Bon et bien le shopping et la petite visite à la pharmacie pour la pilule du bonheur sera pour plus tard... « Comme tu veux Namour. Tous tes désirs sont des ordres. » Je savais que notre relation était sur la sellette. Si jamais Astor décide d’y mettre fin, je ne pourrais point lui en vouloir. J’aurais tout gâcher entre nous. Normal qu’un jour elle en est marre et veuille passer à autre chose. Si on se sépare, il n’était pas question que cela casse notre amitié ni notre cohabitation. Evidemment ce ne sera pas simple à gérer. Le jour où elle trouve un homme digne d’elle et le ramène à l’appartement sera encore plus difficile. Mais au fond, je l’aurai cherché. Le principal pour moi était son bonheur avant tout. Et si pour cela elle devait m’évincer de sa vie, alors je l’accepterai. « Je ne connais pas du tout Sao Paulo. Les choses à voir… Je te laisse faire. C’est toi qui a acheté tous les guides dessus. Pas moi. » Lui répondis je avec un petit clin d’œil. Contrairement à ma copine qui s’était pas mal documenté, que cela soit sur papier ou internet, de mon côté je m’étais simplement contenter de lire la brochure de l’agence de voyage. L’avion commençait à descendre et on pouvait admirer le paysage de notre destination. Astor avait retrouvé les petites étincelles dans ces yeux à la vue du paysage qui s’offrait à elle. La voir comme cela me faisait fondre davantage. J’étais déterminé plus que jamais à tout faire pour que notre couple fonctionne. Il était temps me direz vous ! « Je t’aime. »

Nous descendions de l’appareil. Puis nous récupérions nos bagages. Enfin… Les valises d’Astor plus précisément. J’ai gardé avec moi mon sachet. Un bus nous amenait jusqu’à l’hôtel. J’avais fait la surprise à Astor d’avoir loué la suite nuptiale. Juste pour le fun. Juste pour… La mettre sur la voie de mes futures attentions. Je ne savais pas encore si je ferais ma demande ici ou à Paris. Car en y réfléchissant, je préférais demander sa main à Paris. Donc nous avions encore un peu de temps devant nous. Ce voyage n’était pas encore prévu dans notre programme. Quant au jardin japonnais que j’avais visité au Golden Gate, il m’avait plus inspiré pour un projet de film ou documentaire sur le bouddhisme. Nous entrions dans notre chambre. Je laissais à ma puce la découverte de ce dernier. « Je vais aux toilettes. Je reviens. » Le shopping était devenu inutile. J’avais réussi à trouver cinq minutes à l’aéroport pour prendre ce qu’il me fallait à la pharmacie qu’il y avait juste à côté. Dans la salle de bains – qui faisait aussi office de toilettes – je pris la pilule bleue en espérant qu’Astor veuille de moi. Puis je me lavais vite fait. Je désinfectais aussi la plaie que je m’étais faite dans l’avion. Ce n’était pas très beau à voir. Ça me faisait encore bien mal. Mais bon… Une fois prêt, je sortis avec une simple serviette autour de la taille. Laissant à ma compagne son tour de se laver. Pendant ce temps là, je retirais la serviette éponge pour la jeter à terre, puis vint me glisser sous les couvertures de soie. J’attendais ma chérie en stimulant mon instrument pour être « prêt à l’emploi ». A la sortie d’Astor : « Alors toujours envie de visiter Sao Paulo maintenant poupée ? »[/b] J’étais mal à l’aise de parler comme ça. Je me sentais ridicule. C’était pas dans mes habitudes. J’avais encore un peu de mal à durcir. Mais bon avec la participation de ma chérie, je me disais que ça devrait aller.

Le bus pour se rendre à notre hôtel était à la fois le trajet le plus long de ma vie et à la fois le plus excitant. Je m'étais assise du côté de la fenêtre - Pacey ayant eu le hublot dans l'avion, je me disais que c'était à mon tour de profiter pleinement du paysage. Bien que la tristesse m'envahissait lorsque nous croisions des familles plus pauvres, la joie illuminait mes yeux et mon cœur lorsque j'apercevais l'océan ou autres paysages brésiliens des plus beaux. La main de mon amoureux était dans la mienne et je la serrais de mon plus fort à chaque fois que je voulais qu'il regarde quelque chose d'impressionnant dehors.

