Seigneur, c'est un cauchemar. Faut-il vraiment que je me mette à genoux et que je supplie Noah de me faire l'amour, là tout de suite, sur le champ ? Parce qu'à ce rythme, j'ai bien peur de mourir de frustration. Et s'il veut me parler de quelque chose, cela ne peut-il donc pas attendre ? Bah non, évidemment que non, Kirby ! Cela serait trop beau pour être vrai. Et d'un air des plus blasés, je l'observe. Non, mais c'est bon, après je me glisse sous les draps et je ferme les yeux, je suis épuisée. Épuisée d'attendre un geste de sa part. Cependant, je me tiens de l'écouter, malgré mon humeur morose et l'envie de lui enfoncer la tête dans un mur. Alors comme ça, Kenzo a réussi à avoir THE discussion, avec Noah. Aurait-il grandi dans sa tête pour avoir accepté de parler de sexe avec son neveu ? Fichtre, ça sent le piège à plein nez. Dans ses propos, je sens une grande peine et je ne peux que baisser la tête sur mes pieds nus, avant de la relever, après quelques secondes de silence. « Comment il s'y est pris ? Il t'a attaché sur une chaise, c'est ça ? » Quoi ? J'essaie de détendre l'atmosphère, rien de plus, mais apparemment, le médecin n'a pas le cœur à rire. M'en veut-il vraiment d'avoir tenu pareille discussion avec son neveu ? Et dire que cela n'est pas la première fois... « Écoute, Kenzo et moi, on se dit tout. Vraiment tout. Ça fait... un bon moment que ça dure. » Les confidents se disent tout, jusqu'au moindre petit détail de leur vie intime, c'est ainsi que ça fonctionne, entre le jeune Clives et moi. J'ai toujours aimé pouvoir m'appuyer sur son épaule, parce que de la famille Clives, il a toujours été le seul à me soutenir dans ma relation avec son oncle. « Et ce n'est pas que je n'ai pas confiance en toi, ça n'a rien à voir avec ça, d'accord ? Comment je pouvais t'en parler alors que tu rougis à peine dés que je mets des robes trop courtes ? Alors simplement évoquer le mot sexe avec... » Et voilà, regardez-le ! Rouge comme une tomate à peine avais-je évoqué les tenues que j'aimais porter, pire encore lorsque j'ai prononcé le mot crucial ! « Tu vois, tu rougis de nouveau ! Et ne viens pas me dire que tu ne serais pas parti en courant dés lors que j'aurais commencé à t'en parler, je te connais trop bien. » Il se serrait bouché les oreilles et aurait hurlé à la mort afin de ne pas m'entendre, quitte à devoir courir à toutes jambes de la maison et se retrouver à l'autre bout du pays pour éviter pareille discussion. Mes doigts entrelacent les siens. Tu veux discuter ? Parfait, on va discuter, et je ne te laisserais pas t'en aller sous prétexte qu'on parle d'un sujet pour adulte. À trente-cinq ans, quand même, on doit être capable d'en parler sans que de la fumée lui sorte de par les oreilles. « Noah. Si je ne t'ai rien dit, c'est en partie parce que tu agis comme un enfant vis-à-vis de ce sujet, et encore, je suis sûre qu'un enfant de dix ans aurait les oreilles grandes ouvertes contrairement à toi. Lorsque Kenzo et moi avons eu cette discussion, tu étais... rentré depuis quelques semaines et ça m'a traversé la tête, tout simplement. » Comment parler d'un sujet fâcheux à Noah Clives tout en employant un vocabulaire qui ne le fera pas fuir ? Dur. Lorsque le médecin était revenu après des semaines d'absence, je n'avais demandé que son affection, mais des semaines encore après, j'avais envisagé de monter la barre un peu plus haute, d'où le fait d'en avoir parlé à Kenzo, peut-être qu'il aurait écouté son neveu. Grossière erreur, apparemment. « Puis il y a eu Amoun, et enfin cette grossesse, alors si je ne t'en ai pas parlé, c'est aussi parce que je n'avais pas besoin de plus que ce que tu ne m'offres déjà. », terminais-je finalement en poussant un fin soupir. Il était vrai que depuis tout ça, je ne demandais que de l'affection à Noah, ce besoin constant que mon compagnon me fasse tendrement l'amour, et non pas qu'il se jette sur moi comme un vulgaire morceau de viande. Avec ces hormones en ébullition, mieux vaut prévenir que guérir.

