the great escape
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment :
Réassort du coffret Pokémon 151 ...
Voir le deal

Partagez

« A moi ! On me retient contre ma volonté. »

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Aller à la page : Précédent  1, 2, 3, 4, 5  Suivant
AuteurMessage
Invité
Invité
avatar

« A moi ! On me retient contre ma volonté. » - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: « A moi ! On me retient contre ma volonté. » « A moi ! On me retient contre ma volonté. » - Page 2 EmptyDim 4 Mar - 20:45

Un air à la fois sérieux et imperturbable se glissa sur le visage neutre de Kilian suite à l'avalanche de questions que lui posa James. Pendant un bref instant, son côté chieur avait une furieuse envie de refaire surface et de priver l'irlandais d'une réponse qu'il aurait pourtant adoré avoir venant de lui. Ses yeux azur se posèrent sur lui alors qu'il s'armait d'un petit sourire en coin relevant d'un sadisme tout à fait particulier : ça te plairait, que je te le dise, pas vrai O'Malley ? Puis qui aime bien châtie bien, non ? Plus le fils Salaun taquinait quelqu'un et plus cela signifiait qu'il l'appréciait, il suffit juste d'avoir les nerfs suffisamment solides pour supporter un caractère pareil. Finalement, afin de donner un peu de réconfort à son ami mais aussi de lui indiquer implicitement qu'il pouvait cesser de cogiter sur un remake de Prison Break pour de s'échapper de cet hôpital, il consentit à lui répondre. "Parce que se servir de moi pour outrepasser l'interdiction de téléphoner imposée par les médecins, c'était plus classe ?" rétorqua-t-il en arquant un sourcil. Les deux hommes étaient loin d'être des idiots, c'était même tout l'inverse. L'un était un businessman plus que chevronné dont la manipulation était une qualité à exercer au quotidien, tandis que l'autre était un comédien né pour obtenir tout ce qui peut lui passer par l'esprit en ayant simplement à endosser un rôle. Deux hommes qui pourraient se mener en bateau de bien des façons mais qui, au fond, ne pourraient très certainement pas se faire du mal l'un l'autre. Cependant, le breton voulait faire entendre à son interlocuteur qu'il n'était pas né de la dernière pluie, c'est en cela qu'un sourire ironique et presque affectueux flotta sur ses lèvres. "Tu peux ranger ta meute de chiens et tes coups en douce pour essayer de sortir d'ici. Les médecins devraient te permettre de partir pour rentrer chez toi à condition d'avoir un suivi médical à domicile pour quelques jours, simple mesure de précaution." L'irlandais devait certainement être conscient qu'on ne le laisserait pas partir comme une fleur vu son état de santé encore fragile, mais c'était une nouvelle déjà bien plus encourageante que la perspective de passer encore des jours entiers à se morfondre ici.

Les bras croisés, le Sigma demeura plutôt impassible par rapport à l'interrogation retournée de son interlocuteur. Effectivement, il aurait pu s'agir d'une femme, mais cette possibilité ne l'avait pas effleuré une seule seconde. Ni même celle d'une maîtresse, d'une soeur ou d'une cousine. La façon dont il avait eu de parler laisser clairement penser qu'il s'agissait d'une petite fille et ne serait-ce qu'en regardant James à cet instant, Kilian avait vite déduit que ses soupçons s'avéraient certainement justes. Ses yeux bleu descendirent immédiatement au niveau de sa main sans alliance mais il ne s'y attarda guère. "Ce n'est pas à ton absence d'alliance que je pense à ça. S'il s'était agi de ta femme, elle aurait été à ton chevet en ce moment-même ou c'est à elle que tu aurais téléphoné." Pour lui, c'était une logique quasiment indiscutable. Il y a des choses qu'on peut cacher à un enfant - Kilian le savait d'ailleurs mieux que personne grâce à sa propre expérience - mais il est bien moins simple de cacher quelque chose à la femme qui partage votre vie. D'autant plus si elle sait que son mari se trouvait à Berkeley le soir où la fusillade a eu lieu : même une potiche écervelée perchée sur des talons aiguilles pourrait faire le rapprochement. Quoiqu'il en soit, apprendre qu'il avait une fille ne le surprit absolument pas, bien au contraire. Dans sa façon d'être, James avait l'étoffe d'un père peut-être autant voire plus que celle d'un homme d'affaires. Puis connaissant le goût qu'avait Edward O'Malley pour les gosses, Kilian avait tendance à imaginer que cette fertilité ou cet attachement aux enfants était de famille. "Elle a de la chance d'avoir un père qui s'inquiète autant de son bien-être même sur un lit d'hôpital." se contenta-t-il de répondre avec un léger sourire.

Le beau brun détourna le regard lorsque James voulut se mettre à sa lecture puis il baissa un peu les yeux dans le vide à sa question. Sa curiosité ne l'ennuyait absolument pas, bien au contraire. Un rire bref s'était même échappé de ses lèvres lorsqu'il reprit sa propre réplique pour justifier sa question. En revanche, ce qui le gênait, c'était la réponse en elle-même. Dans les faits, il y avait bien quelqu'un qui l'attendait à la maison... à la différence que Kilian, lui, ne tenait pas tant que ça à se faire attendre par cette personne. "Non, pas de petite-amie pour l'instant... J'ai qu'un vieil ours maladroit qui cherche encore la définition exacte du mot paternité, à la maison." Entendez par-là qu'il parlait de son géniteur, Logan Salaun. Depuis la fusillade, jamais leurs rapports n'avaient été aussi exécrables. Pourtant, Kilian avait voulu faire l'effort de lui laisser sa chance, mais il faut croire que le paternel n'était bon qu'à lui mentir encore et encore. Voilà pourquoi, d'une certaine manière, il n'avait pas trop apprécié la façon que James avait de cacher la vérité à sa fille... son propre père en avait fait de même. Toutefois, par respect et surtout par manque d'expérience personnelle de la paternité, il s'était abstenu du moindre commentaire à ce sujet. Sa vie familiale était suffisamment complexe, il n'avait aucune envie de se mêler de celle des autres. "Mon appartement a brûlé quand j'ai voulu y emménager... du coup, j'ai atterri chez Salaun senior. Je me suis dit que ça pourrait être une idée intéressante, mais tout compte fait, je pense qu'il vaut mieux que je me remette à chercher un appartement dès que j'aurais assez d'argent pour ça."

