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spontaneous combustion ✣ (lenia)

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MessageSujet: spontaneous combustion ✣ (lenia) spontaneous combustion ✣ (lenia) EmptyMer 23 Jan - 22:02

“ Go ahead. I’m all yours. I would kiss you in the middle of the ocean during a lightning storm, cause I’d rather be left for dead than left to wonder what thunder sounds like.” (Andrea Gibson)


On and off, on and off. Grâce à un interrupteur avec lequel on joue constamment, la lumière s’éteignait puis se ravivait, plus brutalement que jamais, à chaque fois l’obscurité l’atteignait lorsqu’elle s’y attendait le moins, l’avalait, l’entraînait dans ce néant qu’elle espérait ne plus jamais revoir à chaque nouvelle prise de traitement. A chaque fois la lumière revenait plus vive, cette sensation que tout pouvait aller mieux, enfin, véritablement. Eternelle oscillation entre bien et mal, ses humeurs voguaient comme un bateau en pleine tempête, elle, la seule voyageuse à bord, luttant de toutes ses forces contre l’appel du large et des vagues salées, si belles vagues qui lui disaient qu’il était temps d’abandonner la bataille. Les paupières fermées, elle paraissait presque morte, inconsciente aux sons qui l’entouraient, au bruit des véhicules circulant à toute allure dans son dos, klaxonnant et se précipitant vers le restant de leur existence. Elle restait là, suspendue dans le vide, mentalement du moins, puisque la sécurité en ces lieux l’empêchait de s’adonner à cette activité qui l’avait poursuivie étant adolescente, cette manie de se pencher dans le vide et de sentir les palpitations précipitées de son cœur à chaque courant d’air manquant de la faire valser. Ce petit jeu dangereux qu’elle avait inventé sur ce pont, il y a des années de cela, petit jeu potentiellement mortel mais qui était pourtant capable de la calmer lorsque les médicaments n’étaient pas à proximité, ou lorsque la prise de ceux-ci ne lui semblait pas nécessaire. C’était tout le problème, d’ailleurs, son constant problème, cette impression de pouvoir gérer la situation, pilule entre les mains, trésor qui la gardait sous contrôle, poison de son existence. Ses prunelles posées sur la toute petite gélule, elle se demandait encore une fois comment il était possible qu’un centimètre et demi de mélanges chimiques et d’ingrédients aux noms imprononçables, fruit de longues études par les laboratoires scientifiques spécialisés, était capable de calmer la tornade qui s’enclenchait en elle au moindre mot de travers. Elle avait fermé les yeux, quelques heures plus tôt, alors que sa colocataire était, heureusement, en d’autres lieux, elle avait essayé de se rappeler de ce qui avait pu déclencher ainsi ce raz de marée qui avait rendu ses mains rouges et couvertes de bleues. Mais elle était incapable de s’en souvenir, une fois n’était pas coutume. Le remède magique, elle l’avait oublié, éternelle tête en l’air, maintenant, ses mains étaient en un sale état, et ses prunelles se perdaient dans le vague à la recherche d’une explication. Elle avait baissé les yeux, ensuite, sur cette plaquette entamée, froissée d’une crise précédente. Elle pouvait la prendre, l’avaler, la faire disparaître, tout comme les bleus sur ses mains et les cernes sous ses yeux, sortir telle l’actrice sur la scène de théâtre de sa vie, cet éternel sourire accroché à ses lèvres, faire comme si tout allait bien, en attendant la prochaine rechute, instant où, à nouveau, elle se précipiterait derrière le rideau et s’autodétruirait comme elle savait si bien le faire, jusqu’à ce qu’il n’y ai plus rien, que la tornade soit passée, que la terrible machinerie de l’illusion qu’était sa vie se remette en place. Un soupir, éternel, cette envie de retourner aux instants où il n’y avait qu’elle, ses pieds en équilibre sur la balustrade, et le vent sur son visage d’adolescente, remède à folle schizophrénie. Ses prunelles azur rivées sur la pilule, elle s’était battue une fraction de seconde de plus contre ses souvenirs, avait contemplé ses mains, et son regard perdu dans le miroir, avant de cacher le frein de son existence sous son oreiller et de claquer la porte. Elle avait envie de se débarrasser de ses démons, évidemment, mais elle souhaitait le faire d’une autre façon. Comme par le passé, sur ce pont. Il était tard, pourtant, mais la circulation n’avait pas tari, tout comme elle était incapable de ressentir la moindre fatigue, malgré cette journée éreintante et soirée passée à arpenter les rues de San Francisco à la recherche des sujets parfaits pour son projet photo. L’envie d’oublier, l’envie d’à nouveau jouer sur la corde raide, l’envie de reprendre ce petit jeu qui lui tenait tellement à cœur, était bien plus forte. Comme la tempête à l’intérieur d’elle, plus forte que tout.

Sur ce pont, loin d’être de la même taille que celui de Praia, ses prunelles azur se perdirent dans l’océan, tournant le dos aux voitures, ses pieds fourmillant de l’envie d’escalader la barrière pour se sentir, à nouveau, suspendue, prête à s’effondrer, mais ne tombant pas pourtant. Cette sensation ultime de maitrise de soi dans l’un de ces instants qui pouvaient faire basculer son existence en une fraction de seconde, constituait l’ultime remède à ses mains, son cœur, son cerveau bousillé par un mal d’origine inconnue, mais destructeur. Hormis l’éternelle colonies de phares se bousculant sur la route, il n’y avait pas âme qui vive, pas un passant alors que la nuit engloutissait tout, sauf ces sentiments qui commençaient à remonter à la surface. Elle le sentit venir, avant même de véritablement l’entendre, comme si cette éternelle présence qu’il avait constituée au cœur d’elle-même pendant toutes ces années s’était évaporée de ses pensées pour atterrir derrière elle. Des années plus tôt, la même scène se répétait, mais il était l’étranger qui la regardait alors qu’elle était sur le point de s’effondrer. Cette fois-ci, d’étrangers ils étaient passés à ceux que le temps avait poursuivi sans pour autant pouvoir les rattraper, toujours les engloutissant dans sa spirale infernale. Il n’était plus un étranger, mais il regardait pourtant, comme par le passé. Une seconde, elle voulu croire à un quelconque mirage ; à des milliers de kilomètres de l’Angleterre où ils s’étaient vus et déchirés pour la dernière fois, c’était impossible qu’ils se retrouvent ici. Et pourtant. Une, deux, trois secondes et trente six millions de battements de cœur plus tard, elle se retourna doucement, s’attendant à le voir, et pourtant ne pouvant pas être moins préparée à cette vision. Ils s’étaient séparés sans un adieu, comme il en était coutume avec eux ; cependant cela n’atténuait en rien la souffrance de le revoir aujourd’hui. Elle voulait croire que ces journées sur le pont, ce cauchemar où les prémices de sa maladie la dévoraient encore et empêchaient véritablement tout contrôle, étaient partis. Mais, ses prunelles azur soudainement plongées dans les siennes, elle se retrouva transportée sur ce pont, avec lui, la poitrine brûlante de colère, ses doigts frémissants prêts à s’enflammer à son contact, chose qui n’allait pas tarder à arriver. « Ne t’inquiètes pas, je ne compte pas sauter, murmura-t-elle, les intonations tremblantes de sa voix soulignant sa nervosité. Un sourire se dessina sur son visage, ce sourire qu’elle avait servi à tant de personnes, sourire guérisseur. Elle s’approcha de lui, doucement, espérant naïvement que le tremblement de son corps tout entier n’était que le signe de cette nervosité de le revoir, après tellement d’années. Mais elle savait pertinemment que ce n’était pas le cas. Automatisme, sa main se posa sur l’avant-bras du jeune homme, alors que ses prunelles ne quittaient pas les siennes une seconde, et, de la lueur pâle de la lune s’y reflétant une seconde alors, elles se transformaient en feu brûlant de passion. Ils n’avaient jamais eu le temps, ni l’envie, d’essayer de se connaître véritablement, leur relation n’étant qu’une suite de rencontres fortuites, de destruction mutuelle et de baisers brûlants dont le souvenir lui caressait encore les lèvres, simplement en attardant son regard une seconde sur les siennes. Peut-être était-il une bonne personne, peut-être pouvaient-ils devenir amis, après tout ce temps passé dans l’oubli. Elle essayait de se rassurer, mais elle savait bien que cela n’en valait pas la peine. Le tremblement de ses mains n’avait cessé, le toucher n’avait sans doute pas été sa meilleure idée. Oh, si seulement elle avait prit son traitement, si seulement il n’était pas capable, d’un simple regard, d’éveiller ce monstre qui sommeillait à l’intérieur d’elle. Tu en as mis, du temps, pour me retrouver, souffla-t-elle à son visage. Le tremblement n’était plus de la nervosité, mais tout autre chose désormais. De la colère. Encore une fois là pour me sauver, héros ? Tu es bien le dernier que je m’attendais à voir ici. La voix teintée d’une légère surprise, alors que ses ongles continuaient à s’enfoncer dans sa chair, drôle de paradoxe, l’incontrôlable laissait à nouveau sa marque. Réalisant soudain la douleur qu’elle était en train de lui infliger, et sa propre douleur qui suivrait forcément, elle détacha ses doigts de sa peau à grand peine, comme si ceux-ci étaient déjà collés à lui. Dans la pénombre, ses joues rougirent doucement, son sourire s’effaçant une seconde, son regard se tournant vers l’océan. Qu‘est-ce que tu fais en Californie, Lenny ? » demanda-t-elle doucement, un autre sourire se composant sur son visage. Comme s’ils étaient de vieux amis, comme si elle n’était pas prête à le griffer jusqu’au sang la seconde d’avant. Peu importe où ils se retrouvaient, où ils en soient dans leurs vies. Alors qu’elle osait croiser son regard à nouveau, presque timidement, elle sentit que rien n’avait changé. Elle sentit qu’à nouveau, ils glissaient dans cette spirale infernale, s’enfonçaient dans les eaux troubles, se noyant l’un l’autre jusqu’à ce qu’il n’y ai qu’un survivant. Ou qu’il ne reste rien d’eux.
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MessageSujet: Re: spontaneous combustion ✣ (lenia) spontaneous combustion ✣ (lenia) EmptyMer 30 Jan - 22:27

