Idylle & Trent & Effy

We're stupid, we're mad, we're friend ♥

CRÉDIT - CSS

C’est triste de n’avoir rien à faire un samedi soir. Ça l’est encore plus quand on est affalé dans un fauteuil usé juste après avoir mangé des pâtes pour la troisième fois de la semaine et qu’on n’a pas d’autre idée que d’allumer la TV. Petite boîte magique qui fait défiler le temps, qui nous fait oublier la larve qu’on devient face à elle. Des dizaines de chaînes d’informations mais les nouvelles ne sont jamais très bonnes, un bon nombre de films de série B où les acteurs pourraient être remplacés par n’importe quel quidam. Les reality shows, bien sûr, et leurs candidats superficiels. J’aime bien regarder ces idiots de temps à autres, pour me dire que finalement je ne suis pas si mal que ça. Ces temps-ci, il y avait aussi beaucoup d’émission de cuisine. Apparemment, c’était la mode et je ferai peut être mieux d’en suivre quelques unes, histoire d’éviter de mettre une nouvelle fois le feu à ma cuisine. J’hésitai quelques instants puis passai à la chaîne suivante : même si j’adore manger, préparer de la nourriture moi-même m’ennuie d’avance. Je tombai sur une série, l’histoire d’une fille qui développe des super pouvoirs, mais ils en étaient déjà à la saison trois et comme je n’avais pas vu un seul épisode, je passai à autre chose. J’aime aussi beaucoup les séries, on s’attache aux personnages et à leur histoire, on est content de les retrouver. Les chaînes de sport, évidemment. Le foot, le tennis, la natation…aucune de ces activités n'étaient susceptibles de m’intéresser. Même si j’avais recommencé à courir il y a peu, je ne m’étais toujours pas réconciliée avec cet univers qui suinte la transpiration. Il y avait tous les documentaires, sur la faune ou la flore, sur chaque époque ou sur une quelconque célébrité. C’est quand même fou mais en regardant ces conneries, on peut réellement se découvrir une nouvelle passion. Mais pas ce soir. Lassée de tous ces programmes, j’éteignis la télé et me relevai en soupirant. Mais merde, mon dernier samedi soir avant la rentrée et je ne bougeais pas de chez moi ! Je donnai un petit coup de pied dans la table basse, m’éclatant le petit orteil au passage. Et toujours aussi adroite, évidemment. Heureusement, je ne suis pas du genre à me lamenter et mon coup de gueule partit aussi vite qu’il était venu. Puisque je voulais faire quelque chose de cette soirée, il ne me restait plus qu’à sortir. Et je savais exactement qui appeler. Pas une bande de petits fêtards qui allaient finir morts bourrés au bord du trottoir. Non, mieux. Pas un confident ou une meilleure amie qui allait me prendre par les épaules pour me dire qu’il est là pour moi. S’il vous plaît, mieux. Pas non plus quelques amis dévergondés qui allaient faire les 400 coups en une seule nuit. Sérieusement, mieux. Ce soir, on allait sortir, boire et rire comme des cons. Peut être finir morts bourrés au bord d’un trottoir, peut être faire de belles conneries et sûrement s’écouter un peu. Les vacances touchaient à leur fin et je savais comment les finir en beauté. Je sortis mon portable, pour une fois rangé correctement, et composai un simple texto.

Citation :

Rdv 23h Endup nightclub ?

