J'attendais toujours une explication, plantée là, son foutu paquet de pilules dans les mains. Mes jambes tremblaient légèrement, et j'avais du mal à le regarder dans les yeux. Mais je le faisais, parce que je voulais qu'il voit à quel point il me blessait. J'avais enduré, j'avais passé par-dessus tout depuis le début, j'avais été patiente. Sauf que là, Pacey me poussait à bout, au bout du rouleau, et je n'en pouvais plus de faire semblant que tout était correct. Que cela ne m'atteignait pas. Les difficultés de notre vie sexuelle m'atteignaient, pire encore, elles me déprimaient. Je n'avais personne à qui en parler, je ne voulais pas que l'on juge Pacey ou qu'on le ridicule. Je gardais tout pour moi. Je prenais sur moi. Mes épaules commençaient à se fatiguer. Je voulais essayer, qu'il dit. J'allais répondre mais il continua. Je l'écoutai jusqu'à la fin. « Tu sais c'est quoi ton problème, Pacey ? Pas ton corps. C'est toi, dans ta tête. Ta confiance en toi. Ton corps, il va suivre sans problème si tu arrêtes d'être nerveux comme ça à chaque fois. T'es jeune et en santé, t'as pas besoin de cette merde ! » Dis-je en lançant le paquet dans les poubelles à côté de Pacey, sur le sol à côté du lavabo. « Je ne sais plus quoi te dire pour te rassurer. Je ne sais pas ce que ta connasse d'ex t'as dit ou fait exactement pour que tu sois aussi démoli par rapport à toi-même, mais faut que tu traces un trait là-dessus. Elle, c'était elle. Moi, c'est moi. Et moi, j'te dis que t'es un homme beau, sexy, merveilleux, intelligent, drôle. Je le vois. Mais si continues à toujours te remettre en question, douter de toi, et reculer à cause de la peur et de la honte, ça gâche tout. Tu te perds, là-dedans. Et tu me perds aussi. » Je soupirai, secouant la tête. « J'ai fait de nombreux efforts. Maintenant, à toi d'y donner un peu du tien. » Je sortis de la salle de bain, le poussant légèrement juste pour arriver à passer dans le cadre de porte. J'attrapai mon sac en bandoulière que je passai autour de mon épaule. « Je vais aller me promener un peu aux alentours de l'hôtel. Je reviens dans une heure, environ. » Et je sortis de notre chambre d'hôtel. Dans l'ascenseur, je fondis en larmes. Heureusement que j'étais seule, je crois bien que c'était la première fois que je pleurnichais autant comme une petite fille au coeur brisé. J'essuyai rapidement mes yeux en arrivant au rez-de-chaussée et je sortis déambuler dans les rues brésiliennes, ne pouvant chasser cette querelle de ma tête. Parce que je ne savais franchement pas où tout cela allait nous mener.

Une heure plus tard, je m'étais familiarisée avec le quartier dans lequel nous nous trouvions, et j'avais aussi récupéré quelques pamphlets touristiques. Je remontai jusqu'à notre chambre, et en ouvrant la porte, je ne vis pas Pacey. Peut-être était-il sorti, ou tout simplement dans une autre pièce de notre chambre de luxe. Je m'assis sur mon lit et j'envoyai un message à Elzbieta, que je devais rejoindre demain pour assister au Carnaval. Je ne savais pas où elle en était rendue dans son voyage, elle. Qui sait, peut-être était-elle déjà au Brésil et que si jamais l'ambiance avec Pacey était trop tendue, elle serait ma porte de sortie d'urgence ...