«.sometimes, things are just what they are. darkness or light. happiness or pain. i don't think they're as a middle between those things. i believe that things are just all white or all black. that people are just mean or nice. my life is darkness and i'm the devil Je ne sais pas où je suis réellement, la plupart du temps, j'ai l'impression que la vie passe, que je me déplace, mais que je ne suis pas vraiment là. I feel so high but i'll fall down. Un jour, j'ai rencontré une fille, sur un pont, au Portugal. Quand je l'ai vu, j'ai cru qu'elle pouvait voler, un quart de seconde. Enfin, je n'y ai pas réellement cru, évidemment, je ne suis pas cinglé à ce point là. Je me suis demandé, un instant, à quel point cela pouvait être agréable de voler, d'être si léger, de n'avoir besoin d'aucune d'attaches. .mon dieu, faites moi un oiseau, que je puisse m'envoler, loin, loin d'ici. Elle ne savait pas voler. Cela faisait bizarre, cette pseudo-découverte, mais elle m'étonna, un instant. Ce jour-là, je m'en rappelais, de chaque petit détail, de chaque mot craché dans sa langue natale, à mon encontre, de la douceur de ses lèvres, de son souffle chaud dans mon cou, de ses ongles s'enfonçant dans ma chair. Et pourtant, je savais l'avoir vécu, mais quand j'y repensais, j'avais l'impression que c'était un autre, comme si une autre personnalité avait fait tout cela, cela m'arrivait quelques fois. Comme lorsque j'avais roué ce mec de coups, jusqu'à ce qu'il en crève, ce n'était pas moi, mes souvenirs étaient celui de quelqu'un en train de contempler le massacre, pas du bourreau. Les pensées se mélangeaient, quelques instants, dans ma tête, tandis que je tirais une nouvelle taffe sur un joint, laissant, quelques secondes plus tard, une fumée blanchâtre se dégager de ma bouche, en forme de cercle. Une chose que je savais faire, mais qui n'arrivait concrètement rien d'intéressant. Et pourtant, c'était toujours de cette façon que je dégageais la fumée de mes voies respiratoires. Parfois, lorsque je n'étais pas à mon premier, je voyais des images de ces cercles, parfois heureuses, parfois insupportables. Un sorte de bad-trip, parfois, qui était dur à endurer, mentalement, parce que l'on ne peut pas s'échapper de la prison de son propre esprit, on y est, on y reste, jusqu'à ce que la pression des pensées soit trop forte, jusqu'à ce que celle ci devienne insupportable, qu'on ne peut pas se débarrasser de ces petites voix, qui nous convainquent que si l'on n'était plus là, personne ne le remarquerait. Le premier truc tranchant nous passant sous la main, on se taillade les veines, avec l'espoir que là-haut est plus paisible qu'ici bas. Mes pensées sont sombres, mais pas autant que peut l'être mon esprit. Rongé par la conscience, et l'inconscience, par la culpabilité et le remord, par la culpabilité et la mort. Quand je souris, les gens pensent que je suis heureux. Mes sourires cachent tous les sentiments inavouables que je ressens, depuis toujours. L'amour, le désir, la passion, inavouable. La peur, l'angoisse, l'auto-destruction.
Il repensait à elle, et pourtant, ses pensées devraient être destinées à sa rousse de girlfriend, à Alaina. Pas à Talia, pas à Searlait, pas à Kinsey, pas à Jordane. Alaina, Alaina, Alaina. C'était dur. Très dur. Être l'homme d'une seule femme, lorsque l'on a la même maladie que moi, c'est très, très, trèèès dur. On se dit surement, dans mon dos, que je ne suis rien de plus qu'un salaud, qui après avoir couché avec sa petite-amie -pour qui c'était la première fois- je ne pensais désormais qu'à la tromper, et lui faire du mal. People are sometimes such jackass. Les gens ne peuvent pas savoir, ni comprendre ce que ca fait, sans avoir passé ne serait-ce qu'une minute dans ma tête. Des voix me guidaient sans arrêt, sans qu'elles existent réellement. Un coup, j'étais Lennon, amoureux d'Alaina et si effrayé de pouvoir lui faire du mal, de lui briser le coeur. La seconde d'après, j'étais Cobain, froid, méchant, un tueur, déjà, un pyromane, parfois. Je ne contrôlais pas mon propre corps, pas même pas propre esprit. J'étais emprisonné dans celui-ci, lorsque les autres personnalités prenaient le dessus, et je ne pouvais que contempler les dégâts, que j'infligeais aux gens qui m'entouraient. Je ne voulais pas blesser Alaina, je l'aimais vraiment, thing is, je ne pouvais rien faire contre cela, au mieux, retarder l'échéance, mais je savais que, tôt ou tard, tout cela se perdrait, en mille morceaux. Et je me retrouverais seul. Dans les méandres de mon âme. Et, d'un seul coup, je la vis. Au bord du précipice, ses longues jambes s'élevant de tous leurs longs, à quelques centimètres de tomber, et de perdre la vie. C'était elle, avec une excitation par rapport aux dangers qui restait la même, depuis la première fois que je l'avais vu. Je m'approchais, croyant à un mirage, à une nouvelle farce de mon esprit. Mais elle était bien là, en chair et en os. Ses mots étaient sensiblement les mêmes que la première fois, si ce n'est que cette fois-ci, au lieu du langage lusitanien, c'était dans un anglais prononcé avec un bel accent venu de sa patrie natale, qu'elle les prononçait. Comme pour me rassurer, alors qu'un simple coup de vent, pouvais la faire vaciller, sans seconde chance. « Je n'en doute pas, Talia, je commence à te connaître.» sifflais-je, accompagnant ma phrase d'un sourire, mais ne quittant pas mon air soucieux, soucieux de savoir ce qu'elle pouvait faire là. Si mon coeur, depuis l'instant où je l'avais reconnu, battait la chamade, sentir ses doigts s'enfoncer quelques instants dans mon avant-bras, me faisait l'effet d'une brûlure, dans toute cette partie de mon corps, comme si sa peau me faisait ressentir, en une seconde, mille et une sensations. La retrouver, pour la sauver. C'était une vision idéaliste de la vie, ce dont elle ne m'avait pas habitué, depuis que nos regards s'étaient croisés, quelques secondes de trop, pour la toute première fois. Un regard échangé, brûlant, d'une passion dévorante et indescriptible. « Tu sais pertinemment que je ne suis pas un héros. Je n'ai vocation à sauver personne. Sauf peut-être moi-même, qui sait. Et je peux te dire la même chose, blondie.» Ils étaient dans une spirale infernale, indéfiniment, ils se retrouvaient toujours dans un tourbillon d'interdits, et la seule chose qu'ils désiraient, c'était contourner tous ces interdits, un par un, et de se délecter du mal qu'ils faisaient. « Les études, ma belle, les études. Puis, je suis toujours mieux ici que dans une prison londonienne, tu ne crois pas ?» dis-je, amusé, après tout, mieux valait en rire qu'en pleurer, du moins, c'était mon credo, surtout dans une telle situation. Je la toisais du regard, me perdant un instant dans les courbes affriolantes de la belle, dont le corps était semblable à celui d'une déesse, façonné par les dieux, et plus belle qu'une déesse grecque. « Je te retourne la question, Barckley, comment se fait-il que San Fransisco ait le bonheur de t'accueillir sur ses terres ?» Ses lèvres m'appelaient, brûlantes de désir, pulpeuse et avide de rencontrer les miennes. Mais je ne pouvais pas, pas avec Alaina dans ma vie. J'allais devoir résister à la tentation. «.oscar wilde a dit: 'le meilleur moyen de résister à la tentation, c'est d'y céder'».
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MessageSujet: Re: spontaneous combustion ✣ (lenia) spontaneous combustion ✣ (lenia) EmptyJeu 7 Fév - 20:19

“ I'd stand in the shadows of your heart and tell you i'm not afraid of your dark. ”