Puis nous arrivâmes à l'hôtel et ma folie était à son comble. Je n'avais que très rarement eu la chance de dormir dans une chambre d'hôtel et à chaque fois je ressentais le même sentiment d'aventure, de liberté... De bonheur. En entrant dans le hall la vue fut déjà époustouflante: de gros luminaires, des divans majestueux, un restaurant chic sur la terrasse plus loin à l'arrière, un bar. J'étais encore en train de tout admirer quand je remarquai que Pacey se trouvait déjà au comptoir d'accueil en train de régler tous les détails pour la chambre. Je le rejoignis sans plus tarder et attrapai son bras avec amour. Au même moment, le préposé à l'accueil nous félicitais. Je fronçai les sourcils. « Euh, merci . ..» Dis-je avec suspicion. Dans l'ascenseur, je regardai Pacey avec un sourire moqueur et les mêmes sourcils froncés. « Pourquoi il nous félicite lui ?? Il est bizarre. » Lançais-je à la rigolade. Mon amoureux avait un petit sourire amusé aux lèvres. Je ne tardai pas à comprendre pourquoi. Notre chambre était sur un étage à bien peu de portes. Pourquoi? Parce que ladite chambre était si grande qu'elle prenait la moitié de l'étage! Sur le mort avant d'entrer, on pouvait lire, sur un écriteau doré: suite nuptiale. « La vache !!! Tu rigoles mon amour ? Tu nous as pris la suite nuptiale? T'es... Cinglé! Je... . » Je pénétrai dans la chambre rapidement, laissant mes valises dehors. J'avais la bouche grande ouverte et je m'exclamais à l'aide de vilains mots, alors que je faisais le tour de la suite. C'était grandiose, beau, luxueux, parfait ! Je revins dans le hall où Pacey rentrait mes bagages et je sautai dans ses bras. « Merci! Je t'aime! » Lui soufflais-je à l'oreille. Puis vint le temps des douches. Alors que le professeur était dans la salle de bains, je commençai à défaire mes valises seulement pour en sortir l'essentiel, ne voulant pas m'étendre dans la chambre. Quand il eut terminé, j'amenai mon savon, mon shampooing, ma brosse à dents, ma brosse à cheveux, mon déodorant, mon maquillage, et je m'enfermai dans la salle de bain. Après m'être pomponné légèrement, je sortis de la salle de bain ayant en tête d'aller choisir mes vêtements pour la fin de la journée. Au lieu de cela, je trouvai mon homme nu dans notre lit, qui m'invita à le rejoindre en m'appelant "poupée". J'éclatai de rire. « Poupée, vraiment? » Ce style macho ne lui allait pas très bien, mais je le rejoignis quand même, tentant d'oublier l'incident dans l'avion et de nous donner une nouvelle chance. Je m'allongeai à ses côtés, collant mon corps au sien. Évidemment Pacey allait avoir du bouleau à faire de mon côté aussi, car puisque je sortais de la douche, ma zone intime était loin d'être prête à le recevoir et, en plus, ma déception dans l'avion ne cessait de me revenir en tête, envoyant un signal à mon corps. Il allait donc devoir me stimuler s'il voulait pouvoir tenter quoi que ce soit. Pour ma part, je caressais Pacey partout sur son corps en l'embrassant, attendant que lui me donne davantage envie de poursuivre ...

