the great escape
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Don't get too close. It's dark inside. Look into my eyes. It's where my demons hide. (andreas&rowan)

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MessageSujet: Don't get too close. It's dark inside. Look into my eyes. It's where my demons hide. (andreas&rowan) Don't get too close. It's dark inside. Look into my eyes. It's where my demons hide. (andreas&rowan) EmptyVen 21 Juin - 1:35

as we sin, so do we suffer.

flashback, décembre 2012. Rowan est seule dans la nuit glaciale de New York. Elle marche dans les rues pavées comme elle marchait dans les bois plus petite : perdue, la vague à l'âme et sans but aucun. Elle se dit qu'elle n'a pas le droit d'être triste, parce qu'elle fait partie de ces filles qui ne donnent pas vraiment l'exemple mais que l'on admire parce que ce sont des dures à cuire, des rebelles, des coeurs de pierres. Alors les larmes et les dépressions, non merci, pas pour elle. Elle se dit qu'elle est plus que ça, que tout le monde la voit d'un autre oeil, c'est elle la battante, la survivante, la connasse frigide, la bagarreuse qui n'a pas froid aux yeux et tout les autres adjectifs sans sens aucun qui servent à la décrire lors des réunions où l'on s'amusent à dire du mal d'elle tout en la respectant. Mais cette fois ci, se soir là, elle n'était rien de tout ça. Elle était juste une enfant égarée dans une ville plus grande qu'elle, délaissée par tout les gens qu'elle a aimé, blessée parce qu'elle se dit qu'au pire, elle mourra jeune et seule, dans son coin et tout le monde la pleurera et puis on l’oubliera, comme l'on a oublié ceux avant elle. Mais moi, je ne t'oublierai pas maman. Pensée silencieuse, elle regarde les étoiles cachées par la fumée de la pollution et par tout ces bâtiments beaucoup trop grands pour être élégants. Rowan n'a jamais compris et ne comprendra jamais pourquoi tout le monde s'extasie devant cette ville fantôme. Fantôme parce que tout le monde erre dans les rues, la mine blafarde et les sourires trompeurs, ils courent pour rattraper leurs temps perdus qui ne reviendra plus jamais et essayent de fuir la mort, mais en vain. Fantôme parce qu'ils sont tous vivant sans l'être vraiment. Ils existent, c'est tout. Non, vraiment, New York n'a rien de grandiose si ce n'est l'étendue très vaste de ses terrains, les gigantesques immeubles qui l'entourent ou encore le degré de pollution considérable dans l'air que l'on respire. Sinon, le reste est très fade; ou du moins à ses yeux. Rien ici ne réussit à attirer son attention, pas même les nombreux clubs de nuits, bars, cabarets et casinos. Non, rien à part la nuit qui la fait grelotter et elle se dit qu'elle n'aurait pas du venir en premier lieu. Elle se dit qu'elle est trop impulsive et qu'elle agit sans penser, qu'elle aurait du se rendre compte qu'il ne viendrait pas, comme toujours et encore une fois. Parce que plus ne la retient ici, si ce n'est l'envie de le revoir. Elle a même rater ses cours et la présentation de son projet, parce que cette fois elle y croyait. Pauvre naïve. Mais elle n'est pas toujours comme ça, c'est l'amour qui lui fait faire des choses folles; l'amour qu'elle porte depuis toujours en son coeur pour ce père qui la laisse de plus en plus tomber. Il l'a appelé en début de semaine son papa, après des mois sans nouvelles, il l'a enfin appelé. Elle en était si heureuse la Rowan, qu'elle en avait les larmes aux yeux d'entendre la voix de son père au combiné, c'était juste trop beau pour être vrai. Il lui avait tant manqué, elle avait eut tellement peur qu'il lui eut arrivé malheur comme à sa