Equilibre précaire, une seule seconde, et tout pouvait basculer. Mais les tremblements n’étaient pas encore présents, la colère dormait, assoupie dans le coin le plus monstrueux et le plus incompréhensible de son âme, aussi parvenait-elle encore à exercer un certain contrôle sur sa position. Malgré le vent, léger en cette nuit d’hiver, les klaxons des voitures défilant à toute allure derrière elle, elle était imperturbable. Equilibriste suspendue sur son fil, ses yeux glissaient de part et d’autre sur les lueurs de la ville, au loin, s’éteignant une à une, contrairement au feu dans son cœur qui ne semblait jamais ne connaître de fin. La dernière fois qu’elle s’était trouvée en cette position, à la frontière entre ces deux mondes, il avait été là pour la sauver, cet étranger, cette voix gravée dans son esprit à jamais, murmure éternel à chacun de ses pas en plein cœur d’une crise. Il l’alimentait, il l’asséchait, il était tout, et rien. Et il était derrière elle, projection de ses souvenirs venant hanter sa réalité. Automatiquement, elle sentit le poison glisser, inonder ses veines en une fraction de seconde, à la simple vue de ce visage familier, de l’ombre de ce sourire se dessinant doucement au coin de ses lèvres, alors qu’elle n’avait pu s’empêcher de se référer aux derniers instants au Portugal, bien trop semblables à l’instant présent. Descendant de son perchoir, les jambes vacillant sous son poids, les mains s’agitant qu’elle ne savait où cacher, elle le fixa longuement, avant de détourner le regard, timide, effrayée par cette nouvelle rencontre. Leurs chemins semblaient se croiser aux instants les plus surprenants de leur existence, avant de se séparer brutalement, sans préavis, sans panneau leur indiquant la prochaine fois qu’ils se retrouveraient. Peut-être cela n’arriverait-il jamais, se souvenait-elle s’être imaginé, alors que ses prunelles azur se noyaient dans ce verre d’eau tremblant sous ses doigts, le troisième jour après qu’il ait quitté les ruelles de Londres pour les barreaux glacés d’une prison. Peut-être cela était-il pour le mieux, après tout, ils n’avaient été que poison l’un pour l’autre, ce depuis leurs débuts, s’incendiant pour ensuite tenter d’abaisser les flammes monstrueuses qu’ils avaient eux-mêmes engendrés, essayant de faire le moins de dégâts possibles…Pour recommencer. Phoenix renaissant de ses cendres, voilà ce qu’ils étaient. Et voilà ce qu’ils allaient être, encore une fois, assumait-elle alors que son regard rencontrait à nouveau le sien. Un sourire fendit son visage, éclatant dans la nuit tombante, petite étoile. Elle voulait le croire, qu’ils commençaient à se connaître, hélas ils n’étaient formés que d’instants volés, ils n’étaient qu’un puzzle aux bien trop nombreuses pièces manquantes pour pouvoir former un tout cohérent. Non, il ne la connaissait pas, pas après tout ce temps, pas après des trois ans de silence. Il ne semblait douter d’elle, et, pourtant, une seconde avant qu’elle ne reprenne le contrôle d’elle-même, juste une seconde, le poison sortit d’entre ses lèvres sous forme d’une question. « Oh, tu crois que je n’en suis pas capable ? » demanda-t-elle, doucement, mais fermement, ses prunelles cherchant les siennes. Une brise glaciale de vent s’infiltra sous sa robe, lui arrachant un frisson, et les fragments de poison qui s’accrochaient encore à ses lèvres. Pas de mots, pas de déchirures ce soir. Elle voulait croire qu’en grimpant quelques secondes, tout aurait disparu. Mais la présence de Lennon remettait évidemment tout en question, ravivant avec une force qu’elle était incapable d’expliquer sa colère, sa violence, cette partie sombre d’elle-même qu’elle aurait tant aimé voir disparaître. Juste, quelques secondes, elle laissa ses doigts sur son avant-bras, explorant à nouveau ce délicieux mais dévastateur sentiment qui l’envahissait à son simple contact. Juste quelques secondes, avant que, d’une inspiration, d’un sourire, toute trace d’animosité disparaisse dans son regard, laissant place à une profonde curiosité, et ces grands yeux bleutés retrouvant les siens. « Tu n’es peut-être pas un héros, mais tu m’as sauvé, cette nuit-là. » Un sourire se posa sur ses lèvres, alors que le souvenir de ses pieds glissant sous la rambarde humide de gouttes de pluie s’imposa à elle, lui faisant presque perdre l’équilibre. Encore une fois, si brièvement pourtant, ses doigts se posèrent sur les siens, avant de s’éloigner, contacts brûlants, dévastateurs, mais éphémères. Cela suffisait, pour l’instant. A plus de dix mille kilomètres de leurs derniers drames, ils s’étaient laissés sans un adieu. Pourtant, si la Talia qui s’éveillait normalement en sa présence aurait accumulé les reproches en première partie d’acte de cette pièce de théâtre mortelle qu’ils engageaient sans cesse ensemble ; cette Talia qu’elle souhaitait être en cet instant parvenait à rester calme, l’étincelle brillant dans ses prunelles et les picotements s’emparant de ses mains demeurant maîtrisables, pour l’instant. Son rire cristallin flotta dans l’air quelques instants, l’un de ces sons qui vous faisaient tout oublier. Les voitures, qui se faisaient rares, sur la route à quelques mètres. Le vent, gagnant en violence, s’engouffrant sous leurs vêtements. Leurs cœurs, battant comme jamais ils n’avaient battu depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vus. « En espérant que les prisons de San Francisco ne trouveront pas une place pour t’accueillir, » plaisanta-t-elle, essayant de retenir cette voix aussi glacée que la brise de vent s’enroulant autour d’eux, qui lui disait qu’il la méritait peut-être, cette cage à taille humaine. Control. Alors même qu’il n’avait pu entendre ses pensées, elle baissa les yeux, honteuse. Son regard tomba sur ses chaussures…ou plutôt ses pieds, glacés sur le macadam. Une seconde paniquée, elle releva les yeux, et tomba sur sa paire de ballerines abandonnées juste à côté de la barrière les séparant du vide, de l’océan. Cœur brûlant d’un sentiment qu’elle ne connaissait que trop bien désormais, elle retrouva ses yeux, essayant de prêter attention à sa réponse, mais le fil de ses pensées se déroulant, inlassablement, vers d’autres lieux, d’autres temps, d’autres instants de leur existence où elle avait laissé ses marques sur sa peau, littéralement comme au figuré, d’ailleurs ; elle se retrouvait prise de cette brusque envie de le détruire, et de se détruire à son simple contact. Quelques secondes elle laissa planer le silence, avant d’enfin élever la voix, sans doute plus tremblante qu’au début de leur conversation. Control. Elle le perdait, doucement, à sa simple vision. Connard. Elle qui d’ordinaire était si polie, se retrouvait à le traiter de tous les noms dans son esprit, alors qu’elle répondait à sa question. « De même, les études…il faut dire que la pluie commençait à être lassante, aussi, » lâcha-t-elle doucement, une image de cette ruelle dans laquelle ils s’étaient retrouvés, coincés sur une pluie torrentielle, se raccrochant l’un à l’autre tels deux épaves abandonnées par le bateau d’une vie qu’ils ne comprenaient plus. Lèvres pincées, son sourire s’effaçait doucement. Bien qu’ils se trouvent encore à une distance respectable, elle se sentait faiblir, alors qu’à l’intérieur, la colère grandissait. Les prunelles du jeune homme pétillaient, joie certaine de la revoir, sans doute ; mais les siennes, océan azur, se glacèrent alors qu’elle songeait à leurs derniers instants, à cette suite d’adieux inexistants, à tout ce qu’il était et ce qu’il lui faisait simplement en se tenant devant elle. De retour sur ce pont, où l’adorable Talia disparaissait, fondait sous les gouttes de pluie, sous son regard, laissant place à cette spirale de danger dans laquelle ils ne manqueraient pas de plonger…D’une seconde à l’autre. Brusquement, elle recula d’un pas, se retrouva à frapper la rambarde de son dos, esquissa une grimace. S’éloigner, à tout prix. Mais la raison ne commandait pas ses pieds qui la hissèrent, à nouveau assise sur le rebord de ce pont, éternel entre-deux entre mer et terre, vertige lorsqu’ils étaient ensemble. « Alors, dis-moi tout, Lenny, dit-elle de cette voix de petite fille curieuse, sourire aux lèvres. Envie d’une petite promenade de nuit ? » Conversation bien trop normale, comme si elle n’était pas sur le point de sombrer. Il était proche, pas assez pour qu’elle ne l’agrippe, assez pour que sa main le frôle cependant…juste ce dont elle avait besoin. Les mots avaient à peine fini de s’échapper, qu’elle se sentit perdre l’équilibre, se perdant dans ses yeux, se perdant dans cette vision du passé, son corps pris d’un léger tremblement. Sa main frôla la sienne, essaya de s’y raccrocher, tirant le jeune homme à elle, jusqu’à ce qu’elle retrouve un semblant de stabilité, assise au bord du vide, et lui, collé à elle, brusquement, l’univers empli de l’écho de leurs respirations, le corps de la jeune femme tremblant alors qu’elle sentait son étreinte, au lieu de le laisser lui échapper, serrer, encore et encore celui qui l’avait rattrapé la première fois. « …ou envie de se rejouer cette nuit… ? » lâcha-t-elle dans un murmure qui n’était pas sien, mais celui de ce monstre qui s’éveillait lentement à son contact. I dare you to let me go, disaient ses yeux noyés dans les siens. Et le dialogue familier, hymne de leur relation, reprenait sur les chapeaux de roue. “What exactly are we doing?” “Something dangerous”

