Ebony et Andrew, c’était exactement le genre de relation à laquelle elle ne croyait pas, elle le savait d’ores et déjà entre eux ça ne tiendrait pas bien longtemps. Ils avaient tout deux de forts caractères, et en dehors de ça ils n’avaient pas grand chose en commun. Andrew était un homme incroyablement riche, ça dépassait même les limites du raisonnable, elle ne sortait de nulle part. Il avait un brillant avenir devant lui, avec les gens de son monde et elle refusait de le voir se faire influencer par la Gamma. Andrew était d’ailleurs l’une des rares personnes de Berkeley à être plus riche qu’elle, c’était sans doute pour ça qu’ils s’entendaient si bien, qu’ils se comprenaient facilement, en sa présence elle n’avait pas besoin de jouer à un quelconque jeu, parce que qu’importe ce qu’elle pouvait faire rien ne lui paraitrait indécent. Il appréciait Ebony c’était certain mais l’aimait il vraiment ? Etait il tombé amoureux d’elle ? Elle en doutait fortement. Son meilleur ami avait un coeur de pierre, dans le passé il avait tant souffert, jamais il ne pourrait s’attacher à la brune aussi rapidement, jamais il ne la présenterait à papa Walton. Dans quelques mois eux aussi allaient se déchirer, puis se séparer, Ebony allait tomber de haut. Eileen soupira et garda le silence, qu’importe si elle ne la supportait pas elle avait envie qu’ils profitent de ce voyage, car ce serait peut être le dernier. Si elle pouvait revenir en arrière, elle aimerait ne pas faire les mêmes erreurs avec Jayan, avoir la chance de revenir sur cette piste de danse, peut être qu’ainsi ils n’auraient pas eu la même fin tragique. Néanmoins quand elle les regardait elle ne pouvait s’empêcher d’être pessimiste de ne pas y voir d’avenir, elle refusait qu’eux aient droit à une fin heureuse car elle ne l’avait pas eu. C’était de l’injustice, de l’égoïsme pur, mais si elle n’avait pas eu droit au bonheur pourquoi d’autres pourraient ils y gouter ? Trempant ses lèvres dans sa coupe, le champagne avait un gout amer, celui de la déception, de la plaie béante qui lui avait lacéré le coeur et qui ne cicatrisait pas. Dans cette état d’esprit, la meilleur arme de la blonde était encore la destruction, cracher son venin encore et encore, voir les autres souffrir autant qu’elle. Oui, elle avait couché avec Drew un nombre incalculable de fois, oui elle avait aimé ça, oui elle était prête à recommencer. Elle balança cette vérité qui fit l’effet d’une bombe, à première vue Andrew s’était bien gardé de parler à Ebony de ces petites parties de jambes en l’air. Il y avait donc déjà des secrets entre eux, une base parfaite pour entreprendre une relation à long terme, elle ne put s’empêcher d’afficher un large sourire machiavélique, odieux, désespérant. D’ailleurs elle remarqua qu’elle avait touché un point sensible, Ebony sembla perdre son calme olympien quelques secondes, perdue, elle avait de nouveau les cartes en main. « Ho, on dirait que j’ai fait une gaffe, tu n’étais pas au courant c’est ça ? » ajouta t’elle avec condescendance à l’intention de la Gamma, se tournant vers son meilleur ami elle articula. « L’église n’interdit pas le mensonge Drew ? tu m’excuseras mais à Vegas toutes ces choses nous dépasse ... ». Elle était née dans la capitale mondial du jeu, du vice et du divorce, et ça se voyait, elle n’avait pas les mêmes valeurs que les autres personnes présentes ici, Eileen évoluait dans son monde, dans sa bulle et ce depuis toujours, qu’importe qu’il y ait ou non des dommages collatéraux. C’est alors que Jayan arriva, que cette garce lui sauta au cou, touchantes retrouvailles qui lui donnait la nausée. Pourquoi était