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Entre l'amour et la haine, il n'y a qu'un pas

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MessageSujet: Entre l'amour et la haine, il n'y a qu'un pas Entre l'amour et la haine, il n'y a qu'un pas EmptySam 9 Juin - 23:23

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Quatre mois. Cela faisait quatre mois que Maria et moi avions cessé de nous voir. Quatre mois où nous n’avions plus rien d’un couple marié. Suite à notre retour de France, comme prévu, je faisais mes valises pour quitter la maison. Une ‘‘pause’’. Je n’étais pourtant pas dupe. Cependant, je ne souhaitais pas lui rendre la tâche plus difficile. Si ma présence la rendait malheureuse et qu’elle souhaitait me voir loin, j’acceptais son choix. Bien évidemment, cela ne me faisait absolument pas plaisir. Il faut dire que j’en souffrais énormément, jour après jour. Très vite, j’ai compris que le fait de la voir tous les jours à l’université ne m’aidait guère. C’est pourquoi j’ai décidé de partir.

Clairement, je lui en voulais. J’avais beau être encore terriblement amoureux d’elle, j’arrivais à ressentir une certaine haine à son égard. Oui, on dit que la barrière entre ces deux sentiments peut-être très faible. Je lui en voulais de m’avoir reproché toutes ces choses lorsque nous nous trouvions en France. Elle m’en avait voulu d’avoir embrassé une autre femme. Le lendemain, elle m’en voulait pour être trop amoureux d’elle. C’était à ne rien y comprendre. Comme l’année précédente, elle avait désiré une séparation. Une séparation qu’elle aurait peut-être préférée plus courte. Cependant, je n’étais pas soumis à son bon vouloir. Oui, une fois par an, j’avais le droit à une crise de sa part et à son choix de me voir m’éloigner. Certes, l’année dernière, je m’estimais en tord. Mais aujourd’hui, je ne comprenais pas vraiment comment on pouvait en vouloir à un homme qui est amoureux de sa femme. Ça, ça me dépasse. Et je la trouvais particulièrement égoïste. Egoïste pour n’avoir pas spécialement cherché à résoudre le problème. Égoïste pour avoir pris la décision de nous éloigner l’un de l’autre. Elle avait dit vouloir prendre une chambre d’hôtel ? Qu’elle soit réaliste. Qu’espérait-elle ? Que j’allais laisser Aaron vivre dans une chambre d’hôtel ? Non, je ne suis pas stupide. Je préférais, pour le confort des enfants, prendre la porte plutôt qu’elle.

Elle disait m’aimer ? Je possédais un sérieux doute à ce sujet. Oui, peut-être qu’effectivement, elle ressentait de l’amour à mon égard. Mais bien plus faible que le mien. Certes, je ne pouvais pas l’obliger à avoir autant de sentiments que moi. Néanmoins, personne ne pourra nier qu’une telle réalité fait extrêmement mal. Même si Maria ne supportait pas cette idée, oui, je pourrais donner ma vie pour elle, je serais capable de me foutre en elle pour elle. Le fait est que sans elle, je trouve la vie tellement moins belle. Pourtant, la voir tous les jours en sachant enfin ce qu’elle pense réellement de moi, ça, ça relève de l’Enfer. Voilà pourquoi j’ai décidé de partir. Je suis resté à San Francisco peut-être deux semaines après notre retour de France. Puis j’ai décidé de prendre l’avion pour retourner en Irlande. J’y suis resté trois mois. Trois mois à me ressourcer. Trois mois à réfléchir à toute cette situation. Trois mois à tenter de prendre du recul. Trois mois pour retrouver mes racines. Oui, trois mois également sans voir Maria. Sans voir mes enfants. Pourtant, je ne cessais de penser à eux. Je voyais Seth et Jade quelques soirs via une webcam. Mais pour ce qui était d’Ambre, je parlais très souvent au téléphone avec elle. Elle me donnait des nouvelles d’Aaron. Et quand je téléphonais, il était rare que je reste très longtemps au fil avec la brunette. Ma conversation se limitait à peine à un « Bonjour », mais plutôt à un « J’aimerai parler à Ambre s’il te plaît. », sur un ton qui traduisait clairement ma haine et ma déception envers elle. Je n’avais pas envie d’entendre le son de sa voix, si ce n’est pour me faire davantage mal. Nous avions expliqué aux enfants que si je ne vivais plus avec Maria, c’était parce que j’avais beaucoup de travail et qu’il fallait que je voyage énormément d’une ville à l’autre. Mon ‘‘travail’’ s’était transféré en Irlande pour quelques temps. Du moins, c’est ce dont les petits étaient persuadés.

Maria devait très certainement me prendre pour un grand égoïste à traverser l’océan sans lui donner de nouvelles. Pourtant, elle se trompait. Comme elle le voulait, je prenais des décisions sans prendre en compte son avis. Pour cause, je ne le lui demandais même pas. J’avais besoin de penser un peu à moi, pour prendre un certain recul, afin d’accepter les choses. Mais avant cette phase d’acceptation se trouvait une phase d’énervement dans laquelle j’avais plongé à pieds joints.

Un séjour de trois mois en Irlande relevait du Paradis. Pourtant, je remettais les pieds à San Francisco uniquement pour voir mes enfants. Cheyenne me manquait également, comme d’autres amis. Ne pas voir Maria me détruisait à petit feu, certes, mais je savais déjà que la croiser allait me faire sortir de mes gonds. Pour me briser le cœur, elle s’était montrée particulièrement compétente. Lorsqu’elle me téléphonait, je lui demandais directement si son coup de fil avait un rapport avec l’un des enfants. Et quand je m’apercevais qu’elle voulait uniquement de mes nouvelles, je lui raccrochais au nez sans lui donner la moindre explication. Un geste qui pourtant signifiait clairement que j’allais mal. C’est ainsi que j’ignorais ses appels et ses messages. De plus, mon absence à l’université de Berkeley devait l’ennuyer dans la mesure où il lui manquait un professeur d’Histoire les quelques mois précédant les examens. Pourtant, je ne laissais pas tomber mes étudiants. Je restais en contact avec eux via le portail de l’université. Je leur envoyais de nombreux cours et restais disponible pour leurs questions. En somme, tout le monde avait de mes nouvelles, sauf la femme avec laquelle j’étais marié. Elle pouvait me virer, je crois que ça ne m’aurait fait ni chaud, ni froid.

