la robe (à imaginer en bordeauuuux)

Trente-et-un octobre deux-mille quinze. Halloween. Ness s'apprête à entrer dans son studio, après une longue journée harassante, mais une carton retient son attention. La jeune femme se baisse pour le ramasser, trônant sur son paillasson. Il porte son prénom. Juste son prénom. Ness. Elle pénètre dans son appartement, pose les clés et tout son bordel sur la table basse du salon avant d'ouvrir ce paquet. Qui contient la plus merveilleuse des robes. Une robe de princesse, comme elle n'en a jamais vu. Ses yeux s'illuminent, sont parsemés d'étoiles. Un petit mot l'accompagne : Cendrillon a besoin de la plus belle robe pour son bal. Ce n'est pas signé, mais elle reconnaît l'écriture de Finn. Et il n'est pas difficile de savoir que c'est lui. Il lui a parlé de ce bal quelques jours plus tôt. Et Ness a refusé de s'y rendre. Par principe, parce qu'elle est toujours en colère contre lui, contre sa fuite, sa lâcheté. Et aussi parce qu'elle n'aurait jamais eu les moyens de s'acheter une quelconque robe pour s'y rendre. Ness ne roule pas sur l'or, contrairement à Finn. Elle travaille dur pour tenter de garder la tête hors de l'eau. Bien que d'avoir le Hazelgrave dans sa vie lui confère des avantages indéniables. Depuis qu'ils sont devenus amis – si on peut dire cela – le jeune homme s'est engagé à rendre sa vie plus facile en convaincant ses parents de ne plus réclamer de loyer à Ness. Et quand il habitait avec elle, il payait les courses, les factures d'eau, d'électricité et compagnie. Ness n'a jamais été du genre à se faire entretenir, toujours du genre très indépendante, à ne rien devoir à personne, mais il faut bien avouer que Finn l'a beaucoup aidée. Surtout depuis que son assurance ne prend plus en charge l'hospitalisation de son père. Mais ça, elle s'est bien gardée de le dire à qui que ce soit. Elle veut se débrouiller seule. Quitte à manger des pâtes et des pommes de terre pendant des mois. Elle s'en fiche, du temps qu'elle garde son indépendance. Ness regarde l'heure sur son téléphone. Déjà presque vingt-et-une heures. Si elle y va, elle doit se décider dans les plus brefs délais. Etant très, très en retard. Sa raison lui incombe de rester chez elle, de ne pas donner ce plaisir à Finn. Celui de la voir arriver plus belle que jamais, habillée par cette somptueuse robe. Sa raison lui crie qu'il ne le mérite pas, qu'elle ne devrait pas céder. Mais son coeur… ah son coeur tient un tout autre discours. Au diable la raison, au diable la fierté. La jeune femme s'empare de la robe et direction la salle de bain. (…). La robe bordeaux lui scie le teint à merveille. Ses cheveux relevés en un sage chignon donne la dernière touche de glamour à sa tenue. Très peu maquillée, juste ce qu'il faut, la jeune femme fait son entrée dans la salle du bal. Avec beaucoup, beaucoup de retard mais soit. Elle est là, elle est finalement venue. Juste pour lui. Finn Hazlegrave. Et pour ses explications aussi, il faut bien l'avouer. Elle avance doucement parmi la foule, à la recherche d'un visage connu. Celui d'un homme. Qu'elle aperçoit, en face d'elle. Leurs regards se croisent. Se figent. Ness n'ose plus faire un pas. On jurerait même qu'elle est entrain de rougir. Elle attend que Finn vienne vers elle. Elle a déjà fait l'effort de venir jusqu'ici, elle ne fera pas un effort de plus. Qu'il vienne. Ou pas… mais le mieux c'est qu'il vienne quand même. De préférence.

