> Le vrai plaisir de la dispute, c'est la réconciliation.

«  C’est notre dernier soir à Vegas, profitons-en !! »

Profiter était le maître de mot de cette dernière soirée. Et oui, une semaine s’était déjà écoulée depuis leur arrivée à Las Vegas et des choses s’étaient, bien évidemment, passées. Manou avait été dévalisé tous les magasins de la ville du péché, elle avait sûrement gouté à tous les alcools possibles et inimaginables et pour la première fois de sa vie, elle avait joué au casino. Bon, elle avait aussi fait la fête jusqu’à pas d’heure avec les Omicrons, ses frenchies préférés. Hé hé la bella vita ! Seulement, ce soir il n’y avait que deux personnes au programme : Caramelle & elle. Les deux meilleures amies avaient décidé de s’offrir une soirée en boîte rien qu’à elles deux ! Haa ça allait être marrant : deux petites françaises, sans garçon comme sécurité, plongées une dernière fois dans l’univers du jeu. Il n’y avait pas à dire, cette soirée promettait. […]

«  Cara, je me sens pas bien , je crois que je vais …. »

Vous voulez savoir comment Manon avait fini sa nuit ? La tête dans la cuvette et sa Caramelle qui lui tenait les cheveux ! A vrai dire, la brunette s’en fichait un peu puisque le lendemain matin, elle n’allait même pas se rappeler du reste de sa nuit, juste du commencement.
A peine le temps de se mettre dans l’ambiance de la boîte de nuit que les deux belles s’étaient déjà enfilées 5 verres de tequila ! Quand on pèse à peine 50 kilos et que l’on a rien mangé avant, ça fait déjà vite mal... […]

« Ma’, lève-toi ! On doit prendre l’avion dans deux heures !!»

Oulaaaaaaaa… Stop, qui venait de lui crier dans les oreilles ? Personne, elle avait juste la gueule de bois ! Prendre le temps de bien se réveiller, rester longtemps dans son lit, tout ça n’était même pas envisageable. Manon devait se dépêcher à se préparer si elle ne voulait pas rater son avion ! Elle passa à la douche, sans chanter pour une fois, se brossa les dents, s’attacha les cheveux en forme de chignon et ne se maquilla même pas ! De toute façon, elle restait magnifique au naturel et sa grosse paire de lunettes Ray ban allait cacher ses yeux tout cernés qui voulaient dire « J’ai bu comme un trou et j’ai pas fermé l’œil de toute la nuit ». Niveau vêtements, la belle opta pour un mini short noir, une blouse grise à manches longues assez légère, de magnifiques ballerines noires et son sac Chanel rouge pétant. Même sans le chercher, sans maquillage, sans avoir fait ses cheveux, sans avoir choisi une robe de créateur, elle demeurait PARFAITE !.
Bref, il était temps d’y aller, leur taxi, les amenant, à l’aéroport les attendait. De plus, il n’y avait plus rien à attendre puisque leurs valises étaient déjà dans le coffre de la voiture. Mon dieu, ce qu’elle était triste de partir d’ici. Mais elle s’était promis qu’un jour elle reviendrait et qu’elle dépenserait tout l’argent de sa mère comme vengeance ! Mouhahaha ! […]
C’est après quelques heures seulement que l’avion se posa… Rolala ce qu’elle lui faisait mal la tête cette cruche qui lui disait qu’elle pouvait enlever sa ceinture ! Non mais sérieusement, avaient-ils pensé aux personnes qui avaient la gueule de bois à leur retour ? Sûrement pas, sinon ils n’auraient pas mis cette voix aussi stridente ! Euk ! Manou avait dormi toute la durée du voyage mais elle avait eu le temps de supplier les garçons se prendre ses valises et de les mettre dans le taxi spécial «  retour à Berkeley ». Haa oui, comme si la brunette avait la force de porter deux énormes valises Louis Vuitton, roulettes ou pas !Et puis c’était un travail d’hommes ça non ?!
Après quelques contrôles et quelques minutes de patience, la belle put enfin passer les grandes portes qui la ramenaient réellement à Berkeley. Et zut, elle avait perdu Caramelle dans la file d’attente. Tant pis, de toute façon la blondinette était tellement grande qu’elle allait bien la repérer tôt ou tard. La française se demanda d’un coup «  Que faire ?! », elle ne maitrisait pas l’anglais à la perfection et elle n’était venue que 3 fois dans cet aéroport. C’est alors qu’elle vit une tête connue, qu’elle le vit LUI ! D’un coup, le cœur de Manou fit BOUM ! Qu’est-ce qu’Augusto pouvait bien faire là ? Elle s’arrêta net en le voyant , il avait la classe et son assurance légendaire, comme d’habitude. S’il était là pour elle ? Sûrement pas ! Ces deux garnements étaient en dispute depuis bientôt plus d’un mois et aucun des deux n’avaient encore fait le premier pas. Et pour dire vrai, Manon ne comptait pas le faire. Après tout, c’était lui qui avait fait le malin (a). Haaa ca y est la petite pièce venait de tomber. Volpedo venait probablement chercher Raphaëlle, sa correspondante. Si ils n’avaient pas été en froid, elle aurait déjà couru vers lui avec un énorme sourire taquin aux lèvres lui disant qu’elle avait enfin parler à Raphie et qu’elle avait pris sa «  mini vengeance » ..A la place, la brunette se retourna pour voir où était R. Bizarrement, elle n’était pas là et pour une fois, M. l’enviait. Pourquoi personne ne venait la chercher elle ?! Tssssssssss.