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MessageSujet: Re: spontaneous combustion ✣ (lenia) spontaneous combustion ✣ (lenia) EmptyLun 11 Fév - 21:59

Parfois, dans la vie, on ne sait pas ce qui nous arrive. On est là, il se passe des choses autour de nous, plus ou moins importantes, parfois vitales, parfois futiles; mais on est là, et on ne peut rien faire, on est tétanisés par les actes qui vont changé le cours de notre vie, dans une plus ou moins grande mesure, mais on sait qu'ils auront leur importance, un jour ou l'autre. Alors, parfois, on subit, on a envie de crier, de faire que quelque chose n'arrive pas, ou que justement cette chose arrive. On a envie de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que les choses tournent dans le sens que nous désirons. Et parfois, bizarrement, on n'a pas envie de savoir ce qui nous arrive, on a juste envie de laisser couler les choses, de les voir arriver vers nous, sans se préoccuper des conséquences de nos actes, sur notre vie, on a envie de relâcher la pression, laisser tout ce qui nous insupporte derrière nous, et faire une seule et unique chose, la plus importante dans toute existence humaine. Vivre. Sans réfléchir, l'esprit vide et aventurier, le coeur plein et palpitant. C'était ce que je pouvais ressentir lorsque je me retrouvais en compagnie de la douce et envoutante cap-verdienne qu'était mademoiselle Geller-Barckley, au mélodieux prénom de Talia. Talia, Talia, Taliaa. D'une douceur infinie, une seconde, elle pouvait devenir une tigresse au coeur impitoyable la seconde d'après, et à vrai dire, je pensais vraiment que c'était une des choses qui m'attiraient le plus chez elle, cette inconstance, qu'elle possédait et qui ressemblait fortement à la mienne. Elle était le côté fragile que j'aimais avoir l'impression de protéger, mais aussi, le côté indomptable qui me faisait souffrir. Elle était un idéal, sans être un idéal féminin, mais, au jour d'aujourd'hui, j'avais besoin de me sentir protecteur, mais j'avais aussi besoin de ne pas être en sécurité. Le truc, c'est que Talia, c'était le genre de fille -pas vraiment un genre de filles, elle était la seule à pouvoir faire cela- qui pouvait me coller une baffe en pleine joue, puis m'embrasser langoureusement, avant de me planter un couteau dans le ventre. Rien que cela. Imprévisible, indomptable, inconstante. Elle était mon alter égo féminin, du moins, j'aimais à le penser, amusé que cela puisse être possible, et désolé que quelqu'un puisse devoir supporter le même fardeau que moi.
Je ne m'attendais jamais à la voir ici, mais, depuis quelques mois, j'avais accumulé un nombre incalculables de surprises, de Searlait quittant son Angleterre natale à Valentina embrassant Avery devant moi, on pouvait aisément dire que je n'étais pas au bout de mes surprises, loin de là. Mais, après l'avoir rencontré au Portugal, puis en Angleterre, je ne pensais pas réellement que je pourrais retrouver la belle, et sa longue crinière blonde, ici, à San Fransisco, comme toujours, sur le rebord d'un pont, dans une sorte d'équilibre instable, qu'elle semblait vouloir préserver, coûte que coûte, malgré les années passants et une maturité qu'on était censé, un jour ou l'autre, acquérir. Elle semblait rechigner à cela, à devoir se plier aux règles, aux normes de la société. Elle était libre. Elle voulait se trouver au bord d'un pont, et bien, elle le faisait, qui que ca embête, elle n'en avait rien à faire. «Je ne pense pas que tu en sois incapable, mon ange, mais cela me désolerait que tu en arrives à une telle extrémité.» lâchais-je, amusé mais anxieux, qu'elle puisse envisager une telle option. Elle était une amie -et bien souvent, plus que cela- et je ne voulais pas qu'elle mette fin à ces jours, ce serait quelque chose qui m'emplirait de tristesse, pour sur. Je l'avais sauvé ? Elle ne me l'avait jamais dit, pourtant... Pourtant, elle savait que les bonnes actions venant de moi, n'étaient pas légion, alors, elle aurait pu me mettre au parfum auparavant, je n'aurais pas été contre cette option. «Je ne pouvais pas laisser se suicider une telle beauté, tu t'en doutes.» sifflais-je, charmeur. Il était clair que cela me ferait mal au cœur de la laisser ce jeter du haut de ce pont, autant pour tout ce que je pouvais ressentir lorsque je me trouvais en sa compagnie, que pour sa remarquable beauté, qui était connu de tous ayant, une seule seconde un jour posé les yeux sur la douce Talia. Il n’était pas donné à tout le monde de faire sa rencontre, mais encore moins d’avoir le privilège de partager des moments forts privilégiés en sa compagnie, qui était charmante et forte en émotions. Elle se sentir mal à l’aise, alors qu’elle plaisantait sur mon petit séjour carcéral, alors qu’à vrai dire, il n’y avait aucune raison de se sentir mal à en rire, comme je le disais souvent, mieux valait en rire qu’en pleurer, c’était désormais derrière moi, et comme je ne pourrais pas l’oublier, autant le prendre avec le sourire. « Ne fais pas cette tête, Barckley, y’a aucune raison de faire la tête, tu viens de retrouver l’homme de ta vie, à des milliers de kilomètres de ton île natale, tu devrais être enjouée.» lâchais-je, amusé. Je jouais avec les limites, je m’en rendais très bien compte, ce n’était pas bien vis-à-vis d’Alaina, mais aux côtés de Talia, je ne pouvais pas contrôler mes pulsions, depuis le premier jour, depuis notre rencontre, au bord du pont de Praia. J’en étais incapable, cela faisait de moi quelqu’un de faible, je m’en rendais aisément compte, mais je n’étais pas en mesure de faire quoi que ce soit d’autre. Sa présence me détournait de tout ce que j’avais promis à Alaina, et je m’en voulais déjà affreusement, avant même que rien ne se soit passé, tant mes pensées étaient déjà trop peu catholiques pour ne pas me sentir coupable. « Parfois, la pluie réserve de belles surprises.» dis-je, tout en la déshabillant du regard. En continuant sur ce rythme, ce n’était plus du regard que j’allais la déshabiller dans quelques secondes, mais ce serait au sens propre cette fois-ci. J’étais en pleine confusion, à mesure que la belle abattait ses cartes, et qu’elle faisait jouer ses atouts pour me mettre la tête en vrac, je ne savais plus où j’étais, ni même qui j’étais, je savais une seule chose, c’est que j’avais très envie d’elle, mais que c’était mal d’y penser autant. « Les études.» maugréais-je, simple et concis. Il fallait que je calme le jeu, car en continuant comme cela, nous allions finir par nous retrouver sur le point de vue physique, et mon taux de culpabilité atteindrait rapidement un niveau bien trop élevé pour une seule personne. Je n’eus pas le temps de répondre à sa proposition de promenade, qu’elle me ramenai vers elle, en me proposant de revivre cette toute première nuit ensemble, celle où nous avions changé la simple évocation du mot sexe, c’était dire. Dangerous game, like always. Ils étaient sur une dangereuse pente, et la tournure des événements donnerait forcément à la belle Alaina, des sueurs froides. Mes lèvres se rapprochaient des siennes, lentement, avant de les toucher, un instant, un très court instant, et avant même qu’elle ne puisse me rendre mon baiser, je déposai celui-ci, sur sa joué gauche, non loin de ses lèvres. « I can’t do that tonight.» laissais-je échapper, presque inaudible.
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MessageSujet: Re: spontaneous combustion ✣ (lenia) spontaneous combustion ✣ (lenia) EmptyMer 20 Fév - 18:59

“Then I realize what it is. It’s him. Something about him makes me feel like I am about to fall. Or turn to liquid. Or burst into flames.”