The hawthorne hotel ; killian beauchamps et vixie oswald-macieira

« Crois moi, tu ne veux pas savoir. Tu es trop sensible dans ton petit cœur. » à sa phrase, Vixie lui adressa un sourire à la fois enfantin et consenti. Parce qu'elle savait qu'il avait raison. Honnêtement, il y avait neuf chances sur dix que ce soit le cas. Vixie avait la fâcheuse tendance d'extérioriser ses sentiments au maximum et de les laisser se décupler sans vergogne. Toute tragédie la rendait hyper-sensible, tout acte d'affection la rendait adorable au possible et toute trahison la rendait harpie. Elle était comme ça. Entière. Cela pouvait s'apparenter autant à un défaut qu'à une qualité, tout dépendait du caractère de celui qui était en possibilité d'en juger. Dans tous les cas, cette personnalité hyper-sensorielle et extravertie attisait, très souvent, le besoin de la protéger. C'est de cette manière que Killian Beauchamps savait prendre soin d'elle. Et il le faisait bien. Il choisissait constamment la bonne mesure, trouvait toujours les bons mots. Derrières ses allures de bad boy bourru et mystérieux se cachait en réalité l'homme le plus prévenant et attentionné qu'elle n'avait jamais rencontré. Vixie se cachait derrière parfois des attitudes enfantines et des comportements aussi fantasques qu'extravagants, mais elle n'en restait pas moins fine observatrice. Elle voyait tout. Et tout ce qu'elle avait vu de Killian jusque-là l'avait toujours concerté dans son idée. C'était une bonne personne. Et dès le départ, son instinct lui avait ordonné de lui faire confiance. Alors, elle n'hésitait pas à le faire. Confiance, je veux dire. Elle aimait ce genre de journées. Celles où l'heure défilait à une vitesse incroyable, celles où ils étaient tous les deux, capables de s'amuser comme des gosses toute l'après-midi, de se battre comme des enfants jusqu'à ce que le souffle leur manque. Killian était de ceux qui savait la faire retomber en enfance, tout simplement parce qu'il savait accepter la part d'enfant qui était en elle. Et Dieu savait qu'elle pouvait être grande, à certains moments. Comme durant les trajets en voiture, et Killian en fit de nouveau les frais. Elle lui réserva, malgré tout, une question surprenante une fois sortie du véhicule de son acolyte. Il étira un sourire face à cette question survenue de manière parfaitement saugrenue. Elle aimait ce genre de sourires. Ils prouvaient qu'elle était toujours capable de le surprendre. Et surprendre, voulait dire rendre heureux. Et elle savait à quel point il avait besoin de l'être, Killian, ces derniers mois. Alors ça lui fait plaisir, à la brésilienne, de constater que ses pitreries marchent. Un petit sourire à la beauchamps, ça vaut milles et un soleils brésiliens. Franchement. « Relevés. Ça fera ressortir tes yeux. » et sur ces paroles, il déposa un baiser sur son front qu'elle sut apprécier à sa juste valeur. Elle lui offrit alors un petit sourire complice et attachant avant de dire d'une voix maline : « Décidément, tu as toujours su parler aux femmes. » il avait cette manière de parler qui lui faisait comprendre qu'il se sentait bien à ses côtés, et qu'il était capable d'assassiner la première personne qui s'approcherait d'elle. Vixie aimait bien ça, parce qu'elle ressentait exactement la même chose pour lui. L'unique différence était de taille : Killian serait certainement plus crédible lorsqu'il s'agirait d'être violent avec la personne qui s'approcherait. Les intentions de Vixie étaient tout tout aussi louables, mais seraient certainement moins efficaces. Cela dit, il ne faut jamais sous-estimer la puissance d'un talon aiguille envoyé gracieusement. Citation d'un grand philosophe de ce siècle, Vixie Oswald-Macieira en personne. Certains hommes sont morts dans d'atroces souffrances pour moins que ça, elle en est persuadée. Et à vrai dire, pour n'importe quelle raison qui menacerait Killian, ce garçon au regard d'aplomb et au coeur si précieux, plus fragile qu'on ne pourrait l'imaginer, elle mourrait d'envie d'essayer. Quitte à passer pour une sauvage aux envies un peu morbides. Ce n'était certainement pas Killian, monsieur je-tape-celui-que-tu-veux, qui allait le contredire. « Crois moi, je pense que si je bois un verre ce soir, c'est ma mère qui va revenir d'entre les morts pour m'en mettre un bonne de raclée. » son bras se posa affectueusement sur son épaule, tandis que sa main vient ébouriffer sa chevelure. Elle aimait