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« Si j'avais quelque chose dans l'estomac, ce serait l'occasion de le rendre. »

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MessageSujet: Re: « Si j'avais quelque chose dans l'estomac, ce serait l'occasion de le rendre. » « Si j'avais quelque chose dans l'estomac, ce serait l'occasion de le rendre. » - Page 2 EmptyMar 24 Juil - 22:09


    Chaque geste, chaque inspiration, Vitaly enregistrait et analysait tout en vue d’en découvrir le sens. Ne dit-on pas qu’un croquis vaut mieux qu’un long discours ? Un geste est tout aussi efficace. Qu’on lui veuille de mal, que l’on se moque ou que l’on ne l’analyse en retour, le jeune homme était la plupart du temps capable de savoir ce qu’on lui voulait en quelques secondes à peine, sans même qu’un son n’ait été prononcé. La preuve, alors que Joe se présentait à lui dans le but de faire passer le même message maternel qu’on lui serinait depuis quatre longues années, il s’était concentré sur tout à fait autre chose, dans le but justement de dévier cette conversation pénible dont il ne voulait plus entendre le moindre mot. Mission accomplie : non seulement son père venait d’arpenter un tout autre sentier, mais il semblait avoir été piqué au vif par le naturel troublant de son vif. Voilà bien le terme qu’il faut retenir : troublant. Vitaly déstabilise autrui non pas par un regard assassin, qu’il n’est pas en mesure de fournir, mais par ce côté analyste qui lui permet d’apprendre plus de choses sur les gens en une minute qu’en les voyant chaque jour pendant plusieurs années. Sa cécité lui avait beaucoup pris, certes. Mais au niveau de sa carrière, celle-ci lui permettait de différencier les personnes honnêtes des menteurs viscéraux. En politique, voilà bien un argument que beaucoup souhaiteraient posséder. Somme toute, l’étudiant brillant qu’il était avait passé outre cette sorte de compliment déguisé, ne jugeant pas utile de répondre. Joe allait rapidement apprendre que Vitaly n’utilisait jamais neuf mots quand quatre pouvaient suffire. La preuve, il bondissait littéralement sur la discussion portant sur son avenir, son ambition s’étant insufflée il y a longtemps dans ses veines comme un véritable feu sacré. Pour un peu, on aurait presque pu voir une étincelle briller dans le fond de son regard, tandis qu’un sourire plus marqué prenait place contre ses traits d’ordinaire si froids et impassibles. La politique, c’était toute sa vie. Faire avancer les choses et laisser les esprits lents de côté, voilà ce qui lui avait valut d’être accepté si jeune auprès de l’université au potentiel mondialement reconnu… et comme Iris l’avait justement stipulé à son ancien ami, jamais Vitaly n’avait demandé la moindre aide financière à sa mère, bien que celle-ci aurait pu la lui apporter sans se saigner les veines. Il avait lui-même trouvé goût à l’effort en accumulant son petit pécule personnel, jusqu’à ce que celui ne soit suffisant. Au moins, aujourd’hui plus que jamais, il savait que son succès n’était dû qu’à sa propre sueur, écoulée de son front. « La diplomatie sera mon rayon de prédilection, probablement à l’internationale. J’ai déjà obtenu un rendez-vous avec le gouverneur de Californie pour la rentrée prochaine… mettre la main à la pâte me paraît indispensable de manière immédiate. Attendre la fin de mes études est d’une stupidité affligeante… je ne veux surtout pas ressembler à ceux qui ont un baobab planté dans la paume de leurs mains. » Cruel, Vitaly ? Si peu ! Son réalisme était plutôt à couper le souffle et ça, c’était proprement indéniable.

    « Je suis aveugle et par conséquent on est tenté de me prendre avec des pincettes… équation que je change en devenant quelqu’un de valeur à la sueur de mon front. Je n’ai cure de la position de ma mère dans le monde, pour ne rien vous cacher. Je n’ai aucune envie de reprendre son flambeau : en revanche, ce que je veux que j’obtiendrais forcément, c’est une place dans un gouvernement. Je gravirais simplement les échelons nécessaires. Après tout… qui n’aime pas une belle gueule sur une tête d’affiche ? » Sa cécité n’était plus un problème depuis longtemps : après deux premières années d’enfer véritable, Vitaly avait en avait pris son parti et même tiré avantage de sa propre faiblesse, comme précédemment démontré. Du reste, il n’était pas quelqu’un que l’on pouvait bafouer ou flouer aussi facilement. Il ne supportait pas d’être trahi ou moqué, et autant dire qu’il savait très bien réparer les offenses. « Je maîtrise le mot ambition, en définitive. Et dans le cas où l’on cherche à me tromper… sachez que cette canne que vous avez prise comme un autre accessoire gênant : elle est très efficace pour corriger les gringalets dont le QI est égal à une huître atteinte de strabisme. D’autant plus utile pour séparer les inutiles du chemin que je suis et des objectifs que je me suis fixé. » En somme, si Vitaly s’était autant exprimé, ce n’était pas pour convaincre quelqu’un qu’il ne reverrait jamais plus une fois qu’il aurait passé à nouveau le pas de la porte… mais il mettait d’ors et déjà en lumière ce génie du verbe, qu’il possédait indéniablement, tout comme l’armée de plans b qu’il possédait sous le coude dans le cas où certains auraient de mauvaises intentions à son égard. Atteint de cécité redoublait au contraire sa vigilance, et avant que de l’atteindre, encore fallait-il être en mesure de se lever tôt. « Quant à ma mère… je ne lui laisse pas d’autre choix que d’accepter. » En d’autres termes : celui qui n’est pas à sa place dans ce monde reste sur place. Bien qu’il ait bien plus de patience envers sa mère qu’il n’en n’aurait jamais avec qui que ce soit d’autre.


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MessageSujet: Re: « Si j'avais quelque chose dans l'estomac, ce serait l'occasion de le rendre. » « Si j'avais quelque chose dans l'estomac, ce serait l'occasion de le rendre. » - Page 2 EmptyJeu 26 Juil - 21:44

« Si j'avais quelque chose dans l'estomac, ce serait l'occasion de le rendre. » - Page 2 Tumblr_m6ikpyHfWx1ryfhmpo1_500

Ambitieux, organisé, calme, cassant et classieux... Même un test ADN ne saurait mieux reconnaitre un Shark que Joe Shark en personne. Plus le temps passait et plus il constatait non sans une certaine forme d'appréciation mesurée que son fils lui ressemblait bien plus qu'il n'aurait pu l'imaginer. Il tenait un discours à peu près similaire que lorsque Joe avait entamé ses études très tôt à l'université d'Oxford, puis à l'université de Cambridge une fois ses deux premiers diplômes en main. Dès le départ, l'Anglais s'était fixé un parcours auquel il allait se tenir coûte que coûte jusqu'à arriver au sommet de son domaine de prédilection : l'édition. D'essais, de romans, de journaux, de magazines... tout. Il ne s'était imposé aucune limite tout en s'étant fixé tout de même quelque règles de conduite à respecter. Vingt-quatre ans plus tard, le produit involontaire d'une de ses aventures avec sa meilleure amie de l'époque répétait exactement les mêmes gestes et les mêmes mots que le paternel. Impressionnant, vraiment très impressionnant. Tout ce qu'il avait espéré voir chez Connor ne s'était jamais manifesté... et là, en à peine quinze minutes en compagnie de Vitaly, il pouvait observer les qualités cumulées qu'il attendait chez un héritier Shark digne de ce nom. Le cadet, il n'en ferait rien vu son désintérêt complet pour l'école : un sportif de haut niveau, à la rigueur... Mais l'aîné, en revanche, c'était tout à fait différent. Diplomate international, il s'était même fixé un rendez-vous avec le gouverneur de Californie, et tout ça sans l'aide de sa mère. En prime, le jeune homme ne demandait d'aide à personne. Joe continuait pourtant de paraître détaché et de laisser sentir qu'il n'éprouvait qu'un intérêt poli pour la conversation... cela n'empêchait pas d'éprouver une vive curiosité qui l'étonnait lui-même.

