Quoi qu’il arrive, aucun des clans n’étaient prêt à admettre une défaite. Les iotas ne sont pas des perdants. Tandis que les omégas sont trop idéalistes envers eux. Ils sont meilleurs en tout. C’est pour ça qu’ils sont dans cette confrérie, voyons. Sauf que leur confrérie n’a rien de grandiose. La picole, c’est leur domaine de prédilection. A part ça, c’est le vide complet. En quoi, ils sont bons ? En rien. Alors, ils peuvent critiquer nos performances, nos attaques et le fait qu’ils soient plus nombreux que nous pour l’affrontement, je n’en ai rien à faire. Je sais ce que je vaux. Je sais ce que vaut ma confrérie. Avec mon bras droit et quelques cheerleaders, on avait malgré tout attiré l’attention. Il était vite oublié le gars debout sur son bar en train de se trémousser les fesses. Cet endroit serait-il en train de changer cet homme ? Zachariah serait prêt à tout pour attirer l’attention, quitte à attirer quelques admirateurs. Notre chanson touchait à sa fin et un autre tête à tête se préparait sur la piste. Je quittais mon poste pour avancer vers le bar. J’avais besoin d’un verre. Besoin d’une raison pour rester. Cette soirée ne rimait à rien. Il n’y avait aucun sens à tout cela. Passer ma soirée dans ce club avec des personnes que je préfère éviter dans les couloirs de l’université, simplement parce qu’elles ne sont pas intéressantes. J’arrivais au bar et remarquais directement qui était à mes côtés. Ne lui adressant pas le moindre regard, je n’avais rien à lui dire. Il pouvait également faire comme si je n’existais pas, je ne m’en porterais pas plus mal. Mais, il ne le pouvait pas. Le jeune homme fit glisser son verre jusqu’à moi. Pas de remerciement, pas le moindre son ne sortait de ma bouche. Un silence qu’il décida de rompre. « Joli show … Pas aussi parfait que le mien mais joli néanmoins. » Je me décidais à lui faire face. Tout en me retenant de lui balancer son verre en plein visage, histoire de lui remettre les idées au clair. Mes mains restaient sur le bord du bar. Mon regard tomba dans le sien et je remarquais que c’était la première fois que je le regardais vraiment. Zachariah débordait de charme. Même si pour le coup, il était mon adversaire numéro un. Je ne devais pas éloigner cette réalité trop vite. Il ne pouvait pas jouer de son charme pour m’avoir dans ses filets et de me détourner de mon objectif premier pour cette soirée. Les faire capituler. « Non, merci. Je ne sais pas ce que tu as pu mettre dans ce verre pour essayer de gagner cette compétition. » Très méfiante, je ne savais pas où étaient les limites du jeune homme pour voir sa confrérie triompher. J’éloignais le verre qu’il m’avait offert pour en demander un nouveau au serveur. Décidée également à ne pas répondre à ses attaques. Il n’attendait que ça et j’en avais conscience. Cependant, la seconde phrase fût celle de trop et je me faisais un plaisir de détruire ces minuscules rêves. Il n'accordait aucune confiance au potentiel de ses omégas pour me demander de fuir avec les iotas. Bien sûr, c’est facile de gagner comme ça. Sauf qu’on ne déclare jamais forfait. Chaque compétition a été menée jusqu’au bout, en donnant le meilleur de nous. Je souriais à cette réflexion qu’il venait d’ajouter. Les omégas seraient ravis d’apprendre que l’un de leur doyen a essayé de gagner de cette façon. Bien sûr, il dira pour sa défense que c’était pour nous protéger, nous préserver. Laisse-moi rire. On a besoin de personne pour ça. « Je le savais. Tu ne te sens pas à la hauteur. Je ne t’en veux pas parce que les omégas n'ont pas vraiment de potentiel. » Je posais mon regard dans le sien, une seconde fois. Il voulait me défier personnellement ? Il n’y avait aucun souci à cela. J’étais prête pour un un contre un. Juste lui et moi. J’attrapais mon verre et en bus la moitié d’une traite. Il me fallait une téquila. Je fis signe au serveur de m’en apporter une. Le citron et le sel, également. Une téquila est une téquila quand on la boit comme il se doit. Zachariah me prenait pour une débutante. Il pense peut-être que je ne suis jamais sortie de mon gymnase, que je découvre le monde de la nuit grâce à lui et cette soirée. « Est-ce que tu me donnes un conseil ? Parce que si c’est le cas, ça me ferait plaisir que tu t’étouffes avec. » Je terminais mon verre. Il était complétement vide quand le serveur déposa devant moi la téquila. Je compris à quoi il voulait jouer. J’étais son adversaire. Il était le mien. Je m'apprêtais donc à lui faire une proposition. Une proposition qu'il ne refuserait pas. « Tu veux qu’on ait notre propre compétition. Tu veux me défier. Je suis prête. On verra qui de nous deux ne saura plus mettre un pied devant l’autre pour rentrer chez lui. » Je tenais ma téquila devant lui, juste devant ses narines. Est-ce qu’il était prêt pour ça ? Je n’attendais qu’un signe de sa part..