mère. Elle est chiante et égoïste, Rowan, elle s'en fout de tout et de tout le monde, sauf quand ça concerne son papa. La seule famille qui lui reste. Il lui avait dit, tu me manques ma chérie, je passe à New York, demain jeudi et j'espère te voir, je t'attendrai à la gare à quinze heure précise mon bout de chou, rappelle-moi. Alors elle a tout laissé tombé, ses contrôles de fin de trimestre, ces semblants d'amis et tout ces projets. Elle n'a même pas pris de valises, juste du cash et elle a embarqué à bord du premier vol pour NY. Elle a attendu toute la journée, puis toute la soirée. Dix-neuf heures et toujours aucun signe de son géniteur, mais elle espérait encore et toujours. Il va venir, il va venir. Elle attend encore quelques minutes et elle l'appelle. Ça sonne mais personne ne répond, elle a trop peur que ça se reproduise, qu'il s'en aille encore une fois sans l'avoir vu parce qu'elle lui fait resurgir les souvenirs trop douloureux d'une époque où tout était beaucoup trop parfait pour être vrai. Maintenant, il est vingt-trois heures et elle a arrêté d'espérer. Elle a reçu un sms, une heure plutôt où il y avait marqué, je ne peux pas venir désolé, peut-être une autre fois. Rien que ça. Comme si ce n'était pas si grave que ça, comme si elle n'avait pas fait tout ce trajet, comme si son papa ne lui manquait pas, son odeur de cannelle et ses sourires tristes. Mais encore une fois, tout le monde s'en fout de ce qu'elle ressent la Rowan, c'est un mur de glace qui ne fondra jamais et puis même si il fond de toute façon un mur ça n'a pas de sentiments, alors tan pis pour elle et tan mieux pour nous. Et maintenant, elle ne fait que marcher, dans les rues vides de New York oui. Sa mélancolie la plonge dans une drôle de nostalgie et elle se souvient des paroles de Hugo qu'elle a un jour lu sans le faire exprès. "La mélancolie, c'est le bonheur d'être triste." Elle se demande si elle est vraiment heureuse d'être malheureuse, mais elle ne le sait pas. Tout ce qu'elle sait c'est qu'elle a froid. Partout. Froid au corps, froid au coeur et très froid aux yeux. Elle se sent si vulnérable pour une fois, elle est si faible et tellement en colère, contre tout et tout le monde. Elle aimerai envoyer valser l'univers entier et marcher sur les pieds de l'amour. Elle aimerai déchaîner les enfers contre le ciel et s'allier avec le diable contre sa misère. Mais elle ne fait rien de tout ça. Elle erre seulement dans sa vie, comme l'on visite celle d'un inconnu ennuyeux et elle tourne sur sa droite dans une ruelle assez sombre où elle pourrait s’asseoir un instant parce que sa tête tangue presque autant que les bateaux qui dansent au gré des vagues. Elle s'arrête donc un instant et s'appuie contre le mur qui pue la pisse, mais elle trop fatiguée pour être répugnée. Elle frotte un peu ses yeux grâce aux paumes de sa main puis s'apprête à se relever quand elle sent une silhouette à ses côtés. Elle lève les yeux et aperçoit un homme dans la quarantaine surement bourré qui lui sourit. Ses dents sont jaunes et sa veste un peu déchirée. Mais elle est sûr que ce n'est pas un clodo, on dirait pas vu sa gueule; juste un gars un peu triste qui vient de se faire larguer par sa femme, qui l'a quitté pour son meilleur ami et qui lui a laissé deux, trois mômes à la maison. Rien de bien méchant, juste l'histoire de la vie qui se répète. Pourtant, le jeune homme qui n'est pas si jeune que ça la colle contre le mur et Rowan comme par instinct, se surprend elle même, sa main qui saigne désormais droit dans le nez de l'étrange personnage qui a décidé de l'utiliser comme oreiller. Il tombe à terre et Rowan s'en va. 