Manou :


Spoiler:

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MANON && AUGUSTO

« Rien de ce que l'on peut dire
Ne rendra jamais heureux
Le type qui est tombé dans un trou noir
Parce qu'il a perdu celle qu'il aime. »

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Augusto se sentait réellement dans un trou depuis un peu plus d'un mois. Pourquoi ?! Parce que Manon Petrov-Versier, sa Manou française ne lui avait pas adressé la parole depuis tout ce temps. Trop fier, il n'avait pas fait le premier pas non plus. Il se souvenait à la perfection de ce qui lui avait dit la dernière fois qu'ils s'étaient retrouvés en tête à tête : « Fais ce que tu veux. Parle de qui tu veux. Après tout je ne suis pas obligé de t'écouter. » Puis ... Plus rien. Les premiers jours, l'italien était persuadé que sa chère amie allait revenir d'elle même et que ce différend serait oublié en moins de trois minutes. Sauf qu'au bout de neuf jours sans nouvelles, Gusto comprit que cette dispute était bien plus grave qu'il ne l'avait pensé. Cependant, le jeune homme ne fit rien pour arranger la situation. Au contraire même. Lorsqu'il la vit à plusieurs reprises, il l'ignorait tout bonnement. Manon ne faisait rien pour arranger les choses non plus car elle passa aussi quelquefois à côté de lui sans lui jeter le moindre regard. Après la guerre froide entre les USA et l'ex URSS, nous avions à Berkeley la guerre froide version Manon Patrov-Versier contre Augusto Pelizza Da Volpedo. Le peu de regards qu'ils s'étaient échangés été froids comme la glace et leurs visages n'exprimaient aucune expression. Surtout pas celle de la tristesse qu'ils pouvaient ressentir l'un comme l'autre. Enfin ... C'est ce que Gusto ressentait. Après il n'était pas certain pour Manon. Les américains lui avaient peut-être fait tourner la tête et son séjour à Las Vegas l'avait peut-être conforté dans son choix de ne plus adresser le moindre signe au jeune homme. Si tel était le cas, la chute n'en serait que plus rude pour lui mais il arriverait à remonter la pente. Il y parvenait toujours de toute manière. Il mettrait plus de temps cette fois-ci à oublier sa Manou mais le temps efface les blessures à ce qu'il paraît même si il laisse des cicatrices invisibles. Quand on y réfléchit, on se rend vite compte que la situation est des plus cocasses. En effet, Augusto enchaînait les filles comme un alcoolique enchaîne les verres. Il prenait puis jetait une fois qu'il avait terminé. Avec Manou, sa relation avait toujours était platonique de ce côté là et pourtant, il n'y avait qu'elle au monde qui puisse le rendre à ce point aussi vulnérable. Elle devait certainement s'en être rendu compte et elle en jouait la vilaine fille. (a) Bref, quoi qu'il en soit, Augusto se trouvait aujourd'hui à l'aéroport de San Francisco pour venir chercher ... Manon. Eh non, il n'avait nullement l'intention de passer cette journée avec Raphaëlle. En plus, elle ne lui parlait plus trop non plus ... Mais prenons un problème à la fois pour ne pas se perdre. Cette journée était dédiée à sa brunette fétiche. Il l'aperçut rapidement, toute seule ce qui était rare. Il avait comme l'impression qu'elle recherchait quelqu'un ... Sûrement une autre frenchie. Lorsque le regard de son amie s'ancra dans le sien, Gusto la dévisagea sans bouger, avec un air plus que tranquille. Alors qu'à l'intérieur de lui-même, il bouillonnait littéralement. Si il s'était écouté, il aurait bousculé tous les passagers qui grouillaient entre M et lui et il l'aurait pris dans ses bras et il l'aurait serré à l'en étouffer. Mais au lieu de cette échange fusionnel, le jeune homme fronça les sourcils en remarquant qu'elle détournait le visage. Evidemment, il ne pouvait pas savoir ce qu'il pensait et l'italien prit cela comme un affront. Elle préférait poser ses yeux ailleurs plutôt que sur lui ! Une claque ne lui aurait probablement pas fait plus de mal que cette ignorance calculée. Un noeud se forma tout au fond de son estomac et il hésita pendant plusieurs secondes sur la meilleure manière de réagir. Partir et laisser cette situation s'envenimer encore un plus ?! Mettre sa fierté de côté pour la première fois de sa vie et laisser parler ses sentiments ?! Un dilemme se jouait à l'intérieur du jeune Pelizza Da Volpedo et finalement la seconde résolution l'emporta sur la première. Anxieux et aussi terriblement nerveux, Augusto s'approcha doucement de cette jeune femme qu'il avait peur de faire fuir. Il s'arrêta à quelques centimètres d'elle -comme pour échapper à toute tentative de frappe de la part de la brunette et de son énergie parfois débordante ^^- et c'est les bras ballants que ce grand arrogant s'éclaircit la voix dans un raclement de gorge. « Manon ... Tu me manques. Horriblement. » Les yeux de Augusto si souvent manipulateur et perçant étaient pour une fois sincère. Ses traits tirés démontraient une anxiété qu'il ne parvenait plus à cacher. « Pardonne-moi. Pour tout ... » Augusto Pelizza Da Volpedo s'excusant dans un hall d'aéroport, décidément de nos jours tout peut arriver.

