Deviner ce qui se passait dans la tête de Nelligan, le connaître parfaitement en moins de cinq secondes, était tellement aisé. Le jeune homme était à la limite transparent. On pouvait lire en lui comme en un livre ouvert. Il y a de ces personnes qu’on a beau côtoyer à chaque jour pendant des heures, on n’arrive jamais à les cerner complètement. Ils ont toujours un certain mystère planant autour d’eux. Ce n’était certainement pas le cas chez l’australien. Il était le stéréotype même du garçon intello. Le rat de bibliothèque par excellence. Vous n’aviez qu’à regarder ces caricatures d’élève trop studieux, et vous aviez Nelligan. Parfois, il aurait aimé, lui aussi, être énigmatique. Sembler garder un secret profond. Malheureusement, ce n’était pas le cas. À part le suicide de son ex petite amie, Broinowski n’avait pas grand-chose à cacher et rien de palpitant ne s’était produit dans sa vie. Bon, le fait qu’il ait été facile à décrire n’enlevait rien à Ambrae, car quand même, c’était qu’elle avait pris la peine de le connaître un tant soit peu. Et puis, si elle pouvait le décrire comme gentil et attentionné, c’était qu’elle l’appréciait. Et ça, ça voulait dire extrêmement beaucoup aux yeux de Nell. Elle avait le droit de ne pas être amoureuse de lui. Elle avait le droit de ne pas le voir comme lui la voyait. On ne pouvait pas contrôler ce genre de sentiments. Seulement, le simple fait qu’elle s’intéresse à lui au moins amicalement, rassurait énormément l’universitaire. Il ne demandait pas la Lune ; il demandait justeà pouvoir lui parler. Il n’avait jamais eu besoin de la grande romance, il avait appris à se contenter de ce qu’il méritait. Et il ne méritait certainement pas une fille comme Ambrae. Bref. Ce fut finalement au tour de Nelligan de décrire sa belle amie. Il ne retint aucun mot. Pour une fois qu’il pouvait lui dire ce qu’il ressentait sans avoir l’air idiot et obsédé. C’était elle qui l’avait demandé, alors après tout, il n’y avait rien de mal à lui dire sa perception d’elle-même.
Nell ▬ « Sans exception. »
Dit-il, comme pour renforcer le message que lui-même ne pouvait lui résister. Il fut tout autant gêné, sinon plus, lors de la pause durant laquelle tous les deux s’empourprèrent légèrement, en souriant. Puis, Ambrae le remercia, l’appelant même son p’tit loup. Voilà. Son p’tit loup. Il n’était pas l’homme de sa vie, ni son sex-symbol favori : il était son p’tit loup. Son animal de compagnie, si on veut. Enfin, je ne dis pas qu’un loup est un animal domestique, vous comprendrez. La brunette, les larmes aux yeux, se leva de son banc et vint serrer Nelligan dans ses bras, qui lui était resté perplexe suite à l’appelation « p’tit loup ». Il se laissa faire, mettant moyennement du cœur à l’enlacement. C’est quand il sentit la poitrine d’Ambrae contre son torse qu’il abandonna son air blasé. Ses yeux s’ouvrèrent un peu plus grand, mais c’est surtout son cœur qui commença à battre plus rapidement. Les contacts physiques avec les femmes étaient si difficiles pour lui ; disons qu’il n’y avait jamais été vraiment habitué. Heureusement, il n’y eut aucun dégât regrettable à ce moment-là, puisque l’étreinte ne dura pas plus longtemps. Il essaya de reprendre ses esprits alors que tous les deux dévièrent sur un autre sujet : leurs amours. Enfin, plus les siens, puisque chez lui, c’était platonique – malgré ce qu’elle pouvait en penser. Après avoir été assez sec sur le fait qu’il n’avait rien à raconter, Ambrae se leva et lui affirma qu’elle allait lui chercher son café. Nelligan soupira en se laissant tomber sur son banc. Peut-être y avait-il été un peu fort. Il fut donc pris de remords. Il n’aimait pas être bête comme ses pieds, il avait l’impression de faire du mal. Lorsque Ambrae revint et lui tira la langue en ressortant le coup du renversement de café, Nell rigola légèrement.
Nell ▬ « J’vais essayer, oui ! »
Puis elle reposa sa main sur la sienne. Pendant quelques secondes qui lui paraissèrent pourtant interminables, Nelligan regarda par la fenêtre, ailleurs. Puis il se reconcentra sur le regard de la jeune femme.
Nell ▬ « La seule femme que j’ai réellement aimée, de tout mon cœur, s’est suicidée il y a de cela cinq ans. »
Et il l’aimait encore, à vrai dire. Il y aurait toujours une partie de lui qui serait amoureuse d’elle. Soledad.

