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  Je m’étonnais de me retrouver là, chez moi, en compagnie de Kilian grand ami de Stephen, mon fiancé à se retrouver à discuter de ma vie sentimentale alors que lui et moi n’étions même pas amis, de simples connaissances si l’on peut le dire ainsi ! Mais avoir un point de vue du côté opposé, non pas du camp adverse ne le voyant pas tel un ennemi mais plutôt de l’autre côté de cette frontière qu’était Stephen, je pus me faire une idée précise de certaines choses qui au final me firent ouvrir les yeux encore un peu plus et également voir à quel point ‘j’avais pu être égoïste, voire même nombriliste, alors que je détestais ce genre de personnalité.
  
  Après avoir été hospitalière envers lui, lui proposant de quoi boire, je l’invitais désormais à partager un repas, pour ne pas couper court à notre conversation qui devenait des plus intéressantes notamment lançant quelques mots à mon attention
  "Disons qu'un si petit bout de femme comme toi ne va certainement pas tout manger toute seule, autant ne pas gâcher. J'suis sûr que t'es encore trop timide pour avouer que ma compagnie te plait." Avant de laisser apparaitre un rictus acceptant mon invitation à rester pour le dîner, se déplaçant même pour m’aider à cuisiner, quelle stupéfaction ! Après avoir lancé une remarque qui me fit presque sourire à Cyclope.
  "Sois pas jaloux, le matou, c'est toi et ton maître qui êtes les préférés. J'vais te filer un coup de main, j'ai horreur de rester les bras croisés. On m'a appris à être serviable."
  
  -Je ne voudrais pas t’obliger aux corvées et j’aime cuisiner, cela me détend et me fait passer le temps que je trouve bien long surtout depuis le départ de Stephen…
  
  Tandis que je m’occupais de mettre le rôti dans un plat afin de l’enfourner ensuite après l’avoir préparé comme il se doit et que Kilian éplucha les pommes de terre. Au moins il savait se faire à manger…Je le regardant du coin de l’œil, alors qu’un instant de silence s’installa le jeune Salaun reprit la parole alors que je commençais à émincer quelques oignons…
  
  "Pour en revenir à notre conversation, je pense que tu fais bien de ne pas faire trop de plans à l'avance. Je ne connais pas ton expérience avec les relations amoureuses avant Stephen, c'est toi que ça regarde, mais je pense que Stephen agit aussi précipitamment parce qu'il est un peu... maladroit. Ouais, j'ai le droit de l'juger, j'suis son pote. Il n’a pas eu énormément d'attache affective dans sa vie, du coup, dès qu'il trouve quelqu'un, il s'y attache au maximum comme une moule à son rocher et il fait tout pour être sûr que cette personne va rester. Parler bébé ou offrir une bague plutôt symbolique, par exemple, tu vois ce que je veux dire ?"
  
  Kilian avait tout faux d’une certaine manière car même si j’avais compris que je ne voulais pas tirer de plans sur la comète maintenant et bien je fus la première à le faire ce qui avait fragilisé ma relation avec Stephen, avec ce sujet de maternité. Il s’était au final trompé de personne, car Stephen voulait prendre son temps et moi ayant été malade, je voulais tout planifier par peur de manque de temps ou encore de possibilité ! Je ne relevais pas la tête avant qu’il ne poursuive…
  
  . "Je ne te connais pas trop, mais je pense que les trucs trop cadrés, trop rapides, ça te met trop de pression, peut-être ? A moins que vous n'ayez toute votre vie planifiée devant vous, c'est sûrement un peu tôt pour causer mouflons et couche-culotte. Si j'avais un conseil à te donner, c'est de le laisser faire preuve de petites attentions. J'en sais rien, moi... un dîner romantique de temps en temps, des sorties en couple, ce genre de choses pour le rassurer. Si tu tiens à lui, il faut lui montrer. Moins il flippera, moins il pensera à l'avenir et moins il te mettra la pression. Enfin, je pense."
  
  Sur ces mots et attaquant de nouveau ce sujet sensible je coupais encore et encore mes légumes que perdue quelques peu dans mes pensées je ne fis pas attention et me coupa le doigt ou un filet rouge se fit voir, et s’intensifia alors que mes yeux se posèrent sur Kilian la gorge nouée…
  
  -Tu as tout faux Kilian, si tout est si compliqué entre Stephen et moi c’est de ma faute, si je n’avais pas été malade avec cette satanée Leucémie jamais je ne l’aurais poussé à lui faire entendre que je souhaitais peut-être mettre un terme à notre relation parce que jamais je ne pourrais lui offrir cette chance d’être père, c’est moi qui ait tiré des plans sur la comète, je pensais qu’une fois fiancés, les études ensuite terminées, une carrière en place, il serait dans la logique des évènements de devenir un jour parents mais il n’en sera probablement rien…Tu me crois surement égoïste mais dans ce cas de figure c’est différent, parfois laisser partir l’être aimé est aussi une preuve d’amour pour le laisser aller vivre ses rêves…
  
  Je n’avais pas prêté attention plus que cela au fait que je m’étais entaillée le doigt avant de ressentir des picotements peu à peu, reposant mes yeux sur cette coupure se laissant aller sur la planche à découper…les yeux rougis et certainement pas que par les oignons qui étaient désormais bon à jeter…
  
  Je savais que Stephen tenait énormément à moi et c’était également le cas mais le priver d’un tel bonheur un jour me brisait le cœur ! Je ne sais pourquoi je venais de me confier à Kilian sachant peut-être qu’il serait de bons conseils malgré tout le connaissant mieux d’une certaine façon même si avant le départ du ténébreux peintre, j’avais laissé entendre à ce dernier que je ne fermais pas les portes à une autre option, telle que l’adoption peut-être ou encore subir un traitement pour être un jour maman, même si je sentais mon corps fatigué par toutes ces chimio et autres…

Kilian pouvait comprendre que la cuisine aidait Emy à se vider l'esprit, à faire autre chose, à combler un vide... il en allait de même pour lui, c'était un art qui l'aidait tout autant à gérer ses émotions que la peinture, la musique, le chant ou la comédie. "Ca nous fait un point en commun." annonça-t-il sobrement une fois les pommes de terres terminées. Son regard avait été tout de suite interpelé par le couteau de la jeune femme qui avait dévié pour venir lui entailler un doigt. Prêt à le lui faire remarquer, il s'en empêcha au dernier moment lorsqu'elle prit la parole pour apporter sa propre version des faits. Finalement, il avait peut-être mal anticipé les choses, il faut dire que les sentiments des autres n'étaient pas son point fort. Il n'était pas égoïste mais n'était pas toujours un fin psychologue non plus. Il avait parfois un mal fou à comprendre qu'il pouvait ressentir lui-même, alors c'est dire... La relation avec son père en était un exemple frappant. Pendant des années, il avait laissé la colère aveugle l'envahir, tout ça pour se cacher au fond un profond sentiment d'abandon, la culpabilité de se dire qu'il avait peut-être fait une bêtise, ou bien même la déception de ne pas pouvoir grandir comme tous ces autres enfants qu'il avait vu à la sortie des cours, accompagnés par leur père. C'est donc pour cette raison qu'il ne tenait pas spécialement à trop se mêler de l'histoire entre Emy et Stephen. En revanche, il pouvait être une oreille attentive tout en se passant de commentaires. C'est exactement ce qu'il fit à cet instant, allant même jusqu'à poser ce qu'il avait dans les mains pour ne se consacrer qu'à la propriétaire des lieux.

