Je ne voulais pas que cette idée de vacance devienne un sujet du dispute entre Maria et Maxence. En fait, s'ils étaient encore ensemble d'ici là, ce que j'espérais, pourquoi ne pas demander à l'homme de nous accompagner par la même occasion ? Après tout ce n'était pas vraiment un problème. Mais le fait est que la jeune femme et moi étions inséparables, nous faisions partis de la vie de l'autre et en occupait une large partie. Je voulais ainsi la présenter aux personnes qui me sont chères, c'était une question de principe. Et puis, ça serait l'occasion de passer du temps ensemble loin d'ici. Nos premières vacances en tant que meilleurs amis, ça ne pouvait qu'être parfait, non ? De plus, la résidence familiale était assez grande pour accueillir un bon nombre de personnes. Lorsque j'étais gosse, mes parents n'étaient pas très aisés. Enfin, ils avaient une bonne paye mais soyons réalistes, avec six enfants, ça ne suffit pas du tout. Donc, depuis que nous étions adultes, que nous avions quitté le cocon familial, ils avaient eu beaucoup plus de sous pour eux. Ils avaient décidé de gardé notre maison d'enfance et l'avait agrandi. Désormais, lorsque je passais mes vacances en Irlande, je n'avais pas besoin de partager ma chambre avec deux autres personnes. Le pur bonheur ! Mes parents étaient de joyeux retraités. Nous habitions non loin de Dublin, dans une petite bourgade à quelques minutes en voiture de la ville. Une bourgade bordée par les falaises et les montagnes. Un magnifique paysage. C'était très naturel. Quand j'étais gosse, ma mère était enseignante et mon père un agriculteur qui possédait une masse de moutons. Aujourd'hui, ils profitaient de leur retraite en amoureux, continuaient l'élevage de moutons pour le plaisir. Oui, j'ai été élevé dans un milieu très différent de celui de Maria. La bourgade où j'ai grandit, avait beaucoup d'habitants, sans que ça soit excessif. La nature y était très présente et si nous voulions allez en ville, nous n'avions qu'à prendre la voiture et en quinze minutes, nous étions à Dublin. Je continue à croire que nous étions très bien placés, jouissant des atouts de la ville et de la campagne. Maria, elle, venait de Las Vegas, la ville au mille et un grattes-ciel, ville du péché par excellence. Oh ça ne me déplaisait pas. Mais soyons réaliste, le taux de criminalité y était beaucoup plus haut que là où j'avais grandit. « Avec plaisir. Mais alors tu viendras avec moi à Vegas. Je dois aller voir mes parents cet été, et puis ma sœur voudrait me voir aussi. » J'affichais un beau sourire en coin, Pourquoi pas, j'avais bien envie de visiter Vegas et tous ces casinos. « Ok, ça marche ! » Lui répondis-je de bon cœur. Au moins, nous avions de quoi faire pour ne pas nous ennuyer de nos vacances. « Je suis persuadée que ma mère serait ravie de te rencontrer. Par contre, fais attention à toi mister séduction, ma sœur est un pur canon. Ne t'avise pas de tenter quoique ce soit avec elle... mon beau-frère ne risquerait pas d'apprécier. » Je ne suis pas le genre d'hommes à appréhender le fait de rencontrer la famille d'une personne qui lui est chère. Pour tout avouer, et sans vouloir me vanter, je fais souvent une bonne impression. J'ai de la conversation et je sais m'intégrer à chaque endroit où je vais. Pour ce qui est des la sœur de Maria, je ne pus m'empêcher de rire. « Promit, ma braguette restera fermée quoi qu'il arrive. Et toi ne craque pas sur un de mes frères... parce que... ba parce qu'ils habitent loin d'ici. » Nouveau sourire amusé.