Il soupira puis rapprocha sa chaise du lit du milliardaire pour ne pas avoir à trop élever la voix pour lui parler mais également afin d'établir un peu plus de proximité entre eux. Il était assez content de constater que James arrivait à dialoguer avec lui au lieu de le laisser parler tout seul... de toutes manières, Kilian ne cherchait pas à connaître tous ses secrets, bien évidemment, mais un échange avec un homme pareil lui paraissait toujours profitable. "Et hormis ta petite puce, il y a une prétendante au titre de Mrs O'Malley ou bien tu préfères te concentrer sur ta fille et ton travail ? Parce qu'avec un physique pareil, ce serait du gâchis." ajouta-t-il avec un petit sourire en coin. Après tout, James était un homme extrêmement séduisant, l'étudiant le voyait d'autant plus étant donné son attirance envers la gent masculine. Toutefois, il ne lui était encore jamais venu à l'esprit de chercher à draguer l'irlandais : mettre en péril une amitié à cause d'une certaine forme d'ambigüité était un risque qu'il rechignait à prendre, ceci expliquant qu'il fasse rarement le premier pas sans avoir perçu des signaux évidents. Puis, s'ils en étaient rendus à parler sur des sujets assez privés, pourquoi ne pas continuer ? Vu ses réponses, le businessman savait que Kilian était un homme qui ne cherchait pas du croustillant à outrance, juste une discussion.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

« A moi ! On me retient contre ma volonté. » - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: « A moi ! On me retient contre ma volonté. » « A moi ! On me retient contre ma volonté. » - Page 2 EmptyMar 6 Mar - 7:54


« A moi ! On me retient contre ma volonté. » - Page 2 Xmfc-m10
crédit - tumblr
« Touché ! » pensa James en son for intérieur en ayant même l’audace de lui rendre son sourire, témoignage s’il en est de leurs manipulations mutuelles qui s’entrechoquaient. En même temps, ce n’était pas comme s’il avait eu le choix. Ces satanées blouses blanches avaient refusé de le laisser sortir, il n’avait fait que son devoir de business man sans scrupule en jouant les innocents pour obtenir libération de sa prison dorée. N’importe qui aurait fait exactement la même chose dans sa situation. Et Kilian, consciemment ou non, l’y avait aidé en acceptant ce coup de téléphone. Pour James, cela suffisait à ajouter à la confiance qu’il plaçait en le jeune français. « Enfin, ils ont fini par comprendre à qui ils ont affaire. » maugréa James de mauvaise foi avant de se laisser aller à sourire. Bien, il aurait de toutes façons été obligé de se soumettre à ce suivi puisque son médecin traitant, quoiqu’étant un grand ami de la famille qui refusait rarement d’aider son meilleur patient, n’en était pas moins respectueux de la loi, et soucieux de son état de santé.

Ce qui était ‘admirable’ au sens ‘tragicomique’ du terme, était précisément que la plupart des gens, notamment la haute société qui le voyait évoluer dans le monde des affaires, n’avait aucune idée de ce qu’était la vie privée du milliardaire, ni même de considérer qu’un jour l’homme se montrerait au bras d’une femme. Bien sûr, James avait déjà été en charmante compagnie, mais l’effet était différent de celui qui vous fait croire en une certaine demoiselle qui aurait possédé le cœur de pierre du business. Pour beaucoup, tout le monde en somme, James était un célibataire endurci qui n’aimerait jamais que son empire et la beauté des jolies choses. Vision erronée et ô combien mal étudiée. Comment leur en vouloir ? Ces pauvres riches ne connaissaient de lui que la surface, les apparences, la luxure dans laquelle il semblait se vautrer comme chacun de son espèce. Hélas, si seulement tout était aussi simple … « Hum, tu crois ça ? » Il connaissait suffisamment la gent féminine, et à plus forte raison les femmes de ses amis et rivaux pour savoir que la plupart d’entre elles ne bougerait pas le petit doigt en cas de souffrance de messieurs leurs maris. Appelons cela de la rancune, ou peut-être le sentiment d’exister davantage lorsque ces derniers seront dans la tombe, quoiqu’il en soit, Kilian semblait ignorer la perversion de la nature humaine, même au sein du mariage. « Tu dois avoir raison. » murmura pourtant le professeur. Ce n’était pas un mensonge mais le débat qu’amenait pareille question serait trop long à expliquer. Dans une certaine mesure, le Breton n’avait pas tort. Certaines femmes ont su rester de fidèles épouses, dévouées à leurs compagnons si bien qu’elles en mourraient de chagrin de les savoir aussi mal lotis que l’était James en cet instant. Quant à la ressemblance qu’il y avait entre Edward et lui, James n’y aurait jamais songé sans l’aide de son jeune ami. L’idée n’était pourtant pas si bête si l’on y réfléchissait bien. « Tous les pères s’inquiètent pour leurs enfants, Kilian. Qu’ils soient mourants ou bien vivants, l’idée que son enfant puisse souffrir d’un mal que l’on ne saurait guérir nous est insupportable. » murmura James en référence au propre père du jeune homme depuis qu’il savait tous deux être en mauvais terme. La raison restait floue à ses yeux, mais il se promettait déjà de faire la lumière à l’avenir sur cette affaire de famille. Ni par curiosité, ni pour essayer de la changer, simplement parce que le Breton comptait trop à ses yeux pour qu’il souffre d’un drame de famille qui n’avait que trop duré. « Et bien, en tant que professeur, je suis désolé d'apprendre que ta relation avec ton père ne s'arrange pas. En tant qu'ami, je te propose de t'héberger le temps que vous preniez du recul. Ainsi, j'en saurais plus sur ce qui te tracasse et pourrais mieux te conseiller. Quant à toi, tu auras le plaisir et le privilège de surveiller ma convalescence comme tu l'entends. » ironisa James, toutefois sincère en la circonstance.

Sa question suivante eut au moins le mérite de le faire sourire. Rire même. Aux éclats, avant qu’il ne soit obligé de se taire sous l’effet de la douleur de son ancienne blessure. Et bien, quel compliment ! Et quel séducteur ! Si les deux hommes n’avaient pas été certains de leur amitié mutuelle, nul doute que James en aurait conclu d’une parodie pour toucher son ego et parvenir à ravir son cœur. Pourtant, quitte à le taquiner un peu, il se décida à lui répondre et jouer franc-jeu à son tour. « Hélas non mon cher Kilian. J’avais une maîtresse il y a peu de temps encore mais nous avons décidé de nous séparer pour pouvoir vivre nos vies respectives. Oui, le travail a toujours été mon compagnon le plus fidèle et dont je ne peux me séparer. Mais puisque mon physique semble te faire de l’effet, peut-être ais-je renvoyé mon ancienne amour avec trop d’entrain et voudrais-tu prendre sa place à ton tour ? » le titilla James en osant même frôler son menton de son index. Non, il n’avait ni fièvre, ni ne cherchait à le mettre mal à l’aise. Mais discuter avec Kilian lui faisait du bien, beaucoup de bien. Et malgré ses taquineries, le milliardaire devait admettre que le jeune homme ne manquait ni d’attrait ni de conversation. Et puisqu’il était aujourd’hui au courant de la bisexualité du professeur, il était peut-être temps d’en discuter plus en profondeur. La dernière fois qu’ils avaient évoqué ce sujet sensible, James avait tout bonnement refusé d’en faire étalage. Maintenant qu’ils étaient complètement seuls, et qu’ils se retrouvaient, il se rendait compte de l’ironie de l’affaire et du fait que d’en parler avec un averti serait mieux que de le dissimuler aux yeux des ignorants.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

« A moi ! On me retient contre ma volonté. » - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: « A moi ! On me retient contre ma volonté. » « A moi ! On me retient contre ma volonté. » - Page 2 EmptyMar 6 Mar - 10:23