Astor me demandait pourquoi le maître d’hôtel nous félicitait. Pour simple réponse je me contentais d’hausser les épaules. Ne sachant pas vraiment mentir, autant de rien dire. Comme cela ma copine pourra profiter pleinement de sa surprise d’ici quelques minutes. Le temps de prendre l’ascenseur. Arrivés à l’étage, l’étudiante en resta un instant bouche bée. « Je voulais te faire la surprise mon cœur. Comme c’est notre tout premier voyage, j’ai misé grand. » Peut être même trop. Je voulais qu’Astor comprenne par mes différentes attentions que j’aimerai l’épouser. Mais je repensais sans cesse à la conversation que j’avais eu la veille avec Swen à ce sujet. Il n’avait pas oublié de me rappeler l’écart d’âge plutôt important dans mon couple. Et le fait que ma dulcinée pourrait avoir d’autres priorités que le mariage. Cela m’avait fortement blessé. Me rappelant depuis sans cesse Viktoria. Avec mon ex, tout se passait bien jusqu’au jour où je lui avais demandé sa main. C’était le début de la fin. Notre histoire s’est terminée peu après cela. Douloureusement. Enfin cela dépend pour qui ! Elle s’était déjà trouvé un autre mec. Donc elle n’en avait pas trop pâti. Je ne supporterais plus une autre rupture de la sorte. Alors sans en toucher un mot, je laissais le soin à Astor d’engager cette conversation là quand elle se sentira prête. Je souriais amoureusement en regardant ma copine visiter la chambre que nous allions partager durant notre séjour. Je devais plutôt avoir l’air niais. Bête. Bref… La laissant s’installer, j’allais me « préparer » pour la surprise suivante. En espérant ne pas encore tout faire foirer cette fois ci. J’appréhendais fortement ce qui allait se passer sur le lit après qu’Astor sortira de la salle de bains. Peur de la décevoir. Encore et toujours… Cette fois ci, j’avais pris un cacheton de viagra. Souhaitant que cela règne mes problèmes d’impuissance. Désirant prendre un peu confiance en moi-même. Je ne savais que trop bien que j’étais mauvais amant. Mais j’aimais tellement Astor que j’étais prêt à faire n’importe quoi pour qu’elle veuille bien rester avec moi. Du désespoir. Ou appelez ça de la pitié. C’est comme vous voulez. J’étais pathétique de réagir de la sorte. Avant de faire ça, j’aurai dû en parler avec ma colocataire pour avoir son avis sur la chose. Mais non. Peut être que si cela fonctionne, je lui en toucherais un mot. Mais l’impuissance est un sujet tellement humiliant pour un homme. J’avais la trouille qu’Astor me quitte en apprenant que je me choutais à la pilule bleue pour la faire grimper aux rideaux. Enfin maintenant restait à voir si j’allais y arriver. Et ça c’était autre chose…

Pourquoi l’avais je appelé « poupée ». Bon à défaut de l’exciter, au moins je l’aurai fait rire. « Oui bon je sais, je suis ridicule… Mais je voulais tenter de marquer le coup. Excuse moi… » Etre macho je n’aimais pas ça. Ceci était ma première mais aussi ma dernière tentative ! Quoiqu’il en soit, elle vint tout de même sur le lit. « Je t’aime tu sais… » Nos langues valsèrent ensemble dans un baiser long et passionné. Ma partenaire me caressait un peu partout. Je fis de même. Ne sachant pas trop quoi faire pour la satisfaire. « Si tu veux que je fasse quoique ce soit, tu n’hésites pas. » Bon maintenant il fallait que je prenne sur moi et tente de faire le premier pas. Je me mis à l’embrasser sur la joue, dans me cou. Elle me toucha là où je m’étais blessé dans l’avion. Je poussais un petit gémissement plaintif. « Ne t’inquiète pas, ça va. » Je repris mes baisers dans son cou. Caressant sa poitrine, je commençais la descente. Posant plus chastement d’autre chose mes lèvres ci et là. Je m’attardais à peine sur ses seins. Allant peut être trop vite. Ou trop lentement je ne savais pas. Plus j’arrivais au niveau de sa taille et plus mes joues chauffèrent. Je n’étais vraiment pas à l’aise avec cette pratique. Mais tout ce qui comptait était le bonheur de ma copine. Je redécouvris plus en détails comment était faite une femme. Astor semblait aimer ça. Du moins je l’espérais. Je restais à jouer langoureusement dans ses jambes jusqu’à ce qu’elle me fasse remonter à elle. De mon côté, je demeurais à peine dur. « Tu as aimé ? » J’avais besoin de savoir si je m’étais trompé ou pas. Je crois qu’elle avait eu un orgasme. Mais je n’en étais pas sûr. Ne sachant pas moi-même ce que c’était d’avoir du plaisir à ce point là, je pouvais très bien être à côté de la plaque.

