the great escape
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  

Partagez

« A moi ! On me retient contre ma volonté. »

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Aller à la page : Précédent  1, 2, 3, 4, 5  Suivant
AuteurMessage
Invité
Invité
avatar

« A moi ! On me retient contre ma volonté. » - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: « A moi ! On me retient contre ma volonté. » « A moi ! On me retient contre ma volonté. » - Page 3 EmptyDim 11 Mar - 13:36

« A moi ! On me retient contre ma volonté. » - Page 3 Tumblr_lvl611TBDP1qlnqyyo1_500
crédit - tumblr
La situation n'avait rien d'amusante, cependant, vu le changement brusque d'attitude de Kilian, James ne put s'empêcher de retenir un sourire. Il était prêt à parier qu'il tenait de son père ce regard noir lorsque l'on abordait un sujet qui ne lui plaisait pas. Chacun se met en colère pour une raison ou une autre, mais nul ne le fait de la même façon. Pour ce qui était de Kilian, il s'était immédiatement interrompu, l'avait fusillé du regard – et il faisait ça si bien qu'un inconnu s'y aurait été laissé prendre – avant de tourner la tête pour trouver soudainement la plante verte qui résidait à l'autre bout de la chambre d'un intérêt capital. En résumé, il boudait. Ce qui ne voulait pas dire pour autant qu'il allait refuser de lui répondre. James était patient. Très patient, et ne lâcherait le morceau que lorsqu'il aurait entendu une réponse convaincante. Alors certes, les français sont connus pour ne pas se laisser marcher sur les pieds aussi facilement eux non plus, mais en matière de forte tête, on ne trouvait pas pire que les Irlandais. Allons bon, ce n'était pas par curiosité que James avait décidé de lui pourrir sa journée en aborder ce sujet sensible. Il voulait sincèrement aider, si besoin est, à recoller les morceaux de leur relation. Il n'y avait, à ses yeux, pas plus belle, ni plus compliquée comme relation que celle d'un parent envers son enfant. Encore plus à l'âge de Kilian qui ressentait le besoin d'indépendance, et ce alors même que son paternel n'avait pas daigné donné signe de vie pendant plus de 12 ans. Comment voulez-vous qu'il ait des bases saines dans la vie ? Et en apprenant que son ami avait tenté de se rabibocher sans y parvenir, l'instinct protecteur et paternaliste de James s'était immédiatement mis en éveil. Il n'aurait pas peut-être pas dû finalement. Le Breton n'était plus un enfant, ni à ses yeux je vous rassure, mais ils avaient pourtant bien huit ans au moins de différence. Une telle séparation dans le temps méritait que l'on y prête attention. James savait ce que Kilian ressentait pour l'avoir vécu, même si à l'époque, il était plus jeune. Lui aussi avait dû à souffrir de l'absence de ses parents. Son père assassiné sous ses yeux pour une raison qui lui échappé toujours, et sa mère qu'il n'avait jamais ne serait-ce qu'entrevu. On ne pouvait pas faire mieux en matière de relations parents-enfant. Cela dit, il avait vécu dans la famille d'Edward dès son adolescence, soit vers l'âge de 13-14 ans. James avait appris à partir de ce jour l'importance que les enfants avaient du mal à considérer mais qui existait bel et bien dans leurs liens de famille. Voilà pourquoi, même s'il donnait raison en un sens à Kilian, le milliardaire ne pouvait se résoudre à le laisser gâcher sa relation avec son père. Même si ce dernier avait tous les torts, à moins biensûr qu'un événement l'avait bouleversé au point que Logan ne soit plus digne de son affection, ils se devaient de se pardonner. Et sur ce point, James était catégorique.

« Comment ça il t'a encore pris pour ...qu'est-ce qui te fait dire ça ? » Fronçant les sourcils, écoutant avec attention chaque mot prononcé par Kilian pour se faire sa propre idée sur le genre de personne qu'était son père, après tout, ils ne s'étaient jamais rencontrés. La seule chose qu'avait retenu James lorsqu'ils en avaient discuté en France, était qu'il enseignait lui aussi à Berkeley et qu'il n'avait pas un caractère abordable. Entre autres choses. Le reste, il le découvrait à l'instant. Peu à peu, James prenait conscience de ce par quoi il était passé, de ce qu'il avait omis concernant Kilian. Ainsi, lui aussi avait été mêlé à cette fusillade ? Sur le moment, il avait voulu l'interrompre pour s'enquérir de son état de santé, avant de se retenir au dernier moment. Il était là devant lui. Si son ami avait été blessé, il l'aurait sans doute mis dans la confidence. La fin de son discours se conclut par de la rage mal contrôlée. L'impression d'avoir encore été trahi. Les dissimulations d'un père qui avaient suffi à ruiner tous ses efforts pour l'impressionner, avoir sa confiance et son estime. Pour autant, il y avait encore une part de mystère dans toute cette affaire. Etonnamment, car l'on peut penser que c'est le rôle que doit tenir un ami que celui d'être toujours d'accord avec les siens, James ne désapprouvait pas totalement la conduite du père de Kilian. Il estimait en effet que si l'homme avait tû sa relation avec Cheyenne – une collègue avec qui il avait lui aussi un peu de mal à s'entendre pour des raisons personnelles – et cachant qu'il allait devenir père, c'était dans un souci de protéger Kilian d'une véité qui l'aurait bouleversé. Et sans conteste, il avait eu raison vu la colère du Sigma aujourd'hui. Une autre nouvelle le bouleversa tout autant, mais apparemment pas aussi difficile à aborder pour Kilian. « Elle a ...perdu le bébé ? Ce ne doit pas être facile à vivre. Ni pour elle, ni pour ton père. » murmura d'abord James presque pour lui-même. « Tu lui as demandé pourquoi il ne t'a rien dit au sujet de sa relation et de la grossesse de Cheyenne ? Il avait peut-être de bonnes raisons, qui sait. » Y aller tout en douceur pour éviter de subir les foudres du Breton, voilà son credo pour le moment.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

« A moi ! On me retient contre ma volonté. » - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: « A moi ! On me retient contre ma volonté. » « A moi ! On me retient contre ma volonté. » - Page 3 EmptyDim 11 Mar - 14:57