Je n’étais pas connue pour écrire de superbes sms, ils n’ont de toute façon pas été créés pour ça. Je n’attendis pas de recevoir leurs réponses et laissai mon portable tomber sur le fauteuil. J’étais sûre qu’ils viendraient de toute façon, ils savaient bien que s’ils osaient me laisser en plan, je me ferai un plaisir de leur botter le cul. Je filai donc à la salle de bain. Douche rapide, coup d’eye-liner et de mascara, laisser cheveux en mode sauvage, enfiler vêtements décontractés. En quittant la pièce, je jetai un rapide coup d’œil à ma montre : vingt-deux heures et quelques. Pour une fois, je ne risquai pas d’être en retard. Enfin, c’est ce que je pensais. Il fallait encore que je trouve mon sac, ce qui équivalait à perdre une bonne demi-heure. Il fallait encore que je retrouve mes clés, ce qui équivalait à perdre un bon quart d’heure. Et toujours aussi organisée, évidemment. Avant de partir, je pensai à prendre quelques bouteilles d’alcool, histoire qu’on aille quand même de quoi se ravitailler s l’idée nous prenait d’aller se balader ailleurs. Lorsque je claquai la porte et dévalai les escaliers, j’étais franchement à la bourre. Une fois dehors, je composai le numéro d’une compagnie de taxi mais ne répondis pas quand on me demanda où l’on devait venir me chercher. Je venais de voir un étudiant et sa copine sortir de l’université et se diriger vers leur voiture. A voir la façon dont ils étaient habillés et l’attitude qu’ils adoptaient, ils sortaient en boite. Je les hélai et courus à leur rencontre « Vous allez en ville ? » Je ne me trompais pas. Je leur demandai de me déposer, même s’ils n’allaient pas exactement au même endroit que moi. Je n’aurai pas beaucoup à marcher, ce n’était pas très grave. Je ne desserrai pas les dents de tout le trajet, sous le regard accusateur de l’autre fille. Je ne sais pas si elle avait peur que je me jette sur son mec mais elle avait un comportement un tantinet psychotique. Je n’en avais rien à faire, j’étais trop occupée à détailler la voiture. Le mec plutôt bien friqué, ce qui n’est pas très étonnant sur le campus. C’est pour ça que je n’aurai pas du avoir un air aussi enchanté mais il faut me comprendre, des années de taxis et de bus pour passer à une aussi belle bagnole, ça laisse rêveur. Je remerciai le gars d’un sourire quand il me déposa au coin de la rue mais ignorai royalement son tyran de copine. Mes talons, bien qu’ils soient loin de mesurer dix centimètres, claquèrent sur le pavé. J’ai toujours adoré ce bruit de petits pas pressés. Si je n’avais pas été monstrueusement en retard, je crois que j’aurai été capable de faire plusieurs aller-retour, juste pour le plaisir d'entendre ces petits clac-clac. Je n’avais pas précisé dans mon sms s’il le rendez-vous était à l’intérieur ou juste devant l’Endup et en approchant du bâtiment, je me demandai s’il ne faudrait pas en renvoyer un. Vaine inquiétude, j’apercevais déjà la silhouette de mes deux cocos. Ils étaient déjà là et m’attendaient peut être depuis un moment, à moins que comme moi, ils soient arrivés avec pas mal de retard. Peu importe, ils étaient là, côte à côte et ça m’arrangeait bien. Je courus vers eux, le plus vite possible, quitte à me déchirer les poumons, et sautai sur leurs épaules « JE SUIS LÀÀÀ! »

« Et merde ! » Je courai vers le micro-ondes, celui qui venait de faire cramer mon inédit cheese burger surgelé. En essayant tant bien que mal de limiter les dégâts déjà causés, je me rendais compte que ce genre de « repas » rythmait mon quotidien. Les plats tout préparés m’avaient littéralement sauvés la vie, j’avais toujours une faim de loup en rentrant du travail et qui aurait la force de se mijoter un bon et copieux repas à six heures du mat’ ? Très bien, vous avez saisi. Je ne réussissais jamais à faire chauffer ces machins correctement, ils avaient pourtant été conçus pour la partie du monde qui était tout aussi naze que moi quand il s’agissait de cuisiner. Une fois sur deux, c’était grillé, l’autre fois le pain était dure comme du béton, mais le steak, lui, s’avérait être gelé. J’abandonnai l’idée du cheese et me mit sur la pointe des pieds pour attraper un paquet de céréales dans un des placards de la cuisine. Je m’asseyais en tailleur sur le canapé et alluma la télé en piochant sans retenue dans le paquet. Les infos me rappelaient que nous étions samedi, mais pas n’importe lequel ; le dernier des vacances d’été. On connaît tous ce sentiment qui nous envahie à coups sûrs chaque week-end précédant n’importe quelle rentrée et je réalisai, comme chaque année, que ça ne passait pas avec l’âge. La boîte m’avait donné mon week-end. Bon, d’accord. La boîte avait était forcé d’accepter de me dispenser ce week-end pour que je puisse être en forme le lundi suivant. Dans le bureau de mon boss, je m’étais déjà imaginé un dernier week-end de folie, une orgie à l’état brut, mais finalement je me retrouvais avachie dans mon canapé à regarder les informations avec des céréales qui tombaient sur mes genoux. Damn. Il fallait que je me bouge, que d’une façon ou d’une autre je puisse me souvenir de cette soirée là lundi matin en arrivant en cours. J’aurais pu appeler Maxence pour profiter d’une nuit torride l’espace de quelques heures, enfouie sous la couette, oublier cette foutue rentrée, mais je n’en avais pas envie, non, pas ce soir. Inutile de demander à Nasty de débarquer, se remémorer le souvenir de notre escapade à la plage n’arrangerait rien. Fern alors ? Non, je ne voulais pas non plus penser à ma mère ce soir et c’est ce qui arriverait à coup sûr si les yeux de Fern croiseraient les miens. Le vibreur de mon black.b interrompit mes rêveries. Une pub sfr, comme c’était original. En parcourant mes messages reçus, je constatai qu’un message n’était pas encore ouvert, je l’avais certainement reçu pendant que je me battais avec mon cheese.