Belle, brune, sexy, souriante, resplendissante, joyeuse, originale, séduisante, voici les mots utilisées le plus fréquemment pour décrire la brunette qu’était Ambrae. Populaire et atrocement belle, elle faisait tourner plus d’une tête sur son passage. Même si tout celui lui était bien égal, elle devait vivre avec ceci. Mais, du plus bizarre que ceci puisse paraître, la jeune femme était loin d’être le stéréotype des filles canons et trop féminine. En fait, elle était très intelligente. C’était un vrai prodige. Elle avait été élevée comme un petit géni. Multipliant chaque discipline jours après jours. Bourrer comme une machine. Elle était même première de sa classe dans sa ville natale. Elle avait reçut une bourse pour l’université, ce dont elle n’avait vraiment pas besoin, qu’elle avait décidé d’offrir à une camarade de classe qui n’avait pas assez d’argent pour payer son entrer à l’université. Comme sont père était le copropriétaire de la compagnie de cosmétique ; Wellingthon Compagny, l’argent n’avait jamais été un problème dans sa vie. Elle préférait aider une personne qui en avait vraiment besoin. Même si le mérite ne lui allait pas. Elle avait même été nommée reine du bal de promo. Mais toute c’est paillettes ne l’impressionnait plus. Elle aimait le naturelle. Ce qui ne paraissait pas trop ‘’ couler dans un moule pré-fait. ‘’ Les hommes qui la complimentaient réellement, sur sa vrai personnalité, sur ses vrais sentiments et non comme elle semblait être, juste de l’extérieure, l’émouvait. Et Nelligan, son Nelli d’amour, était le parfait genre d’homme envers qui la jeune femme pouvait tomber facilement amoureuse. En fait, elle l’avait déjà était. Du moins, c’est ce qu’elle croyait. Mais il avait semblé si… distant avec elle durant leur voyage qu’elle n’avait osé faire un geste de plus. Il était bien amicale, certes, mais on aurait dit qu’il ne souhaitait pas bâtir quelque chose avec elle. Ambrae ne pouvait pas lui en vouloir. Elle avait lâché l’affaire. Mais il continuait à lui faire sentir un sentiment si étrange en elle. Un petit pincement, chatouillant son cœur. Elle était tellement touchée par ses paroles, qu’elle ne put s’empêcher de venir enlacer son ami dans ses bras. Une étreinte assez spéciale pour elle. Lorsqu’ils étaient partie en voyage, en solitaire chacun, et s’était rencontrer dans le train, ils avaient passé le voyage à parler et apprendre à se connaître. Puis, ils avaient pris une chambre dans le même hôtel, mais comme la jeune femme avait beaucoup de mal à dormir elle avait été rejoindre Nelligan dans sa chambre pour parler, mais aussi pour qu’il l’a rassure. Elle avait un peu peur, car elle avait entendue dire qu’un maniaque rodait dans le coin. Elle avait fini par s’endormir dans ses bras, sans rien de plus. Puis, tout au long du voyage, elle avait envahie Nelligan d’étreinte amicale, mais jamais une comme celle-ci. Son étreinte était si forte, que sa poitrine pulpeuse et généreuse venait frôler le bout de peau du jeune homme visiblement vexé par son nouveau surnom. La jeune femme était très contacte. Toute son adoration se passait par les gestes. Sur elle, ainsi que sur les autres. Elle appréciait quelqu’un, elle devait lui toucher, le prendre dans ses bras et le sentir près d’elle. C’était comme ceci qu’elle était faite. Ambrae quitta la table, un peu gêner, pour se diriger vers la file de moins en moins bondée. Elle commanda un nouveau café pour Nelligan. Noir, comme il les aimait. Puis, elle acheta des bâtonnets au chocolat. Une sorte de biscotinne longue et cylindrique, trempée dans le chocolat. Avec un peu de chance, Nell aimait ce genre de truc et allait en manger avec elle. Elle revient à la table, blaguant encore sur la maladresse de son ami, puis divaguant sur les contacts physique de nouveau. De fait, Ambrae posa sa main douce de nouveau sur celle de Nelligan. Puis, il se confia à elle, une chose bien profonde à lui, la première fois depuis leur toute première rencontre. Ambrae fut touché par la sensibilité du jeune homme. Puis, elle fut prise par une vague de stresse. Elle lui sourit tristement, regarda sa main poser sur celle du jeune homme, gigota les doigts, caressa la main du jeune homme du bout de son index et se décida enfin à lui parler. Elle avait bien chercher ses mots avant d’ouvrir la bouche. Par simple précotion. Le suicide, ainsi que la mort d’un être proche – surtout lorsque c’est une peronne que l’ont aime – n’était jamais facile. Personne ne savait vraiment quoi dire dans ces moments-là. Toujours la main sur celle de son ami, Ambrae finit par laisser sortir quelques mots de son adorable bouche.