Je rigolai lorsqu’il s’était excusé de m’avoir appelée poupée. Je secouai la tête en montant sur le lit. « Ne t’excuse pas, c’est juste drôle sortant de ta bouche … » Et nous n’étions pas le genre de couple à faire du dirty talk au lit, loin de là ! Quoique nous n’avions pas vraiment eu beaucoup d’occasions de nous découvrir sous les couettes, il faut l’avouer.  Mais je doutais fortement que ce soit le genre de chose qui allume Pacey, et je savais qu’il ne serait jamais vraiment à l’aise de le faire, et de toute façon ça ne m’attirait pas plus que cela. « Je t’aime aussi. » Lui répondis-je avec des yeux pétillants. Quand je me retrouvais devant lui, de cette façon, je me rendais compte que peu importe le temps que cela prendrait avant qu’il soit à l’aise avec la sexualité, je l’aimerais toujours. Il fallait que je me souvienne de cela, de ce sentiment que j’éprouvais en sa présence. Si je l’oubliais, loin de lui, j’allais faire de regrettables erreurs. Car je l’aimais réellement, et je ne voulais pas le perdre. Le jeune homme, après les baisers et les caresses, s’arrêta un moment pour me dire que si je désirais qu’il fasse quoi que ce soit, je n’avais qu’à le dire. « Laisse-toi aller … c’est tout ce que je veux … » Mon copain s’exécuta et se décoinça d’abord un peu, puis beaucoup, descendant vers mon bas ventre et plus bas encore. Au départ il était maladroit, ne sachant pas exactement quoi faire ou surtout comment le faire, mais bien rapidement Pacey prit ses aises et me fit sentir un plaisir inégalable. Certes, Joe m’avait lui aussi fait ce genre de pratiques lorsque nous étions en couple, mais le fait d’être réellement, éperdument amoureuse de mon petit ami actuel, ajoutait une émotion si intense que … j’arrivai assez rapidement à l’orgasme. J’aurais voulu profiter de ce plaisir immense un peu plus longtemps, mais puisque j’étais arrivée à mes fins, je me dis que c’était au tour de Pacey d’en profiter un peu. Je le remontai donc vers moi et posai mes lèvres sur les siennes, n’étant aucunement dérangée par le fait que ces mêmes lèvres avaient été sur mon entre-jambes peu avant. C’était mon propre corps ; il n’y avait aucune gêne. Le professeur me demanda si j’avais aimé cela. J’hochai la tête avec un sourire aux anges. « Absolument … Maintenant c’est à ton tour … » Je me penchai vers son intimité et je vis à quel point il s’était blessé dans l’avion. Je tentai donc d’éviter le plus possible la zone blessée, autant pour lui que pour moi, essayant de lui donner un maximum de plaisir possible quand même. En espérant que ça fonctionne, parce que pour l’instant le reste des préliminaires n’avaient pas fait grand effet sur mon homme … C’était à se demander s’il me désirait vraiment..

