Remise des diplômes 2015

Aureleya pour la dernière fois

feat. Aurea M. Ivanova-Peyli ;; Venir martyriser une dernière fois Berkeley, j’y étais obligée. Je savais très bien qu’hors mis cette promotion dont j’avais fait partie, les générations futures auront ses propres Aurea. Alors je voulais marquer la mienne pour être sûr que l’on se souviendrait de moi. Et je pensais avoir réussi ma part du marché. Même si on attribuait pas à mon prénom les plus grandes éloges, je faisais partie de ceux qui avait un grand caractère, un peu garce, mais qui savait ce qu’elle voulait faire dans ce monde. Au détriment d’autre. Mais aujourd’hui j’étais là, à recevoir ce bout de papier comme la plupart d’entre nous. « Cette remise aurait été fort longue et ennuyeuse sans moi à tes côtés, pour ça que je suis là. » J’étais loin du monde de ma sœur, où tout le monde est gentil, personne n’était hypocrite etc… Je dirais même que c’était les pires, car les personnes comme moi n’avions pas peur d’avouer que l’on critiquait ouvertement sur ceux qui ne nous plaisaient pas. J’assumais la personne que j’étais devenue avec le temps. J’écoutais Meleya parler du fait que c’était bien elle qui allait annoncer le discours pour sa filière. Dans le fond, j’étais fière d’elle, mais je ne pouvais pas lui dire. Même si ma jumelle et moi avions parcourus du chemin, les émotions n’étaient toujours pas mon fort, mais j’acquiesçais ce qu’elle me disait. Et je sentais déjà un frisson de fierté me parcourir à l’idée de la voir montée sur l’estrade et me dire « et oui les gars c’est ma sœur celle là » «  J’imagine déjà ton discours, plein de fierté pour tes Alpha, et parlant de l’avenir et de ce qui nous attends… Enfin évite les sujets de kidnapping pour les plus populaires d’entre nous, ça va les faire flipper ! » Je donnais un coup de coude pour plaisanter avec Meleya. Les sujets des enlévements étaient plutôt houleux, mais je partais du principe où valait mieux en rire qu’en pleurer. La preuve, elle comme moi étions tout de même à Berkeley malgré tout ça. Il fallait donc voir que même dans les pires moments de nos vies, il y avait forcément des meilleurs moments à mettre à profit. Et dieu savait que les pires moments, je les avais cumulés. Et ça passait également par les moments que je passais au près de Charlie, je donnerais tout pour mon neveu que j’avais dans mes bras et qui jouait avec mes bijoux, pour ne pas changer de ses habitudes. Je ne supportais pas les gamins, mais Charlie, je le laisserais retourner tous mes vêtements, que j’en rigolerais. « Oui ! Et d’ailleurs, dès demain, j’emmène mon neveu en shopping… ça se voit que tata n’a pas renouvelé la garde-robe depuis un moment. » Et surtout qu’est-ce qu’il avait grandi ! Un an et demi, j’avais l’impression qu’il avait poussé en un rien de temps. J’aimais que mon neveu ait la classe tout le temps, ce tombeur déjà à son jeune âge, autant lui donner tous les avantages physiques dès son enfance dixit une tata égocentrique . Je sentais Charlie tout de même s’agiter dans mes bras. Je pensais qu’il manquait de divertissement pour les enfants. Enfin en même temps, on était dans une université, pas dans une crèche. « Je voulais te faire la surprise. J’ai continué les cours de psycho par correspondance, je me suis arrangée avec le doyen pour pouvoir continuer jusqu’au diplôme. Ça n’a pas été évident de le convaincre, mais finalement. Tu as une fraiche diplômée en sociologie devant toi ! » A vrai dire, Eva avait bataillé pour être plus exacte. Mais c’était du pareil au même. Eva voulait que des enfants ayant un minimum d’étude pour prendre sa place, et je ne souhaitais pas renoncer au pouvoir, même bulgare. Donc il me fallait à tout prix finir ce diplôme. Et je devais avouer que finalement j’y avais pris goût. Je ne l’avouerais pas à voix haute non plus.
Meleya ayant fini tout son cursus ici, évidemment elle se faisait arrêter par différents élèves, je la laissais faire mais je ne pouvais m’empêcher de lever les yeux au ciel en voyant certains. Mais je fis les gros yeux à ce qui ressemblait à l’une de ses amies proches, quand elle me retira Charlie des mains pour lui donner en guise de baby-sitter. Une grosse envie de sortir une injure digne de ce nom à l’égard de la jeune femme manquait de sortir du bout des lèvres, et je ne savais toujours pas ce qui m’avait retenu. Je n’aimais pas voir mon neveu ailleurs qu’auprès de sa mère ou moi. Possessive ? Sans aucun doute. Prise dans mon élan, je revenais vers elle après qu’elle ait confiée le bambin. « Et toi alors ? Je te connais pour savoir que quand tu esquives la question, c’est que tu caches un truc. Qu’est-ce qui a ? » J’avais beau peut être la couper en pleine conversation, je m’en moquais royalement. Je connaissais assez bien Meleya pour deviner que quelque chose ne tournait pas rond.