Il la découvrait sensible, apeurée, coupable, prête à faire de lourds sacrifices pour le bien de Stephen. Une femme amoureuse en somme, et rien que cette idée rassurait le Sigma vis-à-vis de son pote tatoué. "Je ne te trouve pas égoïste." avait-il tout simplement répondu à son interlocutrice avant de sortir un paquet de mouchoirs de sa poche. Il en tendit un pour qu'elle puisse sécher ses yeux humides, pendant qu'il en prenait un autre pour appuyer sur la coupure et interrompre le flot léger de sang. Après avoir passé ce doigt sous l'eau. Kilian tenait fermement ce doigt dans sa main sans pour autant lui faire mal. C'était assez étrange de le voir aussi proche d'elle alors que quelques semaines plus tôt, il aurait pris un malin plaisir à lui lancer une vanne en pleine figure s'il l'avait vue se couper. Son côté surprotecteur s'exprimait assez souvent ces derniers temps. Et cette façon de faire d'Emy lui rappelait exactement son propre couple à l'heure actuelle. "Tu ne vas quand même pas t'accuser d'avoir été malade. C'est stupide. Crois-moi, je sais ce que c'est de vivre dans le foyer d'une personne malade, j'ai grandi en partie avec ça, et la culpabilité n'est pas le meilleur remède." Il repensait à sa mère, victime du cancer. Avait-elle cherché à se détacher trop tôt de son fils en sachant qu'elle allait mourir ? Non, elle avait continué à vivre comme si de rien n'était. Elle l'avait élevé et elle l'avait aimé comme une personne tout à fait normale, se fichant de savoir si elle mourrait le lendemain ou non. Kilian avait admiré et admirait encore aujourd'hui le courage incroyable de sa mère, elle était son modèle en la matière. Voilà aussi pourquoi à chaque fois qu'il était malade, il pensait directement à elle et se forçait à ne jamais s'avachir mollement dans un lit pour attendre qu'on daigne s'occuper de lui comme un petit prince. Quand on veut quelque chose, il faut se battre pour ça.

"Emy, tu vas vite, beaucoup trop vite. Prends le temps de vivre, merde !" Réaction typiquement française et, plus particulièrement, typique du comportement de Kilian. Il plongea son regard azur dans le sien et tenta de lui faire un petit sourire. "Tu as survécu à une leucémie, c'est pas rien ! Si j'étais dans ton cas, je me contenterait de profiter de chaque jour sans me poser la moindre question. Sors avec Stephen, une balade en amoureux, un dîner, j'en sais rien, moi... Bon, évite juste les trucs trop pompeux, sinon c'est lui qui va frôler le coma." ironisa-t-il pour essayer de détendre un peu l'atmosphère. Il pencha la tête pour croiser son regard. "Dans ce que tu dis, je n'entends qu'une seule chose : le futur. C'est ça qui te pourris la vie et qui peut affecter ton couple. Vous êtes très jeunes tous les deux, vous en êtes encore au stade d'être des étudiants... J'aime pas donner des conseils aux gens que je ne connais pas bien, mais à ta place, j'arrêterai de penser à ce que je ne pourrais peut-être pas faire, mais plutôt à ce que je pourrais faire. Contentes-toi d'être amoureuse, Stephen devrait en faire autant. Si votre couple arrive à tenir le coup dans la durée, alors Stephen saura sans doute très bien ce qu'il y a de plus important pour lui : toi. S'il veut vraiment des enfants, il y a toujours des façons de s'arranger. S'il veut une femme réellement amoureuse, c'est beaucoup plus compliqué." Le Breton baissa la tête puis fronça les sourcils. "Tu devrais mettre un pansement, j'vais pas te tenir le doigt toute la journée. Et je vais m'occuper des oignons, c'est un boulot d'homme." ajouta-t-il avec un faux sourire prétentieux, comme un bûcheron qui irait abattre un arbre.

• Tout à chacun avait sa façon de se détendre et cuisine était devenu pour moi tel une thérapie pour ne pas penser et cela m’aidait à me relaxer parmi tant d’autres choses mais au moins cela me faisait passer le temps et me dénouait les nerfs. L’esprit divaguant parfois même que Kilian ajouta le fait que cela nous faisait un point en commun. Et bien si je m’étais douté de cela ?! Jetant un œil à sa tache culinaire il en avait terminé avec ses pommes de terre. Mais les paroles du jeune Salaun m’avaient distraites à tel point que je m’étais entaillée le doigt sans vraiment m’en rendre compte voyant par la suite un filet de couleur rouge vif s’échapper de l’une de mes extrémités de main m’en allant aux confessions me pensant même égoïste !
  
  "Je ne te trouve pas égoïste."
  
  M’essuyant brièvement le regard brouillé avec l’un de ses mouchoirs qu’il me tendit, délicate attention d’ailleurs, ne le sachant pas si « prévenant » en somme, il s’occupa ensuite de ma blessure le laissant faire. Cela étant, c’était l’une de mes dernières préoccupations. Une légère pression, un filet d’eau, un rapprochement des plus surprenants, me disant sa façon de voir face à mes propos, mes ressentis.
  "Tu ne vas quand même pas t'accuser d'avoir été malade. C'est stupide. Crois-moi, je sais ce que c'est de vivre dans le foyer d'une personne malade, j'ai grandi en partie avec ça, et la culpabilité n'est pas le meilleur remède."
  
  -Je le sais…Ne voulant pas non plus approfondir le sujet de sa propre vie concernant Sasha sa défunte mère, Logan ‘men avait parlé et ce sujet de la maladie avait été ne des choses qui nous avait rapproché, mais il ne se décontenait pas au contraire il poursuivit, je l’écoutais et en baisais le regard, comme une enfant prise en faute tentant même de me rassurer avec un léger sourire lancé à mon encontre.
  "Emy, tu vas vite, beaucoup trop vite. Prends le temps de vivre, merde !"Tu as survécu à une leucémie, c'est pas rien ! Si j'étais dans ton cas, je me contenterais de profiter de chaque jour sans me poser la moindre question. Sors avec Stephen, une balade en amoureux, un dîner, j'en sais rien, moi... Bon, évite juste les trucs trop pompeux, sinon c'est lui qui va frôler le coma."
  
  Je ne pus retenir un léger rire presque étouffé sur ses paroles, le revoyant en costume ce fameux soir du vernissage n’étaient pas dans son élément tout comme la fois du bal de Promo ou il avait fait un effort vestimentaire étant en costume !
  
  Puis Kilian me cherchant du regard je nepus que soutenir le sien et me perdre dans ses prunelles toujours à l’écouter attentivement.
  
  "Dans ce que tu dis, je n'entends qu'une seule chose : le futur. C'est ça qui te pourris la vie et qui peut affecter ton couple. Vous êtes très jeunes tous les deux, vous en êtes encore au stade d'être des étudiants... J'aime pas donner des conseils aux gens que je ne connais pas bien, mais à ta place, j'arrêterai de penser à ce que je ne pourrais peut-être pas faire, mais plutôt à ce que je pourrais faire. Contentes-toi d'être amoureuse, Stephen devrait en faire autant. Si votre couple arrive à tenir le coup dans la durée, alors Stephen saura sans doute très bien ce qu'il y a de plus important pour lui : toi. S'il veut vraiment des enfants, il y a toujours des façons de s'arranger. S'il veut une femme réellement amoureuse, c'est beaucoup plus compliqué."
  