Je me sentais des plus ridicules à avoir nommé ma petite amie de la sorte. C’était en plus lui avoir manqué de respect. Du moins de mon point de vue. D’où mes pitoyables excuses. Heureusement, Astor ne m’en voulait pas pour le moins du monde. Elle voulait que je me laisse aller. Comme si j’étais le genre d’homme à être coincé sur sa propre sexualité ! Bon… Okay elle avait raison. Un point pour elle. J’écoutais donc son conseil. Tentant de me débrouiller de mon mieux pour lui donner un maximum de plaisir. Il semblerait qu’au final je ne m’en tirais pas trop mal. Astor aimait recevoir ce genre de préliminaire. C’était bon à savoir. J’essayerai de m’améliorer au fil de nos expériences pour la satisfaire davantage encore. Je grimaçais légèrement lorsque l’étudiante s’y mettait à son tour. Je n’étais pas habitué à cela. La preuve étant que mon premier réflexe fut de cacher mes bijoux de famille avec mes mains. Astor n’avait jamais vu ma nudité de si près. J’avais peur qu’elle me compare avec ses précédents partenaires. Bon déjà niveau virilité j’étais de loin le dernier. Après concernant les proportions, la taille… Je n’en savais rien. Je ne voulais pas le savoir. Ce qui me gênait le plus était qu’elle voit ma blessure. Elle n’était pas très belle à voir. Et surtout encore bien douloureuse. A la pharmacie, j’avais bien pensé à Astor en achetant du viagra. Sauf que j’avais oublié de prendre du paracétamol. Ca m’aurait surement mieux aidé encore dans nos relations en ce moment. Ma colocataire se donnait bien du mal à me faire durcir. Malgré la souffrance physique, mon cinquième membre s’était légèrement dressé. Voyant qu’elle en avait marre d’insister, je la fis remonter et l’embrassais langoureusement. Préférant garder le silence à sa déception largement partagée.Nous tentions tout de même d’aller plus loin. Commençant par Astor qui restait au dessus de moi. Sans être méchant, sous son poids lorsqu’elle venait à moi, ma blessure me faisait davantage souffrir. Nous nous retournions donc. J’étais à présent au dessus d’elle. Pour une fois, je trouvais le chemin seul du premier coup. C’était un évènement à noter sur le calendrier. Mon entrejambe avait durci davantage. Il n’était pas à son maximum mais on fera avec. Dans mes mouvements de bassin, je me faisais lent. Pour éviter d’aggraver ma blessure. J’espérais ne pas être trop en mode escargot pour ma partenaire. Cela faisait un petit moment que nous étions dans l’acte. Et je n’arrivais pas à avoir assez de plaisirs pour me « vider ». J’avais mal. A présent je ne savais pas si c’était à cause de ma blessure. Ou bien à cause du viagra. Je restais bien dur et n’en pouvais pourtant plus. Jamais de toute ma vie je n’ai eu une expérience sexuelle aussi longue. A défaut de connaître l’orgasme, la pilule bleue m’aura au moins appris à être plus performant dans la durée. « On va faire une petite pause si tu veux bien. On reprendra après. » Je m’allongeais à côté de ma chérie. « Je suis vraiment désolé bébé… » J’avais si mal. Autant physiquement que moralement. Les minutes de notre pause passèrent et mon érection restait telle quelle. Astor allait surement se poser des questions sur ma rigidité. Si cela continuait.

Je n'allais pas en vouloir à Pacey rien que parce qu'il m'avait appelé poupée. Certes, j'avais un fond de féministe en moi qui me disait constamment que des surnoms du genre étaient dégradants pour la femme, mais je savais fort bien que mon copain n'avait pas voulu que cela passe de cette façon-là. Il avait gaffé, nous le savions tous les deux, mais peu importe. À la limite, c'était seulement drôle puisque nous n'étions qu'entre nous et que ce n'était rien de méchant. Je m'approchai donc de lui et le laissai prendre les devants pour cette fois, lui disant de s'abandonner à l'acte. Il s'en tira pas trop mal, d'ailleurs j'eus même l'impression que cette fois c'était moi qui n'étais pas la hauteur. Probablement était-ce à cause de sa blessure mais je me sentais maladroite et inefficace. De plus, Pacey était visiblement gêné puisqu'il tentait de se cacher alors que j'étais quasiment collée à son intimité. J'enlevai ses mains. « Ne te cache pas, s'il-te-plaît ... je t'aime complètement, de partout, tout entier ... » Lui dis-je avec un sourire. J'aurais voulu que ça sorte plus romantique, mais l'intention restait la même. Et puis il n'y avait rien à ne pas aimer - à part bien sûr sa plaie. Pour le reste, Pacey était un très bel homme qui n'était pas prêt de cesser de m'exciter à chaque fois que je le voyais.

