Le moment où Edward la plaqua contre le mur, Maria laissa entendre un petit gémissement alors qu’elle agrippa violemment la chemise de l’homme, resserrant progressivement sa prise au fil des caresses que lui procurait Edward. Les yeux fermés, elle leva légèrement la tête lorsqu’il commença à l’embrasser dans le cou. Dieu, que tout ceci lui avait manqué ! Cette sensation de bien-être, de laisser-aller lorsqu’elle se trouvait dans les bras de son mari, ce sentiment d’être aimée pour ce qu’elle était vraiment… Sans jugement, sans rancune, sans faux semblant. Juste aimée. Soupirant, la brunette se laissa progressivement conduire jusqu’à la chambre d’Edward où elle avait dormi – du moins, essayé – quelques heures plus tôt.

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Ouvrant les yeux, Maria sentit sous ses doigts une chaleur qu’elle n’aurait échangée pour rien au monde. Souriant, elle releva doucement la tête, croisant ainsi le regard d’Edward, contre lequel elle était allongée. Cela faisait bien longtemps qu’elle ne s’était pas sentie aussi bien, aussi sereine à vrai dire. Nul besoin de dire qu’Edward était en grande partie responsable de ce soudain bien-être.

- Salut… Murmura-t-elle, toujours ce même sourire collé à ses lèvres. Désolée, je n’avais pas prévu de m’endormir.

Il fallait dire qu’après avoir passé la majeure partie de sa nuit à chercher les réponses à des questions dont elle ne connaissait même pas la provenance, la brunette avait peu dormi de cette nuit, cela accompagné de leurs retrouvailles, il lui était devenu presque impossible de rester éveillée. Refusant de se redresser tout de suite, de peur de perdre le contact physique qu’ils avaient présentement, Maria préféra se coller encore un peu plus à Edward, tout en commençant à décider de petites formes imaginaires sur le torse nu de l’homme.

- Pitié, dis-moi que je n’ai pas dormi trop longtemps… Lui dit-elle, manquant de force quant à l’idée de devoir se redresser pour voir l’heure affichée par le radio réveil situé sur la table de chevet de la chambre et bien trop honteuse rien qu’à l’idée de s’être endormie après un moment pareil.

Toucher de nouveau à Maria était assez étonnant. Etonnant dans le sens où j’avais connu d’autres femmes depuis notre séparation. Etonnant également parce qu’à ma plus grande surprise, nous avions gardé notre complicité. Je pensais que quelque chose aurait pu avoir changé entre nous sur ce point là, et pourtant, je m’étais durement trompé. Heureusement d’ailleurs, je n’allais pas m’en plaindre. Et même si le fait de remettre un préservatif avec elle restait quelque peu frustrant – j’en étais le seul coupable après tout –, elle comme moi tentâmes d’y faire abstraction et de profiter pleinement de cette retrouvaille plus intime.

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Une fois nos retrouvailles terminées, je fus grandement amusé par la vitesse de Maria avec laquelle elle s’endormit. On avait beau se plaindre des hommes, les femmes savaient faire la même chose. Cependant, je ressentis une certaine fierté quand au fait que je venais littéralement de l’achever. Et puis, la voir se reposer me donnait un grand sentiment de soulagement. Voilà pourquoi je l’ai observé de longues minutes dans les bras de Morphée, tandis que je la gardais lové contre moi. Ce n’est qu’au bout de trente minutes que je décidais de sortir du lit.

J’eus le temps de travailler sur mon ordinateur tout en mangeant un morceau, histoire de ne pas prendre beaucoup de retard dans la mesure où je ne me présentais pas à mon travail aujourd’hui. Car même si nous étions le jour de la rentrée et que les cours ne débutaient pas ce jour-ci, je gardais mon travail d’archéologue et je venais de les appeler pour les expliquer qu’ils devraient se passer de moi aujourd’hui, mais que je travaillerais tout de même histoire de ne pas trop mettre tout le monde en retard. Au bout de quelques heures, je revenais dans la chambre, toujours torse nu, avec mon ordinateur portable avec moi, afin de continuer à bosser tout en pouvant garder un œil sur Maria et m’assurer qu’elle dormait toujours paisiblement.

