C’était une nouvelle année et j’avais décidé de lui faire un petit cadeau, voire un grand. Je voulais lui faire plaisir, tout en me faisant plaisir. Depuis notre après-midi au zoo, bien sur qu’on s’était revu, mais pas des circonstances où on aurait pu être plus proches l’un de l’autre, plus intimes. Je n’avais pas eu l’impression que ça avait changée quoique ce soit à notre relation. Ou du moins, on faisait tout pour le faire paraitre ainsi. Je vous avoue que ça avait été un peu dur pour moi. Faire comme si on ne s’était rien dit. Il ne fallait pour autant pas trop forcer les choses en en parlant dès qu’on se voyait, ou le remettre au menu. Et pourtant c’est ce que je comptais faire, mais en instaurant une bonne petite soirée, à l’hôtel. Eh ouais, je suis un grand romantique. Non mais vous avez pensé à quoi ? Un vieil hôtel tout miteux où les prostitués vont ? Non, pas du tout ! Au Palace Hôtel. L’hôtel le plus cher. Genre, juste pour une nuit il m’a couté ce que je paie en aller-retour San Francisco-Paris. Bon, quand même pas, mais presque hein. Et autant que j’y étais, j’avais choisi la plus belle suite au dernier étage. S’il est réputé pour y voir un beau coucher de soleil autant prendre le dernier étage pour y voir mieux, mais surtout avoir une meilleure vue. Vos l’aurez compris maintenant, j’ai organisé cette soirée pour passer un bon moment, en amoureux, enfin je l’espère, mais non pas pour faire ce à quoi les hôtels sont réputés. On ne s’était pas vu durant les vacances, donc pour Noël, et on n’avait pas encore eu l’occasion de s’offrir nos cadeaux. Ca serait aussi une bonne occasion pour s’échanger nos cadeaux. En espérant que le mien lui plaise. Ma sœur, très bonne en mode, tout comme moi, m’a aidé pour trouver. Ah je vous jure, je ne sais pas combien d’argent j’ai mis dans ce cadeau et cette soirée, mais lorsqu’on aime, on ne compte pas. Enfin c’est ce qui se dit, et c’est vrai. Pour faire jusqu’au bout, je lui avais envoyé une voiture, qui l’amènerait ici. En attendant je préparais la chambre, la salle de bain (je lui avais coulé un bon bain, avec du chocolat à côté). Si elle n’appréciait pas ça serait parce que c’est too much. Un peu cliché. Oui je l’avoue. Mais bon. Tiens je reçu un message de sa part, me demandant où la voiture l’emmenait. Haha. Je l’imaginais dans la voiture. Le conducteur n’ayant pas le droit de lui dévoiler quoique ce soit. D’ailleurs, vingt petites minutes après il m’envoya un message comme quoi ils arrivaient. Juste le temps pour moi de descendre et de l’attendre à l’entrée. Lorsqu’elle apparut, je souris. Ah ce qu’elle peut me rendre heureuse. Rien qu’en la voyant, j’en avais les yeux qui brillaient. Je la pris dans mes bras, tout en lui déposant un baiser sur le front, la base. « Hey ma chérie. Tu as fait bon voyage ? » Cette question car je n’avais pas répondu au message et que j’imaginais qu’elle avait du se faire tout plein de scénario durant tout le trajet. Je la pris par le bras en direction de l’ascenseur. On resta sage dans cet ascenseur. Promis ce soir, on ne fera rien. Même si elle décide de me chauffer ou autre, tellement elle aimera ma petite surprise. Une fois à l’étage, je la laissais deviner la porte. Pas trop difficile, normalement, celle où il y a une fleur devant. Non une rose, mais une tulipe. Pour faire un peu dans l’originalité avant tout ce machin truc. Oh mon dieu, cette fois, c’était à mon tour de stresser, au vu de sa réaction lorsqu’elle verra la chambre. Quoique… elle a déjà vu l’hôtel donc bon, elle doit bien voir que j’ai fait énormément de choses. Ce n’est pas n’importe quel hôtel quoi. Et ce soir je comptais lui dire pleins de choses.