"C'est amusant. Étant jeune, j'avais fait l'acquisition d'une canne comme la vôtre ainsi que de lunettes noires pour faire croire à une cécité soudaine, juste pour pouvoir martyriser quelques gêneurs dans des files d'attente ou qui me déplaisaient simplement." La canne d'aveugle à double usage, encore un point commun, à ceci près que Vitaly en avait une réelle utilité. Un très bref sourire carnassier étira les lèvres du businessman au souvenir de ces formidables contusions qu'il avait pu former en toute impunité chez certaines de ses victimes de l'époque. Joe termina sa tasse de thé et la reposa sur la console avec délicatesse. Il croisa ses bras sur son torse et demeura silencieux quelques instants, inspectant de nouveau son fils naturel comme un général passerait une recrue en revue. "Malgré son impotence sur votre avenir, votre mère a apparemment su vous livrer une éducation remarquable. Elle a pu cumuler certains rôles qui ne lui étaient pourtant pas destinés, je reconnais qu'elle y est parvenue avec un certain taux de réussite." Sous-entendu que l'amertume de ne pas avoir été mis au courant restait tout de même en travers de la gorge de l'éditeur, et cela le resterait pendant sans doute des années entières. Shark lui-même était un véritable menteur, une ordure sur tous les tableaux possibles, un insensible compulsif qui s'assume très bien... mais il avait horreur qu'on se joue de lui avec des faits aussi graves. Ce n'est pas comme s'il avait dit quelque chose de travers lorsqu'elle était retournée dans sa Nouvelle-Zélande natale : il l'avait mise enceinte et elle avait préféré le cacher au second responsable de cette grossesse. A croire que les deux femmes qui avaient mis ses fils au monde n'avaient aucun problème à élever un Shark... mais elles préféraient toutes le tenir loin de lui. Comme l'avait dit si justement Edward l'autre jour, peut-être était-il beaucoup trop mauvais par nature pour qu'on veuille laisser un enfant tourner autour du fils de Satan en personne. Joe était trop diabolique pour avoir une influence positive sur un enfant, c'était sûrement ça. Curieusement, il trouvait cela presque aussi flatteur que frustrant.

Toujours est-il que Vitaly avait une carrière bien tracée devant lui, une ambition appuyée... et c'est tout ce que Joe avait besoin d'entendre. "Je sais d'expérience qu'il est toujours complexe de mener sa carrière de bout en bout jusqu'au niveau que l'on s'est imposé. C'est difficile mais pas impossible. Si vous gardez un mental aussi fort, j'imagine que vous n'aurez aucun mal à balayer tout obstacle éventuel qui se dressera sur votre route. Après tout, vous donnez l'impression d'un homme fait pour la politique, c'est votre domaine et pas un autre." Nouveau sous-entendu derrière un compliment détourné. Il voulait faire comprendre par-là qu'il était hors de question que cet héritier inattendu n'ait la moindre griffe posée sur l'empire éditorial bâti par Shark senior. Il avait beaucoup trop sacrifié et beaucoup trop sué pour se faire rattraper par un jeune freluquet qui souhaiterait lui mettre des bâtons dans les roues. Dieu merci, cela ne semblait vraiment pas être le cas de Vitaly, mais Joe comptait sur la subtilité de l'étudiant pour comprendre le message. Chacun à sa place. Pendant vingt ans, l'Anglais s'était oublié, il avait tout donné pour sa carrière et rien d'autre. En deux ans, deux fils inattendus sortaient de l'ombre... Il avait paré le coup, mais autant dire qu'au prochain gosse qui pointe le bout de son nez comme ça, il le décapite. True story, guys. "Quoiqu'il en soit, je ferai passer le message à votre mère : je n'ai pas réussi à vous faire changer d'avis, comme je m'y attendais. Elle devra se résigner à votre... cécité." se reprit-il, sur le point de prononcer le mot 'infirmité'. Pour lui, Vitaly en tirait profit et s'y était accoutumé, mais Joe considérait cela toujours comme une tare physique. Vous me direz, quand on souffre d'une tare psychologique comme la cruauté quasi psychopathe telle que Joe, ce n'est pas forcément mieux, mais passons. L'Anglais entendit un bruit de moteur, il tourna légèrement la tête par la fenêtre pour voir un véhicule se garer devant le loft. Sans attendre de voir qui en sortait, le businessman regarda à nouveau le propriétaire des lieux en arquant un sourcil. "Il semblerait que vous ayez de la visite, je ne vais pas vous retenir plus longtemps." Sauvé par le gong ! Peu importe l'identité de ces personnes, elles allaient lui permettre de sortir d'ici avec pas mal d'avance. Il aurait presque eu envie de leur accorder un semblant de sourire lorsqu'il les croiserait, c'est dire.
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MessageSujet: Re: « Si j'avais quelque chose dans l'estomac, ce serait l'occasion de le rendre. » « Si j'avais quelque chose dans l'estomac, ce serait l'occasion de le rendre. » - Page 2 EmptyVen 27 Juil - 15:28