C’est au bout de cinq heures de sommeil que Maria ouvrit les yeux. Et si elle attira mon attention, c’est parce que ses doigts s’agitèrent doucement sur mon torse. Je tournais donc la tête vers elle, et lui adressais un beau sourire.

- Pitié, dis-moi que je n’ai pas dormi trop longtemps…

Lunettes de vue sur le nez, et une quantité impressionnante de feuilles étalées sur le lit avec de nombreuses de mes notes et schémas, je me mordillais la lèvre inférieure pour ne pas rire. L’avancé dans mon travail traduisait assez clairement le temps de sommeil de la brunette. Mais pour me moquer gentiment d’elle, je prenais le radioréveil – installé sur la table de chevet de mon côté – afin de lui montrer l’heure. Ce dernier affichait en rouge 16 :00.

- Disons que tu as fait une bonne partie de ta nuit.

Je déposais l’ordinateur portable sur le sol, et replaçais le radio réveil avant de repasser la couette par-dessus nous. Ce mouvement entraîna quelques feuilles à glisser par terre. Le bruit me fit soupirer.

- Mh… je fais des efforts pourtant pour être moins bordélique…

Sous la couette, je passais mes bras autour de Maria pour la serrer doucement contre moi, profitant de la chaleur qui émanait de son corps.

- Ne sois pas désolée de t’être endormie. Il fallait que tu rattrapes ton sommeil et puis… je suis tellement doué que je t’ai achevé.

Bien sûr, je plaisantais, et Maria ne le savait que trop bien. Et mon rire en témoigna alors que je venais mordiller sa hanche avant de frayer une place à mon bassin entre ses cuisses dans une position très suggestive.

- Il va falloir aller chercher les enfants…

Lorsqu’Edward attrapa le radio réveil pour montrer à Maria l’heure qu’il était, cette dernière posa sa main sur son visage, légèrement honteuse en réalisant qu’elle avait dormie très longtemps, trop longtemps même. Quand tout à coup, son regard se poser sur le lit et le désordre régnant sur celui-ci. Elle n’avait pas fait attention jusqu’alors, mais Edward portait bel et bien ses lunettes, cela laissant sous-entendre qu’il travaillait. Elle avait réellement dormi un bout de temps pour qu’il se soit mis à travailler sur des dossiers.

- Tu n’imagines pas à quel point je me sens stupide. Murmura-t-elle, avant de se tourner vers lui avant qu’il ne fasse passer la couette au-dessus d’eux entièrement. Mais qu’est-ce que tu…oh !

Surprise qu’il commence à la mordiller au niveau des cuisses, la brunette ferma instinctivement les yeux.

- Ne sois pas désolée de t’être endormie. Il fallait que tu rattrapes ton sommeil et puis… je suis tellement doué que je t’ai achevé.

Elle le reconnaissait bien là. Fier comme un paon lorsqu’il s’agissait de sexe et d’eux, surtout. Bien-sûr, Maria ne pourrait jamais lui soustraire cet atout. Souriant alors qu’elle le sentit se positionner au-dessus de son corps, la brunette lui lança un regard charmeur et interrogateur à la fois.

- Il va falloir aller chercher les enfants…
- Oh ?

Et c’était lui qui lui disait cela alors qu’il faisait absolument tout pour la faire craquer… Edward O’Malley dans toute sa splendeur décidément, il n’avait pas changé. Pas du tout même, et c’était aussi bien ainsi selon la brunette qui passa ses bras autour du cou du concerné avant de venir chercher des lèvres les siennes, avec tendresse. Les enfants ne finissaient pas à la minute non plus. Et Dieu merci, d’ailleurs !

Aller chercher les enfants. C’était bien l’une des premières fois que je les aurais volontiers laissé plus longtemps à la garderie. Oui, Maria et moi ressentions le besoin de nous retrouver, y comprit physiquement. Elle semblait d’ailleurs tout à fait d’accord avec moi si j’en jugeais par le regard on ne peut plus charmeur qu’elle me lançait tandis que mon bassin venait de prendre place juste entre ses cuisses. Cependant, je ne pouvais m’empêcher de lui faire part du fait que l’heure de la sortie des écoles allait bientôt sonner et que nous devrions donc aller chercher Ambre et Aaron dans peu de temps. De quoi afficher une petite moue désespérée sur mon visage.

- Oh ?