Que voulez-vous ? Tout cela avait été une surprise, je n’avais pas pu répondre à son message. Même si je lui avais répondu un tout autre truc, en fin de compte j’aurais craché le morceau. C’est un peu ce qui se passe lorsqu’on aime trop une personne et qu’on ne peut pas lui mentir, que ce soit en face ou par messages. Si je souhaitais que tout soit parfait, il m’avait fallu faire abstraction de son message. Comme si ça m’avait plu à moi de ne pas répondre. J’aurais aimé lui faire la discussion durant son trajet. Avoir de ses nouvelles avant qu’on se revoit. Oui j’aurais aimé. De toute façon, avec tout ce qui l’attendait ici, elle me pardonnera bien vite. Enfin je l’espère, car j’y ai tout de même mit ton mon cœur. Ce n’était pas si compliqué en fait, car je n’avais pas eu besoin de réfléchir à quoique ce soit. Toutes les idées me venaient une par une. L’amour. Je n’avais rien voulu lui dire aussi car je souhaitais voir sa réaction lorsqu’elle verrait que je l’emmenais dans un hôtel pour la soirée. Par message je n’aurais pas pu voir sa réaction. Alors que sa réaction était vraiment cool. Elle semblait surprise, étonnée, mais surtout impressionnée par le type d’hôtel. Et toute cette luxure. Elle n’était surement pas habituée. D’ailleurs moi non plus. Lorsque je voyage, je me paie de petits hôtels pour garder mon argent pour d’autres choses plus intéressantes. Il faut vraiment avoir énormément d’argent pour se permettre de loger ici. Rien qu’une nuit ici, pour moi, ça m’avait coûté beaucoup. Sans importance, c’est pour les beaux yeux de ma belle. Il y avait tout de même une dizaine d’étages, étant donné qu’on était au dernier, il fallait quelques secondes, voire une minute pour arriver à notre étage. Durant ce petit temps, Al’ me demanda pourquoi. Bonne question. Je lui répondis vaguement, à mon habitude « Comme ça. » Mon amie passa ses bras autour de mon cou pour ensuite me dire, indirectement, qu’elle allait mal. Je la regardai et lui caressa la joue. « Il me semble que nous serons à plus d’une dizaine de mètres du sol, alors oui la soirée sera à la hauteur. » Ce n’est surement pas un jeu de mots qu’elle avait attendu en me confiant cela, mais je n’y pouvais rien. Je n’allais pas lui demander ça comme ça, aussi facilement. On parlera, une fois installé, confortablement, et ça viendra dans la conversation. Je préfère le faire comme ça. Une fois arrivés à la porte de la chambre 54, je pris la fleur et la lui offrit, avec un sourire aux lèvres. Au prix de la soirée, j’avais pu demander certaines choses à l’hôtel, comme par exemple, que de la musique se mette dès qu’on ouvrirait la porte. J’avais hâte de voir si tout cela allait fonctionner. J’ouvris la porte, et la musique se mit. Oh génial. Il s’agissait d’une musique sans paroles, juste pour mettre une petite ambiance de fond. Je lui pris la main et la fis entrer dans la chambre. Moi-même, en revoyant la chambre je fus surpris. C’était blanc, mais avec la grande baie vitrée qui donnait une superbe vue sur San Francisco, la chambre semblait juste magnifique. Ce n’était pas qu’une sensation, car elle l’était. « Bienvenue chez toi pour la soirée. » J’avais préparé un petit programme. Il ne restait qu’une heure et demie environ avant que le coucher de soleil ne commence. Le temps de prendre un bon bain, tranquillement. « Ca te dit un bon bain que j’ai préparé ? » Je lui souris. J’étais heureux d’être là, avec elle. Tout comme elle venait de le dire plus tôt dans l’ascenseur, cette soirée promettait de grandes choses.