Alors que ses prunelles azur se plongeaient dans les siennes qui, malgré l’obscurité environnante, semblaient briller de mille feux, elle se souvint. De la pluie s’écroulant sur les toits Londoniens cette nuit-là, alors que ses talons arpentaient les rues silencieuses, orchestre l’accompagnant à chacun de ses pas, la guidant, inconsciemment, vers celui qui était parti sans un bruit, trois années plus tôt, après l’avoir sauvée de ce pont glissant, et de ses propres démons. Enfin, presque. Elle se souvint de la ruelle sombre dans laquelle, après quelques hésitations, elle avait fini par s’engager, les jambes tremblantes, affaiblies par toutes ces danses qui s’étaient enchaînées, l’esprit embrumé par les quelques verres qu’elle avait partagés avec son meilleur ami. Alors même qu’elle ne le quittait pas du regard, elle revoyait pourtant, telle l’ombre du passé planant, lui masquant le présent, l’ombre du jeune homme l’attendant. Comme s’il était là depuis des jours et des jours, contre la pluie et le vent, à l’attendre. C’était une idée plus que ridicule, elle en était consciente, pourtant, rien ni personne ne lui expliqua ce que Lennon Cobain Camden-Fitzgerald faisait, au coin d’une ruelle sombre, en pleine nuit, ses cheveux noyés sous les gouttes de pluie, le regard rivé sur elle alors qu’elle s’approchait. Peut-être était-ce le destin, ou ce géant assis sur la fourmilière du monde, qui avait décidé de brûler les ailes que Talia se sentait pousser, depuis quelques temps. Alors qu’elle se sentait enfin à sa place, alors que toutes les confusions que le jeune homme lui avait apporté des années durant, longtemps après ce qu’elle appelait l’incident et les jours de passion intense qui suivirent ; il fallait que tout s’effondre. Il fallait le mettre, au coin de cette ruelle pour que, d’un simple regard, il l’embrase à nouveau. Londres, il y a trois ans, précisément, il l’avait observée de la même façon qu’il le faisait désormais, un air légèrement anxieux peint sur son visage, ses prunelles brillant, la brûlant comme au premier jour. Encore une fois, alors qu’elle était presque parvenue à éteindre le feu brûlant dans son cœur, il apparaissait comme un charme pour le raviver. Incapable de se contenir, la jeune femme sentait, peu à peu, le poison couler en elle, l’engloutissant, la tuant à petit feu. Ongles enfoncés dans la paume de sa main, elle tâchait de se contenir, mais certains mots s’échappaient malgré elle. Le début de la fin, ils le savaient tous deux, ils ne pouvaient, ne pourraient être ensemble normalement, qu’ils soient amis, amants, anciens amants, ou dieu sait quoi encore, ils ne parviendraient jamais à tarir cette électricité qui courait entre eux, sans même qu’ils ne se touchent. Elle en revenait à le défier, les mains bouillantes de colère posées sur la rambarde glacée. Sa réponse était sans doute censée calmer ses pulsions destructrices, mais, au contraire, elle ne fit que les alimenter. Une seconde, elle laissa échapper un rire. Cruelle, imprévisible, même elle ne savait plus ce qu’elle disait, ce qu’ils faisaient ici, sur ce pont. « Si ça te désole tellement, essaye de me retenir, la prochaine fois. ». Cela signifiait-il qu’il y en aurait une, de prochaine fois, elle-même ne le savait pas. Elle voulait le pousser à bout, simplement, sans trop comprendre comment ni pourquoi. Elle voulait s’effondrer dans les eaux glacées, en contrebas, et l’emmener avec. Quelques secondes, elle se tut, lâchant la rambarde pour poser ses yeux dans les siens à nouveau, oubliant un instant ses paroles précédentes, pour le remercier. Il ne devait savoir sur quel pied danser, et la partie sombre d’elle qui commençait, malgré ses efforts, à prendre le dessus, s’en trouvait étrangement satisfaite. Conversation anodine, le tout était de maintenir cet instant sous contrôle… ce qu’elle n’avait jamais su faire, avec lui, mais ce n’était pas faute d’avoir essayé. Lèvres pincées, elle n’osa pas s’attarder sur son séjour en prison. Alors qu’elle luttait contre elle-même afin de ne pas l’attraper par le col pour le pousser contre la barrière, le défiant de lui faire confiance, il prit cela pour une confusion profonde quant à son séjour en prison. Un sourire se dessina sur son visage à sa tentative de plaisanterie, qui pourtant sonnait faux à ses oreilles. Homme de sa vie, en cette seconde, il avait plutôt les traits de son pire cauchemar. Elle secoua doucement ses boucles blondes, entremêlées par le vent, flottant autour de son visage telle la couronne dorée de l’ange qu’elle n’était qu’en apparence. « N’exagérons rien, Lenny, dit-elle dans un rire. On ne pouvait dire qu’ils avaient une relation normale, se retrouvant sans cesse pour se perdre à nouveau. Ils n’avaient jamais été un véritable couple, juste un mélange de passion autodestructrice, deux corps entraînés à s’emboiter parfaitement, pour s’abandonner aussi violemment qu’ils s’étaient trouvés. Oui, ça me fait plaisir de te retrouver, même si je n’avais pas de doute que cela devait arriver, un jour où l’autre, » poursuivit-elle, alors que la distance entre eux se réduisait, encore une fois, dangereusement. Ils semblaient tous deux s’en amuser, inconscients de cet élastique qui les maintenait, les faisait souffrir lorsqu’ils s’éloignaient, les serrait à les étouffer lorsqu’ils étaient trop proches. Son regard posé sur elle, ne cessant de l’observer sous toutes les coutures, incapable de tenir le sien, alors elle faisait de même, retrouvant à chaque partie de lui un souvenir, de ses mains qui avaient tant de fois parcouru sa peau à ses lèvres qui lui avaient murmuré trois mots qu’elle avait oubliés, dans le coin de cette ruelle, lors de leurs dernières retrouvailles. Assise au bord du vide, au sens propre, comme au figuré d’ailleurs, elle se battait contre vents et marées, essayant de garder son équilibre, tant pour ne pas retomber dans leurs travers qui leur étaient familiers, que pour ne pas tomber de la balustrade, une centaine de mètres plus bas, dans l’océan glacial. Elle ne tint pas longtemps, cependant. Au fond, elle l’avait toujours su, qu’il était sa faiblesse, ce depuis qu’il l’avait rattrapée, avant qu’elle ne s’effondre. Lenny le sauveur, une image à laquelle il estimait lui-même ne pas coller, une image à laquelle, véritablement, elle ne l’identifiait plus non plus, alors qu’ils se trouvaient prêts à commettre à nouveau l’irréparable. Il n’était pas son sauveur, il l’entrainait vers le bas plus qu’il ne l’élevait. Pourtant, elle continuait à le chercher, cet enfer, son enfer. Alors qu’une brise de vent, et le regard de Lenny sans doute également, lui fit perdre l’équilibre, elle se raccrocha au jeune homme, réduisant enfin la distance entre eux à peau de chagrin, un rien qui les détruirait à nouveau. Trois centimètres entre leurs visages, pas plus. Ses jambes pendant de la rambarde où elle s’était installée, flirtant presque avec les siennes, les frôlant, résistant à la tentation de s’enrouler autour de lui, de le faire sien, encore une fois. Elle n’était plus elle-même depuis longtemps, alors qu’elle provoquait ses souvenirs, qu’elle souhaitait presque rejouer cette nuit d’une violence rarissime, d’un plaisir interdit, cette nuit qui avait tout chamboulé. Son cœur explosait sous la pression, alors que leurs souffles se joignaient, se rapprochaient, s’évanouissaient l’un dans l’autre, une seconde. Une seule seconde, il déposa ses lèvres sur les siennes, lui faisant goûter l’interdit avant de le lui enlever aussitôt, préférant un simple papillon humide au coin de ses lèvres à la passion brûlante dont ils avaient toujours eu l’habitude. Elle savait qu’elle faisait une erreur, elle savait que cela faisait trop longtemps qu’elle s’était perdue, pour pouvoir contrôler cette situation. Pourtant, une seconde, elle posa ses prunelles de petite fille dans les siennes, celles non atteintes par la maladie, non chamboulées par sa simple présence. Celles qui n’avaient pas le poison en elles. Juste une seconde, comme si elle allait bien, il perçut sa déception, celle de la fille brisée, détruite par ses propres démons, qui ne souhaitait qu’une chose. Lui. Un, deux, trois battements passèrent, avant qu’elle ne détache ses yeux des siens, les mains tremblantes, que ses jambes qui s’étaient presque enroulées autour de lui ne s’éloignent, ne la séparent de lui, enfin. « Tu ne peux pas quoi ? Me rattraper ? Ne t’inquiètes pas, je saurais me sauver seule, cette fois-ci. » Siffla-t-elle. La petite fille brisée avait disparu, laissant place au démon. « C’est si grave que ça, de céder, pour toi ? Well, i don’t care. » Ses jambes s’enroulèrent autour de lui, étau de fer dont il ne pouvait se défaire, une main se glissa dans sa nuque, poigne si violente que ses ongles devaient laisser des marques dans sa peau. Comme toujours. Une seconde, son regard croisa le sien, brûlant de tout ce qui leur avait manqué, durant ces années de séparation. Puis ses lèvres se posèrent sur les siennes, rencontre violente de deux âmes brisées, assoiffées l’une de l’autre, de longues secondes goûtant à nouveau au plaisir interdit. A bout de souffle, elle lui mordit la lèvre à en laisser échapper une goutte de sang, avant de se détacher de lui, le regard perdu dans le vague, le cœur au bord des lèvres. Il ne semblait que rien, pas même ce baiser, ne suffirait à apaiser la tornade dans son cœur, il lui fallait se consumer, le consumer, jusqu’à la fin, avant de connaître un semblant de répit. Mais elle ne pouvait pas, elle en avait déjà trop fait. Les limites avaient explosé sous la pression de ses lèvres sur les siennes. Pourtant, ses yeux le cherchèrent une seconde de trop, se plongeant dans les siens, brûlants encore de cette passion. I can save myself. Sa propre réflexion, posée quelques secondes plus tôt, lui revint en mémoire. Malgré ses mains tremblantes, le semblant de conscience qu’il lui restait lui disant que c’était la pire idée au monde, elle se hissa sur le rebord, jusqu’à se retrouver debout. Dominant la route déserte, dominant le monde. Elle pensait, en faisant cela, retrouver ce qu’elle était venu chercher, ici, à la base : une façon de se calmer, et de faire passer la colère ailleurs que dans ces petites pilules. Mais, avec Lenny ici, elle en était incapable. Pire, elle n’en avait plus envie. « Enfin, tu ferais mieux d’espérer, murmura-t-elle, reprenant sa réflexion de plus tôt, sur l’idée qu’elle était capable de se sauver. Un pas, hésitant, le second, plus sûr, au troisième, elle pivota sur elle-même pour se retrouver face au jeune homme. Envie de jouer au héros, Lenny ? » Lâcha-t-elle, provocatrice, passant sa langue sur ses lèvres pour y sentir encore le goût des siennes. Son corps tremblait, il savait que la proximité du sien serait plus un poison qu’un remède, pourtant, il le cherchait, encore, éternellement. Ils jouaient avec le feu, mais ils ne sentaient pas les brûlures qu’ils s’infligeaient, pas encore. Alors ils continuaient, encore et encore, jusqu’à ce wake-up call. Qui n’arriverait peut-être jamais. Au point où ils en étaient, elle n’en avait plus rien à faire.
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MessageSujet: Re: spontaneous combustion ✣ (lenia) spontaneous combustion ✣ (lenia) EmptyMer 27 Fév - 15:58