Évidemment, que je suis actuellement en train d'écouter Noah me faire la morale à propos des discussions plus ou moins osées que j'entretiens le plus souvent avec son neveu. Est-ce que je m'arrêterais pour autant ? Absolument pas, sans quoi, les soirées passées en la compagnie de mon confident seront des plus fadasses. Et je sais qu'il ne raconte rien à Joe ou même William quant à ce sujet. Et pour cause, ils le prennent tous deux pour un jeune chaste, et pourtant. Et contrairement à Noah, je suis plus ouverte à parler de ce sujet que lui, tout comme Kenzo. « Oui, c'est Kenzo. L'homme, et non pas le garçon. Il a vingt-deux ans Noah, et tu t'entends ? Tu parles de lui comme tu parlerais d'un enfant, alors désolée, mais contrairement à toi, j'ai confiance en lui. » Instinctivement, mes sourcils se sont froncés. Cela fait des mois et des moi que le Delta et moi entretenions des conversations de la sorte, et pas une seule fois, il m'a trahi, alors oui, il a toute ma confiance. « Il ne dira rien, alors évite de parler de William ou même de ta mère. » Car la discussion risque de virer bien vite à la dispute rien qu'en parlant de ces deux Clives. Rappelons qu'à la base, j'avais réveillé Noah pour qu'il me prépare un petit encas et qu'au final, je me retrouvais coincée dans la chambre en attendant de pouvoir m'envoyer en l'air de la manière la plus digne qu'il soit, mais passons. Oui, mais bien sur, Noah, tu rougis parce que je suis séduisante, j'y crois. Avoue plutôt que tu as eu l'œil baladeur, la fois où je portais une tenue légère et que j'avais omis de mettre ma petite culotte, que Socrate a d'ailleurs eu le plaisir de déchirer en lambeaux, et que tu ne cesses de rougir depuis ce merveilleux jour où tu as loué le ciel de m'être penché un peu trop devant toi. Bon d'accord, si tu veux, c'est juste parce que je suis séduisante, si ça peut te faire plaisir. Lorsque mon compagnon finit par s'asseoir à nouveau sur le lit, je me dois de vider mon sac, lui dire tout ce que j'ai finalement sur le cœur avant de venir le rejoindre sur le lit, m'installant ainsi à ses côtés, une main se glissant sur mon ventre. Et à mon tour, je l'écoute, sans l'interrompre ne serrait-ce qu'une seule fois. Certes, les débuts avec Amoun ont été difficiles et ont contraint le médecin à s'occuper plus de ce dernier que de moi, mais je ne le lui reproche en rien, puisque moi-même j'ai commencé à être distante à cette période, alors que la nouvelle de cette grossesse m'était tombée dessus. Mais oui, à l'avenir, tu prendras plus de temps pour prendre des décisions aussi importantes que celle d'adopter un enfant apeuré par le monde qui l'entoure. Les Anglais, pudiques ? Oui, mais peut-être pas tous. Observé le William, dont le besoin est de sauter sur tout ce qui bouge et qui ne voit aucun problème quant à se dandiner tout nu, ou encore le Kenzo, certes qu'à moitié anglais, capable de vous surprendre de diverses manières, toutes plus perverses les unes que les autres. « Des choses dont je n'ai pas idée, vraiment ? Il me tarde de voir ça, dans ce cas. » Et des choses, à vingt-trois ans, j'en ai vu. Pour avoir eu de nombreux partenaires malgré cet âge que certains qualifieraient de trop jeune. Neuf ans de mariage, neuf ans d'expérience. Alors passe à l'action, Noah ! Ou non, mieux vaut ne pas brusquer le bonhomme qui bute à nouveau sur les mots. « De toute manière, tu n'auras pas l'occasion de t'échapper. », murmurais-je presque pour moi-même après qu'il est mentionné le fait qu'il ne s'enfuirait pas au courant. Au pire, je t'attacherais, c'est pas un problème, malin plaisir que de te voir à ma merci. Finalement, je me redresse, fais un pas en avant et me tourne vers le médecin, saisissant son poignet en l'aidant à se lever à son tour. « Viens par ici. Je suis sexuellement frustrée depuis plus d'une heure, alors c'est le moment ou jamais de mettre tes connaissances en pratique. » Et t'as intérêt à assurer, maintenant. Notamment avec les conseils de Kenzo qui semble être tel un maître dans ce domaine. La porte de la chambre s'ouvre et j'entraîne mon compagnon à nouveau jusqu'au rez-de-chaussée. Tu n'y échapperas pas, Noah, compris ? « On pourra toujours en discuter demain. De toute manière, la discussion est inévitable. », lançais-je