    « C’est absolument incroyable ce que les gens sont capables de faire pour feindre d’être naturel, y compris laisser leur place dans une file incroyablement longue. » Vitaly n’était pas du genre à utiliser sa cécité à mauvais escient : il n’en n’avait pas besoin. On lui offrait toujours une place dans le bus sans même qu’il ne la demande, on lui donnait sa place dans les queues les plus insupportables, mais en contrepartie, il était obligé de se pastiller les actions bien pensantes des uns et des autres. Cela avait ses avantages comme ses inconvénients, en somme. Il n’était presque pas étonnant d’entendre que le grand Joe Shark ait feint un jour d’être atteint de cécité, puisque cela peut être temporairement une place appréciable… un sourire presque carnassier prit bientôt place contre les minces lèvres de Vitaly, tandis qu’il découvrait un paternel absolument semblable à l’homme qu’il était en train de devenir : à croire que la politesse, la retenue et la cruauté soient au patrimoine génétique des Shark, dans une certaine mesure. Mais que Shark père n’aille pas s’imaginer que son fils ait quoi que ce soit à faire de son bel empire : il ne s’était pas renseigné plus que ça là-dessus, et ce n’était pas aujourd’hui qu’il le rencontrait que les choses allaient être différentes. Ce qui bottait Vitaly, c’est la politique, et non un monde d’édition où il ne pourrait jamais fermer les yeux, littéralement parlant. Il préférait mille fois être le maître de la danse, quelqu’un que nul ne pourrait détrôner ou menacer tant sa place serait enviable. Il travaillait d’arrachepied là-dessus depuis des années, et avait même sacrifié quatre ans de sa vie à réapprendre chacun de ses réflexes d’avant à cause de sa cécité. Il espérait ne pas avoir autant bossé pour voir son rêve s’envoler comme autant de feuilles mortes. Il fronça donc légèrement les sourcils, tout en faisant tournoyer sa canne blanche entre ses doigts : c’était le signe d’une intense réflexion et bien souvent, cela ne laissait strictement rien présager de bon pour la suite. « Sachez monsieur que la politique est ce pour quoi je tuerais père et mère, une discipline exigeante pour laquelle je travaille d’arrachepied depuis des lustres. Hors de question de voir mes efforts balayés sous le fallacieux prétexte que j’ai un paternel à la tête d’un empire. C’est votre dada et non le mien. » Vitaly n’était pas un idiot, et plutôt que de renvoyer la balle à Joe en lui adressant un compliment détourné à son tour, il avait préféré mettre cartes sur table. Il n’était pas une menace et n’avait même jamais songé mettre un seul pied dans l’un des établissements de son père. S’il ne s’était pas présenté à lui aujourd’hui, ils n’auraient même jamais fait connaissance, Vitaly n’étant pas du genre à réclamer un amour filial lui donnant ni plus ni moins une nausée indicible. Expansif, lui ? Vous vous êtes trompés d’adresse. « Ce n’est pas de la visite. Il s’agit probablement de la nounou avec mon fils. »

    La sentence était tombée aussi brutalement que le couperet de la guillotine sur la nuque de cette bonne Marie-Antoinette. Mais autant être honnête jusqu’au bout, afin que Joe soit fixé. Vitaly ne s’attendait aucunement à ce que son intérêt soudain pour son fils ne se poursuive maintenant que la vérité éclatait au grand jour. La nounou entra effectivement dans la pièce, sourire aux lèvres, un Jonah tout ravi dans les bras, avant que la surprise ne remplace son évidente joie : la ressemblance entre les deux hommes dans la pièce était si frappante qu’elle en demeura bouche bée un long moment. Difficile de ne pas considérer Joe comme la représentation de Vitaly en plus âgé, et inversement. Mais elle n’osa pas dire un mot là-dessus, se contentant d’embrasser le petit garçon de quatre ans sur le front avant d’énoncer qu’elle serait dans la cuisine s’ils la cherchaient. Quant à Jonah, il s’était évidemment rué dans les bras de son père, qui souriait de manière sincère pour la première fois depuis le début de cette entrevue étrange : il souleva son fils sans l’ombre d’une difficulté, avant que celui-ci ne se mette à lui conter en long, en large et en travers son moment passé au parc le plus proche. Jonah avait beau être jeune, il était aussi poli et vif que son père à son âge, ce qui, somme toute, n’était pas peu dire. A ceci près qu’il avait la langue bien plus pendue et n’hésitait pas à laisser ses émotions d’enfant le dépasser. « Jo’, tu ne salues pas notre invité ? C’est mal élevé. » Le petit garçon descendit des bras de son père, soudainement penaud, avant de peiner à regarder Joe dans les yeux tant il l’impressionnait par sa taille et sa prestance. Cela dit, sa timidité ne durait jamais plus de deux minutes chrono et cette fois ne fit guère exception à la règle… « Dis monsieur, tu veux pas être mon papy ?? Tu es comme mon papa, et mon papa, c’est le meilleur papa du monde. Toutes les mamans elles veulent lui parler à l’école quand il vient me chercher. Et toi, tu veux être le meilleur papy du monde ? » D’ordinaire, Vitaly savait se contenir et rester parfaitement stoïque. Mais là, il dissimula habilement son rire dans sa main tant l’innocence de son fils était révélatrice de la vérité : non seulement il était véridique que le jeune homme remportait un succès fou auprès des autres mamans, mais Jonah avait tout de suite capté la ressemblance entre les deux protagonistes Shark de la pièce, même s’il ne parvenait pas exactement à la comprendre totalement. « Combien de temps reste-t-il déjà ? »


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MessageSujet: Re: « Si j'avais quelque chose dans l'estomac, ce serait l'occasion de le rendre. » « Si j'avais quelque chose dans l'estomac, ce serait l'occasion de le rendre. » - Page 2 EmptyVen 27 Juil - 21:01

« Si j'avais quelque chose dans l'estomac, ce serait l'occasion de le rendre. » - Page 2 Tumblr_m6ikpyHfWx1ryfhmpo1_500

Quelle franchise, mes aïeux... ce serait mentir de ne pas reconnaitre qu'un sourire s'était même dessiné au coin des lèvres du diabolique Joe. Il était déjà satisfait de savoir que ce fils naturel n'avait aucune vue - quel jeu de mot douteux, ma foi - sur son empire. Certes, il n'aurait jamais réussi à faire quoique ce soit dans le monde de l'édition, mais il aurait pu réclamer sa part de l'empire Shark et faire du profit sur le dos de son paternel, chose que ce dernier s'arrangerait tout de même de modifier dans son testament dès qu'il aurait un pied en dehors de cette demeure. N'en déplaise à Vitaly, il devait être bien placé pour savoir que la confiance n'est pas le maître mot d'un Shark : avoir un coup d'avance, voire davantage, voilà qui ressemble plus à un membre de cette famille qui semblait se doter d'un élément des plus remarquables. Cependant, ce qui lui plaisait le plus fut la manière de le faire savoir. Nullement vexé par un tel ton, Vitaly aurait presque forcé son intérêt encore davantage. Il sait ce qu'il veut et sait replacer les choses dans leur contexte d'une adroite façon qui, à défaut d'être agréable à l'oreille d'une personne facilement offensée, n'en demeure pas moins des plus efficaces. Joe préféra ne rien répondre, les choses étaient parfaitement claires, donc inutile de revenir sur ce sujet. C'était même l'une des raisons qui l'avaient poussé à accéder à la requête d'Iris : d'une part, il n'avait pas réussi à le faire changer d'avis sur sa cécité, chose qui le réjouissait en sachant que cela déplairait à la mère de ce garçon. D'autre part, il repartait avec la certitude qu'aucun héritier surprise ne viendrait ravir les fruits de son labeur. Et en bonus, il découvrait un fils assez intriguant. Peut-être pas encore pour qu'il daigne lui accorder un intérêt sans bornes pour essayer de créer l'un de ces abominables lien père/fils dégoulinant d'amour mièvre et stérile... mais suffisamment pour susciter un regain d'attention, chose qui valait sans doute davantage en soi.

