Pas faute de vouloir essayer d'être à l'heure en cours cette fois. Sérieusement. J'ai réussit à me lever dans les temps, j'ai pris une douche, j'ai passé un short en jean et un tee shirt, je me suis coiffée, et j'étais sur le point de partir quand la porte c'est ouverte sur un Zayn à moitié endormi, à moitié habillé, les cheveux en bataille, beau à croquer en d'autres termes.
Bon c'est vrai, je n'ai pas chercher à lutter, et je me suis complètement laissée faire, retombant sur mon lit que j'avais même pensé à faire avec lui.
A vrai dire ce n'est pas la première fois qu'il me fait ce coup là. Mais ce n'est pas moi qui vais lui en vouloir, au contraire. Dans ses bras je me sens toute petite, et tranquille. Et puis c'est vrai : il est trop tôt pour aller en cours. Qui est la personne qui a inventé ça déjà?

Et puis Zayn ne m'encourage pas vraiment à aller en cours. Son sourire presque innocent, et ses manières me donnent vraiment envie de rester là avec lui. Mais ça il le sait, et il en joue bien.
« Effectivement c'est long 8h... » Mais c'est pas pour autant que je vais m'avouée vaincue, après tout j'avais réussi à me lever ce matin. Et puis j'aime bien le faire marcher. « Tu crois que ça vaut une heure de plus au lit ? »
En somme ça les vaut bien, et puis je préfère mille fois être ici plutôt qu'assise sur un chaise à regarder les mouches voler pendant des heures.
Mais je dois avouer que ça me rebute un peu parfois. Ca ne fait pas plus d'une semaine qu'on est officiellement ensemble et à vrai dire on ne se quitte que rarement, en général le temps d'aller en cours, quant on y va du moins... Et quand je suis pas avec lui je pense à lui, ce qui s'avère être pire. Accro ?
Pas envie d'y penser.

De sur le dos, je passe sur le côté. Je m'appuie sur son épaule, et commence à dessiner des dessins imaginaires sur son torse. Si y'a bien un truc donc je sous estimais le pouvoir, c'est bien celui du câlin du matin. A vrai dire je n'ai jamais vraiment put en profiter, à quoi bon? Il n'y avait personne avec qui j'avais envie de partager ça, mais c'était sans compter Zayn.
Quoi que il y a encore quelques jours je n'y croyais pas, ou plus vraiment. Le "lui et moi" ou plutôt le nous en général à prit une tournure complètement différente quand j'ai appris qu'il s'est marié avec Ebony. D'ailleurs ça me reste toujours en travers de la gorge, mais mon côté fataliste me pousse à dire : ce qui est fait est fait. Mais il y a eut la fusillade, et puis Zayn a été blessé. Et là je crois que ça a été pire. Ce n'est sans doute pas la pire nouvelle que j'ai appris jusqu'ici, mais ça m'a complètement remuée. Mais je lui en voulais trop pour faire un pas vers lui.
Est ce que si j'avais sut que ça allait se passer comme ça je serais aller vers lui avant ? Non je pense pas. Parce que même si on est ensemble je continue de me poser des questions. Mais ça je ne le lui dirais pas bien entendu.

Non, c'est sûr cette fois : je ne peux vraiment pas compter sur Zayn pour m'encourager à aller en cours. Au contraire. Mais ce n'est pas vraiment étonnant... C'est pour ça que ce ce matin -et parce que j'avais fait jusque là un minimum d'effort pour être à l'heure - je comptais m'éclipser discrètement sans le voir. L'envie de m'en manquait pas, bien au contraire, traîner avec lui toute la matinée, sans rien faire, et surtout pas parler de choses fâcheuses, et donc oublier pendant des heures entières le fait que le monde continue de tourner derrière la porte de ma chambre est bien plus qu'irrésistible.
Mais on est quand même à la fac pour bosser un minimum.

