Est-il possible d'être aussi naïf ? Apparemment, oui, et cela m'exaspère au plus haut point. N'importe qui présent dans le magasin aurait pu se rendre compte que cette peau de vache essayait de mettre le grappin sur mon compagnon. Alors oui, peut-être que Noah ne faisait que discuter, mais l'autre idiote faisait bien plus. Pardon ? J'ai bien entendu, il a parlé de ses seins ? Je grince des dents, serre les poings et lui adresse un regard, ô combien mauvais ! À deux doigts de lui en coller une belle droite devant Amoun, je m'abstiens lorsque l'enfant s'est précipité contre moi. « Ça ne change strictement rien, on n'en a pas fini. », grognais-je finalement. Que tu sois désolé ou non, cela ne m'importe que très peu. Tu oses fourrer ton nez dans la poitrine de cette mégère et prendre sa défense, traitre, crois-moi, tu vas encore en entendre parler pendant des heures, voir même des siècles, de cette malencontreuse histoire. Notre fils adoptif m'empêche de m'en prendre d'avantage au pauvre Anglais, une chance qu'il soit d'ailleurs là, sinon je n'aurais pas donné cher de la peau de Noah. Alors finalement, une fois les courses terminées, je laisse ce dernier glisser son bras autour de ma taille alors que nous nous rendons vers une autre boutique. Je n'oublie pas pour autant que je lui en veux terriblement et que dans mon for intérieur, je me sens plus que blessée. Une fois dans cette boutique pour bébés, je hausse un sourcil. Qu'il me montre quoi ? Il n'est jamais venu ici, si ? Je le laisse finalement s'éclipser tandis que j'attends patiemment avec un Amoun qui ne cesse de regarder de tous les côtés. Ce petit va très bientôt se faire un torticolis. « Deux minutes, a-t-il dit... », murmurais-je finalement, alors qu'Amoun ne tenait plus en place. Je prends délicatement sa main dans la mienne et l'entraîne un peu plus loin dans la boutique, sans pour autant trop nous éloigner de l'endroit où Noah nous a laissé, devant des vêtements pour nouveau-nés. Oh mon dieu, c'est tout petit et tout mignon, je craque ! Quelques instants plus tard, et voilà qu'un gros lapin blanc se rapproche dangereusement de nous sous les yeux d'un Amoun plus qu'ébahi par la grandeur de la peluche. « Euhm... » C'est quand même un peu... grand. Mais face à notre fils qui finit par se jeter sur la peluche pour lui faire tant bien que mal un câlin, je ne peux que fondre de bonheur. « Tu es sûr qu'elle passera ne serrait-ce que la porte de la maison ? Autrement oui, elle est vraiment magnifique et je crois bien qu'un petit bonhomme y est déjà très attaché. » Adjugé vendu, si cela plait à Amoun, on ne peut que la ramener à la maison. Finalement, j'adresse un sourire à Noah. Si je ne lui ai toujours pas pardonné tout ce que je lui ai reproché tout à l'heure, j'ai rapidement tiré un trait dessus depuis que je me suis retrouvée face aux vêtements pour bébés, presque en larmes en admirant toutes les petites chaussettes et autres petites tenues à en faire craquer plus d'un. Je viens même déposer un rapide baiser sur ses lèvres. Ces hormones vont avoir raison de moi avant la fin de ma grossesse. « Alors comme ça, tu es déjà venu ici afin de faire... du repérage ? » Pourquoi ne suis-je guère étonné ? Si Noah se comporte déjà en papa poule avec ne serrait-ce qu'avec son neveu qu'il chouchoute comme son propre fils dés qu'il débarque à la maison, imaginez un peu l'état dans lequel il se trouve intérieurement depuis qu'il sait qu'il va être père. Je trouve ça plus qu'attendrissant, je dois l'avouer.