Dès lors que je l’avais aperçue, j’avais deviné, en quelque sorte, qu’elle n’allait pas au meilleur de sa forme. C’est limite si elle s’obligeait à sourire. Quoique, en ma présence, le sourire lui vient tout seul, mais tout de même. En bon ami que je suis, pas seulement un bon amant et oui, je savais distinguer son bien être ainsi que son mal-être. Et là, aujourd’hui, elle n’allait pas au meilleur de sa forme. Je me devais d’en faire encore un peu plus. Je savais que tout ce que j’avais fait était bien, merveilleux, mais tout n’est pas dans le décor. Le plus important sera ce que je lui dirais, les mots que j’utiliserais. Je n’avais pas le droit au faux pas. Pas ce soir. Alors lorsqu’elle me dit qu’elle savait que je pouvais faire bien, ça me fit plaisir tout en me stressant. Et si elle en attendait beaucoup, alors qu’en fin de compte tout ce que j’ai entreprit n’est pas suffisant ? Et si je la décevais ? Alors qu’elle ne va déjà pas très bien. Je lui fis un léger sourire, un peu coincé, mais je ne pouvais pas faire autrement. Elle m’avait foutu un gros coup de pression là. Je voulais que tout soit parfait, pour elle. Ma merveilleuse. Ma merveilleuse qui fut émerveillée par la chambre. J’avais l’impression d’offrir le Père-Noël, plus son traineau et ses rênes, ainsi que les lutins à un petit enfant. Elle tournait sur elle-même pour admirer cette chambre. Bon au moins, la chambre lui plaisait. Ceci n’était qu’un petit début. Le petit apéritif. Ah oui d’ailleurs, j’avais même réservé un bon petit repas. Mais je ne vous en dirais pas plus pour l’instant. « Euh.. » Je regardais à mon tour, une énième fois la chambre. En avais-je trop fait pour une simple et unique soirée ? Peut-être. Mais pour elle, rien n’est trop. Cela fait trop cliché de dire « fou de toi » ? Ouais ok, je ne vais rien dire. On va éviter de frôler le ridicule. « Je … euh… Je voulais te faire plaisir pour le temps d’une soirée… » Non pas que je n’allais plus la satisfaire par la suite. Oh que non. Et je la satisferais encore plus lorsqu’on se décidera à se mettre ensembles. Ah ça, je le promets. Lorsque je lui proposais le bain, elle ne se fit pas prier et retira tout de suite sa robe. Speedy Gonzales pour le déshabillement. Je m’avançais vers elle, les yeux dans les yeux, et déposa mes mains sur ses joues avant de lui déposer un léger baiser sur les lèvres. Ce soir n’allait pas être sexuel, mais bien dans une ambiance romantique, et je laisserais l’amour nous envahir. Je me devais de faire encore plus que lors de notre sortie au zoo qui avait tout de même atteint un certain niveau. Je la regardais, en sous vêtements devant moi. Ce qu’elle était magnifique. Même en étant enceinte elle trouvait toujours du plaisir à porter de beaux sous-vêtements. Parce que je ne pense pas qu’elle les a mis juste en sachant qu’on allait se voir. Ce n’est pas mon Aleyna. Je me déplaçais derrière elle, et déposais mes lèvres dans son cou, ses épaules, ses omoplates. Tout en dirigeant mes doigts sur le soutien-gorge et le lui retirer. Il ne restait plus que le bas. Je la retournais pour qu’elle se retrouve face à moi. Poitrine à l’air. Et bien que je n’aie pas voulu regarder sa poitrine, pour ne pas paraitre obsédé, je ne pus m’en empêcher. Parfaite. Le silence s’installait petit à petit entre nous. Seule la musique de fond se faisait entendre. Bonne ambiance, à mon goût. Petit à petit, je lui fis descendre le sous-vêtement qui restait sur son corps. Elle se retrouvait enfin nue. Heureusement que le bain était déjà prêt.

