Elle avait touché Benedikt. Flûte ! Elle aurait voulu la brune. D’ailleurs, la blonde ne manqua de faire la remarque lorsque Benedikt demanda si elle le cherchait. Oui il y avait un peu de ca aussi.

« Pas ma faute si de dos tu ressembles à une fille ! »

Elle s’attendait à un retour. Les yeux s’étaient déjà contractés en s’imaginant le futur choc. Pourtant, il n’y eut qu’un éclair blanc. Il l’avait manqué ! Un rire tonitruant retenti pour mieux montrer la stupidité du geste. Se tournant vers lui pour le narguer, elle déclara

« Tu devrais moins t’astiquer le manche. Tu serais moins aveugle ! »

Non Aengus. Se masturber rend sourd dit on et non aveugle. Rassurez-vous, ce n’est absolument pas vrai. Mais c’est pas grave, on t’aime quand même, Aengus ! Elle ne savait absolument rien de la vie sexuelle de Benedikt. Elle s’en fichait en plus. Tout ce qu’elle désirait n’était que se moquer de lui et sa piètre aptitude à viser. Elle n’aimait pas les hommes. Aucune idée de la raison qui la poussait à les haïr, elle les maudissait. TOUS !

« A moins que se soit tes cheveux dans les yeux. GNIAH GNI…Hum ? »

L’oreiller d’Emy en pleine figure la stoppa net dans son élan. Elle bascula sur le lit sans bien réfléchir avant de rire comme une idiote en voyant l’oreiller de Kirby tomber non loin. Quel chantier. Glissant vers le sol, elle attrapa le coussin de Kirby. Autant faire des munitions ! Une fois debout, elle le renvoya à l’expéditeur…Enfin essaya car l’objet en question ne vola pas bien loin et tomba devant ses propres pieds. Echec ! Elle pouvait se moquer. Avec la force qu’elle avait dans le bras, elle soulèverait à peine un poids plume.

« C’est pire qu’un missile à tête chercheuse ce truc… Sûre qu’il n’obéit qu’à Kirby. » Pensa t elle à voix haute en se penchant pour ramasser le tout. Mais bien sûr…

Oui, parfaitement, je suis en manque de chatons. J'assume Et j'en ai plein en réserve

Il reprenait, riait de ses moqueries. Elle s’énervait de plus belle. Dans un grognement, elle ravala son venin lorsqu’il fut question d’être une fille. Bravo, fait indéniable mais pire encore, il lui proposait de …Manger en réponse à son propos d’astiquer ? Elle papillonna du regard un moment, incrédule. L’envie de le cartonner ne manqua pas. Malheureusement, elle n’eut pas la force de lui jeter quoique se soit à la figure. Un regard sombre et une moue écœurée suffiraient pour le moment.

« Ahah bah c’est que c’est pas difficile de voler plus haut que ton intelligence à toi, la boul'd'poils. » Railla t elle un peu plus.

Nul besoin de faire des étincelles aujourd’hui. Il suffirait de l’éviter par la suite. Alors qu’il proposait de descendre manger, Aengus resta silencieuse pour ramasser les coussins par terre. Inutile de laisser le foutoir non ? Elle préférait lorsque tout était rangé. Une manie qui lui évitait de regarder son environnement se dégrader en même temps qu’elle. Ne jamais céder à la paresse sous peine de finir allongée sur un lit toute la journée à ne plus rien faire d’autre que d’attendre le sommeil.

Les lèvres se pincèrent en entendant Kirby manquer de s’étaler dans l’escalier. Son cœur loupa un battement, se serrant si fort que la douleur lui fit crisper les poings. Tout allait bien… Tout allait bien. Son pas lent et trainant la porta à la chambre pour y déposer les oreillers. La trousse de toilette rapidement prise, elle la blottie contre sa poitrine comme un précieux trésor. Le chemin inverse effectué avec peine, elle se posa dans l’encadrement de la porte. La fatigue la gagnait déjà. Le voyage avait été long ! Lorsqu’Emy quitta la salle de bain, Aengus sourit doucement.

Soudain, les sourcils se froncèrent. Étrangement, les propos avaient l’air moins accueillant. Quoi ? Elle avait parfaitement le droit d’être ici et non en bas. Elle allait ou elle voulait et comme bon le lui semblait. Aucune explication ne se justifiait.

