Happiness is so hard to find, once you find it, you've gotta hang on tight, or you will lose it

Je savais que quelque chose n'allait pas, mais trop dévastée par le fait d'avoir retrouvé Noah inconscient, ainsi que par l'annonce de ce dernier, je n'avais eu le temps de poser la moindre question ou de laisser le temps à ce médecin de m'en dire. Quoi que si, je n'avais été qu'en train de pleurer. À l'heure présente, il m'est impossible de continuer à réfléchir, je ne sais plus quoi penser, ni même quoi dire de plus. La vérité a déjà été dite. Un regard du criminologue en ma direction me fit bien vite comprendre qu'il n'allait m'apporter aucune réponse. Comme si j'avais besoin de ça, de me poser de nouvelles questions, j'en étais littéralement débordée et en voilà d'autres qui venaient à envahir le peu d'espace qui restait de libre dans mon esprit. Le pire était que je n'avais aucun indice afin de dissiper ce mystère qui entourait ce voyage en Écosse, rien non plus concernant William ou Joe qui, au moins l'un d'entre eux, devait cacher un monstrueux secret. Le mystère semble alors plus épais qu'un brouillard hivernal et je sens que ce dernier va être responsable de possibles nuits sans sommeil. Ça, additionné à la mort subite de l'homme que j'aimais, autant dire que je ne suis pas prête de trouver le repos. Parfait, si Nick voulait se la jouer solo, j'en ferais de même. En serrais-je seulement capable ? J'en doute fort. J'aurais mieux fait de me taire, de garder cette information secrète, information qui donnait à présent au criminologue, deux longueurs d'avance. C'est si dur à comprendre le fait que je cherche moi aussi des réponses ? Je ne connais peut-être pas Noah depuis aussi longtemps que Nick, mais je peux affirmer l'avoir aimé à en perdre la raison, au point que si c'était possible, je donnerais ma propre vie pour qu'il revienne d'entre les morts. Je passe une main nerveuse dans ma chevelure blonde. « Vous êtes une énigme à vous tout seul, monsieur Clark, j'en éprouve presque de la déception. » Déçue de l'avoir vu esquiver ma question, qui au passage, se révélait avoir été plus une agression qu'autre chose, déçue de le savoir si secret alors que nous cherchions tous deux les mêmes réponses. Cette histoire allait m'obséder et aurait sans nul doute raison de moi, mais peu importait, j'avais le droit de savoir. Pourquoi lui ? L'innocence incarnée. « Je pense que Noah aurait désapprouvé le fait que vous puissiez me cacher quoi que se soit. » J'aurais voulu frapper plus fort, que mes mots sonnent avec plus d'impact, mais je souffrais tellement de l'absence du médecin qu'il m'était difficile de frapper vraiment là où ça faisait mal. Après lui avoir adressé un dernier regard, je me lève à mon tour du canapé et m'avance jusqu'à la cheminée où se trouvait nombreuses photos juste au dessus. Je peine à regarder certaines d'entre elles, notamment celle que Noah avait prise au cours de notre première randonnée ensemble dans la forêt qui bordait la demeure. Je me pince les lèvres face aux sourires qui s'étirent sur nos deux visages et pense que plus jamais, je ne vivrais tel moment en sa compagnie. Détournant donc mon regard vers une fenêtre, mes yeux se posent sur le lac qui s'étend un peu plus loin. C'était un petit coin de paradis.

Happiness is so hard to find, once you find it, you've gotta hang on tight, or you will lose it

La tristesse, la colère, la peur, nombreux étaient les sentiments qui me tiraillaient de parts et autres, de quoi me mettre la tête à l’envers, de me faire prononcer des paroles ô combien je les regrettais. Des réponses, j’en voulais, mais peut-être n’étais-je pas la personne la mieux placer pour pouvoir les trouver. En tant que criminologue, Clark devait avoir une certaine réputation, mais également une certaine influence contrairement à une simple étudiante en médecine empreint à la colère, car l’on venait tout juste de lui annoncer la mort de son compagnon. Je me pinçais la lèvre inférieure, retenant à la fois une flopée de larmes, mais également des propos des plus cinglants à l’encontre du criminologue. Toute la tension accumulée au cours des dernières minutes, voir des dernières heures, refluait en masse et l’envie d’exploser en larmes se faisait de plus en plus grande. Ma vue se brouillait presque et je dus prendre appuie contre la cheminée pour ne pas tomber au sol. Mon comportement était tout bonnement inconvenant, j’en avais bel et bien conscience, mais sur le moment, je n’en avais que faire, car rien ne saurait me contenir. Me ramener chez moi ? Hors de question, d’ailleurs, pouvait-on encore considérer l’appartement de mon père comme chez moi ? Pas depuis qu’il m’avait frappé sur le parking du campus au beau milieu d’une foule d’étudiants qui n’avaient pas osé lever le petit doigt contrairement à mon frère, qui avait pris la situation en main en un rien de temps. Une chance qu’il fut présent, une chance qu’il soit professeur. Quant à me rendre ailleurs… Je pourrais très bien me rendre chez mon frère, trouver du réconfort auprès de ce dernier, mais je sais que Maëlle et surtout Louna seront présentes et je ne veux pas les voir. Non pas que je les déteste, quoi que la seconde, oui, mais je ne souhaitais pas voir leurs regards portés sur moi. Il me restait un dernier lieu où me rendre, ma chambre de confrérie. Faire face aux Iota et à ma colocataire ne m’enchantait guère à l’heure précise, d’autant plus que la nuit risquerait d’être plus longue, car je n’arriverais sans nul doute pas à trouver le sommeil. « Non. » Détends-toi Kirby, pas la peine d’employer ce ton des plus secs. « Je vais encore un peu rester ici. » Et par un peu, j’entends toute la nuit, probablement aussi les jours qui vont suivre, mais cela n’était aucunement le problème de Clark. Etre seule était la seule chose que je désirais à cet instant et ma tranquillité, je ne l’aurais que dans cet endroit, malgré les quelques souvenirs que j’y avais déjà battit avec Noah et qui risqueraient de remonter en flèche à la surface, au point de me faire perdre pied. « Vous savez où se trouve la sortie. », lançais-je tout en baissant le regard sur mes pieds, laissant au passage quelques larmes se perdre sur mes joues. Comme toujours, lorsque quelque chose ne tournait pas rond, je venais à tourner le dos aux mains tendues en ma direction, sans nul doute parce que je préférais donner que recevoir et qu’une quelconque aide me semblait plus qu’inutile. Pour une fois, j’aurais bien aimé avoir une bouée à laquelle m’accrocher. Une bouée qui m’empêcherait de sombrer. Nick n’était pas la personne à laquelle je voudrais me maintenir afin de garder la tête hors de l’eau, je ne le connaissais en rien, lui de même, et mon caractère fort exécrable à l’heure présente ne pourrait lui donner qu’une vilaine image de la personne que j’étais. Mieux valait pour lui qu’il parte. La colère d’une femme, chose des plus imprévisibles.

On peut s'arrêter ici si tu le souhaites, pour ma part, je ne vois rien de plus à rajouter, au plaisir d'avoir pu partager un sujet avec toi et ton sexy Cumberbatch