Aengus, Benedikt, Emy & Kirby

Rien de plus simple, Benedikt avait une coupe de cheveux d’un mouton, voir même d’un caniche, doté d’une véritable langue de vipère et qui de plus… « Ah tu vois, tu viens de faire l’ours là, dis pas que c’est ma faute alors si je te traite d’animal parce que t’en as tout l’air. » De plus, il grognait comme un ours quand il n’était pas très content. Il avait de la chance, je n’étais pas du genre à tout balancer de la sorte devant les autres, notre relation restant privée, les gens ne savaient rien de plus que ce qu’ils ne pouvaient voir de nos disputes. Heureusement pour lui cela dit. Je poussais un soupir, me rendant compte qu’il n’avait pas tout à fait tord. Ce qui faisait son charme, s’était bien son caractère de cochon. Tiens, encore une comparaison avec un animal. N’était-ce pas pour cela que je l’appréciais au final ? Pouvoir me chamailler avec lui tout en lui racontant les moindres secrets que j’avais ? Silencieuse, je l’observais en train de faire de préparer les pâtes. Sérieusement, il savait cuisiner quelque chose ? C’était bien la base et même cela il ne savait pas faire. Désespérant ce cher Ben’. « Alors là mon p’tit mec, tu peux t’asseoir dessus, si tu comptes manger quelque chose il faudra faire des efforts ! », lançais-je tout en fronçant les sourcils. Non mais oh, pour qui se prenait-il ? Je n’étais pas la bonne du chalet et je ne recevais jamais de tels ordres de la part d’un homme, il avait d’ailleurs de la chance d’être mon meilleur ami, il évitait une claque mémorable. « T’es un vrai porc, tu le sais ça ? » Je n’avais aucun problème quant à la sexualité du jeune homme, après tout, s’était sa vie et il la menait comme bon lui semblait, qu’il soit hétérosexuel, bisexuel ou homosexuel, cela m’importait peu, il restera toujours ce débile que j’aimais tant. Le problème était que cet idiot avait eu le culot de me faire croire l’espace de quelques secondes qu’il avait couché avec quelqu’un qui semblait plus compter dans ma vie que ce que je voulais croire, des images plus qu’horrible qu’il avait osé me mettre en tête et pour cela, je ne le pardonnerais jamais. Je soupirais une nouvelle fois lorsqu’il décida de s’éclipser. Faiblard. Entendant la proposition d’Emy, je tournais ma tête vers cette dernière qui était en train de me fixer, me questionnant du regard. Mes yeux se tournèrent vers les escaliers et mes oreilles se dressèrent, à l’affut d’un moindre bruit, mais rien. « Euhm j’vous rejoins. Allez-y une fois sans moi. », adressais-je à l’attention de la jeune femme avant de m’engager dans les escaliers. J’ouvrais tous les portes sur mon chemin à la recherche d’Aengus, arrivant finalement à la porte de la salle de bain qui s’avérait être close. J’y toquais donc, assez fortement afin d’être sure que la belle m’entende. « Aengus ? C’est Kirby… tout va bien ? »

Aengus, Benedikt, Emy & Kirby

« Vraiment ? Tu sais quoi, je tiens à voir ça dans ce cas-là ! » Non, en fait, je n’y tenais pas vraiment, loin de là bien au contraire, surtout pas en sachant qu’Emy et Aengus n’étaient qu’à quelques pas de nous et même, situation plus que bizarre en y pensant. Et je ne dis rien qu’à sa remarque touchant les cochons, je me contentais simplement de lui adresser une grimace. Quelques instants plus tard, j’étais à l’étage, laissant mon meilleur ami en compagnie d’Emy. Silencieuse, j’attendais devant la porte de la salle de bain, le front reposant contre cette dernière tandis que le temps me semblait passer au ralenti. Soit c’était le cas, soit c’était la réponse d’Aengus qui se faisait attendre. Finalement, sa voix arriva jusqu’à mes oreilles et un faible sourire s’étira sur mes lèvres. Toutefois, je ne sus guère si ses paroles étaient sincères ou si un autre problème se cachait derrière les quelques mots qu’elle venait à m’adresser. Mais je ne préférais rien dire, sachant pertinemment que si quelque chose n’allait pas, elle m’en aurait sans aucun doute parlé. « D’accord… mais viens quand même manger un morceau avant de dormir. » Je restais encore un moment devant la porte avant de pousser un faible soupir, tournant les talons afin de descendre les escaliers. Je m’apprêtais à prendre ma grosse veste afin de sortir rejoindre mes deux autres colocataires mais c’est alors que j’aperçus Emy qui semblait s’intéresser de près au menu de ce soir. « Il est parti finalement ? », l’interrogeais-je tout en abandonnant finalement ma veste pour avancer dans sa direction, jetant un bref coup d’œil à ce qu’elle était en train de faire. Aengus enfermée dans la salle de bain et qui ne descendrait peut-être pas de la soirée, Benedikt qui avait filé en douce pour allez savoir quelle raison, la première journée ensemble n’aurait pas pu démarrer mieux. « Tu veux que je t’aide à faire quelque chose ? » Oui car après tout, le repas n’allait pas se préparer seul et autant mettre la main à la pâte plutôt que de regarder la jeune femme faire tout le travail.