Lorsqu'on parle de Las Vegas, on pense de suite aux casinos, à l'argent et l'alcool coulant à flot. Ce n'était pas une mauvaise façon de voir Las Vegas car franchement cette description était bien celle qu'il fallait attribuer à cette ville. Alors évidemment, bien des gens voient Las Vegas comme une ville génialissime, mais ne vous y trompez pas, il n'en est rien du tout. Certes la vision des jeux d'argent et particulièrement alléchante, mais elle ne l'est que le temps d'un week-end entre potes, pas plus. Pour Maria, moins elle allait là-bas, mieux elle se portait. Vivez là-bas durant ving-et-un ans et vous comprendrez le pourquoi du comment ; vous avez vite fait de vous faire chier là-bas. C'est en plein désert, rien que de savoir cela restreint pas mal les choses, n'est-ce pas ?

« Promis. »

Elle ne sauterait pas sur les frangins de son meilleur ami quand même, Maria avait un minimum de savoir-vivre, il ne fallait pas croire. N'empêche, elle avait soudainement bien hâte de faire la rencontre de la grande famille d'Edward, ils étaient pas mal de frères et sœurs et même si elle risquait de s'y perdre un peu quant aux prénoms, elle ne doutait en aucun cas de la sympathie de toute la famille. S'ils étaient comme Edward, aucun souci à se faire.

« Oh et...ne compte pas trop sur moi pour aller au casino, je laisserai mon père se charger de ton cas à ce sujet. »

Maria n'avait jamais été très attirée par tout cet engouement autour du fric comparé à la plupart des gens venant à Las Vegas. Le père de Maria lui, depuis qu'il avait prit sa retraite aimait bien aller faire un tour de temps en temps dans certains casinos. Mais n'allez pas penser qu'il dépensait des fortunes. Juste, parfois il se faisait un poker mais rien d'extravagant, il savait s'arrêter à temps.

« C'est un peu le roi du poker. »

Souriant en pensant à l'époque où elle et sa sœur étaient encore jeunes, Maria se souvînt soudainement de la fois où leur père avait désespérément tenté de leur enseigner la meilleure manière de jouer au poker. Un véritable fiasco. Elles n'avaient absolument rien comprit et comme l'avait dit leur mère, c'était sans doute bien mieux ainsi. C'est sans doute à partir de ce jour qu'il a regretté de ne jamais avoir eu de fils, ce qui avait toujours fait sourire Maria et Ève se sentant fières d'être les deux chieuses favorites de leur petit papa adoré.

« Je serais vraiment contente que tu viennes là-bas. Tu pourras constater les talents culinaires de ma mère, talents qui ne sont pas génétiques. »

Riant de bon cœur de nouveau, Maria se redressa un petit peu appuyant son dos contre le canapé cette fois-ci. Maria n'était pas une excellente cuisinière, bon évidemment elle savait faire les trucs de base, mais n'allez pas lui demander toute sorte de plats complexes parce qu'elle serait absolument incapable de les faire, enfin si elle pourrait les faire, comme tout le monde, mais elle n'avait aucun doute sur le fait que ce serait absolument dégueulasse à manger.