Il y a du sang sur son poing et bien qu'elle s'est blessé, elle se demande si celui-ci ne parvient pas plutôt des narines de l'homme de tout à l'heure. Répugnée, elle s’essuie la main sur le derrière de son jean bleu foncé et continue sa promenade nocturne et solitaire de New York. Elle a envie de se rendre à un bar maintenant, le plus proche de préférence et un endroit calme pour pas que l'en l'enquiquine encore une fois. Les yeux un peu trempé, elle s'empêche de pleurer parce que se seraient des larmes de colère et c'est nul de pleurer de colère, c'est plutôt mieux de cogner. Mais elle se dit à elle-même que ce n'est que le vent et continue sa marche jusqu'à ce qu'elle arrive devant un petit bar à l'enseigne clignotante. Elle pousse la porte qui est lourde avec son autre main, - parce que celle avec qui elle a cogné lui fait encore un peu mal - puis elle rentre et s'assoit au comptoir. Il n'y a pas grand monde et le peu de gens qui se trouvent là sont déjà ou à moitié saoul ou en chemin pour l'être. L'endroit est un peu glauque et Rowan regrette un peu d'être rentrer, mais maintenant qu'elle est là, elle veut juste se bourrer la gueule et tan pis si l'ambiance est pourrie. Le barman est gros, et il sue comme un porc rien à voir avec les feuilletons américain que nous sert la tv. La blonde rejette ses cheveux en arrière et fait une grimace qu'elle essaye cependant de cacher n'ayant aucune envie de se battre. Elle commande deux petits shots de whisky pour commencer sa très longue soirée. Puis elle se retourne en attendant que sa commande arrive et scrute en attendant les tatouages du garçon assit deux tabourets plus loin. Elle aurait bien aimé un tatouage, elle aussi, mais ne s'étant jamais décidé de quoi au juste comme tatouage, elle a jute laissé tomber l'idée. Ses shots arrivent et elle se retourne et les bois d'un seul trait avant d'en commander deux autres. Son attention revient sur le garçon de plutôt et son cerveau lui chuchote qu'elle l'a déjà vu quelque part. Clairement son visage lui revient avec un mauvais pressentiment. Sûrement quelqu'un avec qui ça ne s'est pas bien passé. Elle est rongée par l'envie de se lever pour le voir de plus près, mais se ravise. Encore une fois ses shots arrivent et elle se retourne pour les avaler d'un seul coup. Oui même au bout de quatre shots, Rowan n'est pas encore ivre, ou les inconvénients de trop bien tenir l'alcool. Elle lance au barmaid les 12$ qui lui doit et commande cette fois trois verres de tequila frappée avec surplus de citrons. Puis, le temps d'être servit elle décide de finalement se bouger pour assouvir sa curiosité. Et dès qu'elle s'approche encore un peu du jeune homme, elle se rend compte de qui c'est. Elle éclate de rire et sent que sa soirée ne vient que de commencer, puis lui lance. « Si ce n'est pas Andy-couche-toi-là ! Et moi qui croyait ne plus jamais revoir ta sale tronche de petit con, faut dire que j'espère trop.»  Rowan est presque heureuse de le voir, bien qu'elle le déteste vraiment ce mioche là, il l'exaspère. Pourtant, elle s'ennuyait et est tellement en colère contre tout le monde que quoi de mieux que de se disputer avec l'autre idiot ? « Qu'est ce que tu fiches ici en plein jeudi, t'es pas censé être à Berkeley ? »  Elle s'affale sur le tabouret à côté de lui et tire vers elle sa boisson qu'elle ingurgite pour étancher sa soif. Plus que deux. « Non en fait, j'en n'ai rien à faire de connaître tes emmerdes alors je passe mon tour mais quand même j'étais presque courtoise de te demander, faudrait me remercier »  Sa précédente question n'était que le résultat de sa langue un peu trop longue après quelques verres et de sa curiosité un peu trop poussée, mais dans le fond elle s'en foutait de savoir ce que Andreas fichait là, tout ce qu'elle voulait c'était quelqu'un avec qui s'emmerder éternellement. Même si ce quelqu'un, elle ne l'aimait vraiment, mais alors vraiment pas.