SMS D'EFFY.


Rdv 23h Endup nightclub ?

Cette nana tombait toujours à pic. Je ne prendrais pas la peine de lui répondre ni même de lui demander si elle avait prévenue Trent, c’était évident. Notre devise était sans appel, trois ou rien. Je ne pouvais réprimer le sourire qui chatouillait les commissures de mes lèvres. J’aimais ces deux abrutis. Notre trio était sans conteste la meilleure chose qui me soit arrivé à Berkeley. Trois ou rien. Avant de glisser mon téléphone dans le fin fond de mon sac à main en cuir, je jetai un coup d’œil à l’heure qu’il était. 22h30. Soit, j’avais exactement vingt minutes pour enlever mon survet, enfiler une tenue correcte à la place, me maquiller, me coiffer et.. Merde, me raser. Les dix minutes restantes étaient celles que le trajet imposait. En somme, je serais encore une fois à la bourre. Je couru à travers la chambre pour récupérer mon portable, composer le numéro de Trent et activer le haut parleur tout en me déshabillant face au miroir de la salle de bain. « C’est Idylle. Ouais, je sais que tu sais. Oui, je sais AUSSI que tu sais que je suis à la bourre. Attends moi devant la porte, Effy sera moins fâché de nous avoir attendu si on arrive ensemble. » Il coupa la conversation pour moi, j’en profitais pour enfiler mon slim cuir, un tee-shirt blanc simple et long et des talons tout aussi blancs que j’eu du mal à attacher. Foutues lanières. Je jetai un coup au reflet que me lançait le miroir. Les cheveux. Bon, ça ferait l’affaire. Après tout, ça me donnait un petit côté sauvage. Un coup de mascara, une touche de blush, deux traits d’eyeliner et j’étais enfin prête à quitter ma chambre. Comme je m’y attendais, Trent m’attendait patiemment devant la porte. Ce n’était pas parce que je lui avais ordonné, pas parce qu’il était docile, simplement parce qu’on pouvait compter les uns sur les autres, plus que sur n’importe qui, plus que sur n’importe quoi. Trois ou rien. « On va prendre ta voiture. La mienne est encore en panne.. Et je t’interdis de rire ! »
Comme d’habitude le trajet jusqu’au Endup se fit en musique, histoire de se mettre d’emblé dans l’ambiance. Je connaissais le chemin qui séparait ma chambre de la boîte sur le bout des doigts, je l’avais fais chaque soir pendant deux mois et tous les week-end depuis mon arrivée à Berkeley. Pour une fois, j’allais être de l’autre côté du comptoir et cette simple idée suffisait à me mettre d’excellente humeur. Je pouvais oublier le rythme des commandes effrénées, les ivrognes aux mains baladeuses, les impatients qui jugent bon de siffler les employés et tous les autres inconvénients qu’impliquait mon boulot. Cette fois, j’allais m’amuser. La voiture de Trent s’arrêta enfin devant le club. Mes talons claquaient doucement sur le trottoir et je souriais en songeant à Effy qui vénérait ce simple bruit. L’instant d’après, elle sautait sur nos épaules en criant. « JE SUIS LÀÀÀ » Je me retournai pour la serrer dans mes bras, comme si je ne l’avais pas vu depuis des semaines. Ces deux là était une véritable bouffée d’oxygène à eux seuls, mes distributeurs de sourires. Mes yeux glissèrent sur elle, de haut en bas. Comme à son habitude elle était élégante mais naturelle, somptueuse. Son sourire était contagieux et comme à chaque fois qu’elle l’affichait le mien suivait de près. « Prête à faire tourner les têtes ? » Trois ou rien.