Prêt à prendre congé avant l'heure grâce à l'arrivée impromptue d'invités, Joe s'en serait presque frotté les mains. Il relâcherait tout son mécontentement sur ses employés et ne s'arrêterait qu'au moment où il verrait l'un des stagiaires souffrir de déshydratation avancée en raison d'une crise de larmes ininterrompue. Cependant, une phrase prononcée par l'étudiant l'arrêta net en plein élan. "Votre... votre 'quoi' ?" répéta-t-il avec un air incrédule. Oh non, pas ça... Et si, il ne s'agit pas d'un problème soudain de compréhension, il avait parfaitement bien entendu : une femme fit son entrée dans le loft avec un petit garçon dans ses bras. "Dear Lord..." proféra-t-il à voix basse sur un ton parfaitement anglais, les yeux levés au plafond. Heureusement qu'il ne tenait plus sa tasse dans les mains, autrement elle aurait certainement chuté au sol pour se briser en de multiples éclats. Quel cauchemar, mais quel cauchemar ! Si jusqu'ici, l'insensibilité avait guidé chacune de ses attitudes, c'est un profond choc qui s'empara de ses traits.
Joe Shark est grand-père. A seulement quarante-et-un ans, le voilà déjà relégué comme l'un de ces déchets croulants sous le poids du temps... Il regardait l'enfant avec stupéfaction et, ne mentons pas, presque avec dégoût. Il parle, en plus ?! Ah oui, il parle, il ne faisait d'ailleurs que ça. Soudain submergé par une profonde envie de vomir par tant d'amour entre le père et le fils, Joe recula comme si on venait de lui mettre une droite dans l'estomac. Un coup de vieux formidable comme il n'en avait jamais ressenti auparavant. L'un des meilleurs partis de la haute société, un playboy milliardaire à la réputation aussi inébranlable que sulfureuse... le voilà entiché d'un petit-fils ! Le businessman s'assit - ou se laissa tomber, c'est au choix - sur le premier fauteuil venu. Sur le moment, il se contrefichait royalement de savoir si son fils pouvait entendre ses battements de coeur à une cadence infernale. Il fallait qu'il arrive à accepter l'idée d'être... Non, il ne voulait même pas y penser !

"Pardon ?" demanda-t-il à l'enfant qui était en train de babiller alors qu'il s'était relevé pour retrouver de la contenance. Il l'avait appelé Papy, là ?! Sérieusement ? On dit souvent qu'après avoir tué quelqu'un ou s'être réellement servi d'une arme contre autrui, on développe un goût pour le sang... cela n'avait absolument rien de faux car à en juger par les pulsions sensiblement meurtrières qui l'envahissaient à l'idée de se faire appeler par ce surnom infâme, Joe se demandait s'il n'avait pas un penchant aggravé pour le morbide et le macabre. Y compris à l'égard des enfants. "Je pense qu'il reste plus de temps que je ne l'aurais moi-même souhaité." répondit l'éditeur d'un ton las et de nouveau insensible à son fils. Il s'était repris en un temps record, mais cette nouvelle l'avait presque plus secoué que l'idée d'avoir un garçon de vingt-quatre ans. Là, il avait passé une étape, il trempait un orteil dans la classe d'âge supérieure... Comme d'habitude, Joe ne sut absolument pas quoi répondre à la chose sur deux jambes prénommée Jonah. Joe, Jonah... que personne ne lui dise quel était son prénom, autrement ce farfadet court sur pattes allait faire un trop grand rapprochement. "Et pourquoi diable serais-je ton... ton grand-père ? Je suis un peu jeune pour jouer ce rôle, à mon avis. J'ai moi-même un petit garçon à la maison à peine plus vieux que toi, tu sais." ajouta-t-il en glissant un bref regard en direction de Vitaly. Je suis grand-père, et toi tu as un frangin. Un partout, la balle au centre. Bien que le choc soit sûrement moins grand pour l'étudiant, cela va de soi, en théorie tout du moins. Joe ne daigna pas se pencher pour se mettre à la hauteur de ce gosse. Si c'est pour qu'il le touche, non merci. Au contraire, il préféra de loin le dominer et lui adresser un regard qui lui ferait comprendre qu'il se tenait face au fils de Satan en personne... et qu'à ce titre, il ferait bien de garder ses distances sous peine d'endurer mille tourments. "Ton père a beaucoup de succès chez les autres mamans ? Et toi, tu as hérité de ce talent avec tes camarades ?" Petite curiosité malsaine, il faut le reconnaitre : Joe voulait au moins savoir si le succès avec la gent féminine faisait partie du patrimoine génétique qu'il avait transmis à cette descendance inattendue. 35 minutes à tirer, courage.
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MessageSujet: Re: « Si j'avais quelque chose dans l'estomac, ce serait l'occasion de le rendre. » « Si j'avais quelque chose dans l'estomac, ce serait l'occasion de le rendre. » - Page 2 EmptyVen 27 Juil - 21:48


    A n’en point douter, Vitaly avait immédiatement remarqué le malaise soudain de Joe. Il n’était pas seulement évident aux battements effrénés de son pauvre palpitant minuscule, mais surtout à ses pas hésitants, et à cette façon significative qu’il avait eue de s’effondrer littéralement sur le premier fauteuil venu. Il ne faut pas croire, mais le jeune homme connaissait sur le bout des doigts la position géographique de chaque objet présent dans cette pièce. Joe n’avait pas pris le fauteuil le plus éloigné de l’enfant, en vue de le fuir, mais le premier à portée de sa main histoire d’encaisser le coup et de se reprendre, magistralement il faut bien l’admettre. Cette situation amusait au plus haut point son fils, du reste. Pour une fois qu’il surprendrait l’éminent Joe Shark, que dis-je, l’inébranlable homme d’affaires à qui beaucoup voudrait ressembler, ou à tout le moins arriver à la cheville. Tous sauf son propre fils, qui souhaitait surtout ne rien avoir en commun professionnellement parlant avec son père. Vitaly voulait se construire seul, et s’il avait catégoriquement refusé l’aide financière et morale de sa mère toutes ces années, ce n’était pas pour accueillir à bras ouverts un nouvel esprit bien pensant –bien que ce ne soit nullement le cas ici– et avoir au final beaucoup de mal à s’en débarrasser. Au moins en solo, il n’aurait que son exceptionnel petit cul à botter en cas d’échec. Avoir un partenaire, c’est la fin de tout, à moins que celui-ci soit absolument extraordinaire… mais autant dire que l’étudiant en politique n’y croyait pas une minute. Ce en quoi il croyait en revanche, c’est en son fils. Il s’agissait bien de la seule personne au monde en face de qui il était naturel, expansif et délicat. Même sa propre mère ne côtoyait pas le même tempérament. Elle était davantage habituée à un second Shark pur jus pur fruit, et ce à toute heure du jour comme de la nuit. Du reste, Jonah était bien parti pour suivre les traces de son père, car s’il était poli devant son père, il était turbulent à l’école, et avait l’âme d’un futur leader, si l’on en croit ce bon vieil instituteur Noah Clives. Mais il ne lui apprenait rien… Vitaly connaissait mieux son fils que personne. « Comment ça j’ai un frère ?! » s’étonna-t-il à l’aide d’un simple haussement de sourcil. Quand je vous dis qu’il est aussi extraverti qu’une huître atteinte de strabisme… ce ne sont pas des choseries. Certes, il n’aurait jamais imaginé que le grand Joe Shark en personne puisse procréer une seconde fois, mais immédiatement et à raison, il tabla soit sur une erreur, soit sur une « surprise » comme cela avait été le cas pour lui. « Portrait même du Shark dans toute sa splendeur ou davantage le portrait de sa mère ? Je serais curieux de le rencontrer pour m’en assurer, tiens. » Il était quasiment certain que Joe allait immédiatement mettre son véto, mais qu’importe : Vitaly ne se voyait jamais rien refuser. Il était insistant à sa façon, aussi détournée et silencieuse que les agissements d’un serpent.