James n'avait pas mis de temps à le cerner dès qu'on abordait un sujet sensible : Kilian se repliait sur lui-même, s'enfermait dans une attitude renfrognée et sentait poindre l'agressivité en lui. Comme une bête sauvage, l'approcher sans prendre de précaution ne ferait que lui faire émettre des grognements ou, pire encore, quelques morsures. Physiques ou verbales, peu importe, les dents du breton étaient aussi aiguisées que son talent pour utiliser les mots dans le but de blesser. Kilian était d'une intransigeance totale lorsqu'il était contrarié pour de bonnes raisons et quiconque cherchait à le contredire d'une façon idiote en faisait les frais. L'irlandais savait parfaitement à qui il s'adressait et à ce titre, le jeune homme devait reconnaître qu'il retenait en partie la violence de la rage qu'il nourrissait à l'encontre de son paternel. De plus, James n'était clairement pas en état d'accuser toute la colère du fils Salaun, il ne tenait pas à lui infliger ça.
La remarque qu'il tint à l'égard du bébé tira un soupir blasé à Kilian. "C'est pas le premier môme dont il arrivera à se passer. Les circonstances sont différentes, c'est tout." L'insensibilité froide et mauvaise qui régnait dans ces paroles hachées dans un ton monocorde et presque cruel relevait du niveau de sa colère depuis cette fameuse fusillade. Ce que ne connaissait pas encore James, c'était la méchanceté dont il était capable de faire preuve à l'égard de celles et ceux qui l'ont réellement déçus. A cet instant, il pouvait comprendre que faire du mal au fils Salaun revenait à s'exposer à de dangereux, très dangereux ennuis. D'ordinaire, il était un garçon posé, serein, sage et extrêmement mesuré... cependant, la trahison le poussait à un extrême totalement opposé à sa personnalité de base. Un traumatisme d'enfance que même le temps ou la maturité ne saurait gommer. C'était ancré beaucoup trop profondément en lui pour ça. A ces mots, le jeune homme se leva et marcha jusqu'à la fenêtre pour observer à nouveau le paysage urbain, les mains dans les poches. C'est vrai que cela avait très certainement dû être terrible pour Salaun senior et pire encore pour Hutchinson, James était loin d'avoir tort. D'ailleurs, la lueur blessée dans le regard de Logan en rentrant de l'hôpital ce jour-là confirmait cette version avancée par l'irlandais. Néanmoins, et aussi ignoble que cela puisse paraître, Kilian s'en fichait royalement. Pire encore : il prenait son pied rien qu'à l'idée de savoir que ces deux-là vivaient une période on ne peut plus difficile. Leur souffrance ne calmerait pas celle du jeune breton, cela n'arrangerait rien et il en avait conscience. Mais il n'en restait pas moins que savoir qu'ils enduraient le martyr lui procurait une part de satisfaction malsaine qu'il assumait parfaitement. On pourrait aisément assimiler Kilian à un enfant en colère au point d'en devenir on ne peut plus instable et que rien ne saurait calmer... et on n'aurait pas entièrement tort. Lui-même n'avait aucune idée de la façon dont il pourrait s'apaiser. Il ne savait même pas s'il en avait envie.

La question de James lui tira un soupir alors que ses yeux bleu ne quittaient pas le parking et les voitures qui y défilaient. A contrario de ce que l'on pourrait imaginer, Kilian n'attendait pas de ses amis qu'ils se content d'hocher la tête et lancer un « Amen » à chacune de ses décisions : un réel ami, c'est celui qui a le courage de vous dire en face que vous avez tort et de vous laisser tout de même libre du choix que vous voulez faire. A cet effet, l'irlandais était de loin l'une des seules personnes en qui il avait réellement confiance. Lui, Stephen et Roméo, pour ne citer qu'eux. Venant d'eux, il pouvait éventuellement accuser des critiques à condition qu'elles ne soient pas trop brutales, James savait à quel point le jeune homme était sensible dans le sens premier du terme. "C'est ça, son problème. Il a TOUJOURS des bonnes raisons... ou des raisons qu'il juge bonnes." rétorqua-t-il, la mâchoire serrée. Quand il l'avait abandonné ? Il avait eu une bonne raison. Quand il n'avait pas voulu lui parler ne serait-ce que par téléphone ? Il avait eu une bonne raison. Quand il avait débarqué à Berkeley sans prévenir ? Il avait eu une bonne raison. Dans cette histoire, Kilian passait toujours pour le petit caneton fragile et Logan comme le bon prince qui prend des décisions si irrévocables et bienveillantes qu'on le juge toujours comme étant celui qui a bien fait d'agir de telle ou telle manière. "Je ne lui ai rien demandé et je ne lui demanderai rien. Ce n'est pas à moi d'aller faire le premier pas. Il se contente d'attendre bêtement que je vienne vers lui... il ne faut pas se tromper. C'est lui qui s'est tiré, c'est lui qui m'a menti à plusieurs reprises, pas l'inverse. S'il doit y avoir des explications, c'est lui qui me les doit." Bras croisés sur son torse, Kilian ne bougerait pas de cette position. Aussi bien au sens propre qu'au sens figuré. Il tourna la tête vers James et tenta de mesurer une fois de plus sa colère afin que l'irlandais ne devienne pas un bouc émissaire alors qu'il se contentait seulement de vouloir l'aider du mieux qu'il le pouvait. "Ce qui est pénible avec lui comme avec tout le monde dans cette foutue famille, c'est qu'on présume sans arrêt de mes réactions... et bien souvent, tout le monde se plante. S'il avait eu le courage de me dire en face ce qui se passait avec Hutchinson, les raisons et tout le reste, j'aurais été en colère, c'est vrai. Mais ce serait passé vite, très vite. J'aurais apprécié cette marque de confiance, je l'aurais peut-être même aidé, soutenu au moment où nous parlons... Au lieu de ça, il a encore pris les devants en pensant agir de la meilleure façon qui soit. Ce qu'il oublie, c'est qu'il s'est tiré pendant 13 ans : je suis son fils biologique, mais il n'a aucune idée de la personne que je suis devenue. Il veut me ménager pour arranger ses combines et m'approcher... quand on voit le résultat, il ferait mieux de lâcher l'affaire avant que je me décide à le planter pour de bon." lança-t-il d'une voix presque menaçante. Pour l'heure, Kilian n'avait rien fait à l'encontre de l'intégrité de son père... mais cela ne saurait tarder. Les dégâts qu'il pouvait commettre pourraient porter préjudice au prof de théâtre jusqu'à la fin de ses jours, si Kilian le voulait vraiment.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

« A moi ! On me retient contre ma volonté. » - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: « A moi ! On me retient contre ma volonté. » « A moi ! On me retient contre ma volonté. » - Page 3 EmptyLun 12 Mar - 6:38

