We need to talk { PV}

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Ethan Walker && Catahleen Hammersmith
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Interloquée, je suis restée stoïque devant l'écran de mon ordinateur portable durant une bonne dizaine de minutes. Je n'arrivais pas à comprendre la réaction de Ethan. Préférer se déconnecter plutôt que de répondre à mes derniers messages ... Cette attitude était assez étrange non ? Je ne pensais pas qu'il était le genre de garçon à fuir comme ça. A présent j'étais perturbée et complètement déstabilisée. Quoi qu'il en soit, une chose était certain : Il allait devoir s'expliquer. Je ne pouvais pas supporter le fait d'être dans le flou. Pour moi c'était juste trop ... Angoissant. Et croyez-moi j'étais déjà bien assez angoissée dans la vie donc pas la peine d'ajouter des soucis supplémentaires. De plus à quelques jours de la rentrée, je souhaitais que notre relation reste aussi sereine que possible car j'appréciais vraiment les moments que je passais avec Ethan. Pour une fois qu'un Epsilon fait l'effort de s'intéresser un tant soit peu à une Alpha, il faut en profiter. Oui je sais les préjugés, c'est mal et je déteste ça. Mais comme tout le monde sur cette terre, je ne peux pas m'empêcher d'en faire également. Cela doit être la nature humaine qui veut ça. Bref, après une courte réflexion j'ai pris une décision : Me jeter à l'eau et aller le trouver dans sa confrérie. Chez les Hammersmith, il fallait savoir être une battante pour s'en sortir. Surtout avec mes cinq frères. Ils m'avaient conseillé chacun leur tour pour me rendre plus forte. Aujourd'hui il était donc temps que je prenne ma vie en main et que j'aille voir Ethan tout de suite pour éclaircir notre pseudo dispute qui me laissait pantelante.

Après avoir chaussé mes ballerines, j'ai soigneusement fermé la porte de ma chambre à clé. Espérons que Calixte, ma colocataire aient les siennes sinon elle risquait de devoir attendre mon retour au pied de la porte. J'ai traversé ma confrérie au pas de charge, motivée comme jamais. Attention, la nouvelle Catahleen était là, prête à faire face à toutes situations. Enfin ... Plus mes pas me rapprochaient de la nouvelle confrérie des Epsilon et plus mon allure ralentissait considérablement. Je voulais toujours voir ce jeune homme mais ... Lui ? Après tout si il n'avait pas pris le temps de me répondre, cela voulait-il dire qu'il n'avait plus rien à faire de moi ? C'était en effet une possibilité à envisager. Peut-être qu'il s'était finalement rendu compte que j'étais aussi insignifiante que la poussière qui se met sur les meubles ? Sa nouvelle confrérie ne prenait que des gens riches ... Et moi je n'étais qu'une simple boursière sans voiture de course ni de vêtements de marque. Nous ne jouions pas dans la même cour. S'en était-il finalement aperçu au point de me sortir de sa vie ? Je ne pouvais être sûre de rien et en ce moment précis je doutais de tout et de n'importe quoi. Ma paranoïa refaisait une fois de plus surface. J'avais tellement peur d'être déçue et blessée par Ethan que je m'inventais 1 001 scénarios dans la tête, tous plus fous les uns que les autres.

En arrivant devant la confrérie des Epsilon, je me suis arrêtée quelques secondes pour regarder ce grand bâtiment. Poussant un soupir à fendre l'âme, j'ai monté les quelques marches puis je suis entrée sous le hall de la maison. Évidemment je n'avais aucune idée de l'endroit où se situait la chambre d'Ethan puisque je n'était jamais venue ici auparavant. Donc je suis allée vers le premier garçon que j'ai pour lui demandé aimablement mais timidement tout de même :

CATAHLEEN : « J'aimerais savoir où se trouve la chambre de Ethan Walker ... S'il te plaît. »