    Cela dit, la nouvelle de l’existence d’un frère fut bientôt momentanément oubliée par les agissements de Jonah, n’ayant visiblement pas froid aux yeux : il s’amusait à tirer sur la manche de Joe tandis que celui-ci le questionnait de manière presque détournée. Le jeune homme leva aussitôt les yeux au ciel, preuve qu’il n’avait que faire de toutes ces femelles en chaleur, mais le petit garçon eut l’air tout fier que cela lui que l’on questionne et personne d’autre : le sens des responsabilités, même à cet âge là, peut trouver un écho certain. « Les garçons ils trouvent les filles beurk ! Mais pas moi, parce que moi, j’suis le plus beau. Même qu’on me le dis tout le temps. Les filles, elles veulent toujours être avec moi. Et moi, bah je choisis. Parce que je suis le plus beau. Et pis le plus costaud aussi ! Regarde papy, je suis super fort aussi !! » Le petit Jonah souleva le bras de Joe comme s’il s’agissait de l’exploit du siècle, devant l’air parfaitement hilare de son père, bien que celui-ci sache habilement le cacher. Comme quoi, s’il fallait décerner un oscar du meilleur acteur, il serait difficile de départager le père et le fils. Ils savaient aussi bien feindre l’un que l’autre… cela dit, pour en revenir au succès évident que remportait Vitaly face à toutes les mamans, célibataires ou pas, conduisant leurs progénitures à la même école que celle de Jonah, le jeune homme soupira doucement avant de trancher, impitoyable et sincère : « ah, les femmes, quelle sous-espèce… » Bel exemple pour la jeunesse, mais après tout, dans la famille Shark, la virilité ET le machisme vont de paire. C’est mathématique, il s’agit d'un magnifique patrimoine génétique !
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MessageSujet: Re: « Si j'avais quelque chose dans l'estomac, ce serait l'occasion de le rendre. » « Si j'avais quelque chose dans l'estomac, ce serait l'occasion de le rendre. » - Page 2 EmptySam 28 Juil - 20:39

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Comme Shark senior faisait-il pour parvenir à reprendre le contrôle de ses émotions avec autant de brio ? Tout simplement en pensant à ce qu'il allait faire dès qu'il sortirait d'ici. Rejoindre son bureau, s'y enfermer en ordonnant à Marc de mettre tous ses appels en attente, sortir la bouteille de whisky, un verre, s'asseoir devant la grande baie vitrée face à San Francisco et boire. Pas au point de se rendre ivre, il n'était pas de ceux qui ont tendance à noyer leurs soucis dans l'alcool... C'est une attitude aussi idiote qu'immature. Mais l'alcool l'aiderait à le détendre, à faire le point, à lui apporter cette chaleur réconfortante qui se diffuserait dans son corps. Dans son grand bureau avec une lumière naturellement tamisée, il se sentirait serein... Bien assez pour gérer ce choc et cette colère qui l'habitait. En voyant ce petit garçon qui lui tirait la manche sans arrêt, il était en train de se dire qu'il était sûrement grand-père depuis au moins quatre à cinq ans. Ce qui voulait dire qu'à environ 37 ans, il aurait pu se faire appeler Papy comme Jonah semblait s'évertuer à vouloir l'appeler en ce moment. Quelle horreur. La Nature fait mal les choses, très mal. Il avait une santé de fer, demeurait un amant de choc avec une nouvelle femme par soir au compteur et, d'un coup d'un seul, la vie le rattrapait en lui infligeant un fils de vingt-quatre ans et un petit-fils d'environ quatre ans. Shark n'avait pas encore fait de crise de la quarantaine, sachant qu'il était de mauvais poil depuis sa naissance... mais là, il la sentait venir à une vitesse prodigieuse. "Voudrais-tu bien cesser de m'appeler papy...?" dit-il en retirant sèchement son bras que l'enfant s'évertuait à vouloir porter comme s'il pesait une tonne. La voix de Joe s'était faite plus insistante, idem pour son regard qui aurait pu foudroyer sur place le jeune garçon qui ne cherchait pourtant que de l'affection. Poli, certes, mais effrayant dans son attitude et le ton qu'il employait.

Le Britannique soupira puis regarda le petit avec un air sensiblement moins froid et mauvais. "De toute évidence, il semblerait que le patrimoine génétique Shark soit un peu plus conséquent et développé de génération en génération." Jonah avait-il fait le rapprochement entre ces paroles, le fait que Vitaly découvre à voix haute l'existence d'un frère et la ressemblance physique entre les deux hommes ? Qu'importe. Tout ce qui parvenait pour le moment à calmer et même rassurer Joe, c'est de constater que ses gènes faisaient merveille chez sa descendance. Son fils aîné semblait avoir hérité à la fois de son succès auprès des femmes et de sa manière de les considérer. Un jeune homme viril et macho qui traite le sexe faible d'une façon qui semblait tout à fait naturelle : un passe-temps. Ou un sport, c'est au choix. Quant à la génération suivante, incarnée par Jonah, l'idée semblait continuer à faire son petit bonhomme de chemin. "Tu ne sembles pas manquer de confiance en toi, petit, c'est bien. Un conseil : incites les filles à se battre pour toi, c'est encore plus drôle de les voir se tirer les cheveux juste pour passer du temps avec toi." Effectivement, bonjour les exemples ! On aurait presque pu voir une brève étincelle de fierté s'allumer dans le regard de l'éditeur, avant qu'il ne s'étonne lui-même de ce qu'il était en train de dire. D'une, il discutait avec un enfant, chose qu'il évitait déjà soigneusement avec son fils cadet. De deux, il lui donnait des conseils comme un membre de la famille... Serait-ce donc si naturel de se rapprocher inconsciemment des membres de sa famille ? Joe prit une légère inspiration, tâchant de garder une certaine distance par rapport à tout ceci.