I'M FEELIN THAT TONIGHT'S GONNA BE A GOOD NIGHT ▬ On s'est connu comme ça, et on finira tous les trois. ▬ « There's nothing you can do that can't be done. Nothing you can sing that can't be sung. Nothing you can say but you can learn how to play the game. It's easy. Nothing you can make that can't be made. No one you can save that can't be saved. Nothing you can do but you can learn how to be you in time. It's easy. All you need is love. »

Les cours venaient à peine de reprendre à Berkeley, que Trent avait déjà un devoir d'architecture à rendre pour la semaine suivante. Il passé deux ans à l'université à étudié l'économie, car - d'après son père - cela débouchait sur plus de métier, et maintenant qu'il s'était enfin décider à prendre sa vie en main, le voilà qu'il passait en 4e année d'économie avec des cours d'architecture en plus. Cette année s'annonçait encore plus dure que la précédente, mais bon.. On va dire que ça valait le coup ! Quitte à sacrifier à un samedi soir pour bosser sur un foutu devoir d'archi. Trent regarda l'heure à sa montre. Il était 21h30 passé, et il n'avait aucune envie de se mettre à son bureau, sachant quand tous les étudiants à proximités commençaient à se préparer pour sortir. S'il s'était mis à travailler plus tôt, il n'aurait sans doute pas été obligé de rester cloitrer dans sa chambre un samedi soir. Mais cette semaine était passé très vite, et le voilà qu'il se retrouvait avec un sujet incompréhensible et son ordinateur allumé devant lui sur la page google. Sachant qu'il n'avait pas le droit de copier, ni de s'inspirer d'un article ou devoir déjà fait - règlement de BCU oblige - google ne lui serait pas d'un grand aide... Trent ouvrit une nouvelle page word et tapa le titre de son sujet, tout en espérant que des idées lui viennent comme ça. Mais rien du tout. Il s'étira comme s'il venait de passer des heures à son bureau et se pencha sur le sujet. Mais avant qu'il n'ai fini de relire pour la centième fois les instructions que lui avait soigneusement donné son professeur, Trent entendit son portable sonner. Il se leva d'un bon et balaya la chambre du regard pour le chercher. Sur son lit, il attrapa le portable et lu le sms qu'il venait de recevoir.

De: Effy A: Trent Rdv 23h Endup nightclub ?

Trent eut un léger sourire. Il ne pouvait pas refuser ce rendez-vous, même s'il devait sauver un bébé de la noyade à 23h, s'il était invité au concert de U2, s'il y avait un ouragan, tempête, tsunami, tremblement de terre qui s'abattait sur la ville, si Obama avait déclaré qu'il était désormais interdit de sortir, Trent y était obligé. Parce que les soirées entre Effy, Idylle et Trent ne pouvaientt se faire sans Effy, Idylle et Trent. C'était eux trois, ou rien du tout. C'était la règle d'or. Il se rassit à son bureau en faisant une légère grimace, car même s'il était obligé de rejoindre ses amies, son devoir ne se ferait pas tout seul. Avec un léger doute, Trent fini par éteindre son ordinateur. Après tout, il lui restait tout le dimanche et le lundi soir pour le terminer. Et il savait qu'il ne regretterait pas d'être sortit ce soir. Il était maintenant 22h, et Trent n'était pas du tout près. Il devrait bientôt passer prendre Idylle chez elle, qui serait surement et comme à son habitude en retard, pour ensuite rejoindre Effy. C'était comme un petit rituel, et pourtant leur soirée ne devenaient pas du tout la "routine" comme on pourrait se l'imaginer. Car ils ne fixaient jamais de date précise, ils n'avaient pas d'endroit favoris, et ne faisaient jamais la même chose. Mais quoi qu'ils aient décidé de faire, et où qu'ils soient, leur soirées restaient toujours inoubliables, entre les flirt, les cuites, les fous-rires, les fins de nuits à trois dans un lit simple, les durs réveils... Sortit de la douche, Trent enfila un t-shirt qui trainait dans son placard presque vide - hé oui il était temps de faire la lessive - et le jean qu'il avait posé sur son lit avant de prendre sa douche. Il passa deux secondes dans la salle de bain histoire de vérifier sa coupe, puis se dépécha d'atteindre son portable qui sonnait à l'autre bout de la pièce. « C’est Idylle. Ouais, je sais que tu sais. Oui, je sais AUSSI que tu sais que je suis à la bourre. Attends moi devant la porte, Effy sera moins fâché de nous avoir attendu si on arrive ensemble. » Elle avait du mettre le haut-parleur, car il l'entendait qui bougeait dans tous les sens. Pas la peine de dire quoi que ce soit - tout était déjà dit - Trent sourit et coupa la communication. Il rangea son portable dans sa poche et sortit de la maison Delta pour rejoindre sa voiture. Il s'installa dans sa décapotable - hé oui on ne s'appelle pas Ferrari sans avoir une voiture de luxe - et mis en marche la voiture. Il était 22h35, si Idylle ne le faisait pas trop attendre, ils seraient surement à l'heure au rendez-vous d'Effy. Arrivé devant chez elle, Idylle était prête à partir. Elle sortit de chez elle à toute vitesse tout en disant « On va prendre ta voiture. La mienne est encore en panne.. » Trent afficha un léger sourire au coin. « Quoi..? » « Et je t’interdis de rire ! » Il émit tout de même un léger rire, puis démarra la voiture après avoir fait une bise sur la joue d'Idylle. Ils roulèrent assez vite en prenant soin de se mettre dans l'ambiance avec la radio qui diffusait les nouvelles musiques tendances de LMFAO que l'on entendait partout.