Oui, Kilian croyait dur comme fer dans les valeurs du mariage et d'une véritable relation de couple. Pour un solitaire dans son genre, cela pouvait paraître surprenant puisqu'il n'avait que des partenaires passagers si on omet sa première aventure avec une célèbre artiste qui l'avait aussi bien initié à la peinture qu'aux plaisirs de la chair, mais sa conception de l'amour n'en était pas moins arrêtée. On pouvait aisément le juger idéaliste en fonction de son manque d'expérience en la matière, notamment en comparaison des hommes plus mûrs comme l'était James, mais il avait eu sous les yeux ce qu'un mariage d'amour pouvait donner, d'une manière aussi heureuse que malheureuse. Les souvenirs qu'il avait de ses parents étaient des souvenirs heureux jusqu'à la perte tragique de sa mère, terrassée par un cancer qu'elle avait pourtant vaillamment combattu en étant toujours soutenue par Logan. Cette défaite avait brisé la relation du père et du fils qui, aujourd'hui, se retrouvaient plus éloignés que jamais. Enfin, le modèle de ses grands-parents était un modèle de réussite à ses yeux... plus de quarante ans de mariage. Toutefois, les choses étaient sûrement différentes lorsqu'il s'agissait d'une classe sociale différente et pour ça, Kilian n'avait aucun moyen d'en produire un témoignage personnel... et quand il voyait ces vieux riches avec une potiche blonde agrippée à leur bras alors qu'elle aurait l'âge d'être leur petite-fille, il ne tenait pas plus que ça à creuser le sujet. Pour lui, James était un homme stable qui avait le potentiel pour être un mari aimant et assez précautionneux pour savoir choisir une épouse qui puisse être autre chose qu'une simple distraction entre deux voyages d'affaires ou une poule pondeuse pour assurer la descendance.
Le breton posa ses yeux bleu sur James avec un reflet indéfinissable dans ses pupilles... l'entraîner sur le sujet Salaun était dangereux, très dangereux. Il ne niait pas que son père s'inquiète pour lui, c'est vrai. Après tout et malgré la haine qu'il nourrissait envers lui, Kilian n'était pas un garçon capricieux ou stupide. Cependant, il lui reprochait tant de choses, et ne serait-ce qu'une attitude attentiste envers lui, qu'il était plus que complexe d'imaginer qu'il pourrait se montrer clément envers un homme qui l'avait abandonné aussi lâchement pendant treize longues années. Et qui avait la maladresse de multiplier les faux pas depuis qu'il avait remis les pieds à San Francisco ainsi que dans son existence. "Le temps qu'on prenne du recul ? Ca pourrait prendre du temps, tu sais... mais l'idée de te surveiller est intéressante." lança-t-il sur un ton qui se voulait léger alors qu'il grattait sa barbe de trois jours avec un petit sourire ironique. Toutefois, au-delà de sa façon de rebondir sur ces paroles, le Sigma prenait conscience de la gentillesse et le caractère exceptionnel de sa proposition. James était un homme secret, solitaire à sa manière - n'habite pas dans un château surveillé et retiré quiconque voudrait se mêler à la fourmilière urbaine - et apparemment très protecteur envers sa petite fille Louna. S'incruster dans leur quotidien à cause de ses problèmes de famille lui paraissait déplacé et irrespectueux. Il pencha la tête sur le côté et hocha la tête. "J'y réfléchirai, c'est promis. On en reparlera quand tu seras sorti de ton brouillard de morphine." Le beau brun lui fit un clin d'oeil en faisant une allusion aux effets parfois hallucinogènes de ces produits contre la douleur.

Kilian le rejoignit bien vite dans ce rire franc et amusé, ravi de pouvoir lui redonner le sourire et l'amener à rendre ces dernières heures de convalescence plus supportables que le reste de son séjour. Par ailleurs, le fils Salaun ne mentait absolument pas bien qu'il se montre toujours aussi taquin envers son interlocuteur. Le charisme de James l'avait toujours frappé, il avait cet air mystérieux et distant qui donne à un homme tout son charme. Un charme bien plus classe et imposant que ceux qui enchaînent les conquêtes en se faisant passer pour des séducteurs de grande envergure. Privilégier la qualité à la quantité, c'est ça qui forge la réputation d'un homme et d'un véritable séducteur, pas l'inverse. Quant à son physique, il n'y avait rien à jeter non plus. Il leva les yeux au plafond avec un air exaspéré, mimant un petit grognement lorsqu'il sentit l'index du milliardaire se glisser sous son menton pour accentuer sa moquerie. "C'est exactement ça, tu m'as percé à jour... moi et mon opportunisme légendaire, dès qu'il y a une place à prendre, j'attaque !" ajouta-t-il en faisant un signe avec ses mains comme pour foncer dans une direction. La bisexualité était un sujet sur lequel il avait senti l'irlandais assez mal à l'aise lors de leur premier contact, et pour cause. Quand on est un homme de haut rang dans la société, à la tête d'une entreprise on ne peut plus florissante et même père d'une petite fille, assumer une attirance pour le même sexe est quelque chose à la fois délicat et difficile. D'ailleurs, il ne lui était pas venu une seule fois à l'idée de se moquer de James par rapport à cela, bien au contraire. N'ayant pas non plus dans l'idée de le pousser à se confier, il préférait attendre que son interlocuteur aborde par lui-même ce sujet. "Ca risque de lui faire un vide, à cette femme... après, je n'ai pas encore testé par moi-même, je me contente d'imaginer." L'heure était bien à la taquinerie, non ?
Le fils Salaun s'étira un peu puis déposa son menton sur ses bras eux-mêmes sur le dossier de la chaise sur laquelle il était assis. "A ce sujet, il y a eu du nouveau, pour toi ? Encore quelques hésitations, peut-être ?" Si James voulait en parler, peu importe l'angle sous lequel il voulait l'aborder, il était évidemment à sa disposition pour l'écouter, lui répondre en toute franchise, le conseiller ou tout ce qui pourrait l'aider. Sans être curieux d'une façon déplacée et malsaine, Kilian voulait lui rappeler qu'il était là.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

« A moi ! On me retient contre ma volonté. » - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: « A moi ! On me retient contre ma volonté. » « A moi ! On me retient contre ma volonté. » - Page 2 EmptyMar 6 Mar - 16:22

Pour ce qui était de l'amour en lui-même, James n'avait pas été gâté si l'on considérait les conventions sociales de notre époque. Aujourd'hui, celui qui possède une expérience moindre dans le domaine de la chair était considéré comme un paria, ou un idiot qui ne savait profiter des plaisirs de la vie. 'La vie est courte, il faut en profiter tant qu'il en est encore le temps', était le proverbe préféré du grand monde pour apprécier la fugacité d'un instant dans les bras d'un amour illusoire. James n'avait aimé qu'une seule et unique fois et cet amour lui avait été enlevé. Depuis, son coeur restait de marbre face à tous ces beaux visages, ces sourires charmeurs, cette poitrine qui se tendait insolemment contre son torse sitôt qu'il s'abaissait pour déposer un baiser amical sur une joue familière. A ceci près que notre homme avait, au delà de l'amour, connu le mariage. Une union éphèmère qui n'avait duré que trois jours. Trois jours de doléance à souffrir du ridicule de leur situation. Ils avaient bu, et c'était ainsi, complètement saouls qu'ils avaient décidé elle et lui, lui et elle, de franchir le pas. Une erreur monumentale que le milliardaire eut tôt fait d'effacer de son ardoise de vie peu de temps après, avec l'approbation de celle qui avait été plus qu'une amante et moins qu'une épouse, une amie pour le meilleur et pour le pire. Et puis, il y avait eu Sydney. Jeune femme ravissante, un peu trop dépensière – mais quelle jeune fille ne l'était pas de nos jours – en admiration devant la mode et ses frasques, une demoiselle qu'il connut dans l'un de ces grands magasins dont il ne dépassait généralement jamais le seuil, mais, amusé d'abord par la vision de cette nymphette perchée sur ses talons hauts, apparemment en pleine discussion animée avec l'un des vendeurs – le pauvre avait perdu son emploi, faute de ne pas avoir su s'habiller à la dernière mode – le professeur avait été séduit par son franc-parler et sa candeur naturelle. Il en avait fait sa maîtresse pendant près d'un an. Un an qui n'avait pas suffi à recoller le puzzle de son âme, ni même à lui insuffler une nouvelle expérience – au sens théologique du terme – sur la gent féminine. La raison de leur séparation : sa fille, pour qui il abandonnerait ciel et terre et jusqu'à son dernier centime pour peu qu'elle soit heureuse. Voilà pourquoi la question de Kilian l'avait fait rigolé. Voilà pourquoi il trouvait l'attention du jeune homme à son égard, quoique charmante, touchante même, tout à fait inutile. Mais enfin, à l'idée même de croire qu'il pouvait développer une nouvelle personnalité, un nouveau constat sur la gent masculine qu'il n'avait jamais fait que contempler de loin, James était prêt à retenter l'expérience d'une nuit ou deux, à connaître le plaisir fugace d'une étreinte, à être comblé sous des caresses encore inconnues …