James avait accusé le coup sans broncher. Quoique comprenant la colère que pouvait ressentir Kilian à l’égard de son père, il avait en revanche du mal à concevoir cet aspect cruel de sa personnalité envers une femme qui venait de perdre son enfant. Une partie de lui-même qui, soyons honnête, avait eu tendance à le décevoir. Certes, Logan était coupable de ne pas avoir été un bon père, de lui avoir caché sa relation alors qu’ils se voyaient depuis un bon bout de temps, de ne pas lui avoir dit non plus pour la grossesse de Cheyenne. Pour autant, et justement parce que James avait lui aussi failli perdre Louna lorsque Cheryl était en couche, il n’entrevoyait pas du tout les choses de la même façon que son ami. Le fait qu’il soit père devait également compter dans la balance. « Ne dis pas n’importe quoi Kilian. » marmonna James en fronçant les sourcils sans le lâcher du regard une seule seconde. Il avait beau tenté de cerner le jeune Breton, il lui semblait soudainement qu’il avait une toute autre personne devant les yeux. Aussi froide et insensible que les pierres, aussi puéril et ignorant que le serait un enfant. Et c’était dans des moments comme celui-ci, même si Kilian ne l’aurait jamais reconnu, que l’on pouvait considérer l’immaturité qui caractérisait encore son âge. Le manque d’expériences. Oui, il avait vécu pas mal d’épreuves qui l’avait endurci. Ce n’était pas une raison pour dénigrer la vie d’un enfant, je regrette.

James n’était pas au mieux de sa forme. Avec cette fichue blessure sur le torse, il se remettait progressivement de la balle qui lui avait traversé le corps. Cependant, il n’avait pas l’intention de rester là, allongé sur ce lit de draps blancs, à écouter les remontrances que pouvait retenir Kilian au sujet de son père. Sans l’avouer, sans doute parce que l’orgueil pervertit même le meilleur des hommes, il avait besoin qu’on l’écoute, mais aussi d’être conseillé. Qu’il soit d’accord ou non avait peu d’importance pour l’instant tant que quelqu’un lui donnait une vision moins subjective et plus posée de ce qu’il vivait actuellement. « Ou toi, des raisons que tu juges mauvaises. » rétorqua James en l’interrompant brutalement. Encore une fois, il n’était pas ici pour prendre la défense de Logan, mais pour essayer d’approfondir le raisonnement de son ami jusqu’à ce qu’ils réfutent ses propres arguments ou au contraire, ait suffisamment de ‘preuves’ pour ne pas fléchir par la suite. « Tu as raison Kilian, ce n’est pas à toi de t’expliquer. Toutefois, réfléchis bien. Si tu te refuses de lui parler ou même de le voir, comment veux-tu qu’il te donne les raisons qui l’ont poussé à te cacher la vérité ? Si tu veux obtenir les bonnes informations, tu ne devrais pas le fuir mais plutôt le bousculer pour démêler le vrai du faux, tu ne penses pas ? » énonça James en faisant preuve d’une logique implacable. Au bout d’une dizaine de minutes, après avoir suivi pas à pas chaque mot de son monologue, James retint à son tour son attention sur un élément qu’il avait peut-être laissé de côté trop rapidement. « C’est ça. C’est ça qui te pose problème, Kilian. Le fait qu’il soit parti alors que tu n’étais qu’un môme. Que tu ne l’ait pas connu. Tu ne t’ais pas demandé un instant ce pourquoi tu le détestais de t’avoir caché la vérité ? Parce que ça n’a pas tellement d’importance si tu y réfléchis bien, sauf si l’enfant que tu es resté cherche encore à récupérer le père qu’il a perdu il y a treize ans de cela. Tu as été jaloux de l’attention qu’il portait à ce bébé, Kilian, alors même qu’il ne l’avait pas été avec toi. C’est là le nœud du problème. Tu as vu Cheyenne dès le départ comme une rivale en la comparant à ta mère, à ce qu’aurait pû devenir leur relation si elle n'était pas partie trop tôt. Et voilà qu’il veut assumer ses responsabilités en fondant un foyer. Tu n’as pas pû le supporter parce que ç’aurait été admettre que ton père pouvait être différent, plus sensible que l’image que tu t’étais forgée de lui pendant toutes ces années. » Fin psychologue en la circonstance, peut-être parce qu’il avait lui-même fait les frais d’un suivi pendant son deuil, James était persuadé que le problème résidait bel et bien dans le passé des deux hommes. Un passé qu’apparemment ni l’un ni l’autre ne voulait aborder. « Tu lui as déjà dit ce que tu avais ressenti quand il est parti ? Personnellement, si mon père avait cherché à reprendre contact après tant d’années, j’aurais eu du mal à passer l'éponge sur son absence aussi facilement. »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

« A moi ! On me retient contre ma volonté. » - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: « A moi ! On me retient contre ma volonté. » « A moi ! On me retient contre ma volonté. » - Page 3 EmptyLun 12 Mar - 8:12

En entendant les paroles de James, Kilian avait tourné très légèrement la tête tout en restant à la fenêtre. L'une de ses mains s'était resserrée fermement sur le tissu de la manche de sa chemise, signe évident que la colère commençait à faire son bonhomme de chemin en lui jusqu'à atteindre l'explosion qu'il faisait pourtant tout pour retenir en ce moment. Il avait l'impression d'avoir un psy derrière lui, un psy qui veut rentrer dans sa tête pour tenter de chercher des excuses à un homme qu'il ne pouvait tout simplement plus encadrer. C'était certes sympathique de la part de James de vouloir l'aider de la sorte mais plus la conversation s'éternisait et plus il avait envie de faire voler son poing dans une cible pour se défouler. Chose assez récurrente quand il était énervé, d'ailleurs... cogner pour se défouler. Allez savoir pourquoi les sports de combat avaient toujours été en tête de ses sports favoris en termes de pratique assidue. Il ferma ses paupières et prit une profonde inspiration pour accuser ces mots sans s'emporter, il s'en empêchait pour la bonne et simple raison qu'on ne crie pas sur un homme blessé et allongé dans un lit d'hôpital. Son imagination lui transmis la vision de la pointe du Raz, une image qui l'aidait très sérieusement à se calmer. Elle lui rappelait cette presque année en France, un temps où il s'était senti bien, apaisé, libre. "Il n'y a pas de différence entre ses bonnes raisons ou le jugement que je leur apporte. Dans les deux cas de figure, il préfère me mentir et ça, c'est quelque chose que je ne tolère pas." avait-il lâcha sur un ton qui se voulait le plus calme possible. L'irlandais avait de la chance d'être qui il était, un ami, un vrai. A cet instant, si c'était son père qui se serait trouvé dans la pièce, Logan Salaun serait mort étouffé par un oreiller.