« Oh et... ne compte pas trop sur moi pour aller au casino, je laisserai mon père se charger de ton cas à ce sujet. » Mes yeux s'écarquillèrent. Pas de casino ? Mais c'était le cliché même de Las Vegas ! Je fis une petite moue triste, souhaitant qu'elle craque et qu'elle veuille bien y aller avec moi. Après tout, y aller tout seul est beaucoup moins amusant... Puis finalement elle m'expliqua que son père m'y initierait. Rapidement un beau sourire reprit possession de mon visage. Super ! « C'est un peu le roi du poker. » S'il aime le poker, alors nous avons déjà un point commun. Mon petit doigt me dit que je risque de très bien m'entendre avec le père de Maria. Il n'a jamais eu de fils. Loin de moi l'idée d'en être un pour lui, mais pouvoir partager quelques petites choses avec un homme de la génération de sa fille pourrait lui faire plaisir je pense. « J'aime déjà ton père. » Lui lançais-je en souriant, toujours aussi amusé. « Je serais vraiment contente que tu viennes là-bas. Tu pourras constater les talents culinaires de ma mère, talents qui ne sont pas génétiques. » Je ne trouvais pas Maria mauvaise cuisinière. Certes, elle n'avait pas le talent des professionnels, mais elle était tout de même capable de survivre dans une cuisine. Pour ma part, j'adore ça moi, cuisiner. Je n'avais jamais vraiment touché aux recettes. Pour tout avouer, c'est lorsque je me suis marié à Sarah que j'ai commencé à m'être la main à la pâte. Il faut dire qu'elle est une piètre cuisinière et que ce n'est pourtant pas faute d'essayer. J'ai quelque part été comme obligé de m'y mettre, au risque de manger chinois, japonais ou hamburgers tout les soirs. L'inexpérience de mon ex-femme dans le domaine était très attendrissant à mes yeux. Et puis, j'avais appris à aimer faire la cuisine, si bien que je ne lui laissais plus vraiment l'occasion de s'améliorer. Quand nous étions ensemble, je préparais toujours le dîner et parfois elle me filait un coup de main. En revanche, elle s'occupait de la machine à laver, car je n'ai jamais compris son fonctionnement. J'ai appris il y a peu à laver mes vêtements moi-même, il faut dire que j'y ai été contraint, comme Sarah à dû faire un effort pour faire à manger. « Tu restes une meilleure cuisinière que Sarah. » Lui lançais-je avec un sourire attendrissant. J'aimais charrier mon ex-femme, c'était ma façon de lui montrer que je l'aimais beaucoup. Je calais ma tête contre celle de Maria et ferma un instant les yeux. « Nos premières vacances ensemble. J'ai hâte d'y être. » J'esquissais un nouveau sourire. « Par contre, je te préviens, en Irlande, le cliché des moutons est vrai, et mon père en possède beaucoup. » Un rire s'échappa de ma gorge. Depuis que je suis petit, j'aime les moutons, bien que quelque part, je déteste leur attitude. Un se jette de la falaise, tous vont suivre. A côté de cela, ce sont des bêtes que je trouve attendrissante et magnifique. J'avais d'ailleurs donné aux jumeaux un mouton en peluche que j'avais reçu le jour de ma naissance et que j'avais appelé fièrement « Momo », allez savoir pourquoi... Quand on est petit, on ne réfléchit pas. Il faut croire que le prénom « Bêêêh », c'était démodé. « Si tu as toujours été habituée aux villes, là, tu vas prendre un grand bol d'air frais. C'est apaisant. » Bon on ne vit pas dans une cabane au beau milieu d'une prairie non plus...

Nathan O'Berkeley était un fervent admirateur de poker, pourquoi, Maria n'en savait fichtrement rien. Tout ce qu'elle était en mesure de dire c'est que son cher papa avait toujours été un homme réfléchi, ce qui était tout simplement parfait pour participer à une bonne partie de poker. Il avait depuis peu embarqué Dimitri dans son délire de cartes, et évidemment Eve n'avait pas vu cela d'un très bon œil, Maria elle en avait rit, il fallait bien que les deux hommes de la maison se trouvent une passion commune à défaut de ne plus pouvoir déconner autour d'une bonne bière avec Matthew les soirs d'été. Matthew et Nathan s'étaient de suite entendus à peine les présentations faites, le professeur avait dit à Maria qu'il adorait le côté faussement stricte de l'homme et l'ancien médecin avait tout particulièrement apprécié l'engouement que prenait Matthew à protéger sa fille...parfois la vie pouvait être aussi simple que ça, des relations faciles pour une vie tout aussi facile.

Entendant Edward lui dire qu'elle ne serait certainement pas pire cuisinière que son ex-femme, Maria lui donna un très léger coup d'épaule. Qu'il pouvait être méchant parfois. Sarah n'était pas si mauvaise cuisinière, certes elle n'était pas très douée mais de là à dire qu'elle était mauvaise...non.

Elle aussi avait vraiment hâte de partager ses vacances avec Edward, Maria savait déjà que ce serait parfait. Peut-être aurait-elle dû envisager de passer les vacances aux côtés de Maxence. Seulement, elle trouvait cela un peu trop rapide à son goût à vrai dire, il fallait se rendre à l'évidence, on ne va pas présenter un homme à ses parents au bout d'un mois de relation. Enfin, c'était comme cela que Maria voyait les choses, même si en soi cette manière de penser n'était pas vraiment judicieuse de sa part tout en sachant qu'elle avait présenté Matthew trois semaines après qu'ils se soient mit ensemble officiellement.