Comme je m'y attendais, ce fils à papa me regarda de haut en bas et un pli de vague mépris se peint sur son visage à la vue de mes vêtements plutôt simples. Sans me répondre directement, il m'indiqua avec un geste du menton un couloir. Bon, apparemment j'allais devoir m'y aventurer sans d'autres explications. Sans le remercier, ni même lui lancer un regard je suis partie dans la direction indiquée. Je m'interrogeais sur la façon dont j'allais m'y prendre pour savoir dans quelle chambre se trouvait Ethan quand je vis que des ardoises étaient pratiquement sur toutes les portes. Avant un peu de chance, le nom de Ethan figurait sur l'une d'entre elles. Je me mis donc à les inspecter une par une et c'est en arrivant devant la neuvième porte que je découvris son nom écrit. Ma main s'est immédiatement levée pour frapper à sa porte ... Mais le geste ne se fit pas. J'étais de nouveau assaillit par mes doutes et je n'osais pas faire un seul mouvement. Alors j'ai lentement laissé ma main ainsi que mon bras retombés le long de mon corps. Puis je suis restée immobile devant cette porte. Elle était le dernier obstacle à franchir avant de pouvoir enfin parler à Ethan. Mon problème ? Je n'arrivais pas à sauter le pas ...

Invité

Oh Catahleen ! Qu'est ce que tu fais là, t'attends ton ex ? Enfin ton mec ? Ah non j'suis con, c'est un omega lui !

Frapper à la porte ou ne pas frapper ? Faire demi tour ou bien rester là à attendre le déluge ? Le forcer à me parler ou bien le laisser tranquille ? Tout un tas de questions se pressaient dans ma tête et à ce rythme là, j'allais finir dingue avant la fin de la journée. Finalement j'avais pris une résolution. Bonne ou mauvaise, à vrai dire je n'en savais rien du tout : J'allais retourner dans ma confrérie sans me faire remarquer, ou tout du moins, essayer de me faire la plus transparente possible. Cela n'allait pas se révéler bien difficile car tous ces fils à papa me snobaient presque avec insolence. J'ai laissé errer mon regard bleuté une dernière fois sur la porte avant de faire mine de me reculer pour partir ... Cependant c'est à ce moment là que la porte s'ouvrit. Ethan apparut sur le seuil à première vue, prêt à sortir. Une boule se coinça en travers de ma gorge. Apparemment notre altercation ne l'avait pas plus émotionné que ça puisqu'il s'apprêtait à quitter sa confrérie, probablement pour se rendre auprès de ses amis ou bien à un rendez-vous quelconque avec une fille. C'est à cet instant que je me suis sentie plus que ridicule face à lui. Comme d'habitude je m'étais inquiétée trop vite et à présent je devais certainement passée pour une cruche à ses yeux ... Très plaisant.

Le silence semblait s'éterniser entre nous deux mais je n'osais pas le rompre, de peur de dire une chose qu'il ne fallait pas. Pour me donner une contenance j'ai croisé mes bras sur ma poitrine tout en continuant de fixer Ethan. Mon visage était impassible. J'aurai voulu lui sourire mais je ne savais pas comment il l'aurait pris. J'attendais seulement qu'il prenne la parole ... Toutefois quand il ouvrit la bouche ce fut pour m'asséner le coup de grâce. Finalement je crois qu'il aurait mieux fallu qu'il se taire. Volontairement - ou pas -, Ethan venait de me blesser profondément. Je me déplaçais le coeur gonflé d'espoir à l'idée d'une réconciliation possible avec lui ... Et tout ce qu'il trouvait à faire c'était de me parler de Zechariah tout en m'accablant de reproches. Je dois bien avouer que je m'attendais à tout sauf à cela. Je me raidis et sans pouvoir me contrôler, mes yeux se remplir de larmes. Les paroles de ce jeune homme venait de me toucher au plus haut point. De plus, il faut bien avouer que j'avais toujours était d'une sensibilité extrême, à fleur de peau je dirais même. J'ai serré les dents pour ne pas lui montrer à quel point j'étais déçue. Evidemment mes efforts furent vains car une première goutte salée roula sur la joue droite avant de terminer sa course dans mon cou. Mortifiée et terriblement honteuse, je me suis mordue la lèvre inférieure avec une certaine violence. Dieu, que je pouvais me comporter sottement parfois ! C'était terriblement gênant de me montrer ainsi devant mon ami, mon amant, mon ..? Je me suis essuyée les yeux à toute vitesse, m'imaginant que Ethan n'avait rien remarqué. Maîtrisant du mieux que je pouvais le tremblement qui se faisait entendre dans ma voix, je me suis mise à parler à mon tour.