« Ma vie à Berkeley est presque nulle sans lui ! ». Et voilà que pour la énième fois Caramelle se mit à soupirer face à la remarque de Manon ! Oui la blondinette devait sûrement en avoir marre que sa meilleure amie ne parle quasi que de « ça ». « ça », un si petit mot et pourtant, il représentait énormément de chose pour la frenchie. Quoi donc ? Une énorme dispute entre elle et Augusto qui dure depuis bientôt un mois ! C’était du grand n’importe quoi ! Ces deux là étaient tellement les mêmes que JAMAIS ils ne s’étaient disputés de la sorte mais comme le dicton le dit si bien « il faut une première fois à tout ». Les conseils de Cara’ n’apportaient rien à la brunette puisqu’elle lui conseillait de s’excuser, de faire le premier pas vers l’italien. Ca aussi c’était du grand n’importe quoi ! Manon ne s’était jamais excusée auprès de quelqu’un, surtout que là, c’était lui qui avait été méchant avec elle. En même temps, Gusto n’était pas un petit ange du bien, elle le savait parfaitement puisqu’elle était ainsi aussi … Mais il n’avait jamais agi comme ça auparavant avec elle, jamais il ne lui avait dit une phrase aussi froide…Plus le temps passait et plus la belle se demandait si ils allaient se reparler un jour… Elle est fière, il l’est aussi.. Il est rancunier, elle l’est aussi.. Rien n’envisage une quelconque réconciliation vu leur sale caractère. Super !
Seulement, aujourd’hui est un autre jour et on ne sait pas ce qui peut arriver (a). Manou avait passé une dernière nuit de folie à Vegas.. Non pas d’esprit pervers, elle avait juste fait la fête jusqu’à pas d’heure avec Caramelle…Mais il était temps maintenant de revenir à Berkeley, le spring break était déjà fini.. Un conseil : Ne jamais prendre l’avion lorsque vous avez la gueule de bois. Un deuxième conseil : Lorsque vous mesurez à peine 1m60, restez coller aux personnes que vous connaissez sinon vous risqueriez fortement de vous perdre ! Et bamm, c’est exactement ce qui venait de se passer pour notre brunette internationale. A peine avait-elle passé les portes qu’elle se retrouva toute seule … Enfin pas si seule que ça. Augusto se tenait là, devant elle… Était-ce sa grosse paire de lunettes noires qui lui donnait une hallucination ou était-elle en train de rêver ? Si l’un ni l’autre puisqu’après avoir enlevé ses Ray Bann, il était toujours là. Gosh que se passait-il ?! Des tonnes de questions traversèrent la tête de la belle et elle en était arrivée à la conclusion que SON Gusto venait chercher Raphaëlle. Le faisait-il exprès ? Était-ce une approche pour enrager davantage la française ? .. Attendez … quoi quoi quoi quoi QUOI ? Pourquoi s’approchait-il de Manou ? Raphie était-elle derrière ? Si c’était le cas, la brunette la détesterait à vie, même si elle ne lui avait rien fait. La pauvre ! Encore une fois, la brunette venait de se mettre le doigt dans l’œil puisque Volpe s’arrêta face à elle en gardant une certaine distance. Ce n’était pas le moment de rire, mais elle se rappela d’un coup que la dernière fois qu’ils s’étaient vus, elle lui avait parlé de ses poussées de violence. La petite bête faisait-elle peur à la grande ? Les battements de cœur de M. n’arrêtaient pas d’accélérer, plus il s’approchait, plus son cœur faisait boum boum. Elle se demandait aussi, qu’est-ce qui allait se passer maintenant qu’ils étaient face à face. Une autre dispute ? Un règlement de compte devant tout le monde ? Vous rigolez, mais ils en étaient bien capable, après tout on parle là d’Augusto et de Manon ! Elle stressait, elle tremblait un peu, elle n’avait pas envie de crier surtout après la soirée d’hier. Elle se disait que si elle avait su, elle se serait un peu plus arrangée niveau coiffure et maquillage, mais bon…. C’est lorsqu’il se mit à parler que son cœur lâcha totalement.. Elle lui manquait et il lui demandait pardon. Wouah, elle ne s’attendait pas du tout à ça, surtout de sa part à lui. La brunette fit de gros yeux et si elle n’avait pas été aussi fière, elle aurait laissé ses larmes coulées. Pathétique, dîtes-vous ?! Peut-être, mais les paroles d’Augusto venait de la toucher complètement…Le connaissant, c’était sans doute la première fois qu’il s’excusait à quelqu’un et il le faisait devant une énorme foule. On aurait même pu se croire dans un film ! Manon le regarda droit dans les yeux, il était sincère, elle l’était aussi… sauf que rien ne sortait. Aucune parole, aucun mot…Elle décida alors de briser la distance qui les séparait et de se jeter dans ses bras. Elle était tellement petite que sa tête arrivait au torse de l’italien, mais c’était mignon à voir quand même. « Si un jour on m’avait dit que t’allais faire ça, je l’aurais jamais cru ». Vrai , qui aurait-pu le croire ? La française releva sa tête et le regarda avec un petit sourire au bord des lèvres « Tu m’as manqué aussi salle brute » Caramelle allait pouvoir être contente, plus jamais Ma’ ne déprimerait en pensant que sa vie à Berkeley est nulle « On fait quoi ? On continue de se donner en spectacle et de se faire admirer par tout le monde, ou t’as prévu quelque chose pour notre réconciliation histoire que je te pardonne complètement ?! ».Bah quoi ? On ne sait jamais ! Gusto avait peut-être prévu autre chose pour l’occasion ! L’espoir fait vivre Manon (a).