Le businessman observa Vitaly puis arqua un sourcil. "Oui, un frère de huit... ou neuf... euh... huit ans, je crois. Il s'appelle Connor et m'est avis qu'en grandissant, il n'aura de Shark que le nom. Exception faite des demoiselles, éventuellement." répondit-il sur un ton las. Il ne culpabilisait même pas à l'idée de n'être pas capable de se souvenir très exactement de l'âge de son propre fils. Quant à citer sa date d'anniversaire, inutile de dire que c'est impossible, il n'avait jamais fait l'effort de la mémoriser. Un père calamiteux sur le plan affectif, ce n'est rien que de le dire. A côté de lui, au moins, Vitaly semblait avoir hérité de sa mère dans la façon qu'il avait de s'occuper et d'aimer Jonah. Encore heureux pour le gamin, d'ailleurs. "Vous avez une cousine, également. Je pense que vous dire qu'elle est blonde suffit amplement à en dresser un portait plus que suffisant." Une habile façon de dire qu'il n'accordait absolument pas le moindre crédit à Sydney Khelos. Quand on a un tempérament aussi déjanté, on a au moins la décence de se retirer en asile psychiatrique pour épargner une telle folie à la société. Vous avez dit insociable ? Si peu. Disons qu'à la naissance, on l'avait amputé de sympathie envers l'humanité. Ou plutôt envers toute forme de vie existante, ça fait plus global. Bien sûr, de rares exceptions échappaient à la règle, mais elles se comptaient à peine sur les doigts d'une seule main. "Je doute qu'une rencontre avec Connor soit véritablement utile. Vous avez déjà un Shark miniature dans votre sillage, j'imagine que ce doit être suffisant. A plus forte raison venant d'un homme qui n'a jamais eu la curiosité de s'intéresser à la branche paternelle de sa famille." Retour gagnant pour Shark senior. Si Vitaly avait fait preuve d'une franchise incroyable pour lui assurer qu'il ne cherchait pas à s'insinuer dans l'empire éditorial bâti de ses mains, Joe n'en manquait pas pour lui rappeler qu'il s'était très bien passé de lui au cours de sa vie. Pourquoi tant de curiosité maintenant envers un frère dont il ignorait jusqu'à l'existence deux minutes auparavant ? L'Anglais ne niait pas que Vitaly avait suscité également une certaine curiosité chez lui, mais de là à aller aussi loin, ce n'était pas sûr. "J'imagine que les repas en famille sont loin d'être une tradition qui collerait à l'esprit de celle-ci." Connor serait-il ravi de compter un grand frère et un... un neveu dans sa famille ? Vu le coma de Sophie qui s'éternisait, sans doute. Mais Joe s'y opposait catégoriquement pour le moment. Il avait déjà du mal à gérer un môme de huit ans, autant dire que deux membres de plus dans cette famille allaient lui faire perdre un peu du contrôle accru qu'il observait sur la famille Shark.
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MessageSujet: Re: « Si j'avais quelque chose dans l'estomac, ce serait l'occasion de le rendre. » « Si j'avais quelque chose dans l'estomac, ce serait l'occasion de le rendre. » - Page 2 EmptyDim 29 Juil - 11:24


    « Si par cousine vous entendez Sydney Satis Khelos, je la connais très bien. Je dirais même que c’est la personne qui me connait le mieux, à vrai dire. » Vitaly venait juste de faire le rapprochement entre cet ‘oncle Joe’ qu’elle dépeignait comme un requin dont le discours ne l’intéressait guère et qu’elle adorait pourtant rendre chèvre. Il se trompait peut-être, bien que cela ne l’aurait étonné, mais ça valait le coup de tenter. Après tout, son géniteur semblait de plus en plus assommé au fur et à mesure des minutes, la révélation de l’existence d’un petit fils ayant eu tôt fait de l’achever. Mais Jonah ne semblait pas se décourager devant son air impressionnant et dur, au contraire, cela ne faisait que rajouter de l’eau à son moulin. Il apprenait constamment en présence de son propre père que l’on n’obtient rien sans un peu de persévérance. Il s’agissait déjà, du haut de ses quatre ans, de sa plus grande qualité. Le petit garçon n’abandonnait jamais une manche, comme si sa vie entière allait dépendre du résultat de ses actions… incroyablement en avance sur son âge, n’est-ce pas ? Il forçait l’admiration de Vitaly au fur et à mesure des jours, tandis que celui-ci lui découvrait beaucoup de points communs avec son propre caractère. Il avait la bienveillance de sa grand-mère, héritée des Gwendal, mais également l’orgueil et la persévérance purement prise chez les Shark. Joe pouvait toujours essayer de le nier, ces deux là étaient bien de son sang, cela ne faisait pas le moindre doute. Pire, c’était aussi évident que le nez au milieu de la figure. « Lily la dernière fois elle a coupé la tresse de Tessie parce qu’elles voulaient toutes les deux mon bisou ! Bah même que j’ai pas voulu leur donner le bisou. Parce que couper une tresse, c’est pas courageux. Moi je suis le plus beau, alors pour avoir mon bisou, bah faut pas que couper une tresse hein Papy ! » Traduction, toutes les filles de l’école étaient pratiquement déjà à ses pieds. Jonah était devenu presque une attraction nationale tandis que les actes désespérés de petites filles ne semblaient jamais suffisants à ses yeux. Là-dessus, il forçait déjà l’admiration de Vitaly : non seulement il ne manquait pas de caractère, mais il en jouait. Il était évident que sa gentillesse serait également une grande qualité plus tard, développée à force de côtoyer Iris, mais il saurait se défendre dans le grand monde, son père comptait bien y veiller. Pour l’heure, il souhaitait simplement qu’il ne reste cet adorable petit garçon, magnifique et poli à la fois, tout en baignant dans l’innocence qu’il méritait. Autant dire que le petit Jonah ne craignait pas du tout le courroux éventuel de l’impressionnant Joe Shark, au contraire, il lui adressait son petit sourire qui aurait fait fondre n’importe qui tout en continuant à user de ce surnom ridicule. Vitaly commençait à avoir du mal à garder son sérieux, du moins jusqu’à ce que la nounou ne le sorte de ce « faux pas » en appelant Jonah pour son goûter. L’éditeur allait pouvoir respirer pour la première fois depuis de nombreuses minutes, ce qui n’était pas peu dire… mais cela ne voulait pas dire qu’il en avait fini avec son fils : il n’y avait pas de goûter qui tienne pour ce grand gaillard de vingt-quatre ans bien plus débrouillard que n’importe quel cinquantenaire à l’approche de la retraite !

