Quatre heures du matin. Impossible de fermer l'œil et ce n'est pas faute d'essayer. Plus d'une heure à présent que je me tourne et me retourne dans le lit, me demandant comment Noah fait pour pouvoir garder l'œil fermé et surtout, pour me supporter encore jour après jour. Ce ventre qui prend de plus en plus d'ampleur m'empêche continuellement de dormir, mais il faut garder à l'esprit que le sommeil est quelque chose qui me prend à n'importe quel moment de la journée... sauf pendant la nuit. Allez trouver la logique. Quoi qu'il en soit, j'ai passé près de trois quarts d'heure à envoyer des messages à une Tacha, qui, apparemment, était plus qu'occupée avec sa petite Angelina à l'heure actuelle. Il faut dire que la brunette et moi avions les mêmes cernes dés lors que nous nous croisions. Oui, certains seraient étonnés de nous savoir en bons termes depuis quelque temps maintenant alors que nous n'avions toujours su qu'élever la voix en présence de l'autre, et pourtant, c'est bel et bien le cas. Après avoir déposé mon portable sur la table de chevet, la conversation avec Tacha s'étant achevée alors que cette dernière allait tenter de retrouver le sommeil, je me tourne finalement vers Noah qui dort comme un bébé, un sourire s'étirant alors sur mes lèvres devant cette vision. Au rez-de-chaussée, pas un bruit, Amoun doit lui aussi dormir comme un petit ange. Une envie soudaine me tiraille les entrailles et je me redresse finalement du lit, enfilant une fine chemise de nuit avant de glisser jusqu'à l'étage inférieur à pas de louve. Direction, la cuisine. Ma mission, si je l'accepte, ouvrir tous les placards et dévorer tout ce qui me passe sous la main. Non, mais ça, j'ai pas envie... ça non plus... par contre, je mangerais bien un délicieux tiramisu... Je fais un détour par la chambre de mon fils adoptif et esquisse un sourire en l'observant pendant quelques secondes, prenant ensuite soin de bien refermer la porte avant de retour dans la chambre à coucher à l'étage où je viens directement à m'installer à califourchon sur un Noah assoupi. « Noah, j'ai faim... », annonçais-je tout en le secouant un tantinet. « Tu ne pourrais pas me préparer un tiramisu ? » Dont Kenzo ne pourra jamais en voir la couleur. Après qu'il ait réussi à faire évader la mousse au chocolat du réfrigérateur il y a plusieurs semaines, je surveille plus que jamais mon complice lorsqu'il s'aventure entre ces quatre murs, plus encore lorsqu'il quitte la demeure. Et je jette des œufs sur Noah s'il laisse son neveu filer avec le moindre gramme de nourriture entre les mains. Mais tout va bien. Déposant un furtif baiser sur ses lèvres, je me redresse finalement tout en agrippant l'avant-bras de mon compagnon pour le trainer jusqu'à la cuisine. Pas le choix, tu fais la cuisine, homme. « Amoun est de nouveau en train de dormir sur sa peluche, à croire qu'il la préfère à son lit. » Sa grosse peluche de lapin de trois mètres de haut et plus d'un mètre de large que Noah a acheté il y a plusieurs jours de cela maintenant. Je me souviens du premier matin où je l'ai retrouvé dans sa chambre fraichement aménagée, affalé sur cet énorme lapin sur lequel, il avait apparemment passé la nuit entière. « Il arrive ce tiramisu ?! » Comme si Noah était un magicien de la cuisine et qu'il pouvait en faire un en moins de trente de secondes... bah il devrait !! « J'peux avoir un chocolat chaud avec ? » Rappelons que j'ai interdiction formelle de m'approcher des fourneaux parce que le médecin estime que je suis une catastrophe ambulante en cuisine. Donc, je n'ai d'autres choix que de lui demander à ce qu'il me concocte des petits plats, et ce, jusqu'à la simple tasse de thé ou de chocolat.

Spoiler:

A little bit of bitch inside the nice, a little bit of nice inside the bitch.