  -Ouais tu dois avoir raison, la seule chose c’est que je ne veux pas le priver de quoi que ce soit, alors tu vois tu as beau avoir eu des préjugés sur ma personne, je ne suis pas non plus un monstre, malgré mes apparences. Puis il change d’expression fronçant les sourcils. . "Tu devrais mettre un pansement, j'vais pas te tenir le doigt toute la journée. Et je vais m'occuper des oignons, c'est un boulot d'homme." -Oui…j’y vais…cela évitera que je ne te voye verser quelques larmes, des vrais larmes d’hommes ! Surenchéris-je en riant quelques peu me sentant moins sur la défensive mais plutôt à nue devant celui que je pensais être tel une sorte d’ennemi.
  
  Revenant après quelques instants nettoyant et pansant la plaie, je vis qu’il avait terminé et qu’il ne restait plus que la cuisson, il m’épata sur ce coup ! Alors m’approchant de lui les coudes appuyés sur le comptoir séparant la cuisine du salon, je repris.-Tu as d’autres talents cachés ?
  
  Paraissais-je hypocrite ? Je n’en savais rien mais il y avait eu un revirement de situation entre nous deux et il fallait que je perce l’abcès sur ce que je pensais, ce que je ressentais.
  
  -T’es pas obligé de t’impliquer…je ne te demande rien après si tu fais tout cela pour Stephen, je peux le comprendre tout à fait, vous êtes potes et je l’accepte…mais le fait que tu en saches autant sur notre relation de couple me gêne quelque peu…je ne sais pas ce qu’il t’as dit réellement mais imagine toi deux secondes face à l’élu de ton cœur, que cette personne souhaite vivre avec toi indéfiniment et que tu sais que tu ne pourras certainement jamais le combler totalement, que ferais-tu ? Je veux ton avis car tu le connais mieux que personne, il me dit qu’il m’a moi, et que cela lui suffit enfin pour l’instant mais il a déjà eu cette pensée d’être un jour père, je ne peux pas vivre dans le présent sachant qu’un jour dans l’avenir ce problème se posera, et puis élever un enfant qui n’est pas le sien a proprement parlé, je doute de pouvoir le faire, j’aurais toujours à l’esprit que cet enfant est celui d’un autre. Je ne dis pas non plus que je ferme les portes à toutes options mais je ne suis pas sure non plus de pouvoir être prête dans les années à venir à endosser de rôle de substitut familial. Je suis arrivée à un tournant de ma vie, ou je sais que j’aime intensément Stephen c’est indéniable mais parfois les aléas de la vie font que cela ne peut durer.
  
  Je le regardais attendant de voir une once d’expression sur son visage, il s’était trompé dès le départ sur ma personne, maintenant il savait après tout de moi, non, du moins concernant ce point de mon existence partagée avec le beau tatoué. Pour peu qu’il n’ait pas eu le genre de conversation entre mecs à savoir comment tout se passait voire même du côté intime…Non quand même pas ?! Bref mais discuter avec Kilian avait du bon…étonnement.

Kilian était peut-être brut de coffrage, d'un naturel bourru et particulièrement grognon, mais cela ne l'empêchait pas de prendre soin des autres. Il pouvait être d'une rancune si tenace qu'elle mettait des années à se résorber à petit feu, cependant il ne laissait jamais personne dans le pétrin pour autant. Après tout, Emy faisait l'effort de parler à coeur ouvert, il lui semblait donc normal d'agir en conséquence pour avoir de petites attentions, quand bien même cela n'enlevait rien à son sale caractère et son visage aux traits fermés. Bougon, mais avec un excellent fond, voilà qui pourrait résumer le personnage. "C'est vrai, tu es moins monstrueuse que tu n'en as l'air, finalement." Comme quoi, le sarcasme n'est jamais très loin. Faire un compliment, oui, il n'éprouvait pas le moindre mal avec ça... mais pour éviter de verser un peu trop dans l'émotion, il préférait accompagner ses propos d'une petite vacherie. Pas bien méchant, à condition de ne pas être trop susceptible, bien sûr. Auquel cas, tant pis pour celui qui se vexe du langage du Sigma. Celui-ci secoua la tête avec un air exaspéré et laissa Emy partir se mettre un pansement pour éviter que le saignement reprenne et que la coupure, même bénigne, s'infecte. A force de passer du temps à l'hôpital, une fois par semaine, on peut dire que le jeune homme était bien rôdé pour parer à tout problème un tant soit peu médical. Avant d'attaquer les oignons, il passa son couteau sous l'eau. Un truc que sa grand-mère lui avait appris pour limiter les éventuels pleurs qu'on peut avoir dans des moments pareils. En à peine quelques gestes sûrs et précis, les oignons furent parfaitement émincés avec une régularité presque scientifique. Et pas une seule larme, dommage pour toi, Conway. Le jour où tu verras Salaun verser une larme... Non, en fait, tu ne le verras pas.

"Des talents cachés ? Plein. Mais j'ai pas l'temps de tous te les citer." Être modeste en jouant la carte de la prétention, c'était tout lui. D'une nature très curieuse et motivée par l'apprentissage dans des tas de domaines différents, Kilian était un véritable homme-à-tout-faire aussi bien dans la sphère artistique qu'ailleurs. Toutefois, il ne prétendait pas avoir la science infuse et avait horreur de se vanter. La cuisine était une passion dévorante qu'il avait même exercé au niveau professionnel à Paris, mais il ne se la racontait pas pour autant. C'est dans l'assiette qu'on prouve qu'on est bon, pas avec de vaines paroles. L'artiste écouta attentivement les paroles de la jeune femme tandis qu'il continuait de préparer la cuisson du rôti. Il disposa les oignons dans le plat, ajouta du thym et du laurier, un peu d'huile pour éviter que la viande soit sèche et déposa le tout au four après avoir piqué le rôti avec de l'ail. Il essuya ses mains sur un torchon puis attrapa une casserole sans dire quoique ce soit à Emy. Il voulait préparer en prime une petite sauce au vin qui ferait merveille avec une fois la cuisson terminée. Grâce à quelques indications, il trouva une bouteille de vin rouge, de la crème et d'autres ingrédients nécessaires. Une fois les ingrédients rassemblés, le Breton commença par émincer deux échalotes. Sans lever le nez du plan de travail, il écouta encore soigneusement la propriétaire des lieux avant de lui répondre. "Il a cette pensée en ce moment parce qu'il connait une nana enceinte... quand quelqu'un que tu connais va avoir un enfant, ça fait forcément réfléchir. Est-ce qu'il y aurait pensé par lui-même à ce stade de votre relation ? Pas sûr." Simple logique. Il n'était pas spécialement fan de Khelos, mais elle trainait suffisamment dans les pattes de Logan pour qu'il fasse le rapprochement, sachant qu'elle était également une amie de Stephen. "J'peux comprendre que ça te gêne, mais faut pas t'angoisser pour ça : c'est pas parce que Stephen me raconte sa vie de couple que j'en fais une source de curiosité malsaine. J'aime pas trop m'immiscer dans la vie privée des gens. A côté de ça, ça ne l'empêche pas de dire que tu es la femme de ses rêves. Tu sais, la fois où tu nous as récupérés au commissariat, la première chose qu'il a faite, c'est de me mettre un coup de coude en te désignant de la tête. Si tu avais vu la fierté que j'ai pu voir dans son regard..." Kilian parlait de cela avec une extrême simplicité et une grande franchise. Il n'entrerait pas dans les détails avec Emy car il ne voulait pas trahir, en quelque sorte, la confiance de son ami. Chose qu'elle comprendrait sans doute. Néanmoins, il consentait volontiers à lui donner quelques preuves réelles de l'amour qu'il pouvait éprouver à son égard. "Tu te prends vraiment trop la tête avec l'avenir, Emy. Stephen t'aimes, tu l'aimes, fin de l'histoire. Si tu décides d'arrêter maintenant parce que tu n'es pas encore fixée sur cette histoire d'enfants, alors tu vas passer le restant de tes jours à regretter de l'avoir laissé partir. A ce stade de ta vie, j'aurais plutôt envie de te dire que tu es aussi peu assurée d'avoir des enfants avec Stephen que de retrouver un homme que tu aimeras autant que lui si jamais tu le quittes."