    « Je vous ressemble, d’accord. Mais nos deux mondes sont différents. Rencontrer ce qui semble être ma famille ne m’effraie pas, je prends cela comme un défi. » Vitaly était plutôt amusé par la situation et estimait n’avoir rien à y perdre. Malgré leur ressemblance physique, ils ne fréquentaient pas du tout les mêmes mondes, et le jeune homme n’avait aucune intention de s’insérer dans celui de Joe de quelque manière que ce soit. Tout ceci pouvait se faire dans la plus strict discrétion afin qu’aucun tort ne soit porté. D’autant que si Connor était tel qu’il avait l’audace de l’imaginer, il serait probablement ravi de le rencontrer. Restait à savoir si la réciproque était possible. « Je ne veux pas de repas de famille, de grandes effusions dégoulinantes de mièvrerie qui me donne d’ors et déjà envie de rendre le peu que j’ai dans l’estomac. En revanche, je veux savoir où je mets les pieds. C’est une possibilité que vous ne passiez cette porte et que nos chemins ne se croisent plus jamais… option appréciable, du reste. Mais je suis un homme prudent. Dans le cas où nos chemins devaient se croiser à nouveau, je veux connaître les détails nécessaires. Rencontrer Connor peut en faire partie. » Que Joe n’aille pas lui imaginer une quelconque sensiblerie ne lui allant absolument pas… mais personne ne peut prédire le futur, et dans le besoin, il vaut mieux avoir toutes les cartes en main. « Le savoir, c’est le pouvoir. Je ne vais pas vous l’apprendre, je n’en n’ai aucun doute. Mais de vous à moi, je connais ma mère… si elle ne continue pas à fouiner, elle ne sera pas égale à elle-même. Je veux palier à cette éventualité sur le champ. Histoire qu’aucun dommage ne soit causé et que cette affaire ne reste dans le plus silencieux secret de cette pièce. » Langage de politicien en herbe que celui-ci. En somme, Joe lui faisait rencontrer Connor, lui donnait les quelques détails dont il avait besoin et Vitaly saurait s’occuper de la curiosité de sa mère pour les soixante ans à venir, si ce n’est plus. Joe avait tout à y gagner… car au final, il allait protéger un secret commun : bientôt, Vitaly ne serait plus qu’un mauvais souvenir traînassant dans sa mémoire. Il n’y a pas de petit bénéfice.
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MessageSujet: Re: « Si j'avais quelque chose dans l'estomac, ce serait l'occasion de le rendre. » « Si j'avais quelque chose dans l'estomac, ce serait l'occasion de le rendre. » - Page 2 EmptyDim 29 Juil - 21:15

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Blonde, mais pas encore assez pour épargner à Vitaly le secret de ses origines... Sydney n'avait pas dû avoir beaucoup de mal à faire un rapprochement entre le nom de famille et le physique commun que partageaient le père avec le fils. Si en plus il était de mèche avec elle, la famille risquait fort de devenir encore plus complexe qu'il n'aurait pu l'imaginer. Son frère était très bien dans sa tombe car, autrement, Joe l'y aurait envoyé lui-même depuis un certain temps. Il regarda Jonah partir vers sa nourrice pour un goûter, priant pour qu'elle ait la bonne idée d'y glisser un ou deux puissants sédatifs afin de le calmer jusqu'à son départ. Avait-il déjà drogué Connor pour avoir la paix pendant un moment ? S'il répond oui, personne n'aura l'audace d'aller porter plainte pour maltraitance ? Au pire, l'Anglais prétexterait qu'il avait malencontreusement forcé la dose d'aspirine suite à un mal de tête de son fils cadet... Tous les moyens sont bons pour se débarrasser des gêneurs en culotte-courte. Voilà pourquoi il serait mal avisé de lui refiler un gosse en bas-âge : l'espérance de vie ou de stabilité psychologique diminue drastiquement en présence de Joe Shark. Ce dernier croisa les bras sur son torse, exaspéré de constater qu'il n'arrivait à peine à terroriser son petit-fils qu'une poignée de secondes avant que celui-ci ne vienne le seriner en revenant à la charge. Avec un peu de chance, il s'étouffera avec le noyau d'une cerise ou en faisant une trop grosse bouchée. Qui a dit insensible ?
Cela étant, notre éditeur demeura extrêmement attentif au propos tenu par Vitaly qui semblait intéressé à l'idée de nouer un contact plus profond avec la branche paternelle de sa famille. L'explication qu'il lui servait tenait la route, hormis pour un ou deux détails qui vinrent immédiatement à l'esprit d'un homme bien plus au courant des subtilités de la famille Shark que ne l'était Vitaly. Cependant, on ne pouvait pas blâmer ce dernier dans la mesure où il n'avait jamais rien connu d'autre que sa mère ou, éventuellement, la famille de sa mère. Le visage toujours aussi expressif qu'un rocher isolé dans une mer écossaise un jour de tempête, Joe le laissa finir poliment avant d'enchaîner sur un ton plus monocorde et détaché que jamais. "Il y a une faiblesse dans la proposition somme toute honnête que vous venez de mettre sur la table. Cette faiblesse s'appelle Connor."

C'est précisément là où tout le plan de Vitaly pour connaitre sa famille tout en restant un peu à l'écart vacillait. Il semblait donc nécessaire de lui exposer la situation, quand bien même le quarantenaire mettait un point d'honneur à ne jamais parler de sa vie privée à qui que ce soit. "Voyez-vous, la mère de Connor est dans le coma depuis maintenant deux ans. Depuis ce jour, je dois m'occuper de lui... et malgré certains efforts, je n'arrive pas à refréner sa continuelle envie de présence affective. Sa mère a dû beaucoup trop le couver, toujours est-il qu'il a la sale manie de s'attacher à beaucoup de monde à partir du moment où on lui porte de l'attention." On pouvait nettement percevoir que ce comportement exaspérait Joe. Vitaly faisait bien plus Shark que Connor ne le serait jamais. Il avait pris énormément de sa mère, presque tout hormis son goût pour les filles, le sport et quelques rares petits traits de caractères spécifiques. Blindé de répartie et d'affection envers autrui, il demeurait quasiment imperméable face à l'insensibilité pourtant continuelle de son père. Pire que Jonah. "Au moment où Connor apprendra que vous êtes son frère - car il finira par l'apprendre - il ne vous lâchera plus. Il ne me lâchera pas non plus si jamais vous vous tenez à l'écart de la famille ou que vous ne souhaitez la fréquenter que de manière anecdotique. Je ne sais pas ce qu'il en est de Jonah vis-à-vis de moi, il a l'air assez... envahissant, malgré les dix petites minutes que nous avons à peine passées ensemble. Toujours est-il que Connor, lui, est un pot de colle avéré. Et malheureusement, certaines personnes dans mon entourage font la bêtise de l'encourager à se montrer aussi entreprenant." Le number one du câlin par excellence ? Noah Clives, the one and only. Son Tonton No', comme Connor l'appelait, était le blondinet l'individu le plus affectueux de la création à la connaissance de Joe. Cela avait pour effet immédiat de fragiliser les efforts du père Shark pour endurcir son fils et le pousser à cesser d'être aussi collant ou sensible.