James n'était pas né de la dernière pluie. Il avait toujours su qu'il plaisait, aux femmes comme aux hommes. D'une manière différente selon ses interlocuteurs. Par ailleurs, il osait l'avouer aujourd'hui, Kilian avait toujours su attirer son regard, dès la première fois. Ce n'était pas tant son arrogance typiquement française ou sa façon très décontractée de s'habiller, ni encore cet humour qui le séduisait presque toujours, ou alors cet océan dans lequel il se serait volontiers noyé. C'était la vision qu'il avait de la vie, la manière dont il l'avait abordé lors de leur première rencontre. Kilian n'était ni apeuré à l'idée de voyager en compagnie d'un parfait inconnu, ou de discuter de choses et d'autres qui a priori le concernait plus que de raison. Il avait cette intensité dans le regard qui vous donnait l'impression qu'il vous accordait par trop d'importance alors même que vous n'aviez rien demandé. En somme, il vous estimait à votre juste valeur et suffisamment pour que, entre lui et le professeur, se soit créé un lien manifestément au delà de la simple amitié fraternelle. « Et je suppose que tu as l'imagination fertile. » ironisa le milliardaire en retenant un rire. Il adorait le taquiner. Allez savoir pourquoi d'ailleurs. Ce n'était pas dans ses habitudes de se montrer aussi bavard, ni d'avoir une humeur telle qu'on l'aurait pris pour un adolescent en pleine saison des amours. La discussion redevenait sérieuse. James également. Hésitant le temps d'une seconde, il finit par répondre, non sans manquer d'humour. « Aucune. J'apprécie toujours autant la compagnie des deux sexes, bien que l'un ait toujours ma préférence en raison d'une pratique plus soutenue. » Une façon de dire qu'il connaissait les femmes et non pas encore les hommes et qu'il ne pouvait donc se permettre de juger. « Il y a quelques mois de cela, dans une sorte de bar... » Il se tourne vers Kilian et d'une voix grave et volontairement blasée. « Ne me demande pas ce que je faisais dans un bar, moi-même je l'ignore. Un besoin passager de voir du monde, je présume. Quoiqu'il en soit, j'ai fait la rencontre d'un jeune garçon d'à peu près ton âge. Sur le plan 'physique', il m'attirait. Et si je devais me contenter que de son corps, j'aurais sans été à même aujourd'hui, de répondre du désir que l'on éprouve à courtiser un homme. Malheureusement, son corps et ses idées n'avaient jamais été aussi éloignés l'un de l'autre. » En d'autres termes, le pauvre homme n'avait pas brillé par son intellect. Et même si le sexe n'est avant tout qu'une question de chevauchement, James ne pouvait se satisfaire d'un muscle n'allant pas de pair avec le cerveau qui le commande. « Tu pourrais peut-être mieux ...m'orienter ? » murmura James, tout à coup terriblement gếné. Et si le Breton s'avisait à se moquer de ses joues qui venaient de virer au cramoisie ...
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

« A moi ! On me retient contre ma volonté. » - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: « A moi ! On me retient contre ma volonté. » « A moi ! On me retient contre ma volonté. » - Page 2 EmptyMar 6 Mar - 17:17

Kilian savait que s'il n'était qu'une distraction superficielle aux yeux de James, il ne se donnerait par exemple pas la peine de rebondir à ses piques avec une répartie on ne peut plus entraînée par ses talents oratoires de grand homme d'affaires. Il l'avait rencontré à Paris, à une époque où le breton avait enfin pu vivre sa vie tel qu'il l'entendait. En quelque sorte, le retour imprévu de Salaun senior à Berkeley lui avait donné un goût d'indépendance au coeur de son pays natal, un goût qu'il peinait malheureusement à retrouver sur le sol américain depuis son retour au début de cette année. Comme le disait l'un de ses plus proches amis, Stephen, il avait mené une vie de bohème. Les cours, son job et pour le reste, ainsi va la vie. Il vivait du jour au lendemain, se satisfaisait aussi bien d'une promenade à Montmartre que d'une sieste improvisée dans son appartement. D'une énième visite du Quai d'Orsay que d'un café au premier café du coin de la rue. Il avait conscience qu'à son âge et avec cette maturité qui lui permettait de combiner études et plaisir, gâcher ce temps si précieux serait bien malheureux. Il voulait profiter de tout tant qu'il le pouvait, satisfaire sans cesse cette curiosité quasi maladive qui l'avait poussé à exploiter toutes les ressources de son être artistique. Appliquer à sa vie la discipline qu'il s'imposait comme étudiant et artiste, une curieuse symbiose entre passion et raison. Il arqua un sourcil à la remarque purement sarcastique de l'irlandais, s'amusant de la façon qu'il avait de le charrier sur l'attirance qu'il pourrait éprouver à son égard. "Aurais-je osé un parcours artistique si je n'avais pas l'imagination fertile ?" Adroite façon de détourner cette remarque tout en y répondant d'une certaine manière. Non, James pouvait éventuellement lui reprocher certaines choses, mais l'ennui de sa compagnie ne devait pas être l'une d'entre elles.
Doucement, le français hocha la tête en réponse à ses premières confidences. Effectivement, c'était un goût on ne peut plus compréhensible et même davantage pour quelqu'un de l'âge de James. A la trentaine passée, on ne devient pas un bisexuel complètement à l'aise sur tous les plans du jour au lendemain. "C'est normal, moi aussi je garde des préférences envers les femmes, surtout au niveau sentimental." Coucher avec un homme, sans problème - à condition qu'il lui plaise, chose qui était aussi valable pour une femme. S'en sentir très proche ou pourquoi pas même d'une façon ambigüe, pourquoi pas... si l'homme en question compte réellement pour lui, c'est tout à fait envisageable. Mais de là à s'établir dans une relation amoureuse, Kilian n'en avait pas envie. Il respectait les couples homosexuels et en était même un fervent défenseur. Mieux vaut un bon couple homo plutôt qu'un mauvais binôme hétéro, non ? En revanche, ses perspectives d'avenir et ses propres désirs de fonder une famille en compagnie d'une femme ne pouvaient concorder avec l'idée de former un couple avec un homme.