quand il faisait ça. Comme s'ils étaient frères et soeurs. Son sang ne le disait peut-être pas, mais son coeur en était certain. Et elle aimait tellement entendre son rire, le vrai, qu'elle ne pouvait pas s'empêcher de continuer à blaguer : « C'est la nuit d'Halloween, mon enfant. Tout est possible, alors ne joue pas avec le feu. » après tout, la légende voulait que la barrière entre les morts et les vivants s'efface, le jour d'halloween précisément. Ce n'était peut-être pas le jour pour jouer avec le caractère des disparus. Vixie n'avait aucune limite, pas même l'humour noir, tant qu'elle estimait rester dans le respect le plus total. Et parler de sa mère de cette façon pouvait se révéler incroyablement irrespectueux de la part de quelqu'un d'autre. Mais sûrement pas de sa bouche à elle. Son coeur était trop dans la dévotion pour manquer de respect à ceux qu'elle aimait, et sa voix était trop mutine pour ne pas appeler aux bons souvenirs plutôt qu'au deuil douloureux et interminable. « Et puis, je te rappelle que moi, je suis là. Et la raclée, je peux te la mettre à sa place. » parce que, oui, elle comptait bien prendre soin de lui, dans toutes les conditions, et elle n'hésiterait pas à le remuer un peu. Oui, Vixie était chiante. Mais après tout, elle était quand même attachante. « Merci d'être avec moi Vik. » venait-il de déclarer en lui offrant son bras. Elle aimait ce genre de phrase qui, venant de Killian, voulait tout dire. Le regard noisette de la brésilienne se leva vers son ami, souriant sincèrement à sa remarque, tandis que son bras rejoignait volontiers le sien. « Avec plaisir. Et merci de m'avoir invitée, Kil. » et sur ses paroles, son sourire s'agrandit, et elle s'approcha pour déposer un furtif baiser sur sa joue. Elle marcha doucement à ses côtés, observant avec intérêt les groupes discutant avec frénésie dans la salle. Visiblement, il y avait déjà une sacré ambiance. Salem dans toute sa splendeur, visiblement. « Accroche toi bien, tu es sur le point de faire une entrée plus que remarquée dans mon monde. » en somme, ce n'était pas le moment pour s'étaler de tout son long sans volupté aucune, pour cause de haute trahison émanant de talons aiguilles corrompus. Elle avait l'habitude de ce genre de souliers, mais sa chance légendaire lui susurrait qu'elle n'était à l'abris de rien. « Et bien ... De toi à moi, on est pas rendus. » assurait-elle avec humour, accompagné d'un sourire malicieux, un brin provocateur. Ce sourire n'allait pas perdurer bien longtemps.  Aide moi à ne pas craquer Vik. Marley est là. » Aie. Ce qu'elle craignait le plus, honnêtement. Mais elle s'était faite à l'idée, donc l'étonnement n'était pas total. Voulant lui faire comprendre qu'elle mesurait l'amplitude de son mal-être, mais voulant également lui transmettre son soutien aussi bien physique que psychologique, elle pressa doucement le bras de son acolyte de sa main bronzée. « Killian. Je suis là. » lui chuchota t-elle de manière assurée. Elle comptait bien le soutenir, coûte que coûte. Elle posa les yeux sur la petite blonde reconnaissable entre milles, puisqu'elle avait eu l'occasion de la voir sur une ou deux photos. Au vu du regard faussement dénué d'intérêt de l'ex-femme, elle comprenait sans mal qu'elle mettait tout en oeuvre pour ne pas fixer Killian longtemps  « elle t'a repéré aussi, visiblement. » se permit-elle d'affirmer doucement, très discrètement, tout en continuant sa marche. Vixie entraîna avec douceur son ami de toujours vers le buffet, tandis que sa main manucurée pressait toujours tendrement son bras, lui apportant physiquement un pilier auquel s'accrocher. La brésilienne tenta d'ignorer au possible le regard que venait de poser Marley sur sa personne, mais difficile de le rater. Un regard trop surpris pour être totalement assassin, mais un petit peu tout de même. Vixie et son oeil de Lynx, une légende urbaine. Malgré cela, elle avançait dans la salle, aux côtés de Killian, le tout dans un calme, une assurance, et une sérénité assez déconcertante. Elle servit un verre de punch de sa main-libre, et le tendit à Killian. Elle se permit d'affirmer d'une voix pleine d'humour pour détendre l'atmosphère : « Bon. Sans vouloir m'avancer, je crois que Blondie ne m'aime pas des masses. Mais ça va, je le vis bien. »