il ici ? Pour lui porter le coup fatal ? celui qui l’achèverait ? Pour lui répéter qu’elle n’avait pas droit au bonheur ? Qu’elle était une salope finie doublée d’une toxico ? Heureusement Andrew arriva à ses cotés, ce n’était pas son meilleur ami pour rien il avait vu son malaise lorsque Peerson-Barckley avait franchi le seuil de la porte. Il savait qu’il y avait eu une histoire compliquée entre eux, par chance il ne connaissait pas la fin, dans le cas contraire il aurait tué l’Epsilon sur place. S’approchant d’Andrew, elle se sentait prête à faire des efforts avec Ebony, pour lui, parce qu’il était le dernier qui ne l’avait jamais trahi ou décu. « Je te promet de prendre sur moi, mais si je le fais c’est uniquement pour toi, parce que je tiens à toi et que je veux pas te perdre. Mais jure moi de ne pas toucher à Jayan, ça ne servirait à rien. » murmura t’elle. Pourquoi défendait elle encore Jayan après ce qu’il lui avait fait ? Elle tenait donc à lui à ce point, elle n’arrivait pas à l’oublier, son visage était en permanence dans son esprit, ce qu’ils avaient vécu elle y avait cru, il avait été le centre de son monde, c’était trop intense, ineffaçable. Un léger sourire réapparu sur ses lèvres lorsque Drew lui proposa d’aller skier demain, ça lui ferait le plus grand bien d’être loin de ce chalet, loin de Ebony et surtout loin de Jayan. Elle déposa un baiser sur sa joue avant d’ajouter. « Avec plaisir, j’espère que tu arriveras à me suivre ». Il était désormais temps qu’elle affronte Jayan, Ebony s’éloigna lui laissant le champs libre non sans quelques répliques savamment choisies qu’elle ignora, en cet instant plus rien n’avait d’importance, seulement le regard de Jayan qui parcourait son corps et qui se planta dans ses yeux bleus. Il était toujours aussi beau, aussi parfait, mais aujourd’hui elle connaissait sa part d’ombre et plus rien n’était pareil. Elle lui proposa une coupe qu’il accepta et ensemble ils trinquèrent sous les paroles pour une fois sincère d’Ebony, tentant de sourire elle avait reporté son regard désespéré sur Andrew, son seul soutien ici. Jayan posa alors sa coupe, brisant une nouvelle fois ce silence pesant, se retournant vers Eileen il voulait que la blonde lui montre sa chambre. Elle le regarda, surprise, prise au dépourvu, sa tête lui disait de l’envoyer sur les roses, son coeur lui disait de lui montrer les chambres. Voyant que l’Epsilon ne répondait pas, Ebony trouva judicieux d’ajouter son grain de sel pour la pousser à accepter. Avait elle vraiment le choix ? Pouvait elle dire non à Jayan ? En était elle seulement capable ? Déposant à son tour sa coupe de champagne presque vide sur la table elle enfonça ses pupilles azur dans les siennes. « Il n’y à pas de problèmes, suis moi ». Elle avança vers l’immense escalier en bois suivit de Jayan qui avait prit soin de prendre ses valises avec lui, plus que 10 jours à tenir. Une fois en haut, elle traversa le long couloir, la chambre du fond c’était la sienne, même emplacement que dans la maison des Epsilons. Ebony et Andrew avaient prit la chambre du rez de chaussez qui disposait d’un lit king size et d’une petite terrasse, restait donc deux chambres à l’étage. « J’ai pris la chambre du fond, les deux autres sont libres ». Jayan gravit la dernière marche, et de nouveau elle se sentait mal, son coeur manquait de s’arrêter à chaque seconde. Pourquoi lui avait elle dit toute la vérité, sur eux, sur ses sentiments à son égard ? Dans un ultime effort, elle termina sur ces mots. « Tu voulais me dire autre chose ? ».

Accuser le destin, il n’y a rien de plus facile, en quelques secondes à peine on rejette nos fautes, nos erreurs sur un concept. Ce n’est de la faute de personne, c’est juste un coup du sort. Clairement il n’y a rien de tel pour se voiler la face, pour faire l’autruche. Eileen agissait de la sorte depuis près de quatre semaines, elle refusait de s’avouer à elle même ne serait ce qu’un instant que si Jayan l’avait foutue à terre c’était parce qu’elle était une gamine odieuse, une blonde sans scrupules, doublée d’une junkie. A force de tout faire pour vouloir être sauvée et pour attirer l’attention sur sa petite personne elle s’était heurtée à un mur, il lui avait permis d’ouvrir les yeux sur celle qu’elle était réellement. Aujourd’hui si elle se retrouvait dans ce chalet avec son meilleur ami, l’une de ses pires ennemies et l’homme qui lui donnait des palpitations cardiaques étourdissantes, ce n’était pas à cause de ce fichu destin, ou même du karma. C’était le signe qu’il était tant d’assumer, de se remettre en question une bonne fois pour toute, c’était l’unique moyen pour aller de l’avant, pour tourner enfin cette page. Elle ne pouvait plus se remémorer en boucle cette nuit d’horreur, déprimer et regretter ce qu’elle avait fait, il était grand temps qu’elle agisse qu’elle prenne une décision à savoir, lui pardonner ou continuer de lui en vouloir. Seulement depuis qu’elle était arrivée tout allait trop vite, tout se bousculait, et elle était tout bonnement incapable de réfléchir. La voix insupportable d’Ebony résonnait dans sa tête et la voir enlacer Jayan était limite insupportable, elle se donnait en spectacle, elle voulait prouver à Eileen qu’elle et Jayan avaient une relation forte, soudée et que cela durait depuis des années. Comment pouvait elle rivaliser ? Jayan elle le connaissait depuis le mois décembre, ils avaient eu des hauts et beaucoup de bas, elle en venait même a se demander si tout ceci était réel, comment était il parvenu à compter autant en si peu de temps. Immédiatement elle détourna le regard, Andrew était la, et en cet instant il était seul qui pouvait l’aider à garder la tête haute. Andrew avait quelque chose d’apaisant, même dans les pires moments il trouvait les mots pour la faire rire, si elle voulait faire sortir Jayan du fil de ses pensées elle était convaincue de pouvoir compter sur son meilleur ami. Elle ne lui avait rien dit au sujet de cette relation, à vrai dire depuis quelques temps ils ne se confiaient plus, lui était en couple avec la Gamma et elle ne l’approuvait pas. C’était la première fois qu’elle avait du mal à se confier à Drew, elle craignait de le blesser, ou pire de le perdre lui aussi. Profitant qu’Ebony et Jayan fêtent leurs retrouvailles, ils ne se quittaient pas des yeux, ils se prenaient dans les bras. Il n’était pas stupide, il avait compris que quelque chose ne tournait pas rond, il avait ressenti le malaise de la blonde lorsque The President avait franchi le seuil de la porte. Néanmoins Eileen refusa de lui expliquer le fin mot de l’histoire car pour sur, si Andrew venait à découvrir la vérité il s’en prendrait à Jayan, il le frapperait peut être même, et elle ne voulait pas être au centre de cette guerre, elle refusait de voir les deux hommes à qui elle tenait le plus s’entretuer. « De rien Drew, j’ai adoré ces quelques jours avec toi à Monaco. Peut être qu'il le mérites mais tu ne feras rien, tu m’entends rien. Pour une fois, laisses moi gérer ça ... Je te promet qu’il ne me fera plus jamais de mal. ». Articula-t’elle en essayant de s’en convaincre, mais tout n’était jamais simple. Elle était encore fragile, et pire encore elle commençait à avoir des sentiments pour lui, par conséquent elle était aussi vulnérable qu’un flocon de neige, si Jayan voulait la détruire il ne lui faudrait que quelque secondes. Par chance, la conversation se porta sur un tout autre sujet, les sports d’hiver, et plus particulièrement le ski. Andrew ne semblait pas vraiment emballer par le fait de devoir grimper sur des skis et dévaler des pistes, mais elle avait l’intention de le faire changer d’avis. Plongeant ses yeux bleus dans les siens elle esquissa un mince sourire. « Je vais t’apprendre et tu vas devenir aussi doué que dans un lit ». siffla t’elle suffisamment fort pour que BonyBitch n’en perde pas une seule miette. Certes, elle lui avait fait la promesse de ne pas ajouter d’huile sur le feu, mais cette réplique ci était bien trop tentante, elle n’avait pas pu s’en empêcher. Ces quatre semaines passées dans le noir avaient fait ressortir ce qu’il y avait de pire en elle, à savoir cette condescendance insupportable, cette repartie tranchante, et cet orgueil démesuré. Oui, Ebony était entrain de la pousser à bout, et oui, elle était trop fière pour le reconnaitre mais elle était jalouse de la relation qu’entretenait la Gamma avec Jayan. Pourquoi la ou les portes s’étaient ouvertes pour la brune, elle s’était heurtée à un mur ? Pourquoi cette garce avait tout ce qu’elle n’avait pas ? Elle aurait pu mettre ses milliards sur la table ça n’aurait pas été suffisant pour qu’il l’aime, les seules choses qu’elle désirait ne s’achetaient pas. Portant sa coupe de champagne jusqu’à ses lèvres, elle avait le regard vide, elle ne savait plus sur quel pied danser, elle était allée trop loin désormais et revenir en arrière lui semblait insurmontable. Rapidement, elle fut quelque peu poussée à conduire Jayan à l’étage afin de lui montrer les chambres. Elle tentait de rester maitre d’elle même, de contrôlait sa respiration et même les battements de son coeur, mais ce n’était pas une chose simple, il lui faisait de l’effet, plus que n’importe qui. Elle aurait voulu se noyer dans ses yeux, effacer cette soirée maudite, revenir sur ce toit et que ce moment dure pour l’éternité. Il désigna la première porte du doigt et laissa apparaitre un sourire sur son visage parfait, pourquoi semblait il si heureux alors qu’elle sortait à peine la tête hors de l’eau. C’était injuste, elle avait la sensation d’être la seule à souffrir dans l’histoire, et elle en avait plus qu’assez.«  De toute façon si tu avais voulu t’installer dans la mienne j’aurais dis non » lâcha t’elle d’un ton cinglant, ce qu’elle regretta presque aussitôt. Faire semblant de le détester lui permettait d’avaler la pilule plus facilement, mais ça ne changeait rien à ce qu’elle ressentait, à ses sentiments. Une fois de plus elle se voilait la face, c’était sa meilleure arme, son unique arme pour ne plus souffrir. Il se permit de la complimenter, de lui dire qu’elle était ravissante, elle aurait du sourire ou le remercier, mais elle ne s’en sentait pas capable, ça signifierait qu’il gagnerait, et même si elle sentait déjà dépendante de lui, elle refusait de lui montrer une seconde fois. Elle enfonça le couteau dans la plaie un peu plus profondément. « C’est post-dépressif pas ravissant ». Ajouta t-elle en s’éloignant alors qu’il reprenait la parole, il avait encore des choses à lui dire, mais ce n’était pas ce qu’elle voulait entendre, elle en voulait plus, elle voulait que ses sentiments soient réciproques, ne plus vivre - survivre dans le doute. « Non reste, ce n’est pas toi le problème, c’est ce que moi je ressens pour toi. J’en attends plus, et ce n’est pas le temps ou le pardon qui pourra arranger les choses ... C’est stupide, oublie. » dit elle avant de rebrousser chemin et de retourner en direction du salon. Elle était encore toute retournée par ce semblant de conversation, ou allaient t’ils ? droit dans un mur ? restait il un espoir ? Elle ne préférait pas y penser pour le moment. En arrivant en bas des marches, elle se rendit rapidement compte que l’ambiance n’était pas plus enjouée, à elle seule, elle était parvenue à mettre son grain de sel entre Ebony et Andrew. L’air de rien, elle prit place sur l’un des fauteuils qui entourait la table. Ebony se tourna vers Jayan tout en lançant une énième réplique dont elle avait le secret puis demanda à Andrew et Jayan ce qu’ils comptaient faire de la soirée. Evidemment elle ne s’adressait pas à elle, l’écartant volontairement de la conversation. « Si tu t’ennuies déjà, pourquoi tu ne sors pas faire un tour ? » Articula t’elle agacée au plus haut point. Attrapant la bouteille de champagne déjà bien entamée, Eileen s’en servit un énième verre, son regard se posa à tour de rôle sur Andrew, Ebony, puis Jayan. Elle allait trop loin, elle ne voulait pas gâcher le springbreak de tout le monde, lentement elle se releva et quitta la pièce vers la terasse, une cigarette lui ferait le plus grand bien. Il parait que les regrets s’envolent en même temps que les volutes de fumée.

Eileen n’aimait pas spécialement l’allure qu’était entrain de prendre ce Springbreak, partout il y avait des secrets, des non dits, des conflits. A eux quatre ils formaient une bombe à retardement prête à exploser, et elle se demandait qui serait le premier à craquer. Ebony, qui n’allait pas rester longtemps les bras croisés, Jayan qui n’en pourrait plus de ses sautes d’humeur, de ses je t’aime moi non plus, ou Andrew pris entre deux clans, entre les deux femmes de sa vie ? Ou tout simplement elle, fragilisée, encore dans une période sombre suite à sa dispute avec Jayan, et sa jalousie presque maladive de sa relation avec Ebony. Elle ne donnait pas chère de sa peau, mais il était impensable qu’elle prenne la fuite, c’était une battante, elle n’abandonnerait pas. Enième particularité des Rosenbach, ne jamais poser les armes à terre, et s’avouer vaincu. Ses démons étaient encore bien présents ancrés dans le plus profond de ses pensées. Elle avait vu en Jayan la plus belle chose qui pouvait lui arriver, son sauveur, avant qu’il ne la brise en mille morceaux, piétinant sans scrupules ce qui restait de son minuscule coeur. A terre, elle se relevait doucement, et ces semaines de profond désespoir laissaient désormais place à une Eileen plus intransigeante que jamais, méchante au possible, son autre visage : Rosenbitch. Elle était parfaitement consciente qu’à présent son unique pilier dans ce chalet serait Andrew, il était le seul encore capable de lui décrocher un sourire, plus que jamais elle allait avoir besoin de son soutien, de ses conseils, elle ne voulait plus être perdue de la sorte, elle ne voulait jamais endurer de nouveau ce qu’elle avait ressenti au cours des dernières semaines. Déjà, ils parlaient de leur prochaines vacances à l’autre bout du globe, juste lui et elle, et le soleil sur leur peau bronzé. Se couper du monde le temps d’une semaine hors du temps, ne plus penser aux déceptions, aux coups-bas de la vie et de ce foutu destin, se sentir enfin vivante. Ni une, ni deux, elle se laissa tomber dans ses bras, elle avait besoin d’affection, de sentir aussi qu’elle comptait encore pour au moins quelqu’un, mais elle savait qu’elle ne pouvait pas duper Andrew, il lisait en elle comme dans un livre ouvert. Bientôt, il voudrait en savoir plus sur l’affaire Jayan, et elle ne pourrait pas lui mentir, ou tenter de minimiser les choses. « Rien ne me ferait plus plaisir que de partir loin avec toi, d’autant que j’ai vraiment besoin de te parler. Encore une fois, laisse Jayan ou il est, ignore le. Il ne mérite plus qu’on lui accorde de l’importance. » ajouta t’elle dans un murmure, jamais elle n’aurait pensé dire des choses si horribles sur Jayan, c’était entrain de lui bruler la gorge, c’était des centaines aiguilles qui revenaient pour lui rappeler ce qu’elle avait perdu et combien c’était douloureux. Un monde s’était effondré, le monde utopique et idéaliste qu’elle avait crée de toutes pièces pour lui, pour eux. Mais puisque « nous » n’existera plus jamais, sabrons le champagne à notre fin. Dangereuse elle rajouta du feu aux poudres, parlant de ses folles nuit en compagnie de l’héritier de l’empire Walton, le tout suffisamment fort pour qu’Ebony n’en perde pas une miette. Elle agissait comme une vraie peste, ce qu’Andrew ne tarda pas à lui faire remarquer. Depuis que le Président s’était barré avec les restes de son coeur, la belle blonde suintait la méchanceté par tous les pores, elle n’était qu’une coquille vide cherchant par tous les moyens à faire du mal autour d’elle. Les limites, il n’y en avait pas, il n’y en avait jamais eu dans son monde, elle était condamnée à se retrouver seule à la fin, alors autant mettre le feu dès maintenant. « Ta peste préférée. » conclu t’elle avant de conduire Jayan au premier. Leur relation n’avait jamais été aussi froide, glaciale, elle lui lançais des regards sombres et méprisants, tandis qu’il tentait de réparer ses erreurs, mais c’était trop tard. Sur la défensive, elle ne lui accordait pas le moindre crédit, elle l’écoutait à peine et se perdait dans les sentiments contraires qu’elle ressentait à son égard. Entre l’amour et la haine il n’y avait qu’un pas. Leur brève discussion pris rapidement fin, elle était redevenue cette pétasse qu’il ne supportait pas, celle qui jouait un double jeu et qui ne jurait que par le mot provocation. Lui, était redevenu cet homme parfait qui avait eu l’audace de la sauver avant de se transformer en monstre sans pitié. Jamais, ils ne pourraient être heureux ensemble ? Retrouver ce bonheur instable et éphémère du Bal de Noel ? Ses paroles n’avait plus de sens, elle lui répétait encore une fois qu’il comptait pour elle, mais que les choses n’étaient pas réparables, le problème ce n’était pas lui, c’était elle. « Oublie-moi » murmura d’elle de manière inaudible avant de regagner la pièce principale. Rapidement Jayan se rapprocha d’Ebony, vision des plus insupportable, elle et lui c’était encore pire qu’elle et Drew. Son regard fit le tour de l’assemblée dans un soupir non dissimulé. Portant une énième coupe à ses lèvres, elle écoutait attentivement la proposition de Drew, haussant un sourcil. Laisser Ebony avec Jayan pour la soirée et disparaitre avec son meilleur ami, ce n’était pas stupide, mais elle craignait que ce dernier la questionne davantage. « C’est toujours mieux que de me retrouver dans la même pièce qu’elle durant toute la soirée » siffla t’elle en désignant Ebony Bitch du regard, un regard foudroyant, d’un bleu perçant. Elle n’aimait pas la savoir avec Jayan, elle ne voulait pas qu’il lui parle de leur histoire, de leur dispute. Attrapant sa veste elle déposa sa coupe vide sur la table et s’accrocha au bras d’Andrew. Avant de quitter le chalet ses yeux se posèrent sur Jayan, leurs regards se croisèrent, et ça faisait mal, tellement mal, la douleur était encore là, plongée dans un océan de regrets. Les sentiments étaient encore là, toujours aussi peu réciproques, elle devait partir, ne pas se retourner.