Les échalotes émincées, il les jeta dans une casserole avec un peu de beurre pour le colorer et l'imbiber de saveurs que le vin allait bientôt sublimer. Sans s'arrêter mais sans pour autant faire preuve de précipitation, il déboucha la bouteille et attendit un peu tout en faisant tourner la casserole afin que rien n'accroche dans le fond. "La dernière chose à faire, c'est de prendre une décision qu'on pense bonne et qui en fait mettra un terme à quelque chose qui aurait pu être absolument parfait, avec ou sans enfant. Sans se soucier réellement de ce qu'en pense l'autre parti." Son ton était un peu plus grave, son regard azur s'était posé un moment dans le vide. C'est exactement ce qui était en train de se produire dans son couple depuis que les hommes à la solde du père de Vraona lui étaient tombés dessus. Il n'avait pas de nouvelles de sa petite-amie et il craignait que celle-ci ne mette un terme à leur relation à cause de ça alors que Kilian, lui, était prêt à continuer sans se soucier un instant de se faire à nouveau taper dessus. "Je me battrais pour mon couple, à ta place. Je me battrais pour mon couple de façon à ce qu'il devienne un véritable havre de paix. Si tu le quittes, vous passerez votre temps à le regretter. Se séparer à cause des retombées d'une maladie, c'est stupide, si je peux me permettre." Il avait adressé un regard franc sans pour autant être méchant, puis il se retourna finalement pour ajouter le vin dans la casserole et faire tourner le tout rapidement en s'écartant légèrement des quelques flammes qui avaient flambé les échalotes. Une odeur particulière commençait à se dégager de ce mélange qui allait maintenant devoir réduire dans un fond de crème qu'il venait d'ajouter pour donner du corps à la sauce.

• Parlant à Kilian si l’on m’avait dit une telle chose j’en serais tombée à la renverse, mais je ne pouvais m’empêcher de penser qu’il y avait du bon dans chacun comme quoi je pouvais être crédule ou encore voulais-je croire que chaque individu pouvait être cordial ou encore compatissant sans s’en faire des amis. Et le fils Salaun avait cette capacité à ne pas se dévoiler entièrement avec son sarcasme, ou parfois avec son ironie, que je pouvais supporter et apprécier cette conversation. Imaginer que l’on soit de réels amis mais il y avait du mieux. Une amitié ? Non n’allons pas jusqu’à cela, mais disons un profond respect. Chacun ne souhaitait que le meilleur pour notre ami en commun « Stephen ». Au moins nous avions la même vision des choses. J’appréciais tout de même Kilian, ayant un bon fond ? Peut-être mais pour l’instant il n’était pas l’heure de se chercher querelles ou encore de devenirs de bons potes, mais tout simplement de se comprendre l’un, l’autre, de savoir ce que l’un pouvait reprocher à l’autre ou encore mettre les choses au clair ! Et le tout avec une pointe d’humour et de légèreté.
  "C'est vrai, tu es moins monstrueuse que tu n'en as l'air, finalement."
  
  Kilian me paraissait sensible même s’il se montrait autrement et puis j'avais un avantage je connaissais son passé, sa vie passé auprès de ses grands-parents pour en avoir parlé avec Logan…Un enfant à l’époque souffrant à cause des aléas de l’existence. Voilà le diner qui cuisait tranquillement après que le jeune homme se soit occupé de tout. Quel chef ! Il avait une technique et le faisait avec une telle rapidité que seule une personne habile ou encore intéressée pouvait le faire ainsi et proprement. Que je ne pus retenir ces quelques mots à son encontre à savoir s’ils avaient d’autres talents cachés, histoire de ne pas tuer la conversation ou la faire se noyer après mon absence ou encore ses révélations ? Si cela en étaient bels et biens ! Allais-je le regretter, peut-être mais je n’avais nullement menti, et m’étais simplement confié pour lui comme pour moi.
  
  
  "Des talents cachés ? Plein. Mais j'ai pas l'temps de tous te les citer."
  
  -La modestie ne t’étouffe pas mini Salaun. Mais je pense que tu es moins grognon que tu ne laisses paraitre, je mettrais cela sur la fierté masculine, même dans un pareil état, fissuré de toute part, tu tiens bon, à rester debout et la tête haute, c’est tout à ton honneur, mais homme ne veut pas dire surhumain, tu n’es pas un mutant non plus.Riais-je de lui gentiment alors que je pris de quoi dresser la table pour nous deux et sortant une bonne bouteille de vin français, au pire des cas, j’ai d’autres boissons en réserve mais depuis que j’avais quitté ma terre natale, je m’étais allé à apprécier les produits viticoles d’ici et d’ailleurs alors que chacun s’activait pour ce succulent repas que nous allions partager. Tout en poursuivant la discussion autour de Stephen, notre principal sujet et no soucis de couple mais en même temps Kilian était le meilleur pote de mon beau peintre tatoué…
  
  "Il a cette pensée en ce moment parce qu'il connait une nana enceinte... quand quelqu'un que tu connais va avoir un enfant, ça fait forcément réfléchir. Est-ce qu'il y aurait pensé par lui-même à ce stade de votre relation ? Pas sûr. J'peux comprendre que ça te gêne, mais faut pas t'angoisser pour ça : c'est pas parce que Stephen me raconte sa vie de couple que j'en fais une source de curiosité malsaine. J'aime pas trop m'immiscer dans la vie privée des gens. A côté de ça, ça ne l'empêche pas de dire que tu es la femme de ses rêves. Tu sais, la fois où tu nous as récupérés au commissariat, la première chose qu'il a faite, c'est de me mettre un coup de coude en te désignant de la tête. Si tu avais vu la fierté que j'ai pu voir dans son regard..."
  
  -Je la connais également, un vrai pitbull cette fille, mais elle aboie bien plus qu’elle ne mord, Dis-je en léger sourire en coin sans me faire trahir, car au fond j’étais amie avec elle et nous avions partagé un tas de choses au final…ceci dit je n’avais pas eu de ses nouvelles depuis un certain temps…Espérant que tout allait pour le mieux…Peut-être devrais-je l’appeler ou encore passer chez elle ? Perdue dans mes pensées pensant à la Diva, ma chère amie je repris.-oui peut-être as-tu raison…Alors j’avais raison, en même temps c’est une généralité chez vous, toujours aussi primate dans votre façon d’être que vous ne pouvez-vous empêchez de raconter votre petite vie sentimentale…AL fierté ou plutôt le fait de se faire gronder comme un enfant puni dans un coin ? Continuais-je avec légèreté me sentant bien plus sereine alors que je nous servis deux verres dont l’un que je lui apportais alors qu’il finissais l’arrangement du plat et s’attaquait à une sauce qui parfumait la pièce, mettant l’eau à la bouche.
  
  -Je ne sais rien sur son passé avec les autres femmes, mais pour ma part j’ai connu de réelles relations qui ont à chaque fois mal fini, et Stephen est entré à l’improviste dans ma vie et il a tout chamboulé, et le fait qu’il s’investisse autant dans notre vie de couple me fait parfois peur…d’autant plus qu’il m’a connu lorsque j’étais malade, toujours là à me surveiller, à veiller sur moi, il a supporté bien plus que je ne l’aurais fait moi-même tout ça par Amour…je ne suis surement pas la femme de ses rêves mais je suis en tout celle qu’il aime plus que tout, j’en suis consciente malgré tout.
  
