ainsi qu'il lui offrit directement sa boisson. Par contre, moi, l'auteur de ce ventre rebondi, je pouvais toujours crever pour avoir mon Whisky gratuit. Injustice ! En attendant, je m'asseyais avec elle et lui lançais sur un ton amusé : « Quand je te dis qu'une femme enceinte est magnifique, tu me crois maintenant ? »