Joe recula la tête puis arqua un sourcil, toujours extrêmement calme dans sa façon d'être et de s'exprimer. "Si vous décidez de voir Connor, je ne vous en priverai pas. Mais sachez qu'à compter du jour où il vous rencontrera, vous serez irrémédiablement attaché à la famille Shark, que vous le vouliez ou non. Il n'y aura certes pas d'épanchement affectif potentiellement nauséeux venant de moi, mais vous n'échapperez pas aux débordements de... de gentillesse venant de votre jeune frère." L'éditeur le fixa avec plus d'intensité, en penchant légèrement la tête sur le côté. "La balle est dans votre camp." Les choses étaient maintenant très claires. Il ne s'opposerait pas à la curiosité de Vitaly envers Connor... même si Joe avait du mal à comprendre les rapports humains, il pouvait concevoir que ce besoin se manifeste chez une personne dotée d'un tant soit peu de sentiments. Et malgré ce que l'étudiant pourrait en dire, il avait certainement plus de coeur que l'Anglais, Vitaly pouvait remercier sa mère et Jonah. Cependant, s'il décidait de faire connaissance avec lui, le calculateur Shark senior savait d'avance ce qui allait se produire. Connor serait ravi d'avoir un grand frère, il allait seriner son monde pour le voir le plus souvent possible, surtout en sachant que Jonah pourrait représenter un formidable camarade de jeu. Partant de là, le tempérament bavard de Connor allait agir avec fulgurance jusqu'à parvenir aux oreilles de Noah, d'une façon ou d'une autre. Dès que son écrivain fétiche allait apprendre la nouvelle, il allait automatiquement se faire une mission de rapprocher son grand requin blanc de son digne fils aîné, surprotéger ce dernier et ne plus lâcher l'affaire jusqu'à ce que les Shark forment un grand bloc solidaire baignant d'amour et de toutes ces idioties mièvres qu'on ne voit que dans les mauvaises séries télévisées stéréotypées.
Cet engrenage était impossible à esquiver, pas sûr que Vitaly s'en rende compte. Il devait toutefois comprendre qu'en voulant simplement voir son demi-frère, il allait s'attacher lui-même de très près à l'ensemble de la famille Shark. Y compris le diabolique Shark senior.
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MessageSujet: Re: « Si j'avais quelque chose dans l'estomac, ce serait l'occasion de le rendre. » « Si j'avais quelque chose dans l'estomac, ce serait l'occasion de le rendre. » - Page 2 EmptyDim 29 Juil - 23:45


    Vitaly était tout aussi attentif aux propos de son père que Joe lui-même ne l’avait été précédemment. Effectivement, si son petit frère s’avérait être un pot de colle insupportable il y avait fort à parier pour que le futur politicien lui-même ne soit possédé par l’irrépressible envie de lui refaire le portrait façon Picasso période déstructurée, mais ce n’était pas certain. Le jeune homme restait quelqu’un de passablement imprévisible. La preuve, il avait une humanité sans faille en présence de son fils, mais redevenait un être froid et insensible à la seconde même où celui-ci quittait la pièce. Ses proches se comptaient sur la moitié des doigts d’une seule main, et sa famille était plus que restreinte. Depuis la mort de son grand-père, il n’avait plus que sa mère et son fils. En somme, la curiosité dont il faisait preuve à l’égard d’un frère dont il apprenait tout juste l’existence n’en devenait que plus légitime une fois cette donnée en main. Et il ne fallait pas croire qu’il soit intimidé par un frère ultra collant façon pub pour de la super glue… Vitaly traitait un problème à la fois, et celui-ci ne se posait pas encore. Il s’agissait là d’une hypothèse, d’un plan auquel il comptait bien réfléchir mûrement et qui ne verrait le jour qu’une fois seulement que son esprit tortueux l’aurait décidé. En somme, il n’y avait aucune raison de s’inquiéter pour l’heure : en bon futur politicien qui se respecte, il jouait avec le verbe grâce à un brio qu’on ne pouvait que lui envier, mais ses intentions restaient néanmoins nébuleuses. Souhaitait-il s’attacher au côté paternel de sa famille ou simplement être parfaitement conscient du fait d’être un brin unique en son genre ? Comme Joe venait justement de le lui dire, la balle était dans son camp. L’air sérieux qu’il adoptait montrait que son cerveau analysait la situation à deux cent à l’heure, l’empêchant dans la seconde à donner la moindre réponse constructive. L’éditeur devait s’en réjouir : c’est autant de temps qu’il perdait sur le compteur dont il devait connaître la position exacte sur le bout des doigts. Il l’imaginait tout à fait en train de compter les moindres secondes dans son esprit, histoire d’être sorti lorsque l’heure dite prendrait fin. Vitaly ne pouvait le blâmer… pour un être aussi insensible que lui, le mot même de « famille » allait lui donner la nausée pour les trois cents mois à venir. Bien qu’ils soient résolument semblables, certains points semblaient différer de leurs caractères respectifs… « Je suis déjà attaché à la famille Shark que je le veuille ou non. Surtout depuis que ma mère a accolé votre nom au sien sur mes moindres papiers justifiant mon identité. Les façons que Connor a de me rencontrer sont nombreuses, et vont s’accentuer avec le temps… je ne tiens pas à être surpris. Comme je vous l’ai dis, je suis un homme prudent… mais je ne suis pas quelqu’un que l’on colle au train à moins que je ne l’aie décidé. C’est bien là où ma cécité prend tout son sens : je sais par expérience que je peux rapprocher les gens de moi ou les éloigner en en jouant avec finesse. Ne pensez pas que je n’ai pas réfléchi à toutes les éventualités, bien que je ne connaisse pas encore réellement son tempérament profond. »

    Vitaly se remit à faire tournoyer sa canne entre ses doigts, le bruit fendant l’air ayant la merveilleuse tendance à le détendre, inexplicablement. Cela prouvait que justement, ladite situation était passée au radar et qu’il n’opterait pour la rencontre qu’une fois certain de ses diverses options. Il ne tenait pas à ce que sa vie ne soit envahie par plusieurs nouveaux membres dont l’enthousiasme allait peupler son espace vital sans qu’il n’ait son mot à dire. Il restait très attaché à sa liberté, quoi qu’il n’en dise. « Pourquoi ne pas voir la chose autrement : si Connor rêve d’avoir un frère, difficile d’imaginer qu’il ne suivrait pas l’exemple de celui qui lui serait présenté. Je ne dis pas que je transformerais nécessairement un dauphin en requin… mais cela ne m’étonnerait pas. » Vitaly n’avait pas l’intention de changer ses goûts pour les études ou même ses goûts tout court, en revanche il pourrait le rendre plus méfiant, plus apte à analyser les situations pour ne surtout pas se faire avoir par la vie. En somme, mettre son côté gaga en veilleuse pour les grandes occasions. Cela demanderait du temps, et la tâche risquait d’être colossale, mais Vitaly avait l’âme d’un leader. Si Connor était en mesure de lâcher la grappe de son père, Joe n’allait pas s’en plaindre… « C’est une possibilité. Comme je vous l’ai dis, j’analyse chacune d’entre elle. Je serais la balance qui pourra l’encourager dans la retenue de ces émotions détestables, tandis qu’il pourra retourner dans le monde des bisounours avec cette autre personne qui semble l’encourager. C’est peut-être ce dont il a besoin. » Le jeune homme n’agirait donc pas de la même manière qu’en présence de son fils… mais il deviendrait ce modèle dont Connor a besoin, et non pas l’une de ces personnes superflues dont on possède la photo poussiéreuse sur une table quelconque. L’efficacité, toujours. Vitaly représentait un bien meilleur investissement que n’importe quelle nounou incapable d’avoir la moindre influence sur le garçon, c’était l’évidence même. « Mais cela reste une possibilité, évidemment. Toujours est-il que je ne tiens pas à devoir être surpris par un Connor Shark qui souhaite me rencontrer dans quelques années alors que ma carrière battra son plein. » Tout à son honneur que de penser à l’avenir à ce point, du reste.
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