23h à peine, Idylle et Trent marchaient devant le club pour y rejoindre Effy, qui leur sauta sur les épaules deux secondes plus tard, le sourire aux lèvres en annonçant. « JE SUIS LAAA » Idylle la serra dans ses bras suivit de Trent. « Prête à faire tourner les têtes ? » demanda Idylle alors que les trois s'avançaient vers le club. « Haha, tu connais Effy, pourquoi crois-tu qu'elle a choisit ce club ? » répondit-il en plaisantant. Il était surement la personne la plus mal placer pour parler, sachant qu'il ne ratait pas une occasion pour séduire la première fille qui croisait son chemin. Il entrèrent dans le club et Trent annonça « Allez, la première tournée est pour moi, qu'est-ce que vous voulez les filles ? » tout en balayant la salle du regard pour regarder ses éventuelles futur proies.

J’ai toujours eu beaucoup d’amis parce qu’être sociable, aller vers les autres et être de bonne humeur fait partie de ma nature. Des amis très proches à la façon de confidents, des amis que je ne voyais qu’en soirée, des amis avec qui je ne parlais que de cours ou d’autres qui partageaient l’une ou l’autre de mes passions. Toute ma vie j’ai été entourée par une multitude de personnalités différentes avec qui j’ai toujours réussi à tisser des liens. C’est vrai qu’avant mon arrivée en Amérique, j’avais l’habitude de surtout fréquenter ma meilleure amie de l’époque, la seule qui me connaissais vraiment par cœur et la seule à qui j’accordais mon entière confiance. Mais quand il a fallu partir, je n’ai pas eu d’autre choix que de me faire de nouveaux amis et me suis constituée, par la même occasion, quelques petites bandes. Vous savez, les amis avec lesquels vous trainez en cours, ceux que vous rejoignez quand il faut faire la fête, ceux pour qui vous serez toujours là…et la liste est encore longue. Mais à chaque fois, nous étions devenus amis à cause de la petite chose qui nous liait, pour certains les devoirs et pour d’autres l’alcool. Avant Berkeley, je n’avais donc jamais connus une amitié comme celle que je vivais avec Trent et Idylle. J’ai souvent entendu dire que les trios ne fonctionnaient jamais très longtemps parce qu’il finissait toujours par y en avoir un qui se sentait délaissé. Que ça ne pouvait pas fonctionner parce qu’il était impossible de construire une amitié équilibrée. Aujourd’hui, je ne sais plus qui a pu me raconter cela et c’est bien dommage parce que j’aurai quelques petites choses à lui dire. On est parfois con de croire tout ce qui se dit, de croire que puisque beaucoup le disent c’est forcément vrai. Avec Idylle et Trent, ça s’est fait naturellement. Comme s’il était évident qu’on devait se retrouver tous les trois et si ça fonctionne aussi bien, c’est justement grâce à cette unique petite règle. Je n’ai jamais programmé de sortie avec uniquement un de ces deux idiots et ça ne me traverse même pas l’idée. Voyez, on est vraiment bien quand on est tous les trois. S’il n’y avait que moi et Idylle, sans Trent, on verrait que quelque chose manque et c’est valable pour chacun d’entre nous. Un trio qui marche, vous voyez, ce n’est pas une mission impossible. Je ne dis pas qu’on ne se dispute jamais ou qu’on n’a pas quelques fois l’un ou l’autre petit accroc mais que serait une amitié sans cela ? De toute façon, même en s’engueulant de temps en temps, on n’est incapable de se séparer très longtemps. Et ce soir, dernière vraie soirée des vacances, on se retrouvait pour s’amuser et faire ce qu’on sait faire de mieux : les cons.