Kirby ft. Noah

Normalement, à une heure pareille, tout le monde est censé dormir, non ?! Et bien, il faut croire que je ne suis pas tout le monde. Et les femmes enceintes non plus, d’ailleurs. Ce soir, en allant me coucher, j’avais veillé à ce que rien ne manque. Kirby avait pris trois assiettes, comme d’habitude, Amoun avait terminé de visionner Hercule, son « nouveau » dessin animé favori, tout le monde avait pris son bain, lu un livre, bref, tout avait été fait pour que chacun puisse aller se coucher tôt et se reposer d’une longue et éreintante semaine. Sauf que j’avais oublié que lorsqu’on est médecin, et plus que ça, futur père, on ne dort pas lorsque sa compagne attend son futur enfant. Ce serait apparemment comme un lapin qui a tué un chasseur : absolument insensé.

Les deux premières heures, tout était calme dans la maison du lac. Pas un bruit, on aurait dit que tout le monde dormait du sommeil du juste. Mais ce n’était pas le cas. L’un de nous, se tournait et se retournait dans son lit sans pouvoir trouver le sommeil. J’avais pensé qu’avec un baiser ou deux, quelques câlins et une petite histoire, Kirby aurait fini par s’endormir. De mon côté, je m’étais bien vite prélassé tel un chat sous les draps, avant de ramener mes deux mains jointes sous ma joue pour le plus parfait des rêves. Morphée devrait revoir son sens de l’humour, si vous voulez mon avis. A quatre heures du matin pile, alors que je rêve à des moutons sautillant par-dessus une barrière blanche, un taureau fait soudain son apparition et défonce tout sur son passage : barrière, moutons, berger, charrette …, tandis que je me réveille en sursaut.  « Noah, j’ai faim… » « Hummmm… » Et moi, je tombe de fatigue. « Tu ne pourrais pas me préparer un tiramisu ? » Un tiramisu ? A quatre heures du matin ? Mais enfin ma chérie tu perds la tête, voyons ! Et puis, j’ai sommeil, moi ! Tu ne voudrais pas une tisane plutôt, pour t’aider à dormir ? « Oui, chérie, je vais … aaaahhhrrrr.. préparer ton tiramisu. » baillai-je en m’extirpant des draps, la jambe molle et les cheveux indisciplinés au possible. C’est depuis l’annonce de la grossesse de la Iota que je me rends compte que tout ce qui est dit dans les livres est véridique. Manger à pas d’heures, les fous rires, les crises de larmes ou d’hystérie, les colères noires … tellement d’émotions que les célibataires sans enfant ne connaitront jamais. Et dans ces moments-là, nous les compagnons, nous nous taisons et nous hochons la tête sans discuter à chaque fois que madame désire quelque chose. Ce peut être la chose la plus folle qui soit, comme aller lui chercher des fraises en hiver, à deux heures du matin. Pas grave, on y va quand même. Parce qu’on ne peut pas s’empêcher de vouloir lui faire plaisir malgré la fatigue et les nerfs parfois à fleur de peau. Quand on aime, on ne compte pas … les 9 mois de grossesse.

Descendant une à une les marches des escaliers en manquant de peu de manger la table du salon à la dernière marche, je pousse un nouveau baillement en cherchant des yeux la cuisine. Les yeux à demi-clos, j’ai du mal à mettre un pas devant l’autre, alors n’en parlons même de savoir où je vais. « Oui oui, j’aime bien les peluches. C’est doux les peluches. Les peluches c'est la vie … » Qu’est-ce que je raconte moi ? Elle me parle d’Amoun, c’est ça ? Kirby, trésor, quand je suis à moitié endormi, je ne peux absolument pas tenir la conversation, désolé. « Oui oui, il arrive, il arrive. » Et pressée avec ça. Alors il me faut quoi ? Des œufs, du sucre… oh non, il faut faire le caramel aussi… où est la casserole ? J’attrape dans un même temps la boîte remplie de chocolat en poudre, en verse un peu dans un bol, et …la fait tourner une minute au micro-onde. « Tiens, ton chocolat chaud. » baillai-je en lui tendant la tasse. Je n’aurai pas oublié quelque chose, par hasard ?