Soucieuse, Kara était assise derrière le bar du Haltman'café. Elle griffonnait silencieusement et minutieusement, ce petit morceau de papier. Et par-dessus tout, elle ne pouvait s'empêcher de les écouter.. Ces passants, ces habitués qui évoquaient avec enthousiaste le bal d'Halloween. Un rassemblement auquel elle n'envisageait guère de participer. Entre les amants maudits et ceux qui débordaient de romantisme, la jeune femme n'y trouvait pas sa place. Elle songeait surtout à l'éviter, à se préserver de toutes émotions aussi conflictuelles qu'elle. Même si en vérité, Kara n'avait pas vraiment été conviée à l'évènement. Aucun homme ne s'était manifesté pour l'inviter, pour lui promettre une soirée digne de ce nom. S'en plaignait-elle ? Tout juste à moitié. Car cette réalité lui rappelait également la complexité de sa propre personnalité. Une femme aux nombreux secrets. Une demoiselle très rarement en détresse. C'était ainsi et personne ne pouvait la changer ou l'adoucir dans ses pensées. Kara avait besoin de cette barrière pour se protéger. Elle en avait besoin, tout comme, elle revenait à Zack.. Finalement, le jeune homme pouvait lui servir de cavalier. Elle pouvait décider de l'appeler et de lui fixer ce rendez-vous, comme ils avaient finalement l'habitude de le faire. Se retrouver à la tombée de la nuit. S'oublier dans ces baisers volés. Se connaître dans ce silence qu'ils maitrisaient à la perfection. Elle y réfléchissait. Elle s'en éloignait et soudainement, elle l'appelait. Le cœur battant. La main posée avec tension sur son genou, tracassée surtout de sa réaction.. Elle décidait d'éviter les grands discours ou les excuses montées de toute pièce, Kara lui posait simplement et avec naturel, l'ultime question. Comptait-il s'y rendre ? Et c'est sans attendre que le jeune homme la renseignait à ce sujet. Sans lui laisser d'autre choix, il la fixait. Il acceptait de la retrouver et tacitement de la laisser tenir son bras, pour une fois. D'oser s'afficher sans éternellement s'éviter. En effet, habitués à leurs jeux idiots, Zack et Kara n'étaient pas les plus grands amis de Salem. Ils ne formaient pas, non plus, le couple idéal. Ils ne se détestaient que rarement devant les autres. Ils étaient ce rien ou cette petite différence. Cette relation qui se nourrissait de tous leurs vices de construction, de toutes ces émotions qu'ils contrôlaient si peu. Comme s'ils leur manquaient toujours une pièce du puzzle, une question sans réponse, à leur quotidien. Cependant, la soirée se dessinait sous de nouveaux traits. Rentrée chez elle, Kara sortait de sa penderie l'une de ses plus belles robes. Sobre et ornée légèrement de dentelle, elle l'observait. Cette robe, elle l'adorait. Elle la rendait surtout à la fois charmante, tout en préservant une certaine réserve. Elle attirait les regards, tout en les invitant explicitement à garder leurs distances. C'est évidemment, sans la moindre émotion qu'elle faisait son entrée dans l'hôtel qui accueillait comme il se doit, les invités. Avec un peu de retard, elle constatait la présence de la majorité des habitants de cette ville. Elle constatait également la présence de Zack à l'autre bout de salle. Champagne en main, il ne l'avait pas attendu pour commencer. Kara en faisait donc autant, attrapant sur l'un des plateaux sa coupe de champagne. Observant aussi les tenues et duos que formaient l'évènement, Kara en apprenait davantage à cette place qu'à une autre. D'ailleurs, c'était de cette manière qu'elle constatait le regard insistant de Zack sur cette autre fille. Lila. Elle en avait entendu parler. Elle savait ce qu'elle pouvait représenter pour son cavalier. Néanmoins, elle aurait espéré que cela soit différent. Elle aurait espéré que le temps d'une soirée, elle soit la seule. Alors à cet endroit, elle décidait de rester. Un moment, la jeune femme réfléchissait. Portant jusqu'à ses lèvres dessinées avec soin et la plus grande délicatesse, les bulles de ce breuvage. Elle sentait cette froideur glisser le long de sa gorge. Elle la sentait et l'appréciait. Ce sentiment d'être rassurée par elle-même. De ne pas être totalement touchée par ce qu'elle voyait, cette attirance plus que physique entre son cavalier et une autre. Peut-être que Zack avait sa lueur d'espoir. Peut-être pas. Détournant le regard, Kara souriait. Face à cette ironie à laquelle elle songeait. Elle soupirait face à sa propre folie passagère. Les fins heureuses n'existent que dans les contes. Et dans le regard de Kara, on y trouvait qu'une conviction. Elle n'appréciait guère partager ce qu'elle possédait.