« Tu ne peux pas jouer à cache-cache avec elle plus longtemps Ed. » Je continuais de fixer la façade de l’établissement à travers mes Ray-Ban. « Je ne compte pas jouer à cache-cache. Je vais faire mon boulot, c’est tout. » Mon collègue et ami regardait dans la même direction que moi en fronçant doucement les sourcils. « Et si elle te voit ? » Je mangeais les chips d’un paquet. Oui, il était dix heures du matin. Mais dans la mesure où je m’étais pris une cuite sévère la veille, seule une bonne douche et du salé m’avait donné envie. « Qu’elle aille se faire voir. Je ne suis pas là pour elle, mais pour mes étudiants. » J’étais définitivement mauvais envers elle. Enfin je m’avançais vers l’entrée de l’établissement. Très vite, quelques élèves furent étonnés de me voir et vinrent me parler. Et quand je décidais de monter vers la salle des professeurs, je vis Cheyenne en sortir. Elle fit de grands yeux avant de courir vers moi. Je la prenais dans mes bras et la serrais fort contre moi. « T’es de retour ! » La porte de la salle des professeurs s’ouvrit une nouvelle fois, afin de laisser Maria en sortir. Nos regards se croisèrent. Et déjà j’affichais la mine d’un sale gosse. Des yeux qui disaient à la fois clairement ‘‘je t’aime’’ et ‘‘je te déteste pour m’avoir brisé le cœur’’.
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MessageSujet: Re: Entre l'amour et la haine, il n'y a qu'un pas Entre l'amour et la haine, il n'y a qu'un pas EmptyDim 10 Juin - 11:26

Entre l'amour et la haine, il n'y a qu'un pas 796151tumblrlrvv5hUGnj1qfh47wo1500

Please, don't be in love with someone else. Please, don't have somebody waiting on you.


Quatre mois. Voilà la première chose à laquelle Maria pensa le jour où elle se retrouva devant le calendrier, à devoir en tourner une nouvelle fois la page, pour changer de mois. Nous étions déjà en juin et voilà quatre mois qu’Edward et elles n’étaient plus ensemble, sans pourtant avoir conclu à l’idée d’une possibilité de divorce. A vrai dire, l’idée se refusait encore à l’esprit de la brunette qui ne pouvait malgré tout se résoudre au fait de ne plus porter cette petite bague en or qui prouvait à tous qu’elle avait finalement réussi là où tout le monde pensait qu’elle échouerait lamentablement. Si seulement ils savaient qu’ils avaient finalement eu raison sur toute la ligne…

Depuis le départ d’Edward, Maria enchainait les corvées, tâches et toute autre chose lui permettant de garder l’esprit constamment occupé. Un jour où elle n’avait rien de particulier à faire le soi – une fois que les enfants dormaient –elle avait revu tous les plannings des professeurs (pourtant déjà revus deux fois avec l’absence de l’Irlandais) jusqu’à deux heures du matin, tout en sachant qu’elle devait se lever trois heures plus tard pour commencer à gérer une nouvelle journée en tant que mère et directrice d’une université américaine renommée. Elle avait également revu son médecin à qui elle avait refusé d’expliquer les raisons de la non-présence de son époux au rendez-vous alors qu’il l’avait fortement recommandé au vu de la prochaine intervention à laquelle serait soumise la brunette. La chose étant programmée pour mi-juillet (Maria ayant refusé avant pour cause d’étudiants en examen), il lui faudrait réussir à contacter Edward pour qu’il garde les enfants pendant un certain laps de temps.

Mais pour cela, faudrait-il encore qu’elle soit en mesure de contacter son « mari » sans pour autant avoir à se servir de ses propres enfants pour être sûre de l’avoir à l’autre bout du fil, chose qu’il refusait très clairement depuis plusieurs semaines maintenant. A chaque fois qu’elle avait tenté de savoir comment il allait (quoi ?! elle n’était pas devenue insensible en plus !), Edward lui raccrochait sans retenue au nez. Oh, elle ne lui en voulait guère sachant pertinemment que c’était elle qui avait demandé à Edward une « pause » tout en sachant que cette « pause » serait le moment de vérité à savoir qui ça passait ou si ça cassait définitivement entre eux. Et à l’heure actuelle, Maria avait bien comprit que le « célibat » n’était plus vraiment une chose à laquelle elle était particulièrement attachée, contrairement à ce qu’elle avait longuement pu penser lorsqu’Edward était encore à la maison. Les faits étaient là. Se réveiller seule dans un grand lit finalement froid pour y avoir dormi deux heures, sans personne à côté était beaucoup plus difficile que ce qu’elle aurait cru. Ne pas avoir quelqu’un prêt à l’écouter le soir après qu’elle soit rentrée d’une longue journée de boulot, non plus, n’était pas particulièrement évident à vivre. Elle n’avait que les enfants, auxquels elle se raccrochait quand ce n’était pas à son travail.

Beaucoup de ses amis lui avaient conseillé de partir en Irlande pour aller retrouver l’homme qu’elle aimait, mais Maria s’y était tout bonnement refusée. Edward était parti là-bas pour de bonnes raisons, en particulier – c’est ce qu’elle pensait – pour ne plus avoir à la voir tout le temps (ce pourquoi elle avait demandé à Edward de partir aussi, rappelons-le) ainsi, il était hors de question qu’elle aille jusque là-bas pour se prendre une énorme veste et ennuyer l’homme. Elle avait donc continué de travailler en tant que directrice et mère, sans s’arrêter. Jusqu’à maintenant…

Alors qu’elle se trouvait en salle des professeurs pour prendre un café avec quelques collègues qui évitaient brillamment le sujet « Edward O’Malley » tout en constatant qu’elle n’avait pas retiré son alliance – la brunette s’y refusant encore – la brunette s’excusa auprès d’eux lorsqu’il lui fallut repartir à l’étage administratif pour continuer son travail. C’est alors qu’en sortant de la salle des professeurs, Maria tomba sur quelqu’un qu’elle ne s’attendait même pas à voir.