Mon plan est tombé à l'eau quand la tempête Zayn s'est pointée sur le palier de ma porte de chambre. Obligée de retourner dans mon lit, et de rien faire. Ce n'est pas vraiment comme s'il était possible d'y résister, surtout pas avec la bouille qu'il a le matin quant il vient quémander quelques heures de sommeil de plus avec moi. D'ailleurs il a des arguments en béton. C'est vrai que ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vu. 8h. La nuit quoi. Mais est que ça vaut une heure de plus au lit ? C'est ce que je lui demande. Et apparemment oui. Je soupire comme découragée, bien que ce soit loin d'être la vérité. Et puis comme pour appuyer ses paroles il vient m'embrasser. Il n'est plus vraiment question de résister, ni même de jouer offusquée. Je lui réponds avec douceur, après tout c'est encore le câlin du matin.
Enfin, câlin du matin ou non, il semble quand même joueur. Son regard qui veut en dire long, sa main posée comme ça par hasard sur ma taille. Ses mots me font rire.
« A oui ? Et tu penses à quoi ? » Oh, oui je sais à quoi il pense. Depuis le temps qu'on se connait, je crois que parfois les mots sont en trop. On arrive à se comprendre par... Disons un autre mode de communication. Et puis Zayn reste lui même dans toutes les circonstances. Alors pas besoin d'être devin pour deviner le fond de ses pensées. Mais en un sens il n'a pas tout à fait tord. Il reste encore un domaine sur lequel on se connait pas. En même temps ça fait une semaine qu'on est ensemble. Et j'ai l'impression qu'il tient bien plus que moi à que tout se passe bien. Je ne peux pas dire que je n'y attache pas la moindre importance, parce que c'est faux. Mais disons qu'en temps normal -et ce n'est pas comme si j'avais des relations posées régulièrement, c'est plutôt l'inverse - il y a moins de ... Mystère autour de coucher avec l'autre ou non. En un sens c'est flatteur venant de la part de Zayn. Je sais qu'il tient à moi, je l'ai compris, mais il continue de me le faire sentir, et je dois avouer que ça fait du bien.
Mais pour suivre dans le même délire que lui, je pose ma main sur son torse nu, et prends appui sur mon bras, pour me mettre au dessus de lui, pour l'embrasser. Quelques secondes, mais avec assez d'ardeur pour lui donner un aperçu juste.
« Tu pensais à quelque chose qui commençait comme ça ? »
Je lui souris, un brin ironique c'est vrai.Et certainement un peu sadique, puisque rapidement je reprends ma place, blottie contre lui, sur le côté. J'aime le faire marcher, c'est une sorte de petite vengeance pour m'avoir fait craquer encore une fois.

Doucement je m'amuse à faire des dessins avec mon doigt sur son torse. Il ne le sais sans doute pas, mais il est un privilégié parmi les privilégié. J'ai rarement des élans de tendresse envers les gens. Et pourtant avec lui je ne fais pas de manière.
Il me tire de ma rêverie en parlant, c'est son ton surtout qui m'inquiète. Je l'écoute en silence. Aller en Ukraine ?
Ca voudrait dire qu'on ne se verrait pas pendant longtemps. Peut être tout l'été. Je pose ma main à plat sur lui, mais ne relève pas la tête. Je ne sais pas comment prendre cette nouvelle. On en a déjà parler c'est vrai, mais jusque là rien n'était fait. Zayn n'avait pas l'air très emballé par l'idée d'y aller. Après tout ça n'a jamais été la joie avec sa famille. Mais s'il veut y aller c'est une bonne chose non ?
Il rajoute que je pourrait venir avec lui un temps. Peut être. Qu'il pourrait même me payer le billet. Mais ce n'est pas ça le problème.
Je m'écarte un peu de lui, et pose ma tête sur le coussin.
« Je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée. Je n'ai pas envie de m'imposer, c'est déjà assez compliqué pour toi, je ne veux pas qu'ils t'en veuillent de ramener quelqu'un avec toi, ils pourraient penser que tu n'as pas envie d'être avec eux... »
J'aimerais partir avec lui. Je ne sais pas vraiment ce que je vais faire cet été, mais j'ai compris qu'il vaut mieux refuser, pour le moment c'est plus sage.
Et puis je n'aime pas trop la famille en général. Voir les autres heureux, avec leurs parents, ou d'autres personnes qui les a vu grandir, ça me met toujours mal à l'aise. Et puis il arrive toujours là même question : et vous vos parents ils font quoi ? La réponse est sois fausse, et ils le devinent. Et après ça m'est toujours mal à l'aise. C'est peut être égoïste de ma part c'est vrai.
« Mais faut que tu y ailles, il faut pas que ça t'arrête. Ils seront contents de vous voir toi et ta soeur. »
Je lui souris, et repose ma tête sur son épaule après avoir déposé un baiser sur sa joue.
Avant qu'il ne parte on a encore un peu de temps, et puis ce n'est pas comme si il ne comptait pas revenir...