J’y étais allé fort. C’est vrai, je n’allais pas le nier. Mais, on n’est jamais certain de savoir qui est la personne juste en face, qui est son ennemi. « Pour qui je te prends ? Bonne question. Qui est Zachariah La Tour Dubois ? Je n’en ai pas la moindre idée. » Au moins, les bases étaient posées. Je n’avais aucune idée de qui il pouvait être, vraiment. Je ne connaissais rien sur son sujet, hormis les rumeurs qui se disent dans les couloirs et encore, je n’y avais pas accordé une grande attention voir aucune. Plus concrètement, ça ne m’intéressait pas. J’accordais quelques regards au jeune homme qui ne se fie pas prié pour boire le verre qu’il venait de m’offrir. Ainsi, je pouvais constater qu’on allait avoir droit à un duel à armes égales. Juste lui et moi. Pas de coup de bas. Cependant, je pensais avoir touché la corde sensible, après avoir déclaré qu’il n’était pas à la hauteur. Les traits de son visage changeaient. Ses poings se serraient et son regard ne présageait rien de bon. Est-ce que j’avais réveillé la bête qui dormait en lui ? Et puis, j’étais prête. Je croyais en mes iotas mais, également en moi. Alors ce qui m’agaçait le plus, c’était la réalité. Pourquoi les iotas n’avaient pas encore remportée cette victoire ? Elle est à portée de main. Il suffit qu’on y mette chacun du notre, qu’on tende les bras et qu’on l’attrape. Ce n’est pas compliqué. Du coup, c’est moi qui bouillonnait de mon côté. Je ne pouvais pas partir d’ici, sans une victoire. « Ton opinion n’est pas intéressant. Ça ne va pas être de ma faute, maintenant. » On ne mâchait pas nos mots. On allait droit au but et c’était une bonne chose parce qu’on gagnait du temps. A force de tourner autour du pot, on risque de perdre notre objectif de vue et de voir trop large. Pour le coup, je décidais que cette histoire pouvait se régler entre lui et moi. Il levait alors son verre et acceptait mon idée. J’étais prête à me transformer en puits sans fond. Boire, boire encore jusqu’à ce qu’il s’écroule sur le sol. Ce n’est pas parce que les omégas sont les plus grands fêtards de l’université, qu’ils tiennent mieux l’alcool. Comme on dit : l’habit ne fait pas le moine. En tout cas, Zachariah n’a pas l’allure d’un moine. Je dirais qu’il a plus les allures d’un clown. Je ne le crains pas et il ne me craint pas. Le serveur avait compris notre manège et s’approcha de nous avec une bouteille. Nos verres étaient vides, on était paré. On était prêt à commencer jusqu’à ce qu’il pose cette question. Un enjeu ? C’était encore mieux mais, pour le coup, je n’avais rien à lui offrir. Alors, s’il veut quelque chose en retour. Il n’a qu’à le demander. Je mettais un temps à réfléchir. Je pouvais perdre beaucoup, s’il gagnait parce qu’il n’y avait pas de limite. J’en prenais conscience mais, j’étais persuadée de repartir avec la victoire et la bouteille vide en main. Le chemin de la victoire est tracé devant moi, je le vois. Il n’y a plus qu’à l’emprunter et faire la danse du gagnant. Je finis donc par lui laisser carte blanche. « Fait plaisir à ton imagination et choisi ce que tu gagnes si je faiblis la première. » Je concluais qu’à mon tour, je pouvais choisir ce qui me plaisait. « Et si je gagne, tu porteras ma tenue de cheerleaders dans les couloirs de l’université, pendant une journée entière. Jupe y compris. » Je lui accordais un sourire en coin. Pour la taille, il n’y avait pas de quoi se tracasser. Celle qui faisait nos tenues me ferait une sur mesure pour le jeune homme. Je suis sûr que cette idée ne la dérangerait pas. Je le laissais donc méditer sur le sujet, pendant que je servais nos verres. La machine était lancée. On ne pouvait pas revenir en arrière. Sauf, s’il prenait la fuite en courant et qu’il sortait de l’établissement. Même si je pense que ce n’est pas son genre, on peut espérer. Il suffit qu’il réalise qu’il ne gagnera pas et qu’il ne veut pas se faire passer pour le clown de service. Je savourais déjà ma victoire. J’imaginais Zachariah dans sa tenue sexy, on verrait ses belles jambes poilues. Sexy ou pas. J’avais déjà bu mon verre d’une traite. Je me servais une fois de plus et j’attendais que le jeune homme s’y mette. On est prêt. On ne va pas passer la semaine ici.