CATAHLEEN : « Désolée d'être venue ici ... Je ne ... Pardon, je m'en vais ... »

Me voilà maintenant en train de bredouiller quelques excuses plus ou moins minables. Pourtant si on y réfléchissait trente secondes, je n'avais rien à me reprocher : Je venais ici pour faire la paix pas pour déclarer la guerre. Stupide, stupide, stupide ! Voilà ce que j'étais. Une pauvre idiote croyant que lorsque l'on veut, on peut. Avant de m'enfoncer encore un peu plus dans des explications médiocres, je fis demi tour pour me diriger vers la sortie de la confrérie d'Ethan. Néanmoins, je ne voulais pas le laisser croire que ma venue ici avait pour but de lui raconter d'autres choses à propos de Zech' et moi. Je me suis donc arrêtée en plein milieu du couloir et sans me retourner je lui ai dit :

CATAHLEEN : « Pour ta gouverne sache que je voulais simplement être avec toi, rien de plus, rien de moins. »

Je ne lui avais pas fait face car j'avais peur de lire dans ses yeux, du mépris ou pire ... De l'ironie. Si Ethan avait opté pour le même comportement que tous ces gosses de riche, je crois que c'est ainsi qu'il aurait réagit. Donc sans plus attendre quoi que ce soit, j'ai repris ma marche en direction de la sortie ...

Invité

Catahleen, je veux pas que tu partes...

Si j'étais venue jusqu'à la confrérie des EPSILON c'était avec l'espoir que Ethan et moi oublions notre conversation sur MSN et que nous recommencions à nous comporter comme avant : C'est à dire joyeux, en train de se taquiner et de se chamailler pour un oui ou pour un non. Cruelle désillusion ! C'est tout l'inverse qui venait de se produire et bien évidemment j'étais plus que touché. Décidément la gente masculine n'était pas vraiment tendre avec moi. Les années passaient mais je me ramassais gamelle sur gamelle. A croire que les relations avec les hommes étaient maudites. Et comme d'habitude ce fut ma douceur et ma sensibilité qui en prirent un gros coup. Ethan, lui me regardait avec un visage neutre, aucune émotion ne traversait son regard alors que moi je réprimais à grand peine des sanglots qui montaient progressivement dans ma gorge. Il fallait que je me ressaisisse au plus vite afin de ne pas me ridiculiser plus que cela n'était nécessaire. C'est pourquoi après m'être essuyée au plus vite les yeux, j'ai pris la décision de filer rapidement de ce lieu où j'étais une étrangère. Je crois que tout avait été dit. Ethan m'en voulait pour une sombre raison et moi je n'avais pas su dépasser ma crainte pour me faire pardonner. Donc autant partir avant que d'autres paroles plus ou moins méchantes ne soient prononcées ...

Alors que je me trouvais à moins de trois mètres de la sortie, je sentis que l'on m'encerclait le bras. Je me suis arrêtée en me pétrifiant sur place. Pas besoin de me retourner pour savoir de qui il s'agissait. Je ne l'avais pas entendue me suivre, trop pressée de quitter cette endroit et je ne pensais pas d'ailleurs qu'il le ferrait. Après tout n'avait-il pas laissé sous entendre que j'étais venue ici pour Zechariah ? Je ne voulais pas me retourner parce que je ne souhaitais qu'une seule chose : Retourner dans ma confrérie, là où je verrais des intellos comme le disent si bien les autres étudiants de Berkeley. Intellos peut-être mais au moins, j'étais l'une des leurs et ils ne me jugeaient jamais.Si Ethan me retenait dans le but de ma lancer encore une vacherie sur moi, sur ma vie, ma famille ou bien mon ex petit ami, je ne répondrais plus de moi. Je pense même que je serais capable de le gifler afin qu'il comprenne enfin le mal qu'il venait de me faire. Étonnement ce fut le contraire qui se produisit : il ne voulait pas que je parte. Alors là je ne comprenais strictement rien à rien. Ce jeune homme était plus que lunatique à ce stade ! Finalement j'ai osé lui faire face et le regardant avec mes yeux rougis et mon teint pâle. Je cherchais dans ses yeux ou dans son expression, un petit quelque chose qui me ferrait dire qu'il se moque de moi. Mais je ne trouva rien du tout. Lentement j'ai avalé ma salive avant de lui répondre.