Ambrae ▬ « Je suis désolée mon chou… j’en savais rien. Tu sais quoi ? Je te jure de ne plus jamais t’embêter avec ce sujet… et… je passa le reste de la journée avec toi pour me faire pardoner de t’avoir rapeller ce souvenir ! Ça marche ? es correcta? »

Ambrae lui sourit de tout cœur, pressant un peu plus sa main sur celle de son adorable ami.

Belle, brune, sexy, souriante, resplendissante, joyeuse, originale, séduisante, elle l’était. Toutes ces qualités lui appartenaient, évidemment. La personne qui oserait le nier serait bonne pour recevoir un tas de pierres au visage. Nelligan serait le premier à les lancer. Cependant, bien que ce soient probablement les caractéristiques que l’on remarquait en premier chez elle, puisque celles-ci n’étaient que superficielles, celles qui demeuraient en son intérieur valaient bien plus que toutes les autres énumérées. Nelligan espérait qu’Ambrae savait combien elle était un être incomparable. La décrire n’était pas une tâche des plus aisées, parce qu’aucun mot n’était à la hauteur de sa splendeur. Il aurait aimé le lui dire, mais il ne voulait pas non plus avec l’air d’un poète romantique qui avoue sa flamme à sa Juliette. Parfois, Nelligan devait contrôler ses mots, les choisir, pour ne pas avoir l’air d’un ridicule. Et puis, il ne voulait pas compliquer la relation qu’ils entretenaient. Il l’avait déjà aimé, de son côté, lui aussi. Cependant, il avait forcé son cœur à cesser de battre pour elle, simplement pour ne pas qu’il meurt à force de se faire de faux espoirs. Maintenant, son cœur battait pour survivre, et c’était d’une cruelle tristesse. Si seulement il avait pu voir, si seulement il avait pu savoir, à ce moment-là, que ses sentiments étaient réciproques avec Ambrae. Il aurait plongé dans le vide, sans aucun doute. Parce que pour elle, il aurait fait n’importe quoi. Malheureusement, l’homme ne pouvait lire dans l’esprit de l’autre. Ce pouvait être un avantage pour bien des gens, mais aucunement pour lui. D’abord, il n’avait rien à cacher, et ensuite, il avait trop peu confiance en lui pour agir avant de connaître le fond de la pensée de l’autre. Alors voilà, tous les deux avaient lâchés l’affaire, laissant les papillons se rendormir au creux de leur ventre. Ceux d’Ambrae s’étaient ravivés, mais pour quelqu’un d’autre que Nelligan. Et il n’y avait que quelques survivants qui battaient encore des ailes pour lui, mais le vol des autres taisait le leur. Tout en regardant par la fenêtre, Nelligan repensa à leur voyage, leur si beau voyage qu’ils avaient eu la chance de partager. C’était là que tout avait commencé, alors comment oublier. Un soir, elle était venue à sa chambre, et Nell n’avait point fermé l’œil de toute la nuit. Parce qu’elle était dans ses bras, et que c’était la première fois que ça lui arrivait. Il n’avait jamais dormi avec une femme auparavant. Évidemment, il ne s’était rien passé. Mais cette nuit resterait à jamais gravée dans sa mémoire. Son odeur, son corps que ses bras entouraient, son sourire lorsqu’elle s’était éveillée le lendemain. Il en était littéralement tombé amoureux à ce moment-là. Son petit côté enfantin, sa manie de toujours l’enlacer pour aucune raison, et sa beauté mythique. Nelligan sortit de ses souvenirs lorsque la jeune femme se leva, lui disant qu’elle allait chercher un autre café pour lui. Pris au dépourvu, il ne pensa même pas à s’offrir pour y aller. Alors il la regarda s’éloigner, repensant au final à Soledad. Chaque fois qu’il pensait à une autre femme qu’elle, il avait l’impression de la trahir. Pourtant, c’était elle qui l’avait abandonné dans ce monde, en abandonnant sa propre vie. Il ne pu continuer à élaborer sur la question, puisque Ambrae revint bien rapidement avec une autre tasse remplie d’un café noir, comme il les aimait. Elle le connaissait si bien. Mais encore pas assez. C’est pourquoi il lui déballa soudainement le seul secret qu’il avait à garder, mais qui se faisait trop lourd à supporter dans l’obscurité. Il n’avait aucunement voulu la mettre mal à l’aise, il ne voulait pas de réconfort, il ne voulait pas qu’elle trouve les mots justes. Tout ce qu’il désirait, c’était qu’elle sache. Parce que c’était la seule chose inatteignable, chez lui, et il voulait lui prouver qu’elle l’avait atteint. Une flèche droit au cœur. Ambrae, utilisant encore un surnom des plus humiliants, lui promit de ne plus jamais parler de ce sujet avec lui. Il sourit lorsqu’elle lui trouva une façon de se faire pardonner.
Nell ▬ « Si, es correcta. »
Seulement, le fait de parler de Soledad ne lui donna pas envie de se refermer aussi rapidement. Maintenant qu’il était au bord du gouffre, aussi bien s’y laisser tomber une bonne fois pour toute.
Nell ▬ « Mais … j’ai juste une dernière chose à te demander … »
Il marqua une légère pause, comme s’il attendait l’approbation de la brunette.
Nell ▬ « Est-ce que tu t’es déjà imaginé … nous deux … ce que ça donnerait si … si on était ensemble ? »
Les raisons qui l’avaient poussées à lui demander cela lui étaient inconnues. Mais ce qui était fait, était fait.