Le raisonnement du businessman était loin d'être idiot, Kilian voulait bien le reconnaître. Mais pas à voix haute, question de fierté. Il ne revint d'ailleurs pas sur cette histoire de devoir bousculer son paternel pour qu'il s'explique : c'est vrai, c'est quelque chose qu'il devrait faire... mais il ne le ferait pas. Tout simplement parce qu'il n'arrivait plus à supporter cette tête de chien battu, cette tête de cocker abandonné dès qu'il l'avait en face de lui. Il avait toujours l'impression que son père cherchait à se faire passer pour la pauvre victime de l'histoire. Et ça, c'est physique, il n'arrive pas à rester devant lui sans avoir envie d'exploser. La solution de James pourrait être efficace mais cette fois, c'était la mauvaise volonté de Kilian qui mettait un frein à une possible amélioration de ces rapports. Les dents serrées et une boule qui prenait de plus en plus d'importance dans la gorge, Kilian sentit une larme rouler sur sa joue. Oui, il avait été en colère... et cette colère descendait sans doute d'une forme de jalousie et de profonde déception. Pourquoi ce bébé et pas lui ? Pourquoi plus lui que son fils de vingt ans ? Pourquoi plus Cheyenne ? Il renifla sans pour autant se retourner, il était très bien à la fenêtre, ça lui évitait d'avoir à faire face à James et à ses mots. "J'ai jamais attendu de mon père qu'il fasse voeu d'abstinence... c'est un homme. Et un homme, ça a des besoins. Mais pas comme ça, pas si vite et surtout pas sans m'en avoir parlé. C'est ça qui m'a fait mal. C'est qu'il me regarde tout ce temps dans les yeux sans m'avoir dit qu'il avait mis une autre femme enceinte. J'en ai marre qu'on me mente. Qu'on me traite comme il y a treize ans." Pendant cinq à six ans après le départ de son père, le jeune Kilian s'était sans cesse répété qu'il avait fait quelque chose de mal pour que son paternel ne revienne pas, qu'il ne lui téléphone pas. Qu'il l'avait abandonné parce que sa mère n'était plus là. Qu'il ne méritait pas la vérité. Une interprétation qu'il avait tenté d'effacer ces dernières années mais qui semblait malgré lui profondément ancré dans chacune de ses pensées à l'égard de Logan. "Non, je ne lui ai jamais dit. C'est trop... c'est trop facile de tout lui dire, le laisser parler, l'excuser et repartir de zéro. Après ce qu'il m'a fait, c'est beaucoup trop facile." Intérieurement, Kilian se connaissait assez pour savoir qu'il pourrait peut-être un jour pardonner sa conduite à son père... et c'est cette vérité qui l'empêchait de s'adoucir. Il ne voulait pas lui rendre la tâche aussi simple, il allait même jusqu'à s'empêcher de se réconcilier avec lui dans le seul but de le faire souffrir autant qu'il a pu souffrir lui aussi. C'était assez tordu et plutôt autodestructeur comme façon de faire, mais il n'en démordrait pas. Pour tout le reste, Kilian était un jeune homme mature et même en avance sur son âge... cependant, concernant son père, il apparaissait comme un petit garçon très fragile et d'une colère qui peut très vite devenir aussi dangereuse que violente.

Kilian soupira puis renifla en passant sa main sur sa joue pour reprendre ses esprits. Rapidement, il retrouva un visage neutre, simple, comme si rien ne s'était passé. Il se retourna et regarda enfin le milliardaire avec sérieux. "Maintenant, j'aimerai qu'on change de sujet. J'ai pas envie de m'éterniser davantage sur la conversation Logan Salaun." Il était venu ici pour parler avec James, prendre de ses nouvelles, passer du temps avec lui... et pas pour parler de cet homme. Ils avaient déjà dégagé pas mal de choses, mieux valait ne pas pousser trop loin. Le jeune homme leva la tête en voyant la porte entrouverte s'ouvrir davantage après avoir frappé : une chevelure blonde parfaitement coiffée passa par l'entrebâillement. "James ? Oh, je dérange, peut-être..." se ravisa Sydney en voyant Kilian qui la fusillait du regard. Se retrouver dans la même pièce qu'elle, sûrement pas. "Je reviens, je vais fumer." lâcha-t-il sur un ton neutre en saluant son ami d'un hochement de tête. Il sortit de la pièce alors que Sydney se tenait toujours à la porte, n'osant pas rentrer sans y avoir été invitée. Cela faisait déjà deux bons mois si ce n'est plus qu'ils ne s'étaient pas revus après ce retour de Barcelone
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

« A moi ! On me retient contre ma volonté. » - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: « A moi ! On me retient contre ma volonté. » « A moi ! On me retient contre ma volonté. » - Page 3 EmptyLun 12 Mar - 8:59

James n’était ni aveugle, ni sourd. Il sentait la colère de Kilian sans même avoir besoin de lever les yeux dans sa direction. Chacun de ses membres étaient crispés sous la rage. Immobile, il avait même préféré regarder ailleurs pour tenter d’apaiser ses nerfs rudement mis à l’épreuve. Plus le temps passait, plus James voyait le jeune homme qu’il avait connu se transformer en un homme peinant à maîtriser le monstre tapis au fond de son être. Sa respiration lui donnait un bref aperçu du combat qu’il menait. Au départ régulière, elle était devenue sèche et rapide. Un peu comme un animal qui, assailli de toutes parts, attend le moment opportun pour fondre sur ses ennemis, les pourfendre de sa colère. Une colère que James était prêt à accueillir si cela permettait à Kilian de se sentir mieux. Il avait là affaire à un jeune qui n’avait jamais reçu l’écoute ni de conseils de la part de la personne qui était censée le chérir plus que tout autre chose au monde. Son père. A défaut, il avait dû se débrouiller par lui-même, apprendre à vivre avec l’impression d’un abandon anticipé, d’une naissance non désiré. Sans doute que ses beaux-parents avaient été là pour l’éduquer au mieux. Mais il y a malgré tout certains sujets que l’on ose aborder à cet âge. Que l’on aimerait partager avec une personne plus jeune ou différente en tous cas de sa propre famille qui a tendance à vous juger de façon partiale. Aussi, James n’avait pas bougé, n’avait pas même tenté de l’amadouer de quelques façons pour calmer la rage qu’il contenait. Kilian avait besoin de l’évacuer. Il était là pour ça. Le Breton pouvait bien l’insulter, crier, pleurer que cela n’aurait rien changé au fond à la valeur qu’il aurait conservé aux yeux de l’Irlandais. Malheureusement, comme ces derniers, les Français étaient des gens orgueilleux, trop fiers pour admettre leurs erreurs ou révéler leurs angoisses. Et pour le coup, Kilian en était l’exemple parfait.

