Une dernière pointe de mascara et Kirby était fin prête pour la soirée mouvementée qui s’était annoncée il y a déjà quelques jours de cela. Enfin, elle était déjà prête au moment même où elle était entrée dans ce club mais elle n’avait pas hésité à se ruer dans les toilettes pour vérifier que son maquillage était encore parfait mais cela n’en avait pas l’air pour la blondinette. Elle battit rapidement des cils, vérifia pendant cinq bonnes minutes que cette-fois-ci, tout était impeccable et que pas une parcelle de sa peau n’avait plus de fond de teint qu’une autre partie. Passant furtivement une main dans ses cheveux, la belle arrangea en un rien de temps sa coiffure déjà parfaite avant de réajuster quelque peu sa petite robe rouge sang qui s’arrêtait à peine à mi-cuisse, et encore, mi-cuisse serait mentir car il manquait quelques centimètres pour arriver à cette longueur-ci. Fin prête pour la énième fois de la soirée, Blank quitta ces toilettes plus que sinistres afin de rejoindre la piste de danse ainsi que les membres de sa confrérie qui semblaient fort prêts à donner une leçon de vie à ses prétentieux d’Omegas qui, il y a encore quelques jours, affirmés que les Iotas ne savaient pas s’amuser ni danser convenablement. Ça, c’est ce qu’ils croyaient mais Kirby était bien déterminée à montrer à ces derniers qu’ils avaient faux sur toute la ligne, que l’équipe de cheerleading était bien plus que de pauvres « nunuches qui ne faisaient que sautiller durant les matchs. » Cela avait profondément touché la jeune femme puisque la danse, c’était toute sa vie. Certes, ce n’était pas de la danse de club qu’elle avait pratiqué jusqu’à ce jour, mais plutôt de la danse moderne, malgré tout, elle avait appris quelques pas pour impressionner les autres et le week-end, elle était bien souvent cachée dans les boîtes de nuit à allumer quelques hommes qu’elle désirait tant. La belle avait confiance en sa confrérie et en ce défi en soi, bien que ce dernier se tenait dans un club gay, un endroit qu’elle n’avait absolument pas l’habitude de fréquenter, mais elle se disait que cela ne devait pas être différent des autres soirées qu’elle se faisait, seule la clientèle changeait et on ne pouvait pas draguer n’importe qui dans ce type de lieu. C’était peut-être la seule chose qui posait problème à Kirby, pas le fait de côtoyer des homosexuels toute la soirée, mais de ne pas pouvoir profiter de sa soirée comme elle le faisait à son habitude. Ce soir, les règles allaient changer et la jeune femme savait qu’elle devait donner le meilleur d’elle-même pour défendre sa confrérie, ce qu’elle a d’ailleurs fais durant les deux premières années, dont la réputation semblait être mise en danger suite aux propos qu’avaient tenu les Omegas. Blank avait toujours été des plus loyales envers ses amis mais surtout envers les Iotas pour qui elle donnerait et ferait tout. Elle était très fière de cette confrérie et tenait à la défendre bec et ongle pour préserver l’honneur qu’elle avait pu acquérir au fil des années. A son retour dans la seule, la belle fut assez bouleversée par ce soudain changement. Elle voyait les habitués de cette boîte se rapprocher d’eux, comme s’ils étaient affamés de sang neuf. Perdue pendant quelques instants, Kirby scruta du coin de l’œil les quelques personnes qui s’empressèrent déjà de se jeter sur le bar avant de tourner son regard sur la piste de danse, voyant les premiers relâchements se faire. L’heure était aux hostilités, il ne fallait pas baisser les bras c’était aussi une partie de sa réputation qui était en jeu et après l’accident qu’elle avait subi il y a quelques mois, elle n’avait pas le droit d’échouer, pas si elle voulait refaire sa vie comme elle était en train de le faire depuis la rentrée. Elle finit par rejoindre un petit groupe de Iotas au bar et s’enfila un rapide vers, prête à se diriger vers la piste de danse pour y mettre le feu, mais se fut sans compter sur le fait qu’un Omega perché non loin de là eu l’audace d’ouvrir la bouche. « .Allez les iotas ! Strip tease !. » La blondinette entendit l’une de ses amies râler contre lui et elle se tourna donc vers cette dernière. « Je m’en occupe de celui-là, attends. » Mais trop tard, la râleuse en chef s’était lancée vers cet emmerdeur de service et venait de prendre un vent en pleine beauté. Kirby détourna donc la tête vers le reste du petit groupe et finit par leur signaler qu’elle allait danser. Après tout, elle était là pour ça, prouver à cette bande d’idiots qui composaient les Omegas, que les Iotas avaient loin d’avoir un balai contre les fesses et qu’ils savaient tout convenablement s’amuser. La blondinette s’approcha donc de la piste, traversant la foule pour commencer à se déhancher sur le rythme de la musique. Elle fit virevolter sa longue chevelure blonde l’espace d’un court instant avant de continuer à se trémousser. Se tournant alors, un Omega vint à la percuter de plein fouet, la faisant reculer de deux pas. « Bordel mais tu peux pas regarder où tu vas espèce de gros tas ? T’es pas tout seul ici ! », lâcha-t-elle alors en criant après cet imbécile qui ne semblait n’en avoir qu’à faire de ses dires, d’autant plus qu’il n’était pas gros alors cela ne devait pas le toucher plus que cela. D’accord elle aurait pu trouver de meilleurs mots mais sur le coup, c’est tout ce qui lui vint en tête sous le coup de la colère.