C’était fou comme une seule confiance en quelqu’un pouvait toucher une personne. La confiance est un cadeau si merveilleux. Si exceptionnelle. La confiance est unique. Jamais une est pareille à l’autre, car jamais personne est apprécier de part égale à une autre. Personne reçoit els mêmes degrés de confiance, ni même d’amour. Personne n’est aussi choyer que sont voisin. Aujourd’hui, top chrono, jour pour jour, Nelligan confiait toute sa vie à la jeune Ambrae. Il lui donnait la confiance que jamais personne ne lui avait accordée. Il lui ouvrait son sœur, ses sentiments refoulés, ses secrets. Tous ce que personne n’avait jamais su, Ambrae le découvrait. Il lui parlait de son passé, ce qu’il n’avait jamais fait. Ambrae fit tout d’abord touché par son geste. Pourquoi ? Le simple fais de lui accorder ce cadeau était déjà fantastique, car il était énorme. Elle ne l’avait pas harceler pour tout savoir, car justement elle en savait rien. Et plus étrange que tout, malgré son malaise pour réconforter Nell, elle se sentait comme la parfaite personne pour écouter ses histoires. Elle sentait qu’elle était, non pas la seule, mais plutôt une des seules personnes étant dans la possibilité de bien comprendre le jeune homme. Elle avait longuement pensé à lui après son voyage. Tous les jours même. Mais elle avait finit par faner ses espoirs au profond d’elle. Elle l’avait écouté dire sa phrase. Sa courte phrase, certes, mais tellement pleine d’émotion. Pleins de souvenir inachevé et de désir. Pourquoi les amours les plus magnifique termine-t-ils aussi rapidement ? Pourquoi les plus belles histoires s’étouffaient dans le plus cruel des chemins ? Le suicide… Qu’est-ce plus pire que le suicide ? Mis à part voir son âme sœur se mourir sur un lit d’hôpital, se rongeant d’une affreuse maladie, rien n’est plus pire qu’un suicide. Mais Ambrae ne voulait pas lui dire. Elle ne voulait pas prononcer aucun mot de négatif sur ce geste devant lui. Surtout pas en ce moment si nostalgique. Si spécial pour eu deux. Ambrae lui jura de ne plus parler de l’amour avec lui... De ses amours. Tant qu’il n’en était pas prêt ou qu’une histoire se dessinait dans sa vie. Mais, il revint en force avec une question surprenant la jeune femme. Prise par dépourvue, surprise et un peu mal alaise, la jeune femme titilla du bout de son doigts la main de Nelligan toujours sous la sienne. Elle ne voulait pas lui répondre ici, dans un café merdique où tout le monde els regardaient comme s’ils étaient le plus vieux couple du livre du record génisse. Elle lâcha la main de son ami quelques secondes, prit le temps de ramasser ses affaires, attrapa le gobelet de café qu’elle n’avait pas terminé, les biscotinnes et le café non touché de Nelligan, se leva et se dirigea vers le jeune homme. Elle le fit lever, lui tendit son gobelet, attrapa sa main et sortir en vitesse du café. Dehors, une journée resplendissante se dessinait dans le ciel. L’aire était douce. Toujours main dans la main elle le regarda, un peu honteuse par ses gestes. Elle le regarda droit dans les yeux et sourit, timidement. Les larmes perlèrent dans ses yeux, mais elle souhaitait être forte devant lui.