Le sang de la brunette ne fit qu’un tour, et un rapide qui plus est. Son pouls accéléra sans qu’elle ne puisse rien n’y faire, en particulier lorsqu’elle comprit au regard de l’homme qu’elle n’était définitivement pas la personne qu’il voulait voir en ce moment. Il semblait la…détester. Bien-sûr, elle se doutait bien qu’un jour il reviendrait et qu’il ne viendrait pas vers elle avec un bouquet de fleurs en lui lançant des « je t’aime » à tout va, mais elle ne s’était pas non plus attendue à un tel regard de haine envers sa personne. Elle lui avait fait du mal – sans doute était-ce encore le cas – et elle avait tout à fait conscience, mais de là à la regarder de cette manière ? « Bonjour… » Laissa-t-elle entendre, très professionnellement – se refusant à ce que sa vie privée interfère de nouveau ici.

Il mangeait des chips. Ce détail aussi idiot soit-il la choqua particulièrement. Bien qu’il ait toujours plus ou moins mangé n’importe quoi, n’importe quand, là ça dépassait tout ce qu’elle espérait. Ou n’espérait pas, plus tôt. Il ne semblait pas particulièrement fatigué. Tant mieux pour lui. Mon dieu, il allait bien vite se rendre compte qu’elle n’avait plus des cernes sous les yeux mais bien des cavernes de la première ère. Horreur. Était-elle censée dire quelque chose ? Alors qu’il était avec ses amis ? Sans doute devait-elle simplement passer son chemin.

Ce qu’elle fit.
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MessageSujet: Re: Entre l'amour et la haine, il n'y a qu'un pas Entre l'amour et la haine, il n'y a qu'un pas EmptyDim 10 Juin - 13:59

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Le simple fait de voir Maria fit resurgir des sentiments qui n’avaient rien de mieux à faire que se battre en duel alors que j’avais passé trois mois en Irlande à tenter de les apaiser. D’un côté, je me rendais compte en croisant son regard que mon amour pour elle n’avait cessé de croître. Elle restait la femme la plus importante de ma vie. Sa voix me manquait, ses yeux également. J’avais envie de serrer son corps contre le mien. Embrasser ses lèvres. Je souhaitais me réveiller et me rendre compte que toute cette histoire n’était qu’un mauvais cauchemar, que rien de ça n’était vraiment arrivé, que tout allait bien dans le meilleur des mondes. Malheureusement, ce n’était pas le cas. D’un autre côté, l’énervement reprenait possession de moi. J’avais envie de lui hurler qu’elle m’avait fait mal, qu’elle m’avait déçu comme je l’aurais crû incapable de le faire, qu’elle m’avait brisé le cœur après l’avoir lâchement piétiné. Je ressentais de la tristesse quant à l’idée qu’elle me reprochait l’amour que je lui portais, signifiant ainsi que ses sentiments pour moi étaient bien moins fort que ceux que je possédais pour elle. Et ça, clairement, ça blesse. Cette sensation de s’être trompé sur toute la ligne, d’avoir été pris pour un con, je ne la souhaitais à personne, pas même à mon pire ennemi. Bien sûr, je ne pouvais pas l’obliger à m’aimer avec la même intensité dont je faisais preuve. Mais bien évidemment, quand on construit sa vie avec une personne, on aimerait que les affinités soient réciproques. Enfin, le doute s’emparait toujours de moi. Maria est le genre de femmes qui ne sait pas ce qu’elle veut. Voilà pourquoi j’avais cette désagréable impression d’être pris pour un con. Une fois elle veut de moi, le lendemain elle me repousse. Elle me reprend, puis elle remet de la distance entre nous. J’ai fondé une famille avec elle, et ce n’est pas ce genre de vie que je souhaite. Elle pouvait comprendre que je ressentais une certaine pression quant à savoir si le mois prochain je ne serais pas mis à la porte parce qu’elle en aurait décidé ainsi. Etre marié, c’est nous accorder – normalement – une assurance de vie commune. Mais ce n’était pas le cas. Et si je prenais ainsi mes distances, c’était pour toutes ses raisons. J’avais besoin de me protéger, chose que je n’avais jamais prise la peine de faire.

Depuis mon retour à San Francisco, je vivais chez Cheyenne. Une situation que je souhaitais temporaire tout d’abord parce que ma meilleure amie avait sa vie et je ne souhaitais pas empiéter dessus. De plus, je souhaitais avoir une nouvelle indépendance. Voilà pourquoi je recherchais déjà activement un nouvel appartement. Si Cheyenne semblait assez surprise de me voir de nouveau à l’université, c’est parce que j’étais rentré tard cette nuit et que j’avais à la base refusé de refaire mes premiers pas ici. J’avais finalement changé d’avis : quand on tombe de cheval, il faut vite remonter dessus. Oui, je faisais tout mon possible pour continuer à avancer même si le cœur n’y était pas.