Curieux d'entendre cette anecdote, Kilian se pencha un peu en avant en même temps que le professeur de commerce puis l'écouta très attentivement. Il fronça un peu les sourcils : James, dans un bar ? Dans une soirée privée, un gala ou même une réception banale, pourquoi pas... mais il avait du mal à l'imaginer dans un bar à tendance gay. Après, il était sûr que l'irlandais avait été - ou était peut-être encore - à accepter de sortir dans un établissement suffisamment réputé sans avoir besoin d'être chic pour se descendre une bière en compagnie d'un bon ami. La suite de ses propos lui tira un autre de ses fameux sourires sarcastiques alors qu'il penchait la tête avec un air désolé. "L'archétype du "Sois beau et tais-toi", je vois le genre. Tu as bien fait de laisser tomber." Effectivement, coucher avec quelqu'un pour son physique, c'était quelque chose qui les répugnait aussi bien l'un comme l'autre. Après, rien n'empêche quelqu'un d'être séduit par la personnalité d'une conquête potentielle, cela prouve que ladite conquête suscite un intérêt particulier sans avoir besoin d'être en lice pour remporter le prix Nobel. Mais assouvir ses envies en se contentant d'un corps, c'est vulgaire et déplacé. Et c'est valable pour les deux concernés.
Sa question le surprit, il recula même un peu la tête en fronçant les sourcils. Qu'entendait-il donc par l'orienter ? Si c'était de se contenter des bonnes adresses, Kilian n'était pas forcément le mieux placé, ce n'est pas comme s'il courrait les bars ou les clubs à la recherche d'une proie. Un séducteur, oui, mais pas un niveau quasi industriel comme certains peuvent s'en vanter. Ne passe pas sur le corps de Kilian Salaun qui veut, règle d'or. Tant pis, quitte à se lancer, autant s'y mettre. Déjà, James avait le courage d'en parler et même de poser des questions, voilà pourquoi il se gardait bien de lui faire remarquer la rougeur qui prenait empire sur ses joues. Trouver un interlocuteur pour parler librement de ceci n'est pas simple, le Sigma voulait assurer le plus possible pour aider James à s'y retrouver, si on peut dire. "Premièrement, ne jamais fréquenter les bars gays. Personnellement, je les trouve souvent "trop" orientés. On peut être gay ou bisexuel et s'assumer, mais il y a une marge entre s'assumer et en faire dix fois trop. Là-bas, tu ne trouveras que des personnes qui souhaitent s'afficher parfois plus par provocation que réelle conviction, ou bien des mâles en chaleur qui cherchent juste un homme à mettre dans leur lit. Dans tous les cas, c'est une perte de temps." Kilian ne mâchait pas ses mots et faisait preuve d'une franchise assez argumentée. De plus, il avait bien précisé que c'était par rapport à sa propre expérience de ces lieux : libre à James d'avoir la curiosité de les tester par lui-même. "Ca peut paraître assez surprenant, mais les hommes qui ont été aussi intéressants dans une conversation qu'ailleurs, je n'en ai trouvé que dans des endroits communs. Dans un café, un musée, à une réception ou parfois même dans un supermarché. Des endroits où les gens paraissent tels qu'ils sont réellement et pas forcément des lieux où s'afficher en tant que gay ou bisexuel devient une nécessité de peur de passer pour le paria de service ou pour le type qui ne s'assume pas alors que c'est totalement faux." Le jeune homme se gratta le menton en levant un moment les yeux au plafond avant de les reposer sur son interlocuteur. "Après, je ne te parle que de lieux, ta question avait peut-être une autre portée ?" Parler de sexualité avec un professeur, il y a des tonnes et des tonnes d'élèves que cela mettrait mal à l'aise. Mais à en juger par la décontraction totale de Kilian, cela ne le concernait absolument pas. Sans être tout sourire ou sautillant de joie à l'idée d'être utile, il appréciait simplement de partager ce moment somme toute assez "intime" en compagnie d'un homme qui a le mérite de reconnaître son manque d'expérience.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

« A moi ! On me retient contre ma volonté. » - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: « A moi ! On me retient contre ma volonté. » « A moi ! On me retient contre ma volonté. » - Page 2 EmptyMer 7 Mar - 7:03

« A moins de peindre des nues, je ne parlais pas de ce genre d'imagination. » articula l'homme d'affaire avec humour. La finalité était la même cependant. Concernant son 'vieil' âge - si l'on compare aux étudiants tels que Kilian – il est vrai que de s'apercevoir que l'on est attiré par son propre sexe n'est ni donné à tout le monde, ni facile quand on a comme le milliardaire, un statut social élevé de sorte que son image publique ne puisse jamais lui faire défaut, sans compter qu'avec une enfant à charge, James s'était plusieurs fois demandé s'il ne devrait pas aller prendre rendez-vous chez un psychologue voire, un neurologue tellement cette attirance lui prenait la tête – sans jeu de mots aucun – Il s'était demandé depuis quand il avait été attiré par le sexe masculin, si c'était déjà le cas lorsqu'il était avec Cheryl ou si au contraire, sa mort lui avait causé tant de mal que d'aimer une femme lui paraissait aujourd'hui problématique. Pire encore, le milliardaire s'était auto-proclamé fiévreux lorsque son regard avait accroché pour la première fois celui d'un jeune éphèbe qui, sans rien faire, avait su le charmer par ses traits. Et puis, il y eut Kilian. Ils s'étaient rencontrés alors que tant de questions, tant de doutes se bousculaient dans son esprit. A sa manière, quoiqu'il n'en sache pas autant qu'il le devrait pour se permettre un meilleur jugement, le Breton avait su le conforter sur l'idée selon laquelle il n'y avait aucun mal à apprécier la compagnie d'un homme. Que ce n'était pas une maladie. Qu'il n'avait pas à avoir honte de ses sentiments. Malheureusement, les choses n'étaient pas aussi simples. Et même si James avait progressé sur cette voie en songeant de plus en plus à découvrir de nouveaux horizons, son devoir restait à l'anonymat. Si ce n'était pour lui – puisqu'au final l'opinion d'autrui lui importait peu – au moins pour ses proches et en particulier, pour sa fille. « Je suis d'accord. Je ne pense pas que les hommes ne soient qu'une distraction. Pas plus qu'une maîtresse au fond. Mais je ne saurais pas aimer mon propre sexe comme l'amour que l'on éprouve pour une femme. C'est ...différent à mon avis, bien que je sois encore novice dans ce domaine. J'ai toujours souhaité avoir une famille nombreuse. Et même si l'adoption soit sollicitée pour les couples homosexuels, il ne me viendrait jamais à l'esprit de fonder un foyer avec un homme. » Il ajoute aussitôt, conscient du regard de Kilian sur ses épaules. « C'est un peu primaire comme façon de penser, mais les valeurs traditionnelles m'ont toujours tenu très à coeur. Un homme a beau prendre du plaisir ailleurs que dans le corps d'une femme, ses sentiments pour moi, son dernier amour si je puis m'exprimer ainsi, doit aller au sexe opposé. » Ainsi, Kilian et lui n'avaient pas encore la même opinion à ce sujet. James était également défenseur des droits des couples homosexuels. Pour autant, et cela pouvait paraître contradictoire, il avait toujours considéré qu'un homme était fait pour une femme et réciproquement et qu'aucun amour sur Terre n'était plus beau que celui-là. Une vision qui, sans être machiste au premier degré, paraissait tout de même un peu basique, voire vieux jeu à notre époque. Qu'importe, c'était la sienne et à ce sujet, son opinion ne divergerait jamais.