« Je ne t’ai jamais dit que tu devais excuser ce qu’il avait fait. Personne ne peut pardonner aussi vite, en tous cas, pas sans avoir eu une franche discussion au préalable. » Mais voilà où se situait tout le problème, encore une fois. Le manque de bonne volonté de Kilian, et la lâcheté de son père à assumer ses fautes par le passé, ou à les aborder de vive voix. Poussant un soupir de dépit, James se surprit à comparer sa conduite avec celle qu’il avait lui-même eue il y a 6 ans de cela. A la naissance de Louna. Il n’en avait jamais parlé autour de lui. Ni à ses proches, ni à sa fille qui serait dévastée si elle venait à l’apprendre un jour. Car oui, James s’était trouvé dans le même cas que Logan après la mort de Cheryl. Kilian ne pouvait avoir conscience de la douleur que l’on ressentait à la mort de l’être aimé. Certes, lui aussi avait vécu ce drame, mais la sensation était différente. Les enfants ont généralement plus de facilité à accepter la mort que les adultes, allez savoir pourquoi. Tous les psychologues vous le diront, un enfant est plus fort à cet âge que ne l’est le petit ami, le mari ou le frère de la défunte. La douleur allait au-delà de la peine, de la tristesse ou de la colère. On culpabilisait au point de ne plus avoir de repères, au point de se focaliser sur ce qui avait été, sur ce qui aurait dû être au lieu du présent. On oubliait le reste pour s’épancher sur un souvenir. James l’avait vécu. Sans doute aussi mal que Logan à cette époque. Au point d’avoir envisagé le pire pour se débarrasser de cette sensation qui le rongeait de l’intérieur. Au point de vouloir tout abandonner, même son propre enfant. Oui, il y avait pensé lui aussi. Pas de la même manière que le père de Kilian qui avait choisi la fuite mais tout de même… Voilà pourquoi il comprenait mieux les sentiments du professeur que ceux de son fils. Voilà pourquoi il se refusait à lui donner tous les torts. Pourtant, il avait gardé le silence, conscient de la voix tremblotante du Sigma. Il avait du mal à articuler, sans doute ses mots étaient-ils entrecoupés par les larmes qu’il essayait maladroitement d’essuyer. Par respect, James choisit de ne plus continuer à défendre un homme, au final, qu’il connaissait bien moins que son ami. Lui laisser le temps d’accepter la douleur avant de revenir à la charge dans quelques semaines lui paraissait plus approprié.

« Très bien. » murmura l’Irlandais sans sourciller avant qu’une tête blonde, reconnaissable entre milles, n’apparaisse dans l’entrebâillement de la porte de sa chambre. Et avant qu’il ne puisse lui réponde, sans comprendre d’ailleurs la raison du froncement de sourcils qu’il venait de lire sur le visage de Kilian, ce dernier avait déjà pris congé. D’abord surpris, James se promit de l’interroger plus tard sur la raison qui l’avait poussée à fuir la nouvelle venue. Ils se connaissaient, forcément. « Entre Sydney, je t’en prie. Tu ne me déranges pas. » reprit bientôt James tandis qu’un sourire avait envahi ses joues. « Ne fais pas attention à cette horrible blouse, ça ne devrait pas durer longtemps. » Vivement que Gauthier soit là pour qu’il se sente moins ridicule. Heureusement encore que les draps recouvraient le bas de son corps. Ne manquait plus que ça, que Sydney le voit affublé d’un pareil vêtement. « Comment vas-tu ? Et qu’est-ce que tu fais ici au juste ? Toi aussi tu es venue pour la nourriture infecte que l'on sert ici ? » ironisa James en se souvenant de la piètre excuse de Kilian il y a environ une heure de cela.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

« A moi ! On me retient contre ma volonté. » - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: « A moi ! On me retient contre ma volonté. » « A moi ! On me retient contre ma volonté. » - Page 3 EmptyLun 12 Mar - 10:19

Sydney regarda Kilian partir avec retenue, baissant les yeux au moment où elle sentit fondre sur elle cet impitoyable regard bleu azur qui avait le don de la glacer chaque fois qu'elle avait l'audace de le croiser depuis la fusillade à Berkeley. Elle s'en voulait toujours terriblement, se laissait ronger par la culpabilité sans pouvoir s'en empêcher malgré le soutien que Cheyenne lui avait apporté. En insistant pour vouloir fêter l'anniversaire de Logan ce soir-là, en forçant les deux Salaun à se réunir sous le regard attentif de Cheyenne et elle-même, elle les avait entraîné au coeur de cette terrible fusillade. Si elle ne s'était pas entêtée à vouloir n'en faire qu'à sa tête une fois encore, à agir d'une façon qui, quoique partant d'un bon sentiment, n'en était pas moins idiote, jamais ils n'auraient tous risqué leur vie ce soir-là. Jamais Cheyenne n'aurait perdu son bébé. Jamais les rapports entre père et fils Salaun ne se seraient dégradé à ce point... Voilà à peu près tout ce que le regard assassin du Sigma lui rappelait dès qu'elle avait le malheur de le sentir sur elle.
Lorsqu'il fut enfin parti en direction de l'entrée de l'hôpital avant de revenir une fois sa cigarette terminée - et la Bêta partie - l'égyptienne osa rentrer en laissant la porte un peu entrouverte lorsque son accompagnateur du jour allait vouloir la retrouver. Elle sourit à James en retour, tant de choses avaient changé depuis le départ de l'irlandais après ce fameux séjour en Espagne... vraiment beaucoup de choses. Elle réalisa qu'elle n'avait pas vu James depuis qu'elle avait tué son demi-frère adoptif à New York, Ethan, cette réalité la fit frissonner un peu. Toutefois, elle chassa ces pensées noires pour ne se concentrer que sur l'exquis plaisir de le retrouver aujourd'hui. En s'approchant de son lit, elle pouffa de rire en entendant sa remarque sur sa tenue. "Ne t'en fais pas pour ça... ça fait une heure que je croise des blouses synthétiques affreuses dans les couloirs et j'ai réussi à contenir mes convulsions jusqu'ici... je peux bien faire un effort supplémentaire." lança-t-elle avec sa légendaire simplicité. James avait visé juste : les tenues d'hôpital pouvaient presque lui donner plus de nausées qu'un magasin de cosmétiques bon marché. Il n'y avait qu'en tenue d'infirmière qu'elle se plaisait... mais bon, ça c'est une autre histoire.