Quand je sentis que mon amoureux était prêt, enfin, ou plutôt du mieux qu'on pouvait pour le moment, je me positionnai par-dessus lui afin de lui faire l'amour. Je commençai des mouvements mais les grimaces de Pacey me firent comprendre que ce poids était trop pour sa blessure. Ça ne me dérangeait pas, on s'adaptait, c'est tout. Nous changeâmes donc de position et il se retrouva encore une fois par-dessus moi, comme la toute première fois. Toutefois, énorme contraste par rapport à cette première fois : cela faisait maintenant un bon moment que le jeune homme effectuait des mouvements de bassin. J'avais finalement du plaisir à long terme, et lui durait bien plus longtemps que ce que nous avions jusqu'alors expérimenté. J'en étais ravie. Je me fichais que ce soit plus lent ; à la limite, je préférais cela. C'était doux, et ça me permettait de le sentir complètement en moi, et d'apprécier chaque seconde. Seul hic : je sentais que le plaisir n'était pas partagé. Pacey avait l'air d'avoir plus mal qu'autre chose, et il commençait même à se montrer impatient. Comment avait-il pu passer d'un précoce à un homme qui a presque hâte d'en finir avec l'acte, comme ça, tout d'un coup ? C'était louche. Puis mon copain s'enleva de moi alors qu'il était encore dur, et s'allongea à côté, me disant qu'il voulait prendre une pause. « Tu es trop essouflé ? On peut y aller encore plus lentement si tu veux, comme ça tu te fatigueras pas trop vite ... » Mais j'eus comme l'impression que là n'était pas le problème. Je fronçai les sourcils. « Qu'est-ce qu'il se passe, Pacey ? » Et je voulais la vérité, même si elle me ferait mal.

J’étais si mal à l’aise avec mon corps que je ne pouvais pas comprendre comment Astor pouvait elle être attiré par moi. J’étais trop grand, trop maigre et surtout beaucoup trop vieux pour elle. Enfin… Si seulement l’expérience m’avait suivi au fil des années, je pourrais encore comprendre. Alors qu’en réalité, là, ce n’était guère le cas. Avant ma colocataire, la seule autre personne que j’avais eus brièvement dans ma vie avait détruit le peu de virilité dont j’étais doté. Des années après, j’en étais encore sévèrement blessé dans mon estime. Genre, comme si je ne le savais en perdant ma virginité avec mon ex que j’avais un problème à ce niveau là. Enfin bref. J’étais hyper complexé par mon physique. Comparé à ma copine, ma pudeur semblait démesurée. J’avais si peu d’estime pour mon être que j’avais peur si ma partenaire voit ma nudité, qu’elle me rejette. Et encore là, on ne parle même pas de ma blessure. Alors l’un se rajoutant à l’autre, imaginez mon état d’esprit lorsque je retirais mes mains de mon entrejambe. Extrêmement mal à l’aise, je ne pouvais rougir davantage. Pourtant Astor m’avait déjà vu auparavant. Mais jamais de si près. Les mots qu’elle avait prononcé à ce moment là me rassurèrent légèrement. Je la laissais donc faire. Ma colocataire s’était faite bien plus patiente que mon ex dans cette pratique là. Et je lui en étais redevable car pour la première fois, je découvris quelques petites sensations qui intensifièrent ma respiration. J’avais laissé échappé par mégarde deux ou trois petits gémissements. Pour me rassurer que je ne faisais pas mal de réagir comme cela, elle m’avait serré la main. Dommage que ma blessure venait tout gâché. Je la ressentais plus elle que le bien être que me procurait Astor.