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MessageSujet: Re: Don't get too close. It's dark inside. Look into my eyes. It's where my demons hide. (andreas&rowan) Don't get too close. It's dark inside. Look into my eyes. It's where my demons hide. (andreas&rowan) EmptySam 22 Juin - 11:41


Les lumières bleutées des girofards se reflétaient sur les murs blancs de ma villa. Il y avait un bruit sourd qui provenait de l'étage inférieur, comme si plusieurs personnes étaient entrain de parler tout en marchant dans les graviers menant jusqu'à l'entrée de ma demeure. Que se passait-il encore ? Aux dernières nouvelles je n'avais pas tabassé un type dans une ruelle, n'avait pas participé à un quelconque trafique de stupéfiants, alors que venait donc faire la police devant chez moi ? Peut-être y avait-il eut un vol dans le quartier. J'avais beau habiter dans l'un des endroits les plus uppés de la ville, nous n'étions à l'abri de rien. De l'étage supérieur, j'observais les hommes en uniformes se diriger vers mon immense porte d'entrée métallique. Dans la seconde qui suivait, la sonnerie retentissait dans toute la maison. Merde, je ne pouvais jamais être tranquille chez moi. Descendant  d'un pas actif les escaliers, je traversais l'immense salon à la décoration plutot sobre pour quelqu'un comme moi et et me dirigeais vers la porte d'entrée. Main sur la poignée, je faisais tourner la clef dans la serrure avant qu'un petit clic ne se fasse entendre. Une fois la porte ouverte, je toisais ces types en bleus, me demandant ce qu'ils pouvaient bien me vouloir à une heure pareille. « Monsieur Benson ? » Demanda un des homme. J'attendais quelques secondes avant de répondre. « Oui c'est bien moi. Qu'est-ce qu'il y a ?  » Demandais-je sur un ton suspect. Généralement lorsque les flics débarquaient, ce n'était pas pour faire la conversation. « C'est à propos de Maëlle Andrews et de Cameron.  » Soudain, je sentis mon coeur battre de plus en plus vite. Qu'était-il arrivé à mon ex petite-amie et mon fils ? « Ils ont eu un accident de voiture. Votre fils est décédé sur le coup.  » Brusquement tout s'assombrit autour de moi. Que se passait-il ? La sonnerie de mon téléphone portable me fit sursauter. J'ouvris rapidement les yeux. Ce n'était qu'un simplement cauchemars. Le souffle coupé et le coeur battant la chamade, je fixais quelques instants le plafond de ma chambre avant de finir par me redresser et rester assis sur le bord du lit. Je passais une main sur mon front trempé de sueur, puis calais ma tête entre mes mains. Cela faisait maintenant sept mois que l'accident s'était produit et que mon fils était décédé. Seulement je n'arrivais toujours pas à m'en remettre. J'avais brulé la vie part les deux bouts et pourtant j'étais encore vie. C'était injuste. La vie était injuste. Surtout avec moi. J'avais l'impression que ma vie n'avait été qu'une succession d'emmerdes et ce, depuis ma naissance. J'avais surement du faire un truc pas très catho dans une vie antérieure et voilà qu'on me le faisait payer. Depuis que j'avais quitté San Francisco pour aller vivre à New York, mes cauchemars se faisaient de moins en moins présents. Ceci dit, ils étaient toujours aussi intense. J'avais même consulté un psy, histoire de savoir si j'allais retrouver un sommeil normal un jour. Le médecin m'affirma que seul le temps m'aiderait à soulager ma peine. Tu parles d'un discours à la con. On n'a pas besoin d'être psy pour dire ce genre de conneries. Enervé je l'avais traité de charlatant avant de reprendre mon fric et me barrer. Je finis donc par lever ma carcasse du lit et aller prendre une douche. Il fallait que je me rafraichisse et que je me remette les idées en place. […] Je n'avais pas spécialement envie de trainer dans mon appartement qui donnait sur Central Park. Il fallait que je sorte. Même si je ne rencontrais aucun visage qui m'étais familier et que je n'adressais la parole à personne, il fallait que je sois entouré de monde. C'est pourquoi malgré l'heure tardive, je décidais donc d'aller faire un tour en ville. […] Les bars ont toujours été mon truc.  