On ne pouvait pas mieux tomber. Il était sérieux ? Ce gars que j’avais entendu dans le salon de la confrérie m’avait donné envie des envies de meurtres. A croire, qu’il était soulagé de tomber contre les plus gros fêtards et ivrognes de l’université. Super. Wouhou. Je vais le massacrer, s’il dit un mot de plus. Je ne voulais pas d’un face à face avec les omégas mais, il avait fallu peu de choses pour que l’on se retrouve dans cette situation. Il n’y avait aucune alliance possible, simplement parce que les iotas ne font pas des alliances. Certes, ils gagnent en équipe. Mais, ils se suffisent à eux-mêmes. La soirée promettait des merveilles. Certaines photos resteraient surement dans les annales et je ne voulais pas apparaitre dessus. Sauf, si la photo me montrait en train d’écraser la tête d’un de ces omégas contre le bar. Pourquoi je ne pouvais pas les voir en peinture ? Très clairement parce qu’ils pensaient gagner sur la piste de danse face à nous. Ils rêvent les yeux ouverts, ma parole. Les iotas ne sont pas des perdants et je devais me rendre à ce club pour montrer qu’on était les meilleurs. Ils allaient nous faire quoi comme petite danse, les jaunes. Je parie même qu’ils ne se lanceront pas, tant qu’ils n’auront pas consommé assez d’alcool pour se laisser planer. Pathétique. Enfin soit, c’était le moment de leur faire fermer le clapet. Vite fait. Bien fait. On en parlera plus. Accompagné donc de Constance, nous arrivions sur les lieux du crime. Oui, du crime ! C’est très clairement un crime de nous faire entrer dans cet endroit très particulier. Il ne me fallait pas trois secondes de plus pour comprendre, pour faire des conclusions sur ce que je voyais. Un club gay. Il ne manquait plus que ça. Mademoiselle La Tour Dubois laissait échapper ses premières impressions et en un seul regard, elle pouvait comprendre que nous étions sur la même longueur d’onde. Je ne comptais pas prendre le temps pour leur faire comprendre l’évidence même, que nous sommes les gagnants. La plus part d’entre nous dansent depuis toujours. Je ne voyais pas en quoi, ils pouvaient être supérieurs à nous. Ah oui, il ne nous faut pas deux bouteilles de rhum pour nous sentir prêts à profiter de la soirée. C’est sûr. Je balayais l’endroit en cinq secondes et très vite je réalisais que cet endroit ne m’était pas totalement inconnu. « Pourquoi faut-il toujours que lorsque je suis avec toi, nous tombions dans ce genre d'endroit, avec ce genre de personne ? » Pour le coup, le contexte changeait complétement. Je n’étais pas à la source de cette idée. S’il y avait quelqu’un à remercier, elle devait se tourner vers le clown qui se fait appeler Scott. « Foutu Karma. Je te rassure que ce soir, on ne partagera pas la même chambre. Ce genre d’expérience ne peut arriver qu’une seule fois. » Sacré secret que nous partageons. Peu de gens y croiraient s’ils le savaient. Constance et Aislynn. Fantasme de tous les hommes, j’en suis sûr. Sauf qu’il fallait être là quand, ça s’est passé. On ne donne pas de représentation. C’est arrivé qu’une seule fois et ça n’arrivera plus. Car je suis sans aucun doute attirée par les hommes. Point final. Nous avancions alors dans l’arène. Côte à côte avec Constance, on s’approcha de l’adversaire numéro. Pour descendre une confrérie, il faut descendre ses doyens, ça va de soi. L’un était le meilleur ami de ma Camélia et le second, le frère de mon alliée. Parfait. C’est noté. Maintenant, il ne restait plus qu’à les faire tomber. Je restais un instant silencieux, observant les adversaires, les perdants du coin de l’œil. Observant le spectacle du débile d’oméga et écoutant les sarcasmes de Constance. Je souriais. Un singe. Elle avait trouvé le surnom parfait mais, son frère ne semblait pas approuver sa réflexion. Du moins, pas dans son entièreté. « Un singe qui sait profiter et s’amuser, ce qui n’est définitivement pas donné à tout le monde suivant les confréries. » Laissez-moi mourir de rire, je vous dis, jusqu’à la mort. Je ne le regardais pas et pourtant je n’allais pas me contenter du siège de spectatrice. « Dictionnaire des omégas : à côté du verbe s’amuser, il doit être écris boire jusqu’à ne plus se souvenir de qui on est. Très classe. » Ils auront certainement un avenir prometteur avec ce genre d’idées. Enfin, s’ils ne meurent pas avant.. Sur ces mots, je m'éloignais du groupe. Décidée à faire le tour du propriétaire et à voir qui était présent pour l'occasion, en espérant nous voir en supériorité numérique.