Il semblait que c'était écrit. Que c'était notre destin, qu'il nous était collé à la peau, forever and ever. Comme si notre destin était celui de toujours se retrouver, au bord d'un précipice, que celui-ci soit au sens propre ou au sens figuré, on se trouvait toujours à la limite. Les limites, qui nous étaient toujours de plus en plus flous, de plus en plus impossibles à détecter. Que pouvions-nous faire ? Je n'en savais rien. Il y avait Alaina, mais inlassablement, j'étais encore et toujours, attiré par la douceur exquise de la cap-verdienne, dont l'anglais était toujours inspiré par un voluptueux accent lusitanien, qui berçait mes pensée lorsque revenait à mon esprit, les courbes délicates de la nouvelle epsilon. Je ne m'attendais pas à la retrouver à San Fransisco, à des milliers de kilomètres de nos dernières rencontres, la Californie ne ressemblait en rien au Portugal ou à la capitale londonienne, non, et pourtant, elle était là, sur le rebord d'un pont comme si elle attendait, une énième fois, que je ne vienne à son secours, même si elle n'osait ni l'avouer, ni le dire franchement, peut-être était-ce ce qu'elle désirait au fond d'elle, mais elle avait bien trop d'égo et d'amour propre pour me le dire clairement. Mais à vrai dire, je n'avais pas besoin qu'elle me fasse part de ses désirs les plus enfouis, ses desseins les plus inavouables, je lisais en elle aussi facilement qu'elle lisait en moi. Elle me comprenait, ou du moins, j'avais l'impression que c'était le cas, et c'était une des raisons qui faisaient que dans ma vie, elle était devenue quelqu'un de fort important, cela allait sans dire, désormais. On ne se le disait, ce n'était pas réellement le genre dans notre relation, mais on s'aimait beaucoup, cela ne faisait pas l'ombre du doute. Le simple regard de la belle, m'embrasait, du bout des doigts jusqu'au coeur, me touchant sans pareil. Logique, elle n'avait pas son pareil, dans cet univers qui était le nôtre. Elle était un poison incurable, qui à jamais, parcourerait mes veines, aurait sa place, au creux de mon coeur. Je l'avais dans la peau, depuis notre premier regard, et même si elle n'était pas la seule, elle avait toujours, plusieurs années après, une telle emprise sur moi, capable de me retourner le cerveau en une seule seconde, en un sourire, en un regard, elle arrivait à faire battre mon coeur à une vitesse vertigineuse, rien qu'en se pincant les lèvres. Des lèvres, exquises, délicieuses, que quiconque tuerait ou se damnerait pour embrasser, ne serait-ce qu'une seconde, qu'un court instant, un court instant au goût d'infini et d'éternité. C'était cela, Talia, une déesse aux courbes affriolantes, une tigresse aux ravages dévastateurs. Mais, qui pourrait bien lui en vouloir. C'était Talia. « Ca veut dire qu'il y aura une prochaine fois, love ? Et jusqu'à preuve du contraire, je suis là. A nouveau. Et je ne compte pas te laisser tomber.» lâchais-je, avec un calme qui ne me ressemblait pas, et que je n'avais pas habituellement. J'étais plutôt dans la précipitation et l'impulsivité, mais jusqu'ici malgré la présence de la belle, j'arrivais à garder un calme olympien. Même si je faisais mon possible, ce n'était pas facile d'être calme avec Talia, encore moins lorsqu'elle se trouvait à quelques centimètres de perdre la vie, cent mètres plus bas, dans l'eau glaciale de la baie de San Fransisco. J'avais déjà du faire face à cette situation à plusieurs reprises, mais cela n'en était pas pour autant plus facile, au contraire, c'était de plus en plus dur, parce que j'avais l'impression qu'un jour, elle stopperait de jouer, et elle pourrait être sérieuse. Et si elle se jetais, je savais que j'étais capable de la suivre dans sa funèbre expérience. Elle mouva ses boucles blondes, tandis qu'elle s'amusait de mes dernières paroles. « Ca me fait extrêmement plaisir aussi, princesse, disons que ma vie manquait d'un peu de folie ces derniers temps, alors, ta venue ne pourra qu'arranger les choses, ne penses-tu pas ?» lâchais-je, un sourire carnassier accroché aux lèvres, tandis que je sentais mon coeur battre le chamade, à mesure que la distance entre nos deux corps se réduisait, considérablement, de plus en plus, dans quelques instants, je pourrais sentir son parfum m'enivrer tandis que son souffle chaud recouvrirait ma peau. What happens when a tornado meets a volcano. Cela nous résumait si bien. Dans ma vie, elle était une tornade, à chaque fois qu'elle revenait dans ma vie, un instant, une journée, elle pouvait tout chambouler, tout détruire sur son passage, sans qu'à un seul instant, je ne décide de couper court à son action, sans qu'à un seul moment je ne ressente une quelconque colère pour elle, dont les boucles blondes étaient quasiment, désormais, posé sur mon épaule. De mon côté, j'étais le volcan. Calme, d'une nature peu active, je pouvais, à un instant quelconque, exploser, et après cela, plus rien ne pouvait jamais être pareil après le passage de mon courroux. Je connaissais sa façon de me regarder, elle n'était, à ce moment là, rien de plus qu'une petite fille, emplie d'un amour interdit, d'un amour caché, qu'elle ne dévoilerait jamais à personne. J'avais l'impression de la connaître mieux que quiconque, mais que malgré cela, je ne la connaissais que très peu. Ce que je savais, pour autant, c'était que je pouvais la faire sortir de ses gonds, à n'importe quel moment, même une action quelconque pouvait faire exploser le coeur de la belle. Et je savais que j'étais tout bonnement incapable de résister, pas actuellement en tout cas. « Non, je peux te rattraper, mais j'ai... une petite amie. Cela ne sortit pas de ma bouche, resta inaudible, cloîtré dans mon esprit, torturé, incapable de le dire à la Barckley. Je n'arrivais pas à penser que c'était mal vis à vis d'Alaina, tant j'avais envie de Talia à ce moment là, tant elle était désirable et désiré à mes yeux. Ces ongles s'enfoncèrent dans mon cou, tandis que ses jambes m'entouraient, comme elles avaient l'habitude de le faire, après toutes ces années. Sa langue dansaient, endiablées , avec la mienne, alors que nos lèvres se rencontraient une nouvelle fois, une fois de trop. Je ne pouvais y résister, pas aujourd'hui, pas à elle. Elle me contrôlait, totalement, lorsqu'elle agissait de cette manière. Elle ne put s'empêcher de mordre ma lèvre inférieure, sa marque de fabrique, histoire de marquer un territoire qu'elle comptait bien reconquérir, avant de me repousser, et de retourner sur son piédestal, instable, autant qu'elle. Ses pas n'étaient pas surs, je le sentais aisément, et si elle me charmait, passant sa langue sur ses lèvres, pour me charmer, et plus encore, j'avais peur qu'elle ne glisse, qu'elle ne tombe, comme toujours, j'avais une boule au ventre, mais je devais avouer que je partageais son excitation, quant à ce jeu dangereux. La pluie commencait à tomber, comme lors de cette première fois, lors de notre première rencontre. « Come down, princess. Hell won't ever have the taste of my lips. lâchais-je, large sourire aux lèvres, malgré mon inquiétude. Je ne pouvais pas la laisser là, seule, c'était impensable. Mais je ne pouvais pas trahir Alaina, pas ce soir, non... Ce baiser échangé me faisait déjà assez culpabiliser, je devais l'avouer. Aussi exquise soit Talia.
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MessageSujet: Re: spontaneous combustion ✣ (lenia) spontaneous combustion ✣ (lenia) EmptyMar 5 Mar - 22:44

“And then something invisible snapped inside of her, and that which had come together commenced to fall apart.”