Ambrae ▬ « Je suis désolée de t’avoir fait sortir de force... Tu vois, je ne le sentais pas de te répondre dans ce café. En fait... Pour te répondre bien franchement, oui. Oui, j’ai déjà imaginé ce que ça ferrais d’être avec toi. Ce que ‘’ nous deux ‘’ donnerais si je m’abandonnerais à toi. Surprenant ?... Fais pas cette tête Nell... – trêve de surnom horrible, je sais à quel point tu les haïs… Ils sont un peu ridicules, d’accord, mais je les aime… Et je ne te l’ai dis pas pour me moquer de toi… ce sont tout simplement des mots d’amour, des p’tits surnoms amicaux. Mais j’arrête, je sais que tu déteste. »

Ambrae repris son souffle quelques secondes. Elle avait passé d’un sujet à l’autre sans même s’en rendre compte. Peut-être parce qu’ouvrir son cœur aussi lui était un peu terrifiant. Elle sourit de nouveau à Nell et lui murmura à l’oreille ;

Ambrae ▬ « Et toi ? »

Sans vraiment le vouloir, elle laissa couler quelques larmes sur ses joues. Elle baissa le regard, honteuse. Ses pieds.. Regarder ses pieds… Elle ne pouvait pas le regarder lui, sinon la honte lui montait encore plus à la tête. Elle gloussa timidement, puis s’avança délicatement avant de poser ses lèvres sur la joue du jeune homme. Au contacte de sa peau, elle laissa ses yeux se fermer. Elle recula d’un pas, le regarda désolée et s’exclama ;

Ambrae ▬ « Excuse-moi ! Je suis vraiment, mais vraiment désolée... J’aurais pas dû... Estoy sinceramente apenado »