@destiny.

Spoiler:

Alors que Noah est à deux doigts de s'endormir debout, je suis excitée telle une petite puce. D'un naturel plutôt calme, je dois avouer que depuis que je suis enceinte, je suis une véritable hystérique, notamment quand je n'arrive pas à dormir au beau milieu de la nuit. Si Noah savait des fois, tout ce que je faisais pendant qu'il dormait la nuit, je crois qu'il me ligoterait dans notre lit pour être sûr que je ne me lèverais plus. Entre grignoter, jeter Socrate dans tous les coins, faire un peu de yoga au milieu du salon, me promener dans le jardin ou encore prendre des bains bien chauds, il aurait de quoi devenir dingue. Sans compter que ces derniers jours, j'ai l'impression d'être plus essoufflée que jamais. Mes doigts se resserrent sur une tasse des plus légères, celle que venait à me tendre mon compagnon en annonçant que le chocolat était prêt. Je fronce les sourcils lorsque j'observe le contenu de cette dernière. « Attends, c'est quoi ça ? T'as juste mis de la poudre là-dedans, t'as pas oublié le lait ? Évidemment que si. T'es un cuisinier hors pair et tu ne sais même pas préparer un chocolat chaud, non, mais je rêve ! Va falloir revoir tes classiques. » Non, je ne râle pas, je m'exprime, d'accord ? Il faut dire que ces derniers temps, un grain de sel en trop dans les plats, et Noah en prenait pour son grade. Lui qui avait été plus qu'enthousiaste à l'idée de devenir père il y a plusieurs semaines, doit amèrement le regretter à l'heure actuelle. « Toute façon, j'en veux plus, par contre, un thé ça ne pourra me faire que du bien... » Quelle adorable compagne je fais. Je laisse donc la tasse remplie de chocolat en poudre chaud dans l'évier et me mets à la recherche de la boîte à thé, en pleine réflexion quant au goût que je vais choisir. « Un thé... à la framboise ! » Oh oui, je raffole des framboises ! Sauf que bien évidemment, c'est approximativement le seul thé dont Noah ne dispose pas. Mais quel petit-ami incompétent, celui-là ! Mais j'en oublie bien vite mes problèmes de goût lorsqu'une autre idée surgit au fin fond de mon esprit. « Haan de la framboise, on n'a pas des framboises fraiches dans le coin ? » Certainement pas en plein mois de janvier, mais passons. « Un tiramisu à la framboise ! Je veux un tiramisu à la framboise ! Mais un thé à la myrtille, par conséquent. » Parce que trop de framboises, tue la framboise. Puis la myrtille va si bien avec, comme sur les tartes. Mmmh, qu'est-ce que je tuerais pour une tarte composée de myrtilles et de framboises ! Mon regard se porte finalement sur Noah qui semble totalement ailleurs. Nouveau froncement de sourcils. C'est une plaisanterie, ou quoi ? « Oh, hé, tu m'écoutes là ! Arrêtes de dormir, je meurs de faim, là ! On voit bien que t'es loin de porter notre enfant, toi ! » C'est pas toi qui as une poitrine aussi lourde que toi, ni même ce ventre qui me met parfois mal à l'aise tant il vient à prendre de l'ampleur. D'autant plus qu'à présent, il m'est difficile, voir carrément impossible de le dissimuler, même sous des vêtements un peu trop amples. « Et arrête de crier comme ça, tu vas réveiller le petit ! » Y'a que toi qui hurles, Kirby, mais bon, on ferra comme si c'était Noah, ça évitera une nouvelle crise de nerfs. Si je m'en veux d'être une parfaite garce ? Absolument pas, puisque j'ai l'impression que mon comportement est des plus naturel qu'il soit. Que voulez-vous, j'ai les hormones en ébullition et ne fais plus vraiment la différence entre le bien et le mal, puisqu'évidemment, Noah vient à bout du moindre de mes caprices, même s'il est déjà arrivé à ce qu'il vienne me clouer le bec avec un baiser à en faire tourner la tête de plus d'une. Le pire, c'est que ça marche, sauf qu'après, le médecin à affaire à une louve en chaleur, pas certaine que cela lui convienne vraiment. Si vous voulez mon avis, le médecin y réfléchira à deux fois avant de vouloir un nouvel enfant.