tout en dévalant les dernières marches de l'escalier. Demain... Ou un peu plus tard, au vu de l'heure tardive qu'il est. « Alors, on va essayer un nouveau truc. » Nous voilà à nouveau dans la cuisine, là où je me hisse sur le plan de travail, m'asseyant au bord de ce dernier, attirant Noah vers moi afin que mes jambes viennent à enlacer sa taille. « Fais-moi l'amour, là. Tout de suite. Comme tu ne me l'as jamais fait. Et pas d'excuses pitoyables une fois encore. J'en ai assez entendu. », lui susurrais-je alors. Et je me contre-fiche de casser la vaisselle, de finir contre le mur ou à même le sol, ou encore de réveiller Amoun. Fais-moi goûter au paradis comme cela n'est encore jamais arrivé.

Et voilà, les mots que je redoutais. À vingt-deux ans, c'est un enfant. Parce que passé le cap des vingt-trois ans, l'on devient adulte ? Où me considère-t-il également de la même sorte ? Voilà la raison pour laquelle j'ai finalement froncé les sourcils, dépitée par de telles paroles. Si Kenzo agit parfois de manière puérile, il ne faut pas lui en vouloir. Il n'a pas eu l'enfance que Noah et moi avons pu connaître, une enfance stable ainsi que certaines notions que mon complice ne connait pas, comme les fêtes et autres coutumes du pays. Certes, il a besoin d'apprendre sur certains points, mais je ne doute pas du fait qu'il soit un adulte, contrairement à son oncle. Le fait qu'il est adopté le petit Charlie et qu'il le considère comme son propre fils, ce ne sont là pas des décisions qu'auraient prises un enfant, mais peu importe, laissons Noah croire ce qu'il veut, lui n'a pas eu toutes les discussions que j'ai pu avoir avec mon confident. Puis, à écouter mon compagnon, tout le monde, il est beau, tout le monde, il est mignon, tout le monde, il est innocent. « J'en ai parlé qu'à Kenzo, si ça peut te rassurer. », soupirais-je. Et ceci, n'était que pire vérité. Jamais encore l'idée ne m'était venue de lancer sur le tapis pareil sujet face à mes autres amis, mon frère ou même ma mère. Alors pourquoi à son neveu ? Parce que j'ai pu toujours tout lui dire concernant mon couple, des nombreuses disputes avec William jusqu'à la parole la plus blessante que la mère Clives a pu m'adresser. Et maintenant, finit les confidences sur l'oreiller, au plutôt, au bord du lit, direction l'étage du dessous et la cuisine afin de passer à des choses peu catholiques, que d'ailleurs, la mère de Noah aurait fort déploré. Attendez seulement qu'elle apprenne que je dévergonde son fils, elle m'enverra tout droit en enfer. En même temps, c'est tout ce que je mérite. « Non, chut, ne dis rien. », maugréais-je tout en essayant d'attirer l'attention de mon compagnon... mais non. Amoun. Je lâche un long grognement alors qu'il recule pour s'éclipser. La frustration est à son maximum, croyez-moi. Mais oui, il va revenir, je suis censée le croire ? Là où n'importe quel homme censé serrait passé à l'action, monsieur s'en va en courant, cependant, le miracle finit par se produire et l'homme revient à sa place initiale, entre les cuisses de sa compagne. « Tu ne peux même pas t'imaginer à quel point... », répondis-je en un murmure avant de capturer à mon tour ses lèvres, mes hanches ne pouvant rester en place, se devant constamment d'être en mouvement dans le but de faire monter le désir en flèche chez Noah. Mes mains se glissent dans ses boucles blondes alors que les siennes en profitent pour déboutonner mon pyjama, frôlant au passage ma poitrine, ce qui eut comme effet de me faire soupirer encore et encore sans que pour autant, mes lèvres n'abandonnent les siennes. « La prochaine fois, tu n'auras qu'à faire preuve d'initiative. Il faut innover, chéri. », avouais-je avec le sourire aux lèvres entre deux embrassades tandis que le haut de ma tenue terminait sa course au sol, ma poitrine à présent dévoilée aux yeux de mon compagnon. Mes mains glissent de ses cheveux, coulent doucement le long de son visage, prenant la direction de son cou pour terminer sur son torse, le débarrassant à son tour d'une partie des vêtements qu'il portait. Mon corps continuait de mouver contre le sien, en réclamant toujours plus de secondes en secondes alors que mes mains brulantes se chargeaient d'abaisser les derniers pans de tissus présents sur la peau de Noah.