La peur est un sentiment qu’Augusto Pelizza Da Volpedo n’a pour ainsi dire pratiquement jamais ressenti durant ces vingt années. Et aujourd’hui dans cet aéroport pour le moins banal, ce grand dadais n’en menait pas large. Pour être tout à fait honnête, il était plus angoissé à l’idée de retrouver Manon plutôt que de sauter en parachute ou bien de passer un quelconque examen. Cette petite boule d’énergie d’1m60 avait apparemment le potentiel de rendre tout penaud notre italien. Ce qui n’est pas une mince affaire quand on connaît un minimum le caractère de ce dernier. Un jour, Gusto avait lu quelque part dans un livre d’un auteur italien inconnu que les amis sont les anges qui nous soulèvent lorsque nos ailes n’arrivent plus à se rappeler comment voler. Cela faisait un mois que l’étudiant en philosophie n’arrivait plus à voler correctement. Il ne faisait que s’écraser lamentablement dès qu’il essayer de reprendre le dessus. Manon, sa Manou aurait su lui redonner foi en lui et l’aurait aidé à reprendre une nouvelle fois son envol. Sauf qu’elle était justement la cause de ses écrasements à répétition alors il ne fallait même pas songer à quémander son aide pour quoi que ce soit. D’un homme heureux de retrouver une amie enfance à Berkeley, nous étions passés à un homme un peu plus acariâtre chaque jour que dieu fait, qui ne savait pas comment ni quoi faire pour ré-avoir l’affection de l’une des personnes qu’il aime le plus au monde. Il ne pouvait pas lui demander pardon, tout simplement parce qu’il ne savait pas comment faire. Augusto n’était pas un homme qui se rabaissait facilement et pour lui il n’y avait que les lâches sur terre qui s’excusaient platement. Le fait est qu’en se retour du Spring Break de Las Vegas, le jeune homme avait pris une décision énorme pour son ego et pour lui-même : Faire le premier pas. Quand il s’agit de draguer une fille pour l’avoir dans son lit, Augusto est du genre à faire les dix premiers pas s’il le faut. Par contre quand il s’agit de se montrer nu, sans sa carapace … C’est une toute autre affaire. Il espérait que la française serait indulgente envers lui et sa possible –future- maladresse et que cette dispute fonderait comme neige au soleil d’ici quelques heures.