  Puis les paroles de Kilian n’étaient pas fausses concernant les sentiments du peintre à mon égard.
  -Oui vivons simplement, tu as raisonAlors que je levais le verre de Bordeaux de bon cru à mes lèvres alors qu’il cuisinait toujours il reprit. Et il fallait avouer que ses conseils étaient de bons augures.
  
  "La dernière chose à faire, c'est de prendre une décision qu'on pense bonne et qui en fait mettra un terme à quelque chose qui aurait pu être absolument parfait, avec ou sans enfant. Sans se soucier réellement de ce qu'en pense l'autre parti. Je me battrais pour mon couple, à ta place. Je me battrais pour mon couple de façon à ce qu'il devienne un véritable havre de paix. Si tu le quittes, vous passerez votre temps à le regretter. Se séparer à cause des retombées d'une maladie, c'est stupide, si je peux me permettre."
  
  -Si je le quitte cela te donnera l’occasion de ne pas m’apprécier avoue-le…Plus sérieusement je pense que tu as raison au final, à croire que tu ne sembles pas être...inutile…Little Salaun. Et en parlant de couple, c’est à cause d’elle que tu es dans un tel état, serais-tu accro au point d’en venir aux mains ou alors as-tu voulu jouer les Casanova en volant la femme d’un autre ? Et Une dernière chose, tu as peut-être vécu les conséquences d’une maladie, celle de ta défunte mère mais cela ne te donne pas le droit ni même le savoir de comprendre certaines choses telle que ma vie. J’ai de la chance de m’être sorti je le sais mais parfois si c’est pour vivre d’une certaine manière emprisonnée de soi-même est ce mieux ?
  
  Entendez par là que vivre sans pouvoir consolider certains de ses rêves ni même pouvoir aboutir à ses rêves même les plus simplismes qu’ils fussent et se sentir prisonnière de son propre corps voilà un châtiment qui pouvait être déstabilisant…Mais j’avais détournée la situation afin de cerner un peu plus ce cher fils Salaun…A voir maintenant sa réaction…

N'étant absolument pas vantard par nature, Kilian s'était contenté d'un imperceptible sourire face à la remarque d'Emy. A la rigueur, lorsqu'il se mettait en avant, c'était pour mettre une fille - ou un homme, selon son humeur - dans son lit. Après tout, Stephen n'avait de cesse de lui répéter qu'il était l'un des meilleurs baratineurs de la création, ce n'était pas pour rien. mais en règle générale, il n'était pas du genre à se la raconter. Faire semblant, c'est autrement plus amusant. Il était même resté totalement silencieux en l'écoutant dire qu'il devait être moins grognon qu'il en avait l'air... Non non, il était vraiment grognon par nature. Le Breton était quelqu'un de très sensible, autrement il n'aurait aucune fibre artistique, mais il préférait masquer cette sensibilité derrière ce sale caractère parfois très farouche. Il ne niait pas ses sentiments, mais du jour où son père l'avait abandonné en lui certifiant qu'il reviendrait très vite, Kilian s'était renfermé sur lui-même. Seule sa première prof de peinture l'avait aidé à se libérer. Depuis, l'art était son seul moyen de communication qui ne souffrait aucune façade. Sur scène ou sur un tableau, il se vidait l'esprit pour vivre un rôle ou cracher ses sentiments sur une toile vierge. Rares étaient ceux à qui il osait se confier, de peur qu'on le trahisse une fois encore. Le jeune homme ne se considérait pas comme surhumain, Emy avait raison. Sans ces exutoires artistiques ou le sport - plus particulièrement la boxe - son impulsivité le pousserait à être agressif envers tout le monde sans la moindre distinction. Ce fort caractère avait besoin d'être canalisé. "On m'a pourtant déjà dit que j'avais une tête de télépathe." se contenta-t-il de répondre avec un brin d'ironie. Allez savoir pourquoi les gens lui avaient dit ça...

Il remercia la jeune femme d'un hochement de tête pour le verre de vin. Au nez, un Bordeaux et pas de la piquette, loin s'en faut. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres. La France... s'il y a bien un pays dans lequel il voulait vivre, c'était là-bas. Le reste de la planète, il réservait ça à d'éventuels voyages, mais pour s'établir, il n'y avait pas mieux à ses yeux. On l'avait obligé à vivre à San Francisco après la mort de sa mère, et maintenant qu'il avait entamé ses études à Berkeley, il n'allait pas repartir avant d'avoir obtenu ses diplômes. Cependant, il se promettait un jour de s'établir en France quoiqu'il arrive. Le Breton but une petite gorgée, il préférait ne s'autoriser qu'un seul verre étant donné qu'il reprendrait la route ensuite. Il tenait bien l'alcool, mais rouler au-dessus du taux d'alcoolémie autorisé alors qu'on est mineur... il n'avait aucune envie qu'on lui retire son permis ou, pire, sa voiture. Le Sigma préféra ne rien ajouter aux allusions que fit Emy sur les discussions entre mecs... Oui, on parle de nos vies sentimentales car on a horreur, souvent, de discuter de ça avec les filles, au risque de passer pour des mauviettes. Puis, sérieusement, quelle fille n'a jamais parlé, entre autres, des performances sexuelles de son compagnon autour d'un café entre copines ? Il y a la pudeur, oui, mais sur ce point, les filles ne valent pas mieux que les garçons. Par ailleurs, Kilian n'avait jamais demandé non plus un rapport détaillé de la vie intime de son pote. Ca, c'est pour ceux qui vivent à travers leurs amis et qui n'ont aucune vie sociale.

"Je ne suis jamais inutile. J'ai dit que j'venais faire ma bonne action du jour, tant mieux si ça trouve un écho favorable dans les oreilles de la principale intéressée." Kilian n'attendait aucun remerciement dans la mesure où il n'était pas là pour jouer les psys de couple. Il donnait tout simplement son avis personnel sur la question, éventuellement quelques conseils, mais pas plus. Après tout, Emy et Stephen étaient ensemble bien avant que Kilian ne fasse son retour à San Francisco autour du mois de janvier, il serait mal placé pour leur dire d'agir ainsi ou ainsi. Tandis qu'il continuait à remuer doucement la sauce pour garder une texture aérienne et onctueuse, son regard bleu azur se leva doucement pour fixer le mur en face de lui. Emy commençait à attaquer sur une pente dangereuse : la vie de Kilian. Beaucoup s'y sont cassés les dents, attention. Il regarda son interlocutrice et commença par revenir sur ce qu'elle avait dit en dernier. "Je ne prétends pas savoir ce que tu traverses. J'ai seulement dit ce que je pensais en tant que personne ayant accompagné un proche touché par la maladie. Je ne sais pas ce que ça fait d'être soi-même malade, mais je sais très bien ce que ça fait d'en souffrir indirectement. Pour ça, je m'approche plus du point de vue de Stephen que du tien." Le Sigma avait tenu à recadrer les choses, il ne prétendait pas avoir la science infuse et avait horreur du sempiternel "je sais ce que tu ressens" qu'on avait toujours eu tendance à lui resservir quand il était gamin. Il avait hurlé sur bien des gens qui avaient osé lui dire une chose pareille alors qu'ils n'avaient pas perdu leur mère après l'avoir vue lutter puis mourir à petit feu, ils n'avaient pas été abandonné par leur père au moment précis où la présence de ce dernier aurait été essentielle. Alors non, il ne parlerait jamais de cette façon à Emy car il n'avait jamais enduré ce qu'elle avait supporté ces derniers mois. "Après, je ne sais pas ce qui est le mieux entre mourir ou se sentir emprisonné, comme tu dis. Mais par principe, si tu te suicides ou que tu laisses Stephen, je t'en voudrais jusqu'à la fin de mes jours." dit-il simplement. L'humour noir était un trait qu'il tenait de sa mère, d'après ce que Logan lui avait dit. Et il le maniait d'une façon qui pouvait soit choquer, soit faire rire.