« Bonjour… » Mes yeux détaillaient Maria, même si je me refusais à lui accorder un regard plus longtemps. D’ailleurs, je ne pris même pas la peine de répondre, ou bien de tenter de l’arrêter alors qu’elle s’éloignait. Cheyenne m’observa avec une mine qui en disait bien long sur ce qu’elle pouvait penser de mon attitude. Elle n’appréciait pas mon ignorance et préférait que je m’explique avec ma femme une bonne fois pour toute, au lieu d’installer un fossé entre nous. « Ba quoi ? Qu’est-ce que j’ai fait ? » Hutchinson et son regard perçant à souhait. « Je dirais plutôt ce que tu n’as pas fait. » Un soupir s’échappa de mes lèvres. « Bon, j’vais te laisser, j’ai cours là. » Elle haussa les sourcils. « Tu as ton nouveau planning au moins ? » Alors que j’avais déjà fait volte-face, je me stoppais net. Le nouveau planning. Ah oui… ça serait pas mal de l’avoir. Avec certains examens qui avaient déjà débuté, tous les emplois du temps avait été changés, comme tous les ans d’ailleurs. « Et je peux le trouver où ce nouveau planning ? » Ba oui, depuis mon arrivée ici, c’est toujours Maria qui me l’a remis. Traitement de faveur. Je regardais Cheyenne dans les yeux alors qu’elle affichait un sourire sadique qui me fit comprendre qu’il se trouvait dans le bureau de Maria. « Tu veux bien y aller pour moi ? Allez s’il te plaît ! » Le sourire de la jeune femme s’élargit alors qu’elle passa à côté de moi en posant sa main sur mon épaule. « Dépêche-toi, tu risquerais d’être en retard. Enfin d’ailleurs, je ne sais même pas si tu en as un, vu que tu es parti. » Elle mima un avion qui décolle avec sa main puis elle quitta les lieux. Je fronçais les sourcils par mauvaiseté. « Fais chier… »

Je m’étais dirigé jusqu’à la porte du bureau de Maria à reculons, il faut le dire. Et quand je me trouvais devant, j’hésitais, répétant une phrase toute faite pour partir le plus tôt possible. J’avais l’impression de m’apprêter à traverser une salle enflammée. J’expirais lentement, avant de frapper à la porte. J’entrais sans attendre de réponse. Mieux valait ne pas que je baisse ma défense et que je garde le contrôle de mes émotions – ce qui, rappelons le, est difficile pour un hyperactif. « Je voulais savoir si tu m’as intégré dans les nouveaux plannings. Si c’est le cas, j’pourrais avoir le mien s’te plaît ? » J’avais prononcé chaque mot à une vitesse incroyable. Et pourtant, ça ne m’avait pas empêché de prendre du temps pour observer Maria. Elle semblait particulièrement fatiguée, comme si elle vivait mal notre ‘‘séparation’’. D’un côté, j’en fus ravi. Elle ne faisait que payer les conséquences de ses actes et ça me faisait plaisir de savoir que je lui rendais la monnaie de sa pièce. D’un autre côté, ça me fit mal. Je n’aimais pas la voir dans cet état. Mais je secouais bien vite la tête, de façon négative. Il était hors de question que je me laisse attendrir. Ca ne ferait que prouver une fois de plus que je suis bien trop attaché à elle, alors que je tentais de prendre mes distances pour lui faire croire qu’elle se trompait, que je ne la vois pas comme étant mon oxygène.
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MessageSujet: Re: Entre l'amour et la haine, il n'y a qu'un pas Entre l'amour et la haine, il n'y a qu'un pas EmptyDim 10 Juin - 21:54

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Le retour jusque son bureau fut très certainement le chemin lui ayant paru comme étant le plus long de toute sa maigre existence. Ce fut pourtant avec le pas rapide que la directrice de Berkeley rejoignit son bureau qui lui semblait toujours aussi froid, malgré tous les allers et venues qu’elle pouvait y faire et ce, depuis qu’elle avait été promu au rang qui était dorénavant le sien au sein de cet établissement qu’était Berkeley Université. Jetant un coup d’œil rapide à sa montre, la brunette soupira. Le fait de savoir qu’Edward se trouvait dans les mêmes lieux qu’elle ne risquait pas d’être facile à gérer. Peut-être valait-il mieux pour aujourd’hui qu’elle reste dans son bureau, à faire toute la paperasse qu’elle avait à fait, sans poser de questions, puis rentrer chez elle en deux trois mouvements. Prenant alors place dans son fauteuil, Maria ouvrit son ordinateur portable, et commença à vérifier sa boite mail professionnelle dans laquelle elle trouva quelques messages qui lui serait important de lire dès aujourd’hui. La plupart concernait les affiliations d’étudiants aux différentes matières que permettait d’étudier l’université de San Francisco.

Mais à peine eut-elle ouvert l’un des courriers lui étant adressé, que Maria entendit qu’on frappait à la porte de son bureau. Relevant à peine la tête, elle n’eut guère le temps de donner son accord ou son refus de recevoir que la personne entra. Bien obligée de relever entièrement la tête cette fois-ci, Maria fut presque choquée de voir que la personne qui se trouvait présentement face à elle n’était autre qu’Edward. « Je voulais savoir si tu m’as intégré dans les nouveaux plannings. Si c’est le cas, j’pourrais avoir le mien s’te plaît ? » Voilà qui s’appelait parler très rapidement ! Maria en fut extrêmement étonnée, sachant qu’Edward était plutôt un homme du genre à prendre son temps pour se faire bien comprendre. Mais prise de court, la brunette ne sut tout d’abord pas vraiment quoi répondre, de peur de n’avoir pas tout à fait comprit ce qu’il lui demandait en ce moment. Si elle avait bien tout saisi, il voulait savoir si elle avait du travail pour lui. La gêne la gagna bien vite lorsqu’elle se rendit compte qu’elle n’avait absolument rien à lui proposer pour le moment puisqu’elle ne savait pas s’il reviendrait ou non pour la fin de l’année. « C’est-à-dire que…je ne savais pas si et quand tu reviendrais à l’université, alors j’ai laissé tes cours à l’autre professeur d’Histoire et d’Archéologie jusque la fin de l’année. » Se passant la main gauche dans les cheveux, Maria garda tant bien que mal son regard encré dans celui de l’homme qui était encore son mari, bien qu’elle ait rapidement vu qu’il préférait éviter le sien. « Mais tu peux tout à fait t’arranger avec lui pour voir si tu peux assurer quelques cours de fin d’année. Je suis sûre que tes étudiants seront contents de te voir. » Que pouvait-elle dire d‘autre pour le moment, tout en sachant qu’elle comprenait dans son regard que ce bureau était le dernier endroit sur Terre où il semblait vouloir se trouver.
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MessageSujet: Re: Entre l'amour et la haine, il n'y a qu'un pas Entre l'amour et la haine, il n'y a qu'un pas EmptyDim 10 Juin - 22:39