Souvent lorsque ça n'allait pas avec Soan ou bien que nous nous étions séparé pour la 54239897ème fois, j'aimais aller boire un verre et réfléchir tranquillement à la situation. M'enfin, c'était surement une mauvaise idée vu le nombre d'emmerdes que j'avais pu avoir en allant poser mon cul dans un de ces machins. Assis au comptoir, je sirotais tranquillement mon whisky sans prêter attention aux personnes qui m'entouraient. Je n'avais pas la moindre envie que l'on vienne me prendre la tête sachant que je n'étais pas d'humeur. Soudain un éclat de rire me fait sortir de ma torpeur. Je lève un sourcil et tourne la tête. Une blonde. Je la reconnais. « Une blondasse avec un rire aussi débile. Ca ne pouvait être que toi.  » Cinglais-je en ignorant totalement ses remarques qui ne valaient pas un clou. « Qu'est ce que tu fiches ici en plein jeudi, t'es pas censé être à Berkeley ?  » Je tire sur ma cigarette, gardant ce même air complètement indifférent. « Et toi t'es pas censé être sur le trottoir d'en face ? C'est ton mac qui va faire la gueule.  » Cette fille m'insupportais et me répugnais. C'était surement à cause de son insupportable caractère. En même temps c'était une nana, elle ne pouvait être que casse couilles. « Non en fait, j'en n'ai rien à faire de connaître tes emmerdes alors je passe mon tour mais quand même j'étais presque courtoise de te demander, faudrait me remercier   » Je levais les yeux au ciel. Mon Dieu qu'elle était stupide cette gonzesse. « Tiens j'te file vingt balles. Comme ça tu te la boucles et tu retournes faire mumuse ailleurs. Au pire ça te paieras une séance chez le coiffeur c'est pas perdu. » Concluais-je avant d'écraser mon mégot dans le cendrier. J'avais vraiment autre chose à faire que d'user ma salive pour une idiote pareille.
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flashback, décembre 2012. « Une blondasse avec un rire aussi débile. Ca ne pouvait être que toi. » Et maintenant, elle riait de plus belle, parce qu'elle savait qu'elle s'en foutait que l'on se moque du fait qu'elle soit blonde ou grande, surtout venant d'une personne qui ne comptait pas du tout à ses yeux. Puis, elle savait que son rire, il n'y avait pas plus beau. Sinon elle ne rirait pas. On le lui avait dit tellement de fois, on lui avait reproché de se taire quand ce n'était pas le moment de ricaner à gorge déployer parce que son rire était empoisonnant et contagieux. A un point, ça agace tout le temps les autres la plupart du temps. Elle avait cette fausse joie de vivre, qui des fois résonnait si vrai. Ca donnait aux oiseaux tristes l'envie de chanter, ça rendait la vie aux fleurs qui fanaient et même si pour l'instant elle en faisait un peu trop côté flatterie d'égo, elle était persuadée que c'était vrai. Elle sourit et continue d'ingurgiter ses shots un à un, puis se laisse retomber sur son tabouret, sans répondre à cette attaque inutile lancée par un mec inutile. Parce que oui, elle se disait pleins de fois qu'il était inutile le Benson. Elle se disait qu'Andreas c'était un vrai grincheux. Un de ces gars, qui n'aimaient rien et que rien n'aimait. Qui attaquaient les gens avec ou sans raisons. Qui aimaient frapper les personnes qui les entourent, juste pour se sentir un brin plus important que les autres, ils aimaient blesser pour être vivant, pour croire qu'ils avaient leur place dans cette vie, même si ce n'était la plupart du temps pas le cas. Après Rowan ne le connaissait pas vraiment, alors elle se disait que peut-être bien et dans le meilleur des cas, il recelait en son esprit torturé quelque chose de plus profond qui le poussait à agir ainsi. Mais ses espérances n'étaient jamais à la hauteur, alors peut-être que c'est juste un connard, comme ceux qui couraient les rues et qui sont en voie de surproduction, bref quelqu'un dont la perte ne fera pas souffrir l'humanité. Et on se passerait bien de son existence. « Et toi t'es pas censé être sur le trottoir d'en face ? C'est ton mac qui va faire la gueule. » Quel coup bas. Andreas l'agaçait tout le temps, et la plupart du temps bien qu'elle ait envie de lui casser