Sans se démonter ni même demander d'autorisation, la fashionista fit claquer ses talons aiguilles jusqu'au lit puis s'assit au bord, tout près du patient, en veillant bien sûr à ne pas lui faire mal au passage. Elle devait reconnaître que cela lui faisait bizarre de voir l'indestructible Mr O'Malley allongé dans un lit d'hôpital avec des traces évidentes d'une blessure plutôt grave. Cependant, il y avait survécu, non ? Ce n'est pas une fusillade qui avait raison eu d'un homme aussi grand, la belle allait même parfois jusqu'à se demander s'il existait une arme réellement capable d'abattre un roc pareil. Elle désigna la porte d'un mouvement de tête avec un petit sourire amusé sur les lèvres. "Je suis venue avec mon neveu adoptif. Il y a une vente de chocolats pour l'école et je lui ai dit que vu la nourriture médiocre qu'ils servaient ici, il était à peu près sûr d'épuiser au minimum les trois quarts de son stock sans avoir à faire des pieds et des mains." Son regard vert émeraude tomba sur le plateau qui se trouvait sur la table de chevet et elle composa son visage d'une moue un peu dégoûtée et blasée. "De toute évidence, j'ai visé juste... D'ailleurs, je suis en compétition avec ton cher cousin... enfin, mon neveu est en compétition avec sa fille, alors ton volumineux portefeuille risque d'être mis à rude épreuve s'il passe par là et qu'il lui reste des chocolats." ajouta-t-elle en tapota une fois le bout de son nez avec son index, ses traits étant animée par une attitude plus mutine que jamais. Oui, bien qu'Ambre et Max soient de plus en plus proches - à en juger par leur récent petit bisou sur scène pendant un spectacle - la guerre était toujours ouverte entre Edward et Sydney. En réalité, c'était même plutôt eux qui se battaient pour remporter la victoire de cette vente de chocolats que leurs enfants. A ce moment, la blondinette prit conscience que James ne savait pas qu'elle avait désormais la garde et la charge de son neveu adoptif... encore un sacré changement par rapport à l'époque de leur séparation. "Du coup, comme j'ai appris que tu étais ici, j'en ai profité pour venir te voir."

Sydney se pencha un peu plus puis le regarda avec curiosité sans pour autant qu'elle soit malsaine ou mal placée. Une simple inquiétude sans conséquence, le businessman savait à quel point il était facile de décoder l'égyptienne, surtout par rapport à son précédent interlocuteur bien plus complexe. "Bon, et toi alors, qu'est-ce qui s'est passé ? J'aurais bien regardé le compte-rendu médical au bout de ton lit, mais je pense que les termes techniques vont irrémédiablement me plonger dans un coma profond." Elle avait déposé naturellement sa main sur la sienne dans un geste qui se voulait gentil, sans ambigüité. Pas à un seul instant elle n'avait songé à criser lors de leur éloignement, elle n'allait certainement pas commencer maintenant. "Tu as vraiment été blessé ou tu voulais juste qu'une jolie infirmière te bichonne...?" le taquina-t-elle avec un rire cristallin et joueur.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

« A moi ! On me retient contre ma volonté. » - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: « A moi ! On me retient contre ma volonté. » « A moi ! On me retient contre ma volonté. » - Page 3 EmptyLun 12 Mar - 12:43

« A moi ! On me retient contre ma volonté. » - Page 3 Tumblr_llnpph1e8l1qi9h8qo1_500
crédit – tumblr

Plus d'un mois avait passé sans qu'ils ne se revoient. Ce n'était pas parce que l'un en voulait à l'autre d'avoir 'rompu' une belle histoire, plutôt par manque de temps. Du moins, pour James en tous cas. Et le fait de la revoir, de voir qu'elle allait bien et qu'elle n'avait rien perdu de ce petit tempérament si charmant lui redonnait le sourire. Elle n'avait pas changé, fort heureusement. Sans être les meilleurs amis du monde ou des confidents hors pair, James avait suffisamment confiance en Sydney pour oser aborder avec elle de certains sujets. Après tout, elle l'avait déjà vu nu, physiquement parlant. Se dénuder au sens moral ne devrait pas être plus compliqué. Encore que, il y avait beaucoup de complications dans sa vie dernièrement. Et comme il avait toujours été difficile pour notre homme de se confier, Sydney allait sûrement l'y aider à sa manière, pour ne pas changer.

« Ton...neveu ? » répéta James en se soulevant légèrement pour tenter d'apercevoir l'enfant à l'extérieur dans le couloir. Il savait qu'elle avait un frère, Dominic, que soit-dit en passant il n'avait jamais rencontré, mais de là à savoir qu'elle était tante. L'idée même qu'elle veuille s'occuper d'un enfant ne lui serait jamais venue à l'esprit. Attention, il n'avait pas dit qu'elle serait une mauvaise baby-sitter. Disons que Sydney à ses yeux, ne manquerait pas d'originalité dans sa façon d'éduquer un bambin. Et dieu sait qu'il aurait payé cher pour la voir à l'oeuvre. « Je ne savais pas que tu étais tante. Félicitations, quel âge a t-il ? » demanda le milliardaire avec un petit sourire après avoir définitivement abandonné l'idée de rencontrer le petit timide. « Tu as eu une très bonne idée, comme toujours. Mon portefeuille est dans mon pantalon, dans l'armoire du fond. Je vous prendrais à tous les deux toutes les boîtes. » annonça aussitôt James avec le plus grand sérieux. La nourriture de l'hôpital, il n'en pouvait décidément plus. Qui plus est, les friandises étaient son péché mignon alors bon...pourquoi se priver lorsqu'on a un vendeur à domicile. En plus, il ferait une bonne action.

Aussitôt que le prénom de son cher cousin fut cité, James se referma comme une huître. Sans bouder, il semblait pourtant évident qu'il refusait d'en parler. La raison était sûrement de l'héroïsme dont il avait fait preuve pour le sauver d'une balle lors de la fusillade de Berkeley. Même si l'acte en lui-même était courageux, James avait horreur - comme si quelqu'un pouvait encore l'ignorer - des grands sentiments. Edward était sain et sauf, parfait, on passe à autre chose. S'il n'y avait que ça. En se remémorant la scène, alors qu'il défaillait peu à peu, James se souvenait encore des mots qu'il avait prononcés, et qu'il regrettait aujourd'hui. Au fond de lui-même, la vérité était telle qu'il n'aurait pu en être autrement. Oui, il aimait et respectait profondément Edward. Sauf qu'il aurait aimé emporter son secret dans la tombe. Au lieu de ça, la douleur et la peur qu'il se considère comme responsable l'avait donné des ailes, et les mots étaient sortis tous seuls. Sincères, touchants, et terriblement embarrassant maintenant qu'il était hors de danger. Malgré tout, n'ayant pas eu l'occasion de revoir Edward après tout ce qui s'était passé, James restait fidèle à lui-même. Protecteur et inquiet à l'égard de sa famille, si bien qu'il ne pût s'empêcher de lui demander dans un murmure quasi-inaudible. « Et...hum, il va bien sinon ? Et Maria ? » Avant de passer à toute autre chose. « C'est gentil d'être passée. Je suis heureux de te revoir. » Amusé par son sens de l'humour qui, comme d'habitude, visait au bon endroit, James fit mine de réfléchir à sa dernière question. « Les deux ? Non en fait, je me suis pris une balle au poumon. Mais je vais bien. » ajouta t-il aussitôt pour éviter qu'elle ne s'inquiète à son sujet. « Je devrais sortir d'ici une heure ou deux. Mais au fait, et toi, tu étais là lors de cette fameuse soirée ? Tu n'as pas été blessée au moins ? » s'inquiéta aussitôt le milliardaire. « J'ai appris qu'il y avait eu pas mal de blessés et même des morts. C'est bien triste. Et révoltant. Je n'aurais jamais cru voir ça à Berkeley. » soupira James pour lui-même. A Berkeley, voire aux Etats-Unis. Certes, en tant qu'homme d'affaires, il avait du sang-froid et ce genre de situations, quoique terrible à vivre, ne l'avait pas traumatisé comme d'autres l'avaient été. Cependant, savoir que certains de ses étudiants avaient subi pareille épreuve, d'autres qui ne s'en relèveront pas, était toujours difficile à vivre, pour un homme de sa trempe. « Au fait, comment as-tu que j'étais à l'hôpital ? » lui demanda tout à coup James en fronçant les sourcils. Pitié, faîtes que son nom n'avait pas été cité dans les médias. Il n'avait vraiment pas besoin de voir ces vautours devant sa chambre aujourd'hui.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