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« C’est-à-dire que… je ne savais pas si et quand tu reviendrais à l’université, alors j’ai laissé tes cours à l’autre professeur d’Histoire et d’Archéologie jusque la fin de l’année. » Je ne pouvais pas vraiment lui en vouloir. Après tout, j’avais refusé de lui parler d’autre chose que des enfants. Peut-être avait-elle souhaité me parler en tant que directrice de l’université pour savoir si je comptais revenir sous peu pour assurer mes derniers cours, ou bien si je comptais continuer à errer je ne sais trop où. Quoi qu’il en soit, le fait qu’elle soit mon épouse jouait beaucoup dans sa prise de décision. En effet, en aucun cas je ne possède le droit de quitter le territoire et donc mon travail sans prévenir, en ne donnant que peu de signes de vie. Oui, si Carl Hambrush était resté directeur, il est clair qu’il aurait profité de cette occasion pour me virer. Il l’avait tellement désiré après tout. Mais là, j’avais affaire à Maria. N’allez pas croire que je m’accordais ces frasques parce que je savais qu’elle me garderait en sécurité dans ma vie professionnelle. Bien au contraire. Elle pouvait tout aussi bien me renvoyer que je n’en serais même pas étonné. Partir était devenu une raison vitale.

Je n’avais donc aucun travail d’attribué jusqu’à septembre. Donc aucune raison de rester ici, à l’université. J’en fus soulagé. Mes étudiants pouvaient se reposer sur un professeur plus que compétent, et je pouvais continuer à leur venir en aide via internet. De plus, je n’aurais plus à croiser Maria, chose qui me faisait extrêmement mal. Le simple fait de me trouver devant elle me faisait presque perdre tous mes moyens. Et même si j’affichais une mine arrogante, froide et sûre de moi, il n’en était rien à l’intérieur. Oui, dans le fond, je souffrais, je la haïssais, je l’aimais.

« Mais tu peux tout à fait t’arranger avec lui pour voir si tu peux assurer quelques cours de fin d’année. Je suis sûre que tes étudiants seront contents de te voir. » Elle semblait gênée quant au fait d’avoir dû prendre des initiatives face à mon absence. Elle n’avait pas à l’être, bien au contraire. Oui, Maria avait fait preuve de professionnalisme. « Ne t’inquiète pas, tu as bien fait de leur attribuer un autre professeur. Je leur ai donné mes cours via internet, mais c’est plus simple à l’oral, dans un amphithéâtre. » J’observais rapidement l’alliance que je gardais à mon doigt puis plongeais mes mains dans les poches de mon jeans, tout en gardant la tête haute. « C’est pas plus mal d’un côté. Je préfère m’arrêter là pour cette année, et me tenir loin de… tout ça. » Il ne fallait pas être devin pour comprendre que par ‘‘tout ça’’, je parlais bel et bien d’elle et de notre histoire.

Je tournais les talons tout en me dirigeant vers la porte du bureau de Maria. J’estimais ne pas avoir à y faire grand-chose. Reparler de toute cette histoire ? A quoi bon ? Tout a été dit, et malheureusement, ce n’est pas vraiment ce que j’aurais aimé entendre. Quoi qu’il en soit, il fallait se résigner, bien que ça fasse extrêmement mal. Cependant je me stoppais dans mon élan, restant dos à elle. « J’aimerai voir les enfants. » Chose qui paraissait un temps soit peu normal et totalement dans mon droit. Je tournais finalement la tête vers Maria et mon regard bleu perçant se déposa sur elle, attendant sa réaction. Je ne lui demandais pas vraiment son avis et pourtant, j’attendais une réponse de sa part. N’importe la quelle.
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MessageSujet: Re: Entre l'amour et la haine, il n'y a qu'un pas Entre l'amour et la haine, il n'y a qu'un pas EmptyLun 11 Juin - 0:05

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Ne sachant que répondre à ce qu’il venait de lui rétorquer, Maria prit sur elle pour se contenter d’un silence étant sans doute le bienvenu présentement. Edward ne tarda pas à tourner les talons, pour quitter les lieux. Il l’avait dit. Il avait besoin de s’éloigner, et par « tout ça » il parlait bien évidemment d’elle. Maria n’était pas dupe et plutôt observatrice qui plus est, elle se doutait bien que l’Irlandais ne voulait pas entendre parler d’elle et encore moins avoir à la croiser. Maria le comprenait aisément, elle-même peu à l’aise à le voir dans cette pièce avec elle en ce moment. Non pas que croiser de nouveau ce regard bleu ne lui faisait pas plaisir, au contraire, seulement cela ne la soulageait pas pour autant.

Elle avait tout à fait conscience de l’audace monstrueuse dont elle avait fait preuve vis-à-vis de leur relation et de l’attachement parfois étouffant d’Edward envers elle, mais Maria ne parvenait malheureusement pas à le regretter dans le sens où elle pensait tout ce qu’elle avait pu dire en France. Elle ne l’avait très certainement pas exprimé de la manière la plus courtoise qu’il ait plus existé, mais c’était regrettablement l’un des aspects peu agréable sa manière d’être. Parfois froide et amère envers les autres, O’Berkeley avait énormément de mal avec les relations humaines, qu’elle ne l’ait décidé ou non d’ailleurs. Cela ne l’empêchait cependant pas d’aimer Edward de tout son cœur, mais apparemment pas autant que lui. Elle le reconnaissait, et aussi horrible que celui puisse paraitre, elle savait également que ça n’était pas près de changer. L’Irlandais avait une perception de l’amour tout à fait différent de celle qu’avait la brunette, ainsi il paraissait évident qu’ils ne puissent pas s’entendre à merveille sur le sujet, mais sans pour autant s’entretuer. Malheureusement, Maria avait échoué quant à la deuxième partie de la chose. Elle avait fait énormément de mal à Edward et en avait pleinement conscience, ainsi elle ne voulait le forcer à rien. S’il ne voulait plus la voir, elle ne viendrait pas l’ennuyer. Et présentement, c’était exactement le sentiment qu’elle avait : elle l’ennuyait au plus haut point.