Il y a des certitudes, dans la vie. Mais il y a aussi tout le contraire. Il a y des faits qu’on ne pourra jamais comprendre, bien que certaines personnes tentent en vain de nous le rentrer dans la tête. Ce que Nelligan n’arrivait pas à saisir, c’était pourquoi tant de personnes arrivaient à lui faire confiance, à lui. Pas qu’il n’en était pas digne, au contraire il savait mieux que quiconque garder un secret – à qui allait-il aller répéter des ragots, de toute façon ? Toutefois, le jeune homme était dénué de tout conseil. Il n’avait aucune expérience de vie, puisqu’il passait la sienne le nez dans les bouquins d’astronomie. La seule aide qu’il pouvait apporter était d’écouter, de ranger les informations dans une partie close de sa mémoire, et de faire comme s’il oubliait tout, une fois la conversation terminée. Beaucoup était capable de faire la même chose et pourtant, dans sa confrérie, il était considéré comme le confident par excellence. Il n’avait pas de mal à croire que dans la confrérie d’Ambrae, c’était vers elle que tout le monde se tournait lorsque quelque chose clochait. En tout cas, lui n’aurait pas hésité une seule seconde à le faire. D’ailleurs, le voilà qui venait de lui avouer la chose que tout le monde ignorait à son sujet. Enfin, de plus en plus il apprenait à s’ouvrir sur le plan amoureux, alors la plaie ne s’ouvrait pas aussi béante qu’avant lorsqu’il y pensait. D’en parler, c’était un grand pas, et il ignorait si le fait d’en parler à une femme qui l’intéressait était une très bonne idée, mais c’était fait. Et dans un sens, ça le soulageait. Après lui avoir juré de ne plus jamais lui parler de ses amours, c’est Nelligan lui-même qui lui fit rompre sa promesse en lui demandant une dernière chose : les avait-elle seulement déjà imaginés ensemble, tous les deux ? Il voulait savoir qu’il n’était pas complètement fou. Il voulait qu’elle confirme, inconsciemment, qu’il y avait bien eu quelque chose de vrai entre eux deux, à un moment donné. Il devait savoir. Ambrae sembla soudainement devenir très mal à l’aise, réaction peu commune chez elle, qui trouvait habituellement toujours un moyen de détendre l’atmosphère. Sauf que là, l’inconfort resta un peu trop longtemps, assez pour que Nelli regrette ses paroles. Il baissa les yeux vers les deux mains enlacées, sur lesquelles la brunette faisait aller ses doigts en douces caresses. Puis elle rompit le contact physique et se leva.
Nell ▬ « Ambra t’en vas pas comme ça … »
Il comprit bien vite, lorsqu’elle lui fit signe de se lever, qu’elle ne comptait pas partir toute seule. Il fronça les sourcils, prit le gobelet qu’elle lui tendait, puis fut levé de force lorsqu’elle attrapa sa main et l’extirpa du petit café-bistro. Il faisait encore chaud, comme toujours en Californie. Un petit vent frais s’engouffra dans les cheveux de la jeune femme, tout comme lorsqu’elle avait pénétré dans le restaurant, une heure plus tôt. Elle se tourna finalement vers lui, un sourire timide aux lèvres. Nelligan ne fut même pas capable, pour sa part, de sourire. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine. Il appréhendait le moment, il n’avait aucune idée du pourquoi elle l’avait sortie du café. Son cœur se noua lorsque les larmes commencèrent à couler le long des joues d’Ambrae. Il savait dès lors que la réponse serait négative, et qu’il venait juste d’avoir l’air con. L’air déminé, il écouta tout de même la jeune femme, et c’est avec surprise qu’elle lui avoua que oui, elle s’était imaginé un « eux deux ». Sa tête devait être assez drôle à voir ; mais bon, la situation fit que ça ne l’était pas. Il secoua la tête lorsqu’elle parla des prénoms, pour lui faire comprendre qu’à ce moment précis, c’était la dernière chose dont il se souciait. Elle s’était déjà imaginée avec lui. Ce n’était pas croyable. Elle devait le mener en bateau. Seulement, quand elle lui murmura à l’oreille si lui, de son côté, l’avait fait aussi, il comprit que ce n’était pas une blague. Nell chercha ses mots, chercha ses esprits.
Nell ▬ « Oui … souvent … je … je t’aimais, Ambrae. »
Lorsqu’il le dit, ce fut comme un éclair dans sa tête. Il venait de réaliser, en même temps qu’elle, qu’il l’avait aimé. Il avait été amoureux d’elle. Pas juste attiré. Mais aujourd’hui, il ne pouvait vraiment dire ce qu’était devenu ce sentiment. Ambrae baissa le regard alors que des larmes roulèrent sur ses joues. Le moment était trop difficile à supporter, pour tous les deux. Puis elle se leva sur la pointe des pieds et déposa un baiser sur sa joue. Depuis la mort de Soledad, c’était probablement le contact physique le plus amoureux qu’il avait reçu. Pathétique, mais véridique. Ambrae se confondit donc en excuses, en voyant la tête abasourdie de Nelligan.
Nell ▬ « Esta bien, Ambrae. T’as pas à t’excuser … mais … maintenant, j’ai besoin de savoir une chose. Anton et toi, dis-moi la vérité. »
Demanda-t-il, sur un ton des plus sérieux.