Suite à nos préliminaires, nous passions aux choses sérieuses. Grâce à la pilule bleue, je n’avais jamais été aussi performant. Cela me ravivait de voir que ma dulcinée semblait enfin prendre goût à nos rapports charnels. Si ma blessure ne me faisait pas tant souffrir, je l’aurais bien rejoint dans ce plaisir. Épuisé car je n’arrivais pas à me vider, je pris une pause de quelques minutes. Astor me proposa d’y aller plus lentement. Je n’eus pas le temps de répondre quoique ce soit, qu’elle me demanda ce qu’il se passait. J’humidifiais mes lèvres en gardant le silence. Je ne savais pas quoi dire. Lui révéler que je prenais un stimulant sexuel pour la combler était comme signer l’arrêt de mort de notre couple. Je le sentais bien. Je n’avais pas le droit de tout gâcher pour un stupide cachet. Non. « On va tenter plus doucement alors si tu n’as pas peur de t’ennuyer… » Mais Astor me repoussa sur le côté. « C’est ma blessure qui me fait mal. Mais je ne veux pas détruire encore cette fois ci nos relations. Alors je vais passer outre ça… » Je la suppliais du regard. « Laisse moi une dernière chance. S’il te plait… » Je n’étais pas aussi stupide que j’en avais l’air. Je savais très bien que j’étais sur le point de la perdre.

Pendant ce temps là, à la salle de bains, l’emballage du viagra restait par terre à côté de la poubelle…

Je sentais que Pacey était déchiré entre le désir de continuer à me donner le plaisir intense que je ressentais et l'envie d'arrêter pour une raison que j'ignorais. Peut-être sa blessure était-elle si vive qu'elle l'empêchait d'être satisfait convenablement, et surtout de performer. S'il était en douleur, je ne pouvais lui en vouloir d'arrêter comme il venait de le faire en se laissant tomber sur le côté. Toutefois, je ne sais pas trop pourquoi, mais j'avais comme l'impression qu'il ne s'agissait pas que de cela. C'est pourquoi je lui proposai d'y aller plus lentement pour lui éviter de se fatiguer ou de se faire plus mal. Je vis cependant dans son visage une certaine réflexion qui me poussa à lui demander tout de suite ce qui se passait réellement. Ignorant en quelque sorte ma dernière question, il revint à ma proposition du départ à propos de tenter d'y aller plus lentement. Alors qu'il allait reprendre sa position initiale pour l'acte sexuel, je le repoussai sur le côté du lit. « Non, je sais qu'il y a autre chose, je te connais assez maintenant pour le savoir, Pac'. » Je ne voulais pas qu'il me prenne pour une idiote, et encore moins qu'il commence à me cacher des choses. Je voulais qu'entre nous ce soit une relation des plus saines et honnêtes. Aucun secret. S'il avait quelque chose à dire, qu'il le dise. De toute façon, je voyais tout dans son regard. Pacey était peut-être un livre mystère à décoder mais je connaissais maintenant assez bien son langage. À force de cohabiter avec lui, et maintenant en plus de partager sa vie intime ... je devenais peu à peu une professionnelle dans le domaine de Pacey Stenfler.

Mon amoureux me confirma alors que c'était à cause de sa blessure, mais qu'il ne voulait pas encore une fois gâcher le moment, alors il me supplia presque de recommencer malgré sa blessure. Voyant que ça lui tenait à coeur, j'hochai la tête en passant ma main dans ses cheveux. « D'accord ... mais dès que ça te fait trop mal, tu me le dis et on arrête. » Certes j'étais déçue de la voie que prenait notre vie sexuelle, mais je n'étais pas non plus l'être le plus égoïste du monde. S'il avait mal, je n'allais quand même pas le forcer ; au contraire, je comprendrais. Bref, Pacey se réessaya et revint par-dessus moi pour me faire l'amour de nouveau. Certes, c'était aussi plaisant, parce que même lentement cela me permettait de bien tout ressentir, pleinement. Au bout d'une dizaine de minutes, j'eus même mon second orgasme, mais mon premier par pénétration avec Pacey. Tout un bond vers l'avant, quand même ! Malheureusement, je ne ressentis pas autant de plaisir que je l'aurais voulu puisque je savais que mon amoureux ne le partageait pas. Je voyais bien qu'il ne prenait pas autant de plaisir que moi à la chose, ce qui me chagrinait. Le jeune homme se retira finalement de moi et nous passâmes quelques instants collés l'un à l'autre, silencieusement. Ma main caressait doucement son ventre. Au bout d'un moment, je me relevai. « Bon, après tout ça, ma douche n'aura servie à rien ... Je vais retourner à l'eau un moment, tu viens ? » Dis-je en le tirant par la main. Avec la sueur et tout ce sexe, lui aussi avait besoin d'une douche. Froide. Parce que je remarquai bien que son engin ne voulait pas se reposer, lui.