Un léger silence s'installa, Kilian était conscient qu'il allait bien devoir lâcher quelques informations à son tour, puisque Emy avait fait l'effort d'être aussi franche et honnête avec lui. Ils étaient là pour ça, en même temps. Le jeune homme soupira puis garda les yeux portés sur sa sauce pour éviter qu'elle ne tourne. "Oui, j'suis amoureux de la fille avec qui vous m'avez vu au bal. Elle s'appelle Vraona, on sort ensemble depuis à peu près deux mois. Et malgré ce que tu peux croire, je ne suis pas un briseur de couple... c'est pas parce que j'ai eu plusieurs conquêtes à mon actif que ça m'amuse de ruiner la vie des autres. Faut avoir une vie bien minable pour éprouver de la satisfaction à faire le malheur d'un couple qui s'aime." Ca, au moins, c'est dit. Kilian n'avait jamais pu supporter celles et ceux qui trouvent amusant de pourrir la vie des autres. Ce n'est pas parce que la vie de l'un est merdique qu'il doit se faire une mission de rendre celle de l'autre aussi merdique. Autant dire que le premier crétin qui pensait un jour tenter de torpiller son couple, il allait finir édenté et six pieds sous terre. La diplomatie ? Ouais, on repassera à l'occasion. "Du coup, j'me suis laissé dire que vivre en couple et être amoureux, c'est moins nul que ça en a l'air. Je comprends mieux cet air un peu cucul qui hante le visage de Steph' quand il cause de toi, maintenant." ajouta-t-il avec un petit sourire profondément cynique. Le sarcasme, décidément, c'était toute sa vie. Toutefois, Kilian préféra s'arrêter là. Malgré ce qu'il en avait dit, sa vie amoureuse n'était pas au beau fixe depuis quelques jours et il n'avait aucune envie d'en parler. "Voilà, je pense que ça va être..." Ding. Le four lança l'alerte. "... prêt. Va à table, je vais servir." Le fils Salaun sortit le rôti du four et le mit sur le plan de travail avant d'aller récupérer les assiettes sur la table dressée par les soins d'Emy. Vieille habitude acquise dans ce restaurant parisien, Kilian servait à l'assiette au lieu d'amener le plat sur la table. En deux temps trois mouvements, il dressa l'assiette de la jeune femme avec deux belles tranches de rôti, un ballotin de haricots verts, les pommes de terre et un filet de sauce au vin et échalotes sur la viande. Il en fit de même avec son assiette puis les apporta à table. "Et voilà, bon appétit. Au fait, vu la quantité, t'en auras encore sûrement pour demain à réchauffer." Ne jamais gaspiller la nourriture, grand principe de la famille Salaun réputée pour avoir un estomac d'ogre.

• Autant jouer la carte de la souplesse après tout il était venu de lui-même et de façon) à mettre à plat notre relation surtout par rapport à Steph, délicate attention qui avait dû également lui couter, ne soyons pas crédule. A savoir maintenant si après tous ses échanges entre le jeune Breton et moi-même allaient donner dans le positif et si cela allait améliorer notre vison de l’autre. Certes au moins un minimum mais n’allez pas croire que nous serons ensuite de grands amis. Point commun ? Stephen, pour son bien-être et voir ce que le jeune Sigma et moi percevions le tout car d’un côté amical ou sentimental nous souhaitions ne pas mettre le jeune peintre tatoué entre nous, faisant depuis un certain temps abstraction de notre amertume. Kilian était une personne comme tant autre, humaine avant tout et non un super héros !
  
  "On m'a pourtant déjà dit que j'avais une tête de télépathe."
  
  Je ne pus me restreindre de sourire légèrement à sa remarque après lui avoir servi un verre d’excellent cru français. Je pensais à l’éventualité de voir Steph pénétrer dans les lieux et de nous voir là, cuisinant et dressant la table…ce qui me valut un sourire plus dessiné sur les lèvres même si l’étonnement aurait été des plus surprenants si à la place de Kilian se serait trouvé Sydney, nous pensant ennemie, tel chat et chien alors qu’il n’en était rien. Sans oublier ce Gala qui bientôt aurait lieu et où je devais m’y rendre en compagnie de mon paternel rejoignant justement la Diva…
  A nous voir sourire tous les deux, le Breton pour ses pensées allant pour la France et moi imaginant la surprise de mon cher et tendre, on aurait pu nous prendre pour des niais ! Puis ce fut ce jeune cuisinier qui reprit la parole.
  
  "Je ne suis jamais inutile. J'ai dit que j'venais faire ma bonne action du jour, tant mieux si ça trouve un écho favorable dans les oreilles de la principale intéressée."
  
  -J’espère que t’as BA du jour ne t’as pas trop couté au moins Salaun ? Arquant un sourcil comme m’interrogeant au final ne le connaissant pas plus que cela. Mais au vue de nos échanges je pouvais percevoir une once de sincérité dans sa façon d’être sinon pourquoi serait-il resté à déjeuner avec moi ? Et à cuisiner de surcroit ?!
  
  "Je ne prétends pas savoir ce que tu traverses. J'ai seulement dit ce que je pensais en tant que personne ayant accompagné un proche touché par la maladie. Je ne sais pas ce que ça fait d'être soi-même malade, mais je sais très bien ce que ça fait d'en souffrir indirectement. Pour ça, je m'approche plus du point de vue de Stephen que du tien. Après, je ne sais pas ce qui est le mieux entre mourir ou se sentir emprisonné, comme tu dis. Mais par principe, si tu te suicides ou que tu laisses Stephen, je t'en voudrais jusqu'à la fin de mes jours."
  
  -Très fin…tu fais abstraction de mes questions tout en reportant les faits de ma situation afin de ne pas y répondre, sujet sensible, ça va j’ai compris…Quoi que je décide tu seras obligé de faire avec alors si tu dois m’en vouloir pour quoi que ce soit, ou encore être jaloux de ma relation avec Stephen ne t’en prive surtout pas. Je ne compte pas écarter ses amis de son existence, au contraire, même si je ne porte pas dans mon cœur, je peux toujours faire un effort pour t’accueillir convenablement. Mais ayant toi-même une petite-amie tu peux comprendre que parfois on veuille passer du temps avec l’être aimé, n’ai-je pas raison ?
  
  Alors que je remontais le verre à ma bouche toujours ce sourire en coin, me délectant de ce nectar doux et gouteux à la fois ! Etant revenu sur sa relation avec un ton, le même que celui qu’il avait utilisé précédemment, mais sans une once de méchanceté, au final il était plutôt …agréable. Il ressemblait beaucoup à son père en fait, Logan, un ours mal léché en apparence mais si gentil au fond.
  
  "Oui, j'suis amoureux de la fille avec qui vous m'avez vu au bal. Elle s'appelle Vraona, on sort ensemble depuis à peu près deux mois. Et malgré ce que tu peux croire, je ne suis pas un briseur de couple... c'est pas parce que j'ai eu plusieurs conquêtes à mon actif que ça m'amuse de ruiner la vie des autres. Faut avoir une vie bien minable pour éprouver de la satisfaction à faire le malheur d'un couple qui s'aime."
  