« Je me doute que tu as encore les clefs. Je suis ici jusqu’à dix-huit heures trente, tu peux aller les chercher à l’école si tu veux, j’appellerai la nourrice. »
Que répondre d’autre ? Cet entretien – bien qu’il soit pourtant bref – l’épuisait au plus haut point. Attention, non pas qu’il l’ennuyait, loin de là, mais il la mettait extrêmement mal à l’aise ce qui, donc, la fatiguait. Aaron était à la crèche qui fermait à dix-sept heures et Ambre quittait l’école à 15h30, ainsi Edward aurait tout le loisir de passer du temps avec ses enfants si c’était ce qu’il désirait.

Soudain, une question traversa l’esprit de la brunette apparemment emprunt à la mettre mal à l’aise intérieurement. Et s’il avait trouvé quelqu’un d’autre ? En quatre mois, bien des choses pouvaient se passer, et Maria en avait bien conscience. S’il avait rencontré quelqu’un, un soir, dans un bar en Irlande ? S’il avait une histoire avec une autre femme qu’elle, même le temps d’une nuit ? O’Berkeley ne sachant quoi en penser essaya de chasser ces idées-là de son esprit, bien qu’elles y soient malheureusement déjà bien ancrées. Et si… On referait décidément tout un monde avec ça.
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MessageSujet: Re: Entre l'amour et la haine, il n'y a qu'un pas Entre l'amour et la haine, il n'y a qu'un pas EmptyLun 11 Juin - 1:02

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Comment étais-je censé prendre la chose ? Comment faut-il réagir quand la personne dont vous êtes amoureux vous explique qu’elle vous aime, mais bien moins que vous ? On dit souvent que dans un couple, il y en a toujours un qui est plus attaché que l’autre, pourtant, j’avais du mal à concevoir une relation où je sais que mes sentiments ne sont pas réciproques. J’avais déjà une bien faible confiance en moi en ce qui la concernait et les évènements ne faisaient que m’enterrer dans cette optique. J’aurais aimé qu’elle se batte pour moi, pour nous. Qu’elle me prouve qu’elle me regrette réellement. Mais sa froideur ne cessait de me conforter dans l’idée que j’étais véritablement le seul ici à savoir ce que je désirais vraiment. Et même si elle se battait, cela ne voulait pas dire qu’elle ressentirait plus d’amour pour moi. Les paroles qu’elle avait prononcées à Paris avaient réellement cassé quelque chose entre nous. J’avais l’impression de n’être que son mari grâce à des papiers. C’est comme si un rêve de bonheur venait de s’effondrer. Maria n’avait pas rompu et pourtant, le discours qu’elle avait tenu était bien pire que ça.

« Je me doute que tu as encore les clefs. Je suis ici jusqu’à dix-huit heures trente, tu peux aller les chercher à l’école si tu veux, j’appellerai la nourrice. » Je hochais la tête, sans rien répondre de plus. Puis je quittais la pièce, sans un mot, ni un regard. J’avais l’impression que nous n’étions plus que des étrangers, et cette optique m’insupportait. Je ne rêvais que d’une chose, qu’elle se bouge une bonne fois pour toute. Etais-je un si mauvais mari ? Combien de fois ai-je entendu des personnes me dire que j’avais de la chance d’avoir une femme comme elle, et j’en étais conscient. Pourtant, on avait aussi souvent dit à Maria qu’elle avait trouvé un homme qui frôlait la perfection tant il était amoureux. Ça ne semblait pourtant pas lui suffire. J’ai toujours passé mon temps à me battre pour que notre couple survive, et je désirais que cette fois-ci, ce soit Maria qui fasse l’effort de faire le premier pas, qu’elle se batte pour me faire revenir. A quoi bon sinon ? Après tout, c’est elle qui m’a bien fait comprendre à quoi je devais m’en tenir.

A quinze heures trente, j’allais récupérer Ambre à l’école. J’en profitais pour voir Seth et Jade alors que Sarah venait également les chercher. Nous eûmes l’occasion de discuter rapidement, bien qu’elle soit déjà au courant de ce qu’il se passait entre Maria et moi. « Je dois avoir un souci, je ne dois pas être fait pour être avec quelqu’un. » Mon ex-femme et amie semblait touchée et remplie de compassion. « Dis pas ça. Tu finiras bien par trouver quelqu’un qui t’aimeras pour ce que tu es. » Mes sourcils se froncèrent. J’avais l’impression d’être un adolescent hideux que l’on tentait de rassurer quant au fait qu’il souhaitait avoir une petite-amie. « Ca me fait plaisir venant de toi tiens… » Je me pris une tape sur l’épaule alors qu’elle répondait avec amusement : « Je te signale que toi non plus, tu n’étais plus amoureux. A part le sexe, ça ne collait plus, avoue-le. ». Hm… certes.

Les enfants arrivèrent ensemble et furent surpris de me voir rentrés. Très vite, je mettais mis à leur hauteur et nous fîmes un câlin collectif, nous serrant fort les uns contre les autres. Puis je m’accordais du temps avec chacun. Je me demandais si Maria prenait tout de même la peine de continuer à rendre visite à Seth ainsi qu’à Jade. Pourtant je ne posais pas la question, ayant peur d’entendre une réponse négative. Les gamins s’étaient énormément attachés à elle, et l’idée qu’ils ne voient plus ma femme me rendait malade. Pourtant aucun n’en parla. Je repartais au bout d’une heure avec Ambre, main dans la main. Le temps de prendre la voiture, nous arrivâmes à la crèche. Voir Aaron me déchira le cœur. Il avait grandi et avait fait de nombreux progrès. Déjà il gambadait et posait son attention sur tout et n’importe quoi. Quand il soutint mon regard, je compris qu’il m’avait reconnu. Il eut un grand sourire et déjà, je le prenais dans mes bras.

