Sujet: Re: The greatest pleasure in life is doing what people say you cannot do. Sam 21 Juin - 12:05
The greatest pleasure in life is doing what people say you cannot do
« Hum, tu peux l’abaisser s’il te plait, je l’ai en plein dans les yeux. » Je parle de la lumière de la torche qui m’empêchait de voir devant moi et donc d’avancer jusqu’au fond de la grotte. Elle n’aime pas l’eau. Tout s’explique. Ce que je n’explique pas, c’est pourquoi elle était encore ici alors que je croyais qu’elle désirait rentrer à tous prix sur San Francisco, et pourquoi cette grotte en particulier ? Il y en avait plein d’autres dans le coin. Du moins, elle les aurait trouvées si elle avait suivi un autre chemin que celui que j’avais moi-même emprunté. Donc, elle m’avait forcément suivi. Ou nous étions mystérieusement liés par …je-ne-sais-quoi pour avoir eu la même idée. Non, impossible. Deux âmes sœurs, même spirituelles ne se seraient pas querellées comme nous l’avions fait. C’était donc du pur hasard. Etrange, mais quand même du hasard. Hochant la tête comme réponse à ses derniers mots, je ne m’interdis pas de la scruter un moment, presque totalement nue, avant de revenir vers les morceaux de bois morts entassés par terre. Si j’avais été un homme comme beaucoup d’autres, je lui aurais sûrement fait quelques allusions pernicieuses sur ses sous-vêtements, son corps effilé ou pire encore. Mais je n’avais jamais été un homme comme les autres. Et la nudité n’avait jamais eu sur moi le même effet que pour le commun des mortels. J’ai un rapport au corps particulièrement simple. Le corps pour moi, n’est qu’une enveloppe charnelle et la beauté n’est qu’esthétique pour les yeux. Celle de l’âme en revanche, gagne à être connue. Et la mienne est farouchement gardée.
« Je n’ai pas l’intention de me disputer avec toi. » soulignai-je en attrapant mon sac pour les poser à mes côtés. Pourquoi se disputer, est-ce qu’elle ne pensait toujours qu’à ça ? Faire le mal autour d’elle ou attendre impatiemment qu’on lui en fasse ? En attendant, immobile et toujours debout, je l’observais s’occuper maladroitement de son petit tas de brindilles et de branchages, me demandant si je devais la laisser faire en sachant pertinemment que vu sa vitesse d’action nous serions encore là demain matin, ou l’aider et risquer d’être traité, une fois n’est pas coutume, de macho, d’insensible ou de je-ne-sais-quoi encore… Non, laissons –la agir comme bon lui semble. Il vaut mieux qu’elle se rende compte de son erreur par elle-même.
Ce moment arriva plus vite que je ne l’aurais cru, à dire vrai. Ce qui me fait dire qu’elle doit avoir les doigts, le dos, les articulations en compote. « Je n’ai jamais dit ça. » commençai-je en rattrapant le briquet et en approcher la flamme du tipi de bois. « Pourquoi est-ce que tu te dévalorises sans cesse ? » Elle avait dû avoir une enfance malheureuse. Et une vie plus malheureuse encore. « Aengus, qu’est-ce que tu fais ? » Une fois l’ombre des flammes suffisamment haute, je pus nettement distinguer la jeune femme en train de s’habiller. Des vêtements…encore trempés si je ne m’abuse, d’où ses grimaces pendant qu’elle essayait de les enfiler. « Arrête. » tonnai-je en me levant brusquement et en l’attrapant par le bras. « Retire tout ça, c’est mouillé, tu vas tomber malade. » Malgré nos différends, j’avais cette envie, cette impression que je devais la protéger d’elle-même, l’aider malgré elle. C’était peut-être ça l’amitié finalement. « Il fait nuit, sois raisonnable. Tu pourras repartir demain si tu veux mais ce soir, il faut que tu te réchauffes et que tu manges. J’ai toujours mes barres céréales dans mon sac si tu veux. Et j’ai pêché du poisson au lac tout à l’heure. » Bon, un poisson c’est vrai, mais c’est toujours mieux que rien, non ?!
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Sujet: Re: The greatest pleasure in life is doing what people say you cannot do. Dim 22 Juin - 17:50
Aro allumait le petit tas de feuilles de brindilles sous le tipi. Les flammes léchèrent le bois amassé en cône pour mieux l’enflammer. Doucement, la chaleur et la lumière qui se dégagea de l’ensemble agacèrent un peu plus Aengus. Son regard bleu pâle tomba sur sa construction dans un soupir. Inutile de s’acharner sur son jean de la sorte pour autant. La jambe refusait de passer.
« Non. Tu as agi avec moi comme si j’étais la dernière des idiotes. » Marmonna-t-elle en s’acharnant sur son jean comme si faire passer sa jambe dans ce tunnel en jean prouverait son propos. Être dénudée ne la perturbait en rien. Son corps n’était qu’un instrument de travail, un mode de déplacement, de séduction ou encore pire. Aussi, elle aurait été prête à sortir à poil. Qui l’aurait remarqué de toute façon ? Un écureuil ?
Mais la poigne sur son bras la sorti de son agacement. Il avait raison et elle le savait presque autant qu’elle réalisait ne jamais pouvoir enfiler son pantalon. Dans un grognement mécontent, elle fini par poser ses fesses sur un rocher et défaire ce maudit jean à grands coups de pieds. Maintenant, elle ne savait plus comment réagir et la frustration grandissait. Aro avait raison. Sortir de la grotte relevait du suicide. Les pierres humides seraient glissantes et la chute inéluctable, l’obscurité aidant. Faire un compromis, arrondir les angles avec ses propres valeurs et certitudes ne représentaient pas une option. Les choses, concernant sa propre personne, demeuraient noires ou blanches. Il n’y avait aucun juste milieu. Non, aucun. Dans un haussement d’épaule, la blondinette s’avoua vaincu. Elle ne parviendrait pas à trouver de solution dans l’immédiat, aussi, elle le remettait à plus tard.
« J’ai des boites dans mon sac. » Reprit-elle mollement.
Oui, Aengus avait un véritable kit de survie dans son sac avec un petit livre expliquant qui elle était. Après son accident et l’idée d’être à nouveau sans souvenir et livrée à elle-même l’effrayait. Aussi, tout avait été prévu au cas où. Malheureusement, au vu de l’état de ses doigts, elle ne parviendrait pas à ouvrir la foutue boite. Bandages, désinfectants et pommades seraient plus complexes à manier aussi.
Difficilement, elle ouvrit le sac pour prendre de quoi soigner ses doigts et les quelques rares hématomes sur son corps. Le tout sembla particulièrement laborieux, mais la jeune femme tenait bon. Après tout, elle ne pouvait pas rester dans cette condition sans prendre de risque pour sa santé.
« Si tu veux, tu peux prendre des trucs pour te soigner dans la trousse. » Ajouta Aengus en désignant l’arnica pouvant être utile pour sa bosse après le choc reçu à la tête !
The greatest pleasure in life is doing what people say you cannot do.
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