CATAHLEEN : « Ah bon, tu ne veux pas que je parte ? Pourquoi ? Tu as oublié de me faire une autre remarque désobligeante ? Tu sais quoi ? Je voulais juste passer un bout de l'après-midi en ta compagnie mais j'aurais mieux fait de rester dans ma chambre. Je ne suis plus quoi penser Ethan ... Tu m'as fait mal. »

Bon voilà, tout était dit et je n'avais pour le moment plus rien à ajouter.

Invité

« Tu m'as fais mal aussi, même si c'était sans le vouloir ... »

C'est la première fois que je remarque à quel point la communication peut-être difficile entre deux êtres qui s'en veulent mutuellement sans réellement savoir pourquoi mais qui ne veulent pas le montrer de peur de se retrouver faible devant l'autre. Je ne veux pas faire le premier pas car j'estime l'avoir déjà fait en me présentant spontanément devant lui pour obtenir une explication. Reprendre une nouvelle fois la parole serait me ridiculiser un peu plus encore. Et comme toute personne sur cette terre, j'ai ma fierté et je refuse qu'elle en reprenne un coup. Là j'aimerais être avec ma soeur jumelle. Parce qu'elle saurait me dire quoi faire, parce qu'elle est beaucoup plus expérimentée ou beaucoup moins timide que moi avec les garçons. Elle comprend sans doute mieux leurs réactions parfois ... Déstabilisantes. J'avoue que moi non. Emotionnellement parlant, je suis aussi douée avec les garçons qu'un joueur de basket sur un terrain de foot. C'est pour dire la catastrophe ambulante que je suis. Alors que j'allais partir, Ethan m'a suivi pour pouvoir me retenir. Encore plus ou moins vexée par les propos qu'il a tenu quelques minutes auparavant, je me retourne sans pour autant deserrer les dents. Qu'est ce que j'attends au juste ? Aucune idée. Sûrement qu'il me dise quelque chose de ... Réconfortant. Malgré moi, j'ai toujours besoin d'être pleinement rassurée. Ce ne doit pas être mon jour de chance, car il ne dit rien. Son regard se fixe sur le sol et moi j'attends qu'il prenne la parole. Je sens la pression de ses doigts autour de mon bras mais je n'ose pas lui demander de me lâcher. Finalement il me dit que je lui ai fait mal aussi. Et alors ? C'était une raison pour m'en mettre plein la tête ? Genre : Un point partout, à voir qui va gagner au prochain round ! Mes yeux se pose sur son visage et c'est d'une voix neutre que je lui déclare simplement :

CATAHLEEN : « Mais de ton côté le mal a été fait intentionnellement, je crois que ça fait toute la différence ... »

Je ne me suis pas exprimée avec tristesse ou dépit. Ce n'est pas non plus une interrogation, il s'agit juste d'une ... Déclaration. Un simple constat. J'énonce seulement un fait réel. Je sais bien que ma phrase n'est pas la plus adroite du monde mais je suis parfois d'une maladresse terrifiante. Sans le vouloir, je viens peut-être à nouveau de l'énerver ou de le peiner. Ma franchise me perdra. Un soupir s'échappe d'entre mes lèvres et je me mordille l'intérieur des joues en attendant sa réaction. J'aimerais juste pouvoir remonter le temps et revenir au moment de notre rencontre. Là au moins tout était simple et sans prise de tête. On riait, on s'amusait et notre entente était parfaite. Mais il a fallu d'une seule minute pour que tout bascule et que notre relation pourrisse. Comment faire pour que tout redevienne comme avant ? Aucune idée ... Néanmoins je lui pose la question qui me taraude l'esprit depuis un bon moment déjà.

CATAHLEEN : « Et maintenant ... Qu'est ce que l'on fait ? »

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