« Nooon pas déjà ?! »
J'avais peut-être un peu trop abusé sur l'alcool la veille. Il faut dire qu'après une arrivée mouvementée sur San Francisco, j'avais eu besoin de me changer les idées et de prendre un peu de bon temps avant de reprendre les cours, chose qui me faisait assez peur vu que cela faisait 5 ans que je n'avais pas appris un cours de ma vie. Il allait falloir que je me remette dans un cycle de travail, retrouver un cycle de sommeil stable et en accord avec les horaires d'un étudiant. Dur dur à première vue ! Surtout après la nuit que je venais de passer !

Bon, je vous épargne les détails, Hip' est un jeune homme très sociable, et surtout très sage en tant normal avec les femmes, le parfait gentleman, c'est dans sa nature de respecter les autres et surtout de prendre soin de tout le monde autour de lui, il est loin d'être le parfait salaud qui fait du mal aux femmes et qui les prend pour un jouet. Cependant à force d'être trop galant, il lui arrive de faire des choses inconscientes lorsqu'il est sous l'emprise de l'alcool ou pire encore, sous celle de la drogue. En soirée tout peut arriver, et il est complètement un autre homme, se laissant avoir par les méfaits des boissons trop sucrées et trop alcoolisées. Pour preuve, en ce début d'après-midi il se réveillait en se souvenant uniquement de la première moitié de sa soirée, avant de finir complètement saoul et de décuver sur une chaise dans un bar. Il était donc rentré à 7h du matin, après qu'on l'ai mis dehors de force. Voilà pourquoi il était encore au lit à 15h de l'après-midi et qu'il se réveillait seulement.

Je n'y croyais encore pas mes yeux. Je déteste me réveiller avec aucun souvenir de la soirée après minuit. Cela faisait donc quand même presque 7h de ma vie qui avaient sautées de ma mémoire. Assez frustrant quand on aime que tout soit parfait dans sa vie et que tout soit réglé à la lettre. M'enfin, ça m'avait fait du bien et malgré la belle gueule de bois que j'avais, j'étais heureux de ma soirée. Enfin pour ce dont je me souvenais du moins ! Allez, motivation et direction le parc. Il n'y avait rien de tel qu'un bon jogging pour se remettre les idées en place et pour faire passer la nausée et le mal de tête. Je n'avais même pas faim tellement mon estomac criait au secours. Je bu seulement le quart d'un verre d'eau, et passais quelques minutes sous la douche. Pas la peine de me faire beau pour aller faire du sport. J'avais la tête du type qui avait passé la nuit dehors, mais heureusement que j'avais pu dormir quand même assez pour récupérer des yeux pas trop explosés. Ni une ni deux, j'enfilais mon jogging gris, un t shirt blanc moulant et une veste de survêtement grise à capuche. Un peu de déodorant et un brossage de dents plus tard, je pris mon portable et hop, je sautais les marches d'escaliers deux par deux. Le froid de Janvier était vivifiant au premier abord, mais heureusement qu'un beau soleil éclairait le ciel et toute la ville. Cela me mit de très bonne humeur ! J'étais parti et rien ne pouvait m'arrêter. Comme une fusée lancée avec un programme où rien ne pouvait la stopper, je filais comme le vent à travers les rues. Je connaissais mon itinéraire maintenant, je n'en aurai pas pour long à arriver au parc Presidio.

A peine arrivé, je ralentis un peu ma cadence. J'avais été un peu vite sur le début afin d'en faire mon échauffement, mais maintenant il fallait que je reprenne un rythme cardiaque raisonnable, et reprendre un peu mon souffle. Je trottinais donc à une allure vive mais ni trop lente ni trop rapide, et alors que je longeais le petit étang, j'aperçus des canards qui se précipitaient pour sortir de l'eau. Je me demandais bien ce que cet attroupement d'animaux à deux pattes pouvait faire en dehors du point d'eau et surtout ce qui les attirait. Je m'approchais donc afin d'avoir la vue dégagée des arbustes bordant l'étang, et vis une jolie demoiselle tenant en laisse un petit caniche. Je me dis qu'il n'était jamais trop tard pour faire connaissance, mais étant un peu réservé de nature, je me demandais si il ne serait pas un peu abusé de la déranger alors qu'elle avait l'air de prendre un certain plaisir à nourrir les canards. Elle avait un joli sourire sur le visage, comme si elle revivait un moment de sa vie qui était fabuleux. Enfin je ne pouvais rien savoir avant de lui avoir parlé, même si analyser les gens aux premiers abords était ma spécialité. Je devais en avoir le cœur net et prendre mon courage à deux mains pour lui adresser la parole ! Ou du moins me faire remarquer... Et si je faisais semblant de me tordre la cheville ? Ou mieux ! Son chien était un peu en retrait derrière elle, et l'écart entre eux deux faisait dépasser la laisse au milieu du chemin. Je n'avais qu'à faire semblant de me prendre les pieds dedans sans faire exprès ! Je ne me le fis pas dire deux fois, à peine l'idée réfléchie, je fonçais en leur direction. Quelques mètres avant d'atteindre la laisse, je vérifiais qu'elle était toujours occupée et qu'elle ne faisait pas attention à moi, et au moment de toucher la laisse, je me laissais chuter sur le sol caillouteux et sableux. Je m'étais étalé de tout mon long, me blessant un peu à la pomme de la main droite, mais rien de très douloureux. Et avant de me relever, j'attendis sa réaction...