Elle ne savait jamais comment cela arrivait, ce qui l’engendrait. Etait-ce un mot, un regard, ou cette simple caresse de sa main sur son avant-bras qui provoquait des frissons dans tout son corps, qui déclenchait son mal, elle ne l’avait jamais compris. Une seule chose était certaine. C’était lui, qui la brisait. Et la masochiste qu’elle était en ces instants de trouble profond, continuait à le chercher, à avaler ce poison qu’inconsciemment il lui tendait. Jusqu’à la fin, jusqu’à ce que cette partie d’elle qui était déjà fortement endommagée, ne soit pour de bon irréparable. Ses prunelles azur, d’ordinaire teintées de cette étincelle de joie, s’embrasaient à sa simple vision, le moindre mot qu’il essayait de prononcer pour la retenir, comme d’habitude, de tomber dans le vide, n’était qu’un murmure, incompréhensible, une mélodie qui avait le ton détestable de l’agressivité de quelqu’un souhaitant la materner. Comme si elle avait besoin de cela, comme s’il pouvait comprendre ce qui se tramait en cet instant dans son esprit bouleversé, autant par ce qu’elle n’était jamais parvenue à contrôler que par la présence du jeune homme à moins d’un mètre d’elle. La vérité était, il pouvait sans doute la comprendre, mieux que quiconque, et ils se ressemblaient bien plus qu’elle ne souhaitait l’imaginer, sans doute là était l’explication de leurs éternelles rencontres fortuites ou non, qui transformaient les plus froides averses en feu leur picotant les bras dès lors qu’ils se touchaient. D’un regard, il lisait son trouble, d’un geste, il l’empêchait, encore une fois, de s’effondrer. Lennon était pourtant loin d’avoir la carrure –enfin, surtout la mentalité d’un sauveur. Mais, cette fois ci, ce n’était pas la pluie qui l’avait amené à croiser sa route dans l’un des pires instants de son existence. Alors, s’il ne s’était pas effondré avec les nuages sombres qui s’amoncelaient pourtant, au loin…était-ce le destin ? Cette simple pensée laissa échapper son rire, vilain, évidemment, alors qu’elle se laissait emporter, transformer en cette personne que ni les médicaments, ni le vertige, ne parviendraient à contrôler ce soir. Sans doute pourrait-il y avoir une prochaine fois, une énième descente aux enfers, pour le simple plaisir de le voir accourir. Inconsciemment, c’était peut-être ce qu’elle cherchait…la brûlure de sa main sur la sienne alors qu’il l’empêchait de sombrer, la caresse du seul qui était capable de la briser tout comme de la reconstruire. D’un claquement de doigts, d’une puissance aussi incomparable et incompréhensible que cette seconde où leurs regards se bloquaient l’un dans l’autre. Son calme l’arrêta dans son rire, dans sa poursuite de méchancetés uniquement destinées à l’entraîner, lui aussi, au bord du gouffre. Jamais elle ne l’avait senti si calme, le souvenir de leurs rencontres étant toujours brouillé dans sa mémoire, films accélérés, puisqu’ils avaient toujours joué ainsi, d’une passion ardente, incontrôlable, où le mot paisible n’avait jamais eu sa marque. Lèvres pincées, elle retint la remarque qui lui piquait la langue, trouvant pour la première fois dans ses prunelles, océan glacé en pleine tempête, un semblant de stabilité. Etait-ce dont cela, ses yeux, simplement qui la contrôlaient ? L’interrupteur, source de tous ses maux depuis 11 années maintenant, se trouvait ici ? Non, impossible, il lui brûlait les ailes, il la laissait s’effondrer avant de la rattraper au dernier instant. Il avait beau avoir été son sauveur, une nuit d’été, sur ce pont souillé par la pluie et leurs brûlants ébats, il ne pouvait être son remède. Alors, ses mots se brisaient contre sa carapace, essayaient de s’infiltrer en lui, de l’amener là où elle se trouvait, dans le simple et futile espoir de partager à nouveau l’un de ces instants brûlants qui caractérisaient toute leur relation. Un peu de folie, à ce simple mot une centaine d’images toutes plus violentes les unes que les autres se bousculèrent dans son esprit, de ses mains parcourant son corps à ces mots qu’ils se lançaient au visage, qui les détruisaient tout autant que le moindre de leur contact, mais qu’ils continuaient pourtant à chercher, continuellement, ongles déchirés dans sa nuque, éternelle goutte de sang perlant sur la lèvre inférieure du jeune homme, chaos d’une relation qu’ils ne savaient maintenir à flot, puisqu’elle était éternellement vouée à l’autodestruction. Un sourire se déposa sur son visage, bien plus posé qu’une seconde auparavant. « Tu penses bien, Lenny, » répondit-elle doucement, s’attardant plus que de nécessaire sur son prénom, qu’elle n’avait eu de cesse de modifier au cours des années. Lenny, c’était son Lenny, s’imaginait-elle un instant, ses prunelles timidement posées sur les siennes, brusque instant de clarté avant la rechute. Ses lèvres sur les siennes, en une seconde, dans l’un de ces instants de faiblesse qu’il savait toujours si bien provoquer en elle, ils se retrouvaient plus proches qu’ils ne l’avaient été depuis des années, ses lèvres avalant les restants de mots qu’il n’avait pas eu le temps de prononcer, sans doute ces justifications pour éviter qu’ils ne déclenchent une autre tempête, comme ils le faisaient toujours lorsqu’ils étaient ensemble. Mais il était déjà trop tard, sur les lèvres du jeune homme perlaient la goutte de sang qu’elle lui avait sans cesse laissée, les jambes de Talia fourmillaient encore du corps de Lennon qu’elles avaient enserrées, une seconde auparavant. Il n’y avait plus rien qui les séparait désormais, le mécanisme d’autodestruction mutuelle dans lequel ils s’étaient lancés il y a des années de cela, alors que les mains du jeune homme se resserraient autour de son corps, l’empêchant de s’effondrer, recommençait de plus belle. D’un baiser, ils avaient à nouveau tout chamboulé, et, bien qu’elle sut qu’elle ne retrouverait pas le calme qu’elle était venue chercher cette nuit, elle s’obstina pourtant. Le poison bouillonnait dans ses veines, lui donnant l’impression qu’il faisait plus de quarante degrés, alors que de fines gouttes de pluie glaciales s’effondraient à présent sur eux. Un pied jouant avec le rebord, dansant dans le vide, l’autre sur la rambarde, point d’ancrage peu fiable dont elle s’amusait à présent. Perchée sur son piédestal qui pouvait connaître sa fin en moins d’une seconde, elle souriait, appréciait le spectacle du désarroi de Lennon, cherchant à le provoquer, désormais incapable de comprendre ce qu’elle faisait, ou disait. Une toute autre dimension, une autre Talia, contrôlée par ce trop plein d’émotions, cette tornade qui dévastait son cœur. Les gouttes de pluie s’effondraient sur eux, et elle leva les yeux jusqu’aux nuages sombres, ne ressentant pas l’impact de l’eau sur son visage de poupée. Plus rien n’existait, alors que ses prunelles azur retombaient sur le jeune homme, affublé d’un étrange sourire alors qu’il essayait de la dissuader de pratiquer son loisir préféré. Il n’y avait plus rien, pas de rambarde glissante sous ses pieds, pas de voitures circulant ponctuellement derrière eux. Il n’y avait que les gouttes s’évanouissant dans leurs cheveux, dans ce monde qui n’appartenait qu’à eux. Son sourire s’effaça, enregistrant les ordres qu’il lui assignait, et qu’il était évidemment hors de question qu’elle suive. « You’re not my father, i can do whatever the fuck i want. » Son regard posé sur ses lèvres alors qu’elle crachait, amère, profondément agacée, ces paroles, chacun de ses mots, coupants comme des lames de rasoir, n’ayant encore une fois qu’un seul but, l’énerver, lui aussi, le pousser à bout. Flirter avec sa peau jusqu’à l’entailler, doucement. Un pas, deux pas, trois pas, danseuse sur ce fil de fortune, prête à glisser dans les eaux, elle tenait l’équilibre encore relativement bien, se baladant pour attiser l’inquiétude de Lenny. Jouer avec lui, se jouer de lui, l’énerver, oh, enfoncer ses ongles dans sa peau jusqu’à ce qu’il en saigne. Une multitude de pensées confuses lui traversaient l’esprit, comme lors de leurs rencontres précédentes…mais cette nuit terminerait-elle de la même façon, ce sera à eux d’en juger. Talia retrouva son regard, deux secondes, prunelles azur, une seconde, lèvres rouges de leur baiser, rouge sang de leur passion incontrôlée. « Oh, really ? reprit-elle, ce ton provocateur, agressif, qu’elle n’aurait jamais adopté en temps normal, glissant sur ses lèvres à chacun de ses mots. Well, maybe it will if you’re coming with me. Exigeance qu’elle ne lui avait jamais posée, auparavant. La preuve que, des années après, le jeu reprenait avec une violence et une folie des plus rares. You’re not gonna leave me alone in this, are you ? demanda-t-elle d’une voix timide. Le démon a plusieurs facettes, elle, les avait toutes lorsqu’elle était hors de contrôle. Dans un instant, elle pouvait tout aussi bien enlacer le jeune homme que le pousser dans le vide. Come on up, i know you want to. Just one second…elle le défiait du regard. A nouveau, comme dans cette ruelle, avant de l’embrasser. Or i’ll jump. » L’ombre d’un sourire parut sur son visage, incompréhensible, sans doute. Elle le voulait, lui, perché sur le rebord du monde, quelques minutes avant minuit, savourant avec elle la moindre goutte de pluie, une seule seconde, avant qu’à nouveau elle ne se décide à le jeter contre l’un de ces poteaux pour l’aimer, le détruire, une seconde, sentir son cœur palpiter jusqu’à ce qu’ils ne soient plus qu’un, jusqu’à ce qu’ils ne soient plus rien. Incitation mortelle, au loin, les sirènes de police parcourant San Francisco ne parvinrent même pas à la dissuader d’arrêter. Elle était sourde à tout. Sauf aux battements furieux de son cœur, seul organe encore conscient du danger, mais appréciant par-dessus tout l’adrénaline que provoquait toute cette situation…et les sentiments contradictoires provoqués par celui qu’elle avait toujours su qu’elle retrouverait. Comme le destin, sans doute, l’avait prédit.