Nous étions rentrés à la maison depuis un petit moment déjà quand Maria ouvrit la porte. Je n’avais pas eu le courage d’expliquer à Ambre qu’entre sa mère et moi, les choses n’allaient plus, et que je ne dormirais pas là ce soir, ni les prochaines nuits d’ailleurs. J’avais Aaron dans les bras quand je croisais de nouveau le regard de ma femme. Je comprenais que c’était le moment pour moi de partir. J’embrassais mon fils sur la tempe puis le redéposais, avant de passer une main dans les cheveux d’Ambre. Et déjà je regagnais la porte, ce qui alerta la fillette. « Donc c’est vrai ce que Seth disait ? T’es plus avec maman ? » Je croisais le regard de Maria une nouvelle fois, sans trop savoir quoi répondre. Elle m’avait pris par surprise. Et déjà je l’entendais repartir en courant. Quant à Aaron, il ne comprenait pas vraiment ce qu’il se déroulait sous ses yeux. Je passais une main contre ma nuque. « Ambre… » Je fis quelques pas alors qu’elle revenait vers moi, les joues humides, et une laisse dans la main à laquelle était attaché Tiago, qu’elle tentait de ramener avec ses petits bras. « Tiens, récupère ton chien ! T’es qu’un menteur ! T’as promis que tout allait bien ! Je te déteste ! »

J’avais désormais la laisse de Tiago dans la main en fronçant les sourcils. Clairement, je sentis une envie de pleurer me monter aux yeux, simplement traduit par un léger rougissement de mes joues. Je jetais un dernier regard à Maria avant de quitter la maison pour me retrouver dehors. Je me stoppais un instant sur le pallier, et pris une grande bouffée d’air. Enfin je détachais mon chien, sachant qu’il n’avait pas besoin de laisse pour me suivre. Comment avoir l’impression d’être dans une impasse.
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MessageSujet: Re: Entre l'amour et la haine, il n'y a qu'un pas Entre l'amour et la haine, il n'y a qu'un pas EmptyJeu 14 Juin - 17:57

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Please, don't be in love with someone else. Please, don't have somebody waiting on you.


Lorsque Maria rentra chez elle, elle se doutait pertinemment qu’Edward y était encore. Elle lui avait très clairement donné la permission de se rendre à la maison pour être avec les enfants. Comment aurait-elle pu dire non ? Elle ne les avait pas eu seule ces fameux enfants ! Et puis, voilà quatre mois qu’il ne les avait pas vu, elle pouvait au minimum faire cela pour lui. Sans compter sur cette petite lueur de bonheur que la brunette avait cru apercevoir dans le regard bleu azur de l’homme lorsqu’elle lui avait justement dit qu’il n’avait qu’à passer l’après-midi avec Ambre et Aaron. Impossible de lui refuser ça, impossible.

Garant sa voiture devant les marches la maison, Maria prit sur elle lorsqu’il eut fallu en descendre. Elle craignait d’avance la suite avec Ambre qui comprenait les choses un peu trop vite au goût de sa mère, en particulier ces derniers temps. Il fallait dire aussi que le fait de ne pas voir son propre père pendant quatre mois laissait le temps à une enfant de cet âge de réfléchir à la situation, malgré tout ce que certains pouvaient penser de cela. Et malheureusement, la chose se confirma lorsque Maria rentra chez elle. Déposant ses clefs de voiture sur le petit meuble de l’entrée, elle déposa sa veste sur le porte manteau accroché au mur à l’opposé du meuble, et entra dans le salon où elle vit Edward avec Aaron dans les bras. Dieu que cette image lui avait manqué… Mais elle savait également que ça n’était finalement pas fait pour durer au moment où l’Irlandais déposa son fils dans son parc. « Donc c’est vrai ce que Seth disait ? T’es plus avec maman ? »

A partir de là, tout se passa très vite. Trop vite. Ambre partit en courant pour revenir avec Tiago en laisse, tendant celle-ci à son père, le traitant – au passage – de menteur. C’en fut de trop pour Maria qui, choquée par ce qu’il se passait, ne sut quoi dire. C’est au moment où elle entendit la porte se refermer qu’elle percuta vraiment. Jetant son regard sur sa fille, Maria ne sut tout d’abord pas quoi faire puis décida qu’elle ne pouvait pas laisser les choses aller de la sorte. Une enfant de cet âge n’avait certainement pas à parler à son père comme Ambre venait de le faire. Attrapant Aaron, elle le porta, puis attrapa la main de sa fille ignorant totalement ses plaintes, puis tous trois sortirent dehors. « Edward attends ! » S’exclama-t-elle fortement pour être sûre qu’il ne parte pas. « Ambre Harisson tu présente tes excuses à ton père tout de suite et tu vas nous promettre de ne jamais recommencer quelque chose comme ça ! » Le ton était ferme, la petite sut de suite qu’elle n’avait pas intérêt à faire un pas de travers. Il fallait dire que sa mère s’était considérablement endurcie depuis qu’Edward n’était plus vraiment là. « Dépêche-toi Ambre ou je te jure que ça va mal finir ! »

Pardon papa, furent les premiers mots de la petite avant qu’elle ne fonde en larmes, accrochée aux jambes de son père. Cette image brisa le cœur de la brunette qui savait qu’ils devaient passer par-là. Portant ses lèvres au front de son petit garçon, Maria s’abaissa pour arriver à la hauteur d’Ambre. « Écoute ma puce, papa et moi avons quelques petits soucis ces temps-ci, mais ça n’a rien à voir avec vous, d’accord ? Seth croit comprendre alors qu’il n’en a pas la moindre idée. J’en ai pourtant discuté avec lui, enfin là n’est pas le propos. » Maria venait d’avouer involontairement à Edward qu’elle avait continué à voir ses enfants pendant ces quatre derniers mois. « Mais ça ne veut pas dire que nous ne vous aimons plus. Papa et moi on vous aime plus que tout au monde, d’accord ? »
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MessageSujet: Re: Entre l'amour et la haine, il n'y a qu'un pas Entre l'amour et la haine, il n'y a qu'un pas EmptySam 16 Juin - 0:01