Je la vis arriver vers la salle de bain, et même si je ne voyais pas son visage, je la sentais bouleversée. Je vins la prendre dans les bras et lui chuchoter à l’oreille « j’arrive ma mignonne, entre dans le bain et profite » et lui déposer un autre baiser sur la joue. J’avais souhaité qu’elle m’invite dans le bain. C’est vrai quoi. D’accord, le bain, en premier lieu, est pour elle, mais je ne vais pas rester là dans la chambre à attendre, ou même la regarder prendre son bain. Trop pervers. Alors oui j’avais été heureux qu’elle prenne cette initiative d’elle-même. Je l’entendis entrer dans la baignoire. Je retirais mes vêtements, pour enfin venir la rejoindre. Je me mis contre la paroi de la baignoire, et la prit dans mes bras. « Tu me racontes ce qui se passe Aleyna ? » J’aurais préféré le demander autrement, avec un peu plus de tact. Mais la voir comme ça me faisait trop de mal. Je ne pouvais plus attendre. Je pris sa main dans la mienne et la lui caressa tout en attendant.

Jusqu’à aujourd’hui je n’avais jamais offert un tel moment à une fille. Même pas à ma sœur, la seule vraie femme de ma vie (avec ma maman). J’aurais pu leur faire un aussi beau cadeau, pour noël, mais il faut croire que je n’étais pas autant inspiré. Oh ce que je peux aimer ma famille, mais ce que j’ai eu du mal à leur trouver un cadeau. Pas trop dur pour ma chère sœur, mais pour mes parents ce fut un calvaire. En fin de compte j’avais trouvé, et je leur avais fait un très beau cadeau. J’aurais souhaité leur offrir de petites vacances en amoureux, mais jamais ils ne voudront quitter leur fête foraine. C’est bien d’être autant impliqué dans quelque chose, mais je ne pensais pas qu’on pouvait l’être à ce point. Bref, je leur avais offert un diner au restaurant, mais pas n’importe lequel. C’est en quelque sorte pour qu’ils puissent se voir un peu en dehors de la fête foraine, et consommer leur amoureux. Ils sont ceux qui me donnent l’envie d’aimer (aimer Aleyna), et si je les voyais se séparer, malgré mon âge, je serais complètement briser. Selon les dires de ma sœur, ils en ont bien profité de leur soirée. J’avais donc bien choisi. Tous ensembles on avait passé un excellent réveillon, bien qu’il m’avait manqué ma princesse avec moi. Je l’aurais bien emmené, mais mes parents auraient tout de suite fait le rapprochement entre nous deux et je peux vous assurer que ça m’aurait foutu la frousse de les voir en train de nous imaginer plus tard. C’est ce qu’ils souhaitent le plus : que je me trouve une belle jeune fille, qui pourra m’aimer comme je suis et que je pourrais combler pour le reste de nos jours. Je ne l’avais pas emmené par peur. Oui. Et je l’assume. Bien évidemment, ma sœur connaissait son existence, tout autant que notre relation. Elle m’avait conseillé, donner son avis, ce que je devais faire et surtout ne pas faire pour ne pas la perdre. J’ai toujours aimé les conseils de ma petite sœur. Je lui ai même montré des photos de ma Merveille, et elle l’a adoré. D’ailleurs je suis certain que si elles se rencontrent elles vont tout de suite s’adorer. Le pur bonheur. Alors que j’étais dans mes pensées je l’entendis me faire ce compliment. Non mais non ! C’est moi qui normalement fais ce genre de compliments. Je suis un mec qui donne de l’amour, mais qui ne reçoit pas forcément la même dose d’amour. On ne m’avait jamais dit une telle chose, jamais. Sur le coup je la détestais. Je ne savais pas quoi répondre. Je remarquais enfin ô combien c’était embarrassant de recevoir de telles phrases en pleine face. Je tournais la tête, et regardais le mur. Simplement. Sans rien répondre. C’était bien mieux comme ça. Au moins j’étais sûr de ne pas dire de conneries. Etant donné que je n’en étais pas autorisé. Tout devait être parfait.