Le cœur de la jeune femme se nouait en mille nœuds à chaque caresse qu’elle exécutait sur la main de son ami. Depuis sa question sur leur « eux deux », elle était nerveuse. Si nerveuse que, pour la première fois de son arriver à Berkeley, elle paniqua. Une panique qui la surprit. Pas parce qu’elle éprouvait ce sentiment pour la première fois dans sa vie, mais bien parce qu’elle était bouleversée par la question. Si elle s’était imaginée avec Nelligan ? Certainement. Plus qu’une fois. Surtout le soir où ils avaient dormis collé l’un contre l’autre. Elle souhaitait revenir en arrière, lui avouer son amour dans le grand lit king sur lequel ils étaient allongés et l’embrasser profondément. Elle voulait le voir sourire, parce qu’elle lui disait ; je t’aime. Car oui, des sentiments s’installaient de nouveau en elle pour le jeune homme. Mais elle ne pouvait pas lui dire qu’elle l’aimait. Elle ne voulait pas le faire souffrir et lui dire des mots si signifiant, car en ce moment elle était réellement perdu. Perdu et entremêler. Devait-elle prendre une chance ? Non… il l’avait surement oublié… Ambrae ne voulait pas lui répondre ici. Ce n’était pas assez confidentiel et intimes pour elle. Elle préférait un endroit plus clos, plus unique, plus… calme. C’est pourquoi elle sorti du petit café, toujours aussi stresser. Elle ne contrôlait même plus ses émotions. Contre son grès, elle laissa couler des larmes sur ses joues. Des larmes d’une personne confuse. C’est sur le trottoir bondé de gens, de passant et d’amoureux qu’elle lui avoua avoir pensé à « un couple ». Un vrai couple. Comment dans les vrais histoires d’amour. Comme dans les comptes de fée et de princesse. Mais pourtant, elle n’était pas une princesse. Ce n’était pas Hollywood ici, c’était une petite ville de Californie – en fait grande, mais minuscule comparativement à Hollywood. Elle n’était surement pas sa princesse aussi. Ce n’était pas une histoire de fée. Ni un compte enchanté. C’était la vie. La vie si cruelle qui lui forcerait à se faire souffrir encore une fois en avouant des choses aussi intimes à un ami d’un elle ne voulait pas perdre le contacte. Son discours l’émouvait, même si c’était elle qui le prononçait. Elle s’était ouvert le cœur, très grand, à lui. Ferait-il de même ? Ambrae voulu confirmer ses plus beaux rêves. Si, lui aussi, avait déjà imaginé qu’ils auraient pu être en couple. Le discours de Nelligan fut plus court, mais encore plus émouvant que celui de la jeune femme. C’est simple mots lui firent couler des larmes encore plus chaude. Pourquoi n’était-elle pas forte comme à son habitude ? Ce fut sans doute ses paroles qui la forcèrent à poser le geste qui suivit ; le baiser sur sa joue. C’était plus fort qu’elle. Une sorte d’attirance qui l’avait poussé à le faire. Comment un aimant. Mais, tout bouleversa lorsqu’il prononça le nom d’Anton. Elle baissa le regard, jouant avec ses mains pour se calmer un peu. Elle aimait Anton, mais les sentiments se rallumaient envers Nelligan.

Ambrae ▬ « Je.. je ne veux pas te blesser Nell’, parce que simplement j’ai ressentis longtemps quelque chose pour toi. Et t’avouer ceci ne m’aime pas beaucoup, en ce moment, car je sens la flamme s’allumer de nouveau. Anton et moi avons une histoire, oui… mais je suis perdu en ce moment. Terriblement perdu.. Parce que je t’ai aimé moi aussi… et maintenant ça reviens. »

Sur c’est mots, Ambrae s’avança légèrement. Son corps était tout près de Nelligan. Elle ne demandait pas plus que de le sentir respirer près d’elle. Juste son souffle la rassurait.