et voici, sa robe ; ici

Le coeur qui se fait à battre plus fort, à tambouriner dans sa poitrine à l'approche de Finn vers elle. Ness voudrait garder un air d'indifférence, un air digne, dans le genre je suis juste là pour qu'on parle et basta, mais ses yeux étoilés et son air souriant la trahissent. Face à lui, beau à tomber dans son costard et sa gueule de bad boy à faire pâlir n'importe quelle fille, elle a du mal à résister. Alors elle se contente de replacer une mèche de cheveux – échappée de son chignon – derrière l'oreille en se penchant pour admirer une nouvelle fois sa robe. « Oui j'ai trouvé cette vieille robe au fond d'un placard » ironise-t-elle, encore chamboulée de porter une telle merveille. Au début, elle a hésité. Parce que ce bout de tissu a du valoir au bout deux fois sa paye et malgré la gentillesse de Finn, Ness est gênée de porter telle robe. Mais on ne pouvait pas dire qu'elle en avait d'autres en stock. Et puis comment la laisser dans son carton ? Impossible. « Elle te plaît ? ». Question rhétorique, puisque c'est lui qui lui a offert. Mais elle souhaite l'entendre de sa bouche. Que son départ n'a rien à voir avec leur complicité, qu'il l'a trouve plus belle que toutes ces filles réunies. Qu'elle lui manque, depuis qu'il n'est plus là. Elle a besoin de tant de réponses. Qui resteront dans l'oubli. Ness reste pantoise quelques secondes, suivant contre son gré Finn redonner sa robe avec Selina. Son poignet emprisonné dans l'étreinte de la main du Hazelgrave, Ness se voit contrainte à suivre ses pas, sans ciller. « Tu aurais du me dire que le thème avait changé. » réplique-t-elle après un regard désolé pour cette Selina. Elle n'aurait jamais été capable de venir en sous-vêtements ou même de montrer qu'un bout de dentelle. Pourquoi cette fille s'est retrouvée dans cette délicate position ? Elle ne veut pas savoir. Mais elle ne peut pas s'empêcher d'être soulagée de finir quelques mètres plus loin, seulement avec Finn. Et pas avec Finn et toute sa clique de groupies. « Je veux des explications » lâche-t-elle, franco. C'est pas plus compliqué, plus difficile à comprendre que cela. Et Ness dans le genre têtue… on fait difficilement pire. « Donc si tu déduis bien avec ta petite caboche, ouais, je suis sacrément en rogne Finn Hazelgrave ». Elle utilise son patronyme complet. Mauvais signe. C'est soit Finn, soit l'emmerdeur, mais Finn Hazelgrave, jamais. Sauf quand elle est en pétard, comme aujourd'hui. Comme depuis qu'il a décidé de se faire la malle de leur appartement, sans même lui en dire un mot. Elle a même envie de lui retourner une baffe, après le bisou sur la tempe. Comme si un simple geste pouvait tout arranger. Comme dans les films. Sauf qu'ici, c'est la vraie vie malheureusement. « Pourquoi t'es parti sans rien me dire ? Je suis si invivable que cela ? » siffle-t-elle, sans parvenir à freiner ses humeurs. Ses envies de massacre envers Finn. Ness, elle n'est pas chiante. Il lui aurait simplement dit qu'il en avait marre de vivre sous le même toit qu'elle, que ça serait passé. Ou pas. Mais déjà plus que de partir comme un fourbe. Sans même laisser un mot derrière lui. « Dis le moi, histoire que je m'améliore et que je puisse garder mon prochain colocataire plus longtemps ». Comme si elle allait prendre une nouvelle déception dans sa vie. Mais c'est juste pour emmerder un peu Finn. Voir ses réactions. Même si elle sait bien qu'il ne montrera rien. Jouera au coq dans sa basse cour. Au roi, au milieu de ses prétendantes. Mais elle aimerait juste qu'il ressente le pincement au coeur qui l'a saisie, quand elle a compris qu'il ne reviendrait pas. Qu'il saisisse ce que ça fait, d'être mise de côté. Délaissé. Ça fait mal. Presque trop.