la gueule, elle ne faisait rien du tout parce que d'une certaine façon, elle trouvait ça très drôle. Rien que d'écouter ses répliques méchantes, elle avait envie de rire. Elle se disait parfois qu'il devait avoir très mal au fond pour cracher sur la vie et les gens comme ça, elle se demandait ce qui aurait pu lui arriver pour que tout le rende dans un état aussi maussade, presque tout le temps. Et puis qu'est-ce qu'elle en avait à foutre qu'il soit passé par des étapes difficiles. S'il était triste ou déprimée, il n'était pas le seule. Le monde entier était triste et déprimé, c'est juste que quelques uns savent le cacher mieux que d'autres et puis chacun ses moyens pour le montrer. Il y'en a ceux qui se referment sur eux et qui subissent les malheurs du quotidien sans flancher ou au contraire en flanchant beaucoup, ils faiblissaient facilement et se dégonflaient, ils laissaient tomber sans même essayer et souffraient, le plus souvent en silence. Puis, il y'en a ceux qui faisaient semblant, qui souriaient, qui riaient et qui en même temps encaissaient le tout à prix très fort. Ils ont souvent deux fois plus mal que ceux de la première branche parce que eux, ils doivent faire deux fois plus d'efforts pour encaisser la douleur sans la révéler. Sans montrer à personne qu'ils ont mal, tout garder pour soi, les problèmes, la tristesse, leurs malheurs, les coups durs, le désespoir, le chagrin et parfois même le deuil. Et enfin, il y'a ceux qui appartiennent à la troisième catégorie, les salauds au coeur gros mais dur. Ils ont mal eux aussi, mais ils font de leur mieux pour partager leur peine avec les autres. Physiquement ou psychologiquement, ils feront tout pour vous atteindre d'une façon pas très sympathique. Ils savent blesser où ça fait mal et parfois tout ce qu'ils font c'est se faire mal eux-mêmes, mais ils ont besoin de ça. Ils ont besoin que vous éprouviez leur souffrance, pour que vous puissiez ressentir et traverser tout ce qu'ils traversent. Ceux-là étaient encore plus lâche que les autres et Andreas en faisait partie. Alors si ce n'était que des grossièretés dont il avait envie, Rowan allait lui en donner. Elle rejette sa chevelure en arrière et le regarde avec un sourire. Parce que les sourires c'est toujours énervant. « Ah ouais, je vois. Parce que la dernière fois que j'ai checké c'était toi la petite pute du quartier Benson. Et puis toi et moi savons à quel point tu aimes les grosses bites dans ton cul, hein Calamity Jane ! » Elle se lève de son tabouret et se rend compte qu'elle a un peu mal au dos maintenant. Elle sent le sang sur ses joues chaudes et comprend qu'elle est un peu pompette, alors qu'elle devrait déjà être ivre après le nombre de verres d'alcool qu'elle a bu. Mais c'est Rowan, et l'alcool lui réussit trop bien alors tan pis, qu'elle aille trouver d'autres centres d’intérêt qui éveille en elle l'envie de se battre et de défier la vie et le ciel. Elle tire sur la marche de petit Andreas, parce que même si il la dépasse d'une tête, elle trouve qu'il a ce que l'on appelle la "baby face" pour son âge ce qui lui donnait un air d'enfant. Elle essaye de le mettre debout du siège où il est affalé alors qu'il lui donne deux, trois conseils pour ses cheveux, ou du moins c'est ce qu'elle cru entendre. « Aaaaah alors c'est ça, maintenant tu laisses tomber la prostitution, tu veux devenir conseiller capillaire ! Franchement tes cheveux sont horribles mais c'est toi qui voit.» Et puis, elle prend quand même les vingt dollars qu'il lui tend et les lance au barmaid. Si il va devoir la faire chier encore toute la soirée, autant qu'il paye sa boisson et s'il meurt ce soir, il aurait fait au moins une bonne action dans sa vie. Mais bien qu'elle doute, que cela puisse faire balancer le jugement du ciel en la faveur du gamma, elle se dit qu'au pire, il ira en enfer et puis c'est tout. Rowan, lui tapote la tête puis l'entraîne de force jusqu'à la sortie. « Allez petit, arrêtes de te débattre, on va aller faire un tour pour dire coucou à tes anciennes collègues. » 
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