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« Edward attends ! » La voix de Maria me fit mal. Dos à elle, je fermais les yeux en serrant les dents. Comment la présence de la personne que l’on aime peut, à ce point, mélanger deux sentiments si différents que sont l’amour et la tristesse ? La savoir à quelques mètres de moi me rassurait, me donnait envie me retourner et la prendre dans mes bras, heureux de la retrouver. D’un autre côté, je sentais le poids de notre principal problème sur les épaules. Elle me brisait le cœur et sa simple présence me donnait l’impression de me prendre des coups par dizaines, si bien que je souhaitais que ça cesse. J’aurai aimé ne plus la voir et pourtant, sa présence m’était vitale, même si ça signifiait souffrir tous les jours. Un fardeau difficile à porter. Ma main se resserra sur la laisse de Tiago, formant un poing. Et lentement je me retournais.

Et là je vis le portrait de famille. Une famille éclatée. Aaron dans les bras de sa mère. Ambre m’observait avec cette envie de pleurer que je ne lui connaissais que trop bien. Maria exigea des excuses de la part de la fillette. Je n’en demandais pas. Après tout, elle avait raison. J’étais un menteur. Je lui avais caché la vérité. Et je pouvais tout à fait comprendre qu’elle ne supporte pas le fait de revivre cette scène qui avait eu lieu l’année dernière. Je me sentais égoïste avec mon épouse de leur infliger ça. Nous ne donnions absolument pas à Ambre ce sentiment de stabilité. Dieu sait pourtant qu’elle en avait besoin. Lorsqu’elle me demanda pardon en fondant en larmes, je la réceptionnais. Me retenir de pleurer fut difficile et déjà, je me promettais de ne plus jamais lui faire revivre ça. Je me promettais de ne plus laisser Maria choisir de nos ruptures comme elle le faisait, ne serait-ce que pour nos enfants, même si ça signifiait faire un choix qui me détruirait.

Ma main s’était perdue dans la chevelure de la fillette alors que mon épouse cherchait à la réconforter. Elle me fit comprendre par la même occasion qu’elle continuait à voir mes enfants. Pourtant, Seth n’avait pas tord, comme elle tentait de le dire. Nous avions des problèmes ces temps-ci ? Qu’espérait-elle faire ? Lui donner de faux espoirs ? Maria pensait qu’elle aurait davantage de sentiments pour moi dans les jours ou les semaines à venir ? Nous sommes ensemble depuis deux ans. Si son amour n’était pas au niveau qu’il le devrait, ce n’est pas maintenant qu’il le deviendrait. Pourquoi se voilait-elle la face ? Je m’abaissais à la hauteur de ma fille quand sa mère eut fini de parler. Mes yeux croisèrent les siens, alors que j’essuyais les larmes qui coulaient sur ses petites joues. « Excuse-moi. Excuse-moi de t’avoir menti. Excuse-moi de te faire subir ça. » Mon regard se baissa un instant sur ses mains que j’amenais jusqu’à mes lèvres pour y déposer un baiser complice. « Mais déjà l’année dernière vous avez fait ça… » Mes yeux bleus, cette fois-ci, se levèrent jusqu’à ceux de Maria et au plus profond de moi, je la haïssais de tous nous pousser à supporter ces situations déchirantes uniquement parce qu’elle le décidait, sans chercher avant tout à tenter de résoudre les problèmes. « Les grands sont compliqués tu sais. » Ambre fit la navette entre sa mère et moi. « Ba t’aimes maman, non ? » Elle reposa ses yeux sur moi. Oh oui, qu’est-ce que je pouvais être amoureux. Si elle se doutait que c’était cela le problème, elle ne comprendrait définitivement plus rien. « Oui, je l’aime énormément. » La fillette haussa les épaules. « Ba alors ? Reviens ! » J’esquissais un sourire triste devant autant d’innocence. « C’est plus compliqué que ça ma puce. » Je la prenais dans mes bras, avant de la serrer contre moi. Je levais les yeux au ciel en penchant légèrement la tête en arrière, uniquement pour ne pas laisser les larmes, qui m’étaient déjà montés aux yeux, couler. Enfin je la redéposais pour qu’elle rentre dans la maison, déçue de ne pas avoir réussi à arranger les choses. Je passais mes mains dans mes cheveux avant de me masser la nuque. Tiago restait près de moi, sans trop comprendre ce qu’il se passait.

Soudain je m’approchais de Maria, me retrouvant à moins d’un pas d’elle. Je pris une profonde inspiration. « C’est la dernière fois que je nous laisse infliger ça à notre famille. Toi pour choisir de nos ruptures quand bon te semble. Et moi par ma grande stupidité de les accepter sans broncher et de revenir comme un petit chien quand je suis sifflé. » Oui, j’avais pris conscience d’une chose : nous ne pouvions définitivement pas élever des enfants dans une situation aussi instable qu’était la notre. Une fois nous étions un jeune couple de seize ans. Le lendemain, je quittais la maison parce que Maria en avait décidé ainsi. Et là je pris une décision qui me fit particulièrement mal, mais qui semblait vital pour le bonheur des enfants : je retirais mon alliance et reposais mes yeux dans ceux de Maria. « J’ai espéré que tu te battrais pour nous. Mais il est inutile de dire à Ambre que nous ‘‘avons des problèmes ces temps-ci’’, comme si ça allait s’arranger. Je ne peux pas t’obliger à m’aimer comme moi je t’aime. Tu ne supportes pas mon amour. Et vivre avec une personne qui pense ce que toi tu penses, ça me serait trop difficile. J’ai un minimum de dignité pour refuser d’imposer ma présence étouffante à quelqu’un. » J’effleurais l’alliance entre mon pouce et mon index avant de la laisser tomber sur le sol. « Ca, c’est pour la stabilité et le bonheur des enfants. » Oui, uniquement pour cela.
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