Les paroles empreintes de colère de Blake flottent de larges secondes après son départ et Parker aimerait se terrer dans un trou pour avoir engendré involontairement une bataille entre les sœurs Williams. Un plateau télé aurait largement fait l'affaire plutôt que des chamailleries sans fin dont il est la cause. Avant de quitter Malia pour rejoindre Blake et l'enlever aux bras de ce Travis qu'il ne porte pas dans son cœur, il exprime sa frustration. « Je suis désolé de provoquer toutes ces merdes entre vous. Je comprendrai que tu ne veuilles plus que l'on se voit. » Lance le jeune homme avant de la laisser penser à cette hypothèse. Un slow. Pour les réunir alors que leurs consciences respectives ne le souhaitent. Leurs corps, eux, crient le contraire. Quand Blake se rapproche de lui, un soupir de satisfaction s'échappe de ses lèvres. Il se pensait capable de résister mais il est, en réalité, bien plus faible qu'on ne peut le croire. S'il fermait les yeux, il pourrait s'imaginer quelques années en arrière, à la serrer contre lui. Pencher son visage pour l'enfouir dans le creux de sa nuque mais il préfère se gourmander et se lancer dans une morale qu'il juge de circonstance. Ce que Blake prend par dessus la jambe. Ses lèvres se pincent imperceptiblement parce qu'il sait qu'elle peut l'embrasser d'une seconde à l'autre. Dans sa tête, l'ange fait face à son diable. Il meurt d'envie de l'embrasser, là, devant tous les convives. Qu'ils comprennent qu'elle est sienne. Il se laisserait presque tenter mais dès l'instant où leurs lèvres entre en contact, elle le repousse. C'est sûrement mieux ainsi. « Laisse ma sœur en dehors de nos querelles, veux-tu. » Répond-t-il assez sèchement. Il déteste, par dessus tout, parler de Millie avec Blake. Elles sont radicalement différentes. Parler de l'une avec l'autre est une voie sans issue. « Mais, je suis d'accord avec toi. Je ne mérite pas son amitié. Pas après ce que j'ai fait. » Son regard est froid et ses mots honnêtes. Avant qu'elle ne le quitte définitivement, il ajoute doucement. « J'ai tenté de lui faire garder espoir quand tout le monde te pensait perdue. Elle a essayé de me redonner le sourire quand j'ai cru que je ne pourrais plus jamais avoir de tes nouvelles. Crois-le ou non, ton coma m'a touché. » Elle s'en retourne vers Travis et c'est le cœur lourd que Parker détourne le regard. Malia, toujours aussi fraîche, l'accueille avec un sourire alors qu'il a le mouron. S'il s'écoutait, il partirait sur le champ. Loin de tout ce vacarme qui l'assomme. Décidé à ne plus croiser le regard de Blake pour ce soir, il reste dos tourné à la piste de danse, à la foule des invités qui se pavanent, préférant le bar et les boissons qui regorgent à cet endroit. Un pauvre sourire éclaire ses traits quand sa cavalière prend la parole. « Malia, j'ai déjà tout perdu, il y a de cela des années alors il n'y a plus rien à gagner. » Dit-il tout en tentant de garder secret les regrets qui le hantent. Il la laisse se distraire avant le buffet tandis qu'il boit cul sec son verre. Cette fille est un estomac sur pattes. Et en ces temps de morosité, il a bien besoin de cela pour se changer les idées. Il attrape deux nouvelles coupes de champagne et une tend une à son amie qui engloutit les petits fours à grande vitesse. « On peut dire que tu éponges bien vite, le peu d'alcool que tu as dans le sang. » la taquine un peu, sachant pertinemment qu'elle ne tient que très peu l'alcool. A ce moment, deux personnes se donnent en spectacle avec des haussements de ton. Ne les connaissant que très vaguement, à peine leurs noms, Parker regarde toute cette comédie avec une indifférence calculée. Revenant à sa compagne, le brun picore et prenant dans la main de Malia un canapé qui lui semble assez appétissant. « Tu as intérêt à te dépenser sur la piste après parce que sinon … bonjour les kilos. » En désignant de son index sa silhouette. Toujours très subtile dans ses compliments. Parker lui adresse un sourire enfantin comme pour se faire pardonner. Ce qu'il peut être stupidement stupide parfois.