À l'heure où les gens ont généralement l'habitude de dormir, je ne trouve rien de plus normal que de piquer une charmante crise envers mon compagnon, qui, ayant l'habitude de cuisiner des festins dignes des plus grands noms de la cuisine, a l'audace de rater mon chocolat chaud, excusez du peu. Mais lorsque l'on sait préparer du bœuf bourguignon, il est improbable de pouvoir se louper dans une confection aussi minime. Même le Kenzo, je suis certaine qu'il arriverait à faire cela. En plein jour, bien évidemment, ce qui est déjà une épreuve en soit pour le jeune Clives. Et comment ça, pas de framboises ?! Au pire, tu vas cambrioler une boutique et tu m'en ramènes, homme, tu n'aimerais pas que je me mette à tout casser dans la maison, si ? Heureusement que cela n'est pas encore arrivé, mais qui sait. Un accident est donc si vite survenu. « Bah si, là, c'est toi qui viens de hurler. » C'est toi qui râle parce que tu ne sais pas où trouver des framboises en plein hiver au beau milieu de la nuit, pas moi. Je l'écoute, même si intérieurement, je suis en train de bouillonner parce que je n'aurais pas ce que je souhaite tant. La prochaine fois, jeune homme, tu penseras à faire des réserves comme le font les écureuils avant que la période de grand froid ne vienne à s'abattre sur le continent. Ou tu éviteras que je sois à nouveau enceinte en plein mois d'hiver. Ce qui n'évitera peut-être pas le fait que je te demanderais une tarte à la fraise à trois heures du matin et qu'il faudra que tu te daignes à te lever pour me préparer le tout, en un temps record. « Non, mais pas de pain d'épices, ça me donne des nausées... », murmurais-je finalement sans trop savoir comment réagir sur le coup. J'ai faim, c'est clair, je veux un tiramisu, mais là... « C'est l'odeur, je sais pas. » Il est vrai que ces derniers temps, certaines odeurs m'insupportent un tantinet, et notamment celle du pain d'épice, bien trop forte à mon goût, ça ou encore celle du thym, pour citer un autre exemple. Et encore, d'autres odeurs me donnent l'envie de recracher mes tripes, mais mieux vaut ne pas se lancer dans ce discours, je risque de ne terminer que lorsque le jour se daignera enfin à se lever. Les mains de Noah se faufilant autour de ma taille, ses lèvres se glissant dans mon cou... Trop tard, c'était l'erreur à ne pas commettre. Mes doigts se glissent dans son dos, agrippant fermement le haut de son pyjama avant que je ne vienne à chercher ses lèvres à l'aide des miennes, scellant un baiser des plus tendres. Dans un premier temps. « En fait, oublie le tiramisu et le thé. J'ai une bien meilleure idée. », susurrais-je finalement tout contre son oreille tout en me mordillant un tantinet la lèvre inférieure. Reprenant finalement possession de ses lèvres avec plus d'entrain, cette fois-ci, mes mains glissèrent instinctivement jusqu'à son torse, affluant de caresses cette partie de son corps. Message reçu, docteur ?