Je les avais vus au loin et les avais reconnu sans le moindre doute, je les reconnaitrai entre mille. J’avais couru vers eux, me délectant des clac-clac assourdissants à chaque fois que mes talons frappaient le sol, et lorsque je m’étais appuyée sur leurs épaules, je savais que la soirée commençait enfin. On était réunis. Idylle me serra dans ses bras puis j’avais vu son petit regard qui me détaillait. Je savais ce qu’elle pensait et levai les yeux au ciel. Elle, était sublime en permanence. Elle prit la parole en premier et me fit déjà rire. D’un autre côté, je souris et rigole à longueur de journée, aussi bien pour rire que pour jouer à l’hypocrite ou bien, comme tout le monde, pour cacher ce qui me préoccupe. Pour ceux qui me fréquentent souvent et me connaissent assez bien, mes sourires ne sont plus des surprises. Parfois, je me dis que je devrai arrêter de constamment m’en coller un sur la figure. Parce qu’en plus, ça me donne peut être l’air vraiment con. Mais tan pis pour ce soir et de toute façon, je ne pouvais pas résister à mes deux amis. Que je le veuille ou non, je sourirai de bonheur en les voyant et rigolerai de leurs remarques. J’allais justement répondre à celle d’Idylle mais Trent me devança. Je lui lançai un sourire faussement narquois et lui donnai un petit coup de coude « Avoue plutôt que mon choix t’arrange aussi… » Ce n’est pas un Delta pour rien et je savais qu’il allait plaire à beaucoup de jeunes femmes ce soir. Mais il avait aussi raison, dans un sens. Idylle et moi étions plutôt pas mal, si vous voyez ce que je veux dire, et il n’y avait pas de raison pour que la soirée ne se passe pas bien. Mais je n’ai pas encore l’âme d’une chasseresse et pour moi, il était encore trop tôt pour commencer à draguer. Néanmoins, je pris Idylle par le coude et lui murmurai « Si jamais tu remarques un bon coup, n’hésites pas. » En ce qui concerne le repérage, par contre, il n’est jamais trop tôt. Trent nous proposa à boire et cette simple idée me donna soif alors que la minute d’avant, je ne pensais pas du tout à une quelconque boisson. Mais c’est vrai qu’il était temps de nous mettre doucement dans l’ambiance des samedis soirs. Si je pouvais me le permettre, je crois que je ferais la fête toute ma vie, du matin au soir. Je danserais toutes les nuits et j’apprendrai à faire des cocktails. De la musique tout le temps, jour et nuit, toujours à s’en exploser les tympans. Mais jamais au même endroit pour toujours pouvoir faire de nouvelles rencontres. C’est une règle d’or de rencontrer de nouvelles personnes. Qu’est ce que je détesterai passer ma vie à voir les mêmes têtes sans pouvoir en découvrir de nouvelles. Mais je me fais des films, comme d’habitude. Ce ne serait pas tenable de sortir toute sa vie, ça finirait même pas devenir lassant. Et dieu sait que le jour où je me lasserai des soirées, je meurs. « Hum, je ne sais pas pour Idylle mais moi, c’est n’importe. Tant que j’ai quelque chose à boire, ça me va. » Je ne suis pas difficile avec l’alcool. Je le tiens plutôt bien et j’aime à peu près tout. Vraiment pas difficile de ce côté-là. Après avoir balayé la boite du regard pour voir le type de personne qui y était, je me retournai vers mes deux amis. « Aloooors, dîtes-moi tout ! Vos vacances se sont bien passées ou il va falloir rattraper le coup ce soir ? » Je haussai mon sourcil gauche alors qu'un sourire en coin se dessinait sur mes lèvres. Je me comprenais. J'étais sûre qu'eux aussi.