Puis, écoutant Edward lui expliquer que le fameux mythe des moutons en grande quantité en Irlande était tout à fait vrai, Maria rit tout comme Edward. Son père avait des moutons, c'était mignon à savoir. Elle voyait bien l'homme jouant étant gosse à courir avec les animaux, elle ne savait pas trop pourquoi mais c'était juste adorable à imaginer.

Un grand bol d'air frais...Maria ne demandait que cela à vrai dire. Elle en ressentait le besoin, elle avait besoin de partir un petit peu de San Francisco, de se changer les idées, de faire le vide en quelques sortes. Après tout, les vacances étaient aussi et surtout faites pour cela.

« Ce sera tout simplement parfait. »

Elle s'y voyait déjà, se lever le matin calme et sereine, ne pas entendre le bruit des voitures, ne pas être exposée à un surplus de pollution, pouvoir boire son café tranquillement le matin en observant le paysage...oh le rêve, pensa t-elle. Heureusement qu'il était là tiens, sinon Maria n'aurait certainement jamais eu l'idée d'aller prendre des vacances en Europe. A vrai dire, le seul pays d'Europe qu'elle avait visité, c'était la France, ce qui je vous l'accorde était déjà très bien, mais elle aimait faire des découvertes, et ce voyage le lui en donnerait enfin l'occasion.

« Tu me feras visiter ? »

Ben quoi, autant lui demander, non ? Il aurait peut-être envie de rester pénard chez lui et ne plus bouger de là, alors évidemment Maria sortirait seule parce qu'elle voudrait découvrir un petit peu les alentours, mais sans Edward, elle avait l'impression que ce serait beaucoup moins drôle, étonnant non ?

Oui, Maria allait pouvoir prendre un grand bol d'air frais, se ressourcer un peu et oublier les problèmes le temps d'une semaine ou deux. J'espérais qu'elle aimerait cet endroit qui était le mien. Je le considérais comme un véritable petit bout de Paradis sur Terre. J'avais hâte d'y être également parce que l'Irlande me manquait à un point monumental. J'y avais toujours vécu, même si j'avais un peu voyagé de ville en ville. Ça allait faire un an que je suis aux États-Unis et je n'avais pu retourner dans mon pays natal uniquement quelques jours, pour Noël et pour fêter le jour de l'An avec mes amis là-bas. J'avais envie de serrer mon père dans mes bras, embrasser ma mère, discuter des heures entières avec ma petite sœur. Je savais qu'ils apprécieraient tous Maria, je ne portais aucun doute là-dessus. « Ce sera tout simplement parfait. » Et puis, elle n'aura certainement jamais vu une telle diversité de paysage sur un si peu bout de terre. C'était une des particularité de l'Irlande. Je caressais doucement sa joue, tout en posant parfois mes yeux bleus sur l'écran de la télévision. « Tu me feras visiter ? » Bien évidemment ! Un sourire amusé fendit mon visage alors que je la regardais quelques instants. Certes je ne souhaitais pas lui faire visiter tout vingt-quatre heure sur vingt-quatre, je voulais profiter un minimum de ma famille aussi. Mais bien entendu, j'allais lui montrer ce qu'il y avait à voir en Irlande. Après tout, ce n'était pas la porte à côté, ça serait idiot de ne pas lui faire visiter les environs. « Promis, tu verras tout ce qu'il y a à voir, le Trinity College, le Temple Bar, l'O'Connell Street, le Lac Guiness et surtout, ce que tu dois voir, c'est Glendalough. Ce site fait très... Moyenâgeux et celtique. C'est là-bas qu'ils ont tourné la plupart des films de chevalerie. Et sans oublier, je vais te faire voir les pubs les plus géniaux et tu seras bien obligée de boire la bière Guiness. » Nouveau sourire, je dépose un baiser sur la joue de Maria. Je ne remarquais même pas la façon dont mes yeux pétillaient lorsque je parlais de l'Irlande. D'habitude, j'évitais de trop y penser, parce que ça me donnait le mal du pays. Cet endroit me manquait terriblement et quitte à me ruiner, j'avais besoin d'y retourner le plus souvent possible. Nouveau regard vers la télévision. Tom Sawyer faisait encore et toujours des conneries plus stupides les unes que les autres. C'était un épisode où Joe l'Indien apparaissait. Quand j'étais gosse, il m'avait fait une peur atroce et le soir, je n'osais pas aller dormir, de peur qu'il soit dans un coin, dehors et qu'il passe devant la fenêtre de ma chambre. Oui, c'était flippant et j'étais un tantinet paranoïaque. « Oh putain, ce type il m'a traumatisé quand j'étais gosse. » Lançais-je avec de grands yeux. Il faut dire qu'encore aujourd'hui, je trouvais Joe l'Indien assez flippant, il faut dire qu'il a bien le physique pour.