Lorsqu’il la vit, son cœur s’arrêta de battre une fraction de seconde mais il reprit bien vite ses esprits. Après tout, s’il voulait réussir ses excuses, il ne fallait pas qu’il vire dans le pathétique larmoyant. Sinon Manon ne lui accorderait aucun crédit. En s’approchant de la jeune femme, Gusto se remémora tout un tas de souvenirs : La première fois qu’il avait vu sa frimousse en France. La première fois qu’il lui avait adressé la parole en faisant une belle faute d’accord en français. La première fois qu’il l’avait fait rire aux éclats dans les rues de Paris parce que sa glace était mal fixée sur le cornet et qu’elle était tombée mollement sur un trottoir. La première fois qu’il l’avait consolé après un chagrin d’amour. La première fois qu’elle était venue en vacances en Italie chez lui ... Ces premières fois, Augusto ne les oublierait jamais car il avait vécu ses plu belles années avec la jolie brune. Après quelques instants de silence, l’italien avait pris la parole pour demander à Manon de lui pardonner. Ces quelques mots simplistes avait un sous-entendu pour le moins équivoque : Ne me rejette pas une nouvelle fois de ta vie car j’ai besoin de toi dans la mienne. Evidemment si le jeune homme avait été capable de lui dire ceci aussi facilement, il n’aurait pas eu à tourner autour du pot ou bien à bafouiller comme un gamin. Après sa tirade, Gusto avait préféré se taire car il ne voulait pas s’enfoncer davantage. En effet, impossible de savoir comment Manon allait réagir à cette déclaration sincère pour surprenante de la part de notre bel éphèbe. Si par malheur elle éclatait de rire, G était prêt à tourner les talons pour s’enfuir et aller se saouler dans le premier bar qu’il rencontrerait. Il était assez susceptible et un rien pouvait le vexer. Le silence de M semblait interminable et le jeune homme était sur le point de tomber de mal à force de retenir sa respiration. On sait tous que M ne rêve que de ça pour lui faire du bouche à bouche mais quand même, restons calmes. (a) Finalement ce fut un geste de son amie qui le bouleversa. Elle vint se jeter dans ses bras et c’est à ce moment précis que Gusto poussa un véritable soupir de soulagement. Il la serra fortement contre lui de peur qu’elle ne s’échappe encore. Cependant il faisait tout de même attention à ne pas écraser ce petit corps frêle et gracieux. Il laissa échapper un léger rire. « Tu sais, si on m’avait dit un jour que je ferai ça, je ne l’aurais pas cru non plus … Faut croire que tu es spéciale pour moi crevette. » Le lien qui unissait Manon et Gusto allait au-delà de la sympathie ou de la tendresse. Ce n’était pas non plus une amitié ordinaire. C’était l’un de ces attachements inaltérables qui ne peuvent se forger que pendant l’enfance ou l’adolescence et qui vous engagent une vie durant, pour le meilleur comme le pire quand dans un mariage. Un sourire vint naître sur le visage de l’italien quand il entendit le « salle brute » de M. Rien n’avait changé, cette querelle allait très vite s’estomper. Il e était à présent sûr et certain. L’interrogation de son amie le prit au dépourvu. Mince … Il n’avait rien prévu ! Ne sachant pas comment allait se passer les retrouvailles G n’avait pas pensé à ce qu’ils pourraient faire. Il mit son cerveau en marche pour que celui-ci trouve une idée en une fraction de seconde. « Eh bien, ma voiture est dehors, ma carte de crédit dans mon portefeuille et ma journée t’es consacrée. Faisons ce que Mlle souhaite ! » Si ce n’est pas de la générosité ça !