Des cigarettes ? Je fronce les sourcils autant que je le peux. Non, mais ça ne va pas là ? J'croyais que t'étais médecin, chéri, n'es-tu pas censé savoir que fumer n'est pas bon pour le bébé ? Sans compter que je n'ai jamais touché une seule fois à ces saloperies... Enfin si, d'accord, mais ce n'était pas des cigarettes, juste une grossière erreur de parcours. Ah ben oui, des cigarettes à manger, tu ne pouvais pas le dire plus tôt, non ? « Euh oui, pourquoi pas. » Tellement j'ai faim, je pourrais avaler un éléphant. Déjà que j'attends mon tiramisu depuis au moins trois heures... Bon, je dois avouer que pour l'heure, j'ai bien d'autres projets en tête que ceux consistant à me remplir l'estomac et bien plus intéressants, ceci dit. Sauf que voilà, monsieur parle et parle, mais tu ne veux pas te détendre un peu et prendre du plaisir ? « Justement, il dort, alors on a tout le reste de la soirée... » Sauf que cela ne suffit pas à convaincre Noah, ni même mes caresses sur sa peau, au contraire, il préfère se débattre et m'empêcher tout rapprochement. A croire que Kenzo n'a toujours pas eu de discussion avec son oncle. « MAIS TU M’ÉNERVES A LA FIN ! Prends tes cigarettes au beurre et vas te coucher au lieu de me casser les pieds ! », hurlais-je brusquement à son encontre tout en faisant deux pas en arrière, le regard sombre. J'entrouvre les lèvres lorsque subitement, une petite voix se fait entendre. « J'arrive pas à dormir... », marmonna un Amoun complètement fatigué, lequel avait bien du mal à ouvrir ses paupières face à la lumière aveuglante de la pièce. « Je viens mon chéri, retourne dans ta chambre. » D'une voix mielleuse et armée d'un fin sourire, je tentais de rassurer mon fils avant de finalement, poser une fois de plus mon regard sur Noah, un regard qui s'était adouci lorsque Amoun avait fait irruption, mais qui retrouva toute sa noirceur face à mon compagnon. « T'avises pas de venir, où je te crève les deux yeux. » Et je ne plaisante pas. Tournant les talons, je ne peux alors retenir des larmes. Au bord de la crise de nerfs et plus que jamais fatiguée après plusieurs nuits sans avoir trouvé convenablement le sommeil, je craque littéralement. J'essuie furtivement les larmes qui viennent de couler avant d'entrer dans la chambre d'Amoun, lequel s'est assis sur son lit. Je repousse son énorme peluche dans le coin de la pièce où elle se trouvait avant que l'enfant ne décide d'en faire son nouveau lit, et je viens me glisser sous les draps, le petit venant instinctivement à se coller à moi en déposant sa tête sur ma poitrine. « Pourquoi tu pleures ? » Les gamins, capables de détecter le moindre problème. « Oh, c'est rien, j'ai juste les yeux qui coulent. Je suis fatiguée. » « Pourquoi tu ne dors pas ? » Un fin sourire se dessine sur mes lèvres. « Et toi alors, pourquoi tu ne dors pas ? » Un soupir glisse d'entre ses lèvres. « Je t'ai entendu, papa et toi. » Je dépose un furtif baiser sur son front avant de m'emparer d'un des nombreux livres présents au pied du lit. « Tu veux que je continue à te raconter l'histoire de Blanche-Neige ? » Un hochement de tête et deux minutes plus tard, le voilà à nouveau au pays des rêves, sa tête reposant toujours sur ma poitrine et l'une de ses petites mains ayant trouvé refuge sur mon ventre. Je refuse catégoriquement de me lever, à la fois de peur de réveiller l'enfant, mais également de peur d'affronter Noah. Pas sûr qu'à mon tour, je vienne à trouver le sommeil, mais je veillerais au moins à ce que mon fils termine sa nuit.