Zachariah ne me connaissait et je ne le connaissais pas. Sinon, nous n’en serions pas là. Notre fierté nous murmurait d’avancer. Nous étions l’un face à l’autre et malgré les doutes qui pouvaient nous envahir par vague, nous étions bien décidés à ne pas lâcher prise. Et pourtant, à la fin de ce combat, il y aura un perdant. On ne peut pas gagner tous les deux. C’est impossible. Si on se lançait dans ce duel, c’était pour que l’un de nous, pose son pied sur la tête de l’autre et crie son bonheur. Comme on le voit dans les combats de boxe ou autres. Nous nous livrerons une bataille sans merci. Pas de pitié, pas de doute, on était sur la même longueur d’onde. Je ne quitterais pas ce club sans avoir gagner. Alors s’il fallait quelque chose pour le motiver, je n’allais pas le ménager. Je choisis donc un défilé. Voir Zachariah dans toute sa splendeur, jupette et poil sur les jambes, défilant dans les couloirs de l’université, me satisferait amplement. Bien sûr, il fallait ajouter à cette tenue, la petite blouse qui allait remonter au-dessus de son nombril et les cheveux attachés. J’avais déjà tout imaginé. Il me faudrait plusieurs élastiques pour faire des palmiers à l’aide de ses cheveux. Il serait tout beau dans cette tenue. J’entendais déjà les jeunes hommes de l’université le siffler. Il aurait franc succès, le beau gosse. Un rêve qui deviendrait réalité et, ma satisfaction serait comblée. L’humiliation serait sans précédent et je me ferais une joie de capturer cet instant pour laisser une trace dans le livre des étudiants. En fin d’année, à la distribution des albums, tout le monde reverrait cette photo et on se rappellera de cette manière de qui était Zachariah La Tour Dubois. L’homme en tenue de cheerleaders qui se serait promené dans toute l’université, pompons à la main. « Je suis sûr qu’elle t’ira à merveille en plus. Elle fera ressortir ta part de féminité. » Fantasme de rien du tout, qu’on soit clair. Alors, qu’il souhaite me voir en sous-vêtement dans les couloirs de l’université. Il veut également marqué sa victoire sur mon corps en écrivant des inscriptions sur mes jambes, mes cuisses. Il a cru que j’allais aussi faire sa publicité ?! Il était hors de question que je perde. Hors de question qu’un sourire s’affiche sur son visage. « Ça marche. » Le serveur nous filait une bouteille sans commentaire. Nous avions deux shoots devant nous. Je les remplis sans attendre une seconde de plus. La machine était lancée et j’avais de quoi gagner. Je ne partais pas défaitiste du tout. Sinon, je pouvais me coucher directement et il serait ravi. Nous allions voir qui de nous deux, tiendrait le coup. Il pouvait être oméga, le plus grand fêtard du monde que ça ne me dérangeait pas. Cela ne voulait pas dire charrette. L’habit ne fait pas toujours le moine. Je peux aussi cacher ma grande capacité à boire sans pour autant m’écrouler. Peut-être que ce n’était mon premier duel, il n’en savait rien. Certes, entre nous, c’était la première fois que je me lançais dans une histoire de la sorte mais, ça ne me dérangeait pas. Il faut un début à tout. « Au pire tu peux toujours déclarer forfait. » S’il pensait que ça allait changer ma première idée, il pouvait toujours courir. Je n’allais pas lui faciliter les choses, lui tendre la victoire sur un plateau d’argent. Les verres s’accumulaient. Vide puis plein et plein puis vide. En une demi-heure, je devais en avoir bu sept. Oui, je préfère qu’on fonce droit au but que de tourner en rond pendant trois heures. Alors, il n’y avait pas une seconde à perdre. L’alcool ne brûlait plus ma gorge. Nous évitions toute discussion, histoire de ne pas se laisser distraire. Je buvais un autre et puis encore un autre. Les minutes passaient. Elles devenaient des heures. Une heure, puis deux. Je ne comptais plus les verres que j’avais bus. La pièce commençait à tourner autour de moi. Les meubles se suivaient, tournaient encore et encore. Je devais me concentrer pour remplir nos verres. Néanmoins, je gardais un sourire large sur mon visage. J’essayais de ne rien laisser transparaitre. La téquila commençait à me tourner sur l’estomac. J’évitais le sel et le jus de citron. Je ne faisais que boire et boire encore. J’avais chaud. Extrêmement chaud. « On ne sait pas ouvrir une fenêtre ici ? Ou allumer l’air conditionné ? » J’hurlais ses mots après le serveur. J’espérais qu’il avait une solution à mon problème. Je me demandais d’ailleurs, comme tout le monde arrivait à supporter cette chaleur.

corbeille