Un aéroport et des excuses pouvaient-ils effacé tout ce qui s’était passé ? Et bien, apparemment oui, puisqu’une étreinte venait d’être échangée. Si Manou avait tout oublié ? Probablement pas, mais pourquoi deux perfections devaient-elles se disputer alors que le sujet ne les concernait même pas ?! Ni M. et ni A. ne s’étaient fait de crasses derrière le dos de l’un de l’autre. Ils étaient juste partis dans une conversation aux sujets tabous : Sandro & Rosana. Mais personne n’était assez fort pour casser le lien qu’il y avait entre Augusto et Manon. Du moins, ils n’avaient pas encore rencontré cette « fameuse » personne et elle n’espérait jamais la rencontrer. Un garçon ou une fille se mettre en eux deux ? Impossible ! De toute façon ils veillaient l’un sur l’autre et si une fille ne plaisait pas à la brunette, il était clair que le couple Augusto et conquête n°* n’allait pas tenir longtemps.- sauf si la fille était maso et qu’elle aimait avoir une hystérique aux poussées de violence sur le dos- Et, il en était de même pour Manon et les garçons, vous pouvez le croire…
Ohhhh ce qu’elle était contente que tout ce cirque soit enfin fini. Sa vie sans Augusto ? Pas si passionnante que ça. La vie d’Augusto sans Manou ? Elle n’allait pas répondre à sa place mais une chose était sûre : ses crises d’hystéries, ses blagues stupides, son humour sorti d’une autre planète, son égocentrisme, ses répliques pour essayer de le casser, sa façon de se mettre sur la pointe des pieds pour pas paraitre « naine » prés de lui ; tout ça devait forcément lui avoir manqué. Enfin, espérons (a).
La preuve que tout était rentré dans l’ordre ? Elle l’avait surnommé salle brute et il venait de finir sa phrase en la qualifiant de « crevette ». Manou lui donna un petit coup de coude « Hééééééé » tout en souriant de plus belle. Il ne l’avait pas seulement traité de crustacé mais il lui avait aussi avoué qu’elle était quelqu’un de spécial pour lui ! La belle aurait pu lacher un simple « j’espère bien »ou « je le savais !! », mais elle se tut, préférant finir la conversation sur une si belle fin de phrase. Mouhaha, quelle fille pouvait se vanter d’avoir eu Augusto Da Volpedo venu lui faire des excuses en plein aéroport et lui disant qu’elle était quelqu’un de spéciale ? Aucune sauf Manou ! Mais encore une fois, la classe on l’a ou on ne l’a pas !
La question du moment n’était plus de savoir si oui ou non elle allait le pardonner ou pas, mais plutôt de savoir ce qu’ils allaient faire maintenant ? Ils avaient été assez gentils de se donner en spectacle devant tout le monde, les réconciliations de deux perfections ne pouvaient laisser personne indifférent ! Et puis, ils avaient fait passer le temps aux personnes qui s’ennuyaient à attendre que leur « ami » débarque enfin. Leur bonté les perdra ! Les yeux de la française se transformèrent en « dollars » lorsqu’elle entendit Volpedo parler de SA carte de crédit. Non pas que M. était pauvre, loin de là, mais c’était toujours mieux de se servir de l’argent des autres non ?! « Carte de crédit ? Haa ne jamais dire ça devant une fille Volpe, tu risquerais de te faire ruiner en une minute !.. » Si Manou n’était pas aussi fatiguée de sa courte nuit, elle aurait sûrement pris ça comme une invitation pour faire du shopping gratuitement, enfin avec l’argent de Gusto. Sauf que là, elle avait sûrement refait sa garde-robe avec tout ce qu’elle avait acheté à Vegas. Oui Caramelle & Manon en pleine folie shopping, il ne valait mieux pas voir ça ! Rentrer directement à Berkeley ? Mouais ils allaient sans doute croiser des dizaines de personnes leur demandant « Ohh et ton spring break, ça s’est passé comment ? ». Non merci, ils s’étaient retrouvés, c’était pour en profiter rien qu’à deux non ?! La belle brunette eut une idée d’un coup, pourquoi ne pas aller boire un cocktail sur une terrasse tout en se racontant ce qu’ils avaient manqué l’un dans la vie de l’autre ?! Bon ok ce n’était pas l’idée la plus brillante ni excitante du monde mais il fallait prendre en compte qu’ils revenaient tous deux d’une semaine de pure folie ! Ma’ regarda Gusto avant de lui prendre le bras comme si elle avait eu l’idée du siècle « Allez, suis-moi ! On prend ta voiture, je décide et c’est toi qui paye ! ». Mouhahaha les filles au pouvoir ou plutôt Manon au pouvoir ! Comme quoi même une petite femme d’un mètre 57 pouvait avoir le « contrôle ». En un clin d’œil, les deux spécimens se retrouvèrent dans la sublime voiture de l’italien. Des vannes , des blagues stupides, des égos surdimensionnés, des taquineries, étaient au rendez-vous durant le trajet. Tellement, que celui-ci passa comme un éclair. Une fois arrivé sur place, les deux égocentriques allèrent s’asseoir sur la terrasse, au soleil, de quoi bien se la péter avec leur lunette de soleil. Petrov-Versier plongea ensuite un regard fasciné et emballé dans celui de l’Epsilon en ajoutant « Bon , raconte moi ton Spring Break !! Les filles, les fêtes, tout tout tout .. et je t’en prie, ne m’épargne pas les détails !! ». Oui elle était fascinée et emballée d’avance à l’idée de savoir ce qu’il avait bien pu faire. Manon était une fille et les filles voulaient toujours TOUT savoir ! Allez Volpedo, c’est l’heure de parler !