  -Dois-je mettre une crois en rouge sur le calendrier ou encore laisser entendre à qui voudra que tu t’es lâché sur ton histoire amoureuse ? Ce fut à mon tour de l’attaquer gentiment toujours, attendant la suite et écoutant attentivement ses dires.
  -Tu as su me dire en une seule phrase que tu étais amoureux et tu te vantes à la fois d’avoir eu de nombreuses conquêtes. Qui en aurait douté d’ailleurs ? Mais je te rejoins absolument sur tes derniers mots mini Salaun.
  
  "Du coup, j'me suis laissé dire que vivre en couple et être amoureux, c'est moins nul que ça en a l'air. Je comprends mieux cet air un peu cucul qui hante le visage de Steph' quand il cause de toi, maintenant."
  
  -attention Little Salaun sinon je serais dans l’obligation de se séquestrer ici jusqu’au retour de ton pote à qui tu répéteras tout cela, ça pourrait être assez …drôle, non ? Légèreté, rien d’autre et amusement sur des sujets tout à fait sérieux. N’était-ce pas mieux ainsi à défaut de se regarder de travers ou d’avoir des préjugés sur l’un et l’autre ? Et puis nous apprenions à nous connaitre également... "Voilà, je pense que ça va être… prêt. Va à table, je vais servir."
  
  Me levant je ne pus me résoudre à me taire.
  
  -sauvez par le gong…Verre ne main je pris donc place l’observant dresser les assiettes tel un vrai petit chef cuistot.
  "Et voilà, bon appétit. Au fait, vu la quantité, t'en auras encore sûrement pour demain à réchauffer."
  
  -A toi aussi mais dis-moi j’espère que tu n’as pas cuisine de peur que je t’empoisonne ? Un air sérieux avant de sourire bêtement, au fond je pense qu’il y avait matière à nouer des liens ensemble, certes, pas de quoi sauter au plafond mais au moins on savait se tenir convenablement et ce, sans personne, comme des adultes raisonnables et courtois ! Posant mon verre de vin je commençais donc à attaquer mon assiette, une cuisson parfaite de légumes fondant, que j ‘exprimait par un petit son de satisfaction.
  
  -Chapeau, ou as-tu appris à cuisiner de la sorte, je suppose que cela ne t’ai pas venu de je-ne-sais-ou ? Digne d’un grand Chef ! Toutes mes félicitations mais ne t’emballes pas non plus j’avais me rabaisserai à te faire une révérence ou ce genre de chose comme dans les temps passés à te vénérer, t’es pas Dieu non plus.
  
  Toujours cette façon de l’attaquer comme étant sur mes gardes, ou alors trop fier d’avouer qu’il pouvait être des plus agréables, je ne jugeais jamais sans connaitre mais ce fut lui qui avait eu des aprioris sur moi et non l’inverse, ce fameux soir au commissariat…

Tandis que Kilian découpait quelques morceaux de sa viande pour la refroidir un peu, il écouta les paroles d'Emy avec un brin d'amusement parfaitement dissimulé derrière ses traits toujours aussi fermés. Elle pensait lui faire peur, en le menaçant de révéler à Stephen qu'il pouvait se moquer de lui devant elle ? "Tu sais, je lui ai déjà dit qu'il avait une tête d'idiot quand il me parle de toi. Alors que tu m'attaches ou pas, il sait déjà ce que j'en pense." En effet, les moqueries sur les attitudes du peintre tatoué ne manquait jamais, mais aucune d'entre elles n'était blessante pour autant. Au contraire, c'était même sa façon de lui signifier qu'il n'était plus ce même homme qui prenait une femme pour se distraire de temps en temps, c'était plus un compliment détourné qu'autre chose. Après quelques bouchées, il soupira enfin : son estomac commençait à être satisfait. Non content d'avoir hérité du caractère de son père et de quelques unes de ses attitudes, Kilian avait aussi hérité de son estomac... et ça, ça le rendait particulièrement glouton d'à peu près tout ce qui peut se manger. Il apprécia le compliment d'Emy sur sa cuisine en silence, se contentant de lever les yeux au plafond en l'entendant le charrier un peu sur la grosse tête qu'il aurait pu prendre. "Ca tombe bien, j'aurais pas voulu complexer le grand Bonhomme là-haut avec tous mes talents." dit-il en désignant le ciel pour parler de Dieu. Pour un athée comme lui, la religion et tout ce bazar ne trouvaient pas le moindre écho. Croire en quelque chose d'invérifiable pour se guider dans la vie, sans façon. "C'est ma grand-mère qui m'a enseigné toutes les bases, après je me suis entraîné dans mon coin. J'ai passé deux semestres universitaires en France, de mars 2011 à janvier 2012. Pour me payer un petit studio et quelques dépenses, j'ai travaillé comme sous-chef dans un restaurant étoilé parisien. Là-bas, j'ai appris pas mal de choses." S'il avait voulu changer de filière ou de domaine, le Breton aurait sans doute quitté Berkeley pour étudier le domaine culinaire. C'était une passion au même titre que l'art. Ce qu'il ne précisait pas, c'est que ces deux semestres à Paris coïncidaient parfaitement avec l'arrivée de Logan Salaun à Berkeley comme professeur de théâtre. Le premier jour, Kilian l'avait vu dans la salle de cours. Sans se poser de question, il avait tourné les talons sans entrer dans la salle : le lendemain, il quittait le pays pour mettre tout un océan entre eux.

La soirée prenait une tournure inattendue. Kilian était venu ici pour discuter avec Emy mais jamais il n'aurait imaginé partager un repas avec elle. Comme quoi, tout arrive. Il prit son verre de vin pour en boire une petite gorgée qui se mariait parfaitement avec le plat. "Pour en revenir à nos moutons, je ne suis pas jaloux de l'attention que t'offre Stephen. J'avoue l'avoir été au début, mais pour ça, je me suis déjà excusé. Je n'attends jamais de mes amis qu'ils mettent leur existence entre parenthèses pour se consacrer à moi. C'est égoïste, stupide et en prime, ça me taperait sur le système. Être entouré en permanence, ça me gonfle." Le fait de n'avoir que peu de réels amis ne le dérangeait pas outre mesure, il n'avait jamais été du genre à se pavaner en compagnie d'une foule hypocrite. Tant qu'on a les meilleurs, le reste est secondaire. Ainsi, que ses proches aient d'autres personnes à qui se consacrer ne le dérangeait pas. Mais si Emy faisait souffrir Stephen, elle allait le trouver en travers de son chemin, c'était certain. Tant qu'il continuerait à être heureux avec elle, tout se passerait à merveille... mais attention au moindre dérapage. Personne ne fait de mal à son frère Sigma.
"Et au fait, j'ai dis que j'avais eu plusieurs conquêtes. Pas de 'nombreuses' conquêtes." Le jeune homme n'avait pas spécialement envie de passer pour une machine à enchaîner les femmes ou les hommes car c'était loin d'être son genre. Oui, bon, d'accord, il en avait eu un certain nombre... mais rien à voir avec ces pseudos-séducteurs qui rassurent un ego fragile en changeant de femme comme de chemise. Parfois, Kilian aimait séduire juste pour le plaisir de flirter, sans pour autant concrétiser quoique ce soit ou mettre sa "cible" dans son lit. "Les Français sont censés être des maîtres en la matière. Donc quand je drague quelqu'un, c'est par pur souci patriotique." ironisa-t-il avec un petit sourire amusé au coin des lèvres. Il termina son assiette en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire... et tourna la tête pour s'apercevoir qu'il était épié par le chat, comme si ce dernier n'attendait qu'une chose : qu'il se lève de sa chaise pour lui voler sa place et aller lécher l'assiette mine de rien que je t'embrouille. Son regard azur se planta dans celui du félin, se disant que Stephen n'aurait pas pu trouver mieux comme bestiole pour lui tenir compagnie. A part Emy, bien sûr. Et voilà le sarcasme qui revient. Voyant qu'Emy était encore loin d'avoir terminé son assiette par rapport à lui, le jeune homme croisa ses doigts entre eux tout en observant la décoration d'intérieur. "Et sinon, tu te remets bien depuis que tu es sortie de l'hôpital ? T'as encore des traitements à suivre ?" Il fronça un peu les sourcils. "Si ça te gêne d'en parler, t'es pas obligée de répondre." Par expérience vis-à-vis de sa mère, le jeune homme savait que certaines personnes avaient du mal à aborder le sujet de leur maladie, d'autant plus que les deux jeunes gens ne se connaissaient pas encore très bien malgré cette soirée. C'est pour cette raison que passer du temps à l'hôpital pour s'occuper des enfants malades l'avait aidé à accepter un peu mieux le milieu médical et les choses terribles qui peuvent parfois s'y produire.