« A moi ! On me retient contre ma volonté. » - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: « A moi ! On me retient contre ma volonté. » « A moi ! On me retient contre ma volonté. » - Page 3 EmptyLun 12 Mar - 15:05

Sydney sourit devant l'étonnement de James. Dans un sens, elle n'était pas la mère de ce garçon, autrement cela aurait signifié qu'elle l'aurait eu à seulement 16 ans. Ca arrive, c'est vrai, mais jamais elle n'aurait accepté de porter un enfant aussi jeune. La grossesse ne l'emballait absolument pas à ce stade de sa vie : grossir pendant 9 mois et devoir lutter comme une acharnée pour retrouver son corps de déesse qui, de toutes manières, ne sera plus qu'un lointain souvenir, hors de question. Elle trouvait sa ligne, sa poitrine et ses fesses beaucoup trop fabuleuses pour les abandonner du jour au lendemain rien que pour porter l'héritier ou l'héritière du premier mâle venu.
Ainsi, n'être "que" sa tante n'avait pas grand chose de très surprenant, sauf qu'elle n'avait pas dû être très explicite dans sa manière de le dire. "Ce n'est pas le fils de Dominic, par contre. C'est le fils de mon demi-frère adoptif, Ethan. Oui, je sais, les histoires de familles sont très compliquées... enfin, elles l'étaient tout du moins." ajouta-t-il avec un air un peu triste et lointain. Ses parents adoptifs avaient été tués sur ordre d'Ethan, lui-même abattu par Sydney. Pour peu qu'elle se lance dans la rédaction d'une oeuvre tragique à rendre Racine jaloux, il n'y avait pas des kilomètres. Elle se reprit le plus rapidement possible en remettant une mèche de cheveux indisciplinée - grave sacrilège - derrière son oreille. "Il a 5 ans, j'ai demandé sa garde depuis que son père a été... enfin, qu'il est décédé. Je crois qu'il est à l'étage des petits vieux, alors le temps qu'il arrive à se faire comprendre, je pense qu'on a un peu de temps devant nous avant qu'il nous rejoigne." lança-t-elle avec détachement tout en regardant ses ongles. Effectivement, comme James devait s'en douter, Sydney était un sacré numéro en matière d'éducation. Elle était plus du genre à enseigner les bonnes astuces pour trafiquer les prix des articles soldés plutôt que les bonnes manières à table... Une maman assez délurée dans son genre mais qui, à en juger par la stabilité de Max, faisait merveille. Mère de substitution à seulement 21 ans, la belle s'en sortait plutôt bien, en grande partie grâce à l'irremplaçable aide de Logan. Elle avait d'ailleurs levé les yeux au plafond avec un air ô combien supérieur et arrogant lorsqu'il souligna qu'elle avait toujours de bonnes idées. "Je sais." lâcha-t-elle avec simplicité et fierté.

En revanche, la suite de la conversation fut un peu plus intrigante : elle avait très bien relevé la mine contrariée de James. Cela lui tira même un léger sourire. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle adorait le voir ainsi. Dans un sens, elle s'en voulait un peu d'avoir apparemment mis les pieds dans le plat - comme d'habitude - en abordant ce sujet, mais elle ne pouvait pas savoir que désormais, la seule mention du cousin O'Malley suffisait à provoquer un renfermement total de la part de l'irlandais. Pourtant, James étant bien l'un des seuls qu'elle évitait de trop bousculer avec sa curiosité maladive, elle se garda de creuser ce sujet sensible de peur de braquer son interlocuteur encore un peu plus. L'égyptienne était si contente de le revoir qu'elle n'allait certainement pas tout gâcher. "Oh oui, il va bien... enfin, de ce que j'ai pu en voir, je ne passe pas ma vie avec lui. Puis sa femme, ça a l'air d'aller aussi." La blondinette préférait ne pas trop s'étendre sur le sujet : n'ayant pas remis une seule fois les pieds à Berkeley depuis la fusillade, elle ne fréquentait plus les professeurs en dehors de Logan. Et encore, pour des motifs qui n'ont pas grand chose à voir avec les études... Elle resserra sa main dans la sienne, la fashionista aussi était ravie de passer à nouveau un peu de temps avec lui. Il dût percevoir l'inquiétude directe qui s'afficha sur son visage puisqu'il s'empressa de lui signifier qu'il allait bien. Et elle, bon public en toutes circonstances, elle se rassura immédiatement. "Oui, j'y étais. Non, non, aucune blessure, tout va bien." dit-elle en regardant un peu ailleurs. A la limite, elle aurait préféré se prendre une balle dans le poumon plutôt que de s'en sortir indemne et regarder tout le monde autour d'elle faire un bilan complet de ce drame.