Le fait d'être pardonné par Manon était un véritable soulagement pour l'italien. Maintenant il n'aurait plus la boule au ventre lorsqu'il se promènerait dans Berkeley en songeant qu'il allait certainement la voir en compagnie d'un autre garçon qui pourrait être le futur frère de cœur de la belle. Si cela avait le cas, il en aurait eu le cœur sérieusement endommagé. Bah oui, malgré ses incalculables défauts, il avait bel et bien un cœur. Tout du moins pour certaines personnes. Manon en faisait bien évidemment partie. D'ailleurs, elle prenait une place considérable dans son cœur de macho italien. Elle le savait mais il ne fallait pas le lui répéter trop souvent parce que son égo démesuré prenait encore un peu plus d'ampleur. (a) Quoi qu'il en soit, l'amitié entre ces deux-là était repartie de plus belle et tant mieux ! Ils ne s'étaient pratiquement jamais disputés durant toutes ces années d'amitié et il avait fallu attendre que Manon soit avec lui en Amérique pour que ce grand clash arrive. Et en plus à cause en parti de son frère jumeau. Déjà qu'il ne portait pas Sandro dans son cœur ... Cela ne faisait que confirmer son ressentiment envers lui. Toutefois, il avait mieux à faire que de penser à son frère en ce moment. Il fallait qu'il se concentre sur cette réconciliation et qu'il fasse tout pour faire plaisir à la brunette. Ainsi, elle oublierait à quel point, Gusto avait agi bêtement quelques semaines auparavant. Puis ils avaient certainement une quantité de choses à se raconter. Ensemble, ils étaient aussi bavards que deux pies, la journée risquait donc d'être remplie question potins, rumeurs et scoops en tout genre ! On pouvait compter sur eux pour être au courant de tout ce qui se passait.
Après l'avoir longuement étreinte dans ses bras, Gusto la relâcha pour la taquiner et par la même occasion signer le traité de paix qui venait de s'instaurer entre ces deux amours. Bah quoi ?! Elle le traitait de sale brute, il ne pouvait pas laisser passer cet affront. En tant qu'homme dominant, il était de son devoir de répliquer du mieux possible. Au début, le jeune homme avait bien pensé à l'appeler une nouvelle fois ma naine mais il savait combien Manou détestait qu'il prononce ce surnom. Alors, il avait opté pour un compromis avec le terme de crevette. C'est plutôt mignon une crevette non ?! Bon peut être pas pour la française car il se reçut un joli coup de coude dans le thorax. Si elle avait eu un peu plus de force, elle aurait pu lui faire mal mais soyons réalistes ... Il s'agit de Manon. (a) Avec un peu d'entraînement, il la soulèverait sans le moindre problème alors ce n'est pas avec ses petits bras qu'elle lui ferait subir quoi que ce soit. Mais chuuut, n'allons pas le lui dire, elle risquerait de mal le prendre. (a) Ne souhaitant pas passer toute la journée dans l'aéroport -qui le voudrait d'ailleurs ?!