L'entendant dire qu'il était évident qu'il allait lui faire visiter tout un tas d'endroits dont les noms n'évoquaient absolument rien à la brunette, celle-ci ne put s'empêcher de sourire en voyant ses yeux pétiller comme rarement elle les avait vu pétiller. Constatant cela, Maria fit un autre constat bien plus triste ; l'Irlande semblait sacrément manquer à l'un de ses citoyens. Tout comme la France semblait parfois manquer à Maxence. Comment vivrait-elle le fait de vivre dans un autre pays que dans le sien ? Maria ne le savait pas vraiment, de toute façon elle ne pourrait le savoir qu'en vivant cette expérience. Puis, le regard de l'homme se posa sur la télévision et ce fut à ce moment qu'il sortit une phrase qui fit beaucoup rire la brunette, surtout au vu de la tête qu'il tira une fois cette phrase dite. Riant comme pas possible en le regardant, elle se rendit compte qu'il était vraiment gamin dans sa tête et elle adorait ça, définitivement.

« Edward O'Malley, tu es un enfant dépourvu de tout bon sens dès que tu tombes sur un dessin animé. »

Se levant alors, elle alla chercher dans ce qu'elle aimait appeler sa “cachette surprise” une plaquette de chocolat au lait, pas de chocolat noir, elle n'aimait pas cela excepté dans certain cas. Petit bonhomme semblait avoir peur en ce moment alors il fallait lui remonter le moral, quoi de mieux pour cela que du chocolat franchement ? Souriant en retournant sur le canapé avec sa plaquette de chocolat, elle prit un carré et le tendit à Edward.

« Croque, petit garçon. »

Elle allait être en mesure de le charrier un petit peu moment après ce qu'elle venait de découvrir quant à la peur d'Edward par rapport à l'un des personnages de Tom Sawyer. Cet homme était adorable, un peu nunuche certes, mais adorable malgré tout. Le laissant simplement prendre un morceau du carré entre ses dents, elle mangea le morceau restant en jetant un œil à la télévision diffusant toujours le fameux dessin animé qui semblait être un peu violent pour le petit garçon à ses côtés. Bon bon d'accord, il fallait qu'elle arrête de se fiche de lui par rapport à ça. Après tout, elle aussi avait connu des dessins animés qui l'avaient sérieusement fait flipper étant gosse, allez savoir dans “Bonne nuit les petits” le marchand de sable l'avait toujours sacrément effrayé au point qu'elle refusait de fermer la lumière la nuit et donc elle dormait avec sa veilleuse. Bonjour les économies d'énergie.

« Tu...vas pas t'en aller, hein ? »

Lui demanda t-elle comme ça, sans prévenir. Soudain, elle ressentait le besoin qu'il la rassure sur le fait qu'il n'allait pas partir de chez elle ce soir tout ça à cause de ce qu'il s'était produit entre eux la nuit précédente. Elle savait que cela pouvait être un peu difficile pour Edward que de rester ici après les évènements mais en même temps, elle ne voulait pas rester toute seule, et puis elle souhaitait toujours autant avoir un œil sur lui pour être certaine qu'il allait bien.