« On dirait plutôt que c’est toi qui cherche quelque chose. » Souffla Aengus en se décollant de l’encadrement.

Elle n’avait pas envie de lui tourner le dos. La blonde était devenue méfiante, presque paranoïaque. Aussi, elle se contenta de la fixer le temps qu’il le faudrait. Même si son geste frisait la provocation, Aengus préférait largement l’attention à l’indifférence pour cette fois. Elle était bien loin de se douter qu'Emy connaissait Blaithin. Certes, ses relations avec sa cousine avaient connu une chute vertigineuse le jour ou Aengus c'était mise en tête de séduire Shannon, le fiancé de sa cousine, pour essayer de lui rafraichir la mémoire et vérifier que monsieur serait fidèle à sa cousine. Mauvaise idée, Blaithin n'avait absolument pas apprécié l'initiative.

Quand te reverrais-je Pays merveilleux !
Où ceux qui s'aiment, vivent à deux !

« Bizarre que t'y arrives, la rose bonbon ! » grognai-je à l'attention d'Aengus, tout de même surpris par le ton survolté qu'elle avait emprunté pour me parler. Elle devait être de mauvais poil, forcément. « Tu plaisantes ? Je te l'ai dit : on peut pas se supporter tous les deux. Sûrement à cause de sa couleur de cheveux, d'ailleurs. » répliquai-je avec sérieux en faisant mine de réfléchir à cette coïncidence. Blonde et chieuse, comme c'est étrange. Après quoi, je descendis une à une les marches des escaliers en espérant trouver chaussure à mon pied dans le frigidaire sans me douter un seul instant qu'une intruse m'avait suivi. Je suis un aimant à problèmes, que voulez-vous. « Quel ours ? Ohhh, tu parles de moi, comme c'est spirituel. Sache que je ne mange jamais plus que mon propre poids. » Tu parles d'un argument. « Par jour ! » Et on remet une couche. Bah quoi ? Oui je mange beaucoup, mais c'est toujours très équilibré, même si ça n'en a pas l'air. A cause de cette fichue maladie des reins, je savais pertinemment que si je ne faisais pas attention à ce que j'ingurgitais, je risquais de rester bloquer dans un lit à attendre mon père, les secours, et à long terme, si personne ne venait, la mort. « HEYYYY, mais descend, tu sais que t'es super lourde !! » Un poids plume en fait, mais qui suffisait malgré tout à me ramener en arrière, est-ce à dire, loin du frigidaire que j'espérais tant atteindre de mes mains. « Pas de trêve avec les Blanket, c'est un coup à s'attirer des ennuis ça ! » lui grognai-je en me débattant jusqu'à ce qu'elle descende de dessus mon dos, et de me retourner pour lui faire face en la bloquant des deux bras contre le mur. Elle avait osé m'embrasser ! Moi ! Non, mais vous vous rendez compte ? Et si Bambi ou Emy étaient descendues à ce moment-là ? C'était mon suicide social assuré ! « Dis donc, tu m'enlèves tout de suite cette trace de rouge à lèvres de ma joue où j'me fâche ! » Et encore, heureusement que ce n'était pas rose. J'aurai déjà fait une syncope auquel cas. A mon tour de déposer un rapide baiser sur son front, en vérifiant auparavant que nul n'était dans les parages pour nous surveiller. Ni vu, ni connu comme on dit. « Voilà. Moi, j'laisse pas de traces, t'as vu. On sait se fondre ou pas. » énonçai-je avec un petit sourire en me retournant vers le frigo de mon coeur. « A propos de fondre, t'aurais pas pris du poids toi ? Non parce que … t'as failli me casser le dos, mine de rien ? » Chieur, moi ? Allons, c'est ma principale qualité. « Tu veux manger quoi ? Tant que j'suis dispo à cuisiner, autant en profiter. » Oups, je n'aurais peut-être pas dû parler de cuisine, au risque que tout le monde veuille en profiter, ou pire, que l'on me prenne pour mon oncle Noah. Un garçon serviable, et prêt à marier. « ...mais j'sais faire que des oeufs, par contre. » Bien rattrapé Beni.

Fiche (c) Espe

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