Au fronçement significatif des sourcils de Kilian, James comprit presque instantanément que l'étudiant avait mal interprêté sa question. 'Orienter' à son sens voulait signifier l'aider à comprendre le fonctionnement. James, quoique taquin par moments, ne se serait jamais permis d'inciter Kilian à la débauche en sa compagnie. Encore qu'il comprenait que son insinuation puisse l'avoir trompé. « Ce n'était pas un bar gay. Ni un bar en fait. Plus un Pub. Oui, voilà, c'était un Pub. Et je peux t'assurer qu'il n'y avait, en apparence du moins, que des hétérosexuels lorsque j'y suis allé. » Ainsi Kilian avait-il cru que ...Oh non, non certainement pas. James n'irait jamais dans ce genre d'endroits. Dans une boîte ou un bar gay. Non seulement il ne s'y sentirait pas à l'aise, mais en plus, il n'y avait pas sa place. « Tu as l'air de savoir de quoi tu parles. » Il n'avait pas cherché à se moquer, ni à sous-entendre quoique ce soit, juste qu'il était curieux par nature et qu'à la manière dont en parlait Kilian, il se doutait bien qu'il y avait déjà mis les pieds, contrairement à lui. « En effet. » Il sourit, toussotant légèrement avant de reprendre là où il en était resté. « En fait, je voulais que tu m'orientes au niveau des hommes en général. Je ne parlais pas forcément des lieux, même si je te remercie d'avoir soulevé ce problème. Ce que je veux dire c'est que ...je ne connais riende ce monde-là. J'ai de l'attirance mais ça n'ira jamais plus loin parce que je n'oserai jamais aborder un homme dans la rue et lui faire part de mes sentiments à son égard. Autant, je n'ai aucun problème pour solliciter la compagnie d'une femme, autant l'idée même de m'approcher d'un homme, je ne saurais pas. Et même si cela devait arriver, qu'est-ce que je devais dire ? Je me sens tellement stupide de te poser toutes ces questions. » soupira James en fronçant les sourcils. Kilian voyait ici une autre partie du milliardaire. Une partie plus fragile en un sens. Plus vulnérable parce qu'encore ignorante de l'attitude à adopter en pareilles circonstances. Et vu que rien n'avait jamais échappé à James jusqu'ici, avouer sa naïveté en la matière le gênait au plus haut point. « On change de sujet quand tu veux. » avait-il alors murmuré, aussi mal à l'aise qu'agaçé.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

« A moi ! On me retient contre ma volonté. » - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: « A moi ! On me retient contre ma volonté. » « A moi ! On me retient contre ma volonté. » - Page 2 EmptyMer 7 Mar - 14:00

Il était effectivement là, le principal problème qui empêchait aussi bien James que Kilian d'envisager un couple avec un homme : fonder un foyer. Non pas que cela soit impossible car dans les faits, c'est quelque chose qui commence tout doucement à se répandre... mais sans avoir l'air d'être vieux jeu ou réactionnaire, Kilian n'était pas partant pour s'établir pour de bon en compagnie d'un membre du même sexe. Il avait été élevé dans un cadre et un état d'esprit très ouvert qui lui permettait aujourd'hui d'assumer pleinement sa bisexualité sans avoir besoin de le cacher à son entourage. D'ailleurs, même s'il ne pouvait encadrer son père en ce moment, il devait reconnaître que sa compréhension et son soutien à ce sujet lui avaient été droit au coeur. Cependant, le Sigma ne voulait pas de quelque chose de durable : il voulait lui aussi une famille - nombreuse, cela dépendrait seulement des circonstances - et vivre avec une femme en filant un amour si possible parfait. C'est-à-dire avec ses hauts et ses bas, pour le meilleur et pour le pire. Dans des moments pareils, songer à son seul goût pour l'homosexualité revient à faire preuve d'un égoïsme sans nom pour les enfants de ce foyer : il faut songer à la vie des enfants, la façon dont ils seront perçus par leurs camarades, leurs éventuelles déceptions à l'idée de ne pas avoir de mère dans un couple de deux "pères" et tout un tas de perspectives qui pouvaient déterminer de possibles complications dans la vie d'un enfant. C'était l'une des raisons pour lesquelles il ne s'établirait pas avec un homme.
Sa réplique par rapport à sa propre expérience de ce genre d'endroits lui fit hausser les sourcils avec un air détaché et un peu fermé. "Oui, c'est vrai. J'y suis allé une fois... je me suis dit que cela ne devait certainement pas être une bonne soirée. Mais à la seconde tentative, j'ai pu constaté que c'était plutôt l'ambiance générale de ce genre d'établissements." Ces endroits avaient attisé sa curiosité mais aujourd'hui, après avoir testé par lui-même, son opinion le poussait à ne plus s'y rendre. Il n'y voyait aucun intérêt car, à l'instar du milliardaire, il ne concevait pas de coucher avec quelqu'un seulement pour son corps. Quitte à utiliser un langage crû, autant investir dans une poupée gonflable ou à l'abonnement de la chaîne porno du câble, ça évite d'avoir à se déplacer. Pour lui, il fallait un minimum de cohésion sans pour autant devenir ultra complices en à peine quelques heures, il se sentirait bloqué à l'idée de n'assouvir que ses bas instincts et manquer ainsi de respect autant à son ou sa partenaire qu'à lui-même.

Quoiqu'il en soit, observer James en proie aux doutes, aux questions parfois même basiques, le toucha en ce sens qu'il lui faisait assez confiance pour accepter de se dévoiler ainsi. Certes, il s'en défendait ensuite en mimant un souhait de passer à une autre conversation, mais c'était purement rhétorique, Kilian en était convaincu. Le voir aussi simple, aussi "humain" lui fit véritablement plaisir : se sentir utile et spécial pour les autres était quelque chose qui tenait à coeur à l'étudiant. Il secoua négativement la tête puis étendit ses jambes en avant pour s'étirer un peu. "Changer de conversation alors que tu as fait l'effort de te confier ? Sûrement pas. D'une, tu ne pourras pas t'empêcher d'y penser même si on change de conversation, et de deux, tu risques de te bloquer plus tard alors qu'en ce moment, on est en plein dans le sujet. Donc on continue." Sa voix impliquait qu'il n'acceptait pas que l'irlandais puisse le contredire. En parler maintenant lui ferait le plus grand bien, d'autant plus que le breton conservait une attitude très simple, naturelle et décontractée pour engager le businessman à exprimer tout ce qui pourrait lui passer par la tête sans avoir honte ou s'en excuser. "Tu sais, si ça peut te rassurer, je me suis posé exactement les mêmes questions et je pense que c'est le cas de tout bisexuel ou homosexuel. Comment s'y prendre, surtout lorsqu'on a l'habitude de savoir y faire avec le sexe opposé ?" résuma-t-il avec un léger sourire qui se voulait compréhensif. Il déposa sa joue sur ses avant-bras et réfléchit en fronçant un peu les sourcils. D'ailleurs, à force d'avoir ce tic facial, la ride du lion des hommes de la famille Salaun risquait de s'accentuer plus rapidement que les autres sur le visage de l'étudiant. "Pour faire simple, tu peux t'y prendre de la même façon qu'avec une femme. Après, j'avoue ne pas savoir comment tu procèdes pour aborder une femme qui te plaît, je parle donc en fonction de ma propre expérience. Je me présente, j'engage la conversation sur un sujet d'agrément et puis ensuite, ça vient tout seul. Je tente quelques petites allusions au cours de l'échange, notamment pour tester le célibat de l'interlocuteur, c'est important. L'expression du visage et du regard parle pour toi également : tu ne regardes pas quelqu'un avec qui tu veux juste discuter de la même façon que tu regardes quelqu'un qui te plait vraiment et avec qui tu attends davantage. Si tu sens qu'il y a un écho en face, que les signes et les sous-entendus sont plutôt bien reçus, alors c'est dans la poche." Il lui sourit puis haussa les épaules en passant une main dans ses cheveux en bataille. "Tu vois, c'est exactement comme avec une femme. Le plus difficile, c'est de savoir si l'homme qui t'intéresse est lui aussi branché sur les autres hommes... et ça, malheureusement, je n'ai pas de solution miracle à te fournir. C'est une chance sur deux, 50/50. Et ce n'est pas forcément chez ceux qui ont l'air vraiment hétéro qu'il n'y a aucune possibilité... nous sommes bien placés pour le savoir, pas vrai ?" plaisanta-t-il pour le détendre malgré tout. Le prof et l'élève possédaient en effet des traits pour le moins virils et étaient tous deux reconnus pour avoir eu un certain nombre de conquêtes féminines sans parler de leur succès auprès d'elles. Mais ce n'est pas parce qu'on a l'impression d'avoir un pur hétérosexuel en face de soi que c'est véritablement le cas. "Sans faire du rentre-dedans et en jouant la carte de la subtilité, tu peux assez facilement te faire une idée de l'ouverture de ton interlocuteur sans pour autant être grillé d'entrée de jeu. Lances-le sur le sujet des femmes et si tu le sens réticent ou quelque chose qui te met la puce à l'oreille, essayes avec l'autre bord."
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