Une fois dans le bain je lui avais demandé ce qui se passait. Au risque de la mettre mal à l’aise. Mais après tout, il est plus facile de se confier dans une telle ambiance non ? Enfin personnellement, j’aurais plus de facilité moi. J’attendais sagement qu’elle me raconte. Et lorsque j’entendis le prénom de sa « fille », j’eus peur. Bien sur que je m’attendais au pire. Comment ne pas s’y attendre en même temps ? C’est une petite fille malade, alors on a le droit de penser au pire. Mais en fait, si ça avait été le cas, je l’aurais tout de suite su. Elle n’aurait pas pu le garder pour soi autant de temps. Ca devait être autre chose, mais quoi ? Je restai choqué lorsque j’entendis le fin mot de l’histoire. Je ne comprenais pas les parents. Je ne pouvais pas dire grand-chose car je ne connaissais pas vraiment l’histoire de la petite Maëlysse, en fait je ne savais que pour sa maladie. Mais pourquoi revenir après ? La vie est souvent dure, trop dur, et inexplicable surtout. Qu’étais-je censé lui dire ? Je la gardais dans mes bras. Je la laissais continuer de se confier. Il n’y avait pas de bons mots à dire. Je regardais face à moi, avant de dire, sans réfléchir « Je t’offrirais une famille » Hein quoi ? Je venais de dire quoi là ? « Enfin je sais que ça ne sera pas comme Maëlysse, et que ça ne la remplacera pas mais… » Je m’emmêlais les pinceaux. Ce que je venais de dire moi-même me troubla, alors je n’imagine pas ce que pouvait dire la belle brune. « Oublie… » Oui, vaut mieux oublier. Pourquoi parler de famille à une fille qui n’est pas la votre ? Je suis complètement stupide. Pourquoi faire des promesses comme ça ? Je regardais les chocolats pas très loin. Je tendis mon bras pour les récupérer, et en donner un à mon Aleyna. Par la suite, j’en pris un dans ma bouche, et tournais la tête à ma bien aimée pour qu’elle le récupère. Un petit baiser chocolaté. Pour faire oublier ce que je venais de dire plus tôt. Mais il ne faut pas le dire ça.

Je m’étais promis de ne pas faire de faux pas, et pourtant c’est ce que je venais de faire en lui disant ce que j’avais dis. C’était sortit comme ça. Je n’avais pas réfléchi avant de parler. Au moins, cela veut dire que je le veux vraiment : lui offrir une famille. Non ? Si j’avais réfléchi avant de parler je n’aurais jamais osé lui dire cela, encore moins de cette façon et après une telle annonce. Mais que m’avait-il prit ? Je me sentais con, totalement. Je crois même que je ne m’étais jamais sentit aussi con devant une femme. A part lorsque j’avais apprit qu’on m’avait trompé, et encore la fille en question ne me l’avait même pas dit en face, alors je n’avais pas été con devant elle, mais à distance. Peut-être encore plus pire. Bien que là, je peux vous assurer que je ne savais plus quoi dire, quoi faire, où me mettre. Me cacher, sortir de cet endroit et la laisser prendre son bain tranquillement sans qu’un mec comme moi vienne l’emmerder avec ses phrases à deux balles. J’avais souhaité qu’elle l’oublie, mais oui, comment le pouvait-elle ? C’est juste impossible. Je venais de lui dire quelque chose qui restera à tout jamais dans sa mémoire. Ce que je suis con. J’avais laissé, une nouvelle fois, parler mes sentiments. « Je ne sais pas. Enfin n’oublie pas, mais juste qu’on n’en reparle plus quoi. Je t’assure que celui qui se sent le plus mal en ce moment, c’est moi là. Tu m’annonces une mauvaise nouvelle pour toi, et c’est la seule chose que je sais te répondre. Je suis nul, désolé ma chérie. » Et c’est vrai après tout. Je n’ai jamais su réconforter les gens. Je m’en écartais en faisant de l’humour. Mais ce n’est pas de ma faute si je suis nul pour ça. Lorsqu’elle m’avait dit tout cela, aucun mots justes m’étaient venus en tête pour lui dire. Je n’avais pas voulu laisser un silence et j’avais dit cette connerie. Tout compte fait, le silence est plus apaisant des fois. Mais lorsque j’entendis le mot « amis » j’en eu le cœur brisé. Vraiment. J’avais fait tout cela pour lui dire ô combien je pouvais l’aimer, ô combien elle était bien plus qu’une amie pour moi, et elle me disait qu’on n’était que de simples amis. Même pas de très bons amis, voire des meilleurs amis. Non. Elle avait dit « uniquement des amis ». Je tentais de cacher ma déception. Cette soirée n’avait plus aucun sens pour moi. J’étais dégouté, déçu. La tristesse m’envahit, mais je le cachais. Je me forçais même à lui sourire après le bisou qu’elle me déposa. « Je comprends » Que pouvais-je dire d’autres ? Je n’avais rien d’autres à dire. J’étais encore sur le fait qu’on n’était que de simples amis. Et moi qui avait crut à quelque chose entre nous. Pour le coup oui, j’avais parlé dans le vent avec cette histoire de famille. Trop bon, trop con.