- Augusto proposa à son amie de lui laisser carte blanche pour les prochaines heures. Avec sa carte de crédit, il était presque persuadé qu'elle choisirait d'aller faire les magasins avec lui. Enfin, rectification : L'italien porterait les paquets de Madame et payerait les notes pendant qu'elle passerait des montagnes de vêtements pendant des heures à n'en plus finir. Je peux vous dire que c'est de la générosité pure et dure car quand on connait un minimum Augusto, on sait tout de suite qu'il déteste faire les boutiques. Dès qu'il lui fit sa proposition, les yeux de sa Manou se mirent à pétiller. Allez Da Volpedo, tu vas faire chauffer ta carte de crédit, c'est sûr ! « Tu peux acheter une partie de San-Francisco avant de me ruiner, je te rassure ! » Et c'était bel et bien vrai. Les zéros s'accumulaient sur son compte comme les dettes s'accumulent chez les pauvres. C'est à dire par dizaines. Le jeune homme laissa Manon réfléchir et décider ce qu'elle voulait faire. Il espérait juste qu'elle ne soit pas trop fatiguée pour passer la journée avec lui et qu'elle ne veuille pas rentrer à Berkeley tout de suite. Quoi que si c'était le cas, il la raccompagnerait sans faire d'histoires. N'allons pas gâcher la bonne entente qui venait tout juste de revenir. Finalement, elle lui dicta ses instructions qui étaient on ne peut plus vague, mais Gusto lui faisait confiance. Il décida donc de ne pas poser de questions superflues et de voir ce que l'avenir lui réservait. Shopping or not shopping. Si cela ne tenait qu'à lui, la seconde option aurait été mise en application, mais avec Manon ... Il lui sourit, puis lui laissa prendre son bras avant de se diriger vers le parking. « A vos ordres Mlle. Vous êtes aux commandes et j'obéis. » Qu'elle en profite largement aujourd'hui parce qu'avoir Augusto Pelizza Da Volpedo sous ses ordres était une chose trèèèèès rare, vous pouvez me croire. Le trajet se passa tranquillement. Enfin aussi tranquillement qu'il pouvait l'être avec deux spécimens comme ceux-là. Manon lui donnant les indications sur le chemin à suivre, ils se retrouvèrent quelques minutes plus tard dans le centre ville. Ah ça sentait de plus en plus le shopping. Cependant, l'amie de Gusto alla directement s'asseoir à la terrasse d'un café sans prendre le temps de jeter un coup d'œil aux vitrines. Tout heureux de passer à travers cette mini torture pour l'instant, l'italien ne se fit pas prier pour prendre place face à elle tout en chaussant ses lunettes de soleil sur le bout de son nez. Puis l'interrogatoire débuta. Il fallait s'en douter. Un léger sourire amusé flotta sur les lèvres du jeune homme durant plusieurs secondes. De quoi la faire languir. Et aussi faire monter son impatience d'un cran encore. Sadique ?! Mais non ! (a) Néanmoins, avec Manon, il savait quoi faire et quoi dire pour la mettre dans une rage pas possible. Les bonnes veilles habitudes étaient de retour. « Je suis allé au Spring Break avec Seextine, une bêta je ne sais pas si tu la connais. » Si ce n'était pas le cas, il était bon pour lui faire tout un résumé sur le caractère de la blondinette, et sur son physique aussi. « Et pour venir te chercher aujourd'hui, j'ai écourté mon séjour de 24h. Et toi ?! J'ai entendu dire que les Omicron s'étaient bien défoulés durant le séjour. »