« A moi ! On me retient contre ma volonté. » - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: « A moi ! On me retient contre ma volonté. » « A moi ! On me retient contre ma volonté. » - Page 2 EmptySam 10 Mar - 5:59

De toutes façons, il ne lui serait jamais venu à l’esprit de se rendre dans pareil établissement. D’une part, parce que James avait une réputation à tenir – les médias et son carnet de contacts ignoraient tout de sa bisexualité et c’était très bien comme ça – d’autre part, parce qu’il n’avait pas non plus envisagé de trouver un partenaire digne de ce nom dans un endroit où les musiques font penser davantage à des bruits plutôt qu’à du Mozart ou du Beethoven – à chacun ses goûts vous me direz – et dans lequel les vêtements sont retenus au corps par on ne sait quel miracle divin. James voulait d’une simple aventure, qui durerait ou non dans le temps mais qui au final, ne déboucherait sur rien d’autres qu’un adieu éploré ou une amitié en devenir. Malgré tout, la simple idée de piocher parmi tous ces homosexuels avides de sexe au point que cacher le visage de leur partenaire n’avait aucune incidence sur ce qu’ils projetaient d’en faire une fois au lit, le dégoûtait totalement. Comme l’avait si bien dit Kilian, s’il voulait d’un homme objet, autant s’acheter une poupée gonflable – ils les font en gays ? – En résumé, ce genre d’endroits, très peu pour lui. Il n’avait été curieux que de l’ambiance en sachant tout de même qu’il n’y mettrait jamais les pieds.

Rassemblant ses interrogations en un tout compact, soucieux de savoir sans oser poser les bonnes questions au départ, Kilian avait de la chance que James n’ait pas remarqué la lueur émue qu’il avait dans l’œil dès l’instant où il avait exprimé ses doutes à ce sujet. Pour celui qui préférait étudier au préalable chacune de ses réactions pour ne jamais paraître faible, qui affichait une impassibilité déroutante en public et semblait n’avoir aucune émotion, se montrer aussi humain lui donnait l’impression d’être complètement nu face à un adversaire inconnu. Et le fait que Kilian, si jeune, puisse en être à la fois le témoin mais aussi, la muse le gênait au plus haut point. Quoiqu’il en soit, le jeune homme ne détourna pas la conversation pour autant. Catégorique sur la question, James eut un sourire de surprise, touché malgré lui par son naturel qui l’incitait à se confier sans paraître trop benêt. « Savoir y faire avec le sexe opposé. » Oui, en un sens. James était ce que l’on pouvait appeler, un séducteur. A sa manière. Il n’avait pas besoin d’ouvrir la bouche pour susurrer des mots tendres ou envoyer des fleurs à une compagne qu’il avait rencontrée au cours d’une soirée mondaine, l’homme savait qu’il plaisait à la gent féminine. Pas tellement d’efforts à fournir lorsque vous possédiez l’une des plus grandes fortunes au monde. Son air détaché face aux évènements, ses manières policées qui faisaient de lui un parfait gentleman, mais surtout, son charisme et ce petit côté énigmatique avaient toujours fasciné la cour. Allez savoir pourquoi les femmes sont attirées par les hommes qui dissimulent leurs secrets aux yeux du monde. Soit disant que cela fait plus ‘viril’ que ceux qui pleurent leur malheur.

Finalement, aborder un homme n’était pas si différent que d’aborder une femme s’il entendait bien ce que lui recommandait Kilian. Etrangement – ou pas d’ailleurs – James ne se sentait pas très bon dans ce nouveau jeu de rôle. L’idée même d’être découvert par un homme qui, après qu’ils aient engagé la conversation, s’avèrerait ne pas être ce que James aurait cru au départ le paralysait totalement. Amusé par le sens de l’humour de son jeune ami – effectivement, les apparences sont parfois trompeuses et il était bien placé pour le savoir – James poussa un soupir de dépit, se demandant pour la énième fois en moins d’une semaine de quelle façon il devait aborder ce problème épineux. Passe pour l’humiliation d’avoir voulu séduire un hétérosexuel, il survivrait. Mais si on en venait à l’apprendre …si Louna qui passait, depuis qu’elle était en vacances, une bonne partie de ses journées devant la télévision, venait à apprendre que son père était bisexuel – quoiqu’il doutait franchement qu’une enfant de son âge connaisse la définition inexacte de ce mot – James aurait plus de mal à s’en remettre. « Hum, je crois que je vais attendre encore un peu avant de me lancer. » Il préférait se montrer prudent. Et puis, ce n’était pas pressé puisque pour le moment tout ce qui comptait réellement était son bon rétablissement. « Merci pour tous ces conseils. » Reposant sa tête sur son oreiller, la fatigue au niveau de sa nuque commençant à se faire sentir, James contempla deux minutes le plafond de sa chambre, avant d'en revenir à un sujet qui le préoccupait tout autant. « Je suppose que cela ne me regarde pas mais ...pourquoi êtes-vous en froid ton père et toi ?  Enfin, j'ai compris qu'il n'a pas été là lorsque tu en avais besoin mais...c'est la seule raison ?»
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

« A moi ! On me retient contre ma volonté. » - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: « A moi ! On me retient contre ma volonté. » « A moi ! On me retient contre ma volonté. » - Page 2 EmptySam 10 Mar - 6:53