« Non parce que, ça m'ennuierait que tu t'en ailles. J'aime bien quand on cohabite. »

Certes, elle avait passé l'âge de la cohabitation mais de temps en temps, il n'était pas désagréable d'avoir de la compagnie chez elle.

Oui, l'Irlande me manquait à un point phénoménal. Mais ce n'est pas étonnant que l'endroit dans lequel nous avons passé toute notre vie, finisse par nous manquer. Les premiers mois à San Francisco avaient été durs dans la mesure où contrairement à Sarah, je ne me sentais pas du tout chez moi. Elle, elle avait vécu son enfance ici, avec sa famille, ses amis. Certes, lorsqu'elle m'avait demandé de venir vivre ici, j'aurais pu tout bonnement refuser, prétextant que je ne pourrais habiter ailleurs. Mais soyons réalistes, elle n'aurait pas pu revenir là où elle avait passé ses plus jeunes années. Elle ne voyait que très rarement ses parents et le reste de sa famille. Lorsque l'un de ses frères étaient décédés, nous n'avions pas vraiment envisagé de nous installer à San Francisco. Puis je me suis mis à sa place : je souffrirais réellement de ne pas voir mes frères et sœurs ainsi que mes géniteurs durant des années et des années. Et puis, cette ville semblait assez bien. J'avais accepté de rester vivre ici pour son bien à une condition : celle de trouver du travail. Enfin j'ai eu ce poste à Berkeley University. Je ne pouvais décidément pas revenir en arrière maintenant. Je ne pouvais pas déstabiliser les enfants qui venaient tout juste de s'intégrer à leur nouvelle école, à se faire de nouveaux amis. Donc j'encaissais et faisais en sorte de me sentir un peu plus chez moi, chaque jour. Bien évidemment, Maria et d'autres personnes que j'avais rencontré ici, rendaient mon quotidien plus facile. Malgré mon divorce, mon ancienne belle-famille me considérait comme un fils, un frère, et ça ne pouvait que m'enchanter. Pourtant, je ne pouvais m'empêcher le soir, de penser à mon ancienne vie en Irlande et je venais jusqu'à compter les jours qui m'éloigne de mes vacances là-bas. J'ai l'impression que mon ancienne vie est au bout du monde.

« Edward O'Malley, tu es un enfant dépourvu de tout bon sens dès que tu tombes sur un dessin animé. » Je ne pus m'empêcher d'esquisser un sourire amusé en entendant ses paroles, puis je venais même jusqu'à lui tirer gentiment la langue. Elle n'avait pas le droit de se moquer ainsi de moi. Lorsqu'elle revint dans la cuisine, je découvris des morceaux de chocolat au lait. Mon préféré ! « Croque, petit garçon. » J'attrapais un carré entre mes dents et le dégustais en reposant mes yeux bleus azurs sur la télévision. Je laissais ma tête se poser contre l'épaule de Maria et observais l'écran, tout en restant collé à elle, lorsque soudain, elle me fit sortir de ma concentration pour le dessin animé. « Tu... vas pas t'en aller, hein ? » Mes sourcils se froncèrent. De quoi parlait-elle ? Avait-elle peur que je m'en aille retourner vivre en Irlande ? Après tout, le mal du pays se lisait certainement sur mon visage. Ou bien voulait-elle tout simplement que je reste encore quelques jours ici, comme prévu ? Retirant ma tête de son épaule, j'en profitais pour croiser son regard et attendais plus amples explications, même si ma réponse aurait été la même. « Non parce que, ça m'ennuierait que tu t'en ailles. J'aime bien quand on cohabite. » Finalement, un nouveau sourire se dessina sur mes lèvres, un sourire fin, à peine visible mais très attendri. « Je ne compte pas partir d'ici avant quelques jours, comme prévu, à moins que tu me mettes à la porte. » Mon sourire se fit un peu plus visible alors que je prenais sa main dans la mienne et déposais un baiser sur ses doigts. « Tu n'as pas à t'inquiéter pour ça. » Dans la mesure où je ne doutais pas du type de sentiments que j'éprouvais pour elle, je ne ressentais pas vraiment de malaise pour ce qu'il s'était produit. Je m'inquiétais seulement pour Maxence. Sinon je restais un homme, je ne trouvais pas d'intérêt à me prendre la tête sur un sujet dénué de difficulté.