Ambrae ▬ « J’ai un aveux à te faire moi aussi. Tu m’as accordé ta confiance, en me parlant de ton ex… - excuse-moi de te le rappeler. Je dois moi aussi te faire un aveu sur mon passer. Le jour de mes 16 ans, je me suis fais violer… »

Puis, très près de lui, Ambrae passa ses bras autour de la taille du jeune homme et l’enlaça. Elle enfouit sa tête dans le creux de son cou, ferma els yeux et ne voulait plus jamais les ouvrir.

Ambrae se sentait simplement nulle. Elle avouait ses sentiments à un homme formidable qui ne méritait pas du tout de souffrir, et elle trouvait el moyen de gâcher ce moment romantique. Pourquoi, dans la vie, chaque bonheur arrive nu peu trop tard ? Pourquoi, chaque fois que l’ont désir un être ou une personne, du plus profond de notre cœur, rien de tout cela arrive ? La jeune femme, faible devant des sentiments refouillés, pleurait sans pouvoir s’en échapper. Elle pleurait toute les larmes que son corps portait. Les larmes chaudes coulèrent encore plus lorsque son ami, l’être qui lui faisait de l’effet en ce moment, lui parla aussi sincèrement. Elle avait beaucoup de mal à penser à la vie une seconde sans Nelligan. Sans son sourire discret pour l’aider à surmonter les épreuves pénibles de la vie. Sans ses bras pour la serrer dans ses bras. Sans rien de romantique de sa part. Elle le laissa parler, sans répondre. À quoi bon... Elle souffrait bien trop en silence. Elle avait besoin de Nell dans sa vie et c’était simplement aujourd’hui qu’elle s’en rendait vraiment et absolument compte. Mais rien ne fut terminer lorsqu’elle décida de lui ouvrir tout son cœur. Surtout en parlant de son viole. Celui qui c’était passer le jour de ses 16 ans. Alejandro… grand, musclés, brun, ténébreux… tout de magnifique. Mais surtout plus âgé qu’elle. Ambrae avait eu une adolescence rebelle, pour faire flipper ses parents. Elle sortait en boite avec des copains plus âgés, embrasser n’importe qui et consommait beaucoup. Le jour de ses 16 ans avait été le plus pire de sa vie. Après un excès de drogue, la jeune femme, complètement K.O, s’était retrouvé dans la ruelle du bar, nue, dans els bras du jeune homme. Elle ne savait plus exactement ce qui lui avait fait, mais une chose était sure ; elle n’était plus vierge. Alejandro l’avait abandonné… tout comme la plus part des agresseurs. Sans une once de remords. Elle s’était jurer de ne plus retoucher à la drogue ; promesse tenue. Elle avait parlé de ceci qu’à deux personnes, mis à part sa sœur, Nelligan et Anton. Même Joe, qui était près d’elle, n’en savait rien. Sous le torrent de larmes coulant sur ses joues, Ambrae se fit plaquer sur le mur et enrouler d’une énorme étreinte. La jeune femme profita de la douceur des mains du jeune homme et de l’odeur de son cou. Le secoua la tête en signe de négation, lorsqu’il lui demanda si elle en avait parlé à personne, mais elle fini par hocher la tête. Confuse de sa réponse elle lui dit ;

Ambrae ▬ « Y’a que toi… Anton et Shabbela qui sont au courant. Mais… personne ne sait les détails.. »

Elle se concentra ensuite sur le beau regard du jeune homme. Sur un coup de tête, elle lui susurra à l’oreille ;

Ambrae ▬ « Je veux partir avec toi. Juste toi et moi. T’imagine… en France, en Angletaire, en Belgique.. peut-importe.. Simplement toi et moi… comment lors de notre rencontre…. T’en dis quoi ? »

Pleine d’espoirs, elle fixa les yeux si attirent du jeune homme, des ceins qui pétillaient de plus en plus à l’idée de partir de nouveau en voyage avec Nell. Elle lui déposa un nouveau baiser sur la joue et, murmurant toujours, ajouta ;

Ambrae ▬ « Celui-là, je ne m’excuse pas. Il était voulut. »

Puis, elle enroula sa main de ses doigts froid et humide, par la nervosité, toujours en attente d’une réponse.