Je ne pus m’empêcher de sourire lorsque Maria passa ses bras autour de mon cou, de façon à me faire comprendre que les enfants pouvaient bien attendre un petit peu. Si c’était une question de minutes, j’imaginais pouvoir être dans les temps. Pour une fois qu’on demande à un homme d’être rapide. Les lèvres de la brunette cherchèrent les miennes et lorsqu’elles se trouvèrent, ce fut pour échanger un baiser passionné qui me donna l’impression de me noyer sous des vagues de frissons.

- Après tout, on peut bien être des parents indignes qui ont ‘‘oublier’’ leurs enfants, non ? Ca arrive tellement souvent qu’on ne nous dira pas grand chose…

Ce n’est lorsque finalement je croisais le regard de Maria et sa façon de resserrer son étreinte sur moi que je compris qu’elle m’ordonnait presque de me taire et d’agir, au lieu de me prêter à de grands monologues sur ce qui est bien ou non lorsque l’on est parent.

- Ok, ok, je me tais !

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Nous arrivâmes, avec quarante-cinq minutes de retard, afin de récupérer Ambre qui, s’impatientant, avait finit par aller rejoindre quelques camarades à la garderie. Nous irons chercher Aaron après, sur le chemin du retour alors que ce dernier se trouvait à la crèche. L’air faussement coupable, j’avançais avec Maria pour passer la grille de l’établissement scolaire et entrer ainsi dans la cour.

Et c’est une fois arrivés au niveau de la garderie qu’Ambre nous vit. Elle fronça les sourcils d’un air mauvais, signe qu’elle n’appréciait pas qu’on l’ait oublié de la sorte. Je me mordillais la lèvre inférieure pour cacher mon amusement avant de tourner la tête vers Maria.

- Je te laisse régler ce problème avec ta fille.

- Après tout, on peut bien être des parents indignes qui ont ‘‘oublier’’ leurs enfants, non ? Ça arrive tellement souvent qu’on ne nous dira pas grand-chose…

Il était vrai qu’il n’était pas rare de constater le manque d’implication de certains parents quant à la vie de leurs propres enfants lorsque l’on voyait le nombre de petits attendant leur parent parfois pendant plus d’une demie heure à l’école car ceux-ci étaient (encore une fois) en retard, la plupart du temps à cause de leur métier, ce que Maria pouvait – malheureusement – comprendre. Mais Edward et elle n‘étaient certainement pas ce genre de parents-là. Il suffisait de voir combien ils avaient toujours tout fait et tout mis en œuvre pour être surs que l’un des deux ait fini le travail avant que les enfants ne sortent de l’école pour aller les chercher et s’en occuper jusqu’à ce que l’autre rentre. L’affaire avait longuement marché, et lorsqu’ils s’étaient séparés, Maria avait tout fait pour mettre ses enfants avant son travail – ce qu’elle était bien décidée à continuer d’ailleurs. Mais pour le moment, bien qu’elle aimait ses enfants plus que tout au monde, Maria n’avait pas exactement ces pensées-là en tête. Et elle le fit rapidement comprendre à Edward qui finit par se taire pour de bon. Ce qu’elle désirait présentement c’était de l’action !

• • •

Ce fut avec près de trois quart d’heure de retard qu’ils arrivèrent à l’école de leur fille Ambre qui ne sembla guère heureuse de les retrouver, leur lançant à tous deux un regard noir en les apercevant. Maria savait que cela n’annonçait rien de bon, et malheureusement, elle savait que sa fille serait en position de force. C’était comme si elle se retrouvait face au regard de sa propre mère lorsqu’étant petite, elle avait fait une grosse bêtise. Cette petite commençait décidément à avoir peut-être un peu trop de caractère aux yeux de Maria.

- Je te laisse régler ce problème avec ta fille.

Se tournant vers Edward, elle ouvrit la bouche, quasiment choquée qu’il la laisse seule dans ce pétrin-là. Ah non ! C’était bien trop facile ça !

- Hors de question, mon p’tit père ! Tu viens avec moi ! On est ensemble là-dedans !

Il était absolument hors de question qu’elle soit la seule à prendre plein la tête par leur fille, surtout la connaissant, voilà pourquoi elle attrapa le bras de l’Irlandais le forçant ainsi à venir avec elle dans la garderie.