• Kilian s’étant donné la tâche en cuisine et ce jusqu’au bout, ou je m’adressais toujours à sa personne avec un air menaçant t ? Non loin de là mais disons une sorte d’humour noir ? Pas totalement ? Je le testais peut-être, bref, une conversation certes intéressante et très instructive à la fois…apprenant un tas de choses, notamment sur la relation Kilian - Stephen et la façon dont ils se percevaient tous deux, sans oublier que je découvrais la personnalité du jeune Sigma et vice versa sans toutefois se livrer entièrement gardant une part d’intimité. La remarque sur l’air idiot que pouvait prendre Stephen à parler de moi me fit pouffer de rire gentiment, s’il était là il aurait probablement froncé les sourcils surtout en partenariat sur ce moment présent avec Kilian son pote et frère Sigma ! Mais ensuite le jeune artiste se livra sur lui, sa grand-mère qui l’avait élevé le sachant par son père Logan…
  
  . "C'est ma grand-mère qui m'a enseigné toutes les bases, après je me suis entraîné dans mon coin. J'ai passé deux semestres universitaires en France, de mars 2011 à janvier 2012. Pour me payer un petit studio et quelques dépenses, j'ai travaillé comme sous-chef dans un restaurant étoilé parisien. Là-bas, j'ai appris pas mal de choses."
  
  Je ne savais si Kilian connaissait ma véritable nationalité qui n’était autre que Française, pour dire vrai mon prénom n’était pas représentatif de ce pays, qu’était ma terre natale. Que retrouvant ma langue d’origine que je ne parlais que très peu souvent désormais, utilisant la langue locale d’ici j’ajoutais quelques mots-Ha la France et sa capitale, tout un monde !
  
  Il ne m’était plus habitué à parler dans ma langue excepté lorsque mon père est présent et ma mère ne connaissant pas les langues étrangères, et quand même cela m’avait plutôt arrangé dernièrement ! Bref, je savais que dès qu’il m’en serait possible je prendrais un vol pour la France afin d’ici passer quelques jours de vacances et ceux en compagnie de Blaithin lui ayant promis de s’accorder un peu de temps entre amies !
  
  Mais après cette petite confession il revint sur le sujet principal, toujours dégustant notre repas et buvant de temps à autre ce beau cru.
  "Pour en revenir à nos moutons, je ne suis pas jaloux de l'attention que t'offre Stephen. J'avoue l'avoir été au début, mais pour ça, je me suis déjà excusé. Je n'attends jamais de mes amis qu'ils mettent leur existence entre parenthèses pour se consacrer à moi. C'est égoïste, stupide et en prime, ça me taperait sur le système. Être entouré en permanence, ça me gonfle." -Je suis tout à fait d’accord avec toi. Disons que notre rencontre ne s’est pas faite dans les meilleures circonstances, mais cela ne veut pas dire que nous serions «amis » à l’heure qu’il est, même si j’avoue apprécier quelques peu ta présence, mais ne va pas voir là, une sorte d’admiration pour ta personne, même si tu cuisines à merveille c’est indéniable. La conversation se poursuivit sur divers sujets comme semblant jouer au ping-pong, chacun parlant de l’un et de l’autre, comme ne voulant pas se dévoiler et reporter l’attention sur l’autre, ce qui fit au final un bon échange non ?
  
  "Et au fait, j'ai dit que j'avais eu plusieurs conquêtes. Pas de 'nombreuses' conquêtes."
  -Pour ma part cela se rejoint et pas besoin de minimiser le fait que tu sois un beau parleur, je parle également avec Stephen, lançais-je avec un clin d’œil relevant mon verre pour une gorgée avant de poursuivre mon repas. "Les Français sont censés être des maîtres en la matière. Donc quand je drague quelqu'un, c'est par pur souci patriotique."Encore un sourire qui se dessina sur mes lèvres, et quelle ironie avait-il ! Je commençais peu à peu à cerner sa façon d’être, pas désagréable du moment que l’on’ suivait sa personnalité ; au final il n’était pas insupportable et avait une culture également, un savoir vivre et un vécu, ne rétorqua rien de plus concernant ceci alors que Kilian venait de terminer son assiette, grand mangeur, tandis qu’il était en duel visuel avec Cyclope le chat borgne du peintre mais mon appétit fur vite coupé, allez savoir pourquoi. Que levant le regard sur Kilian et terminant ma bouchée je posais la fourchette sur le bord de l ‘assiette ainsi que mon couteau, prenant ma serviette afin de m’essuyer la bouche et de laisser un moment de silence avant de répondre.
  
  "Et sinon, tu te remets bien depuis que tu es sortie de l'hôpital ? T'as encore des traitements à suivre ?"
  
  -…
  
  "Si ça te gêne d'en parler, t'es pas obligée de répondre",
  
  -Fatiguée mais ça va …
  
  Je devais chaque semaine retournée voir le médecin voir ce que donnait cette autogreffe , espérant voir grimper le taux de cellules sanguines , indiquant que la moelle osseuse reprend ses fonctions , sans quoi il était possible également de se faire transfuser des plaquettes ou encore des globules rouges pour écarter le moindre risque d’infections, les défenses immunitaires étant moins actives et moins opérationnelles laissant la porte aux infections que plus grande ouverte ! Au-delà de cela un bilan complet mensuel pour les 6mois à venir et ce pendant plusieurs années parfois…
  
  -Des bilans mensuels et des examens sanguins, la routine …Dis-je avec un léger rictus tandis que je me levais afin de débarrasser les assiettes me dirigeant ensuite vers la cuisine ouverte sans un mot de plus sur ce sujet, sujet qui me pourrissait la vie même si j’étais chanceuse de m’en être pour le moment sortie. Soupirant je repris d’un air plus serein et détendu.-Fromage, dessert ?
  
  Parler de ma relation de couple était une chose, puisqu’il était ami avec Stephen mais parler de ma propre personne était tout autre ! J’amenais sans attendre une réponse de sa part, un plateau de fromage ainsi qu’un assortiment de dessert sans toutefois croiser le regard de Lilian avant de reprendre le dessus.
  
  -Stephen sait ce qui t’es arrivé, car à son retour tu seras l’une des premières personnes qu’il voudra voir. Tu seras bien obligé de te défendre pour toutes ses marques sur le corps.
  
  Comment détourner de nouveau l’attention sur l’autre…