La jeune femme tourna la tête de nouveau vers James lorsqu'il s'inquiéta de la manière dont elle avait appris qu'il était ici. Rapidement, elle fit le rapprochement avec ce qu'il craignait le plus : qu'on inonde la presse des gros titres "O'Malley a été blessé", etc.. Chose qu'il n'aurait pas supporté, elle en était convaincue. Son visage se fit neutre, voire même un peu désolé. "Eh bien, la lecture n'est pas trop mon fort, mais comme on voit ton nom partout dans les journaux..." La blondinette attendit qu'il commence à tirer une tête outrée et catastrophée à la fois avant d'émettre un léger rire. "Nooooon, je plaisante, déstresses chéri ! J'ai juste entendu par hasard une infirmière qui parlait tout à l'heure d'un certain O'Malley, donc comme vous n'êtes pas non plus légion dans cette ville, mon neurone a fait le rapprochement." Elle lui fit un petit clin d'oeil pour le taquiner puis le regarda avec un peu plus de douceur. Chose qui lui arrivait de plus en plus souvent depuis qu'elle avait la garde de Max. Encore heureux qu'il allait bien et qu'il serait très vite sur pieds... dans un sens, elle n'imaginait pas sa vie sans l'influence tout de même particulière de James O'Malley. "Avec ta fille, comment ça se passe ? Elle est au courant pour ce qui s'est produit ? Et sinon, aucune complication n'est à prévoir, pour ton poumon ?" Dans son dos et sans qu'elle le remarque, une tête blonde s'était glissé par la porte entrouverte, curieuse et silencieuse à la fois... le petit Max observait la scène avec un air assez surpris. Plus particulièrement en apercevant à la fois le regard et la main de sa tante sur James.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

« A moi ! On me retient contre ma volonté. » - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: « A moi ! On me retient contre ma volonté. » « A moi ! On me retient contre ma volonté. » - Page 3 EmptyMar 13 Mar - 8:42

L’effet de surprise ne s’était pas dissipé dans le temps. Ainsi Sydney avait-elle, ou plutôt avait eu un frère adoptif. Une belle famille recomposée comme il en existe par dizaine de milliers dans le monde. D’un naturel curieux, James avait aussitôt envisagé de lui demander quelques renseignements sur le jeune homme. Il aurait pû le faire par lui-même sitôt sorti de cette chambre, mais il lui semblait plus poli de s’informer auprès de sa sœur plutôt que de jouer les détectives comme il en avait fait l’habitude. Quoiqu’il en soit, sa surprise avait bientôt laissé place à un profond mutisme face à la mine chagrinée de Sydney. Apparemment, l’histoire s’était mal terminée. Et bien que curieux, le milliardaire n’avait franchement pas envie de faire remonter de vieux souvenirs douloureux dans sa mémoire. Qui plus est, la jeune femme était rapidement passée sur cet épisode de sa vie pour en revenir au présent, et notamment à son petit neveu dont elle paraissait être très fière. Il y avait de quoi. A cet âge, l’innocence des enfants vous fait vous sentir tout chose, comme si vous redeveniez l’enfant d’autrefois, vous en oubliez le stress du travail, les problèmes au quotidien, bref, vous rajeunissiez. C’était en tout cas l’impression du père lorsqu’il prenait du temps avec sa petite fille. Ecoutant sans l’interrompre Sydney lui donner la dernière position géographique de l’enfant, et souriant rien qu’en imaginant la scène – pauvre gosse qui, à défaut de se faire entendre, serait assailli de toutes parts par une tripotée de vieillards qui s’émerveilleraient devant sa bouille d’ange – James reprit son sérieux une fois le sujet ‘famille O’Malley’ sur la table. Content de savoir que Maria et Edward se portaient bien, même s’il aurait aimé avoir plus d’éléments à ce sujet – il savait que Sydney et lui ne s’appréciaient pas et donc, n’avait pas insisté plus que cela – l’Irlandais se doutait bien que beaucoup d’étudiants, et certains professeurs avaient vécu un plus grand traumatisme encore que ce qu’il avait vécu lors de la St Valentin, au point qu’ils refusaient désormais – il exagérait à peine – de retrouver le plancher des vaches, à savoir, la fameuse Université de Berkeley. Même si on était en début de semestre, que les étudiants avaient des partielles en fin d’année, que certains avaient des mémoires à exposer à un jury, la situation actuelle était telle que le conseil d’Administration devait être sur le pied de guerre à se demander s’il n’allait pas contacter un service spécial pour assurer la sécurité de ses résidents. Quant à leurs agresseurs, James avait lu les gros titres ce matin même. Deux d’entre eux avaient apparemment été tués dans la fusillade, tandis que les autres avaient été interpellés. Bon débarras. Et au vu de l’ampleur des évènements et du nombre de blessés graves et des morts, plus encore parce que l’on était en Californie, la peine de mort serait sûrement leur dernier châtiment. Triste quand on connaissait l’âge des gamins, mérité si l’on se référait aux vies qu’ils avaient brisées.

« Tant mieux. » soupira James en grimaçant légèrement lorsque son muscle abdominal se contracta alors qu’il s’était relevé pour s’asseoir plus confortablement contre son oreiller. Grimace qui laissa aussitôt place à une stupeur sans nom, à des yeux ronds comme des soucoupes et à ses lèvres entrouvertes après avoir appris la nouvelle. « …. » Il n’avait pas pu articuler un moment, son cerveau tournait à pleine vitesse. Jusqu’à ce que le silence pesant qui s’était alors installé prenne fin par un long soupir de soulagement. « Quelle peste tu fais ! » grommela James en souriant malgré tout. « Non, non j’ai demandé à ce qu’elle ne soit pas au courant. » avait-il répondu pour lui faire comprendre qu’elle ne lui avait pas non plus rendu visite à l’hôpital. « Je ne veux pas qu’elle s’inquiète pour pas grand-chose. Tu sais, elle n’a que six ans. Et je vais beaucoup mieux maintenant. » Il avait conscience de la surprotéger mais il n’y pouvait rien. Louna pouvait se montrer si fragile parfois, encore plus lorsqu’il s’agissait de ses proches que son père préférait lui laisser croire qu’il était en voyage d’agrément plutôt qu’à l’hôpital. « Non, les médecins m’ont juste dit de faire attention à ne pas rester debout trop longtemps, à prendre ma température toutes les heures pour voir si je n’ai pas une montée de fièvre, et à ne pas participer au grand raid de cette année. » ironisa James pour la rassurer sur son état de santé avant d’ajouter dans un murmure près de son oreille. « Au fait, ne te retourne pas, je crois qu’on nous observe. »
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

« A moi ! On me retient contre ma volonté. » - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: « A moi ! On me retient contre ma volonté. » « A moi ! On me retient contre ma volonté. » - Page 3 Empty

Revenir en haut Aller en bas

« A moi ! On me retient contre ma volonté. »

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 3 sur 5Aller à la page : Précédent  1, 2, 3, 4, 5  Suivant

Sujets similaires

-
» Tout est une question de volonté [Joshua]
» C'est toi contre moi. ♪ Serres toi contre moi ♪
» Mon Dieu, que votre volonté soit fête ! [Pv Jennyfer]
» Nous contre le monde [PV Remy-Lou]
» C’est toi et moi contre le reste du monde. Pas vrai ?

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
the great escape :: flood and trash :: corbeille rp-