Sur mon chemin, je semais constamment des œufs, et difficile pour Noah de ne pas marcher dessus. Aucune esquive possible pour ce dernier, il était destiné à en prendre constamment plein la figure pour une raison valable ou non. Tu m'aimes quand même, chéri, hein ? Parce que moi, je t'aime. Un peu plus chaque jour. Même s'il m'arrive d'être une garce de service envers toi, la faute aux hormones. Parce que tu me connais, et tu sais que jamais je n'ai osé lever la voix sur toi lorsque je me trouvais dans mon état normal. Jamais je n'oserais. Mais grincheuse n'était pas un mot assez fort pour décrire mon humeur de ces derniers jours. Si seulement, je n'étais que grincheuse, à dire vrai, cela aurait sans aucun doute suffit à Noah, mais non. Ajoutez à cela, hystérique, pleurnicharde, coléreuse et j'en passe. Par combien d'émotions arrivais-je à passer en une journée ? Je m'arrête de compter aux alentours de deux heures de l'après-midi parce que cela en fait déjà trop. Puis vient un moment où je n'ai même plus conscience de passer du coq à l'âne. Mais à cet instant, furieuse était le meilleur mot pour décrire l'état dans lequel je me trouvais, même si auprès d'Amoun, j'avais l'allure de la meilleure mère. Intérieurement, grondée une haine sans fin à l'encontre de mon compagnon. J'étais frustrée au point d'en devenir folle, et bien évidemment, cela était uniquement de sa faute. Pardon, mon amour, tu devras supporter mes caprices pendant encore quelques semaines. J'ai perdu toute notion du temps au moment où je me suis allongée sous les draps du lit d'Amoun, m'étant mentalement préparé à achever ma nuit auprès de ce dernier, mais rien ne semblait y faire. Les secondes et les minutes ne cessaient de défiler, et tout ce que je pouvais faire, c'était l'observer dormir à poings fermés. Je me suis aventurée à fermer les paupières afin de laisser le sommeil me bercer, mais le temps m'échappe et j'entends la porte qui finit par s'ouvrir. Si je reste de la sorte, peut-être que Noah ne remarquera pas que je suis encore éveillée, c'était sans compter sur une douleur au genou, à force d'avoir été allongé dans la même position pendant un bout de temps, qui me fait replier cette partie de mon corps, venant ainsi donc à me trahir. J'ai finalement mis fin à cette comédie en ouvrant les yeux et en observant les moindres faits et gestes de mon compagnon. Détournant le regard au moment où sa main effleure ma joue humide de larmes qui venaient de couler il n'y a même pas cinq minutes, je me retiens de grogner, tel un animal à qui l'on s'apprête de voler la nourriture, lorsqu'il repousse délicatement Amoun. Et je ne peux rien faire, impuissante, ne souhaitant pas être celle qui le réveillerait à nouveau. Il a besoin de sommeil, tout comme j'en aurais bien besoin. Non, je ne quitterais pas ce lit, pas la peine d'éloigner le petit de moi. Pas la peine non plus d'empoigner ma main... Bon d'accord, je te suis, mais juste pour cette fois, après juste un dernier regard à notre fils qui n'avait rien remarqué de la supercherie de son père. Et maintenant, c'est ici qu'on règle nos comptes, c'est ça ? Comme si cela n'allait pas réveiller le petit, allons. Mais sans prévenir, alors que Noah se trouve dans mon dos, c'est sa main qui vient à parcourir plusieurs parties de mon corps tandis que son corps se colle contre le mien, ses lèvres s'aventurant dans mon cou. Mes yeux se ferment, instinctivement, histoire d'apprécier la saveur du moment. J'étais perdue, confuse quant à la raison pour laquelle il faisait ça, mais je n'avais guère le courage de me tirer de son étreinte que j'avais tant réclamée. Mes muscles ne cessaient de se contracter, répondant sans cesse aux caresses et baisers que mon corps recevait à cet instant. Une chaleur soudaine prit possession de mes entrailles, plus encore de mon bas-ventre, un feu qui venait de s'allumer et je brulais immédiatement de désir pour lui. « Noah... », murmurais-je alors d'un ton un tantinet érotique, pivotant sur mes talons pour lui faire face, prenant possession de ses lèvres avec toute la délicatesse dont je pouvais faire preuve, mes doigts se mêlant à ses boucles blondes alors que mon cœur s'emballait dans ma poitrine. Je pouvais l'entendre cogner avec force alors que mes hanches bougèrent involontairement vers mon compagnon, se sentant dans le besoin d'être au plus proche de son corps. Cette fois-ci, tu n'as plus d'autre choix que de m'offrir ce que je désire tant.