- Excuse nous ma puce, papa et moi avons été retenus au travail. Ça n’arrivera plus, je te le promets.

Ambre semblait TOUT sauf convaincue...

Il est vrai que Maria et moi n’avions jamais habitué les enfants à des retards. En sachant que je suis un homme qui se lève très tôt, même durant ses jours de repos, et que j’ai besoin d’être occupé dés six heures du matin, mon épouse – qui gérait les emplois du temps – avait fait en sorte de concentrer mes cours le matin, de façon à m’arranger et à me donner la possibilité de récupérer les enfants le soir. Les jours où je ne le pouvais pas, Maria s’arrangeait elle-même pour terminer plus tôt et donc les récupérer. Et si, par manque de chance, nous ne pouvions pas nous libérer tous les deux, nous pouvions faire appel à Sarah pour qu’elle nous les récupère avec Seth et Jade. Dans le pire des cas, nous avions toujours une baby-sitter ‘‘d’urgence’’.

- Hors de question, mon p’tit père ! Tu viens avec moi ! On est ensemble là-dedans !

Un soupir s’échappa de mes lèvres alors que Maria venait de se saisir de mon bras afin de me pousser à la suivre. Nous nous retrouvâmes donc devant Ambre qui ne semblait pas très heureuse de nous voir, et vue la façon dont elle croisait les bras en nous fixant, j’eus l’impression d’être un enfant sur le point de se faire disputer par sa mère. C’est alors que la brunette décida de s’expliquer. Mais la petite semblait très sceptique.

- Tu mens.

Je passais ma main dans mes cheveux avant de déposer mes yeux azurs sur la petite qui avait déjà tourné la tête vers moi pour connaître mon alibi.

- On est en retard parce que maman et papa se faisaient des câlins.

Je tournais la tête vers Maria pour découvrir – sans grande surprise – son visage outré face à ma sincérité. Je haussais donc les épaules d’un air détaché.

- Ba quoi ? Ca ne sert à rien de mentir.

Finalement, la fillette posa ses yeux sur nous.

- Au moins, t’es franc.

Je reposais mon attention sur Maria avec une expression qui signifiait un ‘‘T’as vu ?’’, puis attrapais ma fille dans mes bras pour déposer un énorme baiser sur sa joue. Elle s’obligea à rester neutre quelques secondes pour me montrer qu’elle me boudait, mais finit par éclater de rire en passant ses bras autour de mon cou afin d’y loger son visage.

- Bon, on va chercher mon p’tit frère ?

Ce n’était pas vraiment le fait de devoir dire la vérité à leur fille qui dérangeait Maria mais plutôt l’âge que la petite avait. On n’avoue pas à sa fille de sept ans qu’on était en train de « se faire des câlins » au lieu de venir la chercher. Non mais au secours ! Cela gêna énormément la brunette qui aurait préféré devoir se dépatouiller dans son affaire de « j’avais beaucoup de travail » plutôt que cela. Mais comme Ambre ne sembla pas réellement leur en tenir rigueur, Maria décida de passer de suite à autre chose – après un regard bien cru envers son époux au passage.

- Bon, on va chercher mon p’tit frère ?

L’air déterminé de sa fille étonna grandement Maria qui ne répondit cependant rien, se contentant d’attraper au passage la main d’Edward pour aller jusqu’à la voiture, grâce à laquelle ils se rendirent jusqu’à la crèche où était leur fils. Heureusement, lui n’avait pas encore le développement suffisant pour faire comprendre à ses parents qu’ils avaient déconné à plein tube. Une fois qu’ils eurent récupérer le petit, Edward proposa de les conduire chez lui, Maria ne pouvant de toute façon pas encore retourner là où elle vivait au vu des investigations menées vis-à-vis des évènements survenus au cours de la nuit précédente.

Elle n’avait pas le cœur léger, au contraire. Cependant, O’Berkeley ne pouvait nier le fait qu’avoir Edward à ses côtés la soulageait à un point indéfinissable. Les choses ne s’arrangeraient pas aisément, mais avec le temps, elles se régleraient, aujourd’hui Maria en était tout à fait convaincue. Mais une question restait encore en suspens dans son esprit ; parviendrait-elle à se regarder de nouveau dans une glace un jour, en sachant qu’elle avait ôté la vie à une autre personne ?

Fin du sujet