Comment allait bien pouvoir réagir Maxence lorsque Maria lui avouerait ce qui s'était passé avec Edward ? Se connaissant sur le bout des doigts, elle savait pertinemment qu'elle ne tiendrait pas longtemps avant d'avouer à l'homme ce qu'elle avait fait. Évidemment, elle pouvait tout aussi bien la boucler et ne jamais rien dire à son compagnon, seulement la culpabilité la prenait déjà, de là comment pourrait-elle réussir à cacher une telle information à celui qu'elle aimait ? Aucun moyen pour qu'elle y parvienne. Mentir n'était pas franchement une chose que Maria adorait faire même si dans certains cas c'était une échappatoire plutôt agréable. Que se passerait-il lorsqu'elle dirait la vérité à Maxence ? Penserait-il que cette vérité fait passer tout le reste pour un mensonge ? Maria devra t-elle se faire à l'idée d'une rupture ? Lui pardonnera t-il en comprenant que finalement ce qui était arrivé aurait dû arriver un jour ou l'autre ? Elle ne savait que penser en ce moment. Voilà pourquoi elle n'avait vraiment pas besoin, en plus, qu'Edward décide de déserter de la maison pour retourner chez lui et donc la laisser seule dans ses idées noires. Heureusement pour elle, le jeune homme prit une décision toute autre qu'à la laisser seule, il allait rester comme ce qu'ils avaient prévu lors de “l'emménagement” de celui-ci. Parfait, au moins elle ne se retrouverait pas seule tout de suite, c'était toujours cela de gagné, mais ensuite, elle devrait gérer la confrontation avec son compagnon. Oui, confrontation en effet car ça ne pourra pas être autre chose, Maria en était, malheureusement, plus que certaine.

« Il est tellement dans mes habitudes de mettre les gens à la porte de chez moi, c'est bien connu. »

Esquissant un petit sourire amusé, elle se laissa faire lorsque l'homme déposa ses lèvres sur ses doigts. Il était toujours comme ça, ce côté gentil mais qui aime savoir qu'on a besoin de lui, Edward pouvait parfois être un homme avec de réelles contradictions, Maria de temps à autre s'amusait – sans lui dire évidemment – à les répertorier dans son esprit. Enfin, ce n'était pas franchement le moment pour faire cela.

« Bon, je vais faire à manger pour ce midi, toi tu devrais aller te doucher. »

Maria ne savait pas vraiment quoi faire de sa peau en ce moment et cela avait toujours été un problème pour elle qui ne peut pas s'empêcher de bouger dans tout les sens tout le temps. Cette femme a toujours besoin de faire quelque chose, sinon elle a vite fait de péter les plombs. Quittant le canapé, elle se rendit de suite dans la cuisine sans laisser le temps à Edward de lui dire quoique ce soit de plus. Une fois dans la pièce appelée aussi le coeur de la maison, elle jeta tout d'abord un œil à la vaisselle qu'elle allait devoir se coltiner, certes elle avait un lave-vaisselle, mais bon si ça pouvait l'occuper un petit moment, elle ferait volontiers cette foutue vaisselle.

Soudain, la brunette entendit une sonnerie lui étant familière. Pour cause c'était sa sonnerie de téléphone portable. Se retournant alors, elle vira son regard sur la table de la cuisine et vit son cellulaire vibrant tout en sonnant. Allant le prendre, Maria voulu répondre quand elle vit que la personne qui l'appelait présentement n'était autre que Maxence. Fermant les yeux un court moment, elle appuya ensuite sur la touche servant à refuser un appel. Elle ne se sentait pas de faire comme si de rien n'était même au téléphone, c'était trop tôt. Après tout, Maria aurait tout le loisir de parler avec lui, plus tard....




Sujet terminé.