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MessageSujet: Re: spontaneous combustion ✣ (lenia) spontaneous combustion ✣ (lenia) EmptyLun 18 Mar - 0:50

Elle était mon point faible. Talia, ma Talia. J’arrivais encore à me souvenir de son parfum, enivrant mes narines, lors de notre première rencontre. Je me souviens encore parfaitement de la saveur délicieuse que déposèrent ses lèvres sur les miennes, d’à quel point mon cœur battait la chamade. Je me souvenais parfaitement de tout cela, et je me demandais sincèrement si c’était une bonne chose, après tout. Malgré tout ce que j’aimais profondément en elle, et le fait que j’appréciais passer du temps avec elle, car elle était une personne qui me comprenait et qui était très importante dans ma vie, malgré le fait qu’elle soit légèrement, insane, sur les bords, je n’aimais pas ce qu’elle faisait ressortir en moi. Une espèce de folie, assez forte pour prendre la mesure de celle de la blonde, qui était démesuré, même pour quelqu’un comme moi. Alors oui, passer du temps avec elle était assez étrange, car je savais qu’elle était du genre à me pousser dans mes derniers retranchements, à tester, encore et encore, les limites de notre amitié, qui n’avaient jamais été réellement établies, ce qui pouvait peut-être être un tort, que nous avions eu, mais aujourd’hui, il était trop tard pour nous fixer une seule toute petite règle. Together, we’re just so fucking wild baby. Ensemble, nous étions juste incontrôlables, quel que soit les calmants que l’un comme l’autre nous prenions, rien, ni personne, ne pouvait arrêter l’infernal duo que nous formions. J’étais moi-même incapable d’arrêter la cap-verdienne, lorsqu’elle avait décidé quelque chose, comme je ne pouvais pas m’arrêter moi-même. Je ne contrôlais rien, dans ces moments-là, j’étais juste dans l’expectative, en espérant que les choses se passent comme elles devaient l’être, sans qu’il n’y ait de gros problèmes. Car on ne laisse pas le bénéfice du doute à une fille dont la passion est de marcher sur les rebords d’un pont à la recherche de sensation, et d’un meurtrier et ex-taulard. Son esprit était au moins aussi torturé que le mien, je le savais parfaitement, mais j’étais tout bonnement incapable de prévoir le moindre de ses actes, tant elle était insensé et irraisonnable. Lorsqu’elle voulait quelque chose, par quelque moyen que ce soit, elle l’obtiendrait, tôt ou tard, elle l’obtiendrait, quitte à user de malice, de ses charmes, ou d’un quelconque moyen de torture, Talia Geller-Barckley, obtenait toujours ce qu’elle désirait. On pouvait probablement retarder l’échéance, mais c’était bel et bien là le maximum que l’on puisse faire. Telle une tigresse, elle tourne autour de sa proie, jouant avec elle, dans un jeu de regard endiablé, jusqu’à ce qu’elle ne l’attrape. Et lorsque Talia vous attrape, jamais elle ne vous lâche. Je l’avais appris, en la retrouvant à Londres, puis désormais à San Fransisco. Elle ne m’était jamais sorti de la tête, et je me rendais maintenant compte que c’est parce qu’elle n’était jamais réellement sorti de ma vie. Il était toujours difficile, voire même impossible de faire sortir une telle personne de votre vie, au départ, on pense qu’on en est capable, qu’on est capable de l’oublier, d’avancer sans cette personne, mais la vérité, c’est que quand on découvre une perle rare, on n’arrive plus jamais à s’en passer. Même si elle me tirait vers le fond, à ses côtés, je ne pouvais pas la laisser. Je savais que si jamais il lui arrivait malheur, je m’en voudrais jusqu’à mon dernier souffle, autant que quand j’avais tué cet homme, à mains nues. Quoi que l’on puisse en penser, du fait que j’étais souvent pris de fortes crises de violence, j’étais une personne qui marchait énormément aux sentiments, et aux relations humaines. Paradoxal, certes, dans la mesure où j’étais bien -trop- souvent dans la recherche du conflit, avec l’autre. J’imaginais que la conflictualité était en tout point préférable à l’indifférence, là était mon point de vue, et même si il était assez spécial en son genre, cela restait, depuis bien longtemps, la façon dont je fonctionnais, et même si elle ne m’avait pas forcément toujours souri, je ne comptais pas changer cette méthode, du moins, ce n’était pas du tout dans mes plans, je devais bien l’avouer. Et, étant donné les sentiments que je pouvais avoir pour Talia, il était difficilement imaginable que je ne fasse pas tout ce qui était en mon pouvoir, pour que nos destinées se croisent, et se recroisent, encore et toujours, à l’infini. Ce n’était pas correct vis-à-vis d’Alaina, je le concevais, mais il était très rare pour quelqu’un dans ma situation -ma maladie j’entends- de pouvoir avoir une relation, semblable à celle que j’avais avec la cap-verdienne. Une relation destructrice, peut-être mais de confiance. Paradoxe. Elle ne comptait pas continuer sur sa lancée, d’une nuit tous les trois ans, du moins, j’avais l’impression qu’elle comptait bel et bien rester, et errer, à son tour, les rues de San Fransisco, et apparemment, les délicieux rebords du Golden Gate. Cela ne me dérangeait pas, au contraire,, j’étais heureux de me dire que je pourrais la côtoyer tant que je le désirais, et pas selon les aléas du destin, qui semblait voué à faire croiser nos routes, sans que celles-ci ne se rejoignent jamais, jusqu’à aujourd’hui. « Tu m’en vois ravi, Talia.» Pour autant, je savais très bien que l’avoir dans les parages, n’était pas bon pour ma relation avec Alaina, et probablement encore moins pour ma santé mentale, mais cela me passait totalement au dessus, tant j’étais content qu’elle fasse son retour dans ma vie, même si je ne lui montrais pas, cela la rendrait trop excitée. Dans tous les sens du terme, bien sur. Leur relation était un chaos complet, un bordel monstrueux, représenté en cette soirée de janvier, par une goutte de sang, coulant de la lèvre inférieur de l’américain, vestige d’un violent baiser arraché par l’epsilon. Elle avait l’air de me torturer, et même si je mentirais si je disais que je n’aimais pas ça, je savais, par contre, que ce n’était pas sain, d’entretenir une telle relation avec quelqu’un. Mais avec elle, je n’avais pas besoin de jouer la comédie, je n’avais pas besoin d’être quelqu’un d’autre, je pouvais être moi, totalement moi, le Lenny fougueux mais fou, passionné mais excessif. Je pouvais être ce que je voulais avec elle, car je savais qu’elle ne me jugerait pas. Car elle était peut-être même bien pire que moi, sur de nombreux points, en tout cas. Elle pouvait faire ce qu’elle voulait, certes, mais tout ce qu’elle faisait pour le moment, c‘était le pousser dans un état second, pas celui des crises, mais celui du Lenny follement inconscient, et passablement insensé. Elle était une poussée d’adrenaline, un million de fois plus efficace que n’importe quel alcool, et mille fois plus dure que n’importe quelle drogue. Alaina était peut-être l’amour, mais il était clair que Talia était la vie. La belle vie, la vie sans complexe, sans règles, où l’on peut s’évader, faire ce que l’on veut, sans que personne ne puisse dire quoi que ce soit. J’aimais Alaina, de tout mon cœur, mais j’avais l’impression d’aimer plus encore la liberté que m’offrait Talia, et ce depuis la première fois que, nos lèvres se touchèrent, en un baiser endiablé, et délicieux. Provocatrice à souhait, elle jouait avec ses nerfs, et avec l’anxiété qui accompagnait chaque brise, à si peu de la faire vaciller. « You know i’m the best kisser you’ve ever met, you should just admit it, babe.» lâcha-t-il, la provoquant, à son tour, en espérant que ce jeu l’amuse plus que de tomber du haut du pont. They were just out of control. Il ne pouvait faire autrement, même si il espérait que non, il savait bien qu’elle en était capable, mais de toute manière, il ne prendrait pas le risque. Il la rejoint, là-haut, et sentit une énorme dose d’adrénaline s’infiltrer, à une vitesse hallucinante, dans chaque petite parcelle de son corps. Il comprenait. C’était ça, vivre. Peu confiant, certes, mais il se sentait, paradoxalement, parfaitement bien. « Happy, now ?» Après quelques secondes, le regard plongé dans ces grandes perles qu’étaient ses yeux, il la fit descendre, avant de retrouver la terre ferme à son tour. Leur destin était de se retrouver, ce soir, sous une pluie torrentielle, sur le pont de San Fransisco. De se retrouver oui. Il allait la ramener chez elle, dans quelques minutes. Car, si ils devaient se retrouver au lit, et cela arriverait tôt ou tard, ce n’était pas leur destin que ce soit ce soir. We’re in this together, baby, but I know that make you wait, will make you want me even more. And when you won’t be able to wait anymore, you’ll be all mine.
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