Kilian hocha la tête à la réponse de James sans pour autant en rajouter une couche qui n'était pas spécialement nécessaire. En effet, mieux valait pour lui qu'il attende encore un peu avant d'aller s'essayer à la séduction d'hommes qui pourraient se montrer intéressants à ses yeux : vu l'état actuel des choses, les aventures - sexuelles ou non - n'avaient rien de très indiqué dans le cadre d'un rétablissement de sa santé. De toutes manières, il n'y avait pas le moindre timing précis pour ce genre de choses, ce n'est pas comme si l'irlandais avait une date butoir à laquelle il devrait avoir une aventure masculine sous peine de... de quoi ? De rien du tout. Les choses viendraient à point nommé, il connaissait suffisamment James pour savoir qu'il allait planifier tout ceci avec minutie et se dégager du temps nécessaire pour explorer cette partie intime de ses désirs. Puis il ferait mieux de s'abstenir de faire la cour à qui que ce soit pour l'instant car cela ne pourrait que mettre en péril sa santé déjà un peu fragile : quitte à lui pourrir chacun de ses rendez-vous pour son bien, le breton en était parfaitement capable. Une chance pour le businessman, il aurait peut-être moins de tentations maintenant qu'il était séparé de sa maîtresse. A cette idée, un petit sourire en coin flotta sur ses lèvres. Le terme seul de maîtresse l'avait toujours un peu fasciné : là où les jeunes ou les classes moyennes disent "sex-friend", les aristocrates et riches emploient ce terme avec une connotation reculée dans l'Histoire. Certes, une maîtresse ou un amant n'est pas exactement la même chose, mais les similitudes sont grandes. "Je t'en prie." lui répondit-il avec simplicité. S'il avait répondu d'une façon satisfaisante à ses interrogations, c'était le principal. A l'époque des débuts de sa bisexualité, Kilian aurait aimé avoir quelqu'un à qui en parler... il avait dû tester et s'y habituer par lui-même, il était donc bien placé pour savoir ce que ce genre de soutien peu apporter à quelqu'un dans la position de James.

Celui-ci ne tarda pas à aborder un sujet à la fois fâcheux et sensible pour l'étudiant qui sentit son visage se figer dans une sorte d'attitude indéchiffrable. Neutre et énigmatique, le jeune homme commença par croiser les bras sur son torse et regarda ailleurs avec un soupir. Il était venu ici à la fois pour les enfants de l'hôpital, pour James mais également pour se tenir loin de l'appartement familial le plus longtemps possible... en parler ne l'emballait pas plus que ça. La seule chose qui le décida fut James lui-même : se confier sur son orientation sexuelle n'était pas simple, le Sigma le savait bien. Par ailleurs, avoir le soutien d'un homme déjà un peu plus âgé comptait pour lui. Ca change des "Ton père, c'est qu'un salaud" complètement stériles que pouvaient lui sortir les jeunes de sa génération. Les mêmes dont la rébellion de l'adolescence tarde à s'achever.
Le regard azur du beau brun tomba sur ses mains qui s'étaient naturellement refermées dès qu'il fut question du paternel. A croire que par réflexe, ses poings savaient comment se positionner pour exprimer toute la haine vengeresse qu'il nourrissait à l'égard de Logan Salaun. "On va dire qu'outre ces treize années d'absence après m'avoir menti en me promettant qu'il reviendrait, sans parler de mes grands-parents qui se sont rendus complices de son silence en l'ayant souvent au téléphone sans me l'avoir dit, il y a eu du nouveau depuis que je suis rentré de France." Il n'allait pas lui faire le topo intégral, il le lui avait déjà fait à Paris lorsque cette question était venue au milieu de leur conversation. "Depuis que j'ai emménagé dans son appartement, on peut dire que la cohabitation ne s'est pas trop mal passée. On n'efface pas treize ans de colère et de délaissement en une ou deux semaines, mais j'ai eu l'impression qu'il essayait quand même de faire des efforts. Du coup, j'ai baissé un peu ma garde, j'ai même refait toute la déco' de son appartement et même de sa chambre pour lui faire la surprise. C'était assez sinistre et spartiate, avant... puis j'ai voulu lui montrer que ses tentatives n'étaient pas vaines." Convaincre Kilian Salaun et lui faire changer d'avis sur le sujet du paternel n'avait rien de simple, toutefois les choses semblaient s'être un peu éclaircies entre les deux hommes à ce stade du récit du Sigma.

Il détourna la tête en poussant un petit rire. Un rire jaune et sarcastique. "Il m'a encore pris pour un con... je me suis encore fait avoir comme un débutant." lâcha-t-il en premier lieu, c'était le sentiment profond qu'il éprouvait. En termes de trahison, son père supplantait tous ses éventuels ennemis. Et très largement. Il observa James et s'expliqua plus précisément. "Pendant la soirée de la St Valentin, la prof Hutchinson et une étudiante on jugé bon de nous rassembler tous les deux pour qu'on fête l'anniversaire de mon père tous les quatre. Bon gré mal gré, j'ai accepté de faire bonne figure, je lui ai même dit qu'on pouvait enterrer la hache de guerre pour cette soirée. Puis la fusillade a commencé. A un moment donné, deux tireurs nous ont pris à parti et ont menacé mon père d'un flingue sur la nuque." En revoyant ses images, le regard du fils Salaun se fit un peu plus lointain. En y repensant, il réalisait à quel point il était passé près de la mort ce soir-là. "Un des tireurs s'est mis à parler et là, il a avoué que la prof Hutchinson était enceinte... et que Logan était le père du bébé." Kilian releva les yeux et les planta avec une rage et une colère qui ne lui étaient pourtant pas adressées. "J'ai voulu faire des efforts, j'ai voulu croire que désormais, il ne me mentirait plus. J'ai vingt ans, quand même ! Eh bien non... il a accepté mes preuves de bonne foi mais en contrepartie, il m'a encore caché une vérité aussi énorme que celle-ci. Il s'est encore payé ma tête comme il y a treize ans. Ca fait plus de deux semaines qu'on vit sous le même toit, deux semaines qu'il me voit tous les jours... et elle ça, fait trois mois qu'elle est enceinte. Même si elle a apparemment perdu le bébé, il me semble, ça ne change strictement rien." James connaissait l'histoire, histoire qui concernait d'ailleurs deux de ses collègues dans le corps professoral de Berkeley. Kilian s'adossa complètement à son fauteuil puis secoua négativement la tête tout en jouant avec le briquet éteint qu'il avait dans la main. "Tu vois, la prochaine fois qu'il me prend l'envie d'enterrer la hache de guerre, je fais l'inverse. Je la déterre et je décapite tout le monde." lança-t-il avec un humour noir et particulièrement cinglant qu'on lui connaissait bien. La trahison était quelque chose qui le rendait totalement intransigeant vu le traumatisme que cela lui avait provoqué étant enfant... et lorsque son père était à l'origine de ces trahisons, l'effet était d'autant plus puissant.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

« A moi ! On me retient contre ma volonté. » - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: « A moi ! On me retient contre ma volonté. » « A moi ! On me retient contre ma volonté. » - Page 2 Empty

Revenir en haut Aller en bas

« A moi ! On me retient contre ma volonté. »

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 2 sur 5Aller à la page : Précédent  1, 2, 3, 4, 5  Suivant

Sujets similaires

-
» Tout est une question de volonté [Joshua]
» C'est toi contre moi. ♪ Serres toi contre moi ♪
» Mon Dieu, que votre volonté soit fête ! [Pv Jennyfer]
» Nous contre le monde [PV Remy-Lou]
» C’est toi et moi contre le reste du monde. Pas vrai ?

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
the great escape :: flood and trash :: corbeille rp-