Et ça t'amuse ? Ça t'amuse de me voir dans cet état de transe à chaque fois que je tente de me jeter sur toi, prête à ramper à tes pieds pour ne serrait-ce qu'une caresse ? À croire que oui. Nombreuses, on était les fois où j'ai fait des avances au médecin, certes silencieuses, mais qu'aucun homme censé n'aurait pu refuser, et à chaque fois, je finissais par bouder puisque mes efforts ont été vains. Heureusement que pour ce soir, la donne a changé, car je n'aurais pu supporter un nouveau refus. « Oh, j'ai plus que hâte de le découvrir. Et je ne te considèrerais jamais comme un pervers. Juste un peu vicieux sur les bords. » Pervers, va ! N'est-ce, après tout, pas normal d'avoir des pensées impures à longueur de journée lorsqu'il s'agit de son compagnon ? Parce que pour ma part, il n'y a pas eu qu'à ce moment que j'en ai eu. Mais passons. La sensation de sa bouche chaude, de sa langue humide contrastait parfaitement avec la douceur de ses caresses qui me faisait tant frissonner. Mes mains se glissèrent délicatement dans les boucles blondes de Noah, tandis qu'un gémissement glissait d'entre mes lèvres. Il était si tendre que j'étais certaine de me briser comme de la porcelaine heurtant le sol s'il ne venait pas à m satisfaire très bientôt. Peau brulante contre peau brulante, parties intimes atteignant presque leur but, c'est avec un nouveau et doux gémissement que je me faisais comprendre, envoyant ainsi un signal à mon compagnon. Je bouillonnais littéralement de l'intérieur et je voulais bien plus que ce qu'il était actuellement en train de m'offrir, bien que les gestes qu'il entreprenait me faisaient le plus grand bien. Je murmurais même son nom, alors que mes cuisses s'ouvraient sous ses doigts. Un sourire se dessina sur mes lèvres lorsque l'une des mains du médecin agrippa la pâte à tartiner située dans l'un des placards. Il suffit de quelques instants pour que Noah ne vienne à faire couler ce délicieux festin sur quelques parties de mon corps, et notamment sur mon entre-jambe. « Je suis sûre que tu ne voudras plus jamais en manger de manière naturelle. » Et à chaque fois que tu souhaiterais napper ta tartine de Nutella, tu repenseras à ce jour où tu as dégusté ce chocolat sur une bonne partie de mon corps. Ses délicieuses lèvres arrivées au point le plus sensible de mon anatomie, mon dos se voûta instinctivement, suppliant silencieusement mon compagnon d'aller plus loin dans son exploration. Mes yeux se fermèrent afin d'apprécier pleinement l'instant présent. Ma respiration se bloqua le temps d'un instant, un geste qui, je l'espérais, allait faire fuir cette sensation de tension présente dans tout le bas de mon ventre. Cela n'aida évidemment guère, car dés que je respirai à nouveau, chaque sensation se vit décupler à l'infini. La frustration fut à nouveau grande lorsque le médecin s'arrêta dans ses gestes et c'est un soupir qui traduisit cette sensation pesante. Je pris une profonde inspiration pour me calmer, mais rien n'y fit, l'excitation était à son apogée et ce besoin de sentir Noah en moi serait une sorte de libération. Alors, me redressant un tantinet, mes mains agrippèrent ses épaules pour l'attirer contre moi, faisant à nouveau rencontrer nos deux bassins. « Par pitié, Noah... », le suppliais-je en me cambrant contre lui, pressant délibérément mon intimité contre la sienne.