Je me dirigeai vers la salle de bain avant Pacey, puisqu'il mettait du temps à se lever. La salle de bain étant toute propre et toute blanche, le paquet de pilules qui traînait par terre ne mit pas trop de temps à attirer mon regard. Je le pris au même moment où Pacey me rejoignait à la salle de bain. De dos à lui, je me retournai tranquillement, le paquet dans ma main. Je relevai un regard sombre, triste, déçu, vers lui. « Vraiment ? Tu as vraiment besoin de ça ? » Ce n'était pas normal. Que mon homme ait besoin de Viagra pour être excité. À son âge, moi seule j'aurais dû suffir à l'exciter. Ce n'était pas le cas. Et je le prenais mal. Très mal.

J’avais pris directement deux pilules au lieu d’une. Et cela sans lire la notice. C’était d’ailleurs à cause de ça que je n’arrivais pas à éjaculer. Mais ça je ne le savais pas. Deux fois nous avions fait l’amour avec Astor. J’étais heureux lorsque je la sentis avoir un orgasme alors que j’étais en elle. C’était la première fois que cela m’arrivait. Du peu d’expérience que j’avais, je n’avais jamais réussi à tenir assez longtemps pour réellement donné du plaisir à une femme avec mon entrejambe plutôt qu’avec mes doigts ou ma bouche. Came faisait bizarre. Pour la première fois, je commençais aussi à ressentir du plaisir. Mais voyant qu’Astor avait fini, j’avais décidé de stopper mes coups de reins. J’étais frustré car j’aurai aimé finir moi aussi. Mais je refusais que ma copine s’ennuit au lit.J’étais proche de connaître le septième ciel. Je me consolais me disant que la prochaine fois serait la bonne. Ayant enfin eu un rapport de durée plus que convenable, je me sentais à présent moins stressé pour faire l’amour à ma dulcinée. J’avais même hâte de recommencer quand ma blessure sera guérie. « Oui une bonne douche ne nous fera pas de mal mon ange. » Mais avant qu’Astor ne se lève pour rjoindre la salle de bains, je l’attirais vers moi et attrapais ses lèvres avec les miennes. « Je t’aime. » Lui soufflais je à l’oreille alors qu’elle m’aide à me relever du lit. Astor arriva à la salle de bains avant moi. Lorsque je la rejoignis, elle se tourna pour me faire face avec… Ma plaquette de viagra dans sa main. Je vis son regard se décomposer. Il y avait tant de tristesse et de déception dans ses yeux. Ca me brisait le cœur. « Je… » M’avançant vers elle, je voulais la prendre dans mes bras pour la câliner. J’avais du mal à affronter aussi son regard alors qu’elle me demandait de me justifier. J’étais si honteux de mon corps. Si déçu par moi-même. « Je voulais essayer. » Haussais je les épaules en fixant le sol mort de honte. « J’ai toujours eu des problèmes avec le sexe. Ca tu le sais. Je ne suis pas performant ni rien. Même tout simplement pour avoir des relations intimes, il faut que le corps suive… » Je levais tristement mes yeux humides vers Astor. « Je t’aime à un point que tu ne peux pas imaginer. Sauf que je ne suis pas stupide, je sais bien qu’au bout d’un moment tu en auras marre qu’il ne se passe quasiment rien de sexuel entre nous. J’ai peur de te perdre. Tout ce que je veux, c’est ton bonheur. Et aussi que tu le sois aussi physiquement tu comprends. J’en ai marre d’être celui qui te rend si malheureuse. Mais bon si tu… » Je n’arrivais pas à finir ma phrase. J’étais persuadé maintenant qu’Astor avait découvert le viagra, qu’elle allait me quitter. Ca me faisait horriblement mal. Je retournais m’asseoir sur le lit en cachant de la couette cette partie que je détestais tant de mon anatomie. Mes larmes commencèrent à tomber silencieusement.