Et pourtant, je l’aimais tellement que je décidais de laisser ça sur le côté et de lui offrir tout de même une soirée de rêve, mais sans les sentiments. C’est ça qui est bien lorsqu’on ne dit rien à propos d’une soirée, on peut la changer à tout moment, selon nos envies. Là, par exemple, si je le souhaitais, je pouvais annuler notre dîner face au paysage de San Francisco. J’avais le contrôle, et j’aimais ça. Je ris à ce qu’elle dit. On parle de mon humour, mais le sien est tout autant cool. Je ne pensais pas que ce baiser aurait fait un tel effet, mais l’attention avait été là, et elle avait réussi à le capter. Un baiser original pour un amour original. Si seulement elle pouvait le comprendre. Je ne voulais pas la brusquer, bien que je n’aurais pas dis non pour la secouer et lui dire « mais putain tu ne vois pas que j’ai fait tout ça pour te dire à quel point je t’aime ». Qu’une envie. Un rêve. Qui venait de s’écrouler dans ce bain. Génial. Youpi. Il fallait pourtant que je fasse avec. L’amour n’était peut-être pas au rendez-vous, mais l’amitié si. Après tout, on peut très bien s’amuser entre amis, comme prendre un bain ensembles. Et puis merde quoi, elle n’avait même pas utilisé le mot amant. Deux amants qui tombent amoureux l’un de l’autre, c’est cool aussi. Tout se bousculait dans ma tête. Alors qu’elle se reposait dans mes bras, en profitant de ce bain, je me mis à réfléchir. Ce que je devais faire pour la suite. Après tout, j’avais moi-même gâché le truc avec mon histoire de famille. On était quitte non ? J’aimerais tellement y croire. « Tu veux un petit massage princesse ? » J’en faisais souvent à ma petite sœur, et on parlait. C’était nos petites soirées en famille, entre frère et sœur.

Après ce moment de calme, après la tempête, le beau temps arrivait, avec une légère pluie. Aleyna se mit à se confier. Un petit nuage. Elle me racontait enfin l’histoire de la petite Maëlysse. Triste histoire. Encore une nouvelle fois je ne savais pas quoi lui dire. Ce que je me trouvais nul. Non mais vraiment. « Tu pourrais toujours demander à rester en contact avec elle, non ? » Je n’avais pas envie de ne rien dire, au risque de passer pour le mec qui s’en fout. Non, je ne pouvais pas. Je n’aimais pas savoir ma belle triste. Et je trouverais une solution. Quitte à faire énormément de choses, après tout je lui offre déjà une super soirée alors bon. Je n’irais pas jusqu’à la kidnapper, mais presque. Je regardais le mur en face. La salle de bain, en fait, n’était pas si belle que ça. Elle était classe, mais pas plus jolie que ça. Je regardais l’heure. On devrait sortir si on devait voir le coucher de soleil. « Tu m’as manqué aussi, mais profitons de l’instant. D’ailleurs, je pense qu’on devrait sortir du bain pour la suite. » Je sortis en premier, me mettant une serviette autour de la taille, et enfin je lui tins la main pour la faire sortir du bain, un accident arrive si vite. Je pris la serviette restante et la lui mis autour de sa poitrine. Oh et puis merde hein, la flemme de m’habiller. Je sortis de la salle de bain pour me retrouver dans la chambre et face à la grande baie vitrée. « Viens voir ma